C’est le taux d’entrepreneuriat féminin en Afrique. Il a été rendu public lors de la 3e édition du sommet « Women in Africa » des 28 et 29 juin 2019 à Marrakech (Maroc). Au cours de ces assises placées sous le thème : « Comment les femmes africaines engagent le monde et créent un nouveau paradigme », il a été établi qu’avec ce taux, l’Afrique détient le record du monde, devançant largement tous les autres continents, y compris les plus « business-friendly », comme l’Amérique du Nord (12%), l’Asie du Sud-est/Pacifique (11%), le Moyen-Orient (9%) et la « vieille » Europe (6%). Impliquées dans les questions d’empowerment, de leadership, d’expertise, de finance inclusive et de digital, les Africaines sont des sources d’une nouvelle narration du continent à travers le monde. «Même si elles ont surtout évolué dans l’économie informelle, les femmes africaines ont toujours été entreprenantes. La différence, c’est qu’aujourd’hui on met des mots sur cette réalité, avec un regard qui commence à changer, qui devient plus positif», déclare Anne Bioulac, dirigeante au Bureau Roland Berger de Paris, durant sa présentation de l’étude : «L’entrepreneuriat en Afrique: une voie vers l’émancipation des femmes ? » devant les participantes du Sommet Women in Africa 2019.
juillet 2019
Un spectacle ubuesque qui déshonore le pays : des Camerounais protestent bruyamment contre la présence de leur chef d’Etat à l’hôtel Intercontinental de Genève. Avec à la clé des échauffourées qui tournent à l’affrontement. La police genevoise sort de ses gongs.
Elle a eu lieu dans l’après-midi du 29 juin 2019 devant la Place des Nation à Genève. La manifestation contre Paul Biya, à l’initiative de la nébuleuse BAS (Brigade Antisardinards), a rassemblé environ 250 personnes, sous l’œil vigilant de la police genevoise. Les manifestants n’ont pas pu approcher l’Intercontinental où logerait le président de la République du Cameroun. Chaque tentative de s’émanciper de l’espace défini pour manifester s’est soldée par une réaction vigoureuse de la police.
Selon le journal Le Matin, «les forces de l’ordre ont sorti la tonne- pompe et fait usage de gaz lacrymogènes, a constaté un photographe de Keystone – ATS sur place. Quelques heurts ont eu lieu entre les pro Biya et les opposants». Le même journal fait le bilan humain de cet événement, en faisant parler le porte-parole de la police genevoise. Pour Sylvain Guillaume-Gentil, «certaines personnes ont été incommodées, mais personne n’a été hospitalisé. À cause de la chaleur, quelques manifestants ont eu des malaises passagers. En fin d’après-midi, ils n’étaient plus que 30 à 50 personnes à manifester calmement».
Un avant-goût de la manifestation de samedi dernier avait également donné un bilan humain léger. En effet, des échauffourées au hall de l’Intercontinental de Genève trois jours auparavant avaient fait plus de peur que de mal. Une bagarre entre les éléments de la garde rapprochés de Paul Biya et trois opposants ce mercredi 25 juin a juste provoqué des blessures sans grande conséquence de part et d’autre. Un journaliste suisse, venu faire son travail, s’en tire avec des voies de fait sur sa personne et la confiscation de son matériel de travail par la sécurité présidentielle.
Tempête dans un verre d’eau ?
Plus de peur que de mal au regard du bilan humain. Mais le désastre sur le plan symbolique est énorme. Le Gouvernement camerounais reconnait que ces «comportements inadmissibles» sont «de nature à ternir l’image du Cameroun». Le ministre de la communication, porte-parole du Gouvernement camerounais, parle de «spectacle ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité face aux millions d’autres camerounais, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui demeurent fidèles aux institutions républicaines et qui ont foi en l’avenir de leur pays».
Sur les réseaux sociaux, on enregistre également des conséquences néfastes des affrontements épiques entre les Camerounais. Certains ont lancé des pétitions en ligne contre l’hôtel Intercontinental qui accueille Paul Biya, ou en direction des autorités suisses pour que Genève déclare le président de la République du Cameroun persona non grata sur le territoire helvétique. D’autres camerounais soutiennent sans sourciller leur champion de président, en partageant au maximum les images et les écrits en défaveur de la BAS. Les dérives ne manquent pas d’un camp comme de l’autre. On s’en doute, la manipulation tourne à plein régime dans un tel contexte. Celle-ci ouvre la porte à toutes sortes de confusions et d’interprétations. Dans la foulée, le discours tribal et tribaliste prospère, faisant vaciller l’unité nationale construite patiemment depuis 60 ans par les gouvernants camerounais.
Thierry Ndong Owona
Sylvain Guillaume-Gentil
«Votre message a été compris aujourd’hui»
Verbatim du porte-parole de la police genevoise aux manifestants de samedi dernier devant la Place des Nations à Genève.
Ce que je peux vous dire à défaut d’être compris, votre message a été compris aujourd’hui… Au niveau de ce qui s’est passé aujourd’hui, vous devrez savoir que la Suisse a des lois et que les autorités suisses ont accepté la venue de monsieur Biya sur son territoire. Pour moi, en tant que policier suisse, monsieur Biya est un président. Il a été accueilli par mon pays, et j’ai le devoir de tout faire pour le protéger. La Suisse vous a par ailleurs donné le droit de manifester et de dire votre mécontentement. Il y a des règles typiquement à respecter qu’on avait demandées à l’organisateur. C’était que le rassemblement reste au niveau de la Place des Nations. Je pense que vous avez compris ; à un moment de l’après-midi, vous avez voulu, vous vous êtes opposés à moi, parce que je dois protéger monsieur Biya. Voilà où on en est aujourd’hui. Nous n’avons pas la possibilité, nous, la police et autorités genevoises, de dire à monsieur Biya de quitter la Suisse. Les autorités fédérales suisses ou les autorités camerounaises sont les seules compétentes à décider du départ de monsieur Biya.
Dialogue national inclusif au Cameroun
La Suisse prépare le terrain des négociations
La Confédération helvétique a souhaité et obtenu de Paul Biya un mandat officiel de médiation dans le cadre de la crise sociopolitique qui secoue le Cameroun.
« Aux problèmes camerounais, il y a des solutions camerounaises». L’heure n’est plus à retourner cette phrase lancée à Yaoundé le 22 mai dernier par Pietro Lazzeri, l’ambassadeur de Suisse au Cameroun. Depuis le 27 juin 2019, la Confédération helvétique s’abrite derrière le paravent décoratif de l’accompagnement pour légitimer sa présence lors du dialogue national inclusif annoncé au Cameroun. Sous l’aiguillon de son Centre pour le dialogue humanitaire (HD Centre), une rencontre avec divers groupes d’opposition camerounais a eu lieu du 25 au 27 juin.
Sur son site internet ce 30 juin, RFI (Radio France internationale) précise qu’une douzaine de représentants du SCLC (Conseil de libération des Camerounais du Sud), une faction du « Gouvernement par intérim » de l’AIPC (Ambazonian International Policy Commission), le RoAN (Republic of Ambazonia Nationals), entre autres ont répondu présents à cette rencontre. Leur séjour en terre helvétique a été totalement pris en charge par le HD Centre. «C’est à ce groupe, constitué d’un assemblage hétéroclite d’individus aux parcours et origines politiques variés, qu’appartient l’industriel français Antoine Saint-Affrique. Il est le président du groupe agroalimentaire Barry Callebaut, propriétaire de la Société industrielle des cacaos (Sic cacaos) à Douala. Il a été reçu le 22 avril 2019 à Yaoundé par le président Paul Biya», soulignent des sources bien informées.
Lobbying payant
C’est l’histoire d’un méticuleux travail de lobbying. L’euphémisation du vocabulaire répond à une volonté de gommer toutes les aspérités dialectiques, et les affrontements à l’œuvre dans les rapports de force depuis janvier 2018 (période pendant laquelle les représentants d’intérêts diplomatiques et privés ont commencé à circuler dans les couloirs du Palais de l’Unité). Les uns après les autres, ils ont usé de pratiques tantôt ultra-agressives, tantôt retorses. En mars 2019, Ueli Maurer avait été annoncé à Yaoundé. La visite du président suisse a été annulée. Si les raisons de ce désistement n’ont pas été officiellement dévoilées, «il n’en demeure pas moins que les rouages du lobbying n’avaient pas encore été bien calés», assure le politologue Belinga Zambo. L’universitaire associe ce «glissement» à la montée en première ligne de Pietro Lazzeri, juste quelque temps après. Au sortir d’une autre audience que lui avait alors accordée Paul Biya, le diplomate suisse, en poste à Yaoundé, n’avait pas manqué de vanter les états de service de son pays en matière de résolution de conflits.
Pour des observateurs, l’ambassadeur suisse ne reprenait que le crédo de Nicoletta Mariolini. Au cours d’une visite très médiatisée en terre camerounaise en janvier 2018, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme avait exploré les possibles domaines de coopération devant permettre de relever le défi de renforcement de la cohésion nationale et la promotion du vivre ensemble entre les différentes communautés culturelles et linguistiques du Cameroun. «La Suisse est un pays qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie, mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», avait dit Nicoletta Mariolini.
Jean-René Meva’a Amougou
Perturbation du séjour du couple présidentiel en Suisse
L’indignation du Gouvernement
Le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du Gouvernement, a fait une sortie le 29 juin dernier, pour dénoncer les agissements de la Brigade Antisardinards (BAS).
Des individus se réclamant d’une organisation dénommée -Brigade Antisardinards-, après avoir entrepris de commettre des actes de vandalisme dans un établissement hôtelier de Genève en Suisse, le 25 juin 2019, dans le but de perturber le séjour privé du Chef de l’Etat, se sont une fois de plus manifestés sur une des rues de Genève, ce samedi, 29 juin, avant d’être rappelés à l’ordre par la force publique de la Confédération Helvétique.
Face à la récurrence de ces agissements aussi incompréhensibles qu’inopportuns, perpétrés par une frange de Camerounais de la diaspora, le Gouvernement de la République exprime l’indignation de toute la Nation et dénonce fermement des comportements inadmissibles, de nature à ternir l’image du Cameroun, et qui méritent l’opprobre de tous, au-delà de toute considération.
Au demeurant, l’attitude particulièrement hostile et belliqueuse de ces compatriotes, suscite tant d’interrogations au sein de la communauté nationale : pourquoi toute cette violence, quel en est le bien-fondé, quels en sont les bases de légalité et de légitimité ?
Car, il est constant, qu’au-delà des considérations d’ordre politique ou idéologique, une chose est incontestable, incontournable et infrangible, c’est notre appartenance à un même pays et notre attachement à une même Nation.
Ceci induit pour tout camerounais, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, quelle que soit son obédience politique, le respect des institutions de la République, et conséquemment, le respect de celui qui incarne lesdites institutions.
À ce titre, il est fait obligation à tous, citoyennes et citoyens camerounais, quel que soit le lieu de résidence, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, d’œuvrer à la préservation de l’image, de la dignité et de la souveraineté du Cameroun.
Fort de ces principes sacrés, le Gouvernement réaffirme sa vive condamnation de l’état d’esprit d’une partie marginale de la diaspora, qui se manifeste depuis quelque temps, par une hostilité et une agressivité innommables contre celui qui, aujourd’hui, après avoir été dûment investi du soutien et de la confiance du peuple camerounais, préside aux destinées de la Nation camerounaise.
Devant la démesure des actions menées, il y a lieu de questionner ces concitoyens sur les mobiles qui les poussent à étaler sur la face du monde leurs sentiments antipatriotiques, et à porter préjudice à cette Patrie qui nous est commune et chère à tous.
Le Gouvernement dénonce cet activisme pernicieux, qui, somme toute, procède d’une contradiction flagrante, car l’on ne saurait à la fois, prétendre aimer le Cameroun, et en arriver si gravement, à attenter à l’honorabilité de celui qui incarne au plus haut point, les aspirations profondes, les nobles ambitions et la fierté.
Le Gouvernement exprime une fois de plus, sa réprobation totale face à ce spectacle ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité face aux millions d’autres camerounais, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui demeurent fidèles aux institutions républicaines et qui ont foi en l’avenir de leur pays.
Aussi, le Gouvernement tient-il à saluer celles et ceux de nos compatriotes de la diaspora qui se démarquent de ces actes infâmes, mettant en avant l’intérêt supérieur de la Nation et l’image du Cameroun, et faisant ainsi preuve de patriotisme et de responsabilité.
Enfin, le Gouvernement rappelle que le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, Son Excellence Paul BIYA, n’est pas ni le Président d’un groupe, d’une tribu ou d’une formation politique, mais bel et bien, le président de tous les Camerounais, sans exclusive, et qu’à ce titre, il doit bénéficier du respect et du soutien de la Nation tout entière.
Le ministre de la Communication
Réné Emmanuel Sadi
Dernière heure
John Fru Ndi libéré
Le président du Social democratic front (Sdf) a regagné son son domicile de Ntarikon dans l’après-midi du 29 juin dernier, après avoir été enlevé la veille par des individus armés se réclamant de la république d’Ambazonie.
Un happy end pour cet homme politique à la tête de la deuxième force politique au parlement camerounais. Aucune information n’a filtré sur ses ravisseurs, les conditions de sa détention ou les modalités de sa libération.
Lors de l’enlèvement du chairman John Fru Ndi à Ntarinkon, vendredi 28 juin 2019 à 15h25mn par une bande d’individus armés à bord d’un véhicule banalisé de couleur rouge, l’un de ses gardes du corps -connu sous l’appellation de Bob- a reçu une balle de fusil dans la jambe. Le chairman du Sdf venait de regagner son domicile en provenance de l’hôpital Baptiste Mbingo où il était interné.
C’est la deuxième fois, en l’espace de deux mois, que John Fru Ndi est enlevé par des hommes armés. Se rendant le 27 avril 2019 dernier à Kumbo, à l’inhumation du député Joseph Banadzem Lukong, président du groupe parlementaire Sdf à l’Assemblée nationale, John Fru Ndi avait été kidnappé dans la localité de Sob par des hommes armés se réclamant de la république virtuelle d’Amazonie. Maintenu en captivité pendant des heures, il avait été libéré en soirée.
Les secessionnistes exigent la démission des élus du Sdf du parlement camerounais. Les cadres de son parti politique dénoncent l’absence d’une sécurité digne de ce nom autour du président du Sdf. Et en appellent aux autorités publiques pour que des mesures sécuritaires soient prises en faveur de John Fru Ndi.
Leçons des agressions de la Brigade Antisardinards en Suisse
À travers les actions agressives portées sur sa personne par la nébuleuse BAS, en Suisse et devant le monde entier, le président Paul Biya vit, de lui-même et de son vivant, l’imposture de son idéologie néocoloniale d’État unitaire avec ses paradigmes éculés de vivre-ensemble !
On lui a expliqué et réexpliqué que le Cameroun est un pays multinational, avec des communautés ayant des comportements différents impossibles à niveler, et que la meilleure gestion était un État fédéral. Il s’est arc-bouté à sa fumeuse «nation au-dessus des tribus !» Il vivra cette humiliation jusqu’à la lie !
Le Cameroun est un pays multinational, avec des communautés qui ont un comportement très différent. La perception que chaque communauté a vis-à-vis de l’État, vis-à-vis de son chef et vis-à-vis des institutions diffère profondément suivant qu’on est au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest. Telle tribu voit en Biya un envoyé de Dieu, alors que telle autre n’y voit qu’un démon !
Vous ne pouvez donc pas prétendre mettre un ensemble aussi hétéroclite et hétérogène dans un même moule institutionnel et les harmoniser par des décrets et des discours sur l’unité nationale!
Ce que l’on fait dans ce cas, et que Biya aurait dû faire depuis longtemps, c’est de donner un État régional à chacun de ces segments ethno régionaux, et de chapeauter le tout par un État fédéral.
Cela permet que les frustrations des Bamilekés, des Betis ou des Fulbés ne s’appliquent plus de manière directe sur le président fédéral, mais passent d’abord par la médiation d’un État régional qui les tamise et les amortit. De cette manière, le chef de l’État est protégé
Mais quand celui-ci se met en tête d’assumer, lui-même et de manière directe, ces milliards de réclamations venant du Cameroun tout entier, quand il prétend jouer à une divinité toute-puissante dispensant le bonheur au gré de ses humeurs, en confisquant toutes les ressources financières et humaines, il est naturel que chaque communauté s’adresse à lui de manière directe, avec ses pratiques et ses méthodes ! Il est normal que certains le divinisent, mais il est aussi normal que d’autres l’insultent !
Car, il faut le dire très clairement, la racaille qui se réclame de la BAS n’aurait jamais eu l’audace de s’adresser directement au Président si celui-ci avait eu, à temps, la lucidité de sous-traiter les problèmes des Bamilekés par un État qui leur est dédié !
C’est sa prétention mortelle à faire tout, à se mêler de tout, à fabriquer son «unité nationale» qui lui rejaillit de plein fouet sur le visage ! Et qui signale aussi la mort définitive de l’État unitaire !
Certains s‘arc-boutent sur ce système périmé, devenu dangereux pour la paix et la stabilité au Cameroun, mais il faut en sortir définitivement et immédiatement. Il faut aller à la fédération !
Et dans les négociations qui s’engagent avec la sécession, le président de la République, qui ne s’y oppose plus comme auparavant, du moins si on en croit les déclarations de son Premier ministre, doit cesser d’être un blocage à ces évolutions absolument indispensables pour le Cameroun.
Dieudonné ESSOMBA
Lors de sa session du 24 juin 2019,le Conseil d’Administration du Fmi a examiné les politiques communes de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en appui aux programmes de réformes des Etats membres.
A cette occasion, le Conseil d’Administration s’est félicité de la stabilisation des conditions économiques au sein de la Cemac, caractérisée par un rebond de la croissance régionale, une position budgétaire globale de la région proche de t’équilibre et une accumulation des réserves extérieures au-delà des attentes. I-e Conseil d’administration a également pris note de la création récente d’un groupe consultatif tripartite, intégrant les autorités nationales, les institutions sous-régionales et les services du Fmi, chargé d’examiner les vulnérabilités émergentes et d’échanger sur des mesures appropriées le cas échéant. En outre, le Conseil d’administration a noté les avancées enregistrées dans la mise en œuvre des réformes par les institutions communautaires. A cet égard, il s’est satisfait de I ‘accomplissement, par la BEAC et la COBAC, des mesures annoncées dans leur Lettre supplémentaire de décembre 2018. En particulier, il a encouragé la BEAC pour les progrès accomplis dans la réforme de son cadre de politique monétaire.
Par ailleurs, le Conseil d’administration a apporté son soutien à la mise en œuvre par la BEAC de la nouvelle réglementation des changes qui devrait, au demeurant, bénéficier d’un soutien sans faille des Autorités nationales. En ce qui conceme la Commission Bancaire, le Conseil d’administration a exprimé sa satisfaction quant à I ‘adoption par cet organe de son plan stratégique (2019-2021), dont l’objectif est de mettre progressivement en place une supervision plus efficace basée sur les risques
Quant à la Commission de la CEMAC, le Conseil d’administration s’est félicité des progrès enregistrés dans le renforcement de son cadre de surveillance multilatérale, au travers notamment des projets visant à établir un système de prévention accompagné d’un régime de sanctions contraignant en cas de violation des règles de surveillance régionale.
Au titre des défis restant à relever, le Conseil d’administration a souligné la détermination de la BEAC à mettre intégralement en œuvre les mesures contenues dans la Lettre supplémentaire de juin 2019. En particulier, il a pris note de I ‘engagement de l’Institut d’émission d’appliquer une politique monétaire adéquatement calibrée, visant principalement à reconstituer un niveau satisfaisant de réserves de change. Il I’a exhortée à poursuivre la mise en œuvre des mécanismes de gestion de la liquidité, avec le double objectif d’améliorer la transmission de [a politique monétaire et de prévenir les tensions inflationnistes.
Le Conseil d’administration a encouragé l’organe de supervision bancaire à poursuivre l’œuvre de recherche et d’application des solutions pratiques pour I ‘accélération du processus de résolution des banques en difficulté.
S’agissant enfin des États membres de la Cemac, le Conseil d’administration du Fmi a rappelé l’exigence de la poursuite résolue des programmes-pays, pour une amélioration durable de la situation économique et financière de la Cemac et le renforcement continu de la position extérieure de la Sous-région. Il a aussi incité à la levée d’obstacles au développement, notamment la quête d’une croissance diversifiée et inclusive, la création des espaces budgétaires nécessaires aux dépenses sociales et de développement et I ‘amélioration de la gouvernance et du climat des alliaires./-
Yaoundé, le 02 juillet 2019
Le Gouverneur, Abbas Ma Amat Tolli
Marché central de Yaoundé : Les affaires courent au petit trot
Business
D’après les commerçants, la Can de cette année n’a pas encore infusé une véritable fièvre marchande.
Bernard Njamen avait prévu la déconvenue : «l’équipementier des Lions ayant changé à quelques jours du tournoi, il était évident que nous ne pouvions plus vendre les anciens maillots estampillés du logo de l’ancien équipementier». Ce 29 juin 2019, ses prévisions sont encore plus sombres. «On ne sait pas si on pourra vendre ne serait- ce que le moindre article puisque les clients se font rares», s’alarme le jeune commerçant. Au marché central de Yaoundé ce jour, bien que les allées de cette grande place marchande reflètent la brillance du soleil des vacances, période propice pour de nouvelles tendances vestimentaires notamment, l’édition 2019 de la CAN, la première à se tenir en juin-juillet, ne participe pas de cette perspective. «Personne ne veut des anciens trucs», se désole Brice Toko, le président des vendeurs des articles de sport.
Au moins, les clients se comptent au bout des doigts d’une seule main. A ceux-là, les maillots disponibles sont «bradés». «Les maillots de meilleure qualité viennent de Turquie, ils sont vendus à 5000 francs CFA, d’autres proviennent de Chine et sont plus abordables à 4000 francs CFA la pièce», explique ce commerçant trentenaire, qui ne parle au reporter qu’avec l’autorisation expresse de son patron.
Parole de fan ou astuce de commerçant simplement, Badara Guèye précise que le maillot floqué au nom de Christian Bassogog, meilleur joueur de la Can 2017, est quand même vendu un peu plus cher que les autres, à 6000 francs CFA, car dit-il la qualité ne compte pas vraiment dans ce cas, juste la renommée de la star de l’équipe du Cameroun.
Des maillots, il y en aura de toutes les façons suffisamment, car les commandes passées après la qualification des Lions indomptables n’ont pas été totalement épuisées, sans compter que le style des maillots de l’équipe nationale a été changé, «donc on patiente avant de faire d’autres commandes». «On fait du commerce et on ne peut pas renouveler les stocks juste comme cela, on fait aussi attention pour notre business, étant entendu que les résultats de l’équipe nationale peuvent impacter la vente des maillots», indique Nestor Ebanda. «J’espère qu’ils iront très loin», dit-il au sujet des Lions indomptables.
A quelques mètres de son comptoir, le même alignement, une jeune vendeuse se montre très enthousiaste à l’idée de parler de ce sujet. Se présentant comme «spécialiste en vente de maillots», elle renseigne que ne pas avoir de problème pour liquider ses stocks, puisqu’elle vend des pièces lors des compétitions comme en dehors.
Jean-René Meva’a Amougou
Les potins
Zidane, l’«Algérien»
Le cœur de Zinedine Zidane, le coach du Real Madrid bat pour les Fennecs. Le tacticien français d’origine kabyle, a encouragé les joueurs algériens: «On a envie de voir l’Algérie bien jouer pour le peuple, descendu dignement dans la rue», a-t-il déclaré sur le site goal.com le 25 juin dernier. Des propos qui feront certainement chaud au coeur aux supporters des Fennecs, d’autant que Zidane, réputé pour son profil lisse et centré uniquement sur le football, prend rarement parti et ne s’implique pas en politique. Pour l’instant, le champion du monde 1998 peut se féliciter de n’avoir pas fait un mauvais pari. Son « équipe » a défait le Sénégal (1-0) validant ainsi son billet pour les huitièmes de finale.
Pauses-fraîcheur
Les matchs de la Can sont entrecoupés de deux pauses en raison des fortes chaleurs, a annoncé la commission médicale de la compétition. «Tous les matchs connaîtront deux interruptions de trois minutes pour préserver le bien-être des joueurs», a déclaré cette commission, selon un communiqué publié le 19 juin Cette pause aura lieu à chacune des deux mi-temps, à la 30e et à la 75e minute, et «permettra aux joueurs des deux équipes et aux arbitres de boire et de s’hydrater le corps avec des serviettes mouillées», a-t-elle précisé.
Lucarne
Mauritanie, Madagascar et Burundi
Les gagnants du passage à 24
Ils ont rêvé d’une qualification en huitièmes de finale. Pas vraiment facile au terme de leur deuxième poule.
Après sa défaite cinglante 4-1 contre le Mali pour le premier match de son histoire dans une Can, la Mauritanie avait certainement à cœur de se montrer sous un meilleur jour face à l’Angola. En se quittant sur ce score nul et vierge, les deux équipes ont signé le premier 0-0 du tournoi mais cette statistique est loin de faire l’affaire de la Mauritanie. Avec un point, elle est désormais condamnée à la victoire pour son dernier match si elle veut espérer pouvoir sortir du groupe E et voir les huitièmes de finale (un nul pourrait suffire pour les Maurabitounes mais cela dépendra du résultats des autres équipes).
Si l’Égypte et le Nigeria sont déjà qualifiés, Madagascar a un bon coup à jouer. Madagascar, pour sa première Can, se retrouve dans une position d’outsider inattendue après son nul contre la Guinée (2-2) et son succès face au Burundi (1-0). «Nous n’avons rien à perdre maintenant. Nous allons simplement jouer et nous amuser», a commenté l’ailier Anicet Andriahanantenaina, qui ajoute: «Ce sera difficile d’aller jusqu’au bout mais nous allons essayer d’aller aussi loin que possible».
Il est à souligner que c’est grâce au passage du nombre d’équipes à 24 que la Mauritanie, Madagascar et le Burundi font leur apparition sur la carte du foot continental, avec une première participation dans l’épreuve. Madagascar n’a disputé jusque-là aucune Can, mais dispose de l’effectif le plus âgé du tournoi, avec une moyenne d’âge supérieure à 28 ans. Les Mourabitounes, 103es au classement Fifa, ont été logés dans un groupe difficile, avec la Tunisie, l’Angola et le Mali.
Corentin Martins a réussi un exploit en qualifiant la Mauritanie pour sa première Can, en devançant lors des éliminatoires le Burkina Faso. Les Barea de l’attaquant de Clermont (L2) Faneva Adriatsima, espèrent rivaliser avec le Burundi et la Guinée dans leur poule pour voir les huitièmes. S’ils ont réussi à neutraliser le Sénégal durant les éliminatoires (2-2), ils n’ont pas convaincu lors de la préparation, avec deux défaites contre le Kenya (1-0) et la Mauritanie (3-1).
Le Burundi a privé la Can d’une star: les Hirondelles ont éliminé les Panthères de Pierre-Emerick Aubameyang, en devançant le Gabon dans leur poule de qualification. L’exploit est d’autant plus surprenant qu’ils sont l’équipe la moins bien classée de la compétition au classement Fifa, à la 134e place. Le sélectionneur burundais Olivier Niyungeko a choisi trois joueurs évoluant en Europe pour le tournoi en Égypte: les attaquants Saïdo Berahino (Stoke/D2 anglaise), Mohamed Amissi (Breda/D2 néerlandaise) et le milieu Gaël Bigirimana (Hibernian/D1 écossaise). L’équipe a notamment réussi à faire un nul contre l’Algérie (1-1) lors de la préparation.
Jean-René Meva’a Amougou
Coup franc
2019 : la Can des records
552 joueurs, 24 pays qualifiés, précocité et longévité…Arrêt sur les autres titres de la compétition.
Le joueur le plus jeune : Marc Lamti (Tunisie)
La Coupe d’Afrique des nations fête ses 62 ans, et en cette 32e édition, un cap est en passe d’être franchi : pour la première fois, des footballeurs nés au XXIe siècle vont peut-être jouer. La palme du plus jeune revient au défenseur de la Tunisie Marc Lamti, âgé de 18 ans et 4 mois. Il est l’unique joueur né en 2001 convoqué pour la Can 2019. Germano-tunisien de naissance (il a vu le jour à Cologne le 28 janvier 2001), Lamti, qui évolue au Bayer Leverkusen, a décidé de représenter les Aigles de Carthage.
Le Malien Cheick Doucouré, le Bissaoguinéen Edimar Vieira Ca « Ivanov » et le Burundais Mohamed Amissi sont, eux, nés en 2000.
A noter que Marc Lamti ne battra pas le record du plus jeune joueur à avoir joué un match de CAN. Cette distinction revient au Gabonais Shiva Star N’Zigou, qui avait 16 ans, 2 mois et 30 jours quand il joua (et marqua) contre l’Afrique du Sud lors de la CAN 2000. Toutefois, l’ancien attaquant a admis, dans une interview donnée durant l’été 2018, qu’il avait été contraint de mentir sur son âge au début de sa carrière et qu’il avait en fait cinq ans de plus.
Le joueur le plus âgé : Naby-Moussa Yattara (Guinée)
Le gardien de la Guinée, Naby-Moussa Yattara, est le joueur le plus âgé de la compétition. Le portier du Syli national et de l’AS Excelsior, un club de l’île de La Réunion, a le titre de doyen avec ses 35 ans, 5 mois et 9 jours (son âge précis au coup d’envoi de la CAN 2019, le 21 juin).
Il reste quand même à bonne distance du record absolu établi en 2017 par la légende du football égyptien, Essam El Hadary. Le gardien des Pharaons avait 44 ans et 21 jours quand il disputa la finale de la dernière Can. El Hadary est aussi le plus vieux joueur d’une Coupe du monde (45 ans, 5 mois et 11 jours lors du Mondial 2018). Il aurait aimé améliorer son record dans cette Can 2019, mais Javier Aguirre ne l’a pas convoqué.
La sélection la plus jeune : le Mali
Le Mali, qui a failli manquer cette CAN sur disqualification, se présente avec le groupe le plus jeune. La moyenne d’âge des Aigles ne s’élève qu’à 24,21 ans. Un coup d’œil au groupe de Mohamed Magassouba permet de mieux comprendre. Le joueur le plus âgé, le gardien Ibrahim Bosso Mounkoro, n’a que 29 ans. Et à l’autre extrémité, on retrouve deux joueurs qui n’ont encore que 19 ans : Cheick Doucouré et le grand espoir Sékou Koïta.
La sélection la plus âgée : Madagascar
Pour la première CAN de l’histoire de la sélection malgache, Nicolas Dupuis a misé sur l’expérience. L’entraîneur français a notamment convaincu Jérémy Morel de rejoindre les Barea. Résultat, le Lyonnais en est le doyen avec ses 35 ans, 2 mois et 21 jours, et la moyenne d’âge du groupe grimpe : 28,65 ans. Il est vrai que sur les 23 internationaux, 8 d’entre eux (dont 7 joueurs de champ) ont plus de 30 ans.
Les meilleurs buteurs : André Ayew et Asamoah Gyan (Ghana)
Sauf exploits retentissants, Samuel Eto’o va garder son titre de meilleur buteur de l’histoire de la Can encore quelques années. Le Camerounais est au sommet avec ses 18 buts en 6 CAN. Dans cette édition 2019, deux joueurs peuvent se rapprocher, et tous deux portent les mêmes couleurs : ce sont les attaquants des Black Stars, les Ghanéens André Ayew (29 ans) et Asamoah Gyan (33 ans), 8 buts chacun. Ils sont les meilleurs buteurs en activité et présents pour cette Can.
Le record de buts sur une seule Can sera aussi difficile à aller chercher. En 1974, le Congolais Pierre Ndaye Mulamba – décédé en début d’année à l’âge de 70 ans – avait marqué à 9 reprises sous les couleurs du Zaïre. Ces 20 dernières années, les meilleurs buteurs n’ont pas dépassé les 5 réalisations sur une seule édition.
Les pays novices ne sont plus que douze
Avec ce passage de 16 à 24 qualifiées, 3 sélections qui n’avaient jamais disputé de Coupe d’Afrique des nations vont connaître leur première : le Burundi, Madagascar et la Mauritanie. Cela signifie qu’il reste 12 pays encore jamais apparus en phase finale de la Can: la République Centrafricaine, les Comores, Djibouti, l’Erythrée, l’Eswatini, la Gambie, le Lesotho, le Tchad, Sao Tomé et Principe, les Seychelles, la Somalie et le Soudan du Sud.
Le vieil habitué : l’Égypte
Les Pharaons et la Coupe d’Afrique des nations, c’est une vieille histoire. L’Égypte avait participé et remporté la première édition en 1957. Une Can qui ne regroupait que trois nations – l’Égypte, l’Ethiopie et le Soudan –, rappelons-le. En 32 éditions, elle compte 24 apparitions en phase finale ; aucun pays ne fait mieux. La Côte d’Ivoire (23 qualifications) et le Ghana (22 qualifications) suivent.
L’expert : toujours l’Égypte
Les différentes sélections d’Égypte ne perdent pas souvent quand elles se hissent en finales. Certes, la dernière fois, ça s’est mal passé face au Cameroun. Mais généralement, les Pharaons savourent : en 9 finales, ils se sont imposés 7 fois. Le Cameroun compte lui 5 victoires pour 2 défaites.
Le malheureux : le Ghana
Depuis 1982, les Black Stars courent après une cinquième victoire en Can. Ce n’est pas faute d’essayé… Mais à côté de ses quatre sacres, le Ghana traîne cinq défaites en finales. C’est la nation qui a perdu le plus de finales devant le Nigeria (quatre défaites). Le Burkina Faso, la Guinée, la Libye, le Mali, l’Ouganda et le Sénégal partagent un triste titre: celui de seules nations à s’être hissées en finales mais à n’avoir jamais gagné.
Source: CAF
Can Total Égypte 2019 : Les primes en hausse
Avec l’augmentation du nombre d’équipes, les gratifications ont subi un ajout.
La 32e édition de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations a été lancée le 21 juin dernier au Caire. Pour la première fois, 24 nations africaines prennent part à cet événement sportif d’envergure.
À l’occasion de cette compétition « spéciale », la Confédération africaine de football (Caf) a revu à la hausse le montant des primes. « On a augmenté le prize money pour la compétition », a déclaré Ahmad Ahmad, président de l’instance faitière du football africain.
Ainsi, le vainqueur de cette compétition va empocher 4 millions d’euros, soit 2 624 571 979 de FCFA. La prime du malheureux finaliste n’a pas encore été révélée. Mais l’on sait qu’elle va également augmenter. Chacune des 24 équipes recevra 600 000 dollars (346 032 000 de FCFA).
D’après certains analystes sportifs, l’augmentation des primes de participation à la fête du football africain est la conséquence de l’accroissement du nombre d’équipes.
Le nombre de matches a aussi augmenté. Le site sports.gouv.fr parle de 32 matches pour 24 équipes à la compétition.
Rappelons qu’en 2017, les lions indomptables, vainqueurs de la compétition au Gabon, avaient perçu la somme de 3,5 millions d’euros, soit, 2 299 325 000 de FCFA. L’Égypte, malheureux finaliste avait perçu un peu moins de cette somme. D’après le site football365.fr, le finaliste a reçu un chèque de 2 millions de dollars (1 153 270 000 FCFA). Les deux demi-finalistes avaient touché 1,5 million de dollars chacun.
Les équipes éliminées à l’issue du 1er tour -celles classées troisièmes et quatrièmes de leurs poules- sont reparties respectivement, avec 540 000 et 446 000 euros. La Confédération africaine de football avait procédé au versement de 223 000 euros à chacune des équipes qualifiées, au titre d’avance pour leurs préparations au tournoi final.
Il faut rappeler que cette édition de la Can a connu beaucoup de remous en ce qui concerne les primes. Les joueurs des équipes qui prennent part à la phase finale de la Can Total 2019 ont exigé une augmentation de leur prime. C’est le cas du Cameroun, dont le budget de participation à la compétition est estimé à plus de 2 milliards de francs CFA.
Joseph Julien Ondoua O., Stg
Le Centre régional africain pour le développement endogène des communautés (CRadec), membre du réseau Tax Justice Network, a lancé une campagne de lutte contre les flux financiers illicites (FFI) vendredi 21 juin 2019, à Yaoundé.
Le Cradec, membre du réseau Tax Justice network Africa vient de lancer une campagne intitulée «stopper l’hémorragie financière en Afrique». C’était vendredi 20 juin 2019, à Yaoundé, au cours d’une table ronde qui a réuni plusieurs acteurs du secteur.
D’après le Directeur exécutif du Cradec, Jean Mballa Mballa, l’État camerounais perdait 11 % de son produit intérieur brut chaque année, entre 2003 et 2009 en termes de FFI. Pour lui, les Flux financiers illicites sont de l’argent produit par l’économie camerounaise, mais qui sort du circuit par le canal de pratiques véreuses: Corruption, blanchiment d’argent, etc.
Ainsi cette campagne vise à sensibiliser les populations camerounaises, pour les rallier à la lutte contre la fuite des capitaux au Cameroun.
Au cours de la table ronde, experts et acteurs du secteur minier ont pris la parole. L’on apprend que plusieurs facteurs sont favorables à la pérennisation de ce fléau dans le secteur minier camerounais.
D’après Michel Bissou, expert du Cradec, le code minier n’est pas garni d’éléments propices pour lutter contre les FFI. «L’ancien code minier s’inscrivait dans le processus d’attraction des investisseurs. Il ne prévoyait pas la collecte de revenus pour l’État», soutient-il. Par conséquent, ce code de réglementation du secteur ne saurait faire face aux dérives croissantes actuellement dans ce secteur d’activité.
Le manque de contrôle des quantités de ressources exploitées au Cameroun pose également problème. Le chef de la cellule de lutte contre les infractions de de l’Agence nationale d’investigations financières (ANIF) révèle qu’il existe une loi qui permet à une entreprise d’extraire des quantités de ressources incontrôlées. Et, cela occasionne des pertes de capitaux en nature pour le pays.
Ils ont ainsi proposé quelques solutions au problème. «C’est au Cameroun de développer les stratégies de lutte pour éviter de décrier le fléau continuellement», indique un acteur. «Il faut intégrer la gestion des ressources minières dans le DSCE», propose Michel Bissou. Alors que le Directeur exécutif du Cradec, Jean Mballa Mballa, estime qu’il faut revoir le régime fiscal pour que les produits issus de l’exploitation minière profitent au pays.
Dans le même ordre, l’on apprend qu’il faut mettre sur pied un système permettant de maitriser les volumes de production des ressources minières. Ce qu’approuve monsieur Meafo. Pour cet expert du ministère des Mines, de l’industrie et du développement durable (Minmidt), le niveau d’expertise doit être amélioré, pour tenir tête de façon farouche aux institutions incriminées. Pour tout dire, le Cameroun doit tout simplement s’arrimer aux normes de l’union européenne relatives à lutte contre les FFI permettant de stopper l’hémorragie.
JJOO
Concours du meilleur projet TIC de l’année : Des bourses de formation pour les lauréats
En plus des kits qu’ils ont reçus, les trois premiers lauréats au concours du meilleur projet TIC de l’année devront effectuer des stages en entreprise et suivre des formations à Dubaï.
La Semaine de l’innovation numérique s’est soldée le 28 juin dernier, par la remise des prix aux lauréats du concours du meilleur projet TIC de l’année 2019. Trois projets ont été retenus sur la base de la capacité à combler le besoin sociétal en contexte africain et camerounais.
La première place du classement revient au projet Agri’s Tech, application permettant de détecter et de proposer des solutions aux maladies des plantes. Dorothée Mvondo Nganti, initiatrice du projet, a reçu un prix d’une valeur de 15 millions de FCFA.
La deuxième place revient à Smartscope, un dispositif de diagnostic du paludisme. Cet outil, semblable à un appareil photo, permet de diagnostiquer le paludisme à partir de l’image d’un frottis sanguin. C’est ce qui lui vaut de gagner un kit estimé à 11 millions de FCFA.
La troisième place est occupée par «Transport intelligent ». Il s’agit d’un appareil de prévention des accidents de la route. «Une fois installé dans le véhicule, il détecte les vibrations du conducteur lorsqu’il somnole (à l’aide d’une oreillette), ou lorsque la voiture est trop proche d’une autre et émet des signaux d’alerte au chauffeur», a déclaré le jeune startuper. Il a reçu une récompense estimée à dix millions de francs CFA.
Ils étaient 15 au total, mais seuls quartoze étaient présents à la cérémonie. Ils ont reçu chacun un modem, un ordinateur portable et un stage en entreprise.
En plus des kits sus évoqués, les trois premiers bénéficient d’une participation au programme Erickson Academia, avec un mois de mentorat sur la base du concept de réussite. Ils ont également droit à des rencontres virtuelles hebdomadaires sur le suivi de projet.
Les lauréats au concours ont aussi bénéficié d’un voyage à Dubaï où ils seront formés sur la stratégie et l’innovation entrepreneuriales.
Lancé le 11 juin dernier, ce concours, ouvert à tous les jeunes camerounais porteurs de projets TIC, visait à récompenser et à accompagner les projets les plus innovants de l’année 2019. C’était à l’occasion de la première édition de la semaine de l’innovation numérique.
Joseph Julien Ondoua O., stagiaire
Selon les spécialistes, tout peut arriver entre les Lions indomptables et les Ecureuils.
Le moment de vérité est arrivé. Le 0-0 n’est ni un superbe résultat ni un désastre pour l’équipe du Cameroun. Cependant, Clarence Seedorf, l’entraîneur, pense que ses joueurs montreront leur meilleur visage ce mardi. «Nous sommes une équipe qui répond toujours présent dans les moments délicats. Mais nous parlons de 90 minutes où tout peut se passer. Tu peux perdre un joueur au bout de cinq minutes, ou cela peut arriver à ton adversaire. Mais nous sommes prêts pour mettre la pression sur la cage adverse», a-t-il commenté sur les ondes de la CRTV-radio, quelques minutes après le nul vierge concédé face au Blacks Stars du Ghana.
Sur la base des calculs, le Cameroun et le Bénin (respectivement 1er et 3e) une défaite ne serait pas non plus rédhibitoire si, dans le même temps, les Blacks Stars et les Djurtus ne parviennent pas à se départager. En tout cas, bien que requinqué par les sondages, le Cameroun n’est pas totalement sorti d’affaire. En réalité, c’est bien plus que cela que les Lions indomptables jouent. «C’est comme une finale. Les trois points seront obligatoires. Si on perd, il nous sera difficile de finir sur le podium», avise Florent Mbia Abena, ex-coach adjoint d’Apejes de Mfou. Ainsi, pour mardi, le qualificatif de match charnière, archi rebattu, semble cette fois-ci approprié. Bertin Ebwele, ancien Lion indomptable présent sur un plateau de la CRTV-Télé, compte sur ses cadets : «leur façon de réagir aux événements, de contrôler leurs temps faibles et d’assommer leur adversaire quand il le faut, dessine de plus en plus les contours d’un potentiel gagnant».
Dans les paroles des joueurs aussi, le discours a changé par rapport aux deux premières rencontres. La bande à Clarence Seedorf ne cache plus sa soif de titre, sûre de ses forces, la confiance au maximum. Chez nos confrères d’Equinoxe Télévision, Christian Bassogog s’imagine d’ailleurs plutôt une issue favorable. «Nous sommes préparés pour faire un grand match en sachant que nous allons avoir le soutien de notre public, regarder le but adverse et faire ce que nous devons faire, assumer notre statut et tenter de gagner. Nous devons gagner coûte que coûte».
Chez les supporters, la confiance est au rendez-vous. «Personnellement, contrairement aux rabat-joie et autres pessimistes, je crois fermement aux chances de qualification de l’équipe nationale du Cameroun. En valeur intrinsèque, elle est beaucoup plus talentueuse que son adversaire et, au vu de l’enjeu de la partie, elle n’a pas besoin de motivation supplémentaire pour faire un grand match», énonce Georges Parfait Owoundi, journaliste.
Adversaire
De son côté, la formation béninoise mise naturellement sur l’impact physique et la vivacité. «Même si l’axe central des Ecureuils semble avoir retrouvé plus de sérénité contre la Guinée Bissau, pour l’avoir bien observé lors de ses deux premiers matches, ma grande crainte est que l’entraîneur aligne une nouvelle fois une défense avec un maillon faible sur le flanc droit, provoquant déséquilibres, hésitations et pertes de balles dangereuses qui peuvent être potentiellement exploitées par l’adversaire», esquisse Florent Mbia Abena.
Sur la base des analyses du technicien, le Cameroun devra être hyper concentré sur toutes les balles arrêtées près de sa surface de vérité. Au niveau du milieu de terrain, les Burundais ont l’habitude de donner beaucoup d’énergie dans les duels et sur les seconds ballons. Mais, pour Florent Mbia Abena, il faudra jouer intelligemment pour éviter les contacts rugueux et inutiles dont l’adversaire pourrait abuser, avec l’objectif de remporter coûte que coûte la bataille à ce niveau.
Jean-René Meva’a Amougou
Clarence Seedorf
Le Cameroun est la deuxième équipe la plus titrée du continent (Cinq CAN remportées derrière une Égypte titrée sept fois, Ndlr). Il fait toujours partie des favoris au même titre que le Ghana, le Maroc ou l’Égypte. Je vais vous donner un exemple : quand l’Allemagne débute un tournoi, elle est favorite même si elle a perdu cinq matches de suite juste avant… C’est la même chose pour l’Italie ou le Brésil. On sent qu’on a la possibilité de faire quelque chose d’important ici. Je suis convaincu qu’on a les moyens de conserver notre titre, malgré le niveau de l’adversité. Entre les jeunes joueurs enthousiastes à l’entraînement et ceux qui sont plus expérimentés, on a trouvé le bon équilibre. Après le premier match, on y verra plus clair, parce qu’on pourra s’appuyer sur quelque chose de tangible. Nous sommes préparés pour faire face à ce challenge. Physiquement, tactiquement, mentalement, on a assez de talent pour briller.
Samuel Eto’o
Moi j’attends la victoire finale! Parce que quand vous voyez cette belle équipe que nous avons, avec ses illustres encadreurs, nous ne pouvons pas espérer moins, même si le football reste ce qu’il est.
Dans les communautés
Supporters béninois : entre ballon rond et vaudou
A partir de Yaoundé, les compatriotes du président Patrice Talon restent accrochés aux prédictions déclamées par « celui qui voit loin ».
Face à la Guinée-Bissau, le 29 juin à Ismaïlia, les Ecureuils du Bénin ont concédé le nul (0-0). Avec 2 points pris en deux matches, les Béninois auront besoin de réaliser une bonne performance face aux Camerounais, le 2 juillet prochain. Une qualification de l’équipe en huitièmes de finale de la compétition est à ce prix. Chez les supporters béninois résidant dans la capitale camerounaise, cela ne relève pas d’une probabilité. «Nous sommes sûrs que nous serons qualifiés en corrigeant les Lions indomptables», affiche Kadi Adeyemi, aide-boucher au marché Mvog-Ada. Sa certitude se nourrit même d’un score : «2-0, c’est çà !». Le jeune homme est d’autant plus confiant que, depuis Cotonou, Togbui Gnagblondjro III, le président des prêtres vaudou du Togo, l’a prédit. Le pronostic de «celui qui voit loin» a d’ailleurs fait le tour du pays et du monde, car amplifiée par certains médias internationaux.
Avec ses compatriotes, Kadi Adeyemi dit avoir fait appel au «juju», une divinité aquatique qui protège le gardien de but et empêche les ballons d’y pénétrer. «C’est l’une des choses que le président des prêtres a demandées à tous les Béninois de faire avant le match de mardi prochain», affirme-t-il. A côté, Jean Nigabgayi dévoile d’autres astuces conseillées par Togbui Gnagblondjro III et ici captées via les réseaux sociaux. «Il a demande d’acquérir les poupées magiques. Elles serviront à souhaiter que l’équipe des Ecureuils marque un but avant les 15 premières minutes au Lions indomptables. Pour cela, le jour du match, il faut tenir une aiguille fermement entre le pouce et l’index et piquer doucement la partie de la poupée là où vous voulez produire un effet sur l’adversaire» précise le mode d’emploi.
Pour le match contre le Cameroun, Kadi Adeyemi renseigne qu’une «Ong vaudou» basée à Cotonou pilote une opération de collecte de fonds pour «nourrir le grand juju» qui veille sur les Ecureuils en Egypte. «Sans aucun doute c’est le grand juju qui va canaliser les bonnes vibrations des supporters béninois pour changer l’histoire» affirme Jean Nigabgayi.
Jean René Meva’a Amougou
Certains croient qu’en déstabilisant l’État, ils peuvent tirer leur épingle du jeu et s’emparer du pouvoir devenu pour eux une obsession. Que ce soit ceux qui le font ouvertement à travers une opposition insurrectionnelle, ou ceux qui le font sournoisement en espérant capturer secrètement le pouvoir autour de Biya, ils doivent comprendre une chose : le chaos n’est pas contrôlable.
Entre les plans qu’on fait dans sa tête et les événements tels qu’ils se déroulent, il y a souvent un abîme et les expectatives se résolvent souvent en cauchemar. S’il arrive quelquefois que des pyromanes réussissent leur projet, la règle générale est qu’ils y succombent. Ça peut être par la prison, la mort violente ou l’exil.
Certains, naïvement, espèrent qu’en déstabilisant l’État, ils vont créer un système qui va leur ménager les avantages qu’ils avaient avant, auxquels s’ajouteront les avantages qu’ils auront acquis. Or, la déstabilisation de l’État débouche toujours sur un nouvel équilibre qui remodèle le paysage institutionnel, avec de nouvelles règles. Ces dernières peuvent présenter un avantage par ici ou un inconvénient par là. Mais il n’est pas toujours possible d’anticiper sur ce qu’il va arriver, car cette relaxation du système vers un nouvel équilibre se réalise après d’interminables et sanglantes guerres civiles.
La situation peut se compliquer quand une nation est aussi hétérogène et clivée, comme l’est le Cameroun. Elle va prendre un caractère explosif lorsqu’un régime aura mis trop de temps, et aura accumulé trop rigidités structurelles.
De ce point de vue, le cas du Cameroun est très inquiétant. Le régime de Biya, qui relaie celui d’Ahidjo, a mis trop de temps et a accumulé trop de contraintes, pour n’avoir jamais su ou voulu s’ajuster avec le temps. Son modèle d’un Cameroun unitaire, où le gouvernement a décrété une unité nationale administrative qu’il a plaquée sur des populations, sans tenir compte des comportements réels, a débouché sur des tensions intercommunautaires qui prennent une tournure de plus en plus ouverte.
En réalité, c’est l’État lui-même qui, à travers ses emplois publics, ses positions de pouvoir, ses infrastructures et ses rentes, est devenu un lieu de compétition intercommunautaire violente et croissante qui, loin de favoriser l’unité nationale, exaspère plutôt les clivages et les haines.
Sur le plan économique, le système productif a été étouffé par une bureaucratie tentaculaire, incontrôlable et corrompue, qui parasite la nation et la ponctionne à mort. Nonobstant les programmes économiques, le système productif est totalement paralysé, écrasé par une bureaucratie soviétomorphe.
Pourtant, ce Biya reste le dernier pilier de ce système tiraillé par de puissantes forces centripètes que lui seul, en l’état actuel des choses, peut contrôler. S’il part brusquement sans avoir mis de l’ordre dans ce système que lui et son prédécesseur ont bâti pendant 60 ans, il sera très difficile de le maintenir dans un état de stabilité.
Il lui revient donc d’apporter les réformes requises pour réduire les graves tensions accumulées par le système, en entreprenant des réformes fondamentales, la plus importante étant la forme de l’État.
L’unité nationale, telle que lui et son mentor Ahidjo l’avaient envisagée, sous la forme d’une nation qui devait supplanter les communautés primaires, était clairement une erreur. On peut les comprendre, eu égard à l’enthousiasme des après-indépendances et ce désir d’empêcher les irrédentismes tribaux, mais il est clair que les lois de l’anthropologie condamnaient ce projet.
On le voit aujourd’hui, les communautés lèvent leur vilaine tête, pas pour rire, mais pour arracher leur autonomie, y compris par la force. Les Anglophones ont commencé et personne ne peut savoir de quoi demain sera fait.
À la vérité, personne ne veut plus de cette unité nationale qui s’incarne désormais en une élite ratatinée au sommet de l’État, une élite parasitaire et impotente qui prétend développer le Cameroun à la place des Camerounais.
Ce qu’il faut maintenant, ce n’est pas de demander à Biya de quitter le pouvoir, mais c’est de le pousser, par la prière, le raisonnement, la pression, à fédéraliser le pays.
Car ceux qui pensent qu’à son départ, ils iront entrer au Palais d’Etoudi, en récupérant comme par magie son autorité et son empreinte, n’ont pas conscience de leur folie ! C’est une pure diversion dont la seule conséquence sera la déstabilisation de l’État.
Un État déstabilisé signifie tout simplement la fin de la logique unitaire, et son principe du «Camerounais chez lui partout sur le territoire» se terminera brutalement. Car précisément, cette logique ne survit que parce que l’État est là, fort et debout.
Ce ne sont pas nécessairement ceux qui soutiennent Biya aujourd’hui qui vont le regretter. Bien au contraire, tout indique que ce sont ceux qui le contestent violemment aujourd’hui qui le pleureront de toutes leurs larmes !
Que tout le monde se méfie de l’avenir ! Il n’est pas prudent de prendre des hypothèques sur l’avenir !
Dieudonné Essomba
Grace à la réforme paramétrique intervenue en février2015, à l’initiative du président de la République, la pension mensuelle la plus élevée payée par la CNPS est passée de 154 000 francs CFA en 2008 à 409 100 francs CFA à ce jour !
Les pensionnés de la CNPS ont de quoi remercier infiniment le chef de l’État. Car, en signant le 15 février 2016, le décret n° 2016/072 et son annexe fixant les taux des cotisations sociales et les plafonds des rémunérations applicables dans les branches des prestations familiales, d’assurance-pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès, des accidents de travail et des maladies professionnelles gérés par la CNPS, le chef de l’Etat a donné au système de sécurité sociale camerounais, le nouveau souffle dont il avait grand besoin.
Un système de sécurité sociale qui traduise surtout dans les faits, la volonté réaffirmée et l’engagement du président Paul Biya : «Nous avons une stratégie pour la croissance et l’emploi qui vise à moderniser notre pays et à améliorer les conditions de vie du peuple camerounais», disait le chef de l’État le 15 octobre 2015, au cours d’un conseil ministériel tenu à la suite du réaménagement du gouvernement intervenu le 02 octobre 2015.
Le décret du 15 février 2016 et son annexe s’inscrivent donc dans cette optique présidentielle de lutte contre la pauvreté. Bien entendu, la CNPS qui appelait de tous ses vœux cette réforme des paramètres de financement du régime qu’elle gère avait applaudi des deux mains. D’autant que la stagnation des paramètres depuis près de trois décennies avait entraîné depuis 2007, un déficit structurel progressif de la branche des pensions qui, en 2014, était de 14,7 milliards de francs CFA, en progression de 6,7 milliards de francs CFA par rapport à 2013. En 2015, ce déficit de la branche des pensions était de 16,4 milliards de francs CFA.
Ce déséquilibre entre les cotisations sociales et les prestations payées dans la branche des pensions n’est plus désormais qu’un lointain souvenir. Grâce à la réforme paramétrique engagée par le décret du chef de l’Etat, la résorption du déficit est effective depuis le 31 décembre 2016. Le décret du 15 février 2016 autorise le relèvement du taux des cotisations sociales de 7 à 8,4%, de même que le relèvement du plafond des cotisations de 300 000 à 750 000 francs CFA. Ce qui induit une augmentation substantielle des pensions. Concrètement, dans le cadre de cette réforme, la pension mensuelle la plus élevée est passée de 154 000 francs CFA en 2008 à 409 100 francs CFA à ce jour. On est bien loin des pensions de 90 000 francs CFA d’alors, payées pour 15 ans d’activité ; 150 000 francs CFA pour 30 ans d’activité et des pensions moyennes de 67 000 francs CFA.
La CNPS qui sait qu’elle a été créée d’abord et surtout pour les retraités, ne compte pas s’arrêter-là, dans l’offre d’amélioration des conditions de vie de ses pensionnés. Avec le soutien du gouvernement, l’organisme de sécurité sociale a proposé le relèvement des pensions anciennes, pour permettre aux anciens pensionnés dont le niveau des pensions est faible, de faire face aux coûts de la vie.
Ces propositions sont, il faut l’écrire, adossées sur une solidité et des performances financières avérées, lesquelles affichent un résultat positif net de 62,3 milliards de francs CFA au 31 décembre 2018. Et lorsqu’à ces chiffres on intègre les plus de 200 milliards de francs CFA de réserves financières, on comprend que le chef de l’Etat à travers le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République nous exhorte à une amélioration constante de ces performances.
Zéphérin Fotso Kamga
Réforme institutionnelle de la CEEAC : Les textes sont en gestation
En prélude à la Réunion ministérielle du Comité de Pilotage de la Réforme Institutionnelle de la CEEAC (COPIL RI), la quatrième réunion du Comité Technique des Experts (CTE) du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle (COPIL-RI) de la CEEAC s’est tenue du 13 au 18 juin 2019 à Libreville en République gabonaise. L’objet de la réunion du CTE était de préparer et de soumettre à l’approbation des Ministres du COPIL – RI les livrables du rapport provisoire du Consultant portant, notamment sur les avant-projets de textes fondamentaux, révisant le dispositif légal et règlementaire de la CEEAC. Le présent rapport résume les échanges de vues, les préoccupations soulevées et les recommandations collectivement exprimées par les membres du CTE sur les livrables du Consultant.
Participation
Les États-membres ci-après ont pris part à ces travaux : la République d’Angola ; la République du Burundi ; la République du Cameroun ; la République Centrafricaine ; la République du Congo; la République Démocratique du Congo ; la République Gabonaise ; la République de Guinée Équatoriale ; la République Démocratique de Sao Tome & Principe ; la République du Rwanda ; la République du Tchad.Les membres du Groupe de Travail de la Réforme Institutionnelle du Secrétariat Général de la CEEAC (GT RI) et les Experts du Cabinet AGORA Consulting ont également pris part aux travaux.
La liste des participants est jointe en annexe 1.
III. Ouverture des travaux
La cérémonie d’ouverture a été marquée par deux allocutions :
– Celle de Monsieur MANGARAL BANTE, Conseiller à la Réforme institutionnelle, représentant le Secrétaire général de la CEEAC et ; Celle de Monsieur Faustin ROGOMBE, Commissaire Général à l’intégration régionale, représentant le Ministre des Affaires Étrangères de la République Gabonaise, Président en exercice du COPIL RI.
Dans leurs allocutions, les deux intervenants ont fait un rappel historique du processus de la réforme institutionnelle de la CEEAC et mis l’accent sur les enjeux de la réunion ainsi que sur la nécessité d’examiner judicieusement la prise en compte par le Consultant, des amendements apportés aux livrables au cours de la réunion du CTE3 tenue à Libreville au mois de janvier 2019. Les résultats attendus permettront, s’ils sont concluants, de soumettre lesdits documents au Conseil des Ministres du COPIL-RI, en vue d’entériner lesdites conclusions et de les transmettre aux plus Hautes Instances de la Communauté.
- Mise en place du bureau
Le bureau élu était composé comme suit :
– Président :
République Gabonaise
– Vice-président :
République de Guinée Equatoriale – Rapporteurs :
Rapporteur 1 : République du Cameroun
Rapporteur 2 : République du Tchad
Le Secrétariat des travaux était assuré par le Secrétariat Général à travers le Groupe de Travail sur la Réforme Institutionnelle de la CEEAC (GT-RI) et les Fonctionnaires du Ministère des Affaires Etrangères de la République Gabonaise.
- Adoption de l’ordre du jour
L’ordre du jour et le programme de travail ont été présentés et adoptés après amendements.
- Cadrage des travaux
Le Coordonnateur du GT-RI a successivement présenté, les objectifs et les principaux résultats attendus de la réunion, ainsi que la méthodologie d’examen et de validation des projets de documents.
VII. Examen et validation des projets de textes
Les avant-projets de textes ci-après ont été examinés :
– Le projet de Traité révisé instituant la CEEAC; – Le projet de Cadre organique de la CEEAC;
Le projet de Statut du personnel révisé de la CEEAC; Le projet de texte révisant le Règlement financier de la CEEAC; Le projet de Protocole révisé relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX).
Examen du projet de texte révisant le Traité de la CEEAC Le Cabinet a présenté de manière systématique les extraits de textes comportant les amendements apportés au projet de texte révisé du Traité Instituant la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale par le CTE 3. Lesdits amendements ont été examinés par les Experts des États membres.
Au terme des délibérations, il y a eu un consensus sur l’ensemble des dispositions révisées. De manière générale, le projet de traité apporte une innovation sur: (i) l’architecture institutionnelle de la Communauté, (ii) la mutation du Secrétariat général de la Communauté en une Commission de la Communauté, (iii) l’intégration dans le traité des dispositions sur la coopération en matière de politique, de paix et de sécurité, (iv) la modernisation des autres dispositions concernant la coopération dans divers domaines de l’intégration régionale.
Recommandation :
Après délibération, les membres du CTE recommandent l’adoption, par le Conseil des Ministres du projet de texte révisé du Traité instituant la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.Examen du projet de texte révisant le Règlement financier Les Experts des États membres sont parvenus à un consensus sur l’ensemble des dispositions du règlement financier révisé de la Communauté. Globalement, la révision du règlement financier porte sur (i) la clarification des définitions des termes techniques, (ii) la clarification des procédures d’examen, d’adoption et d’exécution du budget de la communauté, (iii) la clarification du rôle des acteurs qui interviennent dans la chaîne d’exécution financière, (iv) la clarification des procédures de passation des marchés (institution d’un code régional des marchés publics de la CEEAC) et (v) l’encadrement de l’utilisation des régies d’avance et des caisses de menues dépenses.
Recommandation :
Après délibération, les membres du CTE recommandent l’adoption, par le Conseil des Ministres du projet de texte révisé du Règlement financier de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.
Examen du projet de texte sur le Cadre organique
Au terme de l’examen de l’organigramme consolidé, les Experts des États membres conviennent :
suppression de toutes les divisions non structurées et de leur transformation en services pour des besoins d’harmonisation et de réduction des coûts ; de la restructuration du Département des affaires politiques, paix et sécurité avec pour principale préoccupation la prise en compte de l’État-major régional; du réajustement de la structure des différents départements, notamment celui des affaires économiques, de l’agriculture, de l’eau et de l’énergie.
Recommandation :
Après délibération, les membres du CTE recommandent l’adoption, par le Conseil des Ministres du cadre organique de la Commission de la CEEAC.
- Examen du projet de texte révisant le Protocole du COPAX. Les Experts des États membres en charge des questions de paix et de sécurité ont examiné le projet de texte révisé du COPAX et l’organigramme du Département en charge de la paix et la sécurité, prenant en compte les amendements formulés par le CTE3, et ont présenté leurs conclusions en plénière.
Recommandation :
Après délibération, les membres du CTE recommandent l’adoption par le Conseil des Ministres du Projet de Protocole révisé du COPAX.
- Examen du projet de texte révisant le statut du personnel
Les Experts du CTE ont examiné les dispositions amendées du projet de texte révisant le statut du personnel de la CEEAC et formulé les observations suivantes : que la classification professionnelle proposée soit davantage mise en cohérence
Avec celle de l’Union Africaine ; ce qui a débouché sur la création d’autres groupes et catégories professionnelles (Cinq Groupes se côtoient); que l’encadrement de la durée du contrat du personnel spécial (Groupe 3) soit plus rigoureux, singulièrement en cas de recrutement de collaborateurs externes ;
Que l’assurance maladie et voyage soit étendue aux Experts des Etats participants aux réunions et activités de la Communauté ; que la condition du personnel en activité au Secrétariat Général de la CEEAC soit examinée suite au changement du statut du personnel et à la transformation du Secrétariat Général en une Commission. Sur cette question les Experts ne sont pas parvenus à un consensus. Deux positions se sont dégagées. L’une était favorable au transfert du personnel à la Commission à la suite d’une évaluation et d’un renforcement des capacités afin d’adapter les compétences aux besoins nouveaux définis par le cadre organique. L’autre était favorable, d’une part, à l’ouverture d’un programme de départ volontaire, d’autre part, au non-reversement automatique à la Commission de l’ensemble du personnel en activité au Secrétariat Général.
Recommandation :
Au terme des délibérations, les membres du CTE:
Soumettent à l’arbitrage des Ministres les trois propositions suivantes relatives à la gestion future du personnel suite à l’entrée en vigueur du Traité révisé et la mise en place de la Commission:
- Le non reversement automatique de tout le personnel en activité au Secrétariat général de la CEEAC et le paiement des droits liés à la rupture des contrats; o La mise en œuvre d’un programme de départ volontaire la réalisation d’une évaluation du personnel en vue d’un redéploiement du personnel jugé nécessaire et (ii) de la cessation des contrats de ceux n’ayant pas satisfaits aux critères requis pour leur maintien dans la Commission.
- Recommandent l’adoption par le Conseil des Ministres du projet de texte révisé du Statut du Personnel de la Commission de la CEEAC.
- Examen du projet de plan d’actions de mise en œuvre de la réforme. Le Cabinet AGORA a présenté le plan d’actions de la mise en œuvre de la réforme institutionnelle. La présentation s’est articulée sur les points suivants : (Iles principes de base légale de la réforme institutionnelle ; (II) les axes d’interventions et objectifs ; (III) les objectifs spécifiques par composante ; (IV) le cadre logique et (V) le plan d’actions de la phase transitoire. Les échanges ont porté sur la durée proposée et de la structure de mise en œuvre ainsi que des actions et du coût dudit plan d’actions.
Les membres du CTE ont convenu ce qui suit :
– La réduction de la durée de la mise en œuvre du plan d’actions limitée à une année;
– La mise en place d’une équipe chargée d’assurer la transition ;
– L’identification des actions prioritaires.
– Le nouveau plan d’action retenu et validé par les membres du CTE est présenté dans le tableau ci-dessous:
No
Activités
Période
Responsable
Coûts en dollar US
334 000
500 000
Réunion du Conseil des Ministres Juin 2019 Président du pour adoption des textes Conseil des fondamentaux de la réforme Ministres Réunion de la Conférence Novembre 2019 Président en extraordinaire des Chefs d’État et de l’exercice et gouvernement, précédé d’un ConseilCEEAC des Ministres, pour l’adoption des textes fondamentaux et nomination d’une équipe de transition 3 Audit général de la CEEAC pendant Janvier-Juin Président la période de transition 2020 Conseil des Ministres Équipe de transition 4 Ratification du Traité et des textes Juillet 2020 États membres et subséquents CEEAC Conférence des Chefs d’État pour la Novembre 2020 Conférence des mise en place de la nouvelle Chefs d’État Commission Suivi-évaluation de la mise en Permanent Conseil des cuivre du plan d’actions transitoire Ministres, Équipe transitoire TOTAL
334 000
167 000
1 335 000
Recommandation :
Au terme des délibérations, les membres du CTE recommandent l’adoption par le Conseil des Ministres du projet de plan d’action de la réforme institutionnelle de la CEEAC.
VIII. Adoption du rapport des travaux
Les membres du CTE ont examiné et adopté le rapport de leurs travaux. Ils recommandent au Conseil des ministres sa validation.
IX. Clôture des travaux
Au terme des travaux, les participants ont exprimé leurs remerciements aux plus Hautes Autorités de la République Gabonaise pour toutes les commodités et facilités multiformes qui leur ont été accordées.
Ils félicitent le Cabinet AGORA Consulting pour la qualité des livrables ainsi que le Secrétariat général de la CEEAC pour l’organisation de cette réunion.
La réunion du CTE s’est achevée par le mot de clôture de son Président dans lequel il a adressé ses vives félicitations et remerciements aux membres du CTE pour le travail accompli. Le CTE a clos ses travaux le 18 juin 2019 à 17h 15 mn.
Fait à Libreville, le 18 juin 2019
Le Rapporteur 1,
Le Rapporteur 2
Le Vice-Président
Michel DJIMGOU
DJOMENI République du Cameroun FaycalADAM Moussa République du Tchad
Marcelino NKO ROKU République de Guinée Equatoriale Le Président
Faustin ROGOMBE République Gabonaise
Sahel Business Week : Une semaine pour refaire l’économie du Septentrion
Porté par la microfinance Crédit du Sahel, le concept officiellement lancé ce 3 juillet 2019 à Yaoundé vise à favoriser le développement tiré par les acteurs privés.
Dans les régions septentrionales du Cameroun, le tableau post-Boko Haram n’inspire pas de perspective réjouissante. En avril 2019, l’Ong International Crisis Group pointait à 74% (contre 37,5% au niveau national) le taux de la population vivant sous le seuil de pauvreté dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord du pays. « Si rien n’est fait, les conditions de vie des populations vont davantage se détériorer », prévient Daniel Kalbassou. En conférence de presse ce 2 juillet 2019 à Yaoundé, le directeur général du Crédit du Sahel appelle les fils du Septentrion à se prendre en charge. « Aux côtés des pouvoirs publics, il nous appartient de faire reculer la pauvreté dans le Septentrion ! », exhorte l’ancien député à l’Assemblée nationale du Cameroun.
Disposant d’une bonne connaissance des enjeux générationnels, des traditions économiques locales et de leurs mutations dans le temps, le banquier et son équipe portent le concept « Sahel Business Week ». Décliné en conférences-débats, expositions et spectacles, l’événement a pour se déroule successivement à Maroua (Extrême-Nord), Garoua (Nord) et Ngaoundéré (Adamaoua). « Pendant cette caravane, il est question de promouvoir la mise en œuvre des politiques de développement conciliant intégration à l’économie nationale et nécessaire respect des façons de faire locales, facteurs de résilience aux conflits », détaille Daniel Kalbassou face aux journalistes.
Ainsi posé, Sahel Business Week fait la part belle à l’inclusion et à la participation des populations et de toutes les élites (commerçantes, politiques, intellectuelles, religieuses). « L’inclusion dont il s’agit devrait apporter un plus grand soutien aux initiatives économiques des femmes et des jeunes, ainsi qu’un appui particulier aux communautés les plus fragilisées par le conflit et aux catégories autrefois actives que le conflit a rendues vulnérables », renseigne le DG de Crédit du Sahel. L’enjeu, ajoute-t-il est de le développement d’une économie locale tirée par le secteur privé (TPE, PME, PMI).
Au Septentrion, un terrain où résident un peu plus de 80% de sa clientèle, la microfinance entend également lancer quelques projets d’électrification rurale. A côté, annonce Daniel Kalbassou, le Crédit du Sahel va expliquer la digitalisation de ses services aux clients. « Crédit du Sahel intègre la banque numérique, c’est-à-dire lancer son programme de banque mobile, d’agency banking où on aura dans chaque village, dans chaque quartier, des représentants capables de faire des opérations à partir de son téléphone », situe son fondateur. Bien plus, Sahel Business Week sert de canal de communication sur le potentiel du Grand-Nord, sur ce qui y est fait et tout ce qu’il reste à y faire. Sur cette ligne, pouvoirs publics, industriels, porteurs de projets, patronat, institutions internationales et médias sont ciblés.
Pour davantage donner de la hauteur et de la couleur à cette campagne où sont attendues près de 60 000 personnes, quelques grandes figures du Septentrion accompagnent Sahel Business Week. Parmi elles : les journalistes Haman Mana, Ibrahim Cherif, Atta Badyne Oumar. Last but not the least, Aissa Doumara Ngantassou (1ère lauréate du Prix Simone Veil) arbore la tunique de marraine de l’événement.
Créé en 1997 avec un capital de 20 millions FCFA, Crédit du Sahel a géré à peu prés 17 milliards FCFA en 2016.
Jean-René Meva’a Amougou
Pénurie de pièce de monnaie : Le gouvernement se saisit du problème
Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), chargé de la Planification, l’a signifié aux sénateurs à Yaoundé le 28 juin dernier.
Le Cameroun tout entier est frappé par une rareté prononcée des pièces de monnaie. Dans le cadre de leurs activités, taximen, mototaximen, revendeurs, fonctionnaires et hommes d’affaires peinent en effet à disposer de jetons. La situation est répandue qu’elle donne le sentiment de n’être ni vraiment contrôlée ni vraiment comprise par personne. Depuis des mois, apprend-on, la rareté des pièces d’argent de 25, 50 et 100 francs fait le prix des choses. Les consommateurs se contentent d’assister à la mise en place du phénomène inflationniste sans rien pouvoir y faire. Partout, le sens commun prétend que «le diable a pris toutes les pièces». «Partout où vous allez, il suffit que vous présentiez un billet pour que le prix grimpe. Partout les vendeurs s’excusent de ne pouvoir pas trouver des pièces sur-le-champ», souffle Bruno Etogo, spécialiste de la monétique, et ayant commis une étude sur le sujet.
Le 28 juin dernier, au Sénat, les parlementaires ont porté le phénomène à l’attention de Paul Tasong. Au ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, chargé de la Planification, les sénateurs ont signifié les préoccupations des populations. Selon eux, l’indisponibilité paralyse tous les secteurs de l’économie. «Elle crée d’ailleurs l’inflation», a décrié Pierre-Flambeau Ngayap. D’après ce dernier, l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange annonce de nouveau mode d’achat et vente à l’échelle continentale ; Le membre du gouvernement a indiqué que «des solutions sont en voie d’être trouvées ; ce d’autant plus que le ministre des Finances vient d’être saisi». En décembre 2018, le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, avait promis de lancer une enquête sur ce phénomène d’exportation des pièces de monnaie hors de la zone Cémac.
À la base…
Dans leurs théories, les spécialistes de la monétique indiquent deux causes à la pénurie de jetons observée au Cameroun. «Il y a la thésaurisation (le fait de garder la monnaie chez soi et non à la banque) qui a pris des proportions inquiétantes chez certains citoyens. Autre explication plausible : les petits artisans informels l’avouent, ces pièces, qui sont en métaux précieux, comme l’or, l’argent, le bronze et autres, sont utilisées pour faire des bijoux», explique Bruno Etogo. À l’en croire, de pareilles situations ne devraient pas arriver. «Car, dit-il, les pièces de monnaie ne sont mises en circulation qu’après échange contre une quantité équivalente d’unités de compte plus généralement représentées par des billets. En réalité, tant qu’existera le petit commerce, celui des détaillants, il existera des pièces de monnaie pour faciliter les échanges commerciaux».
Jean-René Meva’a Amougou
La Camerounaise siège désormais au sein du très sélectif Comité international olympique (CIO). Elle a été élue lors de la 134e session de ladite instance sportive mondiale. En plus de présider la fédération nationale depuis 2012, Engoulou est vice-président du Comité national olympique et sportif du Cameroun. Elle est membre du Conseil de la Confédération africaine de badminton et présidente du comité des femmes de l’Association de badminton de pays francophones. Odette Engoulou a participé au Forum olympique en action 2018 et au Forum sur les femmes dans le sport au Botswana et au Rwanda.
Gouvernance : La Sonara, problème pour ses actionnaires depuis 2014
L’incendie survenu dans les installations de l’entreprise soulève de nombreuses questions sur les implications pour l’économie. Sa dette dépasse les 800 milliards de FCFA et elle a cumulé des pertes de plus de 230 milliards de FCFA.
Quelques instants après le double incendie qui s’est déclenché à la Société nationale de raffinage (Sonara), le gouvernement est monté au créneau pour rassurer sur un point, celui de garantir la pérennité dans la distribution des produits d’hydrocarbures au Cameroun. Pourtant certains détails sont toujours attendus, notamment ce qu’il adviendra du plan de relance et de modernisation dont la mise en œuvre se poursuivait.
À la fin de l’exercice 2017, date dont les indicateurs financiers sont disponibles, la dette globale de la Sonara était de 763,3 milliards de FCFA. Une part importante de cette dette était due à ses fournisseurs (374 milliards de FCFA sur la période), et aux services fiscaux (270,5 milliards de FCFA). On ne peut pas faire jouer les compensations avec les créances du raffineur sur l’État. En effet, ce dernier a apuré sa dette vis-à-vis de l’entreprise pour la réduire à seulement 46,74 milliards de FCFA, laissant donc une dette fiscale nette de 224,8 milliards de FCFA.
Techniquement, le plan de relance était destiné à booster le chiffre d’affaires de l’entreprise et lui permettre d’honorer ses engagements, dont 108,4 milliards dus à des établissements financiers. D’un point de vue purement opérationnel, la Sonara n’a pu être rentable sur les 4 ans, entre 2014 et 2017. Ses charges d’exploitation (dépenses) sont restées supérieures à son chiffre d’affaires (ventes), notamment entre 2014 et 2017. Durant l’année 2018, l’entreprise est restée fermée 9 mois sur 12. Il y a donc peu de chance qu’elle ait obtenu de meilleurs résultats, selon des données disponibles sur l’entreprise. Aussi, la société de raffinage a cumulé un report à nouveau négatif de 238,7 milliards de FCFA sur la même période. Lorsqu’on prend en compte toutes ces variables, le déficit direct à combler par l’État dépasserait aujourd’hui les 800 milliards de FCFA.
De nouveaux éléments permettent de dire aujourd’hui que la Sonara est un problème pour l’économie du Cameroun depuis plusieurs années, et particulièrement en 2018. Selon des données collectées par le site Investir au Cameroun, le collectif budgétaire, signé le 29 mai 2019 par le chef de l’État camerounais, consacre une augmentation de 20,3 milliards de FCFA sur l’enveloppe destinée à la subvention des carburants à la pompe. Selon les explications du ministère des Finances, cette rallonge budgétaire permet de porter à 124,3 milliards de FCFA la provision faite dans la loi de Finances initiale (104,3 milliards de FCFA). Le but est de combler les manques à gagner enregistrés par la Sonara, la raffinerie publique.
Le gouvernement pointe un doigt accusateur sur la hausse des cours du pétrole sur le marché mondial. Mais une analyse comparée, faite sur les prix des produits pétroliers dans plusieurs pays du monde, indique que les tendances sont plutôt à la baisse. Si le gouvernement s’est empressé de rassurer quant à l’approvisionnement en carburant, c’est parce qu’il sait que c’est un des points de ce dossier qu’il maitrise le plus. Peu de Camerounais le savent, mais entre avril 2018 et fin novembre 2018, l’essentiel du carburant livré par la Sonara n’était pas produit par elle, ses installations étant annoncées à l’arrêt pour maintenance. Cette situation a conduit à l’importation de carburant par la société, pour environ 473,4 milliards de FCFA. Un volume qui s’est affiché en hausse de 87,9 % par rapport au niveau de 2017 (251,9 milliards de FCFA).
L’administration justifie cette situation par le fait que la Sonara a connu un arrêt technique. La question devra normalement être au centre des débats parlementaires. Une part des personnes légitimement proches du processus sont sur le point de savoir finalement quels sont les individus qui avaient réellement intérêt à ce que l’infrastructure soit décimée. Le gouvernement ne dit rien sur la situation des banques qui ont apporté de la ressource au projet de modernisation, projet qui était supposé améliorer la rentabilité de la Sonara et donc sa capacité à rembourser ses dettes. Ces questions sont pour l’instant sans réponse.
Le gouvernement a entraîné l’opinion publique sur un problème qui est facile à gérer, mais sur le fondamental, il reste silencieux. Pour l’instant, le public est informé de l’option visant à restaurer les unités de raffinerie qui sont défectueuses. Il est clair qu’en l’état actuel des choses, aucune situation n’est trop favorable à la Sonara. L’entreprise est structurellement déficitaire, et a entraîné pour ses actionnaires, une perte globale de plus de 1000 milliards de FCFA, lorsqu’on additionne la dette et les reports à nouveau négatifs. Rappelons que le gouvernement n’est actionnaire de la Sonara qu’à hauteur de 11 %. Le gros de l’actionnariat appartient à des entités publiques dont l’identité n’est pas clairement connue. 17,4 % du capital contrôlé par des privés.
Idriss Linge
Dans la feuille de route élaborée pour l’institutionnalisation du nouveau dialogue économique entre le Cameroun et l’Union européenne (UE), il occupe une place centrale.
Après la première session de leur dialogue politique structuré, l’UE et son partenaire camerounais se sont encore retrouvés à Yaoundé le 25 juin dernier. Cette fois-là, il était question du «dialogue économique structuré». En clair, tout un programme pour discuter de l’état d’avancement des négociations Post Cotonou et de la modernisation des relations économiques et de coopération dans un esprit de partenariat constructif. Aiguillonnées par une volonté d’explorer, d’évaluer et de formuler des besoins, demandes et opportunités pertinents, les deux parties ont mis le secteur privé au centre de leurs réflexions. L’un des axes de celles-ci a porté sur le soutien de l’UE et de ses États membres pour la mise en œuvre des recommandations prioritaires en matière d’amélioration de l’environnement économique et du climat des affaires.
Conformément au nouvel instrument décliné en «Accord post-Cotonou», les opérateurs privés sont inscrits au champ de son application. «Vous êtes l’un des moteurs essentiels de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, et les principaux partenaires dans la réalisation des objectifs de ce partenariat : si vous ne travaillez pas avec nous, nous n’irons pas bien loin», a assené Hans Peter Schadek, face aux opérateurs économiques privés présents dans la salle des discussions. Pour le chef de délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, la décennie 1960 a été celle de la création des routes et des aéroports, ainsi que l’implantation du cadre général du développement.
La décennie 1970 est celle où il a été tenté de favoriser des mouvements d’industrialisation et de création de valeurs. Les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Le début des années 1980 a été marqué par la question des «éléphants blancs» qui traduisait l’existence d’usines fermées et désertes. En clair, le secteur public a montré ses limites. «L’heure est venue pour vous de développer et d’intégrer réellement le secteur privé dans l’économie, afin de favoriser la création de valeurs», a suggéré le diplomate.
Et parce que les enjeux sont de taille, les discussions ont été engagées au sein des parties pour identifier le contenu possible et le format des futures relations, dans un contexte de besoins réciproques. Elles ont permis d’alimenter et d’enrichir le protocole prévu dans le cadre post-Cotonou. Ainsi, le développement de l’offre de financement et le renforcement de capacités des micro-entreprises et des TPE/PME ont fait l’objet d’attention.
Il est à relever que l’Accord post-Cotonou est la version révisée et enrichie de l’accord signé le 23 juin 2000 entre l’UE et les États d’Afrique, Caraïbes et Pacifique, après l’expiration de la Convention de Lomé.
Jean-René Meva’a Amougou
Les discours prononcés lors de l’ouverture de la Foire transfrontalière d’Afrique centrale – Cemac (Fotrac) ont laissé entendre un hymne à la mise en place d’un cadre d’ouverture d’intensification des échanges entre les pays africains.
En foulant le sol de Kyé-Ossi ce 27 juin 2019, très peu de personnes s’attendaient à un cours de géographie économique. Bien nombreux étaient ceux qui voyaient en la Fotrac l’occasion de vendre et d’acheter des articles et denrées à des prix relativement bas. Pour la 10e édition de cette grand-messe commerciale d’Afrique centrale, le comité d’organisation s’est plutôt forgé un autre magistère, « question de mouler les esprits à une actualité encore plus ou moins bien assimilée », selon le mot de Danielle Nlate.
À l’épreuve du décryptage, il s’avère que la présidente du Réseau des femmes actives de la Cemac (Refac) parle bien de la Zone de libre-échange continentale (Zlec), projet phare de l’Union africaine (UA), entrée en vigueur en fin mai dernier.«C’est une bonne nouvelle pour tous les pays africains en quête d’une émancipation économique vitale», se réjouit Danielle Nlate. Elle ajoute : «En tant qu’institution, la Fotrac, plus que jamais, accompagne l’idée. Grâce à la Fotrac, il y a des possibilités de réseautage offertes par une plateforme commerciale rassemblant tous les acteurs du continent ; on a par exemple des exposants venus du Maroc et du Bénin».
«Nous assistons aujourd’hui au début d’un parcours historique d’une grande importance. En effet, par cet acte, nous pouvons être indépendants économiquement, en cinq ou dix ans, en transformant nos propres ressources avec la qualité souhaitée. Nous pourrons ainsi approvisionner les marchés régionaux du berceau de l’humanité», avance Auguste Mbappè Penda, directeur général du Conseil national des chargeurs du Cameroun, présent aux avant-postes en tant que partenaire officiel.
Un projet propre
Et aux officiels de lui emboîter le pas. Pour Alain Didier Bikoro Eneme, le maire de Kyé-Ossi, «la Fotrac est un projet propre auquel les peuples de la Cemac doivent se subordonner. Elle se veut un plaidoyer pour la mise en œuvre effective de la Zlec». Pastora Ntutum Santalices, la vice-ministre équato-guinéenne des Affaires sociales et de l’Égalité des genres, «l’impulsion donnée par la Fotrac pour approfondir l’intégration économique et stimuler les échanges au sein de la sous-région est une belle passerelle vers les pays de la Cemac engagés dans la Zlec ; depuis 10 ans, elle stimule les échanges commerciaux et configure l’ouverture du marché. Par ailleurs, à plus ou moins long terme, la Fotrac va contribuer au développement et à la lutte contre la pauvreté». De l’avis du membre du gouvernement équato-guinéen, «indépendamment d’éventuels dégâts collatéraux, la Fotrac défend l’idée que nous serons tous gagnants».
Pour sa part, Félix Nguele Nguele démontre que «l’initiative portée par le Refac constitue une avancée majeure en matière de commerce intra-africain et de l’investissement transfrontalier». À en croire le gouverneur de la région du Sud-Cameroun, «elle participe à l’intensification des efforts afin de revitaliser le libre-échange et d’optimiser l’environnement des investissements. Le but est d’injecter une plus forte dynamique dans l’économie sous-régionale».
Dans l’intervention de l’administrateur civil, il est relevé que certains pays de la Cemac voient la Fotrac autrement. «Ils concentrent le débat généralement sur les gains que le Cameroun pourrait en tirer», dit-il. Comme pressé de remettre les pendules à l’heure, Félix Nguele Nguele conclut: «la Fotrac est juste un visage de ce qu’est le libre-échange. Elle génère des effets économiques favorables pour les consommateurs et les producteurs de la sous-région. Il est plus logique de dire que cette foire donne une impulsion à l’intégration régionale en Afrique».
Jean-René Meva’a Amougou, envoyé spécial à Kyé-Ossi.
Le «one man show» équato-guinéen à Kye-Ossi
Sur le site de lancement officiel de la 10e édition de la Fotrac, la posture de l’impressionnante délégation venue de Malabo a pris les contours d’une démonstration de force.
Un éclat de rire devant une foule de militants du PDGE (Parti démocratique de Guinée Équatoriale) surchauffés. Pour sa prise de parole sur le site du lancement officiel de la 10e édition de la Foire transfrontalière de la Cemac (Fotrac), Pastora Ntutum Santalices s’est laissé acclamer, remerciant de la tête les « Ministro de Obiang » lancés par les Équato-Guinéens. Et puis, dans une scénographie très soignée, la vice-ministre des Affaires sociales et de l’Égalité des genres s’est présentée devant les sympathisants du PDGE pour leur dire, en le répétant plusieurs fois, « Guinea Equatorialante todo » (Guinée Équatoriale avant tout). Dans les parkings, un impressionnant nombre de véhicules. 28 au total, tous de grosses cylindrées. Pour cette seule occasion aussi, la RTGE fait un direct à partir de Kyé-Ossi. En marge de la visite des stands, une interview-fleuve est accordée à Marcos Mba Ondo, le rédacteur en chef de la radiotélévision publique équato-guinéenne.
Le schéma du discours accroche par le déroulé des arguments et des messages indirects aux Camerounais. Quinze minutes exactement. Premièrement, il s’est agi de défendre le bilan de son pays en matière de promotion de l’intégration sous-régionale. Deuxièmement, il a livré la vision de la Guinée Équatoriale par rapport à l’organisation de la Fotrac. Au menu : une langue agrémentée de punchlines. Un programme concret et pragmatique. Effet de proximité garantie, avec une obsession manifeste : dire tout haut ce qu’une majorité silencieuse pense tout bas. L’idée : saturer la scène, marquer les esprits autant que reprendre la main sur le sujet de la construction d’un mur entre Kyé-Ossi et Ebebiyin.
En ce qui concerne la libre-circulation, «notre pays est ouvert !» martèle l’Équato-Guinéenne. Que des analystes aient essayé de faire croire à l’opinion publique sous-régionale que le pays d’Obiang Nguema est inaccessible, Pastora Ntutum Santalices dit être venue renverser la fable : « c’est une fable largement déconstruite aujourd’hui ». Dans une démonstration qu’elle accepte publiquement d’assumer, «Señora ministra» pense que l’intégration est sur la bonne voie. À la chute, une nuance : chaque pays de la Cemac tient sa part de marché, et fait la retape auprès de ses fidèles consommateurs. «C’est la politique des boutiquiers. On ne devrait pas l’ignorer, cette politique est toujours là partout en Afrique centrale».
Au chapitre de l’organisation de la Fotrac, Pastora Ntutum Santalices valide que « c’est une bonne idée pour apprendre la citoyenneté communautaire ». La suite est plus directe : « organiser la Fotrac en Guinée Équatoriale permettra aux uns et aux autres de se connecter au plus près de nous et cela nous aidera à gagner aussi, comme ça rapporte au Cameroun ».
Jean René Meva’a Amougou
Selon des données compilées et actualisées par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), c’est la production locale d’huile de palme en 2018. Pour le Minader, cette production se rapproche de la cible 2020, fixée à 450 000 tonnes. Comme explication à cette tendance positive, le Minader cite la mise en œuvre de la stratégie de développement de la filière huile de palme et de l’hévéa ; la prise en compte de cette filière par le projet de développement des chaînes de valeur et l’octroi des subventions par l’Union des exploitants de palmier à huile du Cameroun (Unexpalm) aux producteurs.
C’est l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis au Cameroun. Il présenté la copie figurée de ses lettres de créances au ministère des Relations extérieures (Minrex) le 18 juin 2019. Lancé à fond dans sa mission, il a rencontré un certain nombre de responsables et d’hommes d’affaires au Cameroun et a discuté des moyens de renforcer la coopération avec le pays d’Afrique centrale dans tous les domaines. Le 23 juin dernier, le diplomate émirati a rencontré le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, Cavaye Yeguie Djibril. Avec lui, et discuté de l’importance de la ratification par la partie camerounaise de l’accord visant à éviter la double imposition entre les deux pays amis et de la signature d’accords économiques visant à protéger les investissements et le transport aérien.Les deux parties ont également exploré les moyens de renforcer la coopération dans les domaines législatif et parlementaire.
Voilà le paquet financier que propose la Commission de l’Union européenne (UE) pour accompagner l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA). Jean-Claude Juncker l’a annoncé le 27 juin 2019 à Addis-Abeba (Éthiopie), au cours du forum de la ZLECA pour la Corne de l’Afrique. Pour le président de la Commission de l’Union européenne, ce montant est alloué au continent pour préparer le terrain, les accords de partenariat économique, les accords de libre-échange, y compris les zones de libre-échange approfondies et complètes des pays du nord de l’Afrique et d’autres questions commerciales avec l’UE. L’objectif est d’accroître davantage les exportations africaines et d’attirer les investissements (notamment dans les secteurs de la fabrication et de la transformation) et d’encourager la création de chaînes de valeur régionales, grâce à des règles souples. Il est à relever que cette subvention rentre dans le cadre de la nouvelle Alliance euro-africaine pour l’emploi et la croissance, pour la période 2021-2027.
Kidnappé par des sécessionnistes vendredi le 27 juin 2019, le Chairman du Social democratic front (Sdf) a été libéré le lendemain autour de 21h30. Il parle de sa détention, ses ravisseurs et de leurs revendications.
Comment s’est déroulé votre enlèvement ?
Je suis rentré de l’hôpital Baptiste de Mbingo où j’étais allé me soigner. Si vous voyez même mes bras, vous allez découvrir les cicatrices du prélèvement de sang pour des examens de laboratoire dont le résultat a démontré que j’ai quelques soucis de santé. Et le médecin a fait des prescriptions. Quand je suis arrivé à la maison, étant donné que je n’aime pas prendre des médicaments dans un ventre vide, j’ai pris un léger déjeuner. Environ dix minutes après avoir avalé mes médicaments, j’ai entendu des coups de feu dans ma concession et même au salon. J’étais pris de court au point où je suis sorti en T-shirt et pantalon, pour m’enquérir de la situation. Quand j’ai ouvert la porte pour prendre le couloir, j’ai vu un jeune homme baraqué et armé, qui m’a dit dans une tonalité arrogante, « viens ici ». Il m’a tenu au collet en me tirant comme un vulgaire malpropre. Alors je lui ai demandé ce qui ne va pas, en lui indiquant que je sors de l’hôpital. Il m’a traîné au sol depuis le couloir en passant par le salon, la cour, jusqu’à leur véhicule stationné hors de la barrière.
Ils m’ont embarqué dans leur voiture. Et comme je vous dis, ils m’ont traîné comme un porc qu’on mène à l’abattoir. Quand je me suis retrouvé dans leur véhicule, ils ont asséné cinq coups de crosse de leurs armes sur ma tête. Je leur ai demandé quel est mon crime pour mériter un tel traitement. Ils ont asséné deux coups de poing sur mon ventre en disant : « regarde comment il a un gros ventre ». Je leur ai demandé : « ne dois-je pas avoir un gros ventre? » Ils ont rétorqué : » Nous le disons parce que nous sommes en train de mourir en brousse et les choses ne marchent pas comme elles étaient supposées à cause des traîtres comme vous ». J’ai rétorqué, « si je suis pieds-noirs, vous êtes pieds-sombres ». Chemin faisant, ils m’ont masqué et tenté de me suffoquer. Je leur ai dit que s’ils veulent me tuer, qu’ils me disent les crimes dont ils m’accusent avant de me fusiller. Je leur ai dit qu’ils n’ont pas besoin de m’étrangler ainsi, parce qu’ils ont des armes. Je leur ai dit que ces fusils sont des armes de lâches. J’ai invité mes ravisseurs au dialogue. Ils m’ont trainé jusqu’à leur cellule, où ils m’ont installé sur un banc en bambou. Je n’avais pas mangé et n’avais pas pris les autres médicaments que le médecin avait prescrits. Je rappelle que je suis un hypertendu. J’ai dormi sur un banc en bambou sans manger, ni prendre mes médicaments. Le lendemain ils sont revenus et ont dit : « Mr le Chairman, nous pouvons dialoguer maintenant ».
Que vous reprochent-ils?
Je leur ai dit voilà ce à quoi je m’y attendais et non le mauvais traitement qu’ils m’ont administré. Je leur ai dit merci pour ce mauvais traitement et que Dieu les bénisse. Je leur ai demandé quel est leur problème. Ils m’ont dit de déclarer devant leur caméra: « nous voulons que tu rappelles tes députés, sénateurs du parlement et maires des mairies dans les 24h ». Je leur ai dit vous ne pouvez pas me demander de faire une telle déclaration sous la menace des fusils. Je leur ai dit que je m’excuse, je ne peux pas faire une telle déclaration parce que vous devez me dire pourquoi ? Ils m’ont dit que c’est parce que les parlementaires constituent un obstacle à leur cause. Je leur ai demandé pourquoi seulement les élus du Sdf. Ils ont rétorqué, que c’est parce que les élus du SDF sont leurs parlementaires. Par conséquent, une fois sortis des instances où ils siègent, ils sauront quoi faire d’eux. J’ai dit, très bien.
Je vais me rendre à Yaoundé. Je vais tenir une réunion avec mes parlementaires et maires. Nous allons cogiter et voir ensemble la meilleure manière pour s’y prendre. Je sais que les parlementaires Sdf ont tout fait pour inscrire en vain en plénière le problème anglophone. Lors de la première mandature au sénat, les sénateurs Sdf qui étaient tous francophones se sont battus en vain pour inscrire en débat ledit problème, ceux de la seconde mandature ont essayé en vain. Mais nous avons notre manière à nous et je leur ai expliqué cette approche hors micro et caméra. Et je leur ai dit que s’ils pensent que je dois rappeler ces parlementaires, je dois d’abord aller à Yaoundé discuter avec eux avant de me prononcer. Pas en 24h comme ils disent, parce que ce n’est pas ainsi que fonctionne la démocratie. Je leur ai dit que j’ai été devant les juges de la Cour suprême et je leur ai dit que nous sommes dans un pays de lois, les armes n’ont pas de place.
Je dois aller discuter avec mes parlementaires à Yaoundé avant revenir voir mes ravisseurs. Ils me reprochent de ne pas passer les voir. Alors, je leur ai demandé de m’inviter comme les autres l’ont fait.
Je prie Dieu de pardonner à ceux qui m’ont traîné devant mes enfants, tiré et blessé par balle mon garde du corps dans mon salon. Deux choses négatives ne peuvent être positives. A vous journalistes, je crois que nous avons des problèmes dans ce pays parce que chacun qui se fait une opinion croie qu’il a raison. Mais je crois toujours en la démocratie que le Sdf a apportée dans ce pays ; je crois toujours au rôle de la loi, à la justice dont nous parlons depuis 1990.
Si aujourd’hui, on doit boxer les gens pour leur imposer une conduite à tenir, c’est regrettable.
Monsieur Biya ne nous a jamais invités à discuter de quelque sujet que ce soit. Il a formé la Commission du bilinguisme et du multiculturalisme. Je me suis demandé qu’est-ce que le bilinguisme a à faire dans le problème que nous traversons dans ce pays. Ils ont créé la Commission de désarmement, il a envoyé le nouveau Premier ministre ici, alors que l’ancien était ici et on lui a dit les pistes de sortie de la crise. Mais je veux dire une chose, je crois toujours en la démocratie.
La violence, les rapts et demandes de rançon ainsi que l’incendie des édifices constituent leur mode opératoire avez-vous discutez cet aspect avec eux ?
La crise anglophone est centrée sur Fru Ndi. Quand j’étais en captivité, ils m’ont accusé d’avoir fait tuer leurs collègues à Baba II. Je leur ai dit que vos frères ont été tués à Baba parce qu’ils ont incendié ma maison. Si vous mettez en place un système où on brûle la maison et on laisse partir le pyromane, quelle genre de société on est en train de bâtir ? Je condamne l’incendie des édifices, l’enlèvement des personnes et demandes de rançon. Je condamne fermement l’incendie des maisons, aussi bien par les séparatistes que par les forces régulières. Les Camerounais anglophones ne sont pas libres aujourd’hui de se déplacer ; ils ne sont pas en sécurité dans leurs maisons ; certains dans la nuit dorment sous leurs lits. Je crois que lorsque quelqu’un veut prendre soins des gens, il doit être humble. Je les ai exhortés à faire preuve d’humanité dans leur combat. Je leur ai dit que tant que les vrais Ambazoniens ne condamnent pas des actes de kidnappage et de demandes de rançon, je vais continuer à les condamner pour leurs actes.
Chairman comment s’est passé votre libération?
En matinée, ils ont procédé à une séance de prise de photos avec moi devant leur drapeau, avant d’exécuter ce qu’ils considèrent comme leur hymne. Après la discussion que j’ai eue avec eux, ils ont dit qu’ils vont me libérer. J’ai attendu toute la journée en vain. C’est vers 21h30mn qu’ils sont venus m’extirper de la cellule et m’ont libéré. En captivité, ils m’ont donné une paire de sandale et ont forcé une chemise sur moi, parce qu’au moment où ils me traînaient dans leur véhicule partant de chez moi, j’étais pieds-nus et lorsqu’ils me ramenaient, ils étaient tellement pressés qu’un pied de la sandale est tombé.
Propos rassemblés par
Zéphirin Fotso Kamga
Le remplaçant de Bolloré sera connu le 12 Juillet 2019.
L’appel d’offre international à manifestation lancé en janvier 2018 connaîtra son épilogue le 12 Juillet 2019 après la prorogation de la première date demandée et motivée par la majorité des candidats pré-qualifiés qui avaient jusqu’au 18 Juin 2019 à 12heures pour déposer leurs dossiers.
«Le dépouillement des offres des cinq entreprises présélectionnées au terme de l’appel international à manifestation d’intérêt relatif à l’attribution de la concession des activités et de maintenance du terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri se fera le mardi 2 juillet 2019 à 14h au siège du PAD à Bonanjo, juste après la clôture des dépôts des dossiers le jour même à 12h». Peut-on lire sur la pagee Facebook du PAD.
Au terme de ce processus transparent dirigé par Cyrus Ngo’o, qui sera connu le futur concessionnaire du Terminal à conteneurs du Port de Douala Bonabéri. On connaîtra donc qui devra remplacer le groupe Bolloré dans l’enceinte portuaire.
Ce sera certainement l’un des groupes pré-qualifiés à savoir : CMA Terminals, basé à Marseille en France ; Société émiratu Dubaï Port Word ; Hutchison Port Investments LTD, entreprise immatriculée aux îles Caïmans ; Saoudien RedSea Gateway Terminal Investment Ltd, basée en Suisse.
Il faut rappeler que Bolloré Transports et Logistics est présent au Cameroun depuis 1947. Il est concessionnaire à travers DIT, du terminal à conteneurs du Port de Douala depuis 2005. Il vient d’être désigné par ailleurs avec CMA-CGM et CHEC, adjudicataire du terminal à conteneurs du Port en eaux profondes de Kribi.
Alain Biyong