Gestion des crises au Cameroun: la recette du CAMERCAP-PARC et de l’Université de Yaoundé 2
Le MENSEL hôtel de Yaoundé a abrité ce 16 octobre, l’atelier d’évaluation de l’Impact de la pandémie de la Covid-19 sur les inégalités de revenus au Cameroun et l’influence de la situation d’emploi. Organisé par le CAMERCAP-PARC, l’UY2 et African Économic Research Consortium (AERC).
Comment amener le gouvernement camerounais à avoir des outils nécessaires pour faire face, voire gérer de façon efficace les crises avenirs, afin d’éviter les inégalités souvent accentuées lors des chocs ou catastrophes? Tel est l’objet de l’atelier de dissémination organisé par le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (CAMERCAP-PARC), en partenariat avec l’Université de Yaoundé 2, sous la supervision d’African Économic Research Consortium (AERC) basé à Nairobi au Kenya. De manière concrète, le CAMERCAP-PARC dans son rôle de courroie de transmission entre les chercheurs et les décideurs, ne veux plus de surprise. Il veut au contraire transformer le travail de recherche, en possibilité d’utilisation de politiques publiques. «Notre mandat est d’accompagner le gouvernement, les acteurs du secteur privé, de la société civile dans l’analyse, la formulation et l’évaluation des politiques publiques. Nous ne faisons pas la recherche universitaire, nous faisons la recherche qui doit aboutir à quelque chose d’utile pour le décideur. L’homme politique ne lira jamais le document de 26 ou 50 pages. Nous sommes là, pour disséquer le travail de recherche produits par ces chercheurs de l’UY2», insiste Barnabé Okouda, directeur exécutif du CAMERCAP-PARC, lors du discours de bienvenue.
Concrètement
Le but est d’éviter les inégalités créées lors de la pandémie de Covid-19. Les chercheurs de l’Université de Yaoundé 2, analysent l’effet de la situation d’activité due à la Covid-19 sur les inégalités de revenus au Cameroun. Cette étude porte spécifiquement sur les chefs de famille, ceux-là qui apportent l’essentiels des revenus. Le groupe de chercheurs conduit par le Pr Benjamin Fomba Kamga collecte les données auprès de 604 ménages (pauvre, moyen et riche) dans les régions du Centre et du Littoral. Il en ressort que seuls les chefs de famille de la classe aisé ont été résilients.
Présenté comme telles, ces données statistiques ne sont pas comestibles pour les décideurs. Voilà pourquoi le CAMERCAP-PARC fait des propositions concrètes en donnant quelques recommandations. Ces dernières sont simples, pour ne plus avoir des laissés pour compte, comme dans le cas de la Covid-19. Le think tank demande au gouvernement de sortir ou de créer les conditions pour faire migrer les entreprises du secteur informel vers le secteur formel. Cela passe par des mesures d’assouplissement fiscale. « Parce que les subventions de 2 milliards accordées aux entreprises n’ont pas bénéficié au secteur informelle qui abrite 80% de chefs de famille », affirme les experts. Le gouvernement doit procéder à des formations. «l’Etat doit tout mettre en œuvre pour renforcer le système informel en soutenant la formation et en s’appuyant sur les données adossées sur la réalité », précise Emmanuel Yangam, ingénieur statisticien économique et consultant.
André Gromyko Balla