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Journal Intégration

Catégorie : PORTRAIT DÉCOUVERTE

  • Policiers, gendarmes et douaniers : ces acteurs qui plombent la libre circulation

    Policiers, gendarmes et douaniers : ces acteurs qui plombent la libre circulation

    Les étrangers de la sous-région, venus à la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale, dénoncent des pratiques illégales dans les contrôles routiers.

     

    «La libre circulation en zone Cemac n’est que de la pure théorie». Tel sont les propos de Catherine Issa Djimet, mécontente après son arrivée à Kyé-Ossi. La coordinatrice du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac) du Tchad s’indigne des tracasseries rencontrées pendant les contrôles de routine de la police, la gendarmerie et la douane camerounaises. La cheffe de délégation des femmes du Tchad n’est pas à son premier séjour au Cameroun. Depuis 2014, elle prend part aux activités de Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac), et elle a toujours rencontré les soucis sur le trajet routier Tchad – Cameroun. Pourtant tous ses papiers de voyage la délégation tchadienne (forte de 17 femmes) sont à jour : lettre d’invitation, lettre de mission, autorisation de sortie, visa, passeport, carte d’identité, carnet de santé, etc. «À tour de rôle, policiers, gendarmes et douaniers camerounais exigent d’autres frais supplémentaires… à payer sur place», raconte-t-elle. Mais, elle a foi que ce n’est pas une exigence des autorités camerounaises. «Quelques brebis galeuses veulent entacher les efforts mis en place pour l’effectivité de la libre-circulation par le Cameroun et les autres pays de la sous-région».

    Boubé Kabako est intrigué que «c’est au Cameroun qu’on rencontre les problèmes de libre-circulation». Voyageur attitré de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Nigérien déclare que: «nous connaissons la libre circulation chez nous dans la Cedeao. On exige pas de visas, et tu peux voyager avec la carte d’identité». Malgré la lettre d’invitation de la présidente du Refac, Danielle Nlate, l’ordre de mission des ministères du Commerce et de l’Artisanat du Niger, un visa multiple entrées valable pour six mois, le passeport et le carnet de vaccination, le naturopathe nigérien a «dû affronter les contrôleurs routiers qui voulaient autres exigences en dehors des papiers». Il pensait être paré pour circuler librement. La réalité sur le terrain indique qu’il y a encore des gens qui ne sont pas concernés par la libre circulation. «Il y a certains policiers et gendarmes camerounais qui ont tenté maintes fois de m’intimider», accuse Boubé Kabako. Mais, à certains postes de contrôle, on lui souhaitait la «bienvenue au pays après le contrôle de ces différentes pièces» et il continuait son voyage sans rien débourser. Face à ces agents «qui m’intimidaient pour que je donne quelques sous, je refusais de céder et en retour, je leur parlais de l’effectivité de la libre circulation».

    Améliorations
    Catherine Issa Djimet avoue que la dernière fois qu’elles ont subi ces tracasseries routières, elle et les autres femmes du Tchad avaient décidé de ne plus s’aventurier au Cameroun. Mais, grâce «aux plaidoyers que le Refac est en train de faire, il y a eu des améliorations». Selon elle, il faut une mobilisation sans relâches des gouvernements impliqués dans la libre-circulation. Elle invite des autres acteurs comme les forces de l’ordre et de sécurité à œuvrer davantage pour la circulation des biens et des personnes en toute quiétude. La coordinatrice du Refac du Tchad interpelle les femmes de la sous-région à se soutenir dans la bataille pour la libre-circulation. Boubé Kabako souhaite que «toute l’Afrique s’y mette pour la libre circulation, et les échanges en toute liberté». Le naturopathe nigérien, invite les Africains à se déplacer au-delà des frontières des sous-régions: «car, si nous avons tous nos papiers, il n’y a pas de soucis pour aller de pays en pays».

    Patrick Landry Amouguy, envoyé spécial à Kyé-Ossi

  • Développement de l’Afrique et commerce intra – africain  : À la foire des amazones de l’intégration sous – régionale

    Développement de l’Afrique et commerce intra – africain : À la foire des amazones de l’intégration sous – régionale

    Le 20 juillet dernier au tripoint Kyé-Ossi, Ebebiyin et Bitam, s’est tenue la cérémonie protocolaire de l’ouverture solennelle de la 14è édition de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac).

    Ouverture de la foire en images

    Les différents pays de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest sont à la 14è édition de la Fotrac depuis le 17 juillet 2023 à Kyé-Ossi, région du Sud du Cameroun – département de la Vallée du Ntem. Le 20 juillet dernier, c’était l’ouverture officielle de l’évènement organisé par le Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac). Pour sa présidente, Danielle Nlate, «la foire est une opportunité pour les femmes et les jeunes filles de booster le développement socio-économique de nos pays en Afrique centrale, et surtout de nouer les partenariats et de contribuer à la construction d’une paix durable au sein de l’Afrique centrale en particulier et en Afrique en général».
    A en croire le maire de Kyé-Ossi, l’événement organisé à la zone des trois frontières est «devenu au fil du temps une tradition». Quatorze ans après sa création, cette manifestation n’a cessé de prendre de l’ampleur pour devenir «une grande fête où nos visiteurs et invités venant des quatre coins de l’Afrique centrale et des autres pays d’Afrique font la promotion de leurs activités, de leurs produits, dans la paix et le vivre ensemble», renchérit-il.

    Le thème retenu pour cette nouvelle édition : «Poursuivre le processus d’intégration socio-économique avec la Zlecaf et la résilience face aux violences multiformes dues aux crises sécuritaires, sanitaires, alimentaires et les changements climatiques en Afrique». Selon Narcisse Dongar, la thématique est d’une importance capitale dans le contexte actuel et «nous devons travailler ensemble pour trouver des solutions durables. En tant que citoyen et résidant de cette sous-région, il nous incombe de nous engager activement pour préserver la paix et la sécurité». Le représentant du chef de Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) ajoute que: «ces éléments sont essentiels et il nous est difficile de pouvoir réaliser des progrès significatifs sans ces considérations».

    Dans la même veine, Miranda Brisil Metou entérine que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) permet d’échanger les marchandises à travers les frontières sans être soumis aux contraintes douanières et barrières tarifaires. Il est question de saisir les opportunités. Certes, les échanges transfrontaliers existent bel et bien avant les accords de 2018 à Kigali au Rwanda. Mais, «c’est un accord qui vient impulser une dynamique nouvelle à travers toute l’Afrique», précise le secrétaire général au ministère du Commerce du Cameroun. La Zlecaf est un instrument qui fait de l’Afrique la plus importante zone de libre-échange du monde avec une population de 1,2 milliards d’habitants qui va permettre de «réduire de manière significative les barrières tarifaires et non tarifaires qui entravent le développement du commerce intra africain et donner à l’Afrique l’occasion de s’intégrer de manière harmonieuse au sein du système commercial international», rassure-t-elle.

    L’ouverture officielle de la Fotrac 2023 était présidée par Miranda Brisil Metou, secrétaire général au ministère du Commerce du Cameroun, représentante du ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana, du maire de la ville de Kyé-Ossi, Jean Marie Zue Zue, et des autorités de la Guinée Équatoriale, à l’instar de Maria Teresa Avoro, représentante du ministre des Affaires sociales et de l’égalité de genre de la Guinée Équatoriale, y compris les autorités gabonaises.

    Olivier Mbessité, envoyé spécial à Kyé-Ossi

  • Changer l’avenir avec de nouvelles touches d’Orient

    Changer l’avenir avec de nouvelles touches d’Orient

    Le projet Laval New Touch(es) apporte un renouveau pour rendre la ville territoire et les entreprises régénératives. Si « La Val » rappelle aussi le nom des terres du Nouveau Monde acquises par un planteur Mayennais Mareen Duvall parti dans le Maryland, de nouvelles aventures invitent à remonter au temps de l’inauguration de Laval Mayenne Technopole et la signature d’une convention avec la technopole japonaise de Gifu pour se rapprocher du message universel d’Osaka prévu en 2025.

    A Taïwan, LaLaport est le nom d’un concept commercial né dans la baie de Tokyo et qui s’est exporté dans le reste de l’Asie. Symbole de nouvelles expériences d’art de vivre, de luxe et d’innovations, des comptoirs se sont développés à Taïwan, renouant avec le temps pionnier des échanges entrepris par le prince Kanin Kotohito en 1905 pour bâtir autour de la Sucrerie impériale de Taichung un pôle d’influence et de rayonnement ferroviaire et logistique pour mieux contrôler le nord et le sud de l’île. Comme un vaisseau d’une nouvelle Compagnie des marchands de Laval, Vitré et Saint-Malo vers les mers orientales, LA-VA-La peut-elle ouvrir un nouveau chapitre dans l’Asie de la New Nature Economy, renouant avec les aventures de François Pyrard, navigateur Lavallois qui vécut de 1578 à 1621 environ et qui fit le tour du monde ? « La » en chinois signifie aussi tirer ou pull en anglais.

    Fortement influencée par le développement d’une économie sucrière héritée de la période coloniale japonaise, l’île de Taïwan positionne aujourd’hui son futur dans la production de semi-conducteurs pour les énergies renouvelables. Si des passerelles scientifiques et techniques pourraient se développer avec des pôles universitaires et industriels Mayennais, le programme Erasmus for Young Entrepreneurs met la jeunesse européenne au défi de penser et d’agir également comme des bâtisseurs de ponts.

    Si Laval est reliée dans une relation de jumelage avec Modesto en Californie, l’entreprise régénérative prospère dans sa relation avec les talents, les transferts technologiques et les diasporas. En observant l’industrie des semi-conducteurs dans la Silicon Valley, le capital de connaissance se nourrit clairement du lien transpacifique entre Taïwan et la Californie.

    La région métropolitaine de Los Angeles-Long Beach-Santa Ana comptait une population taïwanaise de 83 294 personnes en 2008. À 24,3% de la population taïwanaise-américaine totale, la communauté taïwanaise du Grand Los Angeles représente la plus grande communauté taïwanaise aux États-Unis. Elle entretient un voisinage particulier avec Teherangeles ou Little Persia, nom d’un quartier cosmopolite de Los Angeles, dérivé de la combinaison de Téhéran , la capitale de l’ Iran , et de Los Angeles .

    Une communauté persane s’est développée à Westwood, Los Angeles, après la révolution islamique de 1979, qui a incité des milliers d’Iraniens à fuir vers les États-Unis. C’est un lieu de showbizz créatif, de développement des industries du cinéma et de rassemblement pour le grand nombre (les estimations vont de 500 000 à 600 000) d’Irano-Américains et de leurs descendants résidant dans la région métropolitaine de Los Angeles, qui est la plus grande population de ce type en dehors de l’Iran.

    Avec de nouvelles touches d’Orient, Laval New Touch(es) peut changer l’avenir et rayonner
    comme vitrine de l’entreprise régénérative a l’occasion de la prochaine Exposition universelle
    d’Osaka, en développant de nouvelles alliances avec l’Asie.

    Kevin Lognoné 

  • Introduction à la lecture de Marie Noël (1883-1967) – le regard iconographique de Marie-Françoise Jeanneau

    Introduction à la lecture de Marie Noël (1883-1967) – le regard iconographique de Marie-Françoise Jeanneau

    Une œuvre pour approfondir la connexion des deux femmes dans leur thébaïde de poésie, a été commandée à l’artiste-peintre Rafa Padilla M, originaire des hauteurs de Medellín (Colombie), par la Fondation culturelle Théophile Lognoné.

     

    Marie-Françoise Jeanneau (1927-2020) est l’auteur d’un passionnant ouvrage sur la poétesse Marie Noël, intitulé : De l’angoisse à la sérénité : un chemin de poésie. Et autres publications comme une étude Les Amazones de la Chouannerie et Le Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d’un Phare Éternel. Elle fut une fidèle adhérente ainsi qu’un membre actif des Amis de la Tour du Vent, association créée en 1987 pour perpétuer la démarche poétique de Théophile Briant, pendant presque 30 ans. Une thébaïde désigne un lieu sauvage, isolé et paisible, où l’on mène une vie retirée et calme. Un coin reculé d’Egypte servant de refuge dont Madame de Sévigné faisait référence dans ses correspondances, 26 janv 1674, éd. R. Duchêne, t. 1, p. 681: ce Port- Royal est une Thébaïde.

    Quelques références de thébaïde :
    Madame de Sévigné, Correspondance, 26 janv 1674, éd. R. Duchêne, t. 1, p. 681: ce Port-Royal est une Thébaïde.
    Déjà il rêvait à une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l’incessant déluge (Huysmans, À rebours, 1884, p.9).

    Faire oraison dans quelque thébaïde (Mauriac, Journal, 1950, p. 171).

    De Thébaïde, nom d’une région désertique du sud de l’Égypte où se réfugièrent, dans les premiers siècles du christianisme, un grand nombre de chrétiens pour fuir les persécutions et mener une vie ascétique. Empr. au lat.Thebais, -idis, dér. de Thebae « Thèbes, ville de Haute-Égypte » (gr. θ η ̃ β α ι). Fréq. abs. littér.: 64.

    Kevin LOGNONÉ

  • Entre Golfe de Guinée et Sanaga. Les moules perlières peuvent elle renouer avec l’âge d’or des monnaies coquillages ?

    Entre Golfe de Guinée et Sanaga. Les moules perlières peuvent elle renouer avec l’âge d’or des monnaies coquillages ?

    La moule perlière d’eau douce est une espèce qui vit dans le lit des rivières des massifs anciens de l’Europe de l’Ouest.

     

    Très sensible à la qualité de l’eau et des sédiments, c’est une excellente indicatrice de la qualité des cours d’eau. Qu’en est-il de la perliculture en Afrique ? Et quels formes ou nouveaux usages peut-elle offrir ? Homme persévérant et courageux, Tsunoda Ichizo a été le pionnier des relations entre le Cameroun et le Japon, à l’époque du Protectorat allemand. La vie du premier japonais à avoir séjourné au Cameroun laisse derrière une étude sur les rivières qui témoigne de la riche faune ichtyologique. Un encouragement à relancer la perliculture en Afrique ?

    Tsunoda Ichizo était un homme de conviction qui a toujours cherché à comprendre le monde et sa diversité culturelle. Ville natale de Tsunoda Ichizo, Hakoné, l’une des statues thermales les plus célèbres du Japon, est réputée pour ses vertus thérapeutiques. A proximité, se situe la métropole de Yokohama qui reçoit chaque année les Journées Economiques Camerounaises (JEC) et la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD), qui est une initiative lancée en 1993 par le gouvernement japonais pour promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement.
    A l’époque de Tsunoda Ichizo, les japonais sont envoyés dans les pays étrangers pour acquérir des connaissances. Grâce à la politique d’ouverture de l’empereur, la vie du jeune Tsunoda Ichizo va basculer et déclencher une

    rencontre avec le professeur Karl Albert Haberer. De nationalité autrichienne, ce dernier sera envoyé en Orient puis en Afrique pour mener des recherches sur les poissons d’eau douce et les crânes des gorilles, par l’Etat de Bavière en Allemagne. Tsunoda Ichizo et le professeur Karl Albert Haberer étudieront ensemble les rivières du Cameroun.
    Après bien des peines, la délégation arrive sur les côtes camerounaises. Le périple Tokyo-Kribi a sans doute duré trois mois. Pendant leur séjour au Cameroun, les deux explorateurs sont littéralement fascinés par cette faune multicolore dont le nombre d’espèces semble infini. Ils pataugent dans les rivières. Ils découvrent ici un écosystème nouveau et enrichissent ainsi leur connaissance comme jamais auparavant. Ses travaux sont déposés au Musée d’histoire naturelle de Vienne.

    L’étude de cette faune d’eau douce représentait à l’époque une entreprise révolutionnaire. La consommation du poisson d’eau douce représente aujourd’hui une part importante de l’alimentation des camerounais. Son apport en vitamines et son rapport qualité prix rendent bien des services à la classe pauvre de la société. Une chose est sûre : les deux explorateurs étaient en avance sur leur temps.

    Qu’est-il de la perliculture des forêts et rivières du Cameroun ? Est-elle une filière viable ? Des travaux mériteraient d’être approfondis avec les connaissances japonaises dans ce domaine. Et plusieurs largement avec d’autres cultures du monde.

    Par exemple, le Golfe persique est une région qui était un véritable carrefour de pêcheurs de perle. Le commerce de la perle était à ce point florissant qu’il permit alors à certains bijoutiers français, reconvertis dans l’immobilier, de transformer l’avenue des Champs-Elysées et certains de ses hôtels particuliers, pour en faire ce qu’ils sont encore aujourd’hui.

    Les perles d’eau douce ont connu une grande popularité grâce à leurs variétés de couleurs et de formes. Elle peuvent vivre jusqu’à cent ans et, parfois, leur coquille renferme une perle de nacre, appréciée des joailliers. On raconte ainsi que Marie de Médicis portait un jour, pour le baptême de son fils, une robe composée de 32 000 perles d’eau douce.
    Lors de son exil à Guernesey, Victor Hugo avait imaginé dans son œuvre : « les Travailleurs de la Mer » la figure d’un roi Auxcrinier de l’Océan, qui aurait trouvé le bonheur dans ses États ; la Constitution, dont il est l’auteur, refuse le droit d’entrée à l’or et à l’argent sans son autorisation : la seule monnaie ayant cours est le coquillage dont la mer est l’inépuisable coffre-fort.

    Pendant longtemps, le cauri a été un coquillage utilisé comme monnaie dans une grande partie de l’Afrique et de l’océan Indien. Le principal fournisseur en était les Maldives, qui conservent encore ce coquillage comme symbole sur tous ses billets de banque.

    Certains États africains (Bénin, Burkina Faso) utilisent encore les cauris en complément de leur monnaie. Ce coquillage a été choisi comme emblème de la banque malienne de développement.

     

  • Charbon de bois : la nouvelle coqueluche des cordons bleus

    Charbon de bois : la nouvelle coqueluche des cordons bleus

    Dans la capitale politique camerounaise, il a le vent en poupe en termes d’utilisation et constitue la médiane entre le gaz et le bois. La branche de la métallurgie en raffole également.

     

    Le bois de chauffage et le gaz à usage domestique, deux éléments très présents dans nos cuisines. Mais il existe actuellement un concurrent sérieux dans les ménages: le charbon issu du bois. Même si ce dernier a toujours existé et était beaucoup plus cantonné à la braise et la cuisson dans certains restaurants, aujourd’hui il est très convoité par les ménagères et les forgerons. Il est maintenant difficile de nos jours de marcher sans tomber sur un point de vente de charbon. Les commerçants de ce produit voient alors la demande exploser. «Depuis 5 ans, je me suis lancé dans la vente de charbon, et la demande est de plus en plus croissante», évoque Jean Amga, licencié en histoire et reconverti en vendeur de charbon au marché Mokolo, dans le deuxième arrondissement de la ville de Yaoundé. Les espaces de commercialisation de cet or noir sont également assaillis en dehors des marchés comme celui de Mvog-Mbi. Des quartiers nouveaux comme Odza, Nkoabang et Monti reçoivent également beaucoup de demandes pour l’implantation des dépôts.

    Cuisine
    Le choix de ce combustible repose sur le fait que son utilisation est trop pratique. Comme l’explique dame Ewolo, femme au foyer, «mes marmites sont toujours propres, la suie n’est pas présente. En cas de pénurie de gaz, c’est le meilleur choix», explique-t-elle. Autres avantages vanté cette fois-ci par madame Ndassi au quartier Coron: le charbon n’émet pas de la fumée comme le bois. On peut l’utiliser dans un espace commun sans que les voisins ne se plaignent. En plus, «il y a des mets qui se préparent uniquement sur le charbon. Un poisson braisé dans un four à gaz n’a pas un bon goût», renchérit-elle.

    Un autre atout du charbon: toutes les couches sociales l’utilisent. À Mvog-Mbi, père Bindzi, vendeur de charbon, dit voir des femmes nanties et celles ayant des revenus modestes acheter ce produit qui ne coûte que 500 FCFA le plastique. «Mais les dames riches achètent beaucoup plus les sacs de 20.000 FCFA pour les réceptions. Alors que les femmes aux revenus modestes peuvent l’utiliser dans les espaces réduits», précise le vieil homme. Il affirme que la production de charbon est plus bénéfique que la vente de bois. «L’énergie qu’on met pour fendre le bois est la même que celle qui consiste à produire le charbon. Même si le temps et la surveillance sont plus recommandés», ajoute C. Mbarga, producteur et vendeur de charbon à borne 10 Odza.

    Construction
    La forte demande est aussi liée à la menuiserie métallique. Les menuisiers utilisent le charbon pour modeler et donner la forme aux portes, fenêtres, portails et bien d’autres choses. «On ne peut pas forger le fer sans charbon. Le courant est juste là pour attiser les braises», déclare Donald, propriétaire d’un atelier de soudure. Il dit utiliser minimum 10 sacs de 50 kg le mois, soit 100.000 FCFA. «Cela dépend aussi des commandes», ajoute-t-il. À Nkoabang dans la Mefou-et-Afamba, Kamga, un propriétaire lui aussi d’une menuiserie, dit acheter le charbon à la source. «Au début, mes livraisons étaient toujours tardives à cause du manque de charbon, surtout en saison pluvieuse. Je vais maintenant dans les villages et je passe la commande. J’arrive jusqu’à Abong-Mbang».

    Attention
    M. Nkama, enseignant de chimie dans un collège de la place, tient à rappeler que le charbon est un combustible très polluants et un tueur très redoutable. «Il ne faut surtout pas l’utiliser dans des endroits fermés ou clos à cause de sa forte teneur en CO2», prévient-t-il. L’autre inconvénient et non des moindres est relevé par S.M. Justin Amougou, chef du village Nkolmeyang II par Nkolafamba. Cette autorité traditionnelle constate que le charbon contribue à la déforestation et crée des conflits dans les localités où il est exploité.

    André Gromyko Balla

  • Comment donner le goût de la lecture aux enfants : un journaliste émérite et une étudiante répondent

    Comment donner le goût de la lecture aux enfants : un journaliste émérite et une étudiante répondent

    Trucs et astuces d’Alain Belibi et de Marie Yolande Avouzoa.

     

    Faire ses devoirs, se concentrer, ouvrir un livre… Pour certains petits, rien de tout cela n’est évident. Alors, comment faire? En sa qualité de parrain de la deuxième édition des Journées du troc de livres tenues du 14 au 16 juillet dernier à Yaoundé Alain Belibi (ancien journaliste à la CRTV) donne des conseils aux parents pour aider leurs filles et leurs garçons à se poser et retrouver le plaisir de la lecture. «Je suis ce que je suis aujourd’hui grâce aux livres. Depuis ma prime enfance, je me suis frotté aux livres, et en tant qu’élève il était obligatoire pour nous de passer au moins deux fois par semaine à la bibliothèque du collège Saint Michel de Douala», explique-t-il. En dépit de l’influence de la websphère, Alain Belibi conseille aux jeunes de lire, car le livre est «un trésor inestimable. «On peut créer des plages de lecture à la maison, y associer des moments agréables. Les abonnements à des magazines peuvent aider à retrouver cette joie: recevoir, tous les mois ou toutes les semaines, son journal chez soi, à son nom, est un petit privilège qui fait de la lecture une fête! Et puis, même quand l’enfant devient autonome, on continue la lecture partagée. «C’est un plaisir qu’on découvre quand ils sont petits, mais qu’on abandonne dès qu’ils savent lire, regrette Maude Porte. Est-ce qu’on ne se prive pas d’un plaisir mutuel?» Lire ensemble un chapitre par soir, cela permet d’être plongé dans un imaginaire commun: c’est magique! Les bons lecteurs, on devrait les enfermer pour lire! On leur verserait un salaire et ils ne feraient que ça, sauver la littérature en la lisant!», confie Alain Belibi. La suite se dit sous forme d’une ode à la lecture. Du point de vue du journaliste émérite, «quand on lit, on tue le temps. Pas dans le sens “passer le temps”, ça c’est quand on lit en bâillant pour vaguement occuper un après-midi à la campagne, non, mais quand on fait une lecture sérieuse, une lecture où on est absorbé par le livre. Elle donne l’impression que le temps n’existe plus. Et voilà pourquoi les grands lecteurs ont le sentiment d’être toujours jeunes. Ils n’ont pas été usés de la même façon par un emploi du temps, c’est-à-dire un temps employé à autre chose qu’à obéir au sens commun. Chaque nouvelle lecture a été une plongée dans un bain frais, un moment où on a, pas tout à fait illusoirement, vaincu le temps. Le lecteur hors du temps …»

    Cité verte
    Sur le même sujet, Marie Yolande Avouzoa a sa petite idée. Selon la coordonnatrice du Centre de ressources documentaires de Yaoundé, «pour intéresser les jeunes, il faut leur donner culturellement envie, il faut construire des habitudes de lectures». Au cours d’un café-littéraire organisé à Yaoundé ce 12 juillet 2023, l’étudiante en lettres modernes française mise sur les parents pour intéresser les jeunes à la lecture. «Lire, c’est agréable. C’est la première chose que vous pouvez enseigner à votre enfant. Savoir lire est nécessaire au bon fonctionnement de la vie quotidienne. Il s’agit aussi d’une compétence essentielle à la réussite scolaire et qui est à la base de tout apprentissage. Les parents peuvent jouer un grand rôle pour motiver l’enfant dans ce domaine et l’aider à développer sa capacité de lecture».

     

    Olivier Mbessité et Bobo Ousmanou

  • Vente de gibier à Yaoundé : au marché noir des espèces protégées

    Vente de gibier à Yaoundé : au marché noir des espèces protégées

    Dans les dédales d’un commerce illicite en plein coeur de la capitale camerounaise.

    Les points de vente ont déjà une bonne réputation

    L’adresse est nichée dans le 4e arrondissement de la capitale, précisément au quartier Nkolndongo. L’on trouve dans cet endroit toutes sortes de gibiers, même les plus insoupçonnés. Ce marché est divisé en deux espaces, dont un à proximité de la station-service TotalEnergies et l’autre juste en face de celle-ci.

    Ce marché de «viandes de brousse» se déroule dans les cours, les vérandas, des arrières de maisons, des domiciles des particuliers et les bars. Ces espaces se louent à prix d’or. Pour ne placer qu’une petite table de 50 cm², il faut débourser 30.000 FCFA le mois. Bien plus, les caprices des bailleurs peuvent changer les règles quand bon leur semble, apprend-on auprès de nos sources. Le marché atypique s’auto- gère. Il ne reçoit les agents de la mairie que lors des prélèvements des taxes, témoigne papa John, l’un des bailleurs.

    Dans cet endroit où la promiscuité a fait son lit, il se déroule la vente de plusieurs types de gibiers, surtout des espèces protégées et interdites par le gouvernement camerounais. Notamment dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le braconnage et la criminalité faunique adoptée le 30 septembre 2020.

    Il est divisé en deux. Dans la partie située en face de la station-service, les gibiers commercialisés sont boucanés (secs ou fumés). Parmi les espèces les plus vendues, l’on compte: éléphant, chimpanzé, gorille, singe, biche, antilope, hippopotame et rhinocéros. Mais vous ne voyez pas le «produit». Il se trouve à l’intérieur des bars, des maisons et magasins. Ce gibier interdit ne se vend qu’avec des codes, «parce que les agents du ministère des Forêts arrachent souvent la marchandise». Le visiteur-client ne voit que des espèces non protégées, à l’instar des antilopes, des biches… Du côté de la station TotalEnergies, le gibier vendu est dit frais. Ici l’on commercialise des espèces comme les crocodiles, les singes, les antilopes, les biches, les varans et surtout des pangolins. Le process de vente est le même que celui d’en face.

    Approvisionnement
    Les chargeurs des agences de voyages sont les acteurs incontournables dans la livraison des gibiers. «Ils sont au cœur du processus de transmission. Sans eux, la viande n’arrive pas à Yaoundé», assure Hervé, un grand fournisseur. En fait, les conducteurs possèdent des astuces de chargement qui permettent de dissimuler la viande. Ils sont appelés dans leur jargon des «10», des «maitres du jeu» en fait. «Ils mettent la marchandise au milieu de la soute, en s’assurant que le gibier est bien emballé. Afin qu’aucune odeur ne soit détectée, un produit la dissimulant est posé par les précieux paquets, même les chiens renifleurs n’y voient que du feu.

    En ce qui concerne la marchandise dite fraîche, elle doit être bien congelée, surtout si la provenance est de plus de 200 km. La viande ne doit pas être avariée. Elle est emballée et à cela on ajoute les cartons pour que le gibier ne suinte pas», dévoile Hervé. Ce mercredi 12 juillet 2023, Mama Jeanne, très impatiente, est dans son comptoir situé juste à l’entrée du «secteur boucané». Yves, son livreur, en provenance de Gari Gombo dans la région de l’Est du Cameroun, devait être là depuis 14 heures. Rendu à 17 heures, il n’est toujours pas là. Vers 18h30, Yves prend langue avec sa cliente. «Tu connais bien le système, on a eu 15 contrôles, quand c’est compliqué, il faut payer les hommes en tenue», explique-t-il. Précision de taille: le paiement s’effectue sur place. «Au cas où la viande est saisie, je fais comment?» questionne la dame. Dame Ateba, propriétaire d’un restaurant, est non loin avec son gros sac contenant deux pangolins et une vipère. «C’est une commande d’un «deux zéro», des gens qui interdisent la vente», dit-elle.

    Autres produits
    Peaux de panthères, léopards ou de lions sont aussi vendues. Mais, c’est un autre cas de figure. Jean sort de Batouri à l’Est du pays et il veut vendre sa peau de panthère à 300.000 FCFA. Après s’être rendu à Douala où des propositions étaient très en-dessous de sa valeur (150.000 FCFA), il est obligé de confier le «produit» à un commerçant du marché moyennant un pourcentage de 10% sur la vente.

    André Gromyko Balla

  • La propriété intellectuelle : char des dieux du continent africain ?

    La propriété intellectuelle : char des dieux du continent africain ?

    Le « char des dieux » est une allégorie employée par le navigateur carthaginois Hannon lors de son périple sur les côtes occidentales de l’Afrique pour atteindre le mont Cameroun.

     

    Dans le golfe de Guinée, son exploration navale a peut-être atteint le sud de l’actuel Gabon, c’est-à-dire une latitude proche de l’Équateur. Dans ces contrées au-delà des Colonnes d’Hercule, il semblerait désormais que la Russie bascule. Miroir de l’innovation vers les Objectifs du développement durable (ODD), la propriété intellectuelle peut-elle offrir de nouvelles clés à travers un incubateur ODD-yssée ? Chaise à bascule des empires d’hier et de demain vers la paix du crépuscule ?

    Le développement de produits locaux et de chaînes de valeur intercontinentales a longtemps rythmé les ambitions Carthaginoises, laboratoire inter méditerranéen entre côtes africaines et européennes ou s’échangeaient notamment blé, huile d’olive, miel et bien d’autres richesses. Les échanges perdurent encore aujourd’hui entre la Tunisie et l’Italie avec l’huile d’olive et les dattes ou dans d’autres pays de coopération historique le long des anciennes routes commerciales de l’Empire romain (Libye et Ethiopie, berceau du café exporté à Venise).

    Demain, l’Afrique deviendra-t-elle un empire des produits forestiers non-ligneux ? L’aromathérapie des forêts, les senteurs, la pharmacopée forestière, les alternatives non-alcoolisées au vin de palme : thés, arômes… peuvent nourrir des échanges porteurs d’avenir. Les forêts sont porteuses de nombreux débouchés qui peuvent aussi être éco-responsables. Les besoins en miel en Europe sont importants et les forêts du Cameroun peuvent répondre à cette demande, en y valorisant la qualité de cette production locale. Sur les alternatives à l’huile de palme, Al Pican à Douala est une entreprise italienne de premier plan, dans la préparation de produits finis. Dans le golfe de Guinée, la filière cacao italienne est représentée par le géant Ferrero qui souhaite aussi développer de l’agriculture expérimentale. D’autres entreprises italiennes comme Palisco peuvent inspirer de nouvelles dynamiques partenariales, managériales et d’innovation susceptibles d’irriguer le « char des dieux » du continent africain.

    Entre innovation « en miniature » et opportunités grandeur nature, Yaoundé est le siège de l’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI). La seconde plus ancienne organisation panafricaine fondée en 1962, juste après Air Afrique, fêtait son soixantième en 2022. Une date anniversaire qui invite à explorer le champ des possibles en 2023. Tant avec l’imagination que pourrait prendre demain une capitale afro-futuriste de la « New Nature
    Economy » en explorant des enjeux d’innovation, de propriété intellectuelle, d’agriculture régénérative et de forêts connectés et comestibles grâce aux nouvelles technologies. Et peut-être l’ambition d’une alternative au modèle de Singapour africain au Rwanda ?

    Kevin LOGNONÉ

  • Un grain de Tchad UNI-VER-SEL pour connecter les esprits et créer le futur

    Un grain de Tchad UNI-VER-SEL pour connecter les esprits et créer le futur

    Et si la plus grande richesse du Tchad était un grain de sel ? Après l’Exposition internationale 2008 qui s’était tenue dans la ville espagnole de Saragosse sur le thème de l’eau et du développement durable, ce petit cristal symbole de vie a nourri l’imagination de l’Exposition internationale Yeosu 2012 en Corée du sud, baptisée « Diversité des ressources et activités durables ». Mais plus étonnant est le sort qui lui a été accordé à l’exposition universelle de Dubaï. Un fabuleux voyage pour inspirer le Tchad UNI-VER-SEL.

    L’exposition universelle de Dubaï a été l’occasion d’exposer l’édition originale de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Dans cette entreprise éditoriale inédite du XVIIIème siècle, les philosophes avaient déjà identifié l’importance du commerce du sel. Les outils des sauniers (exploitants du sel) figuraient dans les planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert en 1778. Ils y voyaient la résonance de savoir-faire ancestraux capables de côtoyer de l’innovation dernier cri. « Lumière, Lumières », le thème du pavillon français à Dubaï s’est voulu porteur d’un message en écho à une double référence aux innovations philosophiques mêlées des richesses de nos activités et richesses durables.

    Chaque exposition universelle se veut être une expérience exceptionnelle. Ses portes ne se renferment jamais pour continuer à connecter les esprits et construire le futur. C’est une boussole créative pour le Tchad, nourri par l’histoire des apports du sel au lac Tchad et l’étude de ses premiers explorateurs étonnés de la salinité de ses eaux.

    L’économie bleue fait toujours appel au sel dans les métiers d’art, la cosmétique, la pharmacopée, le travail des matières, les batteries électriques, ou encore le bien-être. Pendant longtemps, les sauniers, exploitants du sel étaient les paysans les plus riches de France. La gabelle n’était pas seulement un impôt sur le sel mais une ressource qui a financé des investissements gigantesques pendant les guerres de Richelieu et Mazarin comme la Sorbonne à Paris ou le Collège des Quatres Nations qui abrite aujourd’hui l’Institut de France.

    Entre science et nature, le sel peut retrouver une place de premier choix dans les investissements d’avenir du lac Tchad. Les sels des eaux du Lac Tchad proviennent d’une part des apports fluviaux du Chari, de l’El Beïd, de la Komadogou et du Yedseram, d’autre part des apports par les vents et les pluies. La pluie dissout et ramène au sol les poussières et les sels mis en suspension avant l’orage.

    Entre science et nature, le sel a été au coeur des travaux d’une scientifique oubliée au parcours très atypique par son rôle dans le développement de filières d’innovation circulaire. Lucie Randoin (1885- 1960) fut la première femme biologiste à l’Académie française de médecine à imaginer notre futur entre ressources naturelles et innovation locale.
    En s’appuyant sur l’histoire de découvreurs et de pionniers de l’économie bleue, ses travaux ont valorisé de nombreuses découvertes, en particulier pour valoriser le sel, le sable coquillier mais aussi des minéraux marins capables de renforcer le calcium de coquilles d’oeufs. Sans oublier le Plasma de Quinton. Attentive à l’innovation entrepreneuriale, elle a aussi entretenu des relations épistolaires avec plusieurs industriels dont Théophile Lognoné (1895-1974) lorsqu’il a fondé les industries Probiomer.

    Après le décès de Marie Curie en 1934, aucune femme n’est entrée à l’Académie française de médecine
    avant Lucie Randoin. Un siècle plus tard, la place des femmes dans les institutions médicales reste congrue. En quête d’opportunités, souhaitons qu’un Tchad UNI-VER-SEL représente demain un laboratoire d’idées pour connecter les esprits et créer le futur.

     

    Kevin LOGNONÉ

  • Kevin Lognoné, Breton en Erasmus entrepreneurial à Taïwan

    Kevin Lognoné, Breton en Erasmus entrepreneurial à Taïwan

    Premier Breton déployé en immersion à Taïwan, dans le cadre du programme Erasmus for Young Entrepreneurs, Kevin Lognoné est originaire de la cite corsaire de Saint-Malo.

     

    Sur le terrain, innovation, travers-détroit, international : nombreuses sont les aspirations qui l’ont poussé à venir découvrir l’identité créative et culturelle de Taïwan. Pour comprendre les communautés sinophones d’outre-mer, le globe-trotter précise qu’il faut apprendre à valoriser audacieusement la diversité dans la culture locale : laisser Taïwan sortir et laisser le monde entrer. Comme on entrerait soudainement au cœur d’un diamant où toutes les facettes en font converger la lumière. Un clin d’oeil aux eaux étroites de Julien Gracq dont le voyageur issu d’une 5eme génération de descendants d’orfèvres horlogers du pays du Mont-Saint-Michel aime s’inspirer dans son Erasmus entrepreneurial en Extrême-Orient.

    Ce programme européen désormais ouvert sur l’Asie se veut bâtisseur de ponts, en offrant un environnement d’apprentissage interculturel. Objectif : échanger des connaissances et des idées entrepreneuriales. Le territoire technopolitain Lannionnais tout comme le site de Stellantis à Chartres-de-Bretagne sont particulièrement affectés par les pénuries de semi-conducteurs. Sur place, Kevin Lognoné a découvert comment Taiwan est passée d’une économie agricole à un carrefour de haute technologie dans ce domaine. Après le choc pétrolier de 1973 le ministre de l’économie de Taïwan, Sun Yun-suan, a décidé de développer cette industrie avec l’aide de la diaspora taïwanaise travaillant aux Etats-Unis, pour donner naissance à la plus importante fonderie de semi-conducteurs.

    Fortement influencée par le développement d’une économie sucrière héritée de la période coloniale japonaise, l’île de Taïwan positionne aujourd’hui son futur dans la production de semi-conducteurs pour les énergies renouvelables. Si des passerelles scientifiques et techniques pourraient se développer avec des pôles universitaires et industriels bretons, le programme Erasmus for Young Entrepreneurs met la jeunesse européenne au défi de penser et d’agir également comme des bâtisseurs de ponts. Un pari qui pourrait inspirer d’autres continents à nouer de nouveaux jeux d’acteurs ? Face aux vents mauvais et rebondissements liés au ralentissement du marché intérieur continental chinois, le monde aura besoin de co-construire de nouveaux partenariats. En prévision de la prochaine Exposition universelle d’Osaka, japonais et taïwanais projettent d’imaginer un laboratoire afro-futuriste de la « santé-densité » où l’histoire et l’avenir de nouvelles vocations se rencontrent, avec la force d’une promesse.

    Des coopérations exemplaires ont pu être menées avec de nombreuses îles comme Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Haïti, et Saint-Vincent et les Grenadines mais aussi les Îles Marshall, Nauru, Palaos, Tuvalu. En 2004, Taïwan avait même financé un programme d’éradication du paludisme à Sao Tomé-et-Principe, jadis son allié historique dans le Golfe de Guinée.

    En matière de diplomatie d’influence, n’essayez pas de faire mieux que vos concurrents, essayez d’être différents. Vous trouverez toujours quelqu’un qui sera plus intelligent que vous, pas toujours quelqu’un qui aura autant d’imagination que vous.

  • New Nature Economy. Et si le Gabon s’inspirait de la recherche verte à Hong-Kong pour valoriser les déchets du bois ?

    New Nature Economy. Et si le Gabon s’inspirait de la recherche verte à Hong-Kong pour valoriser les déchets du bois ?

    Hong Kong produit 120 tonnes de lignine par jour à partir de bois mis au rebut – et les produits chimiques dérivés de ces déchets peuvent réduire l’utilisation de combustibles fossiles.

     

    Comme tout géologue peut vous le dire, les combustibles fossiles sont les restes de plantes et d’animaux disparus depuis longtemps, dont beaucoup sont antérieurs à la période du Jurassique. Cela soulève une question évidente : puisque nous jetons maintenant d’énormes quantités de déchets végétaux et animaux, ne pourrions-nous pas utiliser ces matériaux pour remplacer les combustibles fossiles comme sources d’énergie ainsi que des produits tels que les plastiques et les arômes ?

    Le Dr Jason Lam, professeur adjoint à la School of Energy and Environment de la City University de Hong Kong a conduit des travaux de recherche dans cette voie, portant sur l’application de l’électrocatalyse pour transformer des matières premières renouvelables, telles que la biomasse, en produits chimiques et en carburants.
    Opportunités vertes.

    La valorisation de la biomasse, également connue sous le nom de bioraffinerie, réduit les émissions de gaz à effet de serre d’origine fossile et évite l’enfouissement. Les déchets organiques des décharges produisent du gaz, qui est utilisé à Hong Kong, mais le bois est très difficile à dégrader dans une décharge en raison de sa teneur en lignine. La lignine est très résistante à la biodégradation.

    En plus de certaines opportunités de financement en cours, telles que le Fonds pour l’environnement et la conservation et le Fonds pour l’innovation et la technologie, Hong Kong a récemment créé le Green Tech Fund, qui se spécialise dans le soutien à la commercialisation des technologies de recherche. La Chine continentale est également très favorable au développement des technologies vertes, en mettant davantage l’accent sur les énergies renouvelables et le traitement des déchets.

    La manne des déchets de bois
    Les typhons sont un danger fréquent et inévitable à Hong Kong et créent parfois de grandes et littérales chutes de bois sous la forme d’arbres abattus.

    De nombreuses technologies de traitement des déchets de bois qui connaissent un succès industriel sont très matures et évolutives. De plus, contrairement aux déchets alimentaires, qui doivent être traités immédiatement, les déchets de bois ou de jardin peuvent être stockés pendant un certain temps pour faire face à toute augmentation soudaine. Hong Kong génère environ 120 tonnes de lignine par jour, ce qui est suffisant pour alimenter une usine de transformation.

    Trouver la saveur dans le luxe
    Il existe un intérêt émergent pour les produits haut de gamme. Par exemple, la vanilline – le composé chimique naturel reconnu comme l’arôme et le goût principaux de la vanille – a été généralement considérée comme le produit dérivé du bois le plus favorable (ou le plus savoureux). Une seule entreprise en Norvège a réussi à produire de la vanilline à partir de bois. Produire de la vanilline à partir de déchets de bois serait extrêmement attrayant pour la communauté locale de traitement des déchets de bois. À l’heure actuelle, la vanilline est synthétisée à partir de matières premières pétrolières.

    La vanilline dérivée du bois sera identique à la vanilline conventionnelle, mais son « certificat de naissance biosourcé » sera beaucoup plus attrayant pour remplir notre mission durable et atténuer les ressources fossiles.
    La vanilline biosourcée est très précieuse dans l’industrie actuelle des arômes. Les produits aromatiques sont essentiels à la production pharmaceutique, de matériaux et de biocarburants. En s’appuyant sur ces expériences, le Gabon pourrait lui aussi transformer les déchets de bois ou les déchets de jardin en certains produits chimiques prêts à l’emploi – c’est-à-dire des produits chimiques de remplacement – de la manière la plus économiquement viable et la plus respectueuse de l’environnement.

    Kevin LOGNONÉ

  • Le Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d’un Phare Éternel, vecteur d’un imaginaire commun avec l’Afrique ?

    Le Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d’un Phare Éternel, vecteur d’un imaginaire commun avec l’Afrique ?

    Et si Merlin, ce magicien énigmatique était africain ? Le Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d’un Phare Éternel et son étude approfondie par la femmes de lettres, Marie-Françoise Jeanneau invitent à réfléchir de nouveaux dialogues entre les littératures du monde et leurs imaginaires.

     

    Issue de deux cultures, parfois de deux ou plusieurs pays, la diaspora africaine sait intimement que les choses peuvent toujours être vues sous différents angles. Si l’on fait un pas de côté, on peut toujours regarder les choses autrement. On peut toujours changer le château qui dort debout et nous qui sommes ses rêves.
    Une lecture du Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d’un Phare Éternel invite à se pencher sur quelques extraits dont les réflexions philosophiques nourrissent toujours encore notre quête d’existence :

    « Nous sommes ici, me dit MERLIN, dans le cercle du passé, du présent et de l’avenir… Car, il faut que tu saches, ADRAGANTE, que les notions d’espace et de temps sont des béquilles pour nos intelligences mortelles, que le déroulement de notre vie n’est qu’un long mirage, dont nous comprendrons seulement le sens à l’instant de notre mort qui se confondra, dans un éclair unique, à celui de notre naissance… Ce sera comme si nous n’avions jamais été… Tâche de comprendre cela… La goutte de sperme dont tu es sorti et qui n’était elle-même qu’une étincelle de matière, sera l’équivalence exacte de ton cadavre, qui retournera dans l’impensable pour élaborer de nouvelles semences… Mais ton âme – la seule chose vraiment vivante et par conséquent éternelle, puisqu’elle n’a ni commencement, ni fin – sera provisoirement revêtue du fantôme que tu lui auras construit dans la lumière astrale… Ton apparence toujours saisissable, dans les prodigieux magasins de la mémoire, sera la résultante d’une part de ton destin d’autre part ta volonté agissant dans la plénitude de ton libre arbitre (…)

    Chacun de nous n’est rien. La personnalité n’est qu’un leurre… Il n’y a que l’oeuvre qui compte, et le flambeau qui repassera de mains en mains jusqu’à la fin du monde. » Théophile Briant

    Veilleur de songes intertemporels, Théophile Briant, a fait briller pendant vingt ans une flamme poétique d’une rare intensité à travers Le Goéland, « feuille de poésie et d’art ».

    Que cette feuille prenne son envol vers les milieux enseignants, les universitaires, les penseurs, les artistes, les écrivains et tous ceux qui en Afrique souhaiteraient de ce Testament de Merlin.

    Merlin l’Africain représenterait une sorte de phénix culturel, un horizon pour aller plus loin dans le cheminement entrepris par Marie-Françoise Jeanneau qui attachait tant à transmettre le goût de la poésie aux jeunes générations et dont le parcours mérite d’être rappelé.

    Marie-Françoise Jeanneau, née à Cholet en Anjou le 25 septembre 1927 et décédée le 22 octobre 2020 à Saint-Malo, fut une femme de lettres française. Enseignante en lettres à Saint-Malo et au campus de Ker Lann aux portes de Rennes, elle fut une fidèle adhérente ainsi qu’un membre actif des Amis de la Tour du Vent, association malouine créée en 1987 pour perpétuer la démarche poétique de Théophile Briant, pendant presque 30 ans. Elle a notamment fait partie du comité de rédaction de la revue Avel IX. Elle y proposa de nombreux articles et fut responsable pendant des années de la rubrique Passage en revues, comme En marge de l’île : Vendredi ou les Limbes du Pacifique (dans Avel IX, n° 7, 1994, éd. Association des Amis de la Tour du Vent). Elle a animé de nombreuses conférences (Milosz, Saint-Pol-Roux, Marie Noël). Elle est également l’auteur d’un passionnant ouvrage sur la poétesse Marie Noël, intitulé : De l’angoisse à la sérénité : un chemin de poésie et autres publications comme une étude Les
    Amazones de la Chouannerie et Le Testament de Merlin dans Théophile Briant (1891-1956) Veilleur d’un Phare Éternel.

    Que ces œuvres continuent à rayonner auprès de la jeunesse et des talents émergents.

    Kevin LOGNONÉ

  • François Ngoa Kodena : «Le paradigme Afrosofia est une des voies privilégiées de la renaissance panafricaine et mondiale»

    François Ngoa Kodena : «Le paradigme Afrosofia est une des voies privilégiées de la renaissance panafricaine et mondiale»

    Pensée universelle : la vérité tracée à la «Kodena»

    Plongée au cœur d’un essai rédigé par le Camerounais basé aux États-Unis.

    «Afrosofian Knowledge and Cheikh Anta Diop: Geo-Ethical and Political Implications». Attention, il faut s’accrocher parce que c’est très dense et peut être… intellectuellement épuisant. Mais de quoi s’agit-il vraiment, demanderiez-vous? De tout, sauf de la description d’un pique-nique. Rien à voir. Il ne s’agit pas non plus d’une formulation synthétique d’une série de commentaires extrapolés sur la base des travaux grands esprits. En tout cas, si l’on a connaissance de la pensée d’un certain Cheikh Anta Diop sur la civilisation africaine, il y a de quoi nourrir votre réflexion et peut-être, vous faire découvrir des questionnements inattendus. Dans «Afrosofian Knowledge and Cheikh Anta Diop: Geo-Ethical and Political Implications», cette magie opère sous la plume François Ngoa Kodena. Tout au long de l’ouvrage bâti sur 220 pages, le Camerounais ne fait pas mine de sous-entendre qu’il est en train de faire de la philosophie. Ce qu’il livre au lecteur, c’est une explication des origines africaines de la pensée philosophique universelle. Mû par une capacité intellectuelle de disséquer de manière quantique les arguments de Cheikh Anta Diop, l’auteur est là avec un livre qui, dans un jeu de variations où s’unissent récit et réflexion, histoire récente et ancienne, enrichit de nouvelles nuances sur un terrain où, depuis des siècles, l’Occident lève le poing, persuadé de détenir la vérité sur les origines de la philosophie. La question se pose alors de savoir sur quels registres se déploie la démarche de l’auteur.

    Dans la préface, Prof. Molefi Kete Asante apporte des réponses. «La méthodologie de Kodena est directe et transdisciplinaire; sa vision ontologique globale est curative et conciliante. Après avoir exposé un paradigme afrosofien-antadiopien, l’auteur entreprend un examen approfondi de l’épistémologie de Cheikh Anta Diop pour découvrir ses subtils fils sous-jacents reliant sofia à la loi cosmique kémétique du devenir appelée kheper», écrit-il. En ce sens, le livre, qui sort des éditions Lexington Books ce 14 juillet 2023, appelle un effort interprétatif très spécifique. Que dire? «Afrosofian Knowledge and Cheikh Anta Diop: Geo-Ethical and Political Implications» appelle une mathématique de l’esprit, mieux une gymnastique de l’esprit. Et avec le lecteur, l’ouvrage fonctionne ainsi. Tant le raisonnement savant, ainsi que le degré d’explicitation et de cohésion auquel Kodena a porté son intuition sont flagrants.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

    Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
    Je suis François Ngoa Kodena, philosophe afrikain-Kamerunais, enseignant et chercheur. Je suis docteur en géopolitique et éthique de l’Université Duquesne (Pittsburgh, Pennsylvanie, États-Unis). Je suis inventeur du paradigme épistémologique «Afrosofia»; mes recherches portent sur les études afrikologiques, les théologies noires, la géo-éthique et la politique. J’étudie les philosophies raciales et liées au genre; et je promeus la pensée corrective dans divers programmes éducatifs inclusifs dans le monde universitaire et au-delà, y compris les histoires du monde africain, politique, cultures et civilisations, littératures, genres musicaux et arts dans les mouvements renaissants panafricains. Je suis impliqué dans la résolution des conflits en tant que fara/prêtre catholique. Je défends le rôle clé des spiritualités comme le Beti Mvett dans la formation des mentalités démiurgiques et écologiques. Mes recherches s’étendent également aux relations afro-asiatiques, aux analyses géo-économiques, sociales et des politiques publiques, aux études stratégiques et de sécurité, à la gestion des ONG, aux modes de vie durables, à la paix durable et aux projets axés sur le leadership avec les jeunes dans des environnements transculturels. Ces questions de grande envergure constituent le biotope bouillonnant de mes conférences mondiales depuis près de deux décennies maintenant.

    Dans Afrosofian Knowledge and Cheikh Anta Diop: Geo-ethical and Political Implications, vous parlez de quoi exactement?
    Vous posez là une question cruciale, et je vous en remercie. Bien entendu, j’aurais aimé laisser ma voix livresque y répondre. L’ouvrage vous ouvre à l’intelligence de ma création épistémologique Afrosofia. Ce concept fondateur dans ma recherche soulève une question survolée voire étouffée par toute la tradition philosophique occidentale et au-delà. Qu’est-ce que la philosophie? La doxa pseudo-pensante grecque vous répond que c’est l’amour de la sagesse. Je pèse mes mots en le disant car, des étymologistes de la langue grecque comme Pierre Chantraine, par exemple, précisent que le mot ‘philosophia’ n’est pas grec. Son origine est inconnue. Platon ne dit pas autre chose: Pierre Chantraine, Dictionnaire Étymologique de la Langue Grecque (Paris: Librairie Klincksieck, 2009), p. 1162; Platon, Le Cratyle, 412b.

    La question se pose donc: d’où vient cet étrange terme de philosophia, si ce n’est de l’Afrique noire (Kemet/Nkama) où ont étudié les premiers Grecs dans l’antiquité tardive… Or, il se trouve que la science africaine ancienne est toujours et encore encodée dans nos langues maternelles. Il faut les étudier. Le philosophe qui a l’audace de la recherche doit s’efforcer de naviguer culturellement et linguistiquement de l’Afrique noire actuelle à celle pharaonique et vice-versa.

    Pour faire court, Afrosofia requiert du défrichage géo-éthique et politique entendu par l’Ekang/Beti du village comme sofia/safia. Mais il faut le courage de l’ascension, de l’élévation, et de l’illumination qu’articule l’épiphanie de l’auto-métamorphose par le processus So-fia, c’est-à-dire la venue par soi de la Lumière sociale (justice) qui surgit de la quête de l’excellence d’être de l’individu par son faire. Qui ignore le So ne peut donc percer le mystère de la sofia qui fait de toi, chère lectrice/cher lecteur, un soleil en puissance. Le paradigme Afrosofia devient alors une des voies privilégiées de la renaissance panafricaine et mondiale dans tous les domaines du savoir. J’invite les jeunes générations à s’en approprier et de travailler rapidement à illuminer leur être et faire, restaurant ainsi l’Afrique dans son rôle de lumière des nations mondiales.

    Que répondez-vous à ceux qui pensent que vous avez écrit pour produire une historiographie alternative de la philosophie ne s’inscrivant pas dans sa généalogie gréco-européenne, faisant ainsi écho aux problématiques décoloniales contemporaines?
    Au regard de ce qui précède, constatons simplement l’agnosticisme occidental sur la question philosophique. L’on ne saurait parler d’alternative face à une obscurité étymologique et les déambulations sémantiques qui habitent le champ philosophique occidental des deux derniers millénaires. Martin Heidegger s’en offusque d’ailleurs dès le premier paragraphe de Sein und Zeit en relevant que toute la tradition philosophique occidentale après Platon et Aristote s’est distinguée par l’oubli de la question de l’être. Une fois encore, j’invite les chercheur(e)s à étudier le So pour faire un parallèle avec l’ensoleillement de soi comme Science par excellence de l’être. Pas de so-leil, sun (anglais), Sonne (allemand), etc., sans So.

    Selon un humoriste, «la philosophie est l’abus d’une terminologie créée spécialement en vue de cet abus même». Votre livre ne tombe-t-il pas dans ce travers?
    L’humoriste est un thérapeute social. Il soigne par l’ensoleillement (inter)-personnel du rire. Il doit donc savoir «gonfler» les faits et parfois les peindre abusivement. Il est partiel de définir la philosophie comme une terminologie abusive de quoi que ce soit. La philosophie est à mon sens une sculpture de soi pour en faire un chef-d’œuvre comme parlerait Plotin. Par ailleurs, l’abus philosophique comme quête continuée d’excellence de nos potentialités ne saurait être un travers. Quel bel abus pour un(e) philosophe que de faire et devenir Maât, c’est-à-dire Bénédiction dans le monde tempétueux de notre temps.

    L’Africologie est au cœur d’un ensemble de circulations et de traductions qui installent l’Atlantique noire à l’intérieur de problématiques esthétiques, sociales, épistémiques, institutionnelles et politiques plus globales. Pour vous, c’est quoi l’Africologie?

    Merci pour cette importante question. Disons tout d’abord que tout est dans les mots et le sens que l’on y injecte. J’invite ainsi tout de suite mes lecteurs et potentiels critiques à s’inscrire dans une triade linguistique tissée de Beti, d’anglais, et du français. Pour l’auteur que je suis, les langues africaines sont capitales dans la sculpture des connaissances. Elles la façonnent et la fondent, cette sculpture. Notez avec moi que la sculptrice est une artiste. J’utilise à dessein ici un parler matriarcal africain.

    Dans ce sens, mon ombre sculptrice et créatrice Beti, outillée d’anglais et de français, produit du sens pour repenser et dilater davantage des concepts qui nous sembleraient familiers. C’est le cas du philosophème d’Afrikologie. Voilà comment je rends graphiquement ce terme, que je définis comme l’étude vitale des civilisations africaines dans une chronologie longue. Le «k,» dans mon écriture, masque toujours le «ka,» c’est-à-dire, le «pangolin,» le «double» vital, immortel, et divin qui somnole en chaque être humain, et qui se doit d’être (r)éveillé.

    C’est ici qu’intervient le plus grand polymathe panafricain du 20è siècle qui n’est autre que l’Africain-Sénégalais Cheikh Anta Diop. Chaque Africaine et Africain doit s’efforcer de lire ne serait-ce que ses ouvrages Nations Nègres et Culture (Paris: Présence Africaine, 1979) et Civilisation ou Barbarie (Paris: Présence Africaine, 1981). Ces ouvrages sont une historiographie sans complaisance des pérégrinations culturelles, philosophiques, scientifiques, et spirituelles/religieuses de l’Homo sapiens sapiens négro-africain sur terre.

    Interview réalisée par JRMA

  • Journée internationale de la lune : quelles ambitions taïwanaises en Afrique ?

    Journée internationale de la lune : quelles ambitions taïwanaises en Afrique ?

    La journée internationale de la lune est célébrée par les Nations Unies le 20 juillet.

     

    L’occasion de mesurer les ambitions chinoises continentales et formosanes en Afrique où les ambassades invitent la jeunesse africaine à dialoguer avec les Taikonautes en charge d’agrandir le « Palais Céleste », à savoir la station spatiale chinoise.
    Perlage, pharmacopée à faible impact, diamants alternatifs sans extraction forestière, low-tech, industries créatives et culturelles, transmission des savoirs…Nombreux sont les actifs immatériels à préserver pour atténuer les ressources fossiles et renforcer notre mission durable.

    Pendant des milliers d’années, les civilisations humaines se sont tournées vers le ciel pour comprendre l’origine et les mystères de la Lune, notre seul satellite naturel. Les observations au sol permises par l’invention des premiers télescopes ont ouvert un nouveau chapitre dans notre compréhension de notre compagnon céleste.
    La perliculture est fortement associée aux astres, et en particulier à la lune, dont les Nations Unies ont décidé que la Journée internationale de la Lune serait célébrée tous les ans le 20 juillet, date anniversaire du premier alunissage d’êtres humains sur le satellite terrestre dans le cadre de la Mission lunaire Apollo 11.

    Pourra-t-on un jour envisager des diamants alternatifs sans extraction forestière ? De plus en plus de consommateurs optent pour les pierres précieuses durables qui ne nécessitent aucune extraction et ressemblent aux diamants traditionnels. Les diamants de laboratoire commencent à briller avec plus d’intérêt et de ventes de la part de consommateurs soucieux de l’éthique.

    La demande est croissante en Orient malgré sa réputation de dépenses extravagantes. Les diamants sont des minéraux de carbone. Très rares, ils sont extraits de la kimberlite, une roche ultramafique qui se trouve dans les zones les plus anciennes de la croûte continentale. Les diamants de laboratoire ont une empreinte carbone beaucoup plus faible car ils sont conçus uniquement à partir de carbone, imitant le processus de création de diamants qui se déroule sous la terre, les rendant chimiquement, physiquement et visuellement identiques aux diamants naturels.
    Les ventes mondiales de bijoux en diamants de laboratoire s’élèvent à plus de 4 milliards de dollars. Pour le Moyen-Orient, le chiffre est de l’ordre de 50 millions de dollars, selon un récent forum.

    Si Taïwan a entretenu jusqu’en 2016 des relations diplomatiques avec l’ île de São Tomé et Príncipe, pourquoi ne pas imaginer un voyage des perles de Fort Zeelandia à Douala, dans le golfe de Guinée ?
    Le 1er juin 1844, la Revue des Deux Mondes évoquait dans ses colonnes les exploits de Surcouf jusqu’à Bassorah (actuel Irak). A l’époque, Biotopia sur la côte de Lumière n’existait pas. Pourtant, les corsaires s’étaient intéressés à des savoir-faire biosourcés. Ils avaient bien conscience de ce monde du littoral et de la forêt. Des innovations sont nées de cette chasse au trésor au coeur des forêts. Par exemple : la fabrication du coaltar, un goudron obtenu par distillation de la houille (brai). Souvent, le brai végétal était extrait d’écorces d’arbres. Utilisé pour imperméabiliser les bateaux, son application évitait au bois de pourrir prématurément.

    Surcouf sur la route des perles est un projet artistique qui entend explorer les origines corsaires de nombreuses innovations, y compris dans le savoir-faire horloger. Si les mécanismes horlogers étaient produits dans d’autres régions, ils étaient assemblés avec le bâti en bois, lui produit localement.

    Or, les avancées horlogères et la marine sont liées. L’apparition des premières horloges maritimes, qui conservaient la mesure du temps même sur un navire en mouvement fut une révolution. Elles permirent aux marins de se positionner en mer avec une très grande précision.

    Dans la mythologie chinoise, « Matsu », déesse de la mer protégeant les marins durant leurs traversées, est particulièrement révérée à Taïwan. La légende parle d’une petite fille sage appelée Lin Moniang qui vécut à l’époque du règne de l’empereur Song Taizu (960-975) et se jeta courageusement dans la mer. Le corps sans vie de la petite fille fut rejeté sur une île. Les larmes de son deuil nous invitent-ils a remonter le temps pour y voir le vaste océan comme un lac de perles ?

    Kevin LOGNONÉ

  • Industries créatives et culturelles. Surcouf sur la route des perles de Bassorah à Douala, du Golfe persique au Golfe de Guinée

    Industries créatives et culturelles. Surcouf sur la route des perles de Bassorah à Douala, du Golfe persique au Golfe de Guinée

    Et si le conte, la danse, la mode, le théâtre et la musique redonnaient vie aux exploits maritimes du corsaire Surcouf des vagues indisciplinées du Golfe persique aux alizés du Golfe de Guinée ?

     

    Inspiré par les aventures du Tigre des Sept Mers, Hervé Ngomé propose une nouvelle histoire initiatique et fantastique autour de la rue Surcouf de Douala, un voyage des perles entre Bassorah (actuel Irak) et le port de Douala, prochain Vancouver africain de l’agroforesterie et des richesses forestières et minérales du bassin du Congo.

    Entre mer et terroirs : économie circulaire et leviers d’innovation
    Perlage, pharmacopée à faible impact, diamants alternatifs sans extraction forestière, low-tech, industries créatives et culturelles, transmission des savoirs…Nombreux sont les actifs immatériels à préserver pour atténuer les ressources fossiles et renforcé notre mission durable.
    Pendant des milliers d’années, les civilisations humaines se sont tournées vers le ciel pour comprendre l’origine et les mystères de la Lune, notre seul satellite naturel. Les observations au sol permises par l’invention des premiers télescopes ont ouvert un nouveau chapitre dans notre compréhension de notre compagnon céleste.

    La perliculture est fortement associée aux astres, et en particulier à la lune, dont les Nations Unies ont décidé que la Journée internationale de la Lune devrait être signalée tous les ans le 20 juillet, date anniversaire du premier alunissage d’êtres humains sur le satellite terrestre dans le cadre de la Mission lunaire Apollo 11.

    Pourra-t-on un jour envisager des diamants alternatifs sans extraction forestière ? De plus en plus de consommateurs optent pour les pierres précieuses durables qui ne présentent aucune extraction et ressemblent aux diamants traditionnels. Les diamants de laboratoire commencent à briller avec plus d’intérêt et de ventes de la part de consommateurs soucieux de l’éthique.
    La demande est croissante en Orient malgré sa réputation de dépenses extravagantes. Les diamants sont des minéraux de carbone. Très rares, ce sont des extraits de la kimberlite, une roche ultramafique qui se trouve dans les zones les plus anciennes de la croûte continentale.
    Les diamants de laboratoire ont une empreinte carbone beaucoup plus faible car ils sont conçus uniquement à partir de carbone, imitant le processus de création de diamants qui se déroule sous la terre, les produisant chimiquement, physiquement et visuellement identiques aux diamants naturels.

    Les ventes mondiales de bijoux en diamants du laboratoire s’élèvent à plus de 4 milliards de dollars. Pour le Moyen-Orient, le chiffre est de l’ordre de 50 millions de dollars, selon un récent forum.

    Pourquoi un voyage des perles de Bassorah à Douala ?
    Le 1er juin 1844, la Revue des Deux Mondes évoquait dans ses colonnes les exploits de Surcouf jusqu’à Bassorah (actuel Irak). A l’époque, Biotopia sur la côte de Lumière n’existait pas. Pourtant, les corsaires s’étaient tenus à des savoir-faire biosourcés. Ils avaient bien conscience de ce monde du littoral et de la forêt. Des innovations sont nées de cette chasse au trésor au coeur des forêts. Par exemple : la fabrication du coaltar, un goudron obtenu par distillation de la houille (brai). Souvent, le brai végétal était extrait d’écorces d’arbres. Utilisé pour imperméabiliser les bateaux, son application évitait au bois de pourrir prématurément.
    Surcouf sur la route des perles de Bassorah à Douala est un projet artistique qui entend explorer les origines corsaires de nombreuses innovations, y compris dans le savoir-faire horloger. Si les mécanismes horlogers étaient produits dans d’autres régions, ils étaient assemblés avec le bâti en bois, lui produit localement.

    Ou, les avancées horlogères et la marine sont liées. L’apparition des premières horloges maritimes, qui conservaient la mesure du temps même sur un navire en mouvement fut une révolution. Elles permirent aux marins de se positionner en mer avec une très grande précision.
    Surcouf sur la route des perles de Bassorah à Douala porte l’ambition d’un projet artistique qui parmi ses objectifs de fabriquer une forme hybride, une expérimentation entre professionnels de divers corps de métiers de l’art. Il s’agit ici de cristalliser les différents regards esthétiques dans une forme expérimentale commune. Le projet a aussi pour objectif la vulgarisation de la littérature, des auteurs africains et européens, un autre objectif est de créer un spectacle fantastique.

    Fondée en décembre 2013, la compagnie et association culturelle, Art Feeling a pour objectifs : d’œuvrer pour la promotion de la danse de la musique percussion de la mode bref de l’art en général et camerounaise en particulier ; d’accompagner et encadrer les jeunes artistes en quête d’orientation, et cultiver l’esprit de solidarité. L’association est également un outil d’éducation, de formation artistique des jeunes dans un esprit d’ouverture et de création des spectacles ; elle se veut aussi un moyen d’intégration, d’épanouissement à la fois physique et moral de tous les membres. Art Feeling traduit ainsi les rythmes et coutumes de la vie ; puisque l’art vit et suit le temps. Art Feeling se comporte donc parmi ses membres des artistes en formation et des artistes professionnels.

    Kévin LOGNONE

  • Fustel de Coulanges. des odyssées africaines aux rives du Ponant : tout commence en Finistère ?

    Fustel de Coulanges. des odyssées africaines aux rives du Ponant : tout commence en Finistère ?

    L’ascendance Finistérienne de Fustel de Coulanges mérite donc qu’on s’y attarde pour mieux explorer la prospective entre les continents.

     

    Les Cahiers de l’Iroise ont conservé des éléments biographiques et généalogiques qui peuvent apporter des signaux pour anticiper l’avenir. Le 18 janvier 1719, Alexandre Lombard, curé de Saint-Sauveur, bénissait le mariage de Jean-Denis Fustel, garde-magasin des vivres de la Marine au port de Brest et Jeanne Surville, native de Saint-Malo. De ce mariage est issue d’une descendance nombreuse qui fut brestoise jusqu’au père du célèbre historien : Hypolite Jean Bertrand né à Brest le 9 Vendémiaire an IV, mort à Paris le 8 juin 1831.

    Jean Denis Fustel, ou de Fustel, descendant d’une ancienne famille de Citry sur les bords de la Marne, alliée aux Coulanges, ancêtres de la mère de Madame de Sévigné et aux Daguesseau, ancêtres du célèbre chancelier de France.

    Les Fustels brestois s’appellent de la Villehoux. Le nom de Coulanges fut repris par Hypolite Jean Bertrand Fustel qui l’avait reçu de son père, lui-même lointain héritier d’une branche collatérale.

    Le père de l’historien étant mort jeune, ses enfants ne purent savoir de quelle manière leur était parvenue cette addition à leur patronyme. La généalogie brestoise des Fustels s’étend donc sur plus d’un siècle. Elle se sépare en plusieurs branches qui se sont parties dans les Picaud, les Laporterie, les Huet, les Duchesnes, les Bergot, les Pellé, les Le Faou, familles connues à Brest au siècle dernier. On y trouve surtout des marins : le grand-père de l’historien, Denis Marie, était capitaine de vaisseau. Un Fustel a participé à la guerre de l’indépendance américaine ; un autre commandait un navire à la malheureuse tentative de débarquement en Irlande avec Hoche.
    Les Fustel habitèrent d’abord le quartier brestois de Recouvrance, puis vinrent s’installer dans celui des Sept-Saints. Une branche issue d’un oncle du grand-père de Fustel de Coulanges s’était fixée à Gouesnou. Le 26 juillet 1837, Denis Jacques Fustel, propriétaire à Gouesnou vendait à la ville de Brest une portion d’immeuble rue Charronnière (rue Monge) en vue de l’extension de l’école des Frères (depuis école publique de garçons).

    Une très courte notice sur cette famille, signée de Daniel Bertrand, a paru dans la nouvelle revue de Bretagne en 1947. La Revue Chercheurs et Curieux a publié dans un numéro de mai 1952 un assez long exposé signé Edmond Bondis. Monsieur Bondis, descendant du grand historien, a provoqué les recherches sur le plan brestois, ce qui a permis de constituer aux Archives municipales de Brest un important dossier sur Fustel de Coulanges et ses ancêtres.

    Siège de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), Yaoundé est décrit par certains prospectivistes comme le futur Tel Aviv de l’Afrique. Une vision de l’avenir qui fait sens avec l’histoire de Fustel de Coulanges qui porte le nom du lycée français de la capitale politique du Cameroun. Entre Harmattan et rives du Ponant, une rue Fustel de Coulanges dans la ville océane de Brest souffle aux vents du monde la mémoire du célèbre historien français, ancien directeur de l’École normale supérieure et titulaire de la première chaire d’histoire médiévale à la Sorbonne. Tout commence en Finistère ?

    Dans son œuvre La Cité antique, Fustel de Coulanges voit dans la religion et le culte des morts les fondations des institutions des sociétés anciennes. Issu d’une famille bretonne, Fustel de Coulanges possède d’une grande ascendance brestoise. Or, sa vision de Fustel de Coulanges présente un parallélisme étonnant entre mythologie antique voire celtique d’un côté, et cosmogonie africaine de l’autre. Dans ces deux univers, la place des morts et de la religion est cruciale car elle guide les règles d’héritage, de transmission. Demain, ce paradigme peut guider l’Afrique à mieux valoriser son patrimoine immatériel, la transformation de ses actifs du visible à l’invisible. Dans ses travaux, le médecin Antoine Lavoisier écrivait : « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ».

    Aucune entreprise ne peut prospérer dans un désert. Si la vision de Tel Aviv de l’Afrique entend explorer des enjeux d’innovation, d’agriculture régénérative et de forêts connectées et comestibles grâce aux nouvelles technologies, elle doit s’appuyer sur des éléments mémoriels et plus largement une toile historique. Fustel de Coulanges a nourrit une réflexion profonde du passage de témoin entre les civilisations, la transmission des savoir-faire et le croisement entre aventures humaines audacieuses. L’origine de l’abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre remontait à des reliques ramenées d’Égypte par des marins bretons. Le Finistère est un territoire breton de l’Arc Atlantique riche de ses chemins de mémoire avec l’Afrique.

     

  • L’exemple de la Mayenne pour développer Erasmus for Young Entrepreneurs en coopération avec Taïwan, abîme de science et de nouveaux horizons

    L’exemple de la Mayenne pour développer Erasmus for Young Entrepreneurs en coopération avec Taïwan, abîme de science et de nouveaux horizons

    En Mayenne, la Technopole de Laval a joué un rôle de pionnier pour développer le programme Erasmus for Young Entrepreneurs qui étend ses ailes avec Taïwan, Singapour et la Corée du Sud.
    Un tel pari trouve des rapprochements avec le sillage historique de Mayennais partis entreprendre des voyages ou explorations vers l’Asie, à commencer par François Pyrard, navigateur Lavallois qui a vécu de 1578 à 1621 environ et qui fit le tour du monde.

    Ce dernier a pensé à favoriser des réseaux de missionnaires ou marchands d’Outre-mer à devenir les meneurs d’aventures audacieuses comme par exemple la Compagnie des mers orientales créée par la compagnie de marchands des villes de Laval, Saint-Malo et Vitré en 1601.
    Aujourd’hui, Taïwan peut être perçu comme un tremplin vers le Japon et l’Extrême-Orient, à la confluence des cultures chinoise, japonaise, polynésienne et même européenne (avec les comptoirs historiques hollandais et espagnols).

    L’aventure technologique de la réalité virtuelle souligne combien la Mayenne peut continuer à développer sa bannière avec des pôles d’innovations en Asie, abîme de science et de nouveaux horizons pour réinventer d’autres aventures comme celle créée par François d’Aubert, ancien ministre de la recherche et ancien président de la Cité des sciences et de l’industrie à la Villette.
    Aussi, le programme Erasmus for Young Entrepreneurs a rencontré les jeunes européens au défi de penser et d’agir également comme des bâtisseurs de ponts. Avec quelle prospective ? Reconnaître les signaux de notre époque, ses défis et ses opportunités afin de prendre les meilleures décisions possibles dans l’intérêt de l’humanité.

    Rabelais faisait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique : « j’y veux un abîme de science », tandis que Montaigne préférait « une tête bien faite à une tête bien pleine ». Chacun peut apprécier les voyages et expériences de mobilité professionnelle à l’étranger forment avec les deux systèmes…

    Les archives municipales de Laval ont conservé les témoignages historiques de
    l’inauguration de Laval Mayenne Technopole et la signature d’une convention avec la technopole japonaise de Gifu pour le développement des passerelles avec des écosystèmes innovants en Asie.
    Aujourd’hui, faire revivre l’ancienne Fonderie Mayennaise et son passé de munitions avec le détroit de Taïwan pourrait paraître surprenant. Pourtant, les communautés sinophones d’Outre-mer se préoccupent d’une autre guerre : l’émergence de nouvelles industries de « Carbon killers ».
    Pour devenir plus respectueux du vivant, l’île de Taiwan se positionne sur son futur dans la production de semi-conducteurs pour les énergies renouvelables. Après le choc pétrolier de 1973, le ministre de l’économie de Taïwan, Sun Yun-suan, a décidé de développer cette industrie avec l’aide de la diaspora taïwanaise travaillant aux États-Unis, pour donner naissance à la plus importante fonderie de semi -conducteurs.

    Si la reconversion de l’ancienne Fonderie Mayennaise pourrait être inspiratrice des passerelles scientifiques et techniques, d’autres aventures de coopération sont possibles en particulier sur les traces de René-Antoine Ferchault de Réaumur avec le développement de systèmes d’autoproduction d’énergie, de nourriture, ou permaculture, des initiatives low-tech qui apportent des solutions simples pour un quotidien durable en pariant sur les nouvelles technologies.
    Au niveau mondial, les guerres du Yémen à l’Ukraine ont accéléré des tendances qui se dessinaient depuis quelques années maintenant. La mondialisation est en marche arrière. Le pouvoir mondial est en train de changer, et pas seulement à cause de la montée en puissance de la Chine continentale.

    Une période marquée par les idées et la prédominance occidentale semble toucher à sa fin. Le monde devient plus pluraliste. Nous sommes confrontés à une série de crises, allant de la guerre à l’insécurité énergétique et alimentaire, en passant par l’inflation, la dette et bien sûr le changement climatique. Et n’oublions pas la pandémie qui continue de se faire sentir.
    Cette image plutôt sombre du monde doit incarner un appel européen à l’action car aucune de ces tendances n’est irréversible !

    Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont des bâtisseurs de ponts.
    Des bâtisseurs de ponts comme les cohortes actuelles et les prochaines générations d’Erasmus for Young Entrepreneurs sont prêts à partir à la conquête du monde.

    Kévin LOGNONE

  • La France Équinoxiale : de Cancale à São Luís

    La France Équinoxiale : de Cancale à São Luís

    L’édit de Nantes (1598) signe la fin de la fracture des guerres de religion, après les massacres du siège de Sancerre (1572-1573) et de la Saint-Barthélemy (1572). Après le refus du méridien de Tordesillas (1594) qui partageait le monde entre les espagnols et les portugais, Henri IV reprend la politique de François 1er : rechercher de nouveaux territoires et voies maritimes pour fonder une France Antarctique.

    François 1er s’était tourné vers les Amériques avec l’explorateur Jacques Cartier (1534-1543) recherchant une route vers la Chine qui ouvrirait un passage vers le nord-ouest de galions chargés d’or et de diamants. Jacques Cartier avait cru avoir trouvé ces fameuses pierres précieuses dans l’embouchure du Saint-Laurent au Québec, sur le flanc du cap Diamant. Toutefois, lorsqu’il retourne en France, Pliny, le lapidaire de François 1er , lui affirme qu’il s’agit de quartz et de pyrite.
    Entre 1500 et 1600, des français de Dieppe et d’Honfleur avaient exploré les côtes brésiliennes et découvert les richesses de la nature comme le bois « pau-brésil ».

    Le Sieur de Villegaignon avait fait une tentative de colonisation entre 1555 et 1560, dans la baie de Rio de Janeiro.

    Un échec dû à des divisions religieuses, des extorsions et à l’avancée des portugais dans cette région.

    En 1594, Jacques Riffault, protestant, était parti de Dieppe, accompagné de Charles des Vaux de Touraine qui établira de bons contacts avec les indiens de la région du Maranhão, apprenant leur langue.

    Henri IV, suite aux récits de voyage des marins français, va s’intéresser avec l’Amérique du sud.
    En 1602, Henri IV nomme René Marie de Montbarrot, Lieutenant général de Guyane. Retenu par ses fonctions de gouverneur de Rennes, il confie à Daniel de la Touche de la Ravardière, devenu associé, la charge d’organiser le premier voyage qui aura lieu en 1604 vers les rives de São Luís.
    Né en 1570 à Berthegon (Poitou) dans une famille qui se rattache par son père à l’ancienne noblesse du Haut Poitou, Daniel de la Touche de la Ravardière est originaire par sa mère des Deux-Sèvres qui appartenaient à la religion réformée.

    Il s’engage très tôt dans la carrière des armes et navigue avec des responsabilités importantes. Il écrit en 1614 : « Il y a vingt ans que je commande des gens ».

    En 1590, La Ravardière combat avec Philippe Duplessix – Mornay, chef huguenot , contre les ligueurs catholiques et aidera Jacques et Gabriel de Montgomery dans des opérations militaires autour de Pontorson et du Mont-Saint-Michel.

    Il épouse en 1590, Charlotte de Montgomery, veuve de Christophe de Chateaubriand tué à la bataille de Jarnac en 1569. Elle lui procure les revenus de la seigneurie du Plessix-Bertrand (Saint-Coulomb) et les droits d’amarrage des vaisseaux au port de la Houle à Cancale.

    Après la destruction du Plessis-Bertrand par le duc de Mercoeur, chef des ligueurs, La Ravardière et son épouse s’installent dans un manoir de Cancale, où naitra leur fille Anne. Ils achètent le Château de Regnéville dans le Cotentin qu’ils quittent neuf ans après, pour habiter dans le Clos Poulet près de Saint-Malo.

    L’alliance de La Ravardière avec les Montgomery va lui assurer des appuis dans les familles les plus haut placées du pays. En 1602 : il est nommé « associé » du gouverneur de Rennes, René de Montbarrot, lieutenant général de Guyane, par Henri IV et chargé d’organiser une expédition vers la Guyane.

    En 1604, 1609 et en 1612, trois voyages partiront de Cancale pour découvrir les territoires entre l’Amazone et l’Orénoque et établir une colonie de peuplement à São Luís, capitale du Maranhão au Brésil.

    Kevin LOGNONÉ

  • Cheick Fantamady Kanté : nouveau directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la zone Cemac

    Cheick Fantamady Kanté : nouveau directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la zone Cemac

    Le Malien a été désigné le 1 er juin dernier. Il sera basé à Yaoundé.

     

     

    « La Banque mondiale a désigné le 1 er juin dernier M. Cheick Fantamady Kanté, directeur des opérations pour la zone Cemac comprenant le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, basée à Yaoundé » . C’est la quintessence d’un communiqué publié le 12 juin dernier à Yaoundé par l’institution de Bretton Woods. Le Malien aura dans le cadre de ses nouvelles missions, la charge de « diriger le dialogue autour des politiques de la Banque mondiale, ainsi que les engagements stratégiques avec le gouvernement, les principales parties concernées et les partenaires au développement ; et de soutenir et de développer le portefeuille de projets d’investissement et de travaux analytiques » .Le haut fonctionnaire international est par ailleurs appelé à « gérer le portefeuille actuel de projets et renforcer la collaboration avec l’IFC et la MIGA ; et enfin, à encourager et à motiver les équipes pays à rechercher des solutions innovantes pour les clients » , fait savoir le communiqué .

     

    Profil

    Son parcours a milité en faveur de sa nomination à ce poste prestigieux. « Cheick Kanté est en effet titulaire d’un Master, Business Administration (MBA) de l’Université d’Arizona aux États-Unis et d’un Diplôme de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, au Mali ». Avant d’être promu à cette haute fonction, son curriculum vitae indiquait déjà que « depuis Johannesburg en Afrique du Sud, M. Kanté a dirigé un programme régional de la Société Financière Internationale (SFI) du Groupe de la Banque mondiale qui finance et encadre les banques commerciales et établissements financiers africains, en vue d’accroître l’inclusion financière sur le continent ».

    Cheick Kanté possède ainsi une longue expérience du développement acquis à travers le monde, dont plus de vingt années passées au sein du Groupe de la Banque mondiale. « Il a récemment assumé les fonctions de chef des opérations pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée et le Togo où il a assuré la coordination d’un portefeuille de plus de 60 projets et programmes (soit environ 6 milliards de dollars US en engagements) dans différents domaines de développement ». Le communiqué de l’institution de Brettton Woods ajoute qu’« avant la Côte d’Ivoire, M. Kanté a été Représentant Résident de la Banque mondiale en Guinée de 2012-2016 et au Burkina Faso de 2016-2022 » .

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Tous contre la corruption: un problème mondial pour le développement

    Tous contre la corruption: un problème mondial pour le développement

    Tribune par Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et Mouhamadou Diagne, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Intégrité.

     

    Chaque jour, nous entendons parler de l’assaut des crises auxquelles le monde est confronté – du changement climatique aux conflits, en passant par l’inflation et la dette, et le rétablissement en cours d’une pandémie qui perdure. Ajoutons-y la perspective d’une croissance économique lente, et nos efforts pour relever ces défis semblent semés d’embûches. Pour les pays en développement, aux ressources souvent limitées mais très sollicitées, la confluence des crises sera particulièrement difficile à gérer.

    Mais pour réussir à relever les défis de notre époque, la corruption est le fléau que nous ne pouvons pas esquiver.

    La triste vérité est que la corruption persiste dans tous les pays, se manifestant sous de facettes multiples, depuis les dessous-de-table jusqu’au détournement à grande échelle des ressources publiques. Avec les progrès technologiques, elle devient de plus en plus un défi transnational sans respect des frontières, car l’argent circule désormais plus facilement à l’intérieur et à l’extérieur des pays, dissimulant des gains illicites.

    La corruption est un problème fondamental pour le développement.

    Elle nuit le plus aux pauvres et aux personnes vulnérables, augmente les coûts et nécessite l’accès aux services de base, et même de la justice. Elle exacerbe les inégalités et réduit les investissements privés au détriment des marchés, des opportunités d’emploi et des économies. La corruption compromet la réponse aux situations d’urgence, entraînant des souffrances inutiles, et la mort dans le pire des cas. Si elle n’est pas combattue, la corruption peut saper la confiance que les citoyens accordent à leurs dirigeants et à leurs institutions, accordant des tensions sociales et se manifestant dans certains contextes, le risque de fragilité, de conflit et de violence.

    Pour prévenir ces effets négatifs, nous devons faire face à la corruption par une action déterminée et délibérée. Pour le Groupe de la Banque mondiale, la lutte contre la corruption est une priorité absolue et un engagement de longue date dans notre travail opérationnel. Cet engagement se traduit par le soutien que nous apportons aux pays dans la mise en place d’institutions transparentes, inclusives et responsables, mais aussi par des initiatives qui vont au-delà des pays pour inclure les centres financiers, s’attaquer plus ouvertement aux politiques de corruption, et exploitent les nouvelles technologies pour comprendre, prévenir et traiter la corruption.

    En Afrique de l’Ouest et du Centre, l’une de nos priorités stratégiques consiste à mettre l’accent sur la bonne gouvernance, la responsabilité et la transparence pour réduire la corruption. Nous reconnaissons que la transparence dans les affaires publiques et la responsabilité des hauts fonctionnaires sont fondamentales pour la confiance des citoyens dans leur gouvernement et pour la fourniture de services publics efficaces. Travailler à la reconstruction et au renforcement de la confiance entre les citoyens et l’État, en particulier dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, soit la moitié des pays de cette région, est essentiel.

    Dans toute l’Afrique, le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à relever ces défis. Les investissements récents en République du Congo, au Ghana et au Maroc, par exemple, soutiendront les réformes de la gouvernance institutionnelle pour améliorer la performance et la transparence dans la prestation des services. Au Kenya, notre soutien doit permettre d’approfondir les réformes de la gestion fiscale pour une plus grande transparence des marchés publics.Le renforcement de l’engagement des citoyens et de l’État est essentiel : ainsi au Burkina Faso, un projet financé par la Banque mondiale a permis au gouvernement d’améliorer l’engagement des citoyens et la responsabilité du secteur public grâce à la mise au point d’un outil numérique permettant de suivre les performances des services municipaux.

    Notre engagement se traduit également par des mécanismes solides au sein de l’institution destinés à renforcer l’intégrité de nos opérations. Notre Vice-présidence indépendante chargée de l’intégrité (INT) s’emploie à détecter, dissuader et prévenir la fraude et la corruption impliquant nos financements.

    Au cours des deux dernières décennies, la Banque mondiale a sanctionné plus de 1 100 entreprises et individus, leur imposante souvent des interdictions qui les rendent inéligibles à participer aux projets et opérations que nous finançons. En outre, nous avons appliqué plus de 640 interdictions croisées avec d’autres banques multilatérales de développement, afin d’empêcher que la corruption n’entache les projets de développement partout dans le monde. Nous devons cependant rester vigilants face aux risques persistants de fraude et de corruption.

    Tirant parti de son rôle de rassembleur mondial, le Groupe de la Banque mondiale soutient les acteurs de la lutte contre la corruption à tous les niveaux et organise cette nouvelle édition de l’Alliance Internationale Contre la Corruption (ICHA), qui se tiendra à Abidjan , en Côte d’Ivoire, du 14 au 16 juin 2023.

    Le forum ICHA est l’occasion pour les praticiens engagés dans la lutte contre la corruption, ainsi que pour les décideurs politiques, les représentants du secteur privé et de la société civile, de partager leurs connaissances, leurs expériences et leurs idées pour lutter contre la la corruption.

    Pour la première fois depuis sa création en 2010, nous accueillons le forum ICHA dans un pays africain, ce qui reflète la réalité selon laquelle les impacts négatifs de la corruption peuvent être plus dévastateurs pour les pays en développement faisant face à des défis uniques et disposant de moins de ressources pour les récupérer. Nous sommes également conscients que nous devons nous appuyer sur les compétences et expertises en matière de lutte contre la corruption de ces mêmes pays.

    Ensemble, nous pouvons affirmer que notre action collective permettra de faire progresser la lutte contre la corruption, même en période de crise.

    Tribune publiée dans la Tribune Afrique, le 13 juin 2023

  • Économie: Anissa Yambé décode les codes du management

    Économie: Anissa Yambé décode les codes du management

    « Et si finalement tout n’était qu’une question de management ? » . C’est le titre de l’ouvrage de 153 pages qui vient de publier l’auteure aux éditions Proximité.

     

     

    Titulaire d’un master recherche en management et stratégie, Anissa Yambé porte différentes casquettes notamment, celles d’auteure, d’entrepreneure créative et de rédactrice web. Son entrée dans l’univers littéraire s’est faite assez naturellement et progressivement. Ses différentes lectures de livres à thématiques pratiques et d’articles ont été d’une grande influence dans son parcours littéraire. Elle aime les mots bien ordonnés, l’impact qu’ils peuvent aussi avoir sur un individu, ainsi que les émotions qu’ils peuvent créer en nous. C’est ainsi qu’en 2017, elle ressent le besoin de donner vie à ses mots inexprimés qui ne demandaient qu’à être mis en avant. À cet effet, elle n’arrête pas d’enchaîner ateliers d’écriture, concours d’écriture, rencontres, foires littéraires, etc. La même année, elle commence, non seulement à exercer en tant que rédactrice pour plusieurs Web Magazines, mais elle se lance aussi désormais dans l’écriture de son tout premier livre. D’ailleurs, c’est le livreFemmes Noires, Femmes de pouvoir de Avis A. Jones-Deweever qui va encore plus aiguiser ses appétits dans l’écriture. Elle cite volontiers un extrait dans l’introduction de l’ouvrage Et si finalement tout n’était qu’une question de gestion à partir de la 13 ème page.

     

    Guide

    « Ce titre nous interpelle sur la nécessité de prendre conscience du sérieux, de l’auto responsabilisation, de la structure et de l’organisation à faire preuve dans notre vie pour la construction d’un cadre qui nous épanouira. Le management se présente comme un guide qui nous permettra de progresser en tant que personne et ceci dans plusieurs aspects de notre vie. Dans notre contexte aussi changeant, qu’exigeant, il importe de disposer de référentiels solides pour savoir ce que nous voulons devenir, pour savoir ce que nous sommes capables d’offrir, pour atteindre nos objectifs et s’adapter aux contingences de notre environnement. , affirme l’auteure qui nourrit une ribambelle d’ambitions.

    L’écriture de cet ouvrage est née du désir de voir une amélioration dans la vie des populations, en misant sur la gestion comme base d’expérimentation. Et si finalement tout n’était qu’une question de gestion ? est donc le résultat d’un pari : celui de puiser dans les théories du management, les maillons nécessaires pour rendre la vie plus agréable.

    L’ouvrage pose le problème de la priorité du management : l’entreprise ou l’individu ?   Si manager, c’est savoir prendre les bonnes décisions qui permettent le bien-être de l’entreprise, si manager c’est planifier, organiser, diriger et contrôler une organisation afin qu’elle atteigne ses objectifs, il est clair que le management n’est pas qu’au final l’affaire de l’entreprise. Nos vies nous imposent au quotidien de prendre des décisions qui constituent des enjeux importants pour nous, notre avenir, notre entourage et notre bien-être. Savoir manager une entreprise est une bonne chose a choisi mais, savoir se manager est beaucoup mieux.

    Solution

    Les problèmes que peut résoudre ce livre sont multiples. Il propose des solutions à compréhension et usage assez aisées touchant les sphères d’ordre professionnel, affectif, relationnel que personnel. Pour citer quelques exemples, les questions relatives au choix du métier, au choix du conjoint, au choix de l’entourage y sont suggérées avec simplicité. « Au travers des 4 éléments qu’il propose notamment : la raison d’être, les valeurs, les comportements et les normes et la stratégie, j’ai pu déterminer avec la structure et l’aisance ce à quoi j’aspirais, mes aptitudes et mes différents domaines de compétences en tant qu’individu», nous dit l’auteure.

    Tout au long de l’ouvrage elle n’essaye surtout pas de dénaturer la définition originale du management. Elle reste la même notamment un ensemble de techniques et de connaissances mises au profit de l’entreprise pour une meilleure gestion, une meilleure organisation et une meilleure direction. Par contre, elle l’aborde sous un autre prisme. Dans ses différents développements, elle essaye de déconstruire de l’idée selon laquelle le management ne peut servir qu’à l’entreprise et être utilisé par une catégorie de personnes, et souhaite particulièrement que, le lecteur aille à l’encontre d’un management accessible, un management qui invite sans restriction à sa connaissance, un management au service de son plein accomplissement. Avec le management c’est possible. Possible de structurer sa vie, possible d’atteindre son plein potentiel,

    « Je vous réserve plein de surprises. Attendez-moi dans un tout autre genre, j’aime bien les défis et je ne compte surtout pas me réduire. La promesse que je peux tenir est celle d’aborder des thématiques riches de sens qui peuvent améliorer et impacter la vie de plus d’un. Pour être au courant de mon actualité et celui du livre en particulier, je vous invite à vous abonner à ma page officielle ANISSA YAMBE».

    Landry NDZANGA

  • Artisanat : Maroua aux couleurs de l’African Economic Market (AEM)

    Artisanat : Maroua aux couleurs de l’African Economic Market (AEM)

    Clichés d’une première édition censée remettre le savoir-faire sahélien en vitrine.

    Une vue des stands

    Stade Lamido Yaya Dairou sis au quartier Domayo (Maroua 1er), le soleil tape. Plus forte que les embruns, une odeur de sciure se fait sentir ici ce 29 mai 2023. C’est tout l’inverse des grands «shopping mall» à l’occidentale. D’où peut-être le choix du thème affiché en capitales à l’entrée : « le made in Africa : quels défis à l’ère des temps modernes » ? Ici, il n’y a pas de grandes enseignes de vêtement mondialement connues, ni de marques de joaillerie luxueuses ou encore de maroquinerie en vogue. Ici, c’est de la mode à la cosmétique en passant par l’alimentation. Ce sont des tissus wax, des colliers de perles, des bijoux faits d’argent ou d’or, des chaussures et sacs en cuir, des peintures sous verre, des livres reliés à la main, des objets de décoration, des gadgets traditionnels…

    L’acuité du regard, l’intelligence des mains, le goût du travail abouti aujourd’hui, l’artisanat retrouvé ses lettres de noblesse, séduit et fait découvrir les charmes de ces métiers manuels où la créativité s’épanouit, mais où il faut, avant tout, apprendre à connaître et aimer le matériau. Il faut signaler la simplicité avec laquelle s’organisent les échanges et les rencontres. Avant d’acheter un article, ils peuvent suivre le processus de fabrication, de l’artiste aux finisseurs (ponceurs, ciseleurs, limeurs). Un spectacle unique où le client prend conscience du travail minutieux réalisé avant que le produit fini ne soit exposé en boutique. Accueillants et envieux de transmettre leurs connaissances, les artisans locaux proposent souvent d’entrer dans leur boutique, heureux de montrer le résultat de leur labeur.

    Belle occasion
    « Toit cela, c’est la première édition de l’AEM ici à Maroua. Elle se veut un grand symbole de la culture de l’art sur le continent africain », vantée d’emblée Jean-François Bikoy. Pour le promoteur de l’AEM, « c’est un hymne à la gloire de l’artisanat, un hymne facilité par la production locale de biens et une diversité opposée aux logiques marchandes lieux d’ailleurs. Dès lors, renchérit Shérif Mahamat (commissaire du site), « AEM, voilà un salon multisectoriel des innovations et des foires expositions/ventes ouvertes au monde. Il vise à créer un pont entre la culture et l’économie à travers l’artisanat d’art et la créativité et consiste à créer un marché à travers l’organisation d’une exposition-vente,

    À en croire Shérif Mahamat, les superlatifs se superposent depuis le début de la crise sécuritaire récupérée par Boko Hram pour qualifier l’ampleur de ses répercussions sur l’activité artisanale. «Cette première édition de l’AEM marque le retour de l’espoir pour les millions d’artisans de toute la zone sahélienne qui n’ont que trop souffert des dures conditions imposées par la crise sécuritaire dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, exacerbée par la crise sanitaire mondiale, due à la Covid-19. D’où l’occasion de montrer la capacité de résistance et de résilience des artisans des pays représentés, dit-il. « Et parce que la ville de Maroua s’évoque tel un signifiant pour l’imaginaire artisanal en Afrique centrale, nous avons voulu montrer qu’ils étaient de bons et vivants repères pour révéler les particularités de la sous-région. C’est une occasion pour nous de réaffirmer qu’il existe une économie créative et qu’il est possible de créer des exploits et de répondre aux besoins de la jeunesse par le truchement de cette économie. L’économie créative en tant que mouvement de transformation qui allie connaissance et créativité est une source de création de valeur et joue un rôle important dans le développement d’un pays», atteste Jean-François Bikoy.

    Réflexion
    Du 25 mai au 3 juin 2023, à Maroua l’imagination et la créativité d’environs 400 artisans et créateurs venus de plusieurs pays (Cameroun Sénégal, Nigéria, Tchad, Maroc, Côte d’Ivoire, Guinée Équatoriale, Burkina Faso, Bénin, Niger) se sont cotoyées. Abraham Ninko, le président du Comité d’organisation, révèle la base du concept : « l’Afrique présente un marché attractif et expansif pour les investisseurs à la recherche de nouvelles opportunités d’affaires. Elle doit travailler à s’intégrer davantage, à éliminer les barrières au commerce international et à pousser à la mise en place d’un système de paiements transfrontaliers plus sûr, fiable et efficace, qui approfondira l’inclusion financière et favorisera la croissance sur le continent. Lors de l’ouverture du Dialogue du secteur privé sur la zone de libre-échange continental africain (AfCFTA) à Nairobi, il a été établi que l’Afrique est un continent en croissance rapide et de plus en plus compétitif ; qui doit exploiter la promesse d’un commerce plus libre qui l’aidera à réduire la pauvreté et à renforcer les industries manufacturières, mais également son artisanat ».

    À l’heure, actuelle dans le public autant que dans les milieux professionnels, les avis sont très partagés sur la question de savoir si l’artisanat sahélien, tel qu’il est compris et pratiqué aujourd’hui, répond aux exigences matérielles, ainsi qu’aux aspirations esthétiques modernes. À Maroua, on en a évoqué.

    Sans trancher cette question avant de l’avoir examinée à fond, on peut affirmer cependant qu’en toute évidence, cet artisanat est, à l’époque présente, en complet désaccord avec l’esprit scientifique qui domine tout aujourd’hui et devrait arriver les artisans africains à rechercher des solutions franches et nettes pour les problèmes nouveaux.

    Jean-René Meva’a Amougou, envoyé spécial

     

    Oumrah Mati (artisan marocaine)

    «Chacun transmet sa créativité»

    Nous venons de Marrakech, une ville très ancrée dans la tradition. Chacun transmet sa créativité à la génération suivante et ceux qui l’apprennent l’utilisent pour créer de véritables industries culturelles. Nous les artisans de Marrakech ne sommes pas seulement les conservateurs de la tradition, mais des gens qui cherchent à enrichir leur patrimoine culturel et à s’adapter aux exigences de la société contemporaine. En effet, l’artisanat de Marrakech est très riche et vivant. Le bois, le métal, le cuivre, la laine, la pierre et l’argile sont utilisés depuis plusieurs siècles. Adaptée à la vie moderne, la production artisanale de Marrakech, tout comme ses traditions, offre une large gamme de produits allant de l’art du filigrane aux plus simples ustensiles du quotidien. Ici à Maroua, toute une palette d’artisanat marocain est à votre disposition, y compris des tapis qui sont sous les feux de la rampe dans les médinas. Des motifs originaux et complexes.

    Fati Djeng (aerisan sénégalais)

    «Devenir artisan ne s’improvise pas»

    Vous souhaitez repartir avec des bijoux originaux faits à la main? Le stand du Sénégal regorgent de somptueux bijoux en argent, en or fabriqués par des artisans. Pour nous à cet AEM, nous sommes venus montrer que le Sénégal dispose d’une production d’objets artisanaux au style distinctif. Nous voulons aussi passer le message suivant: Il ne suffit pas d’être passionné ou habile de ses mains, devenir artisan ne s’improvise pas. Plus qu’une création plus moderne, les consommateurs recherchent une nouvelle relation au précieux: dans ces ateliers, le bijou devient une pièce unique, conçue par le créateur en fonction des attentes de son client.

    Propos recueillis par JRMA

  • Marché Acacia de Yaoundé: l’alerte au choléra levée

    Marché Acacia de Yaoundé: l’alerte au choléra levée

    Les commerçants du marché Acacia (Yaoundé 6) ont repris les activités le 20 mai dernier. La situation est déjà revenue à la normale. Après la découverte de nombreux cas de choléra et la fermeture de cet espace marchand suivi la semaine dernière d’une vaste campagne de désinfection et de sensibilisation.

     

    La panique est désormais un lointain souvenir. Les commerçants vaquent à leurs occupations. Sur le site, les mesures d’hygiène sont respectées. Les fruits, mangues, tomates, plantains, légumes et autres denrées alimentaires ne sont pas vendues à même le sol. Chaque commerçant fait des efforts de poser les aliments sur des comptoirs propres. Le message du maire de cet arrondissement Yoki Onana est passé. «La loi est dure, mais elle reste la loi et à un moment donné, il faut sévir. Il faut souligner que le marché acacia appartient d’abord aux autorités, puis à une masse de populations. Ainsi, pour mieux vivre dans cet espace, il faut exécuter les mesures barrières pour endiguer le vibrion cholérique», fait savoir Roger Ninzega, président du marché Acacia. Ce n’était pas facile au début, «mais chacun à son niveau a pris sur lui de faire valoir la rigueur qui est d’éradiquer l’épidémie de choléra dans cet espace marchand», rassure-t-il. Les marchés de la ville de Yaoundé sont englués dans des tas d’immondices. Les commerçantes exposent leurs marchandises près des ordures, mais ici au marché Acacia «nous avons décidé de faire la propreté au quotidien. Ceci avec l’appui des autorités et avant la survenue du choléra. Nous avons le devoir de garder ce marché propre, car à tout moment, le maire peut faire une descente inopinée pour vérifier et contrôler les comportements des commerçants», fait encore savoir Roger Ninzeca.

    Dans la même veine, dans la lutte contre l’insalubrité au marché, «nous avons évité les bacs à ordures au sein du marché. Chacun met ses ordures sous son comptoir et le soir avant de partir, il prend la peine d’aller verser dans un bac à ordure de la place», souligne-t-il. L’ensemble des mesures prises permettent de dire que «l’épidémie de choléra est un passé lointain, parce que depuis le 19 mai 2023 avec le passage du maire et le service d’hygiène, aucun cas n’a plus été signalé. Au contraire, nous avons ce retour massif des commerçantes qui étaient hospitalisées. Depuis la réouverture du marché, nous les accueillons avec beaucoup d’acclamations», se réjouit le président du marché Acacia.

    Olivier Mbéssité

  • Hydrogène : liberté, fraternité et haute efficacité ?

    Hydrogène : liberté, fraternité et haute efficacité ?

    L’énergie hydrogène suscite de grandes attentes dans l’objectif d’aller vers le zéro émission nette. Appelons-la : la « liberté » d’émission de carbone. Remarque : l’hydrogène lui-même est une source d’énergie sans carbone, mais le processus de production d’hydrogène peut impliquer des émissions de carbone, qui seront détaillées plus tard.

     

    L’hydrogène peut être produit à partir « d’hydrocarbures » (y compris le gaz naturel, le pétrole, le charbon et les biocombustibles) ou « d’eau ». Les hydrocarbures et l’eau sont partout, contrairement aux énergies fossiles qui doivent être importées par certains pays producteurs. Les pays et les régions peuvent accroître leur maîtrise de l’énergie. Appelons-la : « fraternité ».
    En poids, l’hydrogène à le contenu énergétique le plus élevé de tous les carburants courants. La densité énergétique par unité de poids de l’hydrogène est environ trois fois celle du diesel et du GNL (environ 120 MJ/kg). C’est pourquoi l’énergie hydrogène peut-être utilisée comme source de carburant pour les lancements de fusées. Appelons-la : « haute efficacité ».

    Cela a l’air parfait, non ? Il semble avoir tous les avantages en un, « liberté », « fraternité », et « haute efficacité ». Parlons donc de la façon d’obtenir de l’hydrogène !

    Parce que l’hydrogène est très léger, une grande partie est dissipée dans l’espace extra-atmosphérique. A titre de comparaison, l’oxygène que nous respirons représente 20% de l’atmosphère, ce qui est beaucoup plus que l’hydrogène, 4000 fois la teneur en hydrogène.
    Puisqu’il y a très peu d’hydrogène dans l’atmosphère et que l’hydrogène est une source d’énergie importante pour la prochaine génération, nous devons trouver un moyen de le produire. Étant donné que la production d’hydrogène implique des politiques sectorielles et nationales,
    Fait intéressant, afin de les distinguer, les gens utilisent différentes couleurs d’hydrogène pour les appeler.

    Ces codes sont : Vert, Bleu, Gris, Marron (ou Noir), Turquoise, Violet, Rose, Rouge
    et Blanc.

    ● L’hydrogène vert est produit par un processus d’électrolyse de l’eau utilisant l’électricité renouvelable. On l’appelle vert car il n’y a pas d’émissions de dioxyde de carbone pendant le processus de production. L’électrolyse de l’eau est le processus d’utilisation de l’électricité pour séparer l’eau en hydrogène et en oxygène.

    ● L’hydrogène bleu provient des combustibles fossiles plus le CCUS (captage, utilisation et stockage du carbone). Comme aucun dioxyde de carbone n’est émis, le processus de production 

    ● L’hydrogène gris est produit à partir de combustibles fossiles, généralement à l’aide du procédé de reformage du méthane à la vapeur (SMR). Au cours de ce processus, le dioxyde de carbone est produit et éventuellement rejeté dans l’atmosphère.

    ● L’hydrogène brun est produit à partir du charbon. Le brun ou le noir fait référence au charbon de lignite (brun) ou au charbon bitumineux (noir). La gazéification du charbon est une méthode utilisée pour produire de l’hydrogène. Cependant, il s’agit d’un processus très polluant, avec du dioxyde de carbone et du monoxyde de carbone produits comme sous-produits et rejetés dans l’atmosphère.

    ● L’hydrogène turquoise peut être extrait par pyrolyse du méthane en utilisant la décomposition thermique du méthane. Le processus, bien qu’expérimental, élimine le carbone sous forme solide plutôt que le dioxyde de carbone gazeux.

    ● L’hydrogène violet est produit par la décomposition chimique, thermique et électrolytique combinée de l’eau en utilisant l’énergie nucléaire et l’énergie thermique.

    ● L’hydrogène rose est produit par électrolyse de l’eau à partir de l’électricité d’une centrale nucléaire.

    ● L’hydrogène rouge est produit par décomposition catalytique à haute température de l’eau en utilisant l’énergie thermique nucléaire comme source d’énergie.

     

    Kévin LOGNONE

  • Hydrogène : une énergie « fraternité » ?

    Hydrogène : une énergie « fraternité » ?

    Nous savons tous que la vie humaine est indissociable de l’énergie. Luminosité, chaleur, rapidité, commodité et connexion avec les informations mondiales, toutes les routines quotidiennes auxquelles les gens sont habitués, nécessitent toutes un grand nombre de réseaux d’énergie pour les soutenir.

    Au cours des 100 dernières années, les combustibles fossiles ont été l’épine dorsale du réseau énergétique. Une chaîne industrielle complète et immense s’est formée dans le monde entier, de l’exploration et de l’exploitation des champs pétrolifères en amont au raffinage, au transport, au stockage et à la distribution en aval, permettant au monde de profiter de la commodité et de l’énergie bon marché.

    Cependant, dans le contexte du changement climatique, la chose la plus importante pour que le monde réduise les émissions de dioxyde de carbone est la transition énergétique. Mais où va la transformation ?
    Au cours du siècle dernier, les combustibles fossiles (y compris le pétrole/gaz naturel/charbon) ont été largement utilisés dans diverses catégories, de l’électricité aux transports, en passant par l’industrie, le chauffage domestique, etc. Si vous n’utilisez pas de combustibles fossiles, que devons-nous utiliser ? Il s’agit de questions très vastes, complexes et difficiles.

    En matière d’électricité, le passage du thermique aux énergies renouvelables est une tendance lourde, mais comment surmonter la variabilité induite par les énergies renouvelables ?
    Du point de vue des transports, le développement des véhicules électriques est une tendance majeure, mais le réseau peut-il supporter un tel plan de consommation électrique ? Comment dépasser les limites du transport électrique, notamment le long temps de charge (par rapport au temps de ravitaillement avec un simple pistolet à essence) y compris les limitations de poids et de kilométrage de la batterie ?

    D’un point de vue industriel, par exemple, la sidérurgie nécessite une combustion et un affinage à haute température. Il est difficile de réaliser la décarbonation avec seulement de l’électricité. Comment atteindre l’objectif du zéro carbone ?
    Dans tant de scénarios complexes de réduction de carbone, Les fournitures sont abondantes. Puisque l’hydrogène est l’élément le plus abondant dans l’univers, l’eau et les hydrocarbures sont abondants sur la terre, et aucune autre source d’énergie n’a des possibilités aussi illimitées que l’hydrogène. Fondamentalement, l’hydrogène n’est jamais épuisé. Faut-il l’appeler énergie « fraternité » ?

    Kevin LOGNONÉ

  • Manucure-pédicure : ça branche de plus  en plus les hommes

    Manucure-pédicure : ça branche de plus en plus les hommes

    En rendant les dames élégantes, ils prennent la main et le pied d’un secteur autrefois plus féminisé.

     

    Les femmes s’arriment à la mode. La mode à l’heure actuelle, c’est la manucure et pédicure. Les mains et les pieds subissent les cures de jouvence. Elles traitent les ongles, taillent, liment, polissent, colorent et les vernissent. Plus loin, elles les remplacent par celles qui sont artificielles. Ce travail est désormais fait avec doigté par des hommes. Ils se sont rués dans le domaine pour chercher leur gagne-pain. Pour ceux qui n’ont pas les possibilités d’avoir un espace stable, ils le font de manière ambulante. Le 11 mai dernier au lieu-dit marché Mvog Atangana-Mballa (Yaoundé IV), les jeunes «esthéticiens» assis à l’air libre, prennent soin des ongles des femmes. Le choix de cette activité se résume au fait que «les femmes font la manucure-pédicure tous les deux ou trois jours. Bref, elles se mettent à jour au quotidien», explique Rodrigue Ndogmo. Le jeune homme a changé d’activité pour migrer dans les soins des ongles des femmes. «Avant je vendais les chaussures à la friperie et j’ai basculé vers les soins des ongles des femmes parce que c’est plus rentable», dit-il. Le jeune Fotso Kamla «esthéticien», a choisi ce métier comme tremplin «pour subvenir à ses besoins. Vu que le métier est rentable, il suffit de bien s’organiser pour bien s’en sortir, je fais ce métier à temps plein par manque des moyens pour poursuivre mes études à l’université. J’ai arrêté en première année Banque et Finances», raconte-t-il.

    Le métier de manucure et pédicure est rentable, mais seulement il charrie de nombreuses difficultés, et railleries de certaines femmes exigeantes ou «malhonnêtes». Elles ne paient pas à un moment donné sous-prétexte que le travail est mal fait. C’est pourquoi Fotso Kamla suggère «aux jeunes de se former dans les centres agrées, afin d’ouvrir leurs structures, pour mieux travailler s’ils veulent ne pas travailler dans la clandestinité».

    Revenus journaliers
    La manucure et la pédicure permettent de nourrir les familles. Il y a de cela huit ans que Rodrigue Ndogmo fait ce métier. Pour ce qui est des revenus, ils dépendent de ce que les femmes veulent. Par jour, l’on peut avoir 5000 FCFA ou 10 000 FCFA et plus. Rien que la pose-gel c’est 5000 FCFA, pose-résine 10000 FCFA en montant, ça dépend de la fidélité du client. «Il suffit juste de connaître le travail et savoir accueillir les femmes, puisqu’elles sont nos cibles. Il faut user des méthodes et stratégies pour qu’elles acceptent le travail», explique-t-il. Selon Fotso Kamla, les revenus explosent pendant les périodes des fêtes toute la période de décembre, le mois de mars. «Durant cette période, on est saturé, je peux travailler 25 000 FCFA et 50 000 FCFA par jour», fait-il savoir. Et également, pendant les vacances, les universitaires aussi sont à la page. «À la vérité, c’est un métier rentable, il n’y a pas de sous métier, il permet de s’auto-employer, d’être autonome. En revanche, il faut bien se former pour jouir de ce métier qui n’est pas exempt de difficultés», conclut-il.

    OM

  • Yaoundé : de l’argent dans les nids de poules

    Yaoundé : de l’argent dans les nids de poules

    S’improvisant spécialistes en voirie, quelques jeunes de la capitale ont fait des trous sur la chaussée leur gagne-pain.

    Des ingénieurs d’un autre genre à l’ouvrage

    Aux endroits de la chaussée caractérisés par une détérioration particulière, ils travaillent. Et ceux qui s’engagent à faire ce travail se nomment eux même les «waah man». Considérés comme la racaille des quartiers à cause de leurs agissements et leurs comportements, ces jeunes en ces périodes de pluies se rendent utiles dans leurs environnements proches. Pour éviter les accidents, les embouteillages, les embourbements de véhicules dus à la dégradation des routes, les jeunes de certains quartiers de la capitale camerounaise s’improvisent en ingénieurs de génie civil. «Notre but est d’essayer de colmater les brèches parce que nous avons mal lorsque nous voyons les voitures, les motos et les piétons circuler difficilement, indique Achille, leader d’un groupe de jeunes la route à la monté Kodengui.

    Concrètement
    Quel que soit l’endroit de la capitale, le processus est le même. Même si les approches peuvent un peu différer. Du côté d’Odza, au lieudit Mekenseur à Borne 10, dans le 4e arrondissement, 6 jeunes dont Henri Manga et son cousin Jean Mbarga sont les chefs. Armés d’une pioche, de deux pèles et une machette pour boucher les trous qui font office d’engins en lieu et place de matériels de génie civil. Et c’est la terre enfouie dans les sacs qui sert de bitume. Et au passage de chaque véhicule, de moto une assiette est présentée par Alain (benjamin de bande pour recevoir la «motivation». «Mollâ, nous avons eu 17 kolo aujourd’hui», nous explique le leader à la fin du travail, notons qu’il est 11 heures.

    Dans un autre secteur de la ville, ce sont les caillasses et les pierres qui sont versées dans les trous pour faire disparaitre les grosses mares d’eau qui mènent la vie dure aux usagers. Ceux qui s’attèlent à la tache sont mieux organisés puis ce qu’ils ont des chasubles et les bottes.

    Querelles
    Mais le constat fait est que l’on assiste à des conflits. Cela s’explique par le «gombo» qui se cache derrière cette activité. En assistant à cette activité citoyenne du coté de Coron, une grande querelle éclate entre deux groupe de jeunes. L’un formé d’autochtone et l’autre d’allogène. Tels les trafiquants de drogues, ils se disputent le territoire. «Vous ne devez pas nous gêner chez nous», avertit-il. D’un brin provocateur, le Daishi le leader du camp adverse demande à son alter égo de lui présenter le titre foncier, «ou sont tes papiers de terrain, quand la route est gâté tout le monde doit mettre la main».

    André Gromyko Balla

  • Le Kaléidoscope K2 «Le temps du 237»  : l’encyclopédie de promotion de la destination Cameroun

    Le Kaléidoscope K2 «Le temps du 237» : l’encyclopédie de promotion de la destination Cameroun

    La Fondation Mère Patrie de la stratégie de communication multimédia dénommée «Les charmes du Cameroun», tient à valoriser les richesses culturelles, humaines, touristiques et économiques pour son rayonnement à l’échelle internationale.

    L’ouvrage

    La cérémonie de dédicace du Kaléidoscope K2 «Le temps du 237», «Le temps des participations du Cameroun aux coupes du monde de football», «20 participations de 1981 à 2022», s’est tenue le 11 mai dernier à Yaoundé. L’ouvrage comporte 436 pages et est écrit en plusieurs langues dont le Français, l’Anglais, le Russe, l’Arabe, etc. L’initiative est de la Fondation Mère Patrie de la stratégie de communication multimédia dénommée «Les charmes du Cameroun». René Emmanuel Sadi ministre de la Communication (Mincom) et le président du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC) Hamad Kalkaba Malboum ont fait acte de présence. Pour le Mincom qui assure l’éditorial de cet ouvrage, l’adhésion pour la promotion de l’image du Cameroun n’est pas fortuite. «Je suis très satisfait de cette cérémonie, j’ai reçu il y a quelques temps l’offre de collaboration de la Fondation Mère Patrie pour qu’on travaille ensemble. Je pense que c’était une très bonne initiative, la mission essentielle du ministère de la Communication est non seulement d’informer mais aussi de faire connaitre le Cameroun à travers le monde, dans toute sa diversité», explique René Emmanuel Sadi. «Il est question de faire connaître les valeurs, les richesses du Cameroun, je tiens à féliciter la Fondation Mère Patrie pour cette initiative, je les invite à aller de l’avant, cette fois de ne pas axer leur document sur les réalités sportives, je pense qu’il y a autre chose qu’elle pourra faire avec le temps pour faire connaître le Cameroun dans toute sa diversité», ajoute-t-il.

    Instrument de diplomatie
    Dans la même veine, Hamad Kalkaba Malboum qui assume l’avant-propos dans l’ouvrage, dit son satisfecit pour sa contribution à cette initiative. Elle vise à rehausser davantage l’image de marque de notre pays en tant que grande nation sportive. «Je suis heureux de prendre part à la dédicace de cet outil de la promotion de la destination du Cameroun. Ce kaléidoscope qui retrace les exploits de nos sportifs en général, et en particulier sur les 20 participations des Lionnes et Lions indomptables du Cameroun aux éditions de la coupe du monde organisée par la Fifa de l’Australie 1981 au Qatar 2022», se réjouit-il. Et de poursuivre: «ces grandes rencontres internationales ont toujours été des moments de mise en exergue de notre cohésion sociale, de valorisation de ce que nous sommes et de promotion de notre pays. Le multiculturalisme qui nous caractérise est le socle de notre unité dans la diversité. Le sport est un formidable instrument de diplomatie qui permet le rapprochement des nations, des peuples gage d’une inclusion sociale, d’un développement inclusif, d’une concorde et d’une paix durable dans ce monde en proie aux conflits». Pour conclure le promoteur du projet «les charmes du Cameroun», Louis Constantin Noumbissi, invite tous les Camerounais à «devenir les collectionneurs du charme du Cameroun, chacun de nous dans sa famille, quartier, village, arrondissement, région, département a un charme pris sous le prisme de charme naturel, historique, économique, culturel des ressources humaines internes et dans la diaspora qui façonnent le rayonnement de notre pays».

    Olivier Mbessité

  • Entraves à la liberté de la presse : l’autocensure aux premières loges

    Entraves à la liberté de la presse : l’autocensure aux premières loges

    Elle relève du choix et de l’orientation des sujets d’actualité à traiter au sein des rédactions.

     

    «Je ne peux pas répondre sinon on va m’envoyer au quartier». Telle est la réponse d’un journaliste camerounais à la question de l’existence de sujets tabous au sein de son media. Cette affirmation a le mérite de ne pas nier la pratique au sein des rédactions. Mais plus encore, elle met au goût du jour toute la sensibilité de la question.

    Nous sommes aux lendemains de la célébration du 3 mai, Journée dédiée à la défense de la liberté de la presse. Toute la semaine durant, des voix sont élevées pour dénoncer ces actes qui entravent l’exercice de la profession de journaliste. Violence sur les professionnels, meurtre et arrestations arbitraires, systèmes répressifs et censure, le chapelet des tares est bien fourni en perles. Dans les cercles des journalistes camerounais, l’heure était aussi aux réflexions sur les causes sociales à défendre, à l’instar de la lutte contre la désinformation. Aucune programmation en cette journée du 3 mai 2023 ne donne place à l’examen du fonctionnement interne des rédactions.

    «Chez nous, il y a des gens dont il faut parler seulement en bien. On vous désigne clairement celui qui signe votre chèque à la fin du mois et vous précise de ne jamais y toucher. Si vous parlez d’eux, c’est seulement pour les valoriser ou les défendre si ils sont au cœur d’une polémique», continue ce même journaliste sous anonymat. Les intérêts économiques figurent en bonne place des motivations recensées par Intégration pour expliquer cette situation. Ce, d’autant plus que les personnalités et institutions jouissant de cette protection sont des mécènes ou des partenaires. Il apparait également que chaque traitement d’une actualité se rapportant à elles doit faire l’objet d’une orientation particulière de la hiérarchie. Et même, en fonction des enjeux, la rédaction des articles fait l’objet d’une désignation spécifique du rédacteur.

    Aucun média ne s’épargne le recours à l’autocensure. Même pas le média d’Etat. Seule change la raison d’être de cette pratique en son sein. Ici, la priorité est accordée à la ligne éditoriale. «J’ai connu cela juste au début de ma carrière. Je savais qu’on ne parlait pas mal du chef de l’Etat. Qu’on ne disait rien de mauvais sur le gouvernement. Il ne fallait même pas y penser peu importe les circonstances», déclare Alain Georges Lietbuo. Il est suivi dans cette lancée par une consœur. «Il est arrivé qu’on coupe des pans de reportage de certains collègues parce que le ton qu’ils avaient employé n’était pas apprécié. Sinon, il y a des sujets qu’on ne cite même pas en conférence de rédaction», raconte la jeune femme sous anonymat.

    Sanction bien sentie
    Les sanctions ne tardent pas en cas de non-respect de l’ordre établi. Celles-ci apprend-on, vont du refus de publier l’article querellé à des coupes sur le salaire. «Un jour j’ai écrit un article dans lequel j’ai été un peu critique vis-à-vis du chef de l’Etat. J’ai mis le texte en ligne, il a fait deux jours avant d’être retiré. Je n’en savais rien jusqu’à ce que mon patron m’appelle pour m’adresser un blâme. Comme quoi, il quêtait un contrat auprès de la présidence de la République. Moi je n’en savais rien mais il m’a quand même coupé 15000 FCFA à la fin du mois. J’avais porté préjudice à l’entreprise avait-il dit», raconte Valerie D. cyberjournaliste.

    Louise Nsana