Boulangeries: la fin des faux contrôles

Face aux multiples contrôles dont ils font régulièrement l’objet, les boulangers camerounais sont désormais outillés pour démasquer les faux contrôleurs.

 

«Il arrive souvent que les associations de défense des droits des consommateurs viennent ici pour faire des contrôles et nous demander des certificats et autres documents. À peine une équipe de contrôle sort qu’une autre, sans se faire identifier au préalable, entre pour nous réclamer les mêmes documents». Par ces mots, Alexandra, responsable d’une boulangerie située dans la ville de Yaoundé exprime son désarroi face à la multitude de contrôles dits «de conformité» dont sa «petite» entreprise est victime. La situation que dénonce cette femme n’est pas un cas isolé. Dans d’autres structures de ce secteur d’activités, le crédo est le même.

Pour le patronat des boulangers du Cameroun, ces descentes constituent une véritable gêne. C’est ce qu’a exprimé l’un de ses membres le 12 octobre 2023 à Yaoundé. C’était lors du lancement de la campagne de sensibilisation nationale des boulangers et pâtissiers sur la Norme camerounaise NC 213: 2013, portant sur le pain. Dans sa prise de parole, le pair de Jean Claude Yiepmo a fustigé les multiples descentes faites dans son entreprise par de multiples groupuscules. D’où sa question de savoir si le contrôle de conformité peut être effectuée par n’importe quelle organisation, y compris les associations de consommateurs.

À cette interrogation, Luc Claude Mamba a apporté des éclaircis. Le chef de la Division Communication, de la Promotion et de l’Accompagnement des entreprises et des administrations est clair: peu importe leur envergure, les associations de défense des droits des consommateurs n’ont pas le droit de demander des certificats aux boulangers, explique-t-il. Dans la même veine, le collaborateur de Charles Booto A Ngon précise que la mission de contrôle n’est dévolue qu’à l’Anor, institution habilitée à délivrer les certificats. Toutefois, ajoute-t-il, les défenseurs des consommateurs et autres institutions ont le droit de faire des dénonciations, preuve  à l’appui, après constatation d’un phénomène dans une boulangerie. Ce qui va alors amener l’organe autorisé à effectuer des descentes sur le terrain pour se rassurer de la conformité de l’entreprise dénoncée.

Par ailleurs, le patronat des boulangers a également demandé à ce que lesdits contrôles soient mixtes. Ceci, pour leur permettre de travailler en toute sérénité, précise le président du Syndicat patronal des Boulangeries du Cameroun. Mais en attendant que cela soit possible, les boulangers doivent pouvoir démasquer les usurpateurs.

 

Techniques contre les faux contrôleurs

Pour reconnaitre ces contrôleurs véreux, Luc Mamba donne quelques astuces. D’abord, les membres de la mission de contrôle doivent disposer d’un badge permettant de les identifier. Pièce d’identification qui peut être vérifiée via la plateforme de l’Anor. Ensuite, les contrôleurs doivent disposer d’un ordre de mission. Pour le cas d’autres contrôles, explique le cadre, l’équipe doit nécessairement se faire accompagner par un officier de police judiciaire. Toutes ces dispositions consistent à éviter que des individus, même les agents des services de contrôles de l’Anor s’en servent à leurs profits personnels, au détriment des boulangeries. Désormais, les promoteurs des boulangeries sont avisés.

Joseph Julien Ondoua Owona

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