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Catégorie : ACTUALITÉ
1,4 million
Selon le World Traval and Tourism Council (WTTC), c’est le nombre de touristes attendus au Cameroun d’ici 2028. Ils devront, prévoit le WTTC, générer 581,2 milliards de francs CFA de dépenses. La même institution rappelle qu’en 2017, les touristes et autres visiteurs étrangers au Cameroun ont effectué des dépenses estimées à 337 milliards de francs CFA. Par ailleurs, d’autres projections vers une progression des dépenses des touristes étrangers au Cameroun sont possibles, au rythme de 5,2 % par an, durant les 10 prochaines années.
Football : Eding sport vainqueur de la Coupe du Cameroun
Après seulement trois années en Ligue 1, le club de la Lekie a remporté ce dimanche ce trophée en battant Lion blessé de Foutouni, sur le score de 1 but à 0.
À noter que la rencontre s’est déroulée sous la présidence du Chef de l’État, Paul Biya dont c’était la première sortie officielle depuis sa prestation de serment le 6 novembre 2018.
La saison sportive 2017-2018 est arrivée à son apothéose ce dimanche avec la tenue de la finale de Coupe du Cameroun. Elle opposait Eding Sport de la Lekié et Lion blessé de Fotouni. Sur la pelouse du stade Omnisports de Yaoundé, cette rencontre s’est disputée de bout en bout, à la satisfaction du public. L’équipe de la Lekié a ouvert la marque par Pierre Ballang à la 13e minute de jeu. Malgré les assauts répétés des deux équipes, le score est resté inchangé jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre central.
Eding Sport a été créé en 2012 à l’issue d’un championnat de vacances. Le club a pris une affiliation dans le championnat départemental de football de la Lékié voici 7 ans. L’ascension fut fulgurante, puisque dès sa première année, il accède en deuxième division régionale du Centre (équivalent de la D3), où le club passera deux saisons avant d’accéder en Ligue 2.
Lors de la saison sportive 2014-2015, il accède en Ligue 1. Deux ans plus tard, le club de Saint-Fabien Mvogo est sacré champion du Cameroun. Aujourd’hui, il vient de rapporter la Coupe du Cameroun. Mais Eding Sport ne jouera pas la Coupe des confédérations qui a débuté le 28 novembre dernier. La faute aux autorités sportives qui n’ont pas respecté les délais d’inscription du club vainqueur de la Coupe du Cameroun à cette compétition.
Bobo Ousmanou
Gilbert Tsala Ekani
Le 19 novembre 2018, à 63 ans, le fils de Leboudi II (près de Yaoundé) s’est éteint des suites de maladie. «Un totem du journalisme au Cameroun s’en est allé !» dixit Alain Belibi.
«Un maître de chapelle de l’intelligentsia progressiste nous quitte», s’est exclamé Zacharie Ngniman. Sévère Amougou (décédé en 2010) reconnaissait tous les dons au disparu : «une écriture fluide, une culture éblouissante, une facilité unique à dire ce qu’il pense». Journaliste, c’est d’ailleurs réducteur en ce qui le concerne. La particularité de ce produit de l’École supérieure internationale de journalisme de Yaoundé (ESIJY, actuelle ESSTIC) en 1978 était à la fois pleinement journaliste et tout à fait écrivain. En 2011, il fait paraitre aux Éditions l’Harmattan «Des roses et des épines», puis en 2014, il publie «Paul Biya et la Lekié, d’amour et de raison». «Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser. Alors, puisque je n’ai pu éviter ce qui m’arrive ce soir, je vous embrasse tous», voilà les derniers mots de l’ancien collaborateur du journal Intégration, tels que rapportés par Juniore Tsala, l’une de ses filles. Chapô !
Sud-Ouest du Cameroun : Confusion autour de l’assassinat d’un prêtre kényan
L’Église catholique accuse l’armée camerounaise d’avoir tué mercredi de la semaine dernière le missionnaire. Le ministère de la Défense pointe les séparatistes armés actifs dans la région.
« Je trouve totalement inacceptable ce traitement que l’on inflige à notre Armée qui se bat avec engagement et courage, pour que, dès que les terroristes fabriquent leurs histoires, les Forces de Défense soient prises à partie sans un minimum de recul. Les terroristes nous ont habitués à user de perfidie, arborant nos tenues. Quels objectifs les forces régulières poursuivraient-elles à tuer un prêtre ?» La colère du colonel Didier Badjeck, chef de la Division de la Communication du ministère de la Défense, est à la mesure de l’accusation. Il s’insurge ainsi au sujet des accusations portées contre des soldats engagés dans la région du Sud-Ouest, accusations portées par le diocèse de Mamfe. En effet, dans un communiqué daté du jeudi 22 novembre, cette province ecclésiastique accuse des éléments de la gendarmerie nationale d’avoir tué le prêtre.
Selon des témoignages rapportés par le diocèse, le père Cosmas Omboto Ondari a été tué dans l’après-midi de mercredi 21 novembre autour de 15 heures. Il se trouvait devant la paroisse de Kembong (à une vingtaine de kilomètres de Mamfe, département de la Manyu), où il servait comme vicaire lorsque, soudain, ont débarqué dans une voiture des hommes armés, habillés en treillis militaires. Ils se sont mis à tirer en direction de l’église, faisant fuir les personnes qui se trouvaient là, et qui ont couru se réfugier à l’intérieur du bâtiment. Le père Cosmas, de nationalité kényane et âgé de 33 ans, n’a pas eu la même chance : il est atteint de plusieurs balles, dont certaines mortelles, en plein thorax.
Une version que rejette l’armée. «Les seuls éléments des Forces de Défense présents dans cette zone ont été accrochés ce même jour, probablement par le groupe qui a perpétré cet assassinat. Un sous-officier a d’ailleurs perdu son œil et est entre la vie et la mort en ce moment, évacué à Douala. Pas de déclarations péremptoires. Nous aurons les premiers éléments d’enquête et communiquerons dès que possible par la voie la plus officielle. Alors, toute accusation injuste sur nos Forces devient de moins en moins supportable, surtout venant des institutions censées prendre du recul», a clamé le colonel Badjeck. Le ministre de la Communication lui fera écho dans une sortie à la radio BBC Afrique.
Missionnaires enlevés
L’Église va revenir à la charge à travers l’évêque de Mamfe, Mgr Nkea. Sur les antennes de la BBC, le prélat, demande au ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary de «cesser de parler de ce qu’il ne sait pas». Mais l’armée maintient qu’il s’agit «d’hommes armés, vêtus de treillis militaires» qui ont mené cette opération. Pour le ministère de la Défense, qui appelle la population à collaborer avec les autorités, les meurtriers du père Cosmas ont usurpé les treillis militaires aux apparences des gendarmes, pour ainsi jeter le doute sur l’Armée. Le Mindef affirme que cet incident n’a été signalé que dans la matinée du 22 novembre 2018, hypothéquant ainsi toute prompte opération de poursuite et de recherche. Il a néanmoins annoncé une enquête.C’est le quatrième homme d’Église à périr dans le cadre de la Crise anglophone. Fin octobre, c’est un pasteur américain, Charles Wesco, qui tombait sous les balles. Les miliciens et l’Armée se rejettent la responsabilité de ces attaques, alors que l’ambassade américaine dit attendre les conclusions de l’enquête.
Toujours dans la région du Sud-Ouest, des témoins ont annoncé le kidnapping de quatre personnes samedi dernier : trois missionnaires Clarétains (Père Jude Langeh, Diacre Placid Muntong et un étudiant) et leur chauffeur. L’équipe des trois missionnaires a été enlevée sur le chemin retour vers leur paroisse de Munyenge. Ils revenaient d’une mission humanitaire dans un village.Zéphirin Fotso Kamga
Cameroun : La vie comme elle va dans le «Far West» anglophone
8 milliards de francs CFA
L’établissement financier Alios Finance Cameroun lève depuis 8 milliards sur le marché des capitaux. L’opération d’étend du 20 novembre jusqu’au 11 décembre. Par appel public à l’épargne, la plus ancienne société financière au Cameroun. L’arrangeur de cet appel public à l’épargne est le prestataire de services d’investissement (PSI) BGFIBank Cameroun. Le montant minimal de souscription est de F CFA 150 000.
Cette opération vient couronner une année 2018 très florissante pour les entrepreneurs et le marché financier Cameroun. Près de 400 milliards Fcfa levés par le secteur privé.
Inondations dans l’Extrême-Nord : La Banque mondiale renforce la résilience
Les travaux de la digue sur le fleuve Logone et du barrage de Maga sont en réhabilitation avancés. Ils permettront de protéger les populations et leurs investissements agricoles.
La digue de Maga Le Projet d’urgence de lutte contre les inondations à l’Extrême-Nord (PULCI) coutera 108 millions de dollars (62,13 milliards de FCFA). La Banque mondiale apporte les fonds et l’assistance technique. Les travaux dureront 2 ans. Ils s’effectuent sur une longueur de 97 km et comprennent également la remise en état de 75 000 hectares de riziculture de la Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua (Semry).
Le gouvernement camerounais entreprend également la construction d’une digue-route de 335 km, afin de désenclaver la localité et de viabiliser une autre ouverture sur le Tchad voire le Nigéria. Les travaux de réhabilitation des digues seront effectués par les entreprises tchadiennes Geyser et Sotcocog.
Protection
Les travaux vont prémunir plus de 12 000 hectares de périmètre irrigué sur lesquels les populations ont fait des mises en valeur agricoles. Le bétail s’y abreuve également.Pour optimiser la protection contre les risques d’inondation, la Banque mondiale va aider le Cameroun à acquérir du matériel hydrométéorologique.
En 2012, le Génie militaire a entrepris des travaux d’urgence de colmatage de ces digues. Usée du fait de la pression des eaux, la digue provisoire a menacé de rompre à plusieurs reprises. Aujourd’hui, elle est fortement menacée d’engloutissement de part et d’autre des frontières (Nigéria, Tchad et Cameroun).
En prévision de ces travaux de Maga et du Logone, le Gouvernement a procédé, pour 1,5 milliard de FCFA, au déplacement des populations vivant sur l’emprise des digues, ainsi qu’à la réparation des ouvrages hydrauliques endommagés par les graves inondations de 2012.
Bobo Ousmanou
Me Charles Tchakounte Patie
Il est le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun. Charles Tchakounte Patie a été choisi par ses pairs au terme d’une assemblée générale élective de l’Ordre qui s’est tenue le week-end dernier à Douala ; et qui a vu le désistement de son prédécesseur Me Jackson Ngnie Kamga. Ce dernier s’est aussi déchargé de sa fonction de membre du Conseil de l’Ordre. Par cette élection, Me Charles Tchakounte Patie prend sa revanche sur son prédécesseur qui l’avait battu dans la course au bâtonnat en 2015 par 650 voix contre 421. L’Ordre sera dirigé pour les deux prochaines années par cet avocat que ses pairs disent « rassembleur ».
Samuel Eto’o
Depuis que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Can Total 2019) a été octroyée à son pays, le demi-dieu du football camerounais joue l’ambassadeur pour le succès de cette compétition. Après être parti en majesté pour plaider la cause du Cameroun auprès de la Confédération africaine de football (Caf), il devient la propriété diplomatie des autorités de Yaoundé. Pour elles en effet, le « pitchitchi » roule. Le 15 novembre 2018, il était au ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) à Yaoundé. À Pierre Ismaël BidoungMkpatt, le patron des lieux, le goléador a présenté son projet de match de prestige au Cameroun. « Ce sera à Douala ou à Yaoundé, avec Messi, Ronaldinho, entre autres. C’est possible 5 ou 6 jours avant le coup d’envoi de la Can »a laissé entendre l’ex-capitaine des Lions indomptables. Les buts que l’ancien pensionnaire de la Kadji Sports Academy veut marquer sont au nombre de deux. D’une part, il entend contribuer au rayonnement du Cameroun à travers le monde, et initier une collecte de fonds en faveur de la création d’un fonds de soutien aux légendes du football d’autre part. All Anglophone Conference: Here we are !
Face aux enjeux stratégiques, sécuritaires et symboliques de l’événement, les autorités se font une idée claire des axes du conclave porté par Mgr Christian Tumi et compagnies.
Christian cardinal Tumi, pour le retour de la paix en zone anglophone Au ministère de l’Administration territoriale (Minat) où sa silhouette apparaît en cet après-midi du 15 novembre 2018, Bernard Okalia Bilaï ne dit aucun mot sur sa présence à Yaoundé. Bien servi par l’octroi d’une cinquantaine de véhicules aux autorités administratives du pays, le gouverneur de la région du Sud-ouest distille plutôt une ode à la gloire de Paul Biya. À l’orée d’un long descriptif du geste présidentiel, Paul Atanga Nji indique, dans un format resserré, que l’administrateur civil est dans la capitale «pour une réunion».
«All Anglophone Conference»
Si l’on peut tirer un trait sur sa forme, le fond de ce propos que sert le Minat à la presse dessine un fait inhabituel. Évitant de s’affranchir totalement de l’obligation de réserve, une source dans l’entourage protocolaire de Bernard Okalia Bilaï permet de picorer quelques miettes d’informations. «Il y a cette affaire de la conférence», souffle vaguement cette source à une poignée de journalistes.À l’interprétation, il s’agit bien de la Conférence générale anglophone, la «All Anglophone Conference», une initiative scandée par quatre religieux camerounais (le cardinal Tumi, l’imam de la mosquée centrale de Bamenda, l’imam de la mosquée centrale de Buéa et le rapporteur de l’Assemblée presbytérienne du Cameroun) en vue de trouver une solution durable à la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays. Avec sa hiérarchie, Bernard Okalia Bilaï est venu faire le point, eu égard aux enjeux stratégiques, sécuritaires et symboliques de cet événement étalé sur deux jours (21 et 22 novembre 2018), selon le programme décliné par le comité d’organisation. Même si la tenue de cet événement n’a pas encore été formellement validée par les autorités de Yaoundé, il reste qu’un programme global d’actions à mener à court, moyen et long termes a été discuté.
Sur ce point, il y a lieu de croire qu’un point d’honneur est mis sur le profil des invités. Sur la foi des déclarations du cardinal Christian Tumi, sur le site internet de Radio France internationale (RFI) le 4 août 2018, il s’agit de tous «les anglophones, de toutes les tendances, unionistes, fédéralistes et séparatistes». Le prélat a même élargi cette « fourchette » le 14 novembre dernier au cours d’une conférence de presse à Douala. De lui, l’on a appris que «la conférence générale des anglophones réunira toutes les personnes désireuses de participer à ces assises, à la seule condition que celles-ci aient des ancêtres issues du Nord-ouest et du Sud-ouest, ou même que leurs familles s’y soient installées avant 1961».
Il est également autorisé de croire que des craintes ont été évoquées au cours de la «réunion» regroupant le Minat et le gouverneur du Sud-ouest. Ces craintes se situeraient autour des effets à court terme de la «All Anglophone Conference». Les séparatistes ayant déjà formulé des menaces de mort à l’endroit de l’un des architectes des rouages de l’événement, le Dr Simon Munzu. Comme celle de beaucoup d’autres citoyens, la position fédéraliste de l’ancien secrétaire général adjoint des Nations unies en tant que solution à la crise anglophone a été vivement critiquée par une section de militants prônant la sécession.
Parmi les craintes, il y aurait aussi celle liée au lieu de la conférence. On se souvient qu’en fin juillet dernier, Patrick Ekema avait appelé le gouvernement à interdire les assises. Le maire de Buea serait-il revenu à de meilleurs sentiments ? Rien ne filtre. Toutefois, selon un agenda ficelé par le cardinal Christian Tumi le 14 novembre 2018 à Douala, les conclusions de Buea seront soumises aux autorités de Yaoundé.
Jean-René Meva’a Amougou
13 milliards de francs CFA
Cette somme est l’équivalent de 20 millions d’euros. Il s’agit de l’argent mis à la disposition du Cameroun, via la Banque allemande de développement (KFW), par l’Union européenne (UE). Ce pactole est destiné au financement du Programme de développement économique et social des villes secondaires exposées à des facteurs d’instabilité (PRODESV). Celui-ci est inscrit dans le Programme indicatif national (PIN) du 11e Fonds européen de développement (FED) en faveur du Cameroun et piloté sur le terrain par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (FEICOM). Le 13 novembre 2018 à Yaoundé, trois conventions ont été signées entre toutes ces parties.
Selon Alamine Ousmane Mey, ce dispositif, d’une durée de six ans, vise les villes du Sud (Campo, Mintom), l’Est (Kentzou, Kette, Bétaré-Oya, Garoua – Boulaï), l’Adamaoua (Djohong, Meiganga, Ngaoui), le Nord (Baschéo, Madingring, Touboro) et l’Extrême Nord (Mogodé, Mozogo, Kai-Kai).
Budget du Cameroun : 4 850 milliards FCFA en 2019
Le projet de loi de budget déposé vendredi 16 novembre à l’Assemblée nationale prévoit une augmentation de plus de 161 milliards FCFA par rapport à l’exercice 2018. De nouvelles taxes introduites dès l’année prochaine, notamment les boissons gazeuses importées, les cosmétiques, les articles de friperie, les pneumatiques, les véhicules d’occasion, les logiciels et applications téléchargés par des téléphones ou tablettes.
Les parlementaires ont un peu plus de deux semaines pour examiner et adopter la loi de finances déposée par le gouvernement de la République vendredi dernier. Le budget 2019 adossé à cette loi prévoit une enveloppe arrêtée à plus de 4850 milliards FCFA, contre 4689 milliards pour l’année en cours, «soit une augmentation de 161 milliards FCFA en valeur relative et 3,4% en valeur absolue», indique l’exposé des motifs de la loi.
Pour financer ce budget, l’Etat prévoit de garder inchangé le seuil des emprunts concessionnels à 150 milliards FCFA. Cependant, le gouvernement va déplafonner le seuil des emprunts non concessionnels pour le porter à 500 milliards FCFA, contre 436 milliards FCFA en 2018. Les titres publics que l’État entend émettre en 2019 restent à 260 milliards FCFA. Le budget 2019 compte sur un baril de pétrole à l’international à 63 dollars. Les recettes pétrolières et de gaz s’escomptent dès lors à 450 milliards FCFA, pour des recettes non pétrolières attendues à plus de 3000 milliards FCFA.
Programme économique et financier
Sous Programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun va imposer de «nombreuses mesures nouvelles au plan douanier, fiscal et financier», avec pour but : «d’accroitre la mobilisation des recettes internes, par une augmentation du taux de la pression fiscale qui passerait de 13,1% du PIB en 2018 à 13,2 % en 2019 ; de resserrer les dépenses publiques (et) de maîtriser le système de l’endettement».Ventilation
Sur le plan douanier, la loi de finances 2019 prévoit un élargissement du champ d’application du droit d’accises aux boissons gazeuses importées, aux cosmétiques, aux articles de friperie, aux pneumatiques et aux véhicules d’occasion. Il s’agit également de taxer «à un taux forfaitaire» les logiciels et applications téléchargés par des téléphones et tablettes en vue de leur propre exploitation.Pour ce qui est de la ventilation de ce budget, comme en 2018, le ministère des Enseignements secondaires va garder la plus grosse enveloppe budgétaire en 2019. Le budget de ce département ministériel s’établit à 393 milliards FCFA (contre 365 milliards en 2018). Il est suivi par le ministère des Travaux publics, qui hérite d’une enveloppe de 361 milliards FCFA. Avant l’adoption de cette loi de finances par le Parlement, les chefs de département ministériel vont défiler devant les membres des commissions de finances et du budget des deux Chambres du Parlement pour défendre leur enveloppe.
Bobo Ousmanou
Aviation : Yaoundé-Nsimalen fait peur aux Américains
L’ambassade des Etats-Unis au Cameroun estime que cette plateforme aéroportuaire n’offre pas toutes les garanties de sécurité.
Dans la rubrique «Security alert» de son site internet, la chancellerie américaine à Yaoundé a publié une annonce le 9 novembre 2018. Rédigée exclusivement en anglais, ladite annonce instruit les grandes compagnies aériennes américaines de suspendre leurs vols à destination de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Une autre ligne de la même annonce fixe la matérialisation de la suspension à la date du 15 novembre 2018. À partir de ce jour, martèle le message, aucun vol en provenance ou à destination du pays de l’Oncle Sam ne sera enregistré à Yaoundé-Nsimalen.
La suite ne révèle pas une probable «levée». Tout au plus, l’ambassade des États-Unis au Cameroun fournit la motivation de sa démarche : le non-respect des standards internationaux de sécurité par les services aéronautiques locaux. En direction des citoyens américains, l’annonce dicte 4 mesures. Les termes de la première invite les éventuels voyageurs à disposer de documents à jour. La seconde suggère un plan de voyage à partir de l’aéroport international de Douala. La troisième appelle à un monitoring des médias locaux, pour des mises à jour. La dernière conseille l’élaboration préalable d’un plan de voyage pour éviter des désagréments.
Défense
Cette posture américaine intervient alors que les autorités camerounaises brandissent le rapport de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). À en croire Jean Ernest Ngalle Bibehe, le ministre des Transports (Mintransports), le Cameroun respecte les normes internationales de sûreté de l’aviation. Les résultats de l’audit de l’OACI révèlent que le pays a atteint 68,85% de mise en œuvre effective d’un système de supervision de la sûreté de l’aviation, contre 51,12% en 2015, soit une amélioration de 16,70%. Face à la presse à Yaoundé le 24 octobre 2018, le Mintransports se montrait satisfait de ces résultats positifs. Ceux-ci, disait-il alors, démontrent que les actions entreprises par le Cameroun pour améliorer la mise en œuvre des normes de sûreté de l’aviation civile portent leurs fruits. «Ils sont d’autant plus encourageants qu’ils sont obtenus dans un contexte de transition où les actions correctrices sont achevées uniquement à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen et sont en cours de mise en œuvre sur les aéroports internationaux de Douala, Garoua et Maroua-Salak».Jean-René Meva’a Amougou
6 novembre 2018 : Le serment des «dauphins»
Maurice Kamto interdit d’ « investiture », Cabral Libii introuvable, Serge Espoir Matomba, Joshua Osih et Ndifor Frankline Afanwi invités chez Paul Biya. Revue des postures des candidats malheureux à la présidentielle.
Dispositif logistique à l’omnisport. Policiers et gendarmes ont installé un poste depuis 5 h 30 sur l’esplanade du stade omnisport de Yaoundé. La force publique entend empêcher une prestation de serment: celle de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre. «On ne veut voir personne traverser de l’autre côté », intime un commissaire le visage sévère. Puis ce dernier exhorte les récalcitrants à entendre raison, parce que la situation peut dégénérer à tout moment.
Quelques personnes s’activent dans la précipitation. Des commerçants ferment leurs échoppes. C’est le cas de Adja, vendeuse d’aliments cuits qui range précipitamment ses marmites. Francis Kamwoua, président du Mouvement national pour le changement des mentalités au Cameroun s’explique avec un haut gradé de la police: «nous sommes là pour conscientiser toutes les parties, policiers comme militants du MRC. Nous ne voulons pas les épisodes de 92 ». Cette année-là, renseigne-t-il, le Cameroun «a failli exploser».Fair Play
Le dispositif mis sur pied par les éléments des forces de l’ordre est très impressionnant, et dissuasif : plus de 200 policiers et gendarmes. Deux cars hérissés d’antennes satellites dont un pour la police, un pour la gendarmerie, 15 pick-up, 4 camions de la police. Deux camions antiémeutes, une ambulance de police pas moins de 10 commissaires et capitaines de gendarmeries, des patrouilles de militaires, etc. Et pendant que le président élu, Paul Biya, à quelques kilomètres de là à l’Assemblée nationale délivre son discours inaugural, la situation devient plus tendue. Six personnes soupçonnées d’appartenir au MRC sont alpaguées. «J’attends ma femme pour aller à l’hôpital avec l’enfant qui est malade» se défend l’un d’eux.
Au quartier général de Maurice Kamto, sis au quartier Nlongkak, tout est fermé pas un signe de vie. A Nkolndongo, le constat est le même au quartier général du candidat du parti UNIVERS, Cabral Libii. Seules quelques affiches du candidat renseignent sur l’importance du lieu. Tout comme celui qui est arrivé troisième à l’élection présidentielle du 7 octobre, les membres de son staff sont injoignables. Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent ce dernier à l’aéroport, attendant un vol pour le Etats-unis d’après des commentaires d’internautes.
D’autres candidats adoptent une attitude de fair play. Ainsi, Joshua Osih, Garga Haman Adji, Serge Espoir Matomba et Ndifor Frankline Afanwi décident de répondre favorablement à une invitation à prendre part à la prestation de serment du candidat élu à l’Assemblée nationale. C’est pourtant un Ndifor Frankline Afanwi esseulé que l’on retrouvera plus tard dans, arpentant la salle des banquets du palais de l’Unité.
André Balla et Ifeli Amara
Charles Ndongo
Il y a quelques jours, sur les antennes de la CRTV-télé qu’il connaît bien, un documentaire intitulé « le salaire de la dette » a été diffusé. Sur la forme et sur le fond, cette production a livré à l’opinion l’infléchissement du paradigme des « bailleurs de fonds sauveurs des pays pauvres ». Le directeur général du média d’État a laissé passer cet hymne à la dénonciation du jeu pernicieux du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Qui l’eût cru ? La surprise ne tient pas tant à la diffusion du documentaire qu’au message qu’il porte. On l’aura compris, le DG de la CRTV veut résolument rompre avec un tabou fortement intériorisé dans les médias publics émettant à partir des pays placés sous la férule des bailleurs de fonds.
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C’est le nombre de normes non validées par le Cameroun pour s’assurer d’être conforme à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Le Réseau des organisations des droits de l’Homme (REODH) l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse le 9 novembre 2018 à Yaoundé. Selon quelques activistes de la société civile, la situation résulte de la mal gouvernance au sein du Comité local ITIE. Le REODH estime que jusqu’ici, la déclaration ITIE, axée sur les questions en amont et le transport du pétrole, s’est tenue à l’écart de questions prêtant à controverse telles que la structure des avances de la SNH au Trésor et les subventions aux carburants raffinés liées à la SONARA (Société nationale de raffinage), la raffinerie nationale. Le Réseau a également formulé des réserves et développé des instruments qu’il convient de mettre à la disposition du public en tant que bénéficiaire final de l’ITIE. Finances : Le budget 2017 excédentaire de plus de 300 milliards Fcfa
Le gouvernement camerounais explique cette performance par une bonne mobilisation des recettes fiscales et les appuis budgétaires relevant du programme économique avec le Fmi.
Vendredi, 9 novembre à l’Assemblée nationale, le gouvernement a déposé le projet de loi de règlement portant régime financier de l’Etat pour l’exercice 2017. Un dépôt (une fois de plus) en violation de la loi n°2207/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier qui dispose que «la loi de règlement est la loi de constatation de la dernière loi de finances exécutée », et celle-ci doit être sur la table des élus au plus tard le 30 septembre. Le gouvernement a cependant des motifs de satisfaction : l’exécution du budget de l’année dernière soumis à l’appréciation présente un excédent de plus de 300 milliards Fcfa.
« La différence entre les réalisations budgétaires en recettes (plus de 4500 milliards Fcfa) et en dépenses (plus de 4229) fait apparaître un solde budgétaire excédentaire de 300 280 850 698 Fcfa, contre un solde de déficitaire de (plus de) 54 milliards Fcfa en 2016 », peut-on lire dans l’exposé des motifs du projet de loi déposé à l’Assemblée nationale. Pour le budget 2016, le ministre des Finances avait expliqué cette contre-performance l’intégration des dépenses du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance (PLANUT) ; la poursuite de la guerre contre la secte terroriste Boko Haram, les chantiers des Coupes d’Afrique des Nations (CAN 2016 et 2019), ainsi que l’entrée en vigueur des Accords de partenariats économiques avec l’Union européenne.
Budget 2019
Pour 2017, le gouvernement explique ce solde excédentaire par un encaissement des recettes de plus de 4500 milliards Fcfa, soit un taux de réalisation de 103% par rapport aux prévisions qui avaient été tablées à plus de 4373 milliards Fcfa. Dans ce chapitre, explique le document, « cette performance se justifie par une bonne mobilisation des recettes fiscales avec un taux de réalisations de 99%, ainsi qu’un dépassement des emprunts issus de la coopération internationale (113%), en raison des appuis budgétaires reçus des partenaires dans le cadre du Programme économique et financier signé en juin 2017 avec le Fonds monétaire international (Fmi) ». Le budget de l’exercice précédent avait été adopté à plus de 4373 milliards, mais a finalement été exécuté à 4529 milliards Fcfa.
Après son passage lundi à la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale où il est venu défendre le texte, le ministre des Finances Louis Paul Motaze a expliqué que cet excédent est en fait une bonne nouvelle qui n’en est pas vraiment une. Le solde positif représente en effet des lignes budgétaires destinées à des projets qui n’ont malheureusement pas pu être exécutés du fait de l’insécurité dans certaines parties du pays.
Après l’adoption de la loi de règlement qui constate l’exécution de ce budget, les parlementaires vont examine la loi de finances portant régime financier de l’Etat pour l’année 2019. Le texte qui aurait déjà dû être sur la table des élus comme le dispose l’article 39 de la loi portant régime financier de l’Etat : «le projet de loi de finances de l’année, y compris les annexes obligatoires prévues à l’article 36 ci-dessus doit être déposé sur le bureau du Parlement au plus tard quinze jours avant le début de la session ».
Ifeli Amara
4,8
Selon le World Travel & Tourism Council (WTTC), forum pour l’industrie du voyage et du tourisme regroupant des opérateurs de la filière, la contribution directe du tourisme au PIB du Cameroun devrait augmenter de 4,8 % par an, pour atteindre 1.051,9 milliards de francs CFA, d’ici 2028, soit 3,2 % du PIB. «Cela reflète principalement l’activité économique générée par des industries telles que les hôtels, les agences de voyages, les compagnies aériennes et les autres moyens de transport de passagers», précise le WTTC. D’après ce forum, cela s’affiche comme une embellie, comparativement à 2013, année morose pour le secteur tourisme, en raison de l’insécurité dans la partie septentrionale du pays.
32 millions de dollars
Selon une annonce publiée le 1er novembre sur le site internet du système des Nations unies (Onu) au Cameroun, voilà le montant alloué à deux projets de santé publique dans ce pays d’Afrique centrale. Il s’agit du projet d’appui à la santé maternelle, néonatale et infantile (PASMNI) et du Projet de renforcement du système national de transfusion sanguine. Le premier, apprend-on, a pour but de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile dans 35 districts de santé des 5 régions (Adamaoua, Extrême-Nord, Nord, Est et Centre). Il est conjointement appuyé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Le second vise à doter le Cameroun, d’ici 5 ans : d’un cadre institutionnel pour un système de transfusion sanguine effectif ; d’un système de recrutement de donneurs de sang volontaires, anonymes et non rémunérés ; de structures de transfusion sanguine opérationnelles et équipées ; d’équipements pour quatre-vingt-dix-huit (98) hôpitaux de districts et des ressources humaines compétentes pour un programme national de transfusion sanguine performant. Il est piloté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
COPPE 2018 : Colères sur tous les tons au Minfi
Quelques jours après son démarrage, l’affiche des crispations autour du précontentieux relatif au comptage physique du personnel de l’Etat (COPPE 2018) est saisissante.
Abdoulaye A. est englué dans la langueur d’un état de détresse. Assis dans un coin de la cour du bâtiment A du ministère des Finances (Minfi), ses mots renseignent qu’un sentiment d’injustice le dévore. «Je viens de Meiganga. Pas moyen d’avoir le quitus pour rentrer en possession de mon bon de caisse. Ils font exprès de me compliquer la vie», marmonne ce fonctionnaire des eaux et forêts. De son propre aveu, il tournoie ici depuis trois jours. Lâchées par son voisin, quelques petites phrases incandescentes sont rapportées goulûment par une dame. Enseignante, elle dit venir de Campo, dans le sud du pays. «Je ne suis plus qu’à un an de ma retraite ; d’où vient-il que je sois considérée aujourd’hui comme fonctionnaire fictive après 36 ans de travail?», s’interroge-t-elle. Débitée de vive voix, la question infuse de la cour à la guérite où s’abritent quelques «recalés» du COPPE 2018. Dans une atmosphère explosive, c’est l’obtention d’un «statut de fonctionnaire réel» et donc de l’argent par n’importe quel moyen qui motive bon nombre de ceux qui sont lovés ici.
D’une minute à l’autre, des fake news vitaminées par des «réseaux» parachèvent la construction de la colère. À chaque instant, l’ambiance exacerbe toutes les visibilités, curiosités et autres attentes. Paperasse à la main, certains butinent les moindres faits et gestes de Robert Simo Kegne, aperçu ici ce 1er novembre 2018. Jusque dans leur dimension la plus anecdotique, les mouvements et mots du coordonnateur du COPPE 2018 provoquent l’entrecroisement des commentaires et des médisances. «Il faut nous produire des justificatifs. Ou ça ou rien!», lâche-t-il poliment à un agent qui dit être en fonction à la sous-préfecture de Minta.
Confrontés à l’intransigeance, moulinés par le soupçon d’avoir été dénoncés par un tiers, quelques-uns tombent dans un puissant désarroi, car incapables de produire la moindre pièce. Ils ont le sentiment que la République ne les place plus au cœur d’un projet de développement soutenable dont ils estiment pourtant être des acteurs majeurs. Sans l’exprimer explicitement, ils ressentent confusément que l’on envisage, au nom de l’assainissement du fichier solde de l’État, de suspendre définitivement leurs salaires. «Pour toute gratitude, nous sommes remerciés par une opération provocatrice. Exiger un quitus pour toucher, c’est une démarche punitive et démonstrative construite sans les gens et contre eux!», fulmine un cadre contractuel d’administration en service à Mbalmayo. Entre vérification et contrôle, il veut savoir où met-on le curseur du précontentieux.
Sur le coup, Louis Paul Motaze devient la « cible ». Contre le Minfi, initiateur du COPPE 2018, la calomnie, la délation et le lynchage ruissellent de partout, beaucoup plus sur la toile. Robert Simo Kegne parle de «victimisation artificielle». À l’en croire, les contradicteurs de cette opération officielle préfèrent s’exprimer le plus souvent en off, sans suivre les indications clairement précisées à tous. «Peut-être savent-ils pourquoi ils n’osent pas nous approcher ; d’ici le 4 janvier 2019 on en saura davantage», ironise-t-il.
Jean-René Meva’a Amougou
Cécile Akame Mfoumou
Connue pour ses goûts simples, la présidente de la Croix-Rouge camerounaise (CRC) vient de lancer la construction d’un entrepôt de 96 m² au siège de l’institution humanitaire à Yaoundé. Dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune du 2 novembre 2018, elle a décliné la vocation de cet édifice : «Cet espace de stockage contribuera à la sécurisation et la conservation en vue d’une planification efficiente de distribution de vivres et autres en faveur de nos populations», a-t-elle précisé. Mme la présidente s’est félicitée du fait que cette initiative bénéficie du soutien de l’ambassade de Chine au Cameroun.
Une journaliste en prison au Cameroun
Douala le 08 novembre 2018 – Le Bureau Exécutif National (BEN) du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) réunit en session extraordinaire ce jeudi 08 novembre 2018 décide ce qui suit :
- Le boycott par les journalistes et les médias de toutes les activités du Gouvernement pendant 10 jours, à compter de ce 08 novembre 2018 ;
- Les Bureaux Exécutifs Régionaux du SNJC BEN doivent se réunir le 12 novembre 2018 pour recevoir le mot d’ordre du Bureau Exécutif National ;
- Le Bureau Exécutif de la section SNJC Littoral doit mobiliser tous les membres à être présents au Tribunal militaire du Littoral le lundi 12 novembre 2018 à la première audience de Mimi MEFO ;
- Il est demandé à la section régionale du Littoral de mettre sur pied le service d’assistance permanente auprès de Mimi MEFO à la Prison centrale de Douala / New-Bell ;
- Le SNJC demande au Gouvernement de libérer Mimi MEFO sans aucun préalable et prendre toutes les mesures nécessaires pour apaiser les relations entre les journalistes et les institutions de la République ;
- Le BEN du SNJC demande à tous les journalistes camerounais entre temps de s’abstenir de poser tout acte inutile et isolé ;
- Le BEN rappelle à tous ses membres que le SNJC agit conformément aux conventions internationales du travail et aux lois de la République.
Fait à Douala, le 08 novembre 2018
Pour le Bureau Exécutif National du SNJC
Le Président La Vice-présidente chargé du genre
Dénis NKWEBO Marion OBAM epse MAHEL
Paul Biya : le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République
- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
- Monsieur le Premier Vice-Président du Sénat,
- Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
- Monsieur le Premier Président de la Cour Suprême,
- Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
- Mesdames et Messieurs les Députés,
- Mesdames, Messieurs,
- Chers compatriotes,
Qu’il me soit tout d’abord permis de remercier Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale pour ses paroles de bienvenue et ses encouragements au début de ce nouveau mandat.
Je tiens à exprimer une fois encore devant vous ma reconnaissance au peuple camerounais de m’avoir renouvelé sa confiance. Celle-ci sera pour moi un soutien indispensable dans l’exercice des hautes responsabilités que j’aurai à assumer au cours des prochaines années.
Le serment que je viens de prêter « devant le peuple », selon les termes de l’article 7 de notre Constitution, en présence de ses représentants, revêt une haute valeur symbolique à un double titre :
- il implique une fidélité absolue aux institutions de la République, à laquelle je ne saurais déroger ;
- il a d’autre part valeur d’engagement personnel irrévocable à se conformer aux obligations qui sont celles du Chef de l’Etat, telles qu’elles sont définies par notre loi
Comme par le passé, ce sont ces principes qui guideront mon action au service du peuple camerounais au cours du septennat des « Grandes Opportunités » qui s’ouvre aujourd’hui.
- Mesdames, Messieurs,
Avant d’en évoquer les perspectives, je souhaiterais que nous jetions ensemble un rapide regard en arrière, ce qui nous permettra de faire le point sur la situation présente.
Le septennat qui vient de s’achever ne s’est pas écoulé comme un
« long fleuve tranquille ».
Au plan de la sécurité, nous avons d’abord été confrontés aux attaques répétées du groupe terroriste Boko Haram, qui a semé la terreur et la désolation dans l’extrême-nord de notre pays. Nous avons fait face, de concert avec nos voisins et avec l’aide de nos partenaires traditionnels. Nos forces de défense et de sécurité, auxquelles je tiens ici à rendre, à nouveau, hommage, ont repoussé l’ennemi hors de nos frontières. Aujourd’hui, la situation est stabilisée mais nous restons vigilants et déterminés.
Par la suite, dans nos régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des forces négatives ont cru pouvoir profiter de revendications d’ordre corporatiste pour essayer de mettre en œuvre un projet de sécession. Il s’en est suivi une succession d’actes de violence terroriste auxquels le gouvernement a répondu en prenant des mesures nécessaires pour préserver l’ordre public, ainsi que la sécurité des citoyens et de leurs biens.
Il va sans dire que l’objectif des sécessionnistes porte atteinte à notre Constitution, qui consacre le caractère « indivisible » de notre République.
En revanche, le désir maintes fois exprimé, de nos populations d’être mieux associées à la gestion de leurs affaires locales, nous a conduits à prendre des mesures nécessaires pour accélérer le processus de décentralisation.
Ces tâches prioritaires ne nous ont pas détournés de la nécessité d’œuvrer à l’amélioration de notre économie, affectée par les effets de la crise économique et financière mondiale, ainsi que par la baisse des cours des matières premières.
Dans ce but, nous avons poursuivi la mise en œuvre de nos réformes structurelles et pris des mesures pour redresser notre situation budgétaire. Notre « résilience » a été saluée par le FMI avec lequel nous avons conclu, en 2017, un programme économique et financier appuyé sur une « facilité élargie de crédit ». Nos efforts expliquent sans aucun doute le retour progressif de notre croissance.
Parallèlement, tout en veillant à la soutenabilité de notre dette extérieure, nous avons donné une nouvelle impulsion à nos grands projets d’infrastructures concernant la production d’énergie, la distribution d’eau potable et la construction des routes. De nombreuses réalisations en portent témoignage.
Malgré les difficultés de la conjoncture, de nombreux chantiers ont été ouverts dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux. Il est indéniable que sur ce plan, des avancées notables ont été réalisées.
Nous avons, par ailleurs, continué le parachèvement de notre édifice institutionnel et démocratique, avec la mise en place effective du Sénat et du Conseil Constitutionnel.
Ainsi, contre vents et marées, nous avons maintenu notre cap vers l’émergence.
Ce rapide bilan, qui est loin d’être exhaustif, montre bien que notre pays est en pleine transformation et qu’il avance résolument dans la voie du progrès.
- Mesdames, Messieurs,
D’une façon générale, au cours du septennat qui s’annonce, nous veillerons à consolider nos acquis, tout en explorant les pistes nouvelles, nous permettant de saisir toutes les opportunités d’un monde en constante évolution.
Dans cet esprit, il va de soi que nous allons poursuivre nos réformes structurelles afin de renforcer notre équilibre budgétaire et de conforter la soutenabilité de notre dette. Des finances saines sont en effet la condition de l’attractivité d’une économie et, donc, de son aptitude à accueillir les investissements.
A ce propos, je voudrais appeler votre attention sur les changements qui sont en cours au niveau international et qui ne manqueront pas d’avoir des répercussions sur notre pays.
Les règles qui régissaient la mondialisation des échanges depuis plusieurs décennies sont remises en cause. Les tendances au protectionnisme, voire à l’isolationnisme gagnent du terrain. Il y a là le risque clair d’un effet déstabilisateur pour de nombreux pays, en particulier pour ceux en développement comme le nôtre. Nous allons de plus en plus subir les effets des changements climatiques qui impacteront la vie de nos concitoyens, notamment ceux du monde rural.
Dans ce contexte, il me semble opportun de nous attacher à développer les secteurs de notre économie qui pourront réduire sensiblement nos importations de biens et services. Cette politique présentera l’avantage de nous permettre de rééquilibrer notre balance commerciale chroniquement déficitaire.
Par ailleurs, nous allons réaliser une véritable « révolution agricole » en modernisant nos moyens de production et en transformant davantage nos produits agricoles. Cela devrait aller de pair avec la mise à disposition de nouveaux équipements, magasins de stockage et routes d’accès. Ainsi pourrait se conforter notre statut de grenier de l’Afrique Centrale.
Une économie moderne ne saurait se concevoir sans l’existence d’un secteur industriel performant. Nous disposons d’un Plan Directeur d’Industrialisation qui définit les contours et le contenu d’un projet d’envergure dans ce domaine. Sa réalisation sera une des tâches prioritaires du septennat.
L’industrie, comme l’agriculture, exigent un apport d’énergie stable et suffisant. Nous avons entrepris des efforts importants dans ce secteur depuis un certain temps déjà. Les barrages et les centrales hydroélectriques que nous avons construits devraient nous permettre, à plus ou moins brève échéance, de répondre pleinement aux exigences de notre économie et aux préoccupations de nos populations en la matière.
Mais nous ne nous arrêterons pas là. Nous continuerons d’exploiter tous les sites et cours d’eau disponibles afin de faire du Cameroun un grand producteur d’électricité dans notre continent. Nous ne délaisserons pas pour autant les zones rurales en les dotant progressivement de centrales solaires.
De la même façon, nous continuerons à développer nos infrastructures de transport (routes, ports, aéroports) au bénéfice de notre économie, mais aussi pour faciliter les communications avec nos voisins.
D’autre part, conscients que la finalité de la démocratie est d’apporter au plus grand nombre des conditions de vie aussi bonnes que possible et une véritable égalité des chances, je persisterai à consacrer tous mes efforts :
- à favoriser la relance de la croissance économique, créatrice d’emplois, notamment pour les jeunes, et susceptible d’améliorer le pouvoir d’achat ;
- à promouvoir le rôle des femmes dans notre société ;
- à faciliter l’intégration sociale des jeunes en développant encore davantage notre système éducatif, à tous les niveaux, et en mettant l’accent sur la professionnalisation ;
- à lutter contre l’exclusion, notamment par une meilleure protection des personnes vivant avec un handicap ;
- à améliorer l’accès aux services publics de l’eau potable et de l’électricité ;
- à renforcer notre système de santé, en ouvrant de nouveaux hôpitaux et en finalisant un dispositif de sécurité sociale efficace ;
- à mettre en valeur une politique d’habitat social digne de ce nom ;
- à valoriser notre patrimoine culturel ;
- et enfin à apporter au secteur sportif le soutien qu’il mérite, pour que les efforts que nous avons consentis pour accueillir la CAN 2019 reçoivent leur juste récompense.
- Mesdames, Messieurs,
Les grands défis que nécessite l’accès à l’émergence de notre économie, que j’ai rappelés, et les engagements que j’ai pris pour améliorer la qualité de la vie des Camerounais, supposent en premier lieu que des conditions adéquates de stabilité et de sécurité soient réunies. Je puis vous donner l’assurance que je ferai en sorte que ce soit le cas.
L’objectif de l’émergence doit être érigé en grande cause nationale qui mobilise l’ensemble de nos concitoyens afin de faire du Cameroun un pays moderne et socialement avancé.
Les agents du service public, comme du secteur privé, ont à cet égard un rôle important à jouer. Je connais leurs difficultés. Je prendrai les mesures nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de travail afin de leur permettre de mieux participer au progrès de notre pays.
Avant de conclure, je veux souligner que je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours. Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie.
Quant à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, elle continuera à être mise en œuvre par la commission qui y est dédiée.
Ces actions et d’autres seront prises pour régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps. Nous espérons que cela permettra de rétablir le calme indispensable au retour à des activités économiques et sociales normales. J’ai l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale.
Malheureusement, nombre d’entre eux, en raison de la menace que les sécessionnistes continuent de faire peser sur cette partie de notre pays, n’ont pu exercer leur droit de vote à la récente élection présidentielle et, donc, exprimer leur attachement à notre unité nationale. Je leur demande de ne pas perdre espoir et d’accorder tout le soutien possible à l’action des autorités en vue du rétablissement de la paix. Ils savent mieux que personne ce que serait leur existence sous le joug d’extrémistes qui font régner la terreur et la désolation dans leurs régions depuis quelques mois.
A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République. Fort du soutien du peuple camerounais tout entier et persuadé qu’il existe une issue honorable, dans l’intérêt de tous, je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant.
M’adressant maintenant à mes jeunes compatriotes, je voudrais vous dire de ne pas perdre espoir, j’ai compris votre aspiration profonde à des changements qui vous ouvrent les portes de l’avenir et permettent votre plein épanouissement.
J’ai tout aussi compris votre désir de mieux participer à la prise des décisions qui engagent l’avenir de notre pays. J’en tiendrai compte en ayant à l’esprit que le Cameroun de demain se fera avec vous.
En étant uni, notre pays, fier de ses avancées démocratiques, économiques et sociales, s’engagera avec confiance dans le progrès et la modernité.
C’est pourquoi je demande, ici et maintenant, au peuple camerounais dont je connais le patriotisme, de m’aider à continuer dans la paix l’œuvre de construction nationale.
Vive la République ! Vive le Cameroun !
Version Anglaise
- The President of the National Assembly,
- The First-Vice President of the Senate,
- The President of the Constitutional Council,
- The First President of the Supreme Court,
- Honourable Members of the Senate,
- Honourable Members of the National Assembly,
- Ladies and Gentlemen,
- Dear Compatriots,
Allow me, first of all, to thank the President of the National Assembly for his words of welcome and his encouragement as I begin this new term of office.
I also wish, before you, once again, to thank the Cameroonian people for having renewed their trust in me. Such trust will represent an invaluable support to me in the discharge of the weighty responsibilities awaiting me in the years ahead.
The oath I have just taken “before the people”, in accordance with the provisions of Article 7 of our Constitution, in the presence of their representatives, is of a highly symbolic significance on two counts:
- it is an expression of absolute loyalty to the institutions of the Republic from which I cannot derogate; and
- it is an irrevocable personal commitment to performing the duties of Head of State as set forth in our
As in the past, these principles will guide my action in serving the Cameroonian people during the seven-year term of “Great Opportunities” beginning today.
- Ladies and Gentlemen,
Before outlining our prospects, I would like us to take a quick look back so that we can take stock of the present situation.
The seven-year term that has just ended was not a bed of roses.
Security wise, we first had to deal with repeated attacks by the terrorist group, Boko Haram, which spread terror and desolation in the far-north of our country. Together with our neighbours, and with the help of our traditional partners, we responded strongly. Our defence and security forces, to whom I once more pay tribute, chased the enemy out of our borders. The situation is now stable, but we remain vigilant and determined.
Then, in the North-West and South-West Regions, negative forces thought they could take advantage of socio-professional grievances to try to roll out a secessionist agenda. This was followed by successive acts of terrorist violence to which the Government responded by taking the necessary measures to ensure public law and order, as well the safety of people and their property.
It is obvious that the secessionist ambition undermines our Constitution which establishes the “indivisible” nature of our Republic.
On the other hand, our population’s repeated desire to be more closely involved in the management of their local affairs prompted us to take necessary measures to fast-track the decentralization process.
These priority tasks did not distract us from the need to work towards improving our economy, adversely impacted by the global economic and financial crisis, as well as falling commodity prices.
To that end, we continued implementing our structural reforms and taking measures to improve our fiscal situation. Our “resilience” was hailed by the IMF with which we concluded, in 2017, an economic and financial
programme backed by an “extended credit facility”. It is clear that these efforts account for our progressive return to growth.
At the same time, while ensuring the sustainability of our external debt, we gave a fresh impetus to our major infrastructure projects regarding power generation, drinking water supply and road construction. This is evident in the many achievements recorded.
Despite the adverse economic situation, many projects were initiated in the health, education and social services sectors. Unquestionably, considerable progress has been achieved in this regard.
Furthermore, we pursued efforts to complete the building of our institutional and democratic edifice with the effective setting up of the Senate and the Constitutional Council.
Against all odds, we have, thus, stayed the course towards emergence.
This quick review, which is far from exhaustive, clearly shows that our country is undergoing transformation and that it is resolutely set on the path of progress.
- Ladies and Gentlemen,
Overall, during the seven-year term which is starting, we will strive to consolidate our achievements, while exploring new avenues that will enable us to make use of all the opportunities offered by an ever-changing world.
In this light, we will naturally pursue our structural reforms to consolidate our fiscal balance and bolster our debt sustainability. A healthy financial situation is a sine qua non for economic and, hence, investment attractiveness.
In this regard, I would like to draw your attention to ongoing changes taking place on the world scene and which are bound to have an impact on our country.
The decades-old rules which have governed globalization of trade are being challenged. Indeed, protectionist and even isolationist tendencies are
gaining ground. These trends portray the obvious risk of a destabilizing effect on many countries, particularly developing countries like ours. We will increasingly suffer the effects of climate change which will impact the lives of our fellow citizens, notably rural dwellers.
In this regard, I think it is worthwhile for us to strive to develop the sectors of our economy that could significantly reduce our imports of goods and services. Such policy will have the advantage of enabling us to balance our chronic trade deficit.
Moreover, we will stage a veritable “agricultural revolution” by modernizing our production tools and further processing our agricultural products. This should be accompanied by the acquisition of new equipment and the construction of warehouses and access roads. Our status as breadbasket of Central Africa could thus be consolidated.
There can be no modern economy without an efficient industrial sector. We have an Industrialization Master Plan that presents the outline and content of a major project in this area. Its implementation will be among the priority tasks to be performed during the seven-year term.
Industry and agriculture require stable and sufficient power supply. We have been making significant efforts in this sector for some time now. The hydropower dams and plants that we have constructed should enable us, sooner or later, to fully meet the demands of our economy and our population’s energy needs.
However, we will not stop at that. We will continue to exploit all the available sites and rivers in order to transform Cameroon into a major electricity producer on our continent. We will also pay attention to rural areas by progressively providing them with solar energy plants.
Similarly, we will continue to develop our transport infrastructure (roads, ports, airports) to boost our economy and facilitate communication with our neighbours.
Bearing in mind that the ultimate goal of democracy is to provide the greatest number of people with the best living conditions possible and real equal opportunities, I will continue to devote all my efforts to:
- fostering economic growth that creates jobs, particularly for youths, and which can increase purchasing power;
- promoting the role of women in our society;
- facilitating the social integration of youths by further developing our educational system at all levels and focusing on professionalization;
- fighting against exclusion, notably by providing better protection to persons with disabilities;
- improving access to public drinking water and electricity utilities;
- enhancing our health system by building new hospitals and finalizing an efficient social security system;
- developing a worthwhile social housing policy;
- developing our cultural heritage;
- and, lastly, providing the sports sector with the support that it deserves, in the hope that the efforts that we have made to host AFCON 2019 will be rightly
- Ladies and Gentlemen,
The major challenges that must be met to ensure the emergence of our economy, which I have mentioned, and the commitments that I have made to improve the quality of life for Cameroonians, require, first of all, the creation of conditions conducive to stability and security. Rest assured that I will see to it that it so happens.
The goal of achieving emergence must become a major national cause rallying all our fellow citizens in order transform Cameroon into a modern and socially advanced country.
Public servants and private sector workers have a vital role to play in this regard. I am aware of their difficulties. I will take the necessary measures to improve their working conditions, in order to enable them contribute more to our country’s progress.
Before concluding, I want to stress that I deeply reflected over the frustrations and aspirations of the vast majority of our compatriots in the North-West and South-West Regions. A good number of these concerns and aspirations will be addressed as part of current efforts to accelerate the decentralization process. Measures will be taken as soon as possible to broaden the powers of local authorities in order to provide them with the means for greater autonomy.
Bilingualism and multiculturalism will continue to be promoted by the commission set up to that end.
These actions and others will be undertaken to resolve the many problems that are at the root of the frustrations and dissatisfaction that have been expressed in recent times. It is our hope that this will restore calm that is indispensable for a return to normalcy and usual economic activity. I am deeply convinced that the overwhelming majority of our compatriots in the two regions concerned aspire to a rapid return to peace within the national community.
Unfortunately, as a result of the threats that the secessionists keep brandishing in this part of our country, many of them were unable to exercise their right to vote during the recent presidential election and thereby express their attachment to our national unity. I call on them not to lose hope and to lend all possible support to the action of the authorities aimed at restoring peace. They know, better than anyone, what their life would be like under the yoke of extremists who have been spreading terror and desolation in their regions for some months now.
These war-mongers who are jeopardizing our national unity and preaching secession should know that they will face not only the full force of the law, but also the determination of our defence and security forces. I am calling on them to lay down their arms and get back on the right track. I am appealing particularly to youths who got involved in a futile adventure.
I have no doubt whatsoever that the destiny of our compatriots in the North-West and South-West lies within our Republic. With the support of the Cameroonian people as a whole and convinced that there is an honourable way out in everyone’s interest, I will strive to restore peace and calm in the
two regions concerned, with due respect for the institutions of which I am guarantor.
Turning to my young compatriots now, I would like to ask you not to lose hope. I have understood your deep aspiration for change that will open the door to the future and enable your complete personal fulfilment. I have also understood your desire for greater participation in taking decisions that concern the destiny of our country. I will take this into account bearing in mind that tomorrow’s Cameroon will be built with your input.
By staying united and proud of its democratic, economic and social advances, our country will confidently embrace progress and modernity.
That is why, here and now, I am calling on the Cameroonian people, who I know to be patriotic, to help me to continue the task of nation-building in peace.
Long-live the Republic! Long-live Cameroon!
Crise anglophone : Le terrain des sécessionnistes se rétrécit
Au-delà d’être traqués au Cameroun, les « Ambazoniens » sont désormais la cible des forces de défense du voisin nigérian.
Dans l’État du Cross River, à l’extrême sud-est du Nigéria, frontalier à la région du Sud-Ouest du Cameroun, le gouvernement fédéral nigérian a lancé, le 23 octobre 2018, une opération militaire d’envergure, baptisée «Le Sourire du Crocodile III». Celle-ci, apprend-on, s’étale sur un mois et a un objectif double: lutter contre le trafic des armes qui alimente les groupes sécessionnistes camerounais et d’endiguer le recrutement de mercenaires nigérians combattant aux côtés des séparatistes camerounais.
Se prononçant sur cette manœuvre militaire sur le site internet de Radio France Internationale le 25 octobre dernier, Christian Ita, le porte-parole du gouvernorat de l’État du Cross River renseigne qu’en plus de l’envoi de troupes (près de 800 para commandos et agents des services de l’immigration et des renseignements), l’opération va permettre de construire des bases militaires et d’observation le long de 27 routes terrestres à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. «Nous assistons à une prolifération du trafic d’armes sur ces routes, en raison de la guerre qui a cours dans le Sud-Ouest [ et le Nord-Ouest, Ndlr ] du Cameroun. Il y a également une augmentation des cas de kidnapping. Les rapports indiquent également que les insurgés viennent recruter des combattants au Nigéria, majoritairement des jeunes gens qui servent de mercenaires pour la lutte sécessionniste camerounaise», a expliqué le gradé nigérian au média français.
Position
Côté camerounais, l’on s’en félicite en même temps qu’on est assujetti au «droit de réserve vis-à-vis d’une manœuvre militaire engagée par un pays voisin». Pour meubler l’espace d’analyse, le haut-commandement brandit l’accord de coopération concernant la non-prolifération des armes légères et de petit calibre, signé le 6 février dernier à Abuja entre le Cameroun et le Nigéria. «En lançant cette opération, l’armée nigériane confirme qu’elle a acquis une capacité de projection supérieure et légale, relativement aux menaces communes à nos deux pays», souffle un officier de l’armée camerounaise.En ces termes, l’on devine que l’arrestation au Nera Hôtel d’Abuja le 5 janvier 2018, de Sisuku Ayuk Tabe (leader des sécessionnistes camerounais) et ses acolytes relevait de l’«informel». Toutefois, le Nigéria avait assuré les autorités de Yaoundé de son soutien dans la préservation de la souveraineté et de l’intégrité du territoire camerounais, en évitant de faire du Nigéria une base arrière «ambazonienne».
Jean-René Meva’a Amougou
Henri Eyebe Ayissi
«Agir pour l’avenir. La faim zéro en 2030 c’est possible». Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a repris en boucle ce thème de la 38e journée mondiale de l’alimentation.
Il a surtout exalté les efforts du Cameroun en matière de lutte contre la faim, lesquels ont été reconnus par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la communauté internationale. Selon le Minader (qui s’exprimait le 23 octobre dernier devant la presse à Yaoundé), trois ans avant l’échéance, le pays a atteint l’un des Objectifs du millénaire pour le développement (ODD) en ramenant de 4,7 millions en 1990-1992 à 2,3 millions en 2012-2014, le nombre de personnes sous-alimentées.
43,4 milliards de FCFA
Dans le cadre des opérations de centralisation et de redistribution des centimes additionnels communaux, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) a redistribué ce montant entre janvier et juin 2018. Ce pactole, renseigne «la banque des mairies camerounaises», a permis à 374 collectivités territoriales décentralisées de mener plusieurs initiatives de développement, notamment en termes d’infrastructures, d’éducation, de gouvernance, d’industries, des services, etc.
Présidentielle 2018 au Cameroun : Résultats et controverses d’un scrutin
Le président sortant rempile pour un septième mandat, avec un principal défi politique à relever : renforcer la transparence électorale, pour éviter à l’avenir des résultats suspects provenant de 32 départements sur les 58 que compte le pays.
À 85 ans, dont bientôt 36 passées à la tête de l’État, Paul Biya entame un septième mandat, dès sa prestation de serment (qui interviendra au plus tard le 7 novembre). Un nouveau septennat qui ne sera pas de tout repos. Le président réélu devra commencer par se faire accepter par tous les Camerounais. Pourtant proclamé vainqueur de la présidentielle du 7 octobre avec 71 % des suffrages, certains de ses compatriotes ne semblent pas reconnaitre cette victoire, un peu comme en 1992. Cette année-là, le président Biya avait été déclaré élu face Ni Jonh Fru par une avance de quelques milliers de voix.
« Subversion »
Le contentieux post électoral ne semble pas avoir mis fin à la contestation. « Nous rejetons en bloc tout ce qui vient d’être fait et nous rejetterons en même temps les résultats qui vont sortir de ce Conseil constitutionnel, qui, je dis, reste une excroissance du RDPC », a déclaré Paul Éric Kingue. Le directeur de campagne de Maurice Kamto s’exprimait après le rejet de la requête du candidat du MRC. Ce vendredi 20 octobre, après la clôture du contentieux électoral, des personnes réclamant un lien avec le Cameroun manifestent en Allemagne. Elles disent dénoncer « le hold-up politico-électoral en cours au Cameroun ». Dimanche, veille de proclamation des résultats, une autre manifestation publique est étouffée à Douala.Organisée par Jean Michel Nintcheu, député du SDF, elle a pour objectif « de dénoncer les fraudes massives et honteuses ayant émaillé l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 ». Plusieurs personnes, dont des journalistes, sont aux arrêts.
Jusqu’où ira cette défiance ? Difficile à dire. Une évidence cependant, le régime de Yaoundé prend l’affaire très au sérieux. Des SMS appelant à une manifestation le 22 octobre au centre de la ville de Yaoundé ont même provoqué une réaction du ministère de la Défense (Mindef). « Des individus mal intentionnés envoient des messages de subversion à travers vos téléphones. Cette nouvelle opération démontre que ceux qui veulent déstabiliser le Cameroun n’ont pas désemparé malgré les camouflets qui se superposent. Ne suivez aucun de ces messages », écrit colonel Didier Badjeck, chef de la division de la communication du Mindef.Intimidations
Pour étouffer la contestation, les autorités jouent à la fois la carte de la manipulation et de l’intimidation. Au lendemain de l’élection du 7 octobre, les candidats Maurice Kamto et Cabral Libii sont placés sous haute surveillance. Des unités mixtes (police et gendarmerie) campent devant leur QG de campagne. À Douala, la police entoure depuis dimanche matin le domicile de Kah Walla et l’empêche de sortir. La fondatrice du Cameroon People’s Party (CPP) n’a pourtant pas pris part à cette élection présidentielle.Au même moment, des appels au calme et à la paix se multiplient sous l’initiative distraite du pouvoir de Yaoundé. Au petit matin du 19 octobre, la photo, le passeport et la carte d’embarquement du fils de Maurice Kamto se publiés sur les réseaux sociaux. A quelle fin ? Certainement pour tenter de dissuader les jeunes de descendre dans la rue, en indiquant que le candidat du MRC met ses enfants à l’abri.
Chèque en blanc
En sollicitant ce septième mandat, Paul Biya a pris très peu d’engagements. Qu’est – ce qui attend les Camerounais dans les sept prochaines années ? Difficile de lire dans une boule de cristal. Le candidat du RDPC s’est clairement prononcé pour le statu quo actuel : un État unitaire décentralisé tel qu’on le connait aujourd’hui avec la promesse d’accélérer la décentralisation. Cela suffira-t-il à mettre un terme à la crise anglophone ? Rien n’est moins sûr. Une seule certitude : moins de cent mille inscrits dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont participé à la réélection de Paul Biya le 7 octobre. Ces régions ont pourtant 20 % de la population et un peu plus d’un million d’inscrits.Aboudi Ottou
Élections présidentielles au Cameroun
Même rengaine, même gangrène
I— 11 octobre 1992, vol… à la victoire
Des grésillements terribles autour des 39,98 % des suffrages engrangés par Paul Biya à cette élection présidentielle, organisée pour la première fois avec plus d’un candidat au Cameroun. Ni John Fru Ndi, le candidat du SDF (Social Democratic Front) parle, au superlatif, du « vol » de sa victoire. Il dit alors avoir percé des brèches dans la machine à frauder du président sortant. Crédité de 35,97 % seulement (selon la Cour suprême), le libraire ne peut accéder à la magistrature suprême. En bonne intelligence avec certaines chancelleries étrangères et la presse, Fru Ndi tente de s’éreinter dans un face-à-face avec Paul Biya. Cela ne change rien. Témoin actif des faits, Maître Akere Muna tranche, face à la presse à Yaoundé, le 18 octobre 2017: « En 1992, c’étaient les premières élections multipartites au Cameroun. Je gérais l’assemblage et le découpage des voix. Et je peux vous dire en 92, Fru Ndi a bel et bien gagné ».II—12 octobre 1997, adroit dans le boycott
Cette année-là, le curseur se déplace simplement vers le code électoral. Parce que celui-ci empoisonne le débat public, trois formations politiques (SDF, UNDP et UDC) décident de ne pas prendre part au scrutin. Entre temps, la durée du mandat présidentiel passe de 5 à 7 ans. Paul Biya, une fois encore, tient le haut du pavé avec…92,7 %. Même si les ferments de contestation sont présents, le RDPC préfère en rire. La preuve : le 3 novembre, dans un hémicycle déserté par les 63 députés de l’opposition radicale, Paul Biya prête serment comme président de la République.III—11 octobre 2004, l’âge d’or des faux-semblants
Le 25 octobre 2004, la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel proclame les résultats définitifs de l’élection présidentielle. Paul Biya glane 70,92 % des voix. L’opposition crie à la «fraude massive», tandis que l’Onel (Observatoire national des élections), «gendarme électoral», témoigne d’une élection régulière et transparente. Marafa Hamidou Yaya, alors ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) parle d’incidents mineurs qui ne sont pas susceptibles de remettre en cause la validité du scrutin. Sauf que, écrite depuis la prison centrale de Yaoundé où il purge une peine de 25 ans pour détournement de fonds publics, l’une des lettres de l’ex-Minatd dit clairement que « Paul Biya n’a jamais gagné aucune élection ».IV—9 octobre 2011, encore Biya malgré les désordres lumineux
Contre lui, 22 candidats. Paul Biya est réélu avec 77,98% devant John Fru Ndi. Les réactions de la France et des États-Unis retiennent l’attention. La première, par la voix de Bernard Valero (ex-porte-parole du Quai d’Orsay), estime que «lors du scrutin, de nombreuses défaillances et irrégularités ont été constatées. La France souhaite que des mesures soient prises pour que celles-ci ne se reproduisent pas lors des scrutins législatifs et municipaux de 2012». Une posture en rupture avec les félicitations officielles de la France. Les seconds, par le truchement de Robert Jackson, l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, concluent que «le jour du scrutin, nos observateurs ont noté des incohérences et des irrégularités à tous les niveaux, ainsi que des difficultés techniques de la part d’Elecam dans l’administration de l’élection». Rien n’y fait jusqu’en 2018, malgré ces avis catastrophés.V— 7 octobre 2018, gris-gris du Conseil constitutionnel
Voici venu le temps d’expérimenter l’une des matrices de la démocratie : la «publicisation» des débats. On se félicite que le Conseil constitutionnel soit enfin un espace de confrontations à ciel ouvert. Tout s’y interroge, s’y débat, s’y affronte. Sauf que lors des discussions retransmises en direct sur les antennes de la télévision nationale, tout se passe comme si le «collège des sages» s’efforçait, par un usage effréné des techniques juridiques, de susciter une surface plane. Avec une durée inédite, Clément Atangana et son équipe ont nourri un faux suspense, un vrai buzz. Au finish, tous les recours sont rejetés.Jean-René Meva’a Amougou
Présidentielle 2018
Les leçons à tirer du scrutin du 7 octobre
Le président sortant rempile pour un septième mandat, avec un principal défi politique à relever : renforcer la transparence électorale, pour éviter à l’avenir des résultats suspects provenant de 32 départements sur les 58 que compte le pays.
Tranche de vie pendant la période post-électorale au Cameroun La présidentielle du 7 octobre 2018 a-t-elle été fiable et sincère ? En vidant le contentieux post-électoral vendredi de la semaine dernière, le Conseil constitutionnel (juge de «la régularité de l’élection présidentielle», selon l’article 132 alinéa 1 du code électoral) est loin d’avoir rassuré tous les Camerounais. En rejetant les 18 recours (en annulation partielle dans certains cas et totale dans d’autres), la haute juridiction n’a pas levé les soupçons qui pèsent sur l’authenticité de 32 procès-verbaux (PV) provenant des commissions départementales de supervision (CDS). Le CDS est l’instance où l’on compile les résultats des bureaux de vote d’un département.
Ce lundi 22 octobre, le Conseil constitutionnel s’est pourtant appuyé notamment sur ces documents pour proclamer la victoire du candidat Biya Paul à ce scrutin. Au cours de l’audience solennelle de proclamation des résultats par Clément Atangana, le président sortant s’est vu attribuer 71,28 % des suffrages valablement exprimés (2 521 934 de voix), loin devant Maurice Kamto son suivant immédiat. Le candidat du Mouvement pour la renaissance (MRC) s’en tire avec 14,23 % (503 384 voix, résultats complets ci-dessous).
Irrégularités
La question de la transparence électorale est pourtant l’enjeu crucial du scrutin du 7 octobre dernier. Contrairement à l’avis des membres du Conseil, les chiffres montrent que les 32 procès-verbaux querellés auraient pu changer les résultats définitifs du scrutin. Selon les statistiques communiquées lors des débats devant la juridiction et non remises en cause, les 32 PV représenteraient plus de trois millions d’inscrits pour un total d’un peu plus de six millions, soit la moitié du corps électoral. Et dans ces unités administratives, 1,3 million de suffrages auraient été valablement exprimés et en écrasante majorité en faveur de Paul Biya, soit plus de 50 % du nombre de voix octroyées au candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).«L’examen de ces documents montre qu’il ne s’agit pas de PV dans onze départements, mais des simples tableaux sur lesquels des fiches de présence ont souvent été agrafées», soutient Me Michelle Ndoki. Et l’avocate de Maurice Kamto, l’un des requérants, d’ajouter : «sans ces PV, nous pouvons dire, en tant que juristes, que la Commission nationale de recensement général des votes n’a pas statué sur des bases légales. Et donc, elle ne vous met pas en capacité de proclamer des résultats fiables». Elle relève aussi un écart entre le nombre d’inscrits figurant dans nombre de ces PV et celui rendu public par Elecam, l’organe chargé d’organiser les élections. Dans certains documents, le nombre de suffrages valablement exprimés est aussi supérieur au nombre de votants, rajoutant à la suspicion.
Esquives
En réponse, les défenses du RDPC et d’Elecam, conduites respectivement par Me Eyango et Me Atangana Amougou, bottent en touche les griefs formulés par le candidat Maurice Kamto. Elles estiment qu’il s’agit d’un nouveau moyen non contenu dans la requête introduite par Maurice Kamto. Me Eyango et Me Atangana Amougou ne font d’ailleurs que suivre une position exprimée par le Conseil constitutionnel. Au deuxième jour de l’examen de la requête du candidat du MRC, la juridiction a refusé de statuer sur l’authenticité de ces PV et la fiabilité des données contenues dans ces documents. Elle réserve une fin de non-recevoir à la demande des conseils de l’agrégé des facultés françaises de droit. Celui-ci souhaitait la confrontation desdits documents aux listes d’émargement en vertu de l’article 107 du code électoral. «Les listes électorales émargées sont conservées par le démembrement communal d’Élections Cameroon. En cas de contestation, elles sont transmises pour consultation au Conseil constitutionnel (…) sur sa demande», dispose-t-il.Lors de l’examen de son recours, la défense de Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF), est revenue à la charge sur cette question. En rendant sa décision, le Conseil constitutionnel semble convaincu de la pertinence de ces irrégularités. En effet, il estime que seul le premier moyen de la requête du candidat n’était «pas justifié», l’élection, de l’avis du Conseil, ayant eu lieu dans les régions du Nord-ouest et le Sud-ouest. «Sur le reste des moyens, les griefs soulevés sont sans incidence sur le résultat de l’élection, au sens de l’article 134 du code électoral, compte tenu du nombre de suffrages exprimés en faveur du requérant», poursuivit Clément Atangana. Selon l’article 134, «le Conseil constitutionnel peut rejeter les requêtes ne contenant que des griefs ne pouvant avoir aucune incidence sur les résultats de l’élection». Mais question: comment des griefs concernant notamment les suffrages exprimés par la moitié du corps électoral peuvent n’avoir aucune incidence sur les résultats de l’élection ? Le président réélu devrait sérieusement adressé une réponse fiable à cette question. A ce sujet, la réforme du système électoral en général, et du code électoral en particulier est la première voie à défricher
Aboudi Ottou
Fichier solde de l’Etat : Des bons de caisse piégés dès ce mois
Etalée entre le 26 octobre 2018 et le 4 janvier 2019, l’opération dite du précontentieux impose de conditions plus drastiques pour rétrécir la marge de manœuvre des agents fictifs.
Louis Paul Motaze : en finir avec les fonctionnaires fictifs On n’a pas fini de parler de l’opération de Comptage physique des personnels de l’Etat (COPPE). Menée entre avril et juin 2018, l’initiative que pilote Louis-Paul Motaze entre dans une seconde phase. Dans un communiqué publié le 19 octobre dernier, le ministre des Finances (Minfi) parle de «la phase du précontentieux». Celle-ci, annonce le document, débute le 26 octobre 2018 et s’achève le 4 janvier de l’année prochaine. Soit un peu plus de deux mois pour «clarifier la situation des agents publics non recensés, ainsi que ceux dont le recensement a été invalidé à l’issue de l’exploitation des différentes données collectées».
En clair, la phase que le Minfi lance dès la fin du mois en cours concerne deux catégories de personnels. «Les premiers visés sont ceux qui, pour une raison pertinente, n’ont pas pris part à l’opération de comptage physique. Les seconds sont ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont été recalés par nos systèmes», valide-t-on à la direction générale du Budget. Cela sur la base d’une hypothèse : quelques fonctionnaires ou agents de l’Etat peuvent être victimes d’une faute de l’administration.
Chausse-trappe
Pour contourner la situation, et éviter des grincements de dents tout en préservant les intérêts de l’Etat, un dispositif est mis sur pied, dans la perspective des opérations de paiements de salaires. A en croire, Louis-Paul Motaze, ceux des mois d’octobre, novembre et décembre 2018 desdits agents, se feront exclusivement par bon de caisse dans toutes les perceptions de Yaoundé, contre présentation d’un quitus.Afin de faciliter l’obtention de ce «sésame», plusieurs postes de contrôle et d’orientation sont installés au sein du Minfi (Bâtiment A). Ils sont fonctionnels tous les jours ouvrables, de 7h 30 à 15h 30 au cours des périodes sus évoquées.
Le tout, apprend-on, c’est en prélude au contentieux pécuniaire dont la date du début n’est pas connue jusqu’ici. D’ores et déjà, l’on sait que le Minfi passera au peigne fin la rémunération des agents en termes de traitement de base et accessoires du salaire tels que les indemnités annexes et autres avantages.Au terme de l’opération de comptage physique des agents de l’Etat camerounais au mois de juin dernier, 25 031 fonctionnaires présumés fictifs ont été démasqués, sur les 310 786 agents émargeant officiellement à la Fonction publique. Dans une interview qu’il accorde au quotidien Cameroon Tribune ce 22 octobre 2018, Cyrill Edou Alo’o, le directeur général du Budget, affirme que 285 092 dossiers ont été validés ; 4 621 autres ont subi un sort contraire. Toujours de ce haut cadre du Minfi, l’on apprend que le COPPE 2018 a permis de constater que 645 personnes décédées étaient encore prises en solde par le trésor public et 20 428 agents n’ont pas été recensés.
Jean-René Meva’a Amougou