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Archives des INTÉGRATION NATIONALE - Page 7 sur 106 - Journal Intégration

Journal Intégration

Catégorie : INTÉGRATION NATIONALE

  • Francis Ngannou

    Francis Ngannou

    Au-delà des titres glanés dans le Mixed Martial Arts (MMA), il aurait également trôné au sommet du monde en boxe anglaise dans la catégorie des poids lourds. Ngannou a finalement fait le combat du siècle le 28 octobre 2023 face à l’Anglais Tyson Fury. Pendant dix rounds, les deux pugilistes professionnels se sont offerts en spectacle à Ryad, en Arabie Saoudite. Les échanges étaient houleux si bien qu’au troisième round, l’adversaire de Ngannou, percuté par le poing de Ngannou, se retrouve au sol. Rien à voir avec les prévisions de Fury. «Ce sera comme un champion de tennis de table contre Djokovic à Wimbledon», avait-t-il lancé. La rencontre s’achève et Fury est déclaré vainqueur, par deux juges contre un. Celui-ci reconnait n’avoir vu que du feu. «C’était l’un des combats les plus difficiles des dix dernières années», déclare-t-il à eurosport.fr. Pour Ngannou, «Fury peut remercier les deux juges qui m’ont empêché de gagner».

  • Rapport Conac 2022 : black-out sur  la Can 2022

    Rapport Conac 2022 : black-out sur la Can 2022

    Pour quelques observateurs, le document évite clairement de s’intéresser au sujet de la Coupe d’Afrique des nations jouée au Cameroun en début d’année dernière.

     

    Depuis le 27 octobre dernier, le Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2022 est disponible. En première lecture, le travail présenté par la Commission nationale anti-corruption (Conac) fonctionne sur des actions visibles. «L’ensemble fini par ancienne une production dotée d’une authentique cohérence», aborde l’emblée Elvis Basile Ndonkeng Nitcheu. Pour l’homme politique, «le Rapport 2022 n’est qu’une grammaire et un langage de l’action publique de la Conac». Et cette dernière semble bien donner raison à cet avis tranché. «Du 9 janvier au 6 février 2022, le Cameroun a organisé la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les matchs de cette compétition, qui mettaient aux prises 24 équipes nationales, se disputent dans les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua et Limbé. À cette occasion, la Conac a organisé une campagne de communication dénommée « Can TotalEnergies Cameroun 2021 Sans Corruption » pour véhiculer un message anti-corruption formulé comme suit : « Pour une Can Total Energies Cameroun Sans corruption, disons non à toute forme de corruption et de tricherie et dénonçons tout acte de corruption à la Conac», est-il consigné dans le Rapport.

    «Quand on examine l’ensemble du corpus, quand on considère le nombre d’opérations concernées, ce choix invalide tous les faits présumés de corruption liés à l’organisation de la Can au Cameroun», constate Lionel Bayiha. Campé sur une approche essentiellement financière et sectorielle, cet activiste de la société civile reproche à la Conac de ne s’être «pas intéressée au dossier Olembe». Et selon Jean-Marc Bikoko, un autre militant de la société civile, « cela pose deux problèmes ». «Le premier souligne une bifurcation éditoriale autour d’un scandale au sujet duquel une autre institution de contrôle avait émis son avis; et le deuxième concerne le risque de distraction de l’opinion publique», fait l’observateur Jean-Marc Bikoko. Reprenant quelques lignes du Rapport 2022 de la Conac, le syndicaliste remarque que le document affiche uniquement «un travail qui recommande la non-ingérence dans les affaires de la Task Force Can 2022».

    En effet, par sa manière de présenter et de traiter le dossier Can 2022, la Conac se montre bien circonspecte, en alléguant que « cette activité (communication institutionnelle initialement lancée le 29 décembre 2021 à Bafoussam ; apposition de 17 affiches sur des panneaux publicitaires de 4 mètres sur 3 et 6 mètres sur 3 dans les villes qui ont abrité les différentes poules de la compétition et la pose de 12 Roll-ups dans les aéroports internationaux de Yaoundé-Nsimalen, de Douala, de Garoua et à l’Aéroport de Bafoussam -Bamougoum, NDLR) lui a permis de donner aux acteurs du football mondial et à la communauté nationale l’image d’un Cameroun résolument engagé à lutter contre la corruption».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Recrutement des enseignants : avancement à reculons des dossiers à la Fonction publique

    Recrutement des enseignants : avancement à reculons des dossiers à la Fonction publique

    En dépit de la mise sur pied du Guichet spécial de traitement de leurs dossiers par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), les seigneurs de la craie peinent à trouver satisfaction.

    Encore des réglages à faire au Minfopra

    Deux semaines seulement après la mise en service du Guichet spécial pour le traitement des dossiers des enseignants, Dieudonné N. dit avoir déjà décelé des dysfonctionnements. À l’opposé du discours d’espoir avancé par les cadres du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) présents sur le site. L’enseignant d’informatique au Lycée d’Abong-Bang exhorte le ministre Joseph Le à mettre des données sur le site Internet gouvernemental pour permettre aux enseignants des zones reculées de remplir les formalités administratives souhaitées. Il formule le vœu que l’on mette «les actes de carrière des enseignants sur le site réservé au suivi des carrières des fonctionnaires. Il suffirait donc d’insérer le nom et le matricule dans la recherche, puis d’ajouter une colonne supplémentaire où l’on va insérer le fichier PDF».

    Au-delà de faire des économies, ce procédé de digitalisation lui évitera d’abandonner ses apprenants et au contraire, lui permettra de poursuivre les enseignements en toute quiétude. «Nous aurions la possibilité de rester à nos postes et de continuer à dispenser les enseignements. En effet, venir ici à Yaoundé me fait dépenser en temps et en argent sans compter que les élèves sont abandonnés à eux-mêmes, parce que nous sommes contraints de venir au siège des institutions», regrette-t-il. Tel un porte-voix de sa promotion, le «professeur» plaide par ailleurs pour l’accélération du traitement des dossiers de reclassement de ses camarades. «Dans ma promotion, je suis le seul à être reclassé. Les noms de certains de mes promotionnaires ne figurent toujours pas sur les listes, la lenteur est vraiment à déplorer», s’indigne-t-il.

    Déconcentration
    La déconcentration est mise à rude épreuve, selon les dires de Dieudonné. D’après lui, elle est limitée «puisque jusqu’ici, il faut toujours venir au Minfopra à Yaoundé pour espérer «voir son dossier avancer. Lorsque l’on dépose dans un chef-lieu de région, la requête n’aboutit à rien», regrette-t-il. Même son de cloche pour Hervé T., enseignant au Lycée technique de Djamboutou (Garoua). «Je suis venu pour le retrait de l’acte d’intégration, je savais qu’en arrivant ici je devais avoir mon document, mais non! Je constate amèrement que rien n’est déconcentré. Parce que je me suis rapproché de la délégation régionale des Enseignements secondaires à Garoua, les responsables m’ont renvoyé à Yaoundé. La délégation n’est pas en mesure de satisfaire les enseignants. Vu le retard accusé, je suis obligé de passer la nuit ici. Sauf que je ne sais où aller et ne possède même pas les moyens de me payer un logement, ne serait-ce que pour la nuit. Partir de Garoua pour Yaoundé me coûte pratiquement 32 000 FCFA en aller et retour. En plus de cela, je dois me nourrir, ce qui fait vraiment beaucoup trop de dépenses juste pour obtenir quelques documents», se lamente- t-il.

    Assurances
    Est-ce simplement pour calmer la colère du mouvement «On a trop supporté» (OTS) que le Guichet spécial pour le traitement des dossiers des enseignants est ouvert? À cette question, Martial Pierre Bengo répond par la négative. Selon lui, il s’agit plutôt de «donner plus de visibilité à l’action des pouvoirs publics en rapport avec les dossiers en instance de traitement dans les services du Minfopra». Dans son argumentaire, le cadre à la direction des Personnels fonctionnaires des services éducatifs au Minfopra vante les prouesses de ce nouveau service qui vise à aider les enseignants à mieux traiter et suivre leurs dossiers. «Il y a de cela deux semaines que le Guichet spécial pour le traitement des dossiers des enseignants est mis sur pied. Depuis l’ouverture, il y a une célérité dans la prise en charge des enseignants dont les dossiers sont incomplets au Minfopra. Nous traitons les dossiers d’intégration, de reclassement, de titularisation et d’avancement des grades», déclare-t-il. Une approche que Roland (nom d’emprunt), enseignant d’électricité à Yaoundé, trouve meilleure, saluant par ailleurs la sincérité des personnels. «Je constate que le traitement est rapide, contrairement aux années précédentes où l’on pouvait faire plusieurs mois dans l’expectative de voir son dossier avancer. Les personnels sont honnêtes dans la prise en charge des dossiers. Pour mon cas, j’ai un problème de reclassement depuis un an. Dès mon arrivée, j’ai été bien reçu et j’ai des garanties que les choses vont aller». Et de conclure: «je profite de la grogne inhérente au mouvement OTS pour faire mes dossiers».

    Olivier Mbessité

  • L’Afrique centrale et la guerre entre israël et le hamas

    L’Afrique centrale et la guerre entre israël et le hamas

    Le silence apparent de l’Afrique centrale devrait être considéré comme un silence éloquent. L’Afrique centrale ne manque sûrement pas de mots pour qualifier ces maux qu’elle n’ignore pas. La conflictualité en Afrique centrale est plus rampante et plus meurtrière qu’en Palestine. Dans la même temporalité (1946-2013), notre région n’a pas été moins meurtrie. Qui connaît le nombre de personnes tuées au Cameroun entre 1946 et 1967 dans le cadre de la guerre d’indépendance? Qui peut oublier les morts d’Angola, du Katanga ou du Tchad? Qui peut occulter le génocide rwandais de la dernière décennie du siècle dernier? La République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo sont sous embargo militaire alors que des populations périssent. A-t-on compté le nombre de morts laissés par la domination européenne et ses conséquences en Afrique centrale depuis près de 80 ans?
    Par ailleurs, lorsqu’il a été question de la Libye, pays limitrophe de l’Afrique centrale, les occidentaux ont-ils permis à nos dirigeants de s’exprimer pour qu’il en soit le cas aujourd’hui? Et plus récemment sur l’Ukraine, les pays occidentaux ont refusé d’écouter l’Afrique. Ils n’ont accordé aucune importance à la démarche de l’Union Africaine. Pourquoi l’Afrique centrale devrait-elle se croire obligée de donner de la voix alors même qu’elle est victime et qu’elle n’est pas encore considérée comme un acteur à écouter? L’Afrique centrale gagnerait à parler pour ses intérêts, à se concentrer un peu plus sur la rémanence mémorielle. Elle n’a pas assez évoqué la question de la mémoire comme d’autres. Le silence de l’Afrique centrale doit contribuer à faire entendre la voix du sang versé des Africains par les occidentaux en terre africaine et ailleurs dans le monde.
    Lire l’interview en page 11

    Par Paul Batibonak

  • Le vrai  combat

    Le vrai combat

    En France, comme aux États-Unis, j’ai quelquefois prié dans une église évangélique et la chose qui m’a le plus frappé, c’est que j’y ai rencontré des hommes et femmes de toutes langues et nations: Asiatiques, Africains, Européens, Américains.
    À partir de cette expérience, je me suis dit que l’Église évangélique et les autres Églises chrétiennes sont catholiques car le mot grec “katholicós” signifie “universel” .
    Je me suis ensuite dit que toutes les Églises qui se réclament du Christ sont évangéliques puisque l’évangile y est proclamé, baptistes puisque le baptême y est pratiqué, méthodistes puisqu’elles utilisent différentes méthodes pour accomplir la même mission évangélisatrice.
    Ces communautés ne devraient donc pas se combattre sur des détails et futilités (par exemple, pratiquer le baptême par aspersion ou par immersion), ni chercher à faire du débauchage (“quitte ton Église et viens chez nous”).  Le vrai combat qui leur incombe est comment être “la lumière du monde et le sel de la terre”, comment impacter le monde dans lequel elles vivent.
    Elles devraient se demander pourquoi des groupes moins nombreux dirigent le monde, imposent leur agenda à tout le monde. Le fait d’être peu audibles sur les grands défis devrait plus inquiéter les chrétiens que pourquoi certains prient assis ou en langues.
    Les chrétiens africains devraient plutôt songer à se mettre ensemble pour mener des actions qui libèrent l’homme africain de l’ignorance, de la misère, de l’oppression et de l’injustice.

    Jean-Claude Djéréké

  • Relations économiques internationales : l’Afrique adopte le principe de l’engagement unique

    Relations économiques internationales : l’Afrique adopte le principe de l’engagement unique

    Par-delà les lignes de fracture géopolitiques, le continent s’attaque aux problèmes du bien commun mondial, tout en œuvrant pour renforcer et revigorer sa position au sein de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

    Une attitude de quelques ambassadeurs africains à Genève, le 22 octobre 2023

    À Genève, le 22 octobre dernier, il s’est tenu la retraite du Groupe africain des ambassadeurs des pays membres de l’OMC. Située dans le cadre des préparatifs de la 13ème Conférence ministérielle de cette organisation prévue en février 2024 à Abu Dhabi, la rencontre avait pour objectif principal de faire le point des priorités du continent africain sur les négociations commerciales multilatérales en cours à l’OMC. «Il était question de réfléchir sur les enjeux de ces négociations et leur importance pour le continent africain», a déclaré S.E. Salomon Eheth à l’issue du conclave (auquel ont pris part S.E. Albert Muchanga, commissaire de l’Union africaine en charge du Développement économique, du Commerce, de l’Industrie et des Mines, Dr. Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC, et Mme Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du Commerce International).

    En sa double qualité d’ambassadeur, représentant permanent du Cameroun auprès de l’Office des Nations unies et l’OMC à Genève et de Coordonnateur du Groupe africain des ambassadeurs à l’OMC, le diplomate camerounais (cité par Onu infos) a fait le constat de «l’échec du continent à faire du commerce un outil en faveur de son développement». En s’attardant sur les raisons de cette situation, S.E. Salomon Eheth a évoqué, d’une part, «le fait que les politiques commerciales adoptées par les pays africains ont rarement intégré une vision globale du développement, et cherché à répondre aux défis et aux besoins des dynamiques de croissance». D’autre part, il a évoqué «le caractère déséquilibré et restrictif du système commercial multilatéral».

    Relativement à tout cela, le Groupe africain des ambassadeurs à l’OMC a esquissé des éléments afin de renouveler la place du commerce dans le développement de l’Afrique. «Nous pensons que ce renouvellement passe par la définition de nouvelles politiques commerciales dynamiques et une réforme profonde du système commercial multilatéral afin d’inscrire le développement au centre des priorités africaines», a insisté S.E. Salomon Eheth.

    Ongoung Zong Bella

  • Vivement une Francophonie d’un tout autre potentiel

    Vivement une Francophonie d’un tout autre potentiel

    Du 4 au 5 novembre 2023, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Francophonie se réuniront à Yaoundé, au Cameroun, pour discuter des grands axes de l’action multilatérale francophone. Le thème de la conférence est «Bonne gouvernance: gage de stabilité politique, économique et culturelle pour les citoyens francophones». Selon le Comité d’organisation, il est question de se prononcer sur les grands axes de l’action multilatérale francophone; d’adopter le budget et les rapports financiers de l’OIF et d’adopter des résolutions sur toute question d’actualité internationale.

    La conférence de Yaoundé sera également l’occasion d’aborder les questions de finances et des programmes de coopération. Aussi, les ministres des Affaires étrangères des pays membres vont également débattre de sujets spécifiques tels que la participation des États francophones aux opérations de maintien de la paix et la promotion de la diversité culturelle et linguistique.

    En ce sens, les signaux des travaux de Yaoundé sont clairs: il va falloir penser différemment le monde francophone. En fait, l’explication est simple. D’une part, il y a une ferme croyance dans une Francophonie plus active et plus efficace sur le plan international. Sans faire de provocation, il est regrettable d’observer qu’aux Nations unies, dans le cadre des opérations de maintien de la paix en 2022 par exemple, 56% des effectifs militaires déployés opèrent sur des terres francophones. Or, les contingents francophones ne constituent que 16% des contributions totales. En 2023, il serait plus bénéfique de voir ce groupement de 80 États (et gouvernements membres, associés ou observateurs) revêtir un tout autre potentiel. Il faut, pour cela, que les États et gouvernements aient la volonté ferme d’utiliser l’Organisation comme un instrument utile à la défense de leurs intérêts au plan international, et ne cherchent pas à la réduire à la seule dimension d’un organisme de promotion de la langue française ou d’un mouvement exclusivement culturel et linguistique.
    Or, il existe un besoin et une demande de Francophonie. Puisque celle-ci constitue aujourd’hui un groupement auquel son importance numérique confère une influence certaine. Il faut pour cela que les États et gouvernements aient la volonté ferme d’utiliser l’Organisation comme un instrument utile à la défense de leurs intérêts au plan international, et ne cherchent pas à la réduire à la seule dimension d’un organisme de promotion de la langue française ou d’un mouvement exclusivement culturel et linguistique. On notera que, lorsqu’on se livre à cette analyse, il n’est pourtant pas certain que cette opportunité soit exploitée comme il conviendrait. Le véritable défi qui nous est posé aujourd’hui est donc de parvenir à réconcilier unité et diversité, à dépasser l’apparente contradiction ou opposition entre universalité des valeurs et respect de la diversité culturelle. Nous devons pour cela éviter deux écueils: le relativisme exacerbé qui nous conduirait à nous renier et l’arrogance de ceux qui instrumentalisent les droits de l’homme pour servir des intérêts purement occidentaux.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Chassée du Niger : l’armée française en errance au Tchad et au Cameroun

    Chassée du Niger : l’armée française en errance au Tchad et au Cameroun

    Après avoir été sommées de quitter le sol nigérien où elles menaient des opérations, une partie des troupes de l’armée française se retrouve à définir et à mettre en œuvre les modalités du retour vers la France via Douala.

    Troupes et matériels français à Ndjamena le 19 octobre dernier

    En ces circonstances où la vitesse, l’initiative et le mouvement sont déterminants, Paris a mis sur pied un plan de rapatriement «par avion, par la route», selon l’ambassadeur de France au Cameroun. Interrogé à ce sujet par nos confrères de la CRTV-Radio le 19 octobre dernier Yaoundé, Thierry Marchand a indiqué qu’ «y aura certainement un moment où il faudra voir dans quelle mesure ces forces pourront transiter par le Cameroun pour rejoindre Douala, qui est le port naturel de toute la région».

    Choix
    A en croire France 24, l’armée française envisage de faire passer ses conteneurs de matériels militaires via le port autonome de Douala. Là, précise le média français, lesdits matériels embarqueront à bord de bateaux, en direction de la France. Et selon la presse tchadienne, il s’agit d’un choix à la fois stratégique et organisationnel. Ainsi, apprend-on, des hommes et des matériels de guerre français sont arrivés à Ndjamena le 19 octobre dernier. Citant le chef d’état-major général de l’armée tchadienne, le général Abakar Abdelkerim Daoud, la presse locale évoque deux raisons. «Celles qui paraissent avoir joué un rôle décisif: d’une part, il s’agit d’une opération complexe compte tenu de la menace djihadiste au Sahel, et d’autre part, l’armée tchadienne a accepté d’offrir un corridor».

    Exploitant d’autres détails fournis par le général Abakar Abdelkerim Daoud, Télé Tchad s’attarde sur deux principales étapes. Le premier: «les forces tchadiennes ont assuré l’escorte de ces convois depuis la frontière nigérienne jusqu’à Ndjamena». Le second: «Les soldats tchadiens veilleront également sur leurs homologues français jusqu’à la frontière camerounaise, pour le port de Douala».

    Analyse
    En clair, le Cameroun va servir de couloir de passage à une partie des troupes et matériels de guerre français qui étaient jusque-là engagés au Niger. «Pour parvenir à une meilleure compréhension de cette option consistant à faire transiter une partie de son dispositif par le port autonome de Douala, il faudrait sans doute étudier très précisément l’arrivée de Thierry Marchand au palais de l’Unité le 19 octobre dernier», suggère Dr Françoise Mouyenga. Pour la géostratège camerounaise, «l’ambassadeur de France est allé à la rencontre du président camerounais dans le but de plaider, au plus haut-niveau, la facilitation du transit». «Et ce pour une raison simple: les accords signés respectivement en novembre 1960, février 1974 et mai 2009 entre le Cameroun et la France sont devenus obsolètes. Or, ceux signés en août 2021 ne prévoient que la formation des officiers inscrits au sein de l’Ecole supérieure internationale de guerre (ESIG) de Yaoundé, en matière de planification interarmées et d’initiation à l’environnement politique et sécuritaire régional», poursuit Dr Françoise Mouyenga.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Une affaire de “et” et non de “ou”

    Une affaire de “et” et non de “ou”

    Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, c’est l’adorer, le mettre au-dessus de tout, lui accorder la première place. Le chrétien peut-il se contenter de cela? Non, répond Jésus. Quiconque aime Dieu devrait aussi aimer l’homme, ajoute-t-il.
    Mais que signifie aimer son semblable? C’est ne pas exploiter l’immigré, ne pas accabler la veuve et l’orphelin, rendre ce qu’on a emprunté à l’autre, ne pas agir envers le pauvre comme un usurier (Exode 22, 20-26).
    On voit ainsi que les deux commandements sont inséparables, qu’ils se complètent, que l’un ne va pas sans l’autre.
    Il ne s’agit donc pas de croire en Dieu, d’aller à la messe ou au culte, tout en ignorant les besoins et souffrances de ses frères et sœurs.
    Il ne s’agit pas non plus de s’occuper des nécessiteux, de secourir ceux et celles qui sont plongés dans la détresse tout en négligeant les “choses” de Dieu.
    Ce que l’on peut retenir de l’évangile de ce 30e dimanche de l’année A, c’est que Jésus ne dit pas d’aimer Dieu ou l’homme mais d’aimer Dieu et l’homme. Pour lui, ce n’est pas une affaire de “ou” mais de “et”. On ne peut que lui donner raison quand on pense aux dégâts causés ici ou là par les avocats et bénéficiaires du “ou”.

    Jean Claude Djéréké

  • Lutte contre la corruption au Cameroun : quatre ministères manquent à l’appel

    Lutte contre la corruption au Cameroun : quatre ministères manquent à l’appel

    Dans son rapport présenté ce 27 octobre 2023 à Yaoundé, la Conac relève les absences des contributions du Mindef, du Mindcaf, du Minesec et du Minat. 
    S’il choisit de démarrer la cérémonie de présentation officielle du Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2022 par un motif de satisfaction, Révérend Dr Dieudonné Massi Gams brandit un chiffre ce 27 octobre 2023. S’adressant à un public particulièrement attentif, le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac) affirme qu’en 2022, 129 contributions externes ( issues d’institutions de contrôle, des communautés religieuses, de la société civile, des ministères) ont aidé à l’élaboration du Rapport 2022.
    Bien qu’il s’en réjouisse, Révérend Dr Dieudonné Massi Gams regrette aussitôt de l’absence des contributions de quatre ministères (Défense, Administration territoriale, Domaines, Cadastre et Affaires foncières, Enseignements secondaires). « On ne sait pas pourquoi ces institutions ne veulent pas prendre part au combat que nous menons », se lamente le président de la Conac.

    Après avoir pris acte des contributions du Mindcaf et du Minesec dans le rapport 2021, l’orateur se désole de leur relâchement, aux côtés  des « éternels absents que sont le Mindef et le Minat ».
    Ongoung Zong Bella
  • Pierre Nyemeck Ntamack : «Sur 17 revendications, le Minat a proposé des pistes de solutions sur six points»

    Pierre Nyemeck Ntamack : «Sur 17 revendications, le Minat a proposé des pistes de solutions sur six points»

    Au lendemain de la suspension provisoire du mot d’ordre de grève émis il y a trois mois, le président de la Confédération générale des Syndicats des transporteurs du Cameroun revient sur les points majeurs des problèmes auxquels le gouvernement doit trouver des solutions à l’effet d’alléger les peines quotidiennes des travailleurs de ce secteur d’activités.

     

    Monsieur le Président, le mot d’ordre de grève émis il y a quelques temps a été levé le 15 octobre 2023 à la suite de la rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji. Pourquoi avoir choisi ce moment précis et pas un autre pour faire pression sur le gouvernement? Quelle est l’opportunité?

    D’entrée de jeu, je voudrais vous dire qu’il n’y a pas une opportunité. Lorsque les travailleurs du secteur des transports ont ras-le-bol des conditions de travail, il n’y a aucune opportunité de pleurer ni de revendiquer. Les moments étant donc un peu hostiles au regard du climat sociopolitique dans notre pays, j’ai le devoir et l’obligation, en tant que porte-voix, de transmettre leurs vœux à qui de droit.  Je voudrais ici vous dire que lorsque vous voyez les étincelles chez le voisin, faites très attention parce que ces étincelles peuvent traverser votre maison. Et face à tout cela, je voudrais réitérer que notre mouvement ne s’intéresse pas à la politique. J’ai simplement voulu que les problèmes de mes confrères soient entendus avant la période électorale pour éviter toute confusion. Vous comprenez donc que la blessure est profonde et qu’il ne faut pas la caresser; il faut la traiter jusqu’au fond pour bien la soigner et si on ne l’a pas soigné, nous risquons de voir notre paix se transformer en autre chose dans les jours à venir. Dans ce cas, il faut résoudre le problème au plus vite. Et des grognes, il y en a dans bien de secteurs. Au sein de la confédération des transporteurs, nous voulons éviter cela à tout prix.

     

    Vous avez égrené un chapelet de dix-sept points. Quelles sont les principales mesures que vous réclamez au gouvernement camerounais. Cela date de combien de temps?

    Les problèmes que nous évoquons existent depuis des années. Les problèmes et les solutions sont connus, mais il n’y a pas de véritable volonté politique de la part de tous les dirigeants pour les résoudre. Comment comprendre que dans le secteur privé, où notre argent ne vient pas des caisses de l’État, que les travailleurs soient soumis à un esclavage moderne dans leur propre pays. Ils travaillent sans contrat de travail, sans bulletins de paie, sans affiliation ni assurance individuelle, sans oublier que la notion de salaire de base dans ce secteur est inexistante.

    Ce n’est pas stout. Les conventions ratifiées de 2006 à nos jours ne sont respectées par aucun employeur du secteur des transports. Ils exigent la signature du décret de leur extension.  Ce qui n’est que normal. Puisqu’en matière de signature de convention, les seules personnes concernées par ladite convention sont les signataires. Or, lorsque le chef de l’État a signé l’extension de ces conventions collectives, cela va obligatoirement inclure tous les employeurs du secteur des transports. Je profite pour attirer l’attention du chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya, pour que ces problèmes soient résolus, car cela va d’avantage concourir à maintenir la cohésion sociale et la paix dans notre pays. Permettez-moi de préciser que dans le cas qui est le nôtre, l’État doit jouer le rôle de régulateur, donc s’assurer que tout se passe dans de bonnes conditions pour tous les acteurs du secteur. Et actuellement, ce n’est pas le cas.

     

    En plus de la question des conditions de travail, vous vous plaignez de l’état des routes…

    Nous avons étalé plusieurs revendications. Parmi elles, il y a le problème de routes en mauvais état. C’est incompréhensible. Depuis des années, nous payons le péage routier et autres frais, pourtant, les routes posent problème. Je prends le cas de l’axe Kousseri-Maroua actuellement coupé, pourtant c’est un corridor inter-États qui rallie des pays frères. Ce qui limite un bon nombre d’actions.

    Pour revenir à nos grandes métropoles, il faut noter qu’il n’y a pas suffisamment de routes praticables. Il suffit qu’il y ait une petite pluie pour que le centre de la ville de Yaoundé soit inondé. Ce qui cause d’énormes dégâts dans les véhicules des transporteurs. Le manque à gagner est énorme. Par contre, nous voyons bien que des efforts sont déployés en faveurs des actions inacceptables telles que les parcs payants dans ces villes. Comment comprendre qu’on institue des parcs payants sur la voie publique? Il ne peut y avoir de parking payant sur la voie publique. Cet argent prélevé depuis des années est utilisé à quelles fins? Pourquoi cet argent n’est-t-il pas utilisé pour terminer les travaux de l’autoroute Yaoundé-Douala bloquée depuis plusieurs années au niveau de PK 49. Les voies actuellement utilisées pour rallier les deux capitales ne peuvent plus contenir le trafic extrêmement dense.

     

    Que dire des questions relatives à la sécurité routière ?

    Nous décrions le fait que les syndicats de transports ne soient pas associés aux actions de préventions entreprises pour prévenir les accidents de la route. Je ne voudrais pas me féliciter du nombre d’accidents sur nos routes, mais je pense que si la hiérarchie prête une oreille attentive à nos suggestions, la situation peut être améliorée. C’est pour cela que nous avons sollicité le Premier ministre et le président de la République, afin que la prévention routière soit une affaire globale de tout le gouvernement. Il est difficile d’accepter qu’il y ait prévention routière et que le ministère de la Santé publique ne soit pas impliqué. C’est d’ailleurs le lieu d’observer pour le regretter, que beaucoup de gens décèdent au quotidien au cours d’accidents de la circulation parce qu’il n’y a pas de secouristes dans les environs. Comment comprendre que les sapeurs-pompiers ne soient pas impliqués dans la politique de prévention routière? Ce sont les quelques personnes de bonne volonté qui ne disposent d’ailleurs pas de la formation adéquate qui portent secours aux victimes lors des accidents. Et cela peut également être la cause de certaines morts lors de ces incidents malheureux. La liste n’est pas exhaustive. Nous disons également non à l’officialisation de la corruption dans le secteur des transports, au niveau des barrages des forces de maintien de l’ordre et des ponts bascules.

     

    Face à vos actions, certaines langues vous accusent d’entreprendre des manœuvres de déstabilisation. Qu’en est-il?

    Lorsque nous formulons des revendications, comme celles évoquées ci-dessus, nous sommes taxés de terroristes qui souhaitent déstabiliser le régime. Ce qui est complètement faux. Nous ne voulons en aucun cas déstabiliser notre pays, au contraire, nous écoutons attentivement les revendications de nos collègues, qui sont des revendications légitimes et qui, si elles ne trouvent pas des solutions idoines, risquent justement de pousser les Camerounais dans la rue. Nous voulons accompagner le chef de l’État dans sa vision et l’aider à maintenir la paix. Pour cela, chaque Camerounais doit avoir le minimum. Il ne sert à rien d’utiliser la répression, contre des compatriotes qui demandent juste un peu décence. Nous revendiquons des conditions de travail minimales pour les membres de notre confédération. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons revendiqué la réforme du Code du travail aujourd’hui obsolète. Nous avons demandé les droits sur les syndicats. Je peux déjà vous dire que le ministre Grégoire Owona a récemment créé un comité pour la réforme du Code du travail.

     

    Il se trouve que tous les syndicats des transporteurs n’ont pas adhéré à votre mot d’ordre de grève? Qu’en pensez-vous?

    Le mouvement syndical au Cameroun est malade. Les syndicats sont devenus comme des mendiants. Normalement, lorsque nous érigeons des revendications nobles telles que celles que nous avons formulées, la loi sur les syndicats voudrait que les autres mouvements syndicaux y adhèrent par solidarité de corps. C’est d’ailleurs l’occasion de saluer le soutien apporté par des fédérations dirigées par des confrères tels que Monsieur Eloundou, Monsieur Samen, etc. Ce qui n’est pas le cas des petits syndicats.

    Beaucoup de mouvements syndicats camerounais existent aujourd’hui sans tenir compte de l’éthique, des valeurs fondamentales du syndicalisme. Certains sont devenus des agents de renseignement qui fournissent des informations erronées aux dirigeants, pour semer le troubler et tirer leur épingle du jeu. Je tiens à préciser que nos revendications sont légitimes, mais les petits syndicats veulent laisser entendre qu’il n’y a pas lieu de grever. Il existe des sociétés qui paient les chauffeurs à 40 000 FCFA et il faut faire la sourde oreille face à ces pères de familles? Alors imaginez qu’il y ait une grève… C’est justement ce qu’il faut éviter. Et c’est le lieu ici de féliciter monsieur le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji parce qu’il a écouté nos revendications. Sur les 17 revendications, il a proposé des pistes de solutions sur six points. Nous espérons que les résolutions seront prises et les mesures appliquées dans les jours qui suivent. Et nous disons que c’est déjà un bon début.

    Propos recueillis par Joseph Julien Ondoua Owona

  • Prix du cacao: comme une aiguille sur une montre

    Prix du cacao: comme une aiguille sur une montre

    Depuis la vente groupée de Djoum survenue le 13 octobre 2023, le prix du cacao a augmenté au Cameroun, mais connait le taux le plus bas dans les zones enclavées. Au grand bonheur des  «kokseurs».

     

    «Le prix du kilogramme de  caco a augmenté ici au village». «Papa Messi» se félicite par ces mots de l’augmentation du prix du cacao. Son sourire trahit la joie débordante qu’il ressent quelques heures après avoir vendu sa récolte.  C’est que le planteur a obtenu un peu plus d’argent par rapport à la récente période de récolte. «Cette fois, j’ai vendu mon Cacao ici au village à 1500 FCFA le Kilogramme» se targue-t-il. Contrairement à ce qu’il donne à voir, le villageois est plutôt bien informé, grâce à son téléphone «tchoronko» multitâches. C’est d’ailleurs grâce à cet outil technologique qu’il trimballe partout avec lui qu’il a appris les dernières nouvelles sur son secteur d’activité. «J’ai entendu à la radio, il y a quelques jours, que les cultivateurs ont vendu leur cacao à 1850 FCFA», affirme le père de famille la tribu Etenga. En effet, le ministre du Commerce camerounais, Luc Magloire Mbarga Atangana a présidé une vente groupée de cacao le 13 octobre 2023. Au cours de cette activité, le prix du cacao a atteint la barre de 1850 FCFA. Soit un montant plus élevé par rapport au Ghana et à la Côte d’Ivoire.

    Et s’il accepte de vendre le fruit de son labeur à vil prix sur la terre de ses ancêtres, c’est pour des raisons précises. En réalité, la vente du sésame sur place l’éloigne du chemin de croix que lui imposerait l’autre option. «Nous sommes en pleine période de pluies. Et quand il pleut ici, les routes ne sont pas praticables. Pour emprunter le chemin de la ville (Mbalmayo), il faut attendre que la voie s’assèche pour que les motos puissent circuler. Et les quelques mototaxis qui acceptent de nous y amener augmentent le prix du tarif de façon considérable». Situation plutôt compliquée. Ce d’autant plus que l’homme n’est pas sûr que sa marchandise parvienne en ville en bon état. À cela, s’ajoutent son âge et le peu de temps dont il veut bien profiter en se délectant du précieux vin de palme aux côtés de ses frères. Pour tout dire, l’homme ne souhaite pas prendre de risques inutiles. «Et si jamais il pleut deux fois au cours de la même matinée, il faut reporter le voyage. Au lieu de subir tout cela, j’ai trouvé mieux de vendre aux jeunes qui passent souvent par ici pour acheter mon cacao. Cela fait longtemps qu’on fait des affaires ensemble».

    À quelques kilomètres du sexagénaire, d’autres planteurs égrainent un chapelet similaire. Tout comme Messi, ils disent ne pas avoir le choix. «On sait que les kokseurs viennent nous tromper ici au village pour aller revendre à des prix plus élevés, mais on n’a pas vraiment d’autre choix. Personne ne peut investir autant de temps; d’argent et d’énergie pour perdre», conclut Abega.

    En attendant que l’état de la route soit effectivement amélioré par les pouvoirs publics, les fameux kokseurs, à bords de leurs motos, se font la malle. Constat fait à Mbalmayo ce 21 octobre 2023. L’un de ces acheteurs accepte de se confier sous anonymat. Parce qu’il ne veut avoir «aucun problème», indique-t-il. «C’est ici que je viens vendre le cacao rassemblé dans les villages», dixit l’un des kokseurs. Sur la moto qu’il vient de garer, aidé par son compère, se trouve encore trois sacs pleins de cacao. C’est le butin d’une tournée qui n’a duré que quelques heures. Cela leur a permis de récolter 300 Kg de cacao qui doivent être revendus à un meilleur prix. Soit 1800 FCFA le kilogramme. D’après le jeune père de famille, c’est un excellent moyen de gagner sa vie. Ce qui est «différent» de l’arnaque dont l’accusent certains villageois. Pour s’en convaincre, le trentenaire confie que ce sont les villageois qui l’appellent pour l’informer qu’ils disposent du précieux sésame. «Je gagne honnêtement ma vie. Et comme dans chaque secteur d’activité, il faut gagner quelque chose. Et moi je prends des risque en parcourant des villages pour acheter du cacao avec le mauvais état des routes», confie le natif de la région du soleil couchant.  

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Cameroon Digital Week: les Bayam Sellam sur les traces d’Amazon

    Cameroon Digital Week: les Bayam Sellam sur les traces d’Amazon

    Venues prendre part à cet évènement, les femmes revendeuses souhaitent tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale grâce au numérique.

     

    «Ah! J’utilise mon téléphone portable de temps en temps pour regarder les publications des stars et causer avec quelques amies». Voici la réponse d’Anita à la question de savoir combien de fois elle utilise son smartphone par jour et à quelles fins? Comme cette jeune commerçante rencontrée au marché Ekoumdoum (Yaoundé), plusieurs des Camerounaises disposant d’un smartphone s’en servent à des fins de loisir. La plupart de ces femmes n’ont pas conscience de l’importance du numérique dans leur développement socioéconomique. C’est d’ailleurs le constat qu’a fait la ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minprof) le 16 octobre 2023 à Yaoundé. Marie Thérèse Abena Ondoa a noté, avec regret, que «l’usage, l’appropriation et la maîtrise des enjeux des outils du digital constituent un domaine où règnent encore des disparités entre les femmes et les hommes». Cela explique le faible taux d’insertion des femmes et des filles dans les métiers du numérique. Ce, malgré les initiatives menées par les pouvoirs publics et autres. Ce d’autant plus que très peu de femmes disposent d’un smartphone.

    D’après le Rapport 2022 sur l’écart entre les sexes dans la téléphonie mobile (Mobile Gender Gap) de Global System for Mobile Communication (GSMA), «les femmes sont 7% moins susceptibles de posséder un téléphone portable que les hommes et 15% moins susceptibles de posséder un smartphone; 234 millions de femmes de moins que d’hommes ont accès à l’Internet mobile». Situation préoccupante. On peut comprendre pourquoi l’édition 2023 du Women’s Forum a été organisée conjointement et en prélude à la deuxième édition du Cameroon Digital Week. Avec pour thème «Towards a digital future», l’évènement a opté pour le développement inclusif, avec au premier plan, la femme.

     

    Enjeux

    Dans cette lancée, le Premier ministre Joseph Dion Gute et ses collaborateurs des Postes et Télécommunications et de la Promotion de la femme et de la famille sont unanimes. L’avenir de la femme africaine se trouve dans le numérique. C’est pourquoi la Camerounaise doit s’y conformer, car les enjeux sont énormes. «Il est clair que les TIC et le numérique peuvent stimuler l’innovation, la croissance économique et la création de l’emploi dans de nombreux secteurs de l’économie, notamment avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine», précise la Minproff.

    Contrairement aux femmes qui trainent encore le pas, les bayam sellam du Cameroun sont conscientes de l’importance du numérique dans leur activité. Pour être parées, elles ont «besoin d’une maison du digital pour la femme bayam sellam», réclame Marie Mballa Biloa. La présidente de l’Association des Revendeuses du Cameroun se veut d’ailleurs futuriste. Son souhait ultime c’est de voir ses pairs commercialiser leurs produits à l’échelle internationale. «Nous voulons aussi ouvrir une boutique appelée «Asso» comme Amazone en Europe pour optimiser nos ventes et quitter l’analphabétisation», ajoute-t-elle.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Boulangeries: la fin des faux contrôles

    Boulangeries: la fin des faux contrôles

    Face aux multiples contrôles dont ils font régulièrement l’objet, les boulangers camerounais sont désormais outillés pour démasquer les faux contrôleurs.

     

    «Il arrive souvent que les associations de défense des droits des consommateurs viennent ici pour faire des contrôles et nous demander des certificats et autres documents. À peine une équipe de contrôle sort qu’une autre, sans se faire identifier au préalable, entre pour nous réclamer les mêmes documents». Par ces mots, Alexandra, responsable d’une boulangerie située dans la ville de Yaoundé exprime son désarroi face à la multitude de contrôles dits «de conformité» dont sa «petite» entreprise est victime. La situation que dénonce cette femme n’est pas un cas isolé. Dans d’autres structures de ce secteur d’activités, le crédo est le même.

    Pour le patronat des boulangers du Cameroun, ces descentes constituent une véritable gêne. C’est ce qu’a exprimé l’un de ses membres le 12 octobre 2023 à Yaoundé. C’était lors du lancement de la campagne de sensibilisation nationale des boulangers et pâtissiers sur la Norme camerounaise NC 213: 2013, portant sur le pain. Dans sa prise de parole, le pair de Jean Claude Yiepmo a fustigé les multiples descentes faites dans son entreprise par de multiples groupuscules. D’où sa question de savoir si le contrôle de conformité peut être effectuée par n’importe quelle organisation, y compris les associations de consommateurs.

    À cette interrogation, Luc Claude Mamba a apporté des éclaircis. Le chef de la Division Communication, de la Promotion et de l’Accompagnement des entreprises et des administrations est clair: peu importe leur envergure, les associations de défense des droits des consommateurs n’ont pas le droit de demander des certificats aux boulangers, explique-t-il. Dans la même veine, le collaborateur de Charles Booto A Ngon précise que la mission de contrôle n’est dévolue qu’à l’Anor, institution habilitée à délivrer les certificats. Toutefois, ajoute-t-il, les défenseurs des consommateurs et autres institutions ont le droit de faire des dénonciations, preuve  à l’appui, après constatation d’un phénomène dans une boulangerie. Ce qui va alors amener l’organe autorisé à effectuer des descentes sur le terrain pour se rassurer de la conformité de l’entreprise dénoncée.

    Par ailleurs, le patronat des boulangers a également demandé à ce que lesdits contrôles soient mixtes. Ceci, pour leur permettre de travailler en toute sérénité, précise le président du Syndicat patronal des Boulangeries du Cameroun. Mais en attendant que cela soit possible, les boulangers doivent pouvoir démasquer les usurpateurs.

     

    Techniques contre les faux contrôleurs

    Pour reconnaitre ces contrôleurs véreux, Luc Mamba donne quelques astuces. D’abord, les membres de la mission de contrôle doivent disposer d’un badge permettant de les identifier. Pièce d’identification qui peut être vérifiée via la plateforme de l’Anor. Ensuite, les contrôleurs doivent disposer d’un ordre de mission. Pour le cas d’autres contrôles, explique le cadre, l’équipe doit nécessairement se faire accompagner par un officier de police judiciaire. Toutes ces dispositions consistent à éviter que des individus, même les agents des services de contrôles de l’Anor s’en servent à leurs profits personnels, au détriment des boulangeries. Désormais, les promoteurs des boulangeries sont avisés.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Secteur de l’élevage : production annoncée à la hausse au 4ème trimestre 2023

    Secteur de l’élevage : production annoncée à la hausse au 4ème trimestre 2023

    L’aviculture et les pluies devraient booster la production animalière au Cameroun.

     

    Selon le test prévisionnel de conjoncture publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la hausse annoncée par rapport au troisième trimestre est tributaire «de la saison pluvieuse, qui stimule la levée et la montaison de la flore herbacée». Ainsi, en octobre et décembre 2023, la production est annoncée à la hausse dans le secteur de l’élevage au Cameroun, aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel. À la même période au quatrième trimestre 2022, l’augmentation projetée de la production est à mettre sur le compte de l’embellie dans la filière avicole. Celle-ci, apprend-on, va bénéficier «du repeuplement progressif des fermes à la fin de l’épidémie d’influenza aviaire, qui a freiné l’activité l’année dernière».

    Au cours de l’année 2022, le Cameroun a de nouveau déclaré des cas de grippes aviaires dans la région de l’Ouest, qui pèse officiellement 80% de la filière avicole locale. Suite à cette nouvelle crise, le gouvernement, à travers une note du ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, Dr Taïga, avait prescrit «la mise en œuvre des opérations d’abattage sanitaire d’urgence dans les foyers identifiés, leur destruction par incinération et enfouissement sous contrôle des responsables des services vétérinaires avec l’appui des forces de maintien de l’ordre».

    Pour rappel, le test prévisionnel de conjoncture publié par la Beac est un document de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables de l’administration et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac. Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs.

    Diane Kenfack

  • Libre circulation en Afrique centrale : l’allant et l’élan qui viennent de Yaoundé

    Libre circulation en Afrique centrale : l’allant et l’élan qui viennent de Yaoundé

    Depuis le 17 octobre 2023, les ressortissants de la Cemac sont exemptés de visas pour entrer au Cameroun.

     

    «L’ambassade du Cameroun en France, représentant la République du Cameroun en terre française, atteste par le présent document que les ressortissants des pays ci-après: Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, Tchad, membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), ainsi que les détenteurs de passeports officiels (diplomatique ou de service) suisses, sont exemptés de visas pour l’entrée au Cameroun en vertus des textes communautaires régissant la libre circulation au sein de l’espace Cemac et des conventions signées entre le Cameroun et l’Etat helvétique». De prime à bord, tout se tient dans la précision des mots utilisés par l’ambassadeur du Cameroun en France. En effet, dans sa forme et dans ses modalités, l’«attestation d’exemption de visas d’entrée au Cameroun» qui porte la signature d’André-Magnus Ekoumou sonne comme la mise en œuvre concrète des objectifs fixés par les traités constitutifs de la Cemac et d’autres régissant les relations suisso-camerounaises.

    Eclairages
    «C’est à la fois un allant et un élan visant à faire du Cameroun un espace ouvert à la libre circulation des personnes, et concomitamment des biens et services qu’elles génèrent», commente l’internationaliste camerounais Dr Eloge Mougang. Pour bien comprendre, le document consacre des dispositions juridiques qui reconnaissent aux autres citoyens de la Cemac et de la Suisse, la possibilité de se déplacer sans autre formalité qu’un permis de résidence leur permettant de s’établir au Cameroun et d’y exercer un emploi ou toute autre activité économique», éclaire Dr Eloge Mougang. À ce titre, les ressortissants des pays cités supra deviennent, par le droit d’établissement et de résidence que leur confère leur statut, des acteurs qui peuvent contribuer à l’affermissement des liens entre les diverses composantes des États, et donner une impulsion à la dynamique d’intégration économique.

    Ongoung Zong Bella

  • Le Burkina et le Mali sur la bonne voie

    Le Burkina et le Mali sur la bonne voie

    L’électricité est à la base d’une agriculture performante, de l’accès à l’eau, de la santé, de l’économie. Ayant compris cela, le capitaine Ibrahim Traoré profita du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg (27-28 juillet 2023) pour demander à son homologue russe d’aider son pays à avoir une centrale nucléaire. Un accord fut signé dans ce sens entre Ouagadougou et Moscou, à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie (11-13 octobre 2023). Simon-Pierre Boussim, ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, représentait son pays et Nikolay Spasski, la Russie. Il n’est pas inutile de préciser que Spasski est le directeur général adjoint de l’agence nucléaire Rosatom.
    À la fin de l’année 2020, seuls 22,5% des Burkinabè avaient accès à l’électricité, si l’on se fie aux chiffres de la Banque africaine de développement. La construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso favoriserait donc l’accessibilité d’une majorité de Burkinabè à l’électricité. Elle permettrait en même temps une réduction de l’insécurité, la création de nombreux emplois, une relance économique du pays, car les entreprises multinationales n’investissent pas dans un pays qui manque cruellement d’électricité. En outre, le pays cesserait de dépendre de ses voisins, la Côte d’Ivoire et le Ghana, sur le plan énergétique et pourrait même vendre de l’électricité à d’autres pays.
    Le ministre burkinabè de l’Énergie, des Mines et des Carrières espère que cette centrale nucléaire sera construite avant 2030. Longtemps, son pays avait misé sur l’énergie solaire, mais, aujourd’hui, il s’aperçoit que cette énergie baisse avec les saisons hivernales. Si les Russes construisent la centrale nucléaire promise, le Burkina Faso deviendra le deuxième pays du continent à posséder une centrale nucléaire. Pour l’heure, le continent africain ne compte qu’une centrale nucléaire qui se trouve à Koeberg, près du Cap (Afrique du Sud). Le Mali sera le troisième pays africain à disposer d’une centrale nucléaire puisqu’il a signé le même accord avec la Russie lors de la Semaine russe de l’énergie.
    La Russie prouve ainsi qu’elle a plusieurs compétences dans son sac et qu’elle ne s’investit pas uniquement dans la sécurité à travers la compagnie Wagner dont un bon nombre de Centrafricains, de Maliens et de Burkinabè reconnaissent aujourd’hui qu’elle a contribué à réduire les attaques terroristes dans leurs pays.
    L’Afrique est peu industrialisée, elle est dans l’incapacité de transformer ses matières premières, parce qu’elle manque d’électricité. Ceux qui, pendant des décennies, ont exploité nos ressources naturelles sans rien faire pour les populations, sont-ils bien placés pour mettre les Africains en garde contre cette Russie qui a accepté de nous donner un coup de main? Qu’est-ce qui les empêchait de doter le continent de centrales nucléaires au moment où les Russes étaient occupés ailleurs? Le bon ami n’est-il pas celui «qui nous élève, qui nous rend meilleurs» (Aristote dans «Éthique à Nicomaque»)?

    Jean-Claude DJEREKE

  • Concours d’entrée à l’Enam: pénible hypothèse d’une transparence

    Concours d’entrée à l’Enam: pénible hypothèse d’une transparence

    Inutile, peut-être de s’abandonner à un inventaire à la Prévert. Pour l’exprimer avec quelque stylisation, on prend des pincettes, et on se dit: notre système de grands corps de l’État, dont toute l’économie repose sur le prestige de concours d’entrée hyper-sélectifs, est bon. Ainsi, en conformité avec le mythe politique fondateur de l’égalitarisme républicain, garanti et légitimé de façon éclatante par le concours de recrutement, la base de la pyramide administrative, depuis longtemps, s’est formée. Ainsi, par exemple, être définitivement admis à un concours à un concours direct de recrutement constitue une ressource sans pareille. Aux divers étages, c’est la garantie d’un revenu stable et décent, voire confortable.

    Seulement, depuis quelque temps, tout cela se réplique sous la forme de de la «faveur» arbitraire, empêchant, dit-on, les plus méritants et/ou motivés, de caresser l’espoir de s’élever dans la hiérarchie, professionnelle autant que sociale. Dans notre pays, le règne du concours administratif apparaît donc bien en cela celui du potentiel relationnel du candidat. Depuis au moins une année, à l’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (Enam), les usages faits du droit plus que sa lettre posent problème, épuisant même le sens du mot concours. Le rideau n’est plus tiré par la seule proclamation des résultats. C’est ce que l’on a observé depuis bien des années grâce au vaste catalogue des faits divers relatifs aux résultats définitifs. L’entrée dans cette école est entrée dans une période de mise en examen d’abord à bas bruit, puis de procès ouvert, appelant et justifiant un processus de réformes. Sous l’effet d’un faisceau de facteurs congruents, on a parlé, à une certaine époque de transparence.

    Mais, il semble que les échos de celle-ci sont restés limités aux cénacles d’initiés et à d’autres nébuleuses. Et les adjectifs qui reviennent le plus souvent sous la plume de l’opinion publique sont ceux de «truqué», «politique». Globalement, ces adjectifs-là débouchent sur le constat que le concours d’entrée à l’Enam est une belle mécanique sophistiquée et auto-référencée de sélection de candidats au potentiel relationnel consistant, et non un processus rationnel de recrutement centré sur le repérage des compétences nécessaires à de futurs cadres de la fonction publique.

    Nonobstant, nos élites politico-administratives ont très longtemps fait la sourde oreille aux constats publics, brandissant le mythe de l’«équilibre régional». Celui-ci, allègue-t-on, s’interdit d’opérer un élargissement de la problématique à «l’égalité des chances» dans toutes ses composantes sociales et géographiques. Et on n’en finit plus de dénoncer des transactions collusives entre personnes appartenant au «sérail» de la haute fonction publique ou politique. En ce sens, imaginer que le règne de la faveur, des appuis et des recommandations de toutes sortes puisse encore s’accroître dans notre pays où «le piston» tient déjà une place si considérable, c’est devoir envisager la pénible hypothèse d’une transparence.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Éducation des peuples autochtones  : Eneo Cameroon appuie les enfants Bakolas et Bagyelis

    Éducation des peuples autochtones : Eneo Cameroon appuie les enfants Bakolas et Bagyelis

    Au profit de ces deux communautés, l’entreprise offre des fournitures scolaires d’une valeur de 5 millions FCFA.

    Le DG d’Eneo remettant des kits scolaires aux enfants de Bidou 1

    Le 11 octobre 2023, à Bidou 1 (dans les confins du département de l’Océan, région du Sud), restera une date mémorable pour les populations de cette localité. En effet, Eneo Cameroon a fait briller ce jour-là sa lumière sur les bambins issus des communautés pygmées Bakolas et Bagyelis. En guise de soutien à leur scolarité, l’entreprise d’électricité a remis des kits scolaires. Dans son discours de circonstance, le directeur général d’Eneo Cameroon décline l’épaisseur du paquet. «Il s’agit d’une importante cargaison composée en matériels scolaires, des livres, des cahiers d’exercices, des ardoises, des stylos à bille, boîtes de craie, règles, crayons ordinaires, cartables entre autres… Le tout évalué à 5 millions FCFA». Et d’ajouter: «Il s’agit là de notre contribution à la promotion de l’équité et l’égalité des chances pour les enfants. C’est pour vous permettre de jouir de votre droit à l’éducation, ce qui est une condition préalable à un avenir meilleur pour vous».

    De quoi inspirer une ode à la gloire du donateur et dessiner des perspectives brillantes. «Mes parents n’ont pas d’argent pour m’acheter des fournitures scolaires. Aujourd’hui, j’ai reçu des cahiers et des livres. Ils vont me permettre de mieux apprendre à la maison et de faire mes devoirs. Je crois qu’avec ce don d’Eneo Cameroon, je vais seulement avoir mon CEP», s’épanche Assembe Marie, élève en classe de Cours Moyen 2.

    Fidèle à son engagement à soutenir les communautés locales autochtones dans leur organisation, leur éducation et leur autonomisation, Eneo Cameroon s’investit dans des actions relevant de sa responsabilité sociétale. D’où la signature d’une Convention de Partenariat avec la Fédération pour l’Environnement et le Développement au Cameroun (FEDEC), une Ong qui œuvre dans des actions pour des populations autochtones vulnérables. «La convention que nous avons signée avec Eneo apportera un appui supplémentaire à ce que nous faisons déjà. Nous sommes fières de cette signature de convention qui se veut durable avec Eneo. La FEDEC dans son volet social apporte un appui au développement socioéconomique des populations autochtones vulnérables dans les domaines de la santé, agriculture, citoyenneté et activités génératrices de revenus» indique René Biliok, le PCA de la FEDEC. Ainsi, l’ambition de devenir une entreprise leader en matière de RSE au Cameroun, tout en développant son business et en contribuant en même temps au bien-être social et économique des communautés qu’elle sert, trouve une réponse efficace.

    Joseph Ndzie Effa (Stagiaire)

  • FIAC 2023: le site est réalisé à 90%

    FIAC 2023: le site est réalisé à 90%

    A dix jours de l’ouverture de la deuxième édition de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala, les préparatifs en sont à la phase finale. Comme l’indique l’évaluation faite ce 20 octobre 2023 par le directeur de la FIAC, Olivier Essomba.

    FIAC: le temps de l’évaluation

    Olivier Essomba est formel: «entre le 25 au le 26 octobre 2023, tout le site du stade omnisports de Bépanda reservé à la FIAC sera livré». Il l’a dit au cours d’une visite de presse ce vendredi 20 octobre 2023. Selon le directeur de la FIAC, l’essentiel des travaux de construction du site est réalisé. «Je suis presqu’à 90% de taux de souscription des stands. Nous avions 499 stands à construire. Nous sommes pratiquement dans les 350 déjà construits. Il nous reste une grande tente climatisée de 800m2 à construire, ensuite une 2ème tente pour l’armée camerounaise», a rassuré le directeur de la FIAC.

    A quelques jours de l’événement, les entreprises accourent sur le site pour découvrir l’emplacement de leurs stands. «Je suis là pour l’acquisition et l’implantation de notre stand qui a été payé depuis le mois de mai dernier. Il fallait que je sois situé par rapport à l’emplacement. Je suis satisfait parce que près de 80% des stands sont déjà posés. Ce qui augure d’un évènement assez pieux», affirme Roger Leonard Mbimou du département commercial et marketing au Fonds Cameroun d’épargne pour le progrès (Focep S.A). C’est aussi le cas pour Rosine Mbassi, assistante de direction Soctracao Sarl: «nous sommes présents ici pour le choix de notre stand par rapport à l’évènement majeur que nous préparons, la FIAC qui aura lieu à Douala en début du mois de novembre. Je dis à tous ceux qui sont fans et suivent mes capsules sur les réseaux sociaux que nous serons présents à la FIAC et nous aurons beaucoup de promotion à donner pour permettre à tous les Camerounais de déguster le chocolat de chez-nous».

    Pour cette édition, un accent particulier est mis sur les petites et moyennes entreprises (PME) qui auront des soucis de trésorerie. «A toutes les PME du Cameroun comme à l’extérieur, il n’est pas tard. Il reste encore quelques espaces. Elles peuvent nous joindre pour avoir des espaces et à des prix défiant toute concurrence. Nous avons lancé à la Fondation internationale Inter Progress une campagne de sensibilisation pour les PME qui ont des soucis de trésorerie et qui souhaiteraient participer à cette vitrine à Douala, nous verrons dans quelle mesure les accompagner à participer», indique Leaticia Morine Dawa, directrice ajointe au département des PME.

     

     

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    Selon un rapport des Nations unies publié en début d’octobre 2023, c’est le nombre de pays actuellement en situation de crise ou d’urgence alimentaire en Afrique centrale. Il s’agit du Cameroun, du Tchad, de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo et du Burundi. Le même rapport indique que «l’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Une personne sur cinq y souffre de la faim, soit le double de la moyenne mondiale. Près des deux tiers de sa population sont en situation d’insécurité alimentaire, ce qui signifie qu’elle n’a pas accès de façon régulière à une alimentation adéquate. Dans la Corne de l’Afrique et au Sahel, des millions d’enfants souffrent de malnutrition et d’émaciation sévères. Pourtant, de 65% à 70% de la population vit de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche».

  • Catherine Colonna

    Catherine Colonna

    C’est elle l’actuelle ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères. Selon des sources concordantes, elle sera à Yaoundé du 3 au 5 novembre prochain, afin de participer à la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF). C’est ce qu’a indiqué S.E Thierry Marchand, l’ambassadeur de France au Cameroun, reçu en audience par le président Paul Biya le 19 octobre 2023 à Yaoundé. Selon quelques indiscrétions glanées au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), Catherine Colonna pourrait également être l’hôte du chef de l’Etat camerounais.

  • Financement de la Communauté: après les priorités de 2024, la Cemac en mode budget-programme en 2025

    Financement de la Communauté: après les priorités de 2024, la Cemac en mode budget-programme en 2025

    Un virement à 180 degrés en matière de prévision des recettes et dépenses se profile à l’horizon pour la Cemac. Fini le budget de moyens et place dès 2025 à un budget-programme. Une option résolument prise par le gouvernement de la Commission et à soumettre le 30 octobre prochain à Bangui au Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). «Un engagement a en effet été pris pour qu’il soit présenté en mode budget-programme pour l’exercice 2025», confirme un communiqué de l’institution sous-régionale.

    Le Conseil des ministres dans tous les esprits

    Le Collège des commissaires réuni à Malabo sous la présidence de Baltasar Engonga Edjo’o a déjà donné carte blanche pour que toutes les dispositions soient prises dans ce sens. Cela implique notamment «que les prérequis et l’encadrement spécifique de budgétisation par objectifs de programme (BOP) soient observés», ont convenu Charles Assamba Ongodo, vice-président de la Commission de la Cemac, et les quatre commissaires. Ce à quoi doivent donc continuer à s’atteler les membres du Groupe budget.

    La réunion du Collège des commissaires du 2 octobre dernier était préparatoire de la 40ème session ordinaire du Conseil des ministres de la Cemac en charge de l’Économie, des Finances et de l’Intégration. La priorité était logiquement accordée au budget de l’exercice 2024.

    Budget 2024
    L’importance de la prochaine échéance a requis toute l’attention de l’ensemble du Collège des commissaires. Une instance chapeautée par le président et le vice-président de la Commission de la Cemac et comprenant outre Ngabo Seli Mbogo, du Marché commun; Fulgence Likassi-Bokamba, de l’Éducation, Recherche et Développement social, chargé des Droits de l’Homme et de la bonne gouvernance; les commissaires Francial Giscard Baudin Libengue Dobele-Kpoka en charge des Infrastructures et du Développement durable, et Nicolas Beyeme-Nguema, chargé des Politiques économique, monétaire et financière.

    Leur tâche consistait à «parcourir les dossiers y relatifs pour apprécier les évolutions apportées par le Groupe budget qui y travaille depuis quelques jours», apprend-on. Des indiscrétions précisent que «quelques-uns des membres dudit Groupe, dont le directeur administratif et financier et les agents comptables central et de la Commission, étaient conviés pour présenter les documents et éclairer la lanterne du Collège». Et il ressort du récapitulatif de l’ensemble des projets de budgets 2024 des institutions communautaires une constance depuis le 22 juillet dernier. À savoir «une nette augmentation de l’enveloppe de l’ordre de 32%», est-il estimé. Ce qui situe le prochain budget de la Communauté autour de 95,287 milliards FCFA. Celui de 2023 est de 72 187 262 433 FCFA.

    Retour à Bangui conditionné
    Sur cette hausse budgétaire escomptée, deux explications sont fournies par le vice-président de la Commission chargé de présider les conférences budgétaires à Douala. D’une part, «la mobilisation accrue des ressources extérieures. Et d’autre part, les nombreux défis qui se dégagent des priorités fixées par le président de la Commission. Entre autres, l’approfondissement de l’intégration régionale et la bonne gouvernance», a évoqué en fin juillet 2023, un communiqué.
    Le responsable communautaire s’est en outre fait fort d’expliquer que «globalement, les prévisions budgétaires sont restées fidèles aux actions préconisées par la lettre de cadrage du président». À l’en croire, un accent va être mis «sur la relocalisation de la Commission et de l’EID à Bangui; la réalisation des audits en cours de préparation; l’élaboration du manuel des procédures et l’actualisation des textes communautaires; le renforcement de la coopération avec les partenaires techniques et financiers; la mise en œuvre des projets intégrateurs et la poursuite du processus de rationalisation». La balle est désormais dans le camp des ministres.

    Parlement communautaire
    Les experts du Groupe budget ont par ailleurs «contribué à l’examen à mi-parcours du budget 2023 et fourni au Collège, toutes les informations comptables sur l’exercice 2022 clos», est-il indiqué. Ces informations seront ensuite mises à la disposition du Parlement communautaire dont la session a débuté ce 9 octobre 2023 à Malabo. Y compris les observations et recommandations faites par les commissaires et à intégrer dans la mouture finale du projet de budget. Celle-ci devra aussi être présentée, en même temps que le projet d’ordre du jour du 40ème Conseil des ministres de l’UEAC, à la réunion du Comité inter-États programmée les 26 et 27 octobre prochains.

    S’agissant précisément de la deuxième session ordinaire de l’année du Parlement communautaire, trois points essentiels sont au programme jusqu’au 7 novembre 2023. En l’occurrence l’examen du «programme d’actions de la Commission; les dossiers relatifs au fonctionnement et à l’évolution de la Communauté et enfin, le projet de budget de la Communauté pour l’exercice 2024», a relevé l’honorable Évariste Ngamana. Le président de l’institution sous-régionale, qui s’est en outre félicité du «leadership de Baltasar Engonga Edjo’o et de sa volonté d’entreprendre des réformes». Avant d’annoncer dans les prochains jours, «une adresse au Parlement du président en exercice de la Cemac, le Pr Faustin Archange Touadéra. Afin d’insuffler quelques orientations relatives à la politique communautaire», est-il précisé.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Catastrophes, accidents…Octobre noir au Cameroun

    Catastrophes, accidents…Octobre noir au Cameroun

    Le pays subit la «loi des séries» depuis une semaine. Une trentaine de personnes ensevelies dans un éboulement de terrain à Yaoundé. Une dizaine de vies perdues à Efok (45 kilomètres de la capitale) dans un accident routier meurtrier. À Douala dans le Littoral et Mogode dans l’Extrême-Nord, des accidents de route spectaculaires font également des morts et d’importants dégâts matériels.

    Les plaies béantes du drame à Mbankolo

    1-Une trentaine de personnes ensevelies par un éboulement de terrain à Mbankolo
    La désolation et, avec elle, la tristesse, la colère, la résignation aussi, la peur du lendemain, voire la trahison. Le 11 octobre dernier, le lieu du drame dégageait encore l’odeur des corps en putréfaction. Selon un sinistré, quatre corps ont été découverts ce matin du 11 octobre, en contrebas du lieu du drame, emportés par les eaux. «Mon petit frère a perdu neuf personnes, parents et enfants; depuis, l’on ne retrouve pas la dépouille de sa femme qui était enceinte», confie Philémon Sanga. Les familles font le deuil sans corps. «Il y a plusieurs macchabées qu’on ne retrouve pas, parmi lesquels les femmes et les enfants», entérine Jean Yves Chimboikom, sinistré. Et de plaider pour que les pouvoirs publics leur accordent encore du temps «pour retrouver les corps ensevelis et organiser les obsèques dignes aux défunts».
    D’après les témoignages de Jean Yves Chimboikom, donner un chiffre exact des victimes est osé et risqué. Puisque le lundi matin, «les sapeurs-pompiers et nous dénombrions plus de vingt-huit corps extraits de la boue.

    Officiellement, 57 familles sont impactées par le sinistre de Mbankolo. Elles sont déguerpies par les autorités. «Pour le moment, nous dormons à la belle étoile, chaque soir autour du feu. Pour partir d’ici, il faut savoir où aller, il faut les moyens conséquents. Quand on est prévenu d’une situation, on se prépare mieux. À l’heure actuelle, je dors avec mes locataires à la maison, ils ont tout perdu. Ils vont partir où? Toutes les économies sont emportées», se lamente Carole, une rescapée. «Nous demandons au gouvernement de nous laisser un peu de temps pour quitter les lieux. Pour le moment, nous n’avons pas de quoi manger, on dort à même le sol, nous supportons, nous venons de très loin, nous remercions tout de même l’acte des autorités qui ont offert les matelas, savons et de quoi manger», indique Jean Yves Chimboikom.

    2-Une douzaine de vies éteintes sur la route à Efok (Centre), à PK18 (Littoral) et à Mogodé (Extrême-Nord)

    Efok
    Alors que les larmes du pays tout entier sont encore bien chaudes, voici que, ce 13 octobre 2023, la rivière de sang ouvre une embouchure sur la nationale N°4, précisément à Efok (à une quarantaine de kilomètres de Yaoundé). Selon des sources officielles, 9 personnes sont mortes à la suite d’une collision entre un car de transport interurbain et un camion de sable sur le tronçon Obala-Monatele.

    Douala
    Toujours dans cette soirée du vendredi 13 octobre, une enseignante du lycée de Pk 21 dans la ville de Douala a trouvé la mort des suites d’un accident de la circulation. Selon des sources fiables, l’enseignante a été victime d’un accident impliquant un conteneur mal arrimé, qui s’est renversé en retournant le camion semi-remorque de 12 roues qui le transportait.
    Malheureusement, la victime qui était sur la moto de son collègue surveillant général, a rendu l’âme. Également blessé, le surveillant général se trouve actuellement en soins intensifs à l’Hôpital Général de Douala avec les deux jambes broyées.

    Extrême-Nord
    L’axe Mogode-Mokolo dans la région de l’extrême nord du Cameroun a également fait parler de lui. Selon des sources, un véhicule transportant des sacs de pommes de terre s’est renversé et tué deux femmes. Le drame s’est produit mardi 10 septembre 2023.
    Loin d’être des cas isolés, ces différents drames sonnent comme un rappel poignant de la nécessité de prendre des mesures urgentes pour améliorer la sécurité routière dans tout le pays.

    Olivier Mbessité et Joseph Ndzie Effa (stagiaire)

     

    Minproff, Mindcaf, Minddevel, Minepat, Minas

    En rangs dispersés sur le divan de la scène

    Même s’il y a eu des acquis au lendemain du drame, une dynamique collective s’impose.

    «Éboulement hier soir dans la commune de l’arrondissement de Yaoundé 2e, au lieu-dit Mbankolo. Un barrage de retenue d’eau aurait lâché du fait de pluies diluviennes de ces derniers jours. Les dégâts sont en cours d’évaluation. Nous souhaitons beaucoup de courage aux populations de cette #CTD». Pour qui prend un peu d’altitude sur les mots postés par le ministère de la Décentralisation et du Développement Local (Minddevel) sur sa page Facebook le 9 octobre dernier, il est possible de féliciter cette institution d’avoir exécuté les premiers pas dans l’appropriation de l’actualité. On serait presque enclin à penser que le langage du Middevel est déjà, dans une large part, fondé et en conformité avec les attendus de l’opinion publique. «Sauf que la vision que les mots dévoilent des responsabilités ont de quoi interpeller», nuance Hans Ntamak. «Le Minddevel parle comme si ce qui est arrivé à Mbankolo ne le concerne pas au premier chef; et on peut comprendre pourquoi il est absent sur le terrain depuis la survenue du drame», constate l’activiste de la société civile.

    «Crise de gestion»
    Pour ne pas rester sur le bord du chemin, Karim Ngangue Bell dénonce «la toxicité d’une approche fragmentaire et cloisonnée des multiples facettes du drame de Mbankolo». Selon cet ancien fonctionnaire onusien, «la gestion de crise, c’est un métier, on ne la laisse pas aux directeurs administratifs et financiers. Elle doit impliquer toutes les administrations sectorielles, avec l’entrée en scène des experts en politique publique, coopération internationale, épidémiologie, économie, développement durable et santé mentale et même des religieux». Or depuis que cela est arrivé, que voit-on? «Un échec de coordination opérationnelle révélateur d’un cumul de dysfonctionnements, de tâtonnements fastidieux et d’errements pénalisants», répond Hans Ntamak. Pour ce dernier, «les débuts de réponse apportée par la formalisation du premier niveau de coordination sont satisfaisants». Mais, face à la complexité du problème que seules quelques administrations publiques et humanitaires tentent de résoudre, «les rangs dispersés sur le terrain des opérations où l’on voit le Minproff, le Mindcaf, le Minddevel, le Minepat ou encore le Minas, chacun évoluant dans son coin. Cela handicape sérieusement l’élaboration d’un référentiel commun, brouille la clarification des rôles et le consensus sur les critères d’évaluation de la situation».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Dr Henry Mapoko «Seulement 5 à 6% de Camerounais ont le permis de bâtir»

    Dr Henry Mapoko «Seulement 5 à 6% de Camerounais ont le permis de bâtir»

    L’architecte, urbaniste, jette un regard critique sur l’occupation anarchique des espaces dits non constructibles, notamment des flancs de collines, à la suite de l’éboulement de terrain de Mbankolo ayant coûté la vie à une trentaine de personnes le 8 octobre dernier.

     

    Pourriez-vous nous décrire le site du drame de Mbankolo de manière technique ?

    Yaoundé est une très belle ville. Une ville qui a plusieurs collines. Le fait de cette morphologie riche rend cette ville merveilleuse. Mais alors, autant ces collines rendent la ville belle, autant elles sont « dangereuses ». L’utilisation de ces collines fait problème. Construire sur les collines ou sur les bas-fonds est très dangereux. Il faut avoir des techniques appropriées car si elles n’existent pas, nous nous exposons à des phénomènes tels que ce qui s’est passé à Mbankolo. Ce qui mène à des drames. Les populations doivent avoir en mémoire le code d’urbanisme. Et en son article 2 de la loi de 2004/003 du 21 avril 2004, il est dit : « le territoire camerounais est le patrimoine commun de la nation. L’Etat et les collectivités territoriales décentralisées en sont les gestionnaires et les garants». Et l’article 3 qui prévoit les règles pour utiliser le sol et construire, est appuyé par le décret 2008/0739/PM du 23 avril 2008 fixant les règles d’utilisation du sol et de la construction et du décret 2008/0740 du 23 avril 2008 fixant le régime des sanctions applicables aux infractions aux règles d’urbanisme.

    Nous pouvons dire que le Cameroun est doté de très bons textes au niveau de la sous-région Afrique centrale, mais c’est l’utilisation qui pose problème. Ici, on peut donc pouvoir dire que pour pouvoir jouir pleinement de sa parcelle de terrain, avant toute opération d’aménagement, il faut se procurer des documents garantissant ces droits et précisant ces devoirs. Aujourd’hui si vous me demandez combien de Camerounais ont un permis de construire, je vais rigoler. Si nous avons 5 ou 6%, c’est que c’est beaucoup. Les gens s’en moquent. Pourtant le franchissement de cet acte garantit ou freine déjà un certain nombre d’accidents qui peuvent survenir.

    Qu’en est-il de ceux qui étaient installés sur le site de Mbankolo ?

    Je peux vous dire que personne ne possède un permis de construire. Ce qui veut dire que ce sont des populations qui sont allées se construire de manière anarchique sur cette zone à risque. Aujourd’hui l’Etat est dans son rôle régalien de prévenir de telles situations. Un accident est déjà arrivé, il faut déguerpir ceux qui restent.

    Peut-on conclure que cette catastrophe était évitable ?

    D’abord pour moi, ce n’est pas une catastrophe mais plutôt un accident. Car en général, la catastrophe surprend. Mais j’insiste qu’il faut prendre des dispositions pour ne pas se faire surprendre. L’incivisme des Camerounais n’est plus à démontrer.

    Votre regard sur le système de prévention des catastrophes naturelles au Cameroun ?

    Il faut simplement qu’on applique les textes. Les autorités doivent se mettre au travail. Je cite ici en premier les mairies et les communautés urbaines qui ont la police municipale et qui doivent prendre le relais et faire exécuter les lois d’urbanisme.

    Quels sont les différents documents préalables avant toute construction ?

    Les actes administratifs relatifs à l’utilisation du sol et de la construction, nous avons entre autres le certificat d’urbanisme qui n’est qu’un document d’information mais qui vous dit si le site où voulez-vous vous risquer de construire c’est ou pas. Bref, il vous renseigne sur les caractéristiques de la construction que vous devez réaliser par exemple sur la hauteur. Nous avons l’autorisation de lotir. Ensuite vous avez le permis d’implanter ou de construire, il y a aussi le certificat de conformité. Voilà la panoplie de documents administratifs qui parlent de l’utilisation de sol. Tous ces documents sont délivrés au niveau des mairies et des communautés urbaines. Il faut qu’on applique les lois et que chaque citoyen se les approprie.

    Entretien réalisé par Joseph Ndzie Effa

  • Gestion des crises au Cameroun: la recette du CAMERCAP-PARC et de l’Université de Yaoundé 2

    Gestion des crises au Cameroun: la recette du CAMERCAP-PARC et de l’Université de Yaoundé 2

    Le MENSEL hôtel de Yaoundé a abrité ce 16 octobre, l’atelier d’évaluation de l’Impact de la pandémie de la Covid-19 sur les inégalités de revenus au Cameroun et l’influence de la situation d’emploi. Organisé par le CAMERCAP-PARC, l’UY2 et African Économic Research Consortium (AERC).

     

    Comment amener le gouvernement camerounais à avoir des outils nécessaires pour faire face, voire gérer de façon efficace les crises avenirs, afin d’éviter les inégalités souvent accentuées lors des chocs ou catastrophes? Tel est l’objet de l’atelier de dissémination organisé par le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (CAMERCAP-PARC), en partenariat avec l’Université de Yaoundé 2, sous la supervision d’African Économic Research Consortium (AERC) basé à Nairobi au Kenya. De manière concrète, le CAMERCAP-PARC dans son rôle de courroie de transmission entre les chercheurs et les décideurs, ne veux plus de surprise. Il veut au contraire transformer le travail de recherche, en possibilité d’utilisation de politiques publiques. «Notre mandat est d’accompagner le gouvernement, les acteurs du secteur privé, de la société civile dans l’analyse, la formulation et l’évaluation des politiques publiques. Nous ne faisons pas la recherche universitaire, nous faisons la recherche qui doit aboutir à quelque chose d’utile pour le décideur. L’homme politique ne lira jamais le document de 26 ou 50 pages. Nous sommes là, pour disséquer le travail de recherche produits par ces chercheurs de l’UY2», insiste Barnabé Okouda, directeur exécutif du CAMERCAP-PARC, lors du discours de bienvenue.

     

    Concrètement

    Le but est d’éviter les inégalités créées lors de la pandémie de Covid-19. Les chercheurs de l’Université de Yaoundé 2, analysent l’effet de la situation d’activité due à la Covid-19 sur les inégalités de revenus au Cameroun. Cette étude porte spécifiquement sur les chefs de famille, ceux-là qui apportent l’essentiels des revenus. Le groupe de chercheurs conduit par le Pr Benjamin Fomba Kamga collecte les données auprès de 604 ménages (pauvre, moyen et riche) dans les régions du Centre et du Littoral. Il en ressort que seuls les chefs de famille de la classe aisé ont été résilients.

    Présenté comme telles, ces données statistiques ne sont pas comestibles pour les décideurs. Voilà pourquoi le CAMERCAP-PARC fait des propositions concrètes en donnant quelques recommandations. Ces dernières sont simples, pour ne plus avoir des laissés pour compte, comme dans le cas de la Covid-19. Le think tank demande au gouvernement de sortir ou de créer les conditions pour faire migrer les entreprises du secteur informel vers le secteur formel. Cela passe par des mesures d’assouplissement fiscale. « Parce que les subventions de 2 milliards accordées aux entreprises n’ont pas bénéficié au secteur informelle qui abrite 80% de chefs de famille », affirme les experts. Le gouvernement doit procéder à des formations. «l’Etat doit tout mettre en œuvre pour renforcer le système informel en soutenant la formation et en s’appuyant sur les données adossées sur la réalité », précise Emmanuel Yangam, ingénieur statisticien économique et consultant.

    André Gromyko Balla

  • Proche-Orient: l’Afrique centrale si loin, si proche

    Proche-Orient: l’Afrique centrale si loin, si proche

    Des enfants martyrisés, des vieillards assassinés, des familles décimées. De sang-froid. On suffoque face à la barbarie des bombes tombées de façon acharnée, balayant des vies en quelques secondes. En connaisseur lointain de certains genres de la bande dessinée, on se retrouve dans la posture de ce personnage qui, confronté aux fracas de la violence et à une traînée de sang entretenue par deux peuples cousins, manquait de mots pour qualifier l’inqualifiable. Si, entre le Hamas et Israël, les notions de respect, de droits, de territoire et de légitimité s’entrechoquent en permanence, ce qui s’est passé à l’aube du 7 octobre suscitent plus de questions que de réponses. Puisque, de ce que l’Histoire retient et de ce qu’elle oublie, on n’a jamais vu le conflit israélo-palestinien de cette façon.
    Si l’on peut croire que l’opinion africaine appréhende à leur juste mesure tous les dits et non-dits sur cette actualité, il n’en demeure pas moins qu’au sein de cette opinion-là, sur un des commentateurs, des gens qui, au front comme à l’arrière, hurlent. Dès lors, tout peut prendre sens et abonder dans la direction voulue. « Ici, sur un camp qui a construit le Hamas comme l’exact antonyme du bon soldat respectueux des lois légitimes de la guerre, ce qui permet de victimiser Israël, et donc de légitimer sa réplique contre le Hamas. Là-bas, c’est le camp au sein duquel s’échangent toute une gamme d’arguments présentant la démarche du Hamas comme étant à la hauteur de la remise en cause existentielle d’Israël et de sa doctrine de sécurité. C’est ce qui se passe en Afrique du Nord notamment, où nombre de nombreux pays font de l’identification et du soutien à la cause palestinienne un devoir», observe Françoise Mouyenga. Du point de vue de l’expert camerounais en géostratégie, tous ces camps font un travail d’auto-justification, moins en niant la réalité des actes commis par Israël et le Hamas qu’en plaidant leur légitime défense.
    Dans cette ambiance où s’emboîtent des dénégations et se retournent les interprétations, il y en a qui font preuve d’un cheminement humain plus complexe. C’est le cas en Afrique centrale. «Dans cette partie du continent, les sensibilités semblent enclines (peut-être) à se laisser guider par une compassion, compréhensible au demeurant, mais qui viennent dangereusement brouiller l’analyse des postures», estime Ferdinand Djonko, internationaliste camerounais, membre du Club. des amis du Centre de recherche d’études politiques et stratégiques (CREPS) de l’Université de Yaoundé-I. Pour lui, la pesanteur rougeoyante du silence des États de la Cemac par exemple est à lire de deux manières. « D’une part, le silence de certains est chargé de sens dans ce qu’il nous laisse voir de son rôle dans les relations avec telle ou telle partie. D’autre part, il y a un point d’orgue qui vient souligner une nuance, ciseler un relief souhaité par le Cameroun principalement», analyse Ferdinand Djonko. Ce dernier, dans le mais d’éviter une problématique hautement sensible, s’appuie sur le tweet du cabinet civil de la présidence de la République du Cameroun en date du 10 octobre 2023. « Suite à la tragédie provoquée par l’attaque armée du Groupe islamiste palestinien « Le Hamas », apparu dans la banlieue de Gaza, SE Paul Biya adresse ses sincères condoléances au Président de l’Etat d’Israël, SE Isaac Herzog, ainsi qu’aux familles des victimes», apprend-on. «Selon certains internautes, circonscrit Françoise Mouyenga, ce qui est dit dans ce tweet ne l’est que sous forme d’un chuchotement diplomatique».

  • Mise en œuvre des programmes et stratégies de l’UE : 25 jeunes Camerounais appelés aux avant-postes

    Mise en œuvre des programmes et stratégies de l’UE : 25 jeunes Camerounais appelés aux avant-postes

    Ils servent de pont entre leurs concitoyens et la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun.

    Les jeunes du «Youth Sounding Board UE-Cameroun»

    L’initiative «Youth Sounding Board (YSB) UE-Cameroun» prend ses marques au Cameroun. Au cours des deux prochaines années, ses membres (25 jeunes de la tranche d’âge comprise entre 15 et 35 ans ayant une expérience pratique des processus de participation des jeunes, des politiques de jeunesse, ou s’étant engagés dans des organisations de jeunesse et/ou dans des initiatives dirigées par des jeunes) seront chargés de rendre l’action de l’UE plus participative, plus pertinente et plus efficace pour la jeunesse locale. Selon la Délégation de l’UE au Cameroun, «il s’agit d’un comité non rémunéré chargé d’accompagner l’engagement actif et les échanges réguliers entre jeunes, ainsi qu’avec des décideurs et la Team Europe (Délégation de l’UE et États membres accrédités à Yaoundé)». D’après la même source, cet accompagnement porte sur un large éventail de sujets (emploi, éducation, formation et entrepreneuriat, alimentation et nutrition, environnement et changement climatique, droits de l’Homme et démocratie, sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, numérisation et technologie, égalité entre les hommes et les femmes, inclusion sociale, éducation et santé, bonne gouvernance, droits de l’Homme et migrations, médias et journalisme notamment).

    Objectifs
    «Le programme YSB qui en est à sa seconde édition rentre dans le cadre de l’action extérieure de l’UE. Il vise à donner, aux jeunes et aux organisations de jeunesse, la possibilité de se connecter, de se parler et d’échanger des vues sur des questions d’intérêt commun. Il vise également à combler un vide stratégique dans un monde qui change et c’est aussi un instrument politique orienté vers l’action», explique la Délégation de l’UE au Cameroun. Dans sa démarche, apprend-on encore, l’action du YSB se traduit par des rencontres régulières (Conseils européens des ministres de la Jeunesse, groupe de travail jeunesse, réunions de haut-niveau des directeurs généraux de la jeunesse…) et par la mise en place de groupes de travail réunissant des experts camerounais pour des échanges de bonnes pratiques.

    Ongoung Zong Bella

  • Exportations de crevettes: le Cameroun se met aux normes

    Exportations de crevettes: le Cameroun se met aux normes

    Il est question pour le pays de rétablir ses liens commerciaux sur ce segment d’activités avec l’Union européenne, puis de conquérir d’autres marchés rémunérateurs.

    Le Cameroun améliore son système de maîtrise, de suivi et de contrôle de la qualité sanitaire à l’exportation de crevettes. Grief lui en était porté par l’Union européenne qui a de ce fait suspendu toute transaction commerciale sur ce segment avec le Cameroun depuis 2004. Le pays souhaite rétablir ce lien commercial et même investir d’autres marchés porteurs à l’instar de la France, du Viet Nam, de la Chine, des États-Unis et de l’Espagne.

    Le Cameroun produit annuellement 5300 tonnes de crevettes issues de la pêche maritime, selon des données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette denrée est jusqu’ici acheminée principalement vers le marché régional (Gabon,
    Guinée équatoriale, Nigéria, République centrafricaine et Tchad, avec environ 590 tonnes par an) et l’Asie (Chine, Chine – RAS [Région Administrative Spéciale] de Hong Kong, Viet Nam, Malaisie, estimées à 290 tonnes par an). Environ 126 tonnes sont consommés à l’échelle nationale et à peu près autant seraient perdues, d’après l’institution.

    La valeur totale des exportations camerounaises de crevettes oscille entre 1,6 et 4,6 millions de dollars. Par ces faibles performances, le Cameroun reste en retrait sur la scène internationale. Il occupe la 79eme position dans le classement 2019 des pays exportateurs effectué par le Centre du commerce international (ITC); avec un volume de 143 tonnes vendues pour une  valeur de 950 000 dollars et 0,00% des parts du marché.

    Le gouvernement souhaite renverser la courbe en misant sur le potentiel des crevettes grandes tailles. Il a en conséquence souscrit en 2019 au  programme FISH4ACP de la FAO en 2019 avec pour objectif  de booster ses ventes de 70%, revèle l’institution dans son rapport «Chaîne de valeur des crevettes de grande taille au Cameroun». Lequel vise à améliorer la productivité et la compétitivité des chaînes de valeur du poisson, tout en assurant la durabilité environnementale et l’inclusion sociale. Quelques défis s’imposent cependant au Cameroun dans l’atteinte de cet objectif. Cela concerne l’obtention de l’agrément d’exportation à destination de l’Union européenne et l’effectivité renforcée des dispositifs d’exclusion des tortues sur les navires de pêche industrielle. Ce, afin d’accéder légalement au marché américain.

    Louise Nsana

     

  • Le Sud contre le «deux poids, deux mesures» des Occidentaux

    Le Sud contre le «deux poids, deux mesures» des Occidentaux

    Le 7 octobre 2023, le Hamas, mouvement de résistance fondé en 1987 pendant la révolte palestinienne contre l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie, lançait une offensive contre Israël, choisi qui n’était plus arrivée au pays depuis sa création en 1948. Cette offensive que certains ont comparée à l’attentat contre les tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001 en raison de l’ampleur des dégâts (plus de 1000 morts), est appelée l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» . Quelques heures plus tard, Israël répondait à l’attaque par l’opération «Glaives de fer» qui aurait provoqué au moins la mort de 1799 Palestiniens à Gaza, selon un bilan communiqué le 14 octobre par le ministère palestinien de la Santé. La plupart des pays du monde ont été immédiatement condamnés pour l’attaque du Hamas contre Israël ; et on ne peut que leur donner raison, car rien ne justifie la destruction d’une vie humaine. Mais combien de pays ont protesté contre les bombes israéliennes qui tuèrent de nombreux Palestiniens ? L’Europe et les États-Unis prendront-ils des sanctions contre Benyamin Netanyahu comme ils le firent contre Vladimir Poutine accusé d’avoir agressé et envahi l’Ukraine ? Pourquoi les pays qui soutiennent Israël n’encouragent-ils pas la création d’un État palestinien indépendant et souverain à côté d’Israël, comme le souhaitait le président Barack Obama dans un discours prononcé au Caire le 4 juin 2009 ? Pourquoi laissent-ils les Israéliens occuper et contrôler les territoires palestiniens ?

    Ce «deux poids, deux mesures» de l’Occident et sa passivité à l’égard d’Israël, c’est à juste titre qu’ils sont désapprouvés par la Tunisie, l’Algérie, l’Afrique du Sud et d’ autres pays de ce qu’on nomme le Sud global; car, pour eux, la vie d’un Israélien n’a pas plus de valeur que celle d’un Palestinien. Ils dénoncent un positionnement à géométrie variable et une indignation sélective. Ils expliquent que cette «nouvelle conflagration est née de l’occupation illégale continue des terres palestiniennes, de l’expansion continue des colonies, de la profanation de la mosquée Al Aqsa et des lieux saints chrétiens et de l’oppression continue du peuple palestinien» . Enfin, les pays du Sud croient que l’Occident se moque du respect des droits de l’homme dans une partie du monde comme de l’an garantie. Sinon, il ne se serait jamais accommodé de l’assassinat de Mouammar Kadhafi et de la destruction de la Libye en 2011, destruction qui permet aux différents mouvements terroristes de récupérer les armes stockées en Libye et de les utiliser plus tard contre les populations du Sahel. . Sinon, il aurait fustigé l’intervention militaire de la France en Côte d’Ivoire en 2004 et en 2010-2011, ainsi que la déportation à La Haye du président Laurent Gbagbo, qui n’a fait que défendre son pays attaqué et coupé en deux par une rébellion dont plusieurs informations montrent aujourd’hui qu’elle était soutenue par Paris.

    Jean-Claude DJEREKE