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Archives des Jean-René Meva’a Amougou - Page 3 sur 14 - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Jean-René Meva’a Amougou

  • Salaires des maires : La vraie couleur de l’argent

    Salaires des maires : La vraie couleur de l’argent

    Le paiement de six mois d’arriérés est compris par certains comme une flatterie en direction de ceux qui, le 6 décembre prochain, vont élire les premiers conseils régionaux du pays.

    Quelques maires aux Assises générales de la communes en octobre 2019

    Le gouvernement s’est enfin penché sur une partie du cahier de doléances des maires de la mandature 2020-2025. Dans un communiqué, Georges Elanga Obam a servi une réponse nettement plus gaie aux édiles et leurs adjoints, le 30 septembre dernier. «Les salaires des maires des mois de mars à août 2020 ont été virés dans leurs comptes bancaires respectifs depuis le 21 septembre 2020», écrit le ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel). La suite que brandit ce dernier détaille la démarche à suivre pour figurer parmi les «maires salariés».

    Pour ceux qui sont déjà passés à la caisse (584 d’après une source au Minddevel), ce «geste» de l’exécutif est décrit avec le vocabulaire de l’émotion. La colère et le désarroi, habituellement associés aux récits des magistrats municipaux, ont cédé la place à une pluie de remerciements adressés (en grande partie) au président de la République. «L’exécutif mise sur le poids des élus locaux pour s’assurer un bon score aux régionales, et prend donc soin de s’attirer leurs bonnes grâces.

    Avec ce paiement de 6 mois d’arriérés de salaires dus au maire, le gouvernement tente de capter un peu de la lumière médiatique accaparée, semble-t-il, par le bras de fer entre certains partis dits de l’opposition et ceux proches du pouvoir», assène une dame lors d’un micro-trottoir sur les régionales, diffusé sur une chaine de radio émettant à partir de Yaoundé. Pour une certaine opinion en tout cas, c’est l’exégèse dominante. Celle-ci interprète l’épurement de la «dette» due aux maires comme un geste visant à magnifier la proximité sentimentale du gouvernement vis-à-vis des collectivités territoriales décentralisées.

    «Enchaînement»
    Ne se montrant pas étonnée par la «combine», Lydie Tsogo, avocate au barreau du Cameroun, rappelle le coup de gueule de Célestin Bedzigui le 5 septembre 2020. Ce jour-là, rappelle la juriste, le premier adjoint au maire de Monatélé (région du Centre) confessait avoir interpelé Paul Biya sur le paiement de la masse salariale des maires du Cameroun. «Les faits montrent que le règlement de cette ardoise relève plus d’un enchainement possible que d’un enchainement logique. Ceux qui sont chargés de ce dossier craignent que, relativement aux régionales, la décision des maires ne se fige et mette en place un spectre politique en déphasage avec leurs ambitions», insiste Lydie Tsogo.

    Sur certains aspects de ce diagnostic, Essama Embolo, Francis Ngoumou et Alphonse Didier Bikoula Bekono (respectivement maires de Soa, Mfou et Olanguina) contestent. Globalement, leurs positions en disent long sur «le temps du président» et sa «boite à idées». «C’est le chef de l’État qui, le 16 décembre 2015, a signé un texte fixant la rémunération des maires. Lors des Assises générales de la commune le 6 février 2019 à Yaoundé, le Premier ministre a annoncé que les salaires seront désormais régulièrement payés aux magistrats municipaux. En retour, les maires doivent résider dans leurs communes respectives. Dès lors, on peut penser que le temps mis était consacré à l’étude et non à la tenue des régionales», croit savoir Francis Ngoumou.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Production des titres identitaires au Cameroun : Encore et encore…

    Production des titres identitaires au Cameroun : Encore et encore…

    Tenu à la main par la présidence de la République via la Délégation générale à la Sureté nationale (DGSN), INCM Augentic s’octroie le marché camerounais des passeports après les passages foireux de Thales et Gemalto.

     

    Echange de parafeurs entre Martin Mbarga Nguele et Labinot Carrieti

    « Quelles sont les nouvelles de la DGSN? ». Au bout du fil ce 18 septembre 2020, un fonctionnaire de police se fend en un ample sourire. « En tout cas, on ne va pas se mentir », répond notre correspondant. Aussitôt, il ajoute : « La grande nouvelle, c’est l’arrivée d’un nouveau concessionnaire pour la production des passeports ». Pas plus. On se coupe. En fouinant un peu, le nouvel opérateur a un nom : INCM Augentic. Il est  basé au Ludwigstrasse 9, 80539 Munich en Allemagne. Dr Hermann Sterzinger tient le rôle de président du conseil consultatif de ce consortium allemand.  Labinot Carreti occupe le poste de président directeur général (PDG).

    Accompagné de quelques personnes, c’est  lui qui fait le déplacement de Yaoundé. Dans la capitale camerounaise, le 17 septembre 2020, il signe avec l’Etat du Cameroun (représenté par le Délégué général à la Sureté nationale, Martin Mbarga Nguele) le contrat qui autorise INCM Augentic à s’investir dans la production des passeports. L’homme, on le décrit comme « rôdé dans le marketing ». Pas étonnant qu’il étale donc quelques reflexes acquis pendant plus de 10 ans dans le conseil aux gouvernements du monde entier à travers des initiatives de l’Union européenne, de la Banque mondiale et du Conseil de l’Europe. « La technologie qu’on va déployer, c’est la technologie la plus avancée au monde.  Le passeport va comporter une page en polycarbonate, ultra-sécurisée et personnalisée à l’intérieur de notre centre en quelques heures. Ensuite, ça va être préparé pour l’expédition. Cette application aura lieu dans des centres ultra-modernes et il n’y aura pas de paiements en cash. Tout sera payé via des transactions en ligne », vante-t-il.

    A en croire un extrait relayé par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune (CT, livraison du 18 septembre 2020), Labinot Carreti ajoute quelques juteuses cerises sur le gâteau. « Nos équipes sont prêtes. J’ai vu que les vôtres le sont aussi. Très bientôt on va poser la première pierre du bâtiment de Yaoundé. Ceci au bénéfice des citoyens camerounais et de ce merveilleux pays qu’est le Cameroun », avance-t-il.  Au milieu de ces annonces,  CT retient du PDG de INCM Augentic que « 24 heures seulement et un Camerounais aura son passeport  biométrique en main. Tandis que ceux de la diaspora attendront 48 heures et ce à partir de mars 2021». 

    Dans les colonnes du même journal, Martin Mbarga Nguele renseigne que « l’affaire » bénéficie de la « haute attention du président de la République ». C’est lui, dit encore le DGSN, « qui a permis la réalisation de ce projet ». Sur le fond, le propos signe définitivement la fin des activités du Français Thalès Security Systems (filiale du groupe Thomson) dont le contrat avec l’Etat est arrivé à terme en décembre 2019. Sur la forme, le tout augure de nouvelles perspectives avec la dématérialisation des procédures d’obtention du passeport au Cameroun. 

     Black-out

    «Encore et encore», sourit un connaisseur du dossier. Ce dernier confesse sa méfiance sur les états de service de INCM Augentic. « Même sur internet, il n’y a rien », laisse-t-il constater. Pour avoir le cœur net sur le sujet, Intégration contacte la DGSN. Si les débuts de la conversation téléphonique sont courtois, le ton devient vite moins aimable lorsque sont abordés le montant du contrat entre l’Etat du Cameroun et le consortium allemand, les questions liées à l’appel d’offres et le sort de Gemalto. Approchées  par nos soins, d’autres sources s’obstinent à fournir des réponses évasives du genre « vous êtes journaliste, eh bien, continuez vos recherches ». Plus poli, un habitué du  Service de la programmation des marchés (rattaché à Direction des finances de la gestion informatique et de la logistique de la DGSN) se mure derrière les « enjeux plus généraux qui dépassent un petit commissaire de police ». 

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Yaoundé : La presse à l’article des cambriolages

    Yaoundé : La presse à l’article des cambriolages

    Les auteurs visent surtout le matériel informatique dans les salles de rédaction des médias basés dans la capitale.

     

    Haman Mana, le patron du quotidien Le Jour est plongé dans un puits de colère et de douleur. Dans un communiqué, le journaliste informe que la tribu des cambrioleurs s’est rendu au siège dans sa rédaction dans la nuit du 22 au 23 septembre dernier. Dans ses bureaux sis Rue Ceper à Yaoundé, un « cambriolage curieux » a été consommé. Il « a porté uniquement sur son outil de production: ordinateurs, appareils photographiques et de reprographie, dispositif de montage, backup et serveurs », écrit Haman Mana. Des détails fournis par ce dernier indiquent que « tout a été emporté », y compris les archives et les enquêtes en cours dans le quotidien à capitaux privés. D’après le directeur de publication, le fait n’est pas une tentative; il y a eu effraction de la rédaction centrale. 

    Après les faits, nombreux sont les observateurs qui jouent sur la veine de la série noire pour les entreprises de presse basées dans la capitale. Dans la nuit du 22 au 23 juin 2020, pareille déconvenue était survenue dans les installations du bihebdomadaire L’œil du Sahel. Entrés par effraction dans les bureaux, les bandits avaient emporté un important matériel informatique. Il y a quelques semaines, le journal Repères subissait le même sort. Bien avant, des cambriolages avaient été perpétrés aux sièges du Quotidien de l’Économie et de l’hebdomadaire Intégration.  Dans la foulée de la découverte des forfaits, des plaintes ont été déposées auprès des services de police. À ce jour, rien ne filtre des enquêtes. 

    À force de cambriolages et d’observations, on ne peut s’empêcher de rappeler ici que les auteurs des cambriolages ont une préférence pour le matériel informatique des entreprises de presse. De même, l’ensemble lourdement signifiant des actes des bandits semble bien ciblé. À bien examiner, le modus opérandi est le même, bien agencé pour dérouter les grands déchiffreurs d’énigmes et de secrets. D’autres observations s’attardent sur la localisation de cambriolages en l’espace de quelques mois. En tous cas, cette rapide revue suggère bien la récurrence du phénomène. 

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Situation sociopolitique au Cameroun : La France se préserve et se réserve

    Situation sociopolitique au Cameroun : La France se préserve et se réserve

    Au nom de ses citoyens nouvellement arrivés, la chancellerie a organisé, le 25 septembre 2020, une réunion dite de «sécurité» à partir de Yaoundé.

     

    « Comité de sécurité ». À ceux qui se posent la question: pourquoi cette réunion virtuelle tenue à partir de la chancellerie française à Yaoundé le 25 septembre 2020? S.E. Christophe Guilhou, le maitre des lieux, répond sur son compte Twitter: « À destination des responsables de la communauté française, cette réunion a notamment été l’occasion d’informer les nouveaux arrivants au Cameroun». Et du coup, on serait en droit de se demander si cette rencontre en visioconférence est stratégique, ou représente plutôt le travail quotidien de l’ambassadeur de France à Yaoundé. Sollicité, le service presse est peu disert sur le sujet.

    Au chapitre des hypothèses, il est à deviner qu’en lui-même, l’intitulé du jour rend compte d’une action sur la conception et l’évaluation de la situation sociopolitique courante au Cameroun depuis le 22 septembre 2020. « Dans le prolongement des appels à la mobilisation populaire et de la riposte musclée lancés à la fois par certains partis politiques et le gouvernement camerounais, cet intitulé penche plutôt pour que l’on s’en tienne à un terme plus neutre, plus inclusif, moins connoté et renvoyant principalement au rôle de protection des citoyens français », commente Françoise Mouyenga, consultante au Centre de recherche et d’études politiques et stratégiques (CREPS) de l’Université de Yaoundé II. 

    Vu sous cet angle, « le Comité de sécurité » présidé par S.E. Christophe Guilhou « repose sur la mise en place non seulement d’un réseau d’informations performant, mais aussi sur la capacité de traiter cette information, de la diffuser à l’ensemble des acteurs nouvellement arrivés et de la transformer, de manière réactive et proactive, en décisions », selon Daniel Nkomba.

    Appréciant la portée de cette réunion à l’ambassade de France au Cameroun, l’internationaliste entrevoit « une meilleure coordination, une valorisation des compétences de la chancellerie en matière de protection de ses citoyens ». On se souvient que, formellement, rien venant du Plateau Atemengue n’avait été entendu au sujet des « marches pacifiques » qui avaient été programmées le 22 septembre dernier par certaines formations politiques camerounaises sur l’ensemble du territoire national. 

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Mardi 22 septembre 2020 : Le jour le plus NON

    Mardi 22 septembre 2020 : Le jour le plus NON

    Dans un contexte où persistent conjointement l’obstination à manifester dans la rue et l’annonce de vigoureuses représailles, le collectif rattaché à la bannière MRC et l’exécutif inventent des modalités de gestion opérationnelle de la journée du 22 septembre 2020 au Cameroun.

    Le face à face Paul Atanga Nji    –             Maurice Kamto

    On ne saurait dire si c’est le jour le plus long ou celui de tous les possibles au Cameroun. En tout cas, le pays entier attend le 22 septembre 2020 avec inquiétude ou intérêt. S’étant acculturés au répertoire contemporain des mobilisations contestataires, le MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) et ses alliés scandent (depuis la convocation par le président de la République du corps électoral en vue du scrutin des régionales le 6 décembre 2020) l’un des éléments structurants de leur agenda politique: les manifestations de rue à l’échelle nationale et internationale.

    Dans sa «note du marcheur pacifique, patriote et républicain» publiée le 16 septembre dernier, Maurice Kamto décline le corpus de la mobilisation. Pour le leader du MRC, il s’agit de «marches appelant au départ de M. Biya (…) au regard de sa démission devant toutes ses responsabilités de président de la République». Usant du vocabulaire de la résistance, le «tireur de pénalty», en posture de capitaine qu’aucune tempête ne fait plier, suggère à ses partisans et alliés de «se munir d’un foulard ou d’une écharpe et d’un flacon de vinaigre ou de jus de citron», en cas de gaz lacrymogène.

    Sur les réseaux sociaux, on promet l’enfer aux policiers et aux défenseurs de l’actuel locataire du Palais d’Etoudi. Ceux qui partagent ou portent l’essentiel de ce message agrègent d’autres motifs de colère. Tisonnés par des fins de mois difficiles et pris d’un immense ras-le-bol par rapport à la longévité de Paul Biya à la tête du Cameroun, ceux-là disent marcher pour un supplément de pouvoir d’achat et une alternance politique au sommet de l’État. Et du coup, ils entendent faire face aux représailles les plus débridées, souvent utilisées (selon eux) sans complexe par l’exécutif.

    «Monstre froid»
    En relevant les dits et les non-dits de l’appel à la mobilisation populaire lancé par le MRC, le gouvernement se prépare à la confrontation. Sous fond de nervosité, il a pris quelques précautions avant de devoir y faire face sur le terrain. Dernier vestige de nervosité de l’exécutif, la publication, en date du 14 septembre 2020, d’un message-fax signé Paul Atanga Nji. Adressé aux gouverneurs des régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest, le document avertit clairement que les partisans de Maurice Kamto et leurs alliés dansent sur un volcan. La nature centrale du sujet dont le ministre de l’Administration territoriale (Minat) a décidé de se saisir prioritairement est d’ailleurs révélatrice de la volonté de faire régner l’ordre «sans complaisance». Pour cela, une mécanique policière particulièrement répressive est déjà mise au point, en plus des mises en garde et avertissements qui fusent à partir du Minat.

    En dénonçant comme une dérive politique la démarche du MRC, René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication (Mincom), dans un communiqué rendu public le 15 septembre 2020, prévient: «Aucune manifestation ne saurait être considérée comme pacifique lorsque le but déclaré en est le lancement d’un mouvement insurrectionnel et le renversement d’institutions républicaines démocratiquement élues».
    Dans un format interactionnel avec ceux qui cautionnent les «marches blanches», Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), est direct. «Que le 22 septembre 2020, nul ne vienne donc verser des larmes de crocodile lorsque, le cas échéant (dans l’hypothèse où des actes insurrectionnels auraient lieu), force reviendra à la loi. Le Cameroun n’est pas la cour du roi Pétaud», écrit le membre du bureau politique du parti politique de Paul Biya.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Sago 2020 : Un salon pour consolider la relation usagers-administrations publiques

    Au Palais des sports de Yaoundé, du 22 au 25 septembre 2020, plusieurs institutions s’ouvrent aux citoyens.

    «Pour le SAGO 2020, nous avons pensé qu’il était loisible de mener une réflexion dans le sens de l’amélioration des prestations rendues aux usagers des services publics au Cameroun». En l’indiquant dans le dossier de presse de l’évènement, le comité d’organisation affiche clairement la grande ambition de la 9e édition de «la vitrine du Cameroun». Globalement, l’objectif est de permettre aux organisations publiques et privées prenant part à cette rencontre de quatre jours de présenter en profondeur les actions entreprises par elles, dans le but de fluidifier et d’améliorer de façon optimale la qualité des services publics rendus aux usagers. 

    Pour Patrice Assiga, le chef du projet, «cet espace libre vise essentiellement la mise en lumière de l’action publique et les besoins des populations, dans le but d’améliorer l’image des organismes publics et privés, de satisfaire les besoins d’informations des populations et de stimuler la participation citoyenne à la vie publique». Dans les détails, l’on apprend que le Sago 2020 va contribuer à la synergie de l’action des pouvoirs publics, à soutenir une action transversale du déploiement gouvernemental, à promouvoir l’image du gouvernement et celle du pays, à présenter le contenu des réalisations du gouvernement, à exposer l’ensemble des projets dans le registre des «grands chantiers. En somme, c’est une manière de polir l’image des pouvoirs publics du pays, au moment où les populations et même certaines institutions internationales estiment qu’entre les discours et les actions, il existe un fossé caractérisé par la misère ambiante.

    Au cours du salon, qui bénéficie d’un important accompagnement médiatique, les sujets de débats sont nombreux; les conférenciers aussi. Les participants viennent de divers horizons: institutions publiques (départements ministériels); entreprises publiques et parapubliques; projets et programmes gouvernementaux; multinationales; organismes partenaires de développement; petites et moyennes entreprises; institutions financières et collectivités territoriales décentralisées.

    Lancé depuis 2012, le SAGO est une plateforme annuelle qui offre une visibilité aux actions menées par les pouvoirs publics; en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. C’est également un évènement qui vise à rapprocher les gouvernants des gouvernés. Le but est de leur permettre de s’approprier les politiques publiques nationales dans tous les secteurs d’activité. Il contribue ainsi, depuis son lancement, à améliorer l’image de marque des acteurs du travail gouvernemental et du Cameroun.

    Les organisateurs annoncent la retransmission en direct sur plusieurs chaines de télévision, dont CRTV News, des conférences sur les politiques publiques nationales organisées par les ministères et leurs structures sous-tutelle. Ministères, entreprises publiques et parapubliques, multinationales et partenaires au développement sont attendus à cet évènement qui est déjà inscrit dans l’agenda des grands évènements organisés au Cameroun. Plus de 80 000 personnes prennent part aux conférences et expositions qui sont organisées chaque année.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Mali, Guinée et Côte d’Ivoire : L’étoffe du danger en Afrique de l’Ouest

    Mali, Guinée et Côte d’Ivoire : L’étoffe du danger en Afrique de l’Ouest

    Depuis le Cameroun où ils résident, quelques ressortissants de ces pays ne cachent pas leurs angoisses relativement à la multiplication des tensions dans cette partie du continent.

    A Conakry, la loi est foulée aux pieds

    «2020: l’année de tous les dangers pour l’Afrique de l’Ouest?». À la véranda de son modeste deux-pièces, Koufa Douentza, le chef de la communauté malienne de la Briqueterie (Yaoundé II), raconte comment cette question (posée, selon lui, le 11 septembre 2020 sur les antennes de Radio France internationale, RFI) s’est démultipliée dans son esprit. «C’est inédit pour cette partie de notre continent, diagnostique-t-il ce 17 septembre. En Côte d’Ivoire, en Guinée et au Mali, c’est chaud». C’est d’autant plus chaud que, dans ces pays-là, depuis peu, le quotidien est tenu sous l’influence des élections présidentielles. Parmi les ressortissants ouest-africains approchés dans la capitale camerounaise, dissertations à l’infini ne manquent pas. Elles ont pour sujets centraux le scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 en Guinée; celui du 31 octobre prochain en Côte d’Ivoire et les déclinaisons de la transition au Mali.

    Pour le Malien Hass Diallo, l’effet peur touche toute l’Afrique de l’Ouest, structurellement plus inquiète que les autres parties du continent. «On attend vraiment ce qui va se passer», lance-t-il fébrilement. S’intéressant aux actualités en provenance de son pays, Hass Diallo regrette la dégradation des conditions dans lesquelles se prépare la remise du pouvoir aux mains des civils. «On ne libère pas certaines personnes; il faut qu’on libère tout le monde!», peste-t-il, allusion faite à la quinzaine de hauts responsables militaires et civils toujours détenus sans motif officiel depuis le renversement du pouvoir, il y a un mois. De l’avis de notre interlocuteur, les nouvelles qu’il reçoit de son pays attestent des méthodes arbitraires et de la peur qu’elles diffusent sur les Maliens. «On ne peut rien faire dans ce cas pour que la paix revienne vite», jure-t-il.

    Haute tension
    Bien qu’investi (d’après lui-même) d’une charge patriotique particulière, Ousmane Leil considère la candidature d’Alpha Condé comme un vestige incongru et néfaste pour l’avenir de la Guinée. «Mon pays est vraiment mal parti!», se désole-t-il. Basé à Yaoundé depuis près d’une décennie, le boucher guinéen se dit convaincu du fait que la détérioration des conditions d’éligibilité des candidats au scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 reste un signe du refus de l’alternance par une élite guinéenne. Pour Ousmane Leil, voilà qui justifie sa lassitude et sa désaffection envers la politique. «Je ne veux plus entendre tout ça. Je cherche mon argent ici au Cameroun. C’est tout», insiste-t-il.

    Pour parler de «sa» Côte d’Ivoire depuis le Cameroun, Lucien Dobia résume: «danger de mort au pays». À ses yeux, la mise en œuvre du processus électoral sans véritable réconciliation est «un traumatisme de plus pour tous les Ivoiriens et toute l’Afrique de l’Ouest». «Ce sont les élections de la peur!», ajoute Diara Coulibaly, un autre Ivoirien rencontré à Yaoundé. Parlant du scrutin annoncé pour le 31 octobre prochain, le négociant d’affaires valide que l’équation de la présidentielle recèle de multiples inconnues. «On entend Soro, Gbagbo, Ouattara et Bédié. Finalement, on a l’impression que la paix en Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est ou trop tôt ou trop tard. Le train de l’histoire est déjà passé, et devant nous en plus, alors qu’on était sur le quai! Là, il va falloir encore attendre longtemps, à mon avis, avant qu’il ne repasse par chez nous!», s’embarrasse Lucien Dobia.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Armée camerounaise contre séparatistes : La bataille… de Bamenda

    Armée camerounaise contre séparatistes : La bataille… de Bamenda

    Les parties en conflit dans le cadre de la crise anglophone fourbissent leurs armes pour le contrôle de la capitale du Nord-Ouest. Les populations prises entre deux feux.

    Commercial Avenue à Bamenda, symbole de la ville morte

    Le chef–lieu de la Mezam est paralysé depuis le lundi 7 septembre 2020. Cette date marque l’entrée en vigueur de la décision cosignée par le préfet de la Mezam (Simon Émile Mooh) et le maire de la ville de Bamenda (Paul Achobong Tambeng), sur la restriction du mouvement des motos-taxis dans le centre urbain de Bamenda. On avait cru qu’après la traditionnelle «journée ville morte» du lundi, les activités reprendraient de fort belle manière mardi. Que non! Les séparatistes, du moins la faction de Lucas Cho Ayaba, par la voix de son porte étendard Emmanuel Ndong, alias Capo Daniel, avaient pris à contre-pied l’administration en martelant: «Pas de motos, pas de véhicules en circulation à Bamenda à partir de mardi 8 septembre». Pour les séparatistes, la circulation des véhicules sera prohibée tant que durera l’interdiction des motocyclettes dans le périmètre urbain de la ville. La sortie du gouvernement intérimaire de la République virtuelle d’Ambazonie, à travers la faction séparatiste du Dr Samuel Sako, via son secrétaire à la communication Chris Anu, n’a pas rassuré la population. Cette sortie annulait la ville morte de la semaine dernière, en demandant aux autorités administratives de revenir sous huitaine sur leur décision. À défaut, ledit gouvernement intérimaire instituera des villes mortes à durée indéterminée à Bamenda à partir du 14 septembre.

    La poudre… d’escampette
    Mardi 8 septembre, les rues de Bamenda sont presque désertes. Pas de motos, encore moins des véhicules de couleur jaune. Seules quelques voitures banalisées circulent. Leurs occupants sont des hommes en tenues, cagoulés pour certains, en civil pour d’autres. Dans certains carrefours, on peut observer des forces de défense et de sécurité en faction. Elles sont visiblement prêtes à intervenir. Les portails des différents marchés de la ville (Ntarikon, Central, des vivres, Nkwen) sont grandement ouverts. Une poignée de commerçants, du moins ceux résidant aux alentours, ont ouvert leurs boutiques, le temps d’une éclipse. Faute de clientèles, ils sont obligés de mettre la clé sous le paillasson. A l’avenue commerciale, personne ne daigne ouvrir son échoppe. Le défaut de moyens de locomotion est avancé à priori comme justificatif de ce non-déplacement de l’immense majorité de la population vers le centre-ville. La marche à pied n’est pas dans les habitudes de certains habitants de Bamenda. À l’observation, la peur plane sur les habitants. Tout le monde redoute un éventuel déclenchement des hostilités entre séparatistes et forces de défense et de sécurité.

    Capo Daniel, dans son message vidéo distillé sur les réseaux sociaux, avait invité le week-end dernier les populations à se ravitailler en conséquence. Ainsi, pour éviter d’être des victimes expiatoires du mano à mano entre les forces gouvernementales et les séparatistes, cette population a choisi de se confiner à domicile. Même le communiqué contresigné par les responsables des forces de l’ordre de la région, respectivement le délégué régional à la sûreté nationale, le commissaire divisionnaire Émile Gousmo, le général de brigade Ekongwese Divine Nnoko, commandant de la région de gendarmerie numéro 5 et le général de brigade Nka Valère, commandant de la région militaire interarmées numéro 5, n’a pas pu convaincre la population. Lequel (communiqué) justifie le bien-fondé de la décision d’interdiction de la circulation des motos-taxis dans le périmètre urbain, tout en leur demandant de collaborer avec les forces de l’ordre. Désormais, cette population ne sait plus à quel saint se vouer.

    Lueur d’espoir
    Certes, le centre-ville (arrondissement de Bamenda 2e) était complètement paralysé toute la semaine (excepté le samedi avec un léger frémissement autour du marché central et des vivres). Mais, il y a eu un début de normalisation dans les arrondissements de Bamenda 3e et 1er. À Nkwen, jeudi dernier par exemple, on pouvait observer quelques taxis en circulation. Il en est de même sur l’axe City chemist-up station. Certains commerçants au lieu-dit Mobil Nkwen avaient ouvert à moitié les portes de leurs boutiques, même si l’affluence n’était pas celle des grands jours. Les commerces ont tourné au ralenti. Situation presque similaire dans l’arrondissement de Bamenda 1er.

    Au demeurant, la ville de Bamenda est fortement militarisée depuis la semaine dernière. Ceci rentre dans le cadre de l’opération « Bamenda clean » lancée par les forces de défense et de sécurité. Objectif : dénicher toutes les poches d’insécurité après l’assassinat de l’inspecteur de police de 1er grade, Joseph Bikoï Nlend le 1er septembre, par des séparatistes. Les forces de l’ordre ont bouclé certains quartiers à hauts risques (Nitob, Mulang et Travellers) de la ville mercredi dernier 9 septembre. À la clé, quelques arrestations. Jeudi dernier 10 septembre, le gouverneur a marqué son accord à l’opération « Bamenda clean ». C’était à l’occasion de la réunion de coordination sécuritaire.

    Adolphe Lélé Lafrique Deben Tchoffo a invité la population à assister les forces gouvernementales dans cette opération. «J’en appelle à la population de prendre fait et cause pour les autorités en leur fournissant des informations nécessaires pour déloger les activistes terroristes des communautés. Je félicite les forces de défense et de sécurité qui mettent à exécution sur le terrain, l’opération «Bamenda clean » afin de redonner espoir à la population», a martelé le gouverneur de la région du Nord-Ouest. On a appris de sources sécuritaires qu’un contingent de près de 800 éléments des forces de l’ordre est arrivé en renfort à Bamenda ces derniers jours.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Kevin Gervais Gassam Noche : Augure d’un bac en recto verso

    Kevin Gervais Gassam Noche : Augure d’un bac en recto verso

    Après la publication des résultats de l’examen de la session 2020 au Cameroun, le néo bachelier paie son succès à la fois par une timide joie et des ennuis judiciaires.

    Admis malgré tout

    «Un malheur ne vient jamais seul». Le dicton n’a pas menti. Pour Kevin Gervais, exténué par son séjour à Kondengui, le contour de sa candidature au bac 2020 n’était plus tout à fait net. Non pas parce qu’il redoutait d’être recalé, mais parce qu’autour de son nom, à tort ou à raison, des phrases ont été construites, reconstruites et déconstruites. Dans un étrange mélange de pitié et de répulsion, des formes variées et inattendues de jugement sont nées de cet enchevêtrement considéré par beaucoup comme la plus grande affaire de fraude à un examen officiel révélée au Cameroun. À cause de celle-ci, l’image du fils de Gisèle Wandji Tene a parcouru une grande diversité de médiums. Il s’est tantôt agi d’exposer «un monstre» ou de banaliser le scandale sous la forme d’un simple divertissement. Tablant sur un voyeurisme décomplexé, certains ont joué sur un équilibre où la sensibilité et la rage se sont bruyamment confrontées. D’autres, surfant sur les non-dits et les déjà-dits, ont tout simplement fait le procès de la société camerounaise.

    «Mention bien»
    Au milieu de tout ceci, Kevin Gervais a eu son bac. Le bac C. Il se raconte que ses angoisses et ses espoirs étaient si forts au point de geler les cieux. Avec son succès dûment proclamé par l’Office du baccalauréat du Cameroun, l’image de l’élève est un peu stérilisée, même si le volet judiciaire n’est pas clos. «Au moins, c’est la preuve que ce gars n’est pas un cancre; à 18 ans en Terminale C, rien de mal», défend Bienvenu Bitom Tjom (agent de maitrise), conforté par les avis des enseignants de Kevin Gervais au Lycée classique de Bangangté (Ouest-Cameroun). Dans cet établissement, la police judiciaire est allée prendre le pouls. Les enquêteurs ont eu accès aux notes de l’élève. En compagnie de quelques conseillers d’orientation, ils ont procédé à l’appréciation de plusieurs éléments statistiques sur les trois dernières années scolaires de Kevin Gervais. Ses relevés de notes ont confirmé le halo l’inscrivant au tableau des bons élèves de sa série. Sauf que dans ce somptueux ensemble, complété par un casier judiciaire vierge, il y a quelque chose qui ne paie pas de mine, mais qui porte une éminente question ontologique: pourquoi avoir donc participé à la fraude?

    Intention-action
    «Dans le registre des triches originales, il y a celles où le candidat est poussé à la triche malgré lui», avisent les spécialistes des sciences de l’éducation. Appliquée à Kevin Gervais, cette maxime, dont l’empan se laisse mesurer à l’aune de son imprécision, présente bien le concerné comme un tricheur. Autrement formulée, cette maxime montre qu’ayant reçu et partagé les épreuves de chimie, de physique et de sciences de la vie et de la terre proposées au bac C, session 2020 au Cameroun, le choix de Kevin Gervais porte une trace négative. «En le faisant, il a violé les conventions établies par les codes, les règlements et les procédures, qui sont autant de référents normatifs structurant le champ des examens au Cameroun.

    Qu’on le veuille ou non, la dimension intentionnelle est visiblement prépondérante. En conformité avec ce constat, l’acception de la triche retenue par la justice s’appuie sur la claire conscience de transgresser les règles existantes. Voilà qui justifie le fait que Kevin soit poursuivi en justice» appuie Me Médard Mbiam Mbgwa, avocat au barreau du Cameroun. À l’épreuve des faits donc, le jeunot n’a rien à dire. Depuis, il regarde, sans l’expression de souffrance que l’on pourrait s’attendre à voir; même si ses yeux semblent dire autre chose. Deux choses principalement: que son interprétation des faits soit jugée recevable au tribunal et que les responsabilités autour de ce scandale soient équitablement partagées dans le bal d’allers et retours entre l’individuel et le collectif.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Marches annoncées le 22 septembre 2020 : Tous les monts émerveillent

    Marches annoncées le 22 septembre 2020 : Tous les monts émerveillent

    Depuis quelque temps, les moindres faits divers et les petites déclarations sont bonnes pour valider le halo de l’insurrection.

    Roméo Dika                                      et                                           Mgr Kléda

     

    Après avoir démissionné du RDPC, Roméo Dika a accéléré le rythme de ses messages médiatiques. Parmi les nombreuses déclarations effectuées par l’artiste-musicien le 12 septembre 2020 au cours de l’émission « Focus », diffusée sur la chaîne web Focus Média Afrique, il y en a une qui semble satisfaire un certain public. « «Après Paul Biya, j’ai deux personnes que je regarde depuis un moment, que j’essaye d’étudier un peu, je pense qu’il s’agit de Maurice Kamto et Cabral Libii. Mais Kamto a un peu plus d’avantage du fait qu’il a du monde derrière»,  a déclaré Roméo Dika.

    L’autre déclaration qui continue de travailler le corps social est venue de Douala le 10 septembre 2020. En conférence de presse ce jour, Mgr Samuel Kleda se monte en épingle contre les adhésions dans les rangs du RDPC. «Les gens ne devraient pas être forcés d’appartenir à un parti politique qui n’est pas leur choix. Au Cameroun, les fonctionnaires nommés ou recrutés par l’État sont contraints de militer avec le parti au pouvoir. C’est faux. Les Camerounais plaident pour un changement d’une telle pratique », s’emporte l’archevêque métropolitain de Douala.

    Grâce à l’écho démultiplié par les réseaux sociaux et certains medias classiques, une partie de l’opinion fournit ou relaie des contextes d’interprétation des propos de Roméo Dika et Mgr Samuel Kleda. En plus d’ajuster les « petites phrases » de ces derniers à l’appel au soulèvement,  la boucle interactive fait advenir dans l’espace public leur mise en événement. Au fil des jours, l’offre informationnelle se fragmente structurellement. « D’un côté, il y a un public accroché à des éléments de construction susceptibles de cristalliser la grogne de certaines catégories d’individus. De l’autre, il y a un groupe chargé d’ouvrir des contre-feux, en proposant des interprétations concurrentes des mêmes propos, ou en attirant l’attention sur un autre élément », postule Yvan Cyriaque Etoundi, spécialiste de la communication politique.

    Pour conforter cette position, Urbain Tchagmim s’intéresse aux trajectoires d’usages des simples faits divers et autres sorties médiatiques des personnalités de grande ou de moindre envergure. En effet, selon le sociologue politique, « pour peu que l’on soit attentif aux contenus convoqués, à la manière dont ils sont enrôlés, il y a lieu de dire que tous les monts émerveillent chaque camp ». « Les exemples parlent d’eux-mêmes », assure Urbain Tchagmim.  En ces moments où planent des spectres dangereux au-dessus du pays, une tendance au trivial et au sensationnel se développe pour accompagner l’appel à l’insurrection. Il n’y a qu’à observer comment une conférence de presse de Mgr Kleda est intellectuellement détournée. Il n’y a qu’à observer qu’après la sortie de Roméo Dika, un certain média a sélectionné son ex-compagne dans le vivier infini des connaissances de l’artiste-musicien, pour parler des sujets qui résonnent peu avec la politique». 

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Production des passeports au Cameroun : 24 ou 48 heures «Express »

    Production des passeports au Cameroun : 24 ou 48 heures «Express »

    A compter de mars 2021, les Camerounais pourront se faire établir un passeport biométrique en  un jour; ceux de la diaspora  en 48 heures maximum. C’est le pari qu’entend tenir INCM Augentic.

    Echange de parafeurs entre Martin Mbarga Nguele et Labinot Carrieti

    D’après Labinot Carrieti, président directeur général consortium allemand, la technologie qu’on va déployer, c’est la technologie la plus avancée au monde. « Le passeport va comporter une page en polycarbonate, ultra-sécurisée et personnalisée à l’intérieur de notre centre en quelques heures. Ensuite, ça va être préparé pour l’expédition. Cette application aura lieu dans des centres ultra-modernes et il n’y aura pas de paiements en cash. Tout sera payé via des transactions en ligne », a-t-il déclaré dans un extrait repris au cours de l’émission « Canal police » diffusée le 18 septembre 2020 sur les ondes du Poste national de la radio (CRTV).

    A en croire la même source, c’est depuis le 17 septembre 2020 qu’un contrat pour la mise en place d’un nouveau système de fabrication du format dit « express » du passeport lie le concessionnaire germanique et le gouvernement. Pour la nouvelle offre, ce dernier n’a pas dit un mot sur la fourchette des prixEn rappel, la production des passeports camerounais était assurée par le Français Thalès Security Systems. Mais le contrat qui la liait à l’Etat du Cameroun, expiré en décembre 2019, n’a pas été renouvelé.

    Jean René Meva’a Amougou 

  • Crise anglophone : Le cru et le cuit américains

    Crise anglophone : Le cru et le cuit américains

    La 116e session du Congrès des États-Unis pilonne indifféremment Yaoundé, Paris et les milices armées.

    Scène de rue dans le Noso

    Des phrases incandescentes, des froncements de sourcils et des bricoleurs qui décident de tomber leurs masques en parlant de la crise sociopolitique dans la partie anglophone du Cameroun. Telle est l’ambiance lors de la 116e session du Congrès américain à Washington DC, le 8 septembre 2020. Ce jour, Jim Risch occupe longuement la scène pour décrire la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. En posture de président de la Commission des relations extérieures du Sénat américain, le parlementaire rallie de précieux suffrages dont celui de Ben Cardin (membre éminent du sous-comité sur l’hémisphère occidental, la criminalité transnationale, la sécurité civile, la démocratie, les droits de l’homme et les problèmes mondiaux des femmes au Congrès américain).

    Suffisant pour adopter quelques résolutions. Globalement, celles-ci épinglent à la fois les autorités camerounaises et les activistes séparatistes. «Le sénat américain condamne fermement les abus commis par les forces de sécurité de l’État et les groupes armés dans les régions du NoSo, y compris les exécutions et détentions extrajudiciaires, le recours à la force contre les civils et les manifestants non violents, la torture, les viols, enlèvements et autres formes de violence contre les femmes et les violations des libertés de la presse et d’expression», déclame un extrait. Face à ce drame en puissance, les sénateurs américains s’unissent et lancent non seulement un appel à l’aide humanitaire, mais demandent aussi des mesures d’exception applicables aux gouvernants et aux groupes armés. Au-delà, ils témoignent de la capacité au dialogue des acteurs concernés, laissant entrevoir la convergence d’un certain nombre de leurs intérêts, longtemps perçus comme totalement opposés.

    Paris accusée…
    Dans son arsenal de résolutions, le Sénat américain introduit une ligne qui incrimine la France. Tout en décryptant les intérêts de Paris au Cameroun, Washington constate que le pays d’Emmanuel Macron «n’a pas suffisamment utilisé son influence pour endiguer les atrocités commises dans les régions anglophones, ou soutenir une action internationale plus forte pour rechercher une résolution du conflit». Fort de l’idée que «l’Amérique est le leadeur du monde libre», le Congrès invite la France à se commettre et «à joindre à un effort collectif stratégique pour faire pression sur le gouvernement du Cameroun et les groupes armés séparatistes, notamment par l’utilisation des outils diplomatiques et punitifs disponibles, pour conclure et maintenir un cessez-le-feu immédiat, et participer à un dialogue inclusif et significatif pour s’attaquer aux causes profondes du conflit et griefs en suspens, et rechercher une solution non violente au conflit, y compris en faisant appel à un médiateur indépendant et crédible».

    Dans ce plaidoyer, la bande à Jim Risch s’attache à mieux définir ses priorités et ses orientations dans le rapprochement entre grandes puissances appelé de tous les vœux. Le tout se décline en l’utilisation des forums régionaux et internationaux, y compris l’Union africaine, la Communauté des États d’Afrique centrale, et le Conseil de sécurité des Nations unies, pour discuter de la crise anglophone. De même, il est question de faire pression pour l’arrêt des violences et la mise en œuvre d’un programme, convenu d’un commun accord, pour s’attaquer aux causes profondes de la situation actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Titres identitaires : La position en un clic

    Titres identitaires : La position en un clic

    La DGSN vient de mettre un lien à la disposition du public désireux de tout savoir sur la situation  de leur carte nationale d’identité ou passeport. 

    Capture d’écran de la plateforme de la DGSN

     Il suffit de cliquer dessus pour accéder à la plateforme de la Délégation générale à la Sureté nationale (DGSN). Approchée par Intégration le 16 septembre 2020, cette institution gouvernementale indique que « l’une des fonctionnalités de ce lien est de renseigner rapidement l’usager sur la disponibilité ou non de son titre identitaire (carte de séjour, carte de résident, carte de réfugié, passeport, carte nationale d’identité)». 

    Et cela marche sur le plan pratique. Sauf que à côté de cette satisfaction, aucune indication n’est fournie sur les raisons de l’extension continue des délais de validité des titres provisoires (récépissés). A en croire une source interne à la DGSN, le gros du problème est la capacité de production des machines acquises il y a quelques années dans le cadre de la sécurisation des titres identitaires camerounais. Et pourtant, à Yaoundé, le 31 juillet 2015, lors de la signature du contrat portant sur la fourniture et la mise en service d’un nouveau système d’identification sécuritaire pour la République du Cameroun entre, Gemalto et le gouvernement,  Martin Mbarga Nguélé se montrait très confiant. D’après le DGSN, le champ d’action de la multinationale de droit néerlandais était plus étendu que celui de la société française Thales.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Mécontentement : Konrad Adenauer claque la porte du Cameroun

    Mécontentement : Konrad Adenauer claque la porte du Cameroun

    Furieux de la gestion du dossier relatif au massif forestier d’Ebo par le gouvernement local, le think tank allemand ferme les portes de sa représentation à Yaoundé.

    Ce 9 septembre 2020, pour obtenir confirmation de la fermeture des bureaux sis Rue Rosa Parks (derrière l’ambassade des États-Unis à Yaoundé), Intégration sollicite la branche camerounaise de la KAS (Konrad-Adenauer Stiftung). Silence radio, malgré les textos et messages vocaux. Confronté à notre insistance, un vigile avoue son incapacité à nous édifier davantage sur le départ ou non du think tank allemand.

    En fouinant un peu auprès d’autres sources, celles-ci confirment: KAS a bel et bien fermé ses portes au Cameroun depuis environ une semaine. Nos informateurs parlent d’une brouille avec la partie camerounaise, notamment en ce qui concerne l’exploitation forestière, au travers de deux unités forestières d’aménagement (UFA) dans le couvert forestier d’Ebo (régions du Centre et du Littoral). D’une superficie de près de 1 417 km², le ministre des Forêts et de la Faune avait, le 6 juillet 2020, engagé le classement de cette forêt en unités forestières aménagées, avec une caution du Premier ministre, à travers la signature, le 14 juillet 2020, d’un décret. Relayant de «Très hautes instructions», un communiqué signé le 11 aout dernier par le secrétaire général de la présidence de la République ordonnait l’arrêt de tout le processus.

    Pour mémoire, la Fondation Konrad Adenauer est un think tank allemand associé à l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), fondée en 1955 par Bruno Heck. Elle dispose de plusieurs bureaux et gère des programmes dans plus de 100 pays dans le monde. L’organisation travaille sur les domaines tels que l’énergie, le climat et la démocratie. Elle compte actuellement une vingtaine de bureaux en Afrique.

    Avec l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), la KAS avait signé, le 4 décembre 2019, un partenariat l’engageant à payer la scolarité de 8 étudiants de la filière Management environnemental. Chacun des étudiants a reçu en janvier 2020 une bourse de 755 000FCFA correspondant aux frais de scolarité.

    Jean René Meva’a Amougou

  • Diplomatie camerounaise : Biya réinvente les effectifs

    Diplomatie camerounaise : Biya réinvente les effectifs

    Via des décrets nommant de nouveaux chefs de missions diplomatiques du Cameroun, le président de la République est en train de rendre obsolètes les habitudes et les dogmes qui sont les siens en la matière.

    S.E Paul Biya actualise le fichier diplômatique du pays

    Depuis peu, un vent de révolution souffle sur la diplomatie camerounaise à l’étranger. On dirait un véritable changement de cap, celui que le chef de l’État veut mettre en pratique sur le long terme. Dernière actualité au moment où nous allions sous presse: la nomination de Madeleine Liguemoh Ondoua au poste d’ambassadeur du Cameroun auprès du Royaume des Pays-Bas. «Avec le mouvement observé, on a peut-être la chance de rompre avec la banalisation de la politique étrangère du Cameroun et essayer de peser avec les cartes qui sont les nôtres», espère Daniel Nkomba. L’internationaliste ajoute: «Depuis des années, garder longtemps et aux mêmes postes nos représentants à l’étranger, la tendance générale a pris la forme d’une institution».

    Plan
    Vu sous cet angle, il y a un soulagement de voir des personnalités comme Solomon Anu’a Gheyle Azoh-Mbi partir du Haut-commissariat de la République du Cameroun au Canada (où il s’était familiarisé avec le titre de doyen du corps diplomatique) pour l’Afrique du Sud. Selon des indiscrétions glanées au ministère des Relations extérieures (Minrex), le vent du changement pourrait souffler sur d’autres «gros postes» une fois que les gouvernements étrangers, auprès desquels les nouveaux ambassadeurs seront accrédités, auront donné leur agrément. C’est le cas de Pékin (Chine) où Eleih-Elle Etian est le doyen du corps diplomatique africain.

    En attendant, Paul Biya n’a pas conclu son casting, même s’il a en tête un plan complet. Ce plan, décrypte Daniel Nkomba, est conçu pour se mettre en marche et occuper un espace diplomatique arrimé à la nouvelle structuration des relations internationales, née de la pandémie du Covid-19. «Dans ses choix, le président de la République fait référence à la crise sanitaire pour mettre en place et coordonner une nouvelle machine diplomatique camerounaise appelée à faire face à des dossiers géopolitiques importants», croit savoir l’internationaliste. Ceci est d’autant plus vrai que le ton employé par des institutions telles que l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) n’est guère engageant: «l’économie mondiale est en danger et s’apprête à affronter «le plus grave danger depuis la crise financière».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Jean-Marc Bikoko : « Le Cameroun est une dictature démocratique »

    Jean-Marc Bikoko : « Le Cameroun est une dictature démocratique »

    Ainsi tranche le coordonnateur du mouvement « Tournons La Page Cameroun » ce 15 septembre 2020 à Yaoundé.

    Comme tous les 15 septembre, « Tournons La Page » (TLP) a consacré l’instant de la célébration de la Journée internationale de la démocratie à l’évaluation de la vie politique camerounaise. Parlant au nom du mouvement, Jean-Marc Bikoko est particulièrement amer. En conférence de presse ce jour à Yaoundé, le coordonnateur de TLP fait remarquer que «la vie politique nationale se caractérise notamment par l’approfondissement d’une curieuse contradiction». «Aujourd’hui le Cameroun est une dictature démocratique, avance-t-il. Alors que bon nombre d’acteurs sont ou seraient assez facilement en accord avec la nécessité et les principes généraux qui fondent la démocratie, l’expérience de plus en plus répandue crée, au contraire, une forte dépréciation dans sa pratique.

    Vu les usages qui en  sont faits, la démocratie est largement contre-performante avant même d’avoir été performante ». De l’avis de TLP, le pays est gouverné par des gens suspicieux rarement compétents sur le terrain ; l’ensemble du  personnel politique est davantage arrogant, bureaucratique, tatillon et chronophage. Bilan : « 30 ans après l’instauration du multipartisme, le Cameroun vit une démocratie confisquée qui hypothèque toute possibilité d’alternance démocratique. Aujourd’hui, tous les espoirs des Camerounais fondés sur les acquis non négligeables sont en train de s’estomper, y compris parmi les plus fervents alliés du système », étale Jean-Marc Bikoko.

    Pour conjurer ce qu’il appelle « le drame national », TLP propose une solution à double ressort : « le changement politique du système de gouvernance actuel, qui passe nécessairement par une transition démocratique, elle-même adossée sur un dialogue national inclusif ».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Diplomatie climatique : La Fondation Konrad Adenauer claque la porte du Cameroun

    Diplomatie climatique : La Fondation Konrad Adenauer claque la porte du Cameroun

    Furieuse de la gestion du dossier relatif au massif forestier d’Ebo par le gouvernement local, le tkink tank allemand ferme les portes de sa représentation à Yaoundé.

     

    Ce 9 septembre 2020, pour obtenir confirmation de la fermeture des bureaux sis Rue Rosa Parks (derrière l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé), Intégration sollicite la branche camerounaise de la KAS (Konrad-Adenauer Stiftung). Silence radio malgré les textos et messages vocaux.  Confronté à notre insistance, un vigile avoue son incapacité à nous édifier davantage sur le départ  ou non du think tank allemand.

    En fouinant un peu auprès d’autres sources, celles-ci confirment : KAS a bel et bien fermé ses portes au Cameroun depuis environ une semaine. Nos informateurs parlent d’une brouille avec la partie camerounaise, notamment en ce qui concerne l’exploitation forestière au travers de deux unités forestières d’aménagement (UFA) dans le couvert forestier d’Ebo (régions du Centre et du Littoral). D’une superficie de près de 1 417 km², le ministre des Forêts et de la Faune avait engagé le classement de cette forêt en unités forestières aménagées le 6 juillet 2020 avec une caution du Premier ministre à travers la signature d’un décret le 14 juillet 2020. Relayant de « Très hautes instructions », un communiqué signé le 11 août dernier par le Secrétaire général de la présidence de la République ordonnait l’arrêt de tout le processus.

    Pour mémoire, la Fondation Konrad Adenauer est un think tank allemand associé à l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), fondée en 1955 par Bruno Heck. Elle dispose de plusieurs bureaux et gère des programmes dans plus de 100 pays dans le monde. L’organisation travaille sur les domaines tels que l’énergie, le climat et la démocratie. Elle compte actuellement une vingtaine de bureaux en Afrique.

    Avec l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), KAS avait signé, le 4 décembre 2019,  un partenariat l’engageant à payer la scolarité des 8 étudiants de la filière management environnemental. Chacun des étudiants a reçu une bourse de 755 000 FCFA correspondant aux frais de scolarité en janvier 2020.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Lutte contre le coronavirus au Cameroun : Près de 25 millions de dollars à mobiliser

    Lutte contre le coronavirus au Cameroun : Près de 25 millions de dollars à mobiliser

    L’information est contenue dans un récent rapport publié par l’Unicef.

    L’Unicef à la traque du coronavirus

    Le document est disponible depuis le 5 septembre dernier. Après celui couvrant la période allant du 23 juillet au 6 août 2020, le rapport qui vient d’être publié s’attarde sur la période comprise entre le 26 août et le 5 septembre 2020. Selon les données compilées par l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance), sur l’intervalle temporel cité supra, au Cameroun, «il y avait eu plus de 19 142 cas de Covid-19 confirmés, avec 17 651 guérisons et 411 décès (taux de mortalité: 2,1%)». La suite révèle que des cas ont été signalés dans les dix régions du pays, bien que la majorité demeure dans les régions du centre et du littoral. Et de poursuivre: «Le pic a été atteint la semaine du 25 juillet. Depuis l’intensification des tests, les nouveaux cas détectés n’augmentent pas proportionnellement. Cependant, la vigilance et le respect des mesures barrières contre la Covid-19 restent d’une grande importance pour éviter une seconde vague».

    Besoins
    Pendant qu’elle continue d’aider le gouvernement camerounais à répondre en tant que codirecteur sectoriel du pilier communication des risques et engagement communautaire (RCCE), en particulier pour lutter contre la stigmatisation croissante des personnes infectées, l’Unicef, dans son rapport, chiffre les besoins du pays à 24 007 500 dollars américains. Les postes de dépenses sont les suivants: Protection de l’enfance (3 807 500 US $); l’éducation (4,000,000 US $); inclusion sociale (500,000 US $); partenariat, plaidoyer et communication (250,000,205 US $); soutien aux opérations 1 600 000 US $); suivi et évaluation (150 000 US $)

    Toujours dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, l’Unicef annonce qu’elle va diriger les efforts d’achat et d’approvisionnement de vaccins dans les prochains jours. L’opération sera menée au profit de 92 pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure dont les achats de vaccin seront soutenus par le mécanisme au titre de la Garantie de marché de Gavi pour les vaccins contre la Covid-19 (AMC Covax). La Facilité Covax est ouverte à tous les pays dans l’objectif de veiller à ce qu’aucun pays ne se trouve dans l’impossibilité de se procurer l’un des futurs vaccins contre la Covid-19. «Il s’agit d’un partenariat entre des gouvernements, des producteurs et des partenaires multilatéraux qui exige la contribution de tous pour remporter cette bataille décisive contre la pandémie de Covid-19», indique Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Frontière Cameroun-Guinée Équatoriale : Kye Ossi paye le prix  de la fermeture des «tuyaux»

    Frontière Cameroun-Guinée Équatoriale : Kye Ossi paye le prix de la fermeture des «tuyaux»

    Le démantèlement de tous les schémas frauduleux de circulation des hommes et des biens érigés au gré des stratégies des passeurs met à mal les activités commerciales dans la ville.

    Une vue de la frontière Cameroun-Guinée Équatoriale

    Un sale temps en perspective pour les intrépides qui réussissent à passer la frontière illégalement en crapahutant dans les marécages et l’épaisse végétation de la frontière entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale. Sur la foi du récit de Cameroon Tribune (livraison du mardi 4 août 2020), les membres du Comité technique de suivi de l’accord de coopération en matière de défense et de sécurité signé le 21 juillet 2020 à Sipopo ont écumé les pistes des contrebandiers et autres passeurs illégaux résidant dans les deux pays. Selon le quotidien gouvernemental, la randonnée le long du tracé frontalier a permis à ces experts de décrire et d’analyser leurs pratiques et les réseaux qui soutiennent les juteux trafics des produits (vins, cosmétiques, voitures, denrées agricoles). Cameroon Tribune (CT) relate qu’ils ont pu appréhender leurs modes opératoires, les facteurs et facilitateurs sociologiques de leur existence, et comprendre les logiques qui les sous-tendent.

    Dur, dur
    Pour Malabo et Yaoundé, l’ombre de propositions repose sur le contrôle strict des schémas frauduleux de circulation des personnes et des biens. Tant il est vrai que, fortes de leur logistique basée à la fois au Cameroun et en Guinée Équatoriale, des mafias se sont emparées de la frontière depuis de longues années. «Et le moment est venu d’annihiler toutes activités irrégulières», avise (au téléphone) Mballa, commissaire de sécurité publique de Kye Ossi. Et parce que cette localité camerounaise, enfouie dans le département de la Vallée du Ntem (région du Sud), constitue le grand réceptacle des fruits de la contrebande, les opportunités d’affaires (à tous les sens) commencent à se raréfier. «L’effervescence aux allures sonnantes et trébuchantes s’est quelque peu évanouie», constate Jean-Marie Zue Zue, maire de Kye Ossi, joint au téléphone.

    À en croire l’édile, les schémas de circulation de l’argent propre ou sale accusent le coup du durcissement des contrôles en amont comme en aval. D’autres sources anonymes évoquent l’augmentation des effectifs de police et douane du côté équato-guinéen. Dans la ville frontalière, la situation dévoile trois séries d’indicateurs: le taux de chômage, l’inflation sur le marché des spiritueux et des cosmétiques et l’abondance des produits agricoles. «Depuis quelques jours, le démantèlement des pistes de contrebande se répercute sur l’activité économique de Kye Ossi», reconnaît Simon Belinga, opérateur économique local. Dans son analyse confirmée par la délégation départementale du ministère du Commerce (Mincommerce), l’homme d’affaires fait la part belle aux prix définis à la fois comme indicateurs de rareté, aux signaux sur la situation du marché, aux mécanismes incitatifs ou processus de rationnement. «À la date d’aujourd’hui, Kye Osi est le théâtre de convergence de tout cela», ponctue-t-il. C’est à cette aune que Mahama Nfouapon déchiffre les misères des commerçants. Pour rentrer dans leurs marges, ce grossiste de vivres frais dit que ses homologues et lui-même sont «obligés de liquider» (comprendre brader à vil prix). Et pour fructifier leur capital dans un tel contexte, notre interlocuteur raconte que «c’est difficile, comme au lendemain du coup d’État manqué à Malabo en 2017».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Recyclage des bouteilles à gaz domestique : Tradex S.A joue  sa partition

    Recyclage des bouteilles à gaz domestique : Tradex S.A joue sa partition

    Dans un avenir proche, l’entreprise compte mener une opération de requalification et de peinture des bonbonnes à Yaoundé, Douala, Bafoussam et Garoua.

    Tradex S.A. veut redonner un aspect neuf à ses bouteilles à gaz domestiques mises sur le marché depuis 2013. Pour ce faire, l’entreprise vient de lancer un appel d’offres national en prélude à la sélection d’un adjudicataire. D’après une annonce parue dans la presse locale en début de la semaine dernière, le cahier prévoit plusieurs prestations. Le document cite, entre autres, le transport des bouteilles des magasins Tradex au centre de réépreuve, le dégazage, les contrôles de fuite et de déformations sur les bonbonnes, le sablage, l’application de la peinture.

    Pour ce marché, exécutable dans les villes de Yaoundé, Douala, Garoua et Bafoussam, la commission interne de passation des marchés de Tradex S.A dit être guidée par des critères éliminatoires et ceux d’évaluation d’offres techniques. Ladite commission précise que «le marché va être attribué au soumissionnaire présentant l’offre la moins disante et remplissant les capacités techniques et financières requises». Le 27 septembre 2020 est la date de dépôt des dossiers de soumissions par les prestataires. Selon les critères d’évaluation, les bénéficiaires auront droit à un délai d’exécution de cinq mois pour ce qui est des lots de Yaoundé et Douala; deux mois pour Bafoussam et Garoua.

    Par l’entremise de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et des investisseurs camerounais et étrangers, la société de trading, d’exploitation de pétrole brut et de produits pétroliers Tradex S.A, organise le 8 septembre prochain une rencontre par téléconférence. «La réunion devra donc permettre de fournir des éclairages sur toutes les questions d’ordre technique, lesquelles sont attendues sous forme de courrier dans un délai de trois jours avant cette rencontre», apprend-on. Tradex a développé et mis sur le marché en 2013, Tradex Gaz, sa propre marque de gaz domestique, commercialisée en 3 conditionnements:
    une bouteille de 2,75 kg, surmontée d’un bruleur; une bouteille de 12,5 kg et une bouteille de 50 kg. 

    Fondée en 1999 par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), en partenariat avec des investisseurs privés, Tradex est une entreprise spécialisée dans la commercialisation des produits pétroliers. Spécialisée, à sa création, dans le négoce pétrolier, Tradex couvre aujourd’hui un champ d’action qui intègre la distribution des produits pétroliers, le soutage maritime et aviation, le trading. 

    De son siège social à Douala au Cameroun, Tradex conduit une politique d’expansion sous-régionale ambitieuse, qui lui permet de couvrir depuis 2004, le Tchad, la Centrafrique et la Guinée Équatoriale. Compagnon des ménages, Tradex agit en partenaire auprès des industries, auxquelles elle apporte une expertise africaine aux standards internationaux. Cette entreprise opère dans un réseau de stations-service en croissance, qui couvre près de 50 villes et villages du Cameroun, de la République centrafricaine, du Tchad et de la Guinée Équatoriale. Ce maillage pertinent de la sous-région lui permet d’accompagner avec efficacité et de satisfaire les attentes des investisseurs qui parient sur le golfe de Guinée pour leur développement.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Sport et santé en Afrique : Un financement de 26 millions FCFA sur la table

    Sport et santé en Afrique : Un financement de 26 millions FCFA sur la table

    Avec ce pactole, la FIFA (Fédération internationale de football association) et l’AFD (Agence française de développement) entendent soutenir des projets visant à faire du sport une réponse au Covid-19 sur le continent.

    Le sport comme exutoire contre le sous-développement.

    Sur son site internet, l’AFD parle d’«appel à projets spécifique dédié au financement d’initiatives Sport et Santé». La même source renseigne que «l’affaire» est ouverte aux structures africaines (associations, fondations, collectivités territoriales, entreprises, clubs sportifs, fédérations, GIE/GIC, comités nationaux olympiques, coopératives, structures étatiques, structures publiques, autres groupements déclarés) ainsi qu’aux associations et fondations françaises. Portée par l’ONG, La Guilde européenne du Raid et la plateforme panafricaine Sport en Commun, elle est financée à hauteur de 40 000 euros (26 millions FCFA) à travers le programme «Sport et Développement» de l’AFD. Le tout est escorté par la conviction que «le sport est un levier de développement fort et qu’il contribue à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD)».

    Parce qu’elle suit de près cet appel à projets, l’ambassade de France au Cameroun fixe au 10 septembre prochain la date limite de recevabilité des dossiers. Selon la chancellerie, c’est le 21 septembre 2020 que l’initiative sera lancée. «La liste définitive des projets sélectionnés sera communiquée d’ici la fin du mois de novembre et chacun des projets fera l’objet d’une présentation détaillée sur la plateforme Sport en Commun; les candidatures feront l’objet d’un examen par les équipes de Sport en Commun de l’AFD, de la FIFA et de La Guilde européenne du Raid, mais également par un panel d’experts de cette thématique», précise-t-on.

    Critères d’éligibilité
    L’appel à projets est ouvert aux structures enregistrées depuis au moins 2 ans. De même, les ressources annuelles de chaque structure qui postule ne doivent pas excéder 500 000€. En outre, «toute association ou fondation candidate doit déployer son projet en partenariat avec une structure locale; le projet doit avoir lieu en Afrique. Les 54 pays sont éligibles, hors zones rouges définies par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères; avoir une durée de mise en œuvre comprise entre 1 et 3 ans; utiliser le sport comme un outil pour la santé et le bien-être».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Télécoms : Comment Orange Cameroun a échappé aux sanctions de l’ART

    Télécoms : Comment Orange Cameroun a échappé aux sanctions de l’ART

    Pour éviter la tempête sur son réseau, l’entreprise française a mis à la disposition du régulateur des détails confidentiels sur l’état d’avancement des travaux techniques relatifs à la connectivité entre elle et Campost.

    La menace était vertigineuse. Après avoir constaté en date du 22 juillet 2020, le «refus d’Orange Cameroun de se soumettre aux dispositions réglementaires en vigueur» (décision N° 0000248/ MTP/ CAB/IGT/CT2 du 26 novembre 2019 déterminant les conditions et les règles d’exploitation de la ressource USSD pour l’accès à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques; décision N°0000415/ ART/ DG/DLCI/SDHCE/SIAR du 13 décembre 2019 énumérant les directives sur les conditions et les modalités d’interconnexion à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques; décision N°00000051/ ART/ DG/ DT/ SDGR/ SGRNA du 3 mars 2020 portant attribution du code #237# à la société Cameroon Postal Services (Campost), le spectre de sanctions qu’agitait l’ART (Agence de régulation des télécommunications) devant l’opérateur français de téléphonie mobile n’était pas des moindres.

    En effet, le 7 août 2020, Philémon Zo’o Zame, dans un courrier adressé à Frédéric Debord préparait ce dernier à affronter la tempête. Le directeur général de l’ART invitait alors son homologue d’Orange Cameroun à s’exécuter dans un délai de trois jours. Faute de quoi, l’entreprise de télécoms tomberait sous le coup de lourdes sanctions. Sur la correspondance mentionnée supra, le régulateur menace d’appliquer une pénalité de trois cent millions (300 millions FCFA), conformément à l’article 69, alinéa 1 de la loi N°2010/013 du 21 décembre 2010, modifiée et complétée par la loi N°2015/006 du 20 avril 2015 d’une part, et la réduction d’un (01) an sur la durée du titre d’exploitation de Orange Cameroun, en application de l’article 68, alinéa 2 de la même loi d’autre part.

    Calme
    Le 11 août dernier, la filiale camerounaise du Groupe Orange a écrit au patron de l’ART. Dans son esprit et sa lettre, le courrier met globalement Philémon Zo’o Zame au courant de «l’état d’avancement des travaux d’interconnexion à la plateforme d’agrégation des communications électroniques logée à la Campost». A la lecture, l’entreprise renseigne sur son activité. Exemple: «Suite à nos précédentes correspondances, nous avons l’honneur de vous adresser en annexe un tableau récapitulant l’état d’avancement des travaux techniques relatifs à la connectivité entre Orange et Campost, travaux qui ont effectivement démarré depuis le mois de mars 2020». Pour décliner sa bonne foi, l’opérateur français écrit encore: «Vous constaterez qu’il ressort de la lecture de ce tableau qu’à ce jour, la connectivité entre les serveurs de Orange Cameroun et ceux de la Campost est effective depuis le 23 mars 2020 à travers la mise en place d’un tunnel VPN IP SEC via Internet (lien de back up). Orange Cameroun s’étant en parallèle reconnectée au réseau CAMIX depuis le 7 juillet 2020, les équipes sont à pied d’œuvre en vue de la mise en place de la connectivité principale (Main) avec Campost via CAMIX».

    Tel qu’écrit, il s’agit de faire flotter le drapeau de la paix et éteindre l’opposition avec l’ART au sujet du code unique #237#, permettant d’accéder aux services financiers mobiles. En validant cette option, Frédéric Debord (directeur général de la filiale camerounaise du Groupe Orange et non moins président de l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile implantés au Cameroun) fait ainsi barrage aux sanctions, en attendant «la finalisation» des travaux.

    Dans cette attente, le gouvernement croise les doigts pour enfin disposer d’un fichier de concessionnaires de téléphonie mobile à jour en ce qui concerne l’accès équitable pour tous les opérateurs au marché des transferts financiers électroniques. À l’aide de ce fichier, l’État peut appliquer pleinement la décision n°00000248/ MPT/ IGT/ CT2 du 26 novembre 2019 déterminant les conditions et les règles d’exploitation de la ressource USSD pour l’accès à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques au Cameroun. Dans le fond, il sera possible de faciliter l’identification et la localisation instantanées de tous les utilisateurs des services financiers mobiles, de lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent. Il sera également possible de permettre la traçabilité et le stockage des données, à l’effet de collecter les taxes et impôts sur toutes les transactions financières numériques ; de faciliter la fourniture des services financiers publics et privés.

    Curiosité
    Entre-temps, la rapidité avec laquelle Orange Cameroun a répondu au régulateur camerounais des télécoms ne manque pas d’interroger. Surtout quand on sait que depuis de longs mois, les deux parties se livraient à un bras de fer. Pour l’ART, l’entreprise française arrivée au Cameroun il y a plus d’une vingtaine d’années s’était murée dans un mépris de la réglementation en vigueur en matière de téléphonie mobile dans le pays. Dans une correspondance servie au patron d’Orange Cameroun le 13 décembre 2019, Philémon Zo’o Zame invitait alors Frédéric Debord «à prendre les dispositions nécessaires pour l’application de la décision N°0000415/ ART/DG/ DLCI/ SDHCE/SIAR du 13 décembre 2019».

    En réaction, et par correspondance du 10 janvier 2020, le directeur général d’Orange Cameroun dit ne pas être disposé à prendre quelque disposition en vue de la mise en œuvre de la décision sus-évoquée. Pour cette réponse hors du goût de l’ART, cette dernière déposait une mise en demeure sur la table d’Orange Cameroun. Bien avant, le 7 janvier 2020 précisément, Frédéric Debord avait adressé un recours gracieux au ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel). Une ligne forte de ce courrier plaidait pour l’annulation de la décision N°0000248/ MTP/ CAB/ IGT/ CT2 du 26 novembre 2019. Frédéric Debord faisait alors savoir à Minette Libom Li Likeng que ladite décision est hors du champ de ses compétences de l’ART. Pour le même motif, au courant du 1er trimestre 2020, Orange trainait l’État du Cameroun devant les juridictions à Douala avant d’être débouté en juillet dernier.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Centre de développement de la pisciculture  de Yaoundé IV : Le rêve reste en éveil

    Centre de développement de la pisciculture de Yaoundé IV : Le rêve reste en éveil

    Sur fond de coopération entre le Brésil et le Cameroun, le projet tient toujours à cœur toutes les parties prenantes.

    Instant de contemplation de la maquette par les parties prenantes.

    C’est une histoire qui se raconte avec délectation depuis le 23 octobre dernier. Grâce à une convention qu’elles ont signée ce jour-là dans les locaux de la municipalité de Limeira (Brésil), un centre de développement de la pisciculture sera construit à Yaoundé IV. 11 étangs d’environ 2000 mètres carrés et 10 bacs de production seront construits sur une superficie de 10 mètres carrés chacun. La production annuelle est estimée à huit tonnes par hectare, soit une production moyenne de 80 tonnes par an. Quant à l’ensemencement en alevins, il sera de l’ordre de 9000 tilapias et de 1000 clarias par hectare. Soit un total de production de 100 000 alevins.

    Évalué à plus de 160 millions FCFA, le projet offrira plusieurs commodités: un espace de loisir et jeux pour enfants et adultes, un bâtiment administratif, une usine et un bâtiment pour la formation des jeunes. Entre autres équipements qui seront réalisés : des toboggans, des manèges, des espaces de volley-ball, de basketball, des espaces de musculation pour adultes, un restaurant et une petite piscine pour enfants. Plus pointus, les experts parlent d’un «technopôle» appelé à générer des centaines d’emplois pour la jeunesse locale, par le truchement d’une production de plusieurs milliers de tonnes de poissons par an. Concrètement, l’infrastructure annoncée valorisera un système de développement inclusif intégrant les bassins de productions situés dans la commune de Yaoundé IV.

    Assumer
    Ce 20 août 2020, tout indique que les choses s’accélèrent. Pour la fonctionnalité de la scène, l’exécutif municipal et quelques officiels du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex) sont venus en grand cortège dans la salle Regina de la Commune de Yaoundé IV. Ce jour, la maquette de l’ouvrage remise officiellement à Gabriel Bihina Efila (maire de la commune de Yaoundé IV) induit l’idée que le projet reste d’actualité malgré le changement d’hommes à la tête de la municipalité. Pour S.E. Vivian Loss Sanmartin, «la cérémonie de ce jour suggère que le projet se concrétise au fil du temps, bien au-delà des enjeux politiques locaux». D’après l’ambassadeur du Brésil au Cameroun, «le partenariat, quand il est mutuellement bénéfique, n’a rien à voir avec la concurrence politique.

    C’est le sens que l’ambassade du Brésil au Cameroun donne au projet et à la mise en œuvre de celui-ci». La diplomate rappelle qu’en tant que représentante de son pays, elle assume la mise en place des processus administratif, financier et matériel qui vont permettre d’aboutir à la livraison de l’ouvrage. A partir de tous ces aspects, la Brésilienne exalte une coopération qui fait la part belle aux collectivités territoriales décentralisées. Dans l’ensemble, elles font l’objet d’une grande attention dans la diplomatie de son pays. Et de rappeler qu’ «en 2018, c’était la commune de Yaoundé 1er, aujourd’hui c’est la commune de Yaoundé IV. Demain ce sera une autre commune. Plusieurs projets générateurs de revenus dans le domaine agro-sylvo-pastoral avec des financements à 100% sont à la disposition des communes camerounaises».

    Recadrage
    De son côté, Gabriel Bihina Efila entend surtout dissiper des interprétations malveillantes qu’escorte une certaine opinion publique. «Pour ce projet, il s’agit moins d’un don que d’un prêt. Le remboursement de celui-ci est dégressif à un taux de 2,6 %», recadre-t-il. A en croire l’édile, l’infrastructure à construire apparaît comme opportunité de création de valeur. Celle-ci, dit-il, s’exprime dans sa dimension financière (de profitabilité et de rentabilité), comme dans sa dimension stratégique. «Le choix de la commune de Yaoundé IV pour abriter un centre de développement de la pisciculture participe d’une interprétation des opportunités que cette infrastructure est susceptible d’engendrer ; car il s’agit de créer un avenir et transformer le présent de nos populations», souligne Gabriel Bihina Efila. Dans le fond, il loue la coopération entre le Brésil et le Cameroun. «Celle entre la municipalité de Limeira et la commune urbaine d’arrondissement de Yaoundé IV est un succès analysé dans deux perspectives complémentaires. La première montre comment l’amitié entre les deux est capable de réordonner la coopération Sud-Sud à partir des institutions municipales. La seconde s’attache aux projets tel que celui dont Yaoundé IV réceptionne la maquette aujourd’hui», confie le maire.

    Tace Trading
    En posture de facilitateur, l’entreprise brésilienne demeure l’un des maillons essentiels du projet. Représentée ce jour par Alain Waha, elle continue d’interagir avec les différentes parties prenantes. En relevant sa détermination à mieux cerner les facteurs de succès de l’«affaire», le point focal Cameroun de Tace Trading montre surtout que son rôle s’inscrit dans la durée et dans une approche collaborative. Au cours d’un entretien avec la presse, Alain Waha, satisfait des perspectives annoncées par la maquette, propose de voir les enjeux et défis que soulève cette expérience. Son propos renvoie vers des éléments pouvant être regroupés sous quatre angles, à savoir l’implication des parties prenantes tout au long du cycle de vie du projet, l’atteinte de résultats, l’impact du projet et les compétences de l’équipe de suivi.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Cybersécurité au Cameroun : Le plaidoyer de la société civile

    Cybersécurité au Cameroun : Le plaidoyer de la société civile

    À Yaoundé le 19 aout 2020, ses acteurs ont proposé quelques lignes de cyberdéfense au gouvernement.

    Ambiance lors du forum.

    Organisé à leur intention, le forum de la société civile sur les questions de cybersécurité a permis aux think tanks et autres organisations non gouvernementales impliqués dans la réflexion sur l’impact des réseaux sociaux sur les populations camerounaises de s’exprimer. Face aux représentants des pouvoirs publics, l’occasion a permis aux uns et aux autres de partager leurs préoccupations et de choisir des causes communes pour construire l’avenir en matière de cyberdéfense à l’échelle nationale. Ils ont plaidé en faveur d’une stratégie de transformation complète et nécessaire du cyberespace camerounais.

    Au cours des séances de brainstorming en atelier, les participants ont arrêté quelques recommandations. Lu à la fin des travaux, le rapport final en a retenu les plus importantes. Globalement, «la société civile camerounaise exhorte le gouvernement à actualiser la loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité en vigueur dans le pays; à finaliser l’élaboration de la loi sur la protection des données à caractère personnel; à collaborer avec les plateformes web pour faciliter l’identification des cybercriminels et combattre la cybercriminalité; à renforcer les capacités du CIRT de l’ANTIC; à créer une entité d’intelligence cybernétique; à renforcer les capacités des agents de lutte contre la cybercriminalité; à encourager les organisations religieuses à se familiariser avec les outils numériques par la formation et la sensibilisation des leaders et des masses; à renforcer le cadre juridique sur la protection de l’enfant en ligne; à élaborer et à vulgariser des guides de bonnes pratiques sur l’utilisation d’Internet et des réseaux».

    Il est à relever que l’activité de ce jour rentre dans le cadre de la campagne de promotion de la culture de la cybersécurité et de sensibilisation des citoyens à l’utilisation responsable des réseaux sociaux au Cameroun. Placée sous le haut patronage du président de la République, elle a pour thème «Tous mobilisés pour la cybersécurité au Cameroun». Lancée le 12 aout dernier à Yaoundé, l’opération s’étend jusqu’au 31 décembre 2020.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Péninsule de Bakassi : Le Nigeria revient à la charge

    Péninsule de Bakassi : Le Nigeria revient à la charge

    Dans ce pays voisin du Cameroun, des voix s’élèvent dans le but de renverser le sens des accords de Greentree.

     

    Le mardi 18 aout dernier, cette ambition s’est clairement déployée dans l’État fédéral du Cross River. En visite dans cette zone limitrophe au Cameroun, Fani Kayode a dénoncé «l’exécution incomplète» de l’accord signé le 12 juin 2006 sous l’égide des Nations unies, entre le Cameroun et la République fédérale du Nigeria, au sujet de la péninsule de Bakassi. Dans une vidéo consultable sur YouTube, le président du Peoples Democratic Party (PDP) accuse le Cameroun de ne pas s’acquitter de la contrepartie financière prévue dans le cadre dudit accord: «Les compensations nécessaires n’ont pas été versées.

    Il a été convenu que 500 millions de nairas seront versés par mois, en contrepartie de quoi les puits de pétrole vont au Cameroun». Le leader de la formation politique sous la bannière de laquelle l’ancien président Olusegun Obasanjo remporta successivement deux scrutins présidentiels (1999 et 2003) et qui porta Goodluck Jonathan au pouvoir en mai 2010 est formel. Dans le document cité supra, il précise que «la décision de la Cour était qu’ils (le Cameroun) pouvaient prendre la péninsule de Bakassi. Mais une fois que cela aurait été fait, il fallait que cela soit ratifié par le corps législatif nigérian et qu’il y ait un référendum, un plébiscite pour que le peuple de Bakassi accepte cela. Malheureusement, on n’a pas eu la possibilité d’organiser un référendum; la question n’a jamais été soumise à l’Assemblée nationale. Et par conséquent, à mon avis, je soutiens fermement que ce territoire, qui a été cédé au Cameroun, était illégal et appartient donc toujours au Nigeria».

    Appel
    Pris comme tel, ce propos montre un Fani Kayode convaincu qu’il faut redéfinir un autre horizon au problème de Bakassi. D’où le sens de son appel lancé en direction de Muhammadu Buhari le 18 aout dernier. Dans son exposé des motifs, l’homme politique invite le président de la République fédérale du Nigeria à «reprendre cette affaire à bras-le-corps». Ce d’autant plus que, selon la presse nigériane, un chantier de construction d’un port en eau profonde devrait voir le jour au large de Bakassi. Un investissement de 800 millions de dollars dont l’analyse de rentabilisation a été officiellement approuvée par le conseil fédéral du Nigeria depuis octobre 2019, apprend-on.

    Pour le moment, le Cameroun n’a pas encore réagi par rapport à ces actualités. Dans son silence, Yaoundé ne se fait aucun doute relativement à sa souveraineté sur Bakassi. Au terme d’une longue bataille judiciaire et diplomatique, celle-ci a été reconnue par la Cour internationale de justice (CIJ) depuis le 10 octobre 2002. En application de cet arrêt de cette juridiction internationale et de l’accord de Greentree du 12 juin 2006, la République fédérale du Nigeria a acté le transfert d’autorité «sur la totalité de la presqu’ile de Bakassi» au Cameroun. Une étude réalisée en 2003 par la Banque mondiale a révélé que «le pétrole présent dans cette zone maritime frontalière entre les deux pays est de grande qualité». Selon la même source, Bakassi, «contient 10% des réserves mondiales de pétrole et de gaz, et est une bonne zone pour la pêche».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Concours du meilleur projet TIC : Les présélectionnés sont connus

    Concours du meilleur projet TIC : Les présélectionnés sont connus

    Signée le 20 août 2020, une note d’information du ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) livre les secrets des délibérations de la première phase de la compétition.

    Ils étaient 463 au départ. Seuls 15 ont été présélectionnés dans le cadre de la première étape de l’appel à projets innovants baptisé «Concours national du meilleur projet TIC». C’est ce que précise Mme Minette Libom Li Likeng dans une note d’information dont Intégration a obtenu copie. Selon le document, les heureux élus bénéficient d’une formation de haut niveau sur le site de SUP’PTIC Business Academy dès ce 24 août 2020.

    Ouvert du 28 juillet au 17 août 2020 sous le très Haut parrainage du président de la République, le concours en est à sa 2e édition. Les projets des candidats devaient s’inscrire dans l’une des 7 thématiques applicatives de la compétition (E-santé, E-éducation, E-agriculture, Fintech, robotique, cybersécurité, E-services). Son intérêt est de détecter, primer et accompagner les meilleures innovations numériques de l’année au Cameroun.

    Mélanie Bilo’o (Stagiaire)

  • Action humanitaire non gouvernementale au Cameroun : Le temps de l’«acceptation diplomatique»

    Action humanitaire non gouvernementale au Cameroun : Le temps de l’«acceptation diplomatique»

    Selon la chancellerie française à Yaoundé, l’offre de service reste chevillée à l’évolution de la crise sanitaire de la Covid-19. 

    Signature de l’arrangement d’établissement entre la Fondation Ad Lucem et le gouvernement

    «Arrangement d’établissement» ; pour une certaine opinion, le concept est neuf. Pour les spécialistes des questions diplomatiques, il est symboliquement fort. Raison : «il confère un statut de nature diplomatique, équivalent à celui d’une ambassade ou d’une représentation d’organisation internationale», souligne Daniel Nkomba, internationaliste. En abordant les actualités récentes au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), l’on dira que le gouvernement vient d’ouvrir l’espace de la «diplomatie humanitaire» à deux institutions.

    A Yaoundé le 14 août dernier, Lejeune Mbella Mbella et Henry Njakoi ont signé un arrangement d’établissement liant l’Etat du Cameroun à Nascent Solutions. Désormais, l’ONG américaine (financée à hauteur de plusieurs milliards FCFA depuis 2005 par le gouvernement des USA et d’autres organismes internationaux) est officiellement libre de mettre en œuvre son programme international «Aliments pour l’éducation et nutrition pour enfants dans diverses communautés des régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord et du Nord-Ouest du pays.

    Avant Nascent Solutions, le Minrex a renouvelé, le 12 août 2020 à Yaoundé, l’arrangement d’établissement de la fondation Ad Lucem (FALC). Signé pour la première fois le 11 juin 2012, le document encadrant la collaboration entre l’État du Cameroun et cette fondation reconnue d’utilité publique le 30 août 1968 comporte désormais une innovation. En effet, l’article 17 de l’arrangement d’établissement entre les deux parties permet désormais «d’accélérer et de faciliter les prochaines démarches de la fondation médicale Ad Lucem en vue du renouvellement du présent arrangement».

    Aux yeux des observateurs, l’Etat du Cameroun amorce ainsi la construction d’un outil diplomatique non gouvernemental pour accompagner sa politique sur le terrain. Bien sûr, tout cela est encadré , nuance Daniel Nkomba. Il ajoute : «Avec un arrangement d’établissement, les ONG restent des partenaires plutôt discrets qui n’ambitionnent pas de peser sur la politique nationale mais privilégient les interventions ponctuelles et soigneusement ciblées. L’Etat gère lui-même son espace de souveraineté». En écho, la déclaration du ministre de l’Administration territoriale du 9 mars 2020 à Yaoundé. Ce jour-là, Paul Atanga Nji dénonçait les ONG conspiratrices des institutions républicaines.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Crise politique au Mali : Commentaires au passé recomposé à la Briqueterie

    Crise politique au Mali : Commentaires au passé recomposé à la Briqueterie

    Dans la capitale camerounaise, des ressortissants de ce pays ouest-africain lisent le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et le discours de la junte militaire selon la logique d’un éternel recommencement.

     

    Convivialité malienne en dépit des actualités douloureuses en provenance de Bamako.

    IBK parti, Hass Diallo ne semble pas très emballé par l’émotion ce 19 aout 2020. Dans sa bicoque enfouie au quartier Briqueterie (Yaoundé II), ce citoyen malien évite un traitement lacrymal de la situation qui prévaut actuellement dans son pays. Pour lui, l’arrivée des militaires aux commandes ne résume aucun sens de changement. «C’est toujours pareil!», s’exclame-t-il au bout d’une série de longues phrases. Dans le fond de celles-ci transparait ce qui traine à fleur de cerveau de la plupart de ses compatriotes installés dans ce quartier de la capitale camerounaise. C’est que, pour beaucoup, les actualités que charrie Bamako ces derniers jours ressemblent à s’y méprendre à celles déjà vécues. «Depuis l’indépendance, signale Momar Youssoufa; c’est seulement la même chose». Derrière les mots de ce couturier émérite se cache le récit de plusieurs drames. Notre interlocuteur énumère des régimes qui, au fil des années, gavés de mensonges et de nombreuses pestilences politiques, se sont fracassés les uns après les autres. Il évoque aussi le phénomène d’incapacité du politique malien à régler les problèmes graves (terrorisme, chômage, maitrise de la frontière et obsession de certains à neutraliser le débat d’idées et de projet). «C’est ça le Mali!», ponctue Koufa Douentza, chef de la communauté malienne à la Briqueterie.

    Esprit
    Bien qu’ils insistent sur «le courage du peuple» par rapport à la chute d’IBK, les Maliens d’ici tentent également de déclencher un processus de réflexion singulier. C’est le cas de Moussa Mounkor. Légèrement désabusé, très critique par rapport à ses congénères, ce boucher à la soixantaine sonnée, décrit avec beaucoup d’autodérision la crise politique actuelle dans son pays. «Je ne sais pas si l’esprit de l’armée a changé, dit-il. Les militaires vont et reviennent, c’est leur habitude. Et puis, ils font semblant d’avoir pitié de nous avant de recommencer le désordre avec leurs amis civils et étrangers. Moi je suis un militaire qui ne change pas avec ma viande». Dans le phrasé de celui qui revendique le statut de «boucher le plus gentil de la Briqueterie», l’on lit des évènements de la même nature, reproduits dans la logique d’un éternel recommencement. «Inutile de réciter tout ça; c’est trop long», lance-t-il furtivement.

    Déjà-vu
    Au moins, il y a des leçons à tirer: «Ce qu’il se passe maintenant n’a certes pas le même retentissement, mais c’est néanmoins comparable à ce que le Mali a déjà vécu», évalue Tijani Laouta. Consultant dans une ONG internationale, cet après-midi, il est venu rendre visite à ses compatriotes de la Briqueterie. Selon lui, «tout correspond à un cycle sociopolitique fait d’interactions entre l’exécutif et les individus engagés puis désengagés selon des formes plus ou moins renouvelées de rejet et de négociation». Allusion faite à plusieurs épisodes: «En 1968, Modibo Keïta fut renversé par un coup d’État conduit par Moussa Traoré. 1991, celui-ci fut renversé à son tour par Amadou Toumani Touré. Après une période de transition, Alpha Oumar Konaré est venu en 1992. En 2002, le général Amadou Toumani Touré, qui avait pris sa retraite de l’armée pour se présenter, fut élu président de la République du Mali, et réélu en 2007. Le 22 mars 2012, Amadou Toumani Touré fut renversé par un putsch, mené par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Après une transition, Ibrahim Boubacar Keïta. C’est trop».

    Jean-René Meva’a Amougou

    Lu ailleurs

    La solution démocratique promise par l’armée suscite des inquiétudes

     

    Après l’arrestation et la démission forcée du président malien, les militaires putschistes ont appelé à une transition politique civile en vue de nouvelles élections générales. Mais la situation du pays suscite de nombreuses interrogations quant à la possibilité d’une issue démocratique rapide.

    Première étape du plan de sortie de crise avancé par les militaires putschistes, une transition politique civile pour préparer des élections. Un appel qui s’adresse aux forces vives du pays que sont les mouvements syndicaux, les organisations humanitaires, les mouvements religieux ainsi que les partis politiques.

    La coalition d’opposition du M5-RPF a d’ailleurs très vite répondu à l’appel, se félicitant du coup d’État militaire de la veille, estimant qu’il avait «parachevé» sa lutte pour obtenir le départ du président, disant prête à élaborer avec la junte une transition politique. La coalition «entreprendra toutes les initiatives» pour «l’élaboration d’une feuille de route dont le contenu sera convenu avec le CNSP et toutes les forces vives du pays».

    Reste désormais à savoir si les soutiens du président éconduit pourront participer à cette transition.
    Car pour le porte-parole des putschistes, l’intervention des militaires relevait de leur «responsabilité» alors que le pays s’enfonçait dans « le chaos, l’anarchie et l’insécurité », pointant du doigt la responsabilité du gouvernement. «Nous ne sommes pas férus de pouvoir », soulignait-il dans son allocution, affirmant agir pour le peuple.

    Une affirmation rejetée en bloc par un membre de la majorité présidentielle d’Ibrahim Boubacar Keïta, interrogé par France 24 sous couvert d’anonymat : «Les militaires ont forcé le président à annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale pour éviter que ses prérogatives ne reviennent au président de l’Assemblée. Ils ont déclenché une crise constitutionnelle pour s’octroyer un pouvoir total. Nous condamnons le coup de force et demandons la restitution du pouvoir au président légitime», conclut-il, excluant toute négociation.

    Elections ?
    Cinq mois après la tenue des législatives, le Mali prendrait donc à nouveau le chemin des urnes. «Des élections générales crédibles» devront se tenir dans un « délai raisonnable», a affirmé le porte-parole des putschistes. Or cette annonce suscite l’inquiétude à plus d’un titre. Il faut dire qu’aucun budget n’a été prévu pour la tenue de telles élections au Mali qui, frappé par la crise du Covid-19 et le mouvement de contestation sociale, se trouve déjà dans une situation économique critique. Pour ne rien arranger, la CEDEAO a, de son côté, fermement condamné le coup d’État et annoncé mercredi le gel des échanges financiers entre ses 15 membres et le Mali. 

    Autre sujet d’inquiétude, et non des moindres, la situation sécuritaire du pays, qui s’est considérablement dégradée au cours des dernières années. «Aujourd’hui au Mali, seule une petite partie de Bamako est vraiment protégée », déplore Alioune Tine, expert indépendant de l’ONU pour les droits de l’Homme au Mali, contacté par France 24. «L’insurrection a envahi la zone des trois frontières avec un phénomène nouveau : des attaques frontales contre les armées du Niger, du Mali et du Burkina Faso, souvent avec succès», poursuit-il. «Or l’armée est le dernier rempart face au jihadistes. Dans ce contexte, il semble très compliqué d’organiser un scrutin crédible».

    Source : France 24

  • Campagne : Cyberdéfense contre cyberattaques

    Campagne : Cyberdéfense contre cyberattaques

    Depuis 12 août et ce jusqu’au 31 décembre 2020, sous le Haut patronage du Président de la République, le Minpostel coordonne une campagne de promotion de la culture de la cybersécurité et de sensibilisation des citoyens à l’utilisation responsable des réseaux sociaux au Cameroun.

    Libom Li Likeng pendant la présentation de la campagne

    «Tous mobilisés pour la cybersécurité au Cameroun». Cette thématique est au cœur de la phase 1 de la campagne nationale pour la promotion de la culture et de la cybersécurité initiée par le ministère des Postes et télécommunications sur hautes directives du président de la République Paul Biya. Il s’agit d’un programme de sensibilisation de masse des Camerounais et des entreprises à l’utilisation responsable des réseaux socio-numériques. D’ici à décembre 2020, le Minpostel entend renforcer les mesures de riposte contre la cyber-criminalité, inciter les victimes à dénoncer les auteurs qui courent les sanctions prévues par la loi du 21 décembre 2010 sur la cybersécurité et à la cybercriminalité.

    À Yaoundé le 12 août 2020, Minette Libom Li Likeng a procédé au lancement de la campagne. La première phase de ladite opération se décline en 3 composantes (un atelier national sur la cybersécurité, regroupant les différents intervenants du secteur public, prévu les 13 et 14 août 2020 ; une rencontre de sensibilisation des entreprises qui se tiendra par visioconférence le 17 août 2020 et un Forum de la société civile regroupant les associations et organisations de la société civile, prévu le 19 août 2020).

    La seconde phase prévoit des formations de formateurs et influenceurs, des formations grand public ; des ateliers de sensibilisation des autorités locales sur la cybersécurité et l’utilisation responsable des réseaux sociaux ; ces causeries éducatives sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux et sur le cadre légal et réglementaire relative à la cybersécurité. Au-delà des rencontres et autres réunions, en plus de certains médias spécifiques, des stations radio locales et communautaires seront à contribution pour des émissions en langues nationales.

    Toujours au cours de cette seconde phase, Minette Libom Li Likeng a annoncé deux campagnes. Selon la Minpostel, l’une d’elles est consacrée à la distribution de flyers et l’affichage dans les établissements scolaires. L’autre consiste en une campagne d’affichage dans les institutions publiques et privées ainsi que dans les lieux de grande fréquentation. Ces différentes actions seront accompagnées d’insertions de messages de sensibilisation dans la presse écrite, parlée et TV, cybernétique ainsi que dans les sites web et par SMS. À la fin de l’année, une l’évaluation des actions menées sera faite en vue d’une meilleure programmation de la campagne 2021.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Explosions de bombes artisanales : L’insécurité reprend ses endroits à Yaoundé

    Explosions de bombes artisanales : L’insécurité reprend ses endroits à Yaoundé

    Un commerce de boissons a été soufflé par une explosion le 14 août 2020 au marché Mokolo. Loin d’être un banal fait divers, l’incident vient s’inscrire dans une chronique qui ne cesse de s’écrire à l’encontre des détonations dans la capitale.

    Une vue de la scène de l’explosion

    «Une onde de choc», du «jamais vu». Les mots manquaient aux commerçants du marché Mokolo pour décrire l’explosion qui s’est produite en début d’après-midi du vendredi 14 août 2020. La déflagration a été entendue dans une vente à emporter nichée en bordure de l’artère principale, à la sortie ouest de l’espace commercial. Un périmètre de sécurité a été mis en place par la police devant le bâtiment. Hormis quelques dégâts matériels et corporels, pas de perte en vies humaines. Aucune revendication n’a été retrouvée sur place et aucune interpellation n’a été effectuée à ce stade.

    S’attachant à faire le point de la situation, Mamadi Mahamat, le sous-préfet de Yaoundé II, s’avoue incapable de trancher sur le vif. Pour l’administrateur civil, «certains indices permettent de parler d’un engin élaboré avec des objets du quotidien». À l’observation, il s’agit de quelques sections de tuyaux. «Ces éléments, plutôt qu’ils n’apportent des réponses définitives sur ce qui est arrivé, demandent à être explorés par des études plus qualitatives dans les laboratoires spécialisés de la police et de la gendarmerie», signale encore Mamadi Mahamat, appuyé par plusieurs éléments des sections antiterroristes du Groupement polyvalent d’intervention de la Gendarmerie nationale (GPIGN) et de la brigade du Quartier général de Yaoundé.

    Supputations
    Parmi quelques témoins trouvés sur le lieu, les commentaires dévoilent deux variables complémentaires: l’insécurité dans le marché Mokolo et les manipulations anormales dans le commerce de certaines substances. Ici, indique-t-on, c’est l’un des hauts-lieux de la vente et de l’achat de produits chimiques d’usage courant, mais qui peuvent servir à confectionner des explosifs. «En plus, ici à Mokolo, on ne sait pas qui est qui», avance bruyamment un homme. Entre les mots, la question n’est plus de savoir «si» il y aurait une autre explosion prochainement, mais «où, et quel jour». Entre les commerçants d’ici, la peur s’est installée. Le sentiment de ne pas être en sécurité dans le marché semble avoir augmenté en quelques minutes. Le tout se nourrit de la permanente oscillation des commentaires entre deux temps de l’évènement: l’«avant» de l’explosion et son «après». Dans les discussions s’accumulent des détails qui font du propriétaire des lieux soit un miraculé, soit un malchanceux.

    En tout cas, cette autre explosion survenue dans la capitale constitue un autre vecteur d’émotions. L’on se souvient que le 2 juillet 2020 au soir, une bombe artisanale avait explosé au lieu-dit «Rondpoint Damase», dans le 3e arrondissement. Selon des sources policières, l’explosif, fait à partir d’une batterie de moto, d’une cocotte-minute et de clous, avait été placé au pied d’un poteau en fer doté d’une caméra de vidéosurveillance. En juin 2020, «deux engins explosifs improvisés» avaient déjà explosé à Yaoundé, selon une note interne de police (qui a fuité sur les réseaux sociaux), où il était demandé aux agents de multiplier les fouilles dans les taxis et chez des suspects. Au quartier Tsinga (Yaoundé II) le 31 juillet 2019, une friteuse avait explosé. Suite à cet incident, le capitaine de frégate, Serges Atonfack (chef de la division de communication au ministère délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense) avait signalé, dans un communiqué, qu’«une grenade encore goupillée a été retrouvée dans une buvette à proximité».

    Jean-René Meva’a Amougou