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Année : 2020
Cours des produits de base exportés par la Cemac : Progression de 19,6% de l’indice global
Dans son rapport sur la politique monétaire publié le 24 décembre dernier, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) présente une claire amélioration de la situation par rapport au 2ème trimestre 2020.
Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Beac «Globalement, les prix enregistrés sur le marché des produits de base ont connu un rebond, après avoir reculé au cours du deuxième trimestre 2020, à cause des inquiétudes liées aux contrecoups de la crise sanitaire de la Covid-19». C’est l’une des principales informations que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a mis à la disposition du public depuis le 24 septembre dernier. Dans le dernier rapport sur la politique monétaire dans lequel des précisions sont données, la Banque centrale fait justement savoir qu’«au troisième trimestre 2020 (T3/2020), l’indice global des cours des produits de base exportés par la Cemac a progressé de 19,6 %, après avoir régressé de 28,9 % au T2/2020».
La progression dont l’Institut d’émission de la monnaie en Afrique centrale se satisfait, repose cependant sur un certain nombre de données également communiquées. On apprend notamment que cela n’a été rendu possible que «grâce à la croissance de la majorité des cours des principaux produits d’exportation de la Cemac, à l’exception de ceux observés sur le marché des métaux et minerais», a indiqué le rapport. De façon encore plus précise, le document souligne qu’«au cours du T3/2020, les produits énergétiques ont enregistré une croissance de leurs cours, de l’ordre de 38,3 %, contre une régression de 36,6 % au trimestre précédent. En effet, entre les deux trimestres, l’indice des cours des produits énergétiques est passé de 29,04 à 40,12».
Au cours de la période indiquée, la Beac a en effet observé avec satisfaction, que pour le principal produit d’exportation de la Cemac qu’est le pétrole, le cours moyen a connu une hausse appréciable. Sur la foi des informations contenues dans le rapport sur la politique monétaire, le cours s’est situé «à 42,7 $/baril au T3/2020, après 30,3 $/baril au T2/2020».
Toutefois, la sous-région a également pu compter sur les produits non énergétiques. Selon les indication que donne à ce sujet la Banque centrale, «leur évolution a été portée par les produits de la pêche (5,2 %), les produits forestiers (4,2 %) et les produits agricoles (2,2 %)». Selon la même source par contre, les cours des métaux et minerais ont, pour leur part, connu une baisse de l’ordre de 1,5 %.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Libre circulation en zone Cemac : Six mois pour lever les derniers obstacles
C’est l’une des nombreuses recommandations de la 12ème session ordinaire du Comité de pilotage du Pref-Cemac tenue le 18 décembre dernier à Brazzaville.
L’intégration au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) va connaître un coup d’accélérateur en 2021. Pour tout dire, la Commission de la Cemac a jusqu’au premier semestre de la nouvelle année, pour travailler à la levée des derniers obstacles et donner une impulsion nouvelle à la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace communautaire. C’est au cours de la 12ème session ordinaire du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières (Copil Pref-Cemac), que ce nouvel horizon a été arrêté. Selon un communiqué rendu public le 22 décembre dernier, les travaux du 18 décembre 2020 étaient présidés par visioconférence et en présentiel à Brazzaville par Gilbert Ondongo, ministre congolais de l’Economie, de l’Industrie et du Portefeuille public, président dudit Comité.
Dans le communiqué ayant sanctionné la fin des travaux, il est clairement indiqué que «le Copil a demandé à la Commission de la Cemac et à l’équipe du Pref-Cemac, de veiller à la mise en œuvre effective et rapide des mesures restantes, en particulier : la libre circulation des biens et des personnes, au plus tard au premier semestre 2021, sur l’ensemble de l’espace de la Cemac». Toutefois, des étapes intermédiaires ont été prévues pour être certain d’être au rendez-vous de l’histoire et des attentes légitimes de la Communauté. C’est dans cette optique que les deux institutions sous-régionales déjà citées doivent également, sur instruction du Copil Pref-Cemac, veiller à «la suppression des frais d’itinérance, au plus tard au premier trimestre 2021», précise le communiqué final.
Projets intégrateurs et le rendez-vous de Douala
La 12ème session ordinaire du Copil Pref-Cemac a également été l’occasion d’aborder plusieurs autres problématiques sous-régionales d’importance. Ainsi en est-il du processus d’identification, de sélection et de priorisation de nouveaux projets intégrateurs de la deuxième phase du PER, ou encore de l’évaluation de la mise en œuvre des onze premiers projets. A ce propos d’ailleurs, Douala abrite depuis ce 28 décembre et pendant trois jours, «la réunion du Comité de suivi des conclusions de la table ronde sur le financement des projets intégrateurs organisée à Paris les 16 et 17 novembre 2020», peut-on lire dans le communiqué publié à cet effet le 22 décembre dernier.
Autres chantiers
Il a aussi été question le 18 décembre dernier de s’appesantir sur la mise en œuvre de la nouvelle réglementation de change et le rapatriement des recettes d’exportation. Sur ces deux aspects, le Copil s’est dit satisfait «des démarches engagées, notamment le démarrage des discussions avec les entreprises pétrolières et l’extension du moratoire accordé à ces entreprises jusqu’au 31 décembre 2021, assorti d’exigences particulières en matière de transmission d’informations à la Banque centrale», renseigne le communiqué également publié sur le site Internet officiel de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).
Sur la question de l’opérationnalisation des structures du marché financier unifié, le Copil s’est également prononcé. Le communiqué de l’institution fait notamment savoir que l’organe sous-régionale «a pris acte des avancées déjà réalisées et a recommandé aux Etats d’organiser une large campagne de sensibilisation auprès des entreprises publiques et privées afin de les encourager à se positionner sur le marché financier de la zone; et de transmettre à la Beac, dans les meilleurs délais, la liste des entreprises susceptibles d’être cotées en bourse».
Pour le reste, le Pref a obtenu le satisfecit du Copil au sujet des avancées observées sur le terrain de la mise en œuvre des actions de la matrice du Programme par les Etats membres et les institutions sous-régionales. Il a alors été demandé aux différents acteurs de ne ménager aucun effort dans la réalisation de toutes ces actions pour qu’au final, le Pref tiennent sur ses cinq piliers.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Messagerie postale au Cameroun : Quatorze nouveaux opérateurs privés en scène
Les licences reçues des mains du Minpostel le 28 décembre dernier à Yaoundé participent de l’assainissement du secteur postal dans notre pays.
Le gouvernement veut dynamiser et mettre fin à l’anarchie qui règne dans le secteur de la messagerie postale au Cameroun. C’est le sens qu’il faut alors donner à la cérémonie solennelle de remise de licences organisée le 28 décembre dernier à l’initiative du ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel). Au cours de cette cérémonie, 14 nouveaux opérateurs privés postaux de messagerie postale ont ainsi pu recevoir leurs titres des mains du membre du gouvernement. C’était à Yaoundé dans la salle de conférence du bâtiment annexe de ce département ministériel. S’adressant alors aux bénéficiaires, Minette Libom Li Likeng leur a rappelé l’importance que le gouvernement accorde à ce moment solennel. «C’est une circonstance d’importance capitale qui nous rassemble. Elle constitue une étape supplémentaire du programme d’assainissement du marché postal national, tel que prescrit par les plus hautes autorités de la République», a indiqué le Minpostel dans son discours de circonstance.
Quasi anarchie
Il se trouve en effet qu’avec la libéralisation du secteur postal au Cameroun, telle que consacrée par la loi N0 2006/019 du 29 décembre 2006 régissant l’activité postale dans notre pays, on a assisté à une entrée non contrôlée de plusieurs acteurs sur le marché. Ce qui fait d’ailleurs dire à Minette Libom Li Likeng que cela se fait «majoritairement en marge des dispositions réglementaires. Le diagnostic réalisé sur le terrain il y a quelques années fait ressortir que la plupart des activités postales s’exerçaient au Cameroun dans l’informel, sans aucun respect des lois et règlements de la République».
A en croire le Minpostel sur ce point, « cette situation a installé une quasi anarchie sur le marché postal, caractérisée par le règne de la concurrence déloyale, une tarification non maîtrisée, des services offerts à la clientèle avec des coûts prohibitifs, ainsi qu’une qualité approximative de ces services», déplore le membre du gouvernement.
C’est face à cette réalité que l’ancien directeur général des Douanes a dès lors tenu à «saluer et remercier vivement tous les opérateurs privés postaux présents. Votre présence est un signe d’adhésion réelle à la politique gouvernementale, visant à faire du secteur postal un secteur moderne, composante essentielle de l’économie nationale».
Attentes gouvernementales
L’entrée de 14 nouveaux opérateurs sur le marché postal à l’initiative du gouvernement repose sur un calcul et une stratégie que le Minpostel a détaillée aux bénéficiaires. «vous êtes entrés dans un secteur d’activité qui fait face à d’importants défis. Il s’agit ici de répondre aux besoins d’une clientèle et de consommateurs de plus en plus exigeants, en ce qui concerne notamment la qualité de service et les services à valeur ajoutée», a dans un premier temps énoncé Minette Libom Li Likeng. Avant de promettre également l’accompagnement de son département ministériel, le Minpostel a, dans un second moment, exhorté ces acteurs «à prendre avantage des Technologies de l’information et de la communication (TIC) pour non seulement renforcer votre offre de service, mais également proposer des offres innovantes, qui améliorent l’exploitation de votre secteur d’activité».
Mais à ceux qui sont devenus «à coup sûr des interlocuteurs valables de l’Etat du Cameroun en matière postale», le ministre des Postes et Télécommunications a aussi rappelé que des cahiers de charges sont annexés à leurs licences. Ceux-ci «constituent un ensemble d’obligations auxquelles vous êtes astreints», a martelé le Minpostel. Il s’agit désormais pour ces opérateurs, non seulement d’éviter des sanctions en cas de non-observance de la réglementation en vigueur, mais aussi et surtout, de travailler «pour un développement harmonieux de vos activités contenues dans la loi postale susmentionnée», a finalement indiqué à leur intention Minette Libom Li Likeng.
Chemin parcouru
Le programme d’assainissement du marché postal national a été conçu prioritairement pour une appropriation par tous les opérateurs des dispositions réglementaires et en vue du strict respect de la légalité. Sa première phase a démarré par «des opérations de sensibilisations et séminaires d’imprégnation menées sur l’ensemble du territoire national, des missions de constatation d’infractions et de mises en demeure», a fait savoir le ministre dans son discours. Pour ce qui est de la seconde phase, elle a surtout consisté à procéder «au recouvrement des droits dus par les opérateurs privés à l’Etat, au titre de l’exercice de l’activité postale», a aussi tenu à mentionner le Minpostel. Dans son allocution, le membre du gouvernement s’est, du reste, vantée de certains bons résultats obtenus après la seconde phase. «Tout au long de cette opération d’assainissement, de nombreux opérateurs de messagerie postale non encore titulaires de titres d’exploitation se sont mis en règle en déposant un dossier et en s’acquittant des droits requis par l’administration», a enfin souligné, pour s’en satisfaire, Minette Libom Li Likeng. En tout état de cause, les 14 nouvelles licences délivrées par le Minpostel portent à 25 le nombre d’opérateurs privés agréés, à date, au Cameroun.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Pont sur la Sanaga : Apres l’inauguration, une nouvelle vie pour les voyageurs de Batchenga-Ntui
L’infrastructure permettant de relier les régions septentrionales et méridionales du pays est officiellement ouvert au public. Un bonheur pour les habitants mais aussi les automobilistes qui empruntent ce passage.
Vue du pont sur le fleuve Sanaga à Nachtigal Du bac (bateau) au pont, une nouvelle page s’ouvre pour les populations du fleuve Sanaga à Nachtigal sur l’axe-routier Batchenga-Ntui. Le 18 décembre 2020, à 11h22, l’ouvrage de 400 mètres qui relie Yaoundé-Ngaoundéré a été officiellement inauguré par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi. Attendu longtemps, ce joyau architectural permet aux usagers de gagner en temps, en économie et favoriser les échanges.
A bord de sa Yaris noire, Brice Eba est en excursion pour Ntui. « Les difficultés avec le bac sont finis. On peut désormais traverser cet axe routier sans problème. C’est magnifique et nous remercions les pouvoirs publics. Avant nous étions obligés de prendre par le bac à la rive et d’autres les pirogues. Ça devenait très pénible ». Juste après quelques mètres, nous rencontrons quelques ouvriers qui nous expriment leur fierté d’avoir contribué à la construction de cette infrastructure routière aux cotés de l’entreprise française Razel. « C’est une fierté.
Nous avons travaillé des jours et des nuits pour la réalisation de ce projet. Et aujourd’hui, voir le trafic a repris ici nous conforte énormément. Tout le monde va en tirer profit », fait remarquer Christian Mfoumou. Samuel, quant à lui, maitrise bien l’axe Batchenga-Ntui. Chauffeur d’un mini bus qui assure le transport interurbain, il partage les obstacles rencontrés auparavant lors de ses voyages. « Chaque fois, pour faire Yaoundé-Ntui, il fallait prendre le bac (bateau) pour traverser le fleuve. Il n’y avait pas encore le pont. Parfois, nous arrivions et le bac était infonctionnel et nous étions obligés de faire un détour par Sa’a avant d’atteindre le département du Mbam et Kim sur un tronçon impraticable, plein de nids de poules. Il fallait aussi s’armer de patiente parce que le voyage pouvait faire jusqu’à 4 heures. Ce calvaire est fini maintenant », se réjouit-t-il.
Ce pont fait partie d’un projet beaucoup plus important. Il est situé sur le corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati (381,2km) qui a également une vocation sous-régionale. La route dont le coût est estimé à 360 milliards de FCFA, est financé conjointement par l’État du Cameroun, la Banque africaine de développement (BAD), des États de l’Afrique centrale, l’Agence française de développement, l’agence japonaise de coopération internationale (Jica) et la Banque islamique de développement.
Landry Kamdem
Lutte contre la cybercriminalité au Cameroun : La coalition nationale en ordre de marche
Elle compte déjà dans ses rangs les autorités de la ville de Douala, mais surtout les jeunes que le Minpostel a rencontrés les 17 et 18 décembre derniers à l’occasion de la campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité.
Gagner la bataille contre la cybercriminalité, c’est depuis quelques semaines le principal leitmotiv du ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel). Rien de mieux alors pour y parvenir que de veiller à ce que les Camerounais, dans leur globalité, soient «tous mobilisés pour la cybersécurité au Cameroun». En mettant en avant cette interpellation les 17 et 18 décembre derniers à Douala, Minette Libom Li Likeng a justement rappelé qu’elle constitue, en réalité, le thème de la campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité et la sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux. Mais pendant ces deux jours, il était surtout question pour le Minpostel d’aller à la rencontre des jeunes et autorités de la capitale économique du Cameroun, et ce faisant, de procéder au lancement de la campagne d’affichage et des causeries éducatives au sujet de la cybercriminalité.
«La campagne que nous menons vise à ce que les réseaux sociaux soient utilisés sans danger, parce que ces derniers temps, ils sont utilisés à des desseins inavoués. Les messages qui sont transmis sont des messages de haine, de tribalisme et d’incitation à la violence, qui portent atteinte à la paix et à la sécurité nationale. Devant cette situation, le président, Paul Biya qui aime particulièrement les jeunes, a demandé qu’ils soient sensibilisés sur les dangers liés à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux», a souligné Minette Libom Li Likeng. C’était à l’intention des écoliers du Groupe scolaire JEP, des élèves du Lycée de Deïdo et des étudiants de l’Université de Douala avec lesquels elle a échangé.
Ampleur des dégâts
Pour le Minpostel, cette vaste campagne qui vise à enrôler les jeunes et à les gagner à la cause de la cybersécurité au Cameroun est d’autant plus importante qu’«Internet est aujourd’hui en état de siège. Le volume, la vitesse, la variété et la complexité des menaces dans le cyberespace et les infrastructures connectées ne cessent d’augmenter à l’échelle mondiale». A ce propos d’ailleurs, l’ancien directeur général des Douanes pense savoir que «les économies du G20 ont perdu plus de 2,5 millions d’emplois en matière de contrefaçon et de piratage, et que les gouvernements et les consommateurs perdent un peu plus de 150 milliards de dollars chaque année, en termes de recettes fiscales. Personne n’y échappe : les organisations, des petites entreprises aux plus grandes institutions du monde. Les cybercriminels ont montré qu’ils peuvent exploiter des bits et des octets avec précision pour attaquer les institutions et les services».
C’est également dans le même état d’esprit de veille et de mise en garde que le chef du département ministériel en charge des questions de cybersécurité au Cameroun, a appelé l’attention des jeunes sur les risques et les travers d’un mauvais usage d’Internet observés sous d’autres cieux. «Dans plusieurs pays, les attaques contre le cyberespace ont favorisé la recrudescence de la délinquance, de la radicalisation de la jeunesse, des pertes financières. L’ampleur et la nature évolutive des cybermenaces, ainsi que la vulnérabilité avérée des nations face à ce fléau, les emmènent à adopter de nouvelles stratégies. Cependant, et de toute évidence, plus un pays est connecté, plus sa vulnérabilité aux cyber–attaques, à la cybercriminalité et à la cyber–dissidence est grande», a alors prévenu le Minpostel.
Au Cameroun comme ailleurs, l’addiction, l’exposition de la vie privée, la perte de la propriété des données échangées, usage de faux, vol d’identité, désinformation, harcèlement et cyber intimidation, sont quelques-uns des risques auxquels sont exposés les jeunes. «C’est ainsi que pour l’année 2018, 3 388 cas d’usurpation d’identités ont été constatés. En 2019, 2050 plaintes relatives au scamming et au phishing dont environ 5 milliards FCFA de perte financière, ainsi que près de 6 milliards de pertes relatives aux fraudes bancaires, et 11 617 vulnérabilités ont été détectées sur les sites web des administrations publiques», s’est inquiétée le ministre. Et c’est pour précisément constituer les jeunes en armée contre ces mauvaises pratiques, «que nous organisons des causeries éducatives. Nous allons apposer des affiches dans toutes les institutions scolaires, pour que chacun se rappelle qu’il doit non seulement être responsable sur Internet, mais puisse également sensibiliser ses camarades à rejoindre la coalition de ceux qui aiment leur pays et qui, à cet effet, se comportent en bons citoyens sur les réseaux sociaux. Des flyers et un kit de bonnes pratiques sur Internet vous ont été distribués. Lisez-les attentivement et faites désormais ce qui y est dit. Demandez à vos ainés de vous aider à comprendre en cas de difficulté», a conseillé le Minpostel.
Paul Biya et le réseaux sociaux
Au cours du séjour du membre du gouvernement dans la capitale régionale du Littoral, le message du chef de l’Etat à la jeunesse en date du 10 février 2018, a constitué la trame des causeries avec les publics cibles. C’est notamment à la lumière de ce discours que Minette Libom Li likeng a abreuvé son jeune auditoire de recommandations sur l’utilisation responsable d’Internet et des réseaux sociaux. «Internet et les réseaux sociaux, a-t-elle dans un premier temps tenu à faire savoir, sont importants. Internet vous permet d’avoir accès au monde entier sans voyager. Mais ce n’est pas parce que vous y êtes que vous ne devez plus respecter les règles civiques et morales, ou même que vous ne devez plus respecter les autres. Même si on ne vous voit pas quand vous êtes en train de surfer, vous devez toujours faire preuve de respect, de courtoisie et de vérité».
Et le ministre de poursuivre : «c’est pour cela que vous ne devez pas propager des informations mensongères sur Internet. Ne soyez pas ceux qui suivent sans chercher à comprendre, ne soyez pas ceux qui se laissent entrainer par les camarades. C’est ceux-là que le président, Paul Biya, appelle les followers passifs et naïfs».
Mais pour être certaine que tout le monde est au même niveau de compréhension des implications d’un tel discours, Minette Libom Li Likeng va, enfin, elle-même tirer les conclusions qui, de son point de vue, s’imposent. «Cela signifie que je ne dois pas raconter des histoires fausses sur mon pays sur Internet. Ceux qui font cela sont des pourfendeurs de la République. Cela signifie également que je dois aimer mon pays, et que tout ce que je fais sur Internet doit le valoriser. Je dois en même temps, être un bon élève, pour bâtir demain l’avenir du Cameroun. C’est ce qui fait de moi un internaute patriote, qui œuvre pour le développement de mon pays», va alors conclure à ce sujet le chef de département ministériel.
Actions et dispositif gouvernemental de riposte
Le lancement de la campagne d’affichage a aussi été l’occasion d’une rencontre officielle avec le gouverneur de la région du Littoral, et partant, avec les autorités administratives, municipales, sécuritaires et du secteur de l’éducation de la circonscription en question. En direction de ce parterre de personnalités, Minette Libom Li Likeng a alors égrené le chapelet des actions déjà entreprises par le gouvernement pour juguler le phénomène de la cybercriminalité dans notre pays. Au rang de celles-ci, Le Minpostel fait volontiers figurer dans son discours, l’élaboration de «la politique nationale de sécurité des réseaux et des systèmes d’information, et le renforcement du dispositif légal et réglementaire, notamment la promulgation de la loi N°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun».
Mais à l’actif du gouvernement, on peut également relever qu’il a aussi été mis en place un certain nombre de structures dont le rôle est précisément de donner du contenu à la lutte contre la cybercriminalité sur toute l’étendue du territoire. Parmi ces structures, on retrouve en bonne place le Minpostel, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), le Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, (Sed), la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) et même la Direction générale de la Recherche extérieure (DGRE). Chaque institution concoure ainsi, en ce qui la concerne, à rendre plus sûr notre cyberspace et constitue, de ce fait aux côtés des jeunes, un maillon essentiel de la coalition nationale pour la promotion de l’utilisation citoyenne des réseaux sociaux au Cameroun.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Dans l’accord post Cotonou, nous avons veillé à ce que les intérêts communs des pays ACP soient préservés
Le ministre de l’Economie, Ordonnateur national du FED dresse le bilan des travaux de la 111e session du Conseil des ministres de l’OEACP et revient sur le lancement du cycle de programmation 2021-2027 de coopération avec l’UE de même que l’arrivée à échéance de l’accord de partenariat ACP-UE de Cotonou.
Alamine Ousmane Mey, présidera les travaux depuis Yaoundé Monsieur le ministre, l’organisation des Etats d’ACP se trouve actuellement dans une phase importante de réformes institutionnelles. Au terme de cette 111e session, pensez-vous que nous avons avancé dans cette voie ?
Vous me donnez l’opportunité de partager les conclusions de la 111e session du Conseil des ministres de l’Organisation des Etats d’Afrique des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). Parmi les décisions et résolutions qui ont été prises, il a été question de la réforme du statut du personnel du secrétariat de l’OEACP. Quand on parle du personnel évidemment on s’adresse à la matière grise qui défend nos intérêts au sein du secrétariat de l’OEACP. Deuxièmement, en matière de réforme, nous nous sommes appesantis sur le régime financier. Ce qui nous a permis de décider de la mise sur pied des comités d’audit et des comités de budget. Nous (les Etats d’ACP) avons ensemble traité des questions internes, institutionnelles et organisationnelles pour préparer notre organisation à une meilleure performance à l’avenir au regard des changements qui interviendront.
Il y a qu’à même cette question sur le statut des personnels. Le groupe ACP est devenu une organisation des Etats ACP. Il faut pouvoir reformer le secrétariat général, il faut voir la situation du personnel et là on a eu un débat assez fort avec plusieurs interventions au niveau des lois. Ne craignez-vous pas que cela fragilise le fonctionnement de l’organisation qui ambitionne d’être un acteur important sur la scène internationale ?
Tout au contraire. Notre démarche a visé à mettre en forme les dispositions encadrant le statut du personnel et harmoniser les lois en vigueur afin que l’organisation applique de manière équitable les dispositions de ces lois avec un best marking international dans l’optique de garantir les instruments conformes aux pratiques internationales pour que le personnel qui aura la charge de contribuer au sein du secrétariat, à la mise en œuvre de nos politiques et la défense de nos intérêts, puisse bénéficier des instruments les meilleurs possibles.
L’enjeu majeur de ces réformes, c’est aussi la négociation de l’accord post-Cotonou. Dans un contexte marqué par la pandémie du covid-19, les parties prenantes ont été obligées de tenir compte d’une période transitoire allant jusqu’en novembre 2021. Mais à ce jour et en écoutant le rapport du secrétaire général de l’OEACP, le document politique a déjà été adopté avec un socle commun qui prévoit le cadre de coopération entre l’Union européenne et les Etats ACP. Vous êtes membres du groupe central des négociations. Où en sommes-nous concrètement ?
Pour notre part, les négociations autour de l’accord post Cotonou se sont conduites de manière extrêmement satisfaisante. Satisfaisante parce qu’après 26 mois nous sommes arrivés à l’accord politique. Cet accord politique a ceci de particulier dans l’accord post Cotonou que nous aurons dorénavant un socle commun des protocoles par région traduisant la volonté de tenir compte des spécificités. Le socle commun traite des éléments concernant l’ensemble des pays ACP et les protocoles régionaux prennent en compte les spécificités de chaque continent dans leurs protocoles respectifs. Nous avons voulu dans cette nouvelle démarche prendre en compte ces différentes spécificités. Evidemment sur le continent africain, notre démarche est essentiellement axée vers la coopération au développement, le financement des investissements indispensables à ce développement que nous voulons durables et inclusives mais parallèlement à cela nous veillerons ensemble au niveau du socle commun au respect des droits de l’homme, à la démocratie, à la gouvernance, à la paix et à la sécurité, au développement humain et social.
Le Cameroun dans cette phase de négociation a beaucoup œuvré dans le Comité des ambassadeurs…
Comme par le passé, grâce à la diplomatie camerounaise prônée par le président de la République, nous avons veillé à ce que les intérêts communs puissent être préservés. Nous avons veillé également à ce que les intérêts spécifiques du Cameroun soient sauvegardés. Ce qui a été le cas. Autant au niveau de l’ambassadeur qu’au niveau du ministre dans l’esprit d’équipe sous l’égide du ministre des Affaires étrangères du Togo. L’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique ont ensemble veillé à ce que les résultats soient à la dimension des attentes propres à nos différentes régions.
Au regard de la programmation des directives européennes 2021-2027, il apparaît clairement qu’avec la disparition de l’accord Cotonou, un nouvel instrument vient remplacer le Fonds européen de développement (FED) qui a beaucoup travaillé pour le développement de nos Etats. Y-a-t-il une garantie que nous serions dans la même logique permettant de bénéficier d’un instrument de financement de développement en Afrique ?
Il s’agit d’une évolution voulue par nos partenaires. Surtout pour intégrer l’implication parlementaire au niveau de l’Union européenne (UE). Nous avons donc une migration qui aura lieu avec la disparition du Fonds européen de développement et l’avènement du nouvel instrument de coopération internationale qui remplace le FED. Si l’instrument remplace le FED, la nature des financements demeure et nous voulons poursuivre dans la mobilisation des ressources surtout sous forme de dons. Ces ressources nous permettent d’atteindre le mixage conduisant à la réalisation des projets importants dans notre pays. Certainement avec la disparition du FED, il est également prévu la disparition de l’ordonnateur national ou régional. Ce qui nous interpelle au sein de la poursuite du dialogue et la mise en place d’une interface. Voilà pourquoi lors de nos échanges, nous avons souhaité et sollicité qu’au niveau du secrétariat nous puisons mettre en œuvre les dispositions de l’accord de Georgestown révisé afin de créer véritablement l’interface, un cadre de dialogue en vue de pourvoir plaider convenablement les attentes de nos différents pays et bénéficier à l’échelle nationale et sous régionale dans le cadre du nouvel instrument de voisinage de coopération au développement à l’international que nous puissions bénéficier comme par le passé des ressources consistantes avec une prévisibilité bien connue et avec évidemment des ressources substantielles pour accompagner l’Etat en matière de financement des infrastructures mais aussi le secteur privé. Au Cameroun, ce secteur doit jouer un rôle clé pour l’émergence de notre pays à l’horizon 2035 et conformément à la Stratégie nationale de développement 2030.
Sauf que pour le Cameroun et pour les autres Etats de l’organisation des ACP, il faut désormais faire attention parce que le Traité de Lisbonne permet aujourd’hui que le parlement européen a davantage de contrôle sur les instruments d’investissement. Cela n’a pas été le cas avec le FED mais cette fois-ci il faudrait bien que les Etats des ACP puissent assurer aussi la gouvernance…
Evidemment et nous sommes tout à fait en phase avec nos partenaires. Il s’agit bien de partenariat et nous voulons comprendre dans cette démarche la volonté des pays de l’UE d’avoir un regard sur les ressources mobilisées auprès du contribuable européen qui souhaiterait voir ses hauts représentants rendre compte de ces utilisations. Pour autant, nous pensons que nos pays vont continuer à plaider pour que ces ressources soient non seulement augmentées mais aussi regard des défis mondiaux que traversent le monde. Notamment : les changements climatiques, la migration, l’insécurité et le terrorisme. Tout ceci fait en sorte que nous soyons tous interpellés.
Avec le nouvel instrument, peut-on avoir une idée de l’enveloppe qui sera mobilisée permettant de conduire nos politiques de développement ?
Il est important de de rappeler qu’avec l’UE nous entretenons des activités qui sont couvertes par une enveloppe de 706 millions d’euros (463,7 milliards de FCFA) déjà. Parmi ces activités, on peut citer la construction en cours du pont sur le Logone entre Bongor (au Tchad) et Yagoua (au Cameroun). Ce sont des infrastructures importantes pour l’intégration de notre sous-région. Comme par le passé, nous voulons impliquer tous les acteurs institutionnels et plaider pour que le Cameroun qui joue un rôle fondamental dans la sous-région, puisse bénéficier davantage de ressources financières.
Entretien réalisé par Alega Mbele (CRTV)
Mini-foire : Le made in Cameroon à l’honneur
L’Association pour un Cameroun émergent encourage les Petites et Moyennes Entreprises qui excellent dans les produits et services faits localement.
Produire camerounais et consommer camerounais. Tel est le slogan des pouvoirs publics depuis des années. Malheureusement ce concept de produire et de consommer les produits faits localement peine à trouver l’assentiment de tous. Ceci s’explique par la mentalité extravertie des consommateurs, les importations abusives des denrées alimentaires qui phagocytent les produits locaux. Conséquence, le Made in Cameroon n’a pas visibilité. C’est au regard de tous ces manquements que s’est tenue le 19 Décembre 2020 sur la nouvelle route Omnisports, la mini-foire expo 100 made in Cameroon, organisée par l’Association pour un Cameroun émergent. C’était la toute première édition de cette jeune association qui entend accompagner les pouvoirs publics pour renverser la tendance, vu le contexte mondial secoué par la pandémie du coronavirus.
L’urgence à la consommation des produits locaux, bio de surcroit, est une exigence pour soutenir l’économie et équilibrer la balance commerciale de plus en plus déficitaire. «Les exemples ont démontré que lorsqu’on exporte assez, le pays a du mal à équilibrer sa balance commerciale, l’économie pâtit comme c’est le cas actuellement. Donc consommer localement n’est plus du luxe, il y va de l’intérêt et de la survie de la nation», fait savoir Christian Opanga, Commissaire aux comptes de la jeune association. Il renchérit : «en tant que jeune association, notre objectif est de mener des actions qui concourent à valoriser tout ce qui est produit localement, à valoriser les acteurs locaux qui s’investissent dans l’économie du Cameroun, à valoriser tous les entrepreneurs qui d’une part ou d’une autre ont la visibilité, pour leur donner la chance de faire voir ce qu’ils savent faire».
Sur les lieux de la mini-foire, on a pu observer la participation de plus cinquante exposants des différents secteurs d’activité. Ainsi, on pouvait voir et toucher du doigt les produits cosmétiques, la décoration, la gastronomie, l’artisanat, l’agroalimentaire, la pisciculture… Tout ceci témoigne à suffisance de l’ingéniosité des Camerounais, qui ont du talent, et qui ne demandent que les moyens d’accompagnement pour booster ce secteur d’activité générateur d’emplois qui peine à décoller pour des raisons évoquées supra. «La participation à la foire est gratuite. Tous les exposants ici présents n’auront rien à dépenser, nous avons pris la charge des différents stands. Notre association à but non lucratif, vise à d’aider tous les promoteurs de ce secteur à avoir de la visibilité, de se former également en marketing, management, business plan et autres. On aura au cours de cette mini-foire des formateurs qui vont renforcer les compétences, les capacités des exposants, ce qui les aidera à coup sûr à mieux vendre leurs produits en interne et à l’étranger à travers les réseaux sociaux. Tout ceci vise à accompagner tous les projets de l’Etat dans la promotion des produits locaux, d’accompagner les jeunes pour un Cameroun véritablement émergent à l’horizon 2035», explique le Commissaire aux comptes.
L’Association pour un Cameroun émergent entend par ses actions développer les petites et moyennes entreprises. Etant donné qu’elles jouent un rôle important dans la vie économique et sociale du pays. Et en raison de leur contribution dans la création des richesses et comme le levier indispensable qu’elles représentent pour la redistribution des fruits de la croissance à travers les emplois.
Olivier Mbessité, (Stagiaire)
Nigéria, Cameroun, Benin et Niger : les dessous de la réouverture des frontières
Plus d’un an après le blocus, les autorités d’Abuja ont déverrouillé certains postes-frontières avec leurs voisins dans un contexte de récession économique que vivent les populations du pays le plus peuplé d’Afrique.
Plus de 480 jours de disette. Officiellement fermées le 20 août 2019 pour stopper la contrebande et encourager la production locale, le Nigeria a décidé de rouvrir ses frontières terrestres avec le Cameroun, le Bénin et le Niger. L’annonce a été faite le 16 décembre 2020 par la ministre des Affaires étrangères, Zainab Ahmed, «avec effet immédiat». Il s’agira donc de reprendre le trafic aux frontières de Sèmè au sud-ouest du pays (avec le Bénin). C’est le cas aussi de Mfun, à la frontière avec le Cameroun, et au nord de Maigatari et Illela, deux entrées vers le Niger.
Selon les informations puisées à bonnes sources, la levée de ce blocus résulte d’une pression économique ayant paralysée plusieurs secteurs d’activité. «Toutes les frontières qui généraient des recettes avec les véhicules d’occasion, ainsi que le riz ne font plus entrer de revenus. La fermeture des frontières a aussi laissé libre cours à la contrebande. Et si rien n’est fait, de la récession on passera à la dépression», prévenait le sénateur nigérian, Francis Fadounsi.
De plus, ce recul est un aveu d’échec du gouvernement nigérian par rapport aux mesures protectionnistes qu’il a adoptées ces dernières années. En effet, si l’objectif affiché par le gouvernement dans un premier temps était l’autosuffisance alimentaire du Nigeria, ce but n’a pas été atteint. Au contraire, non seulement ces mesures ont entraîné des conséquences économiques immédiates, affectant même d’autres pays de la région, notamment le Togo, mais elles ont également occasionné une hausse de l’inflation au Nigeria, les prix des denrées de base ayant considérablement flambé dans le pays. En novembre 2020, le taux d’inflation avait atteint 14,9%, son plus haut niveau en près de 3 ans.
La fermeture a également perturbé les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Nigeria. Selon le ministère camerounais des Finances, avant la guerre contre Boko Haram, ce pays voisin était resté jusqu’en 2016 le premier fournisseur du Cameroun avec un chiffre d’affaires dépassant les 430 milliards FCFA par an. Riz, savon, carburants et lubrifiants, bois sciés, produits de beauté, barres de fer et acier sont les principaux produits exportés vers ce pays. Les importations en provenance du Nigeria concernent les huiles brutes de pétrole, le textile, les chaussures, les véhicules de transport et les produits alimentaires.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réouverture est un clin d’œil du Nigeria en direction de ses voisins un mois après que le gouvernement a ratifié son adhésion à la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf). Après ces quatre points d’entrée, quatre autres devraient être ouverts ultérieurement, d’ici la fin de l’année (31 décembre 2020), selon les services du ministère nigérian des Finances, en imposant certaines restrictions.
Landry Kamdem (stagiaire)
Coopération UE-ACP : le Cameroun lève le voile sur post-Cotonou
Le pays a pris part à la 111ème session du Conseil des ministres de l’Organisation des États d’Afrique des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) pour donner sa position sur ce nouvel axe de coopération avec l’Union européenne dont l’implémentation est prévue fin 2021.
La 111ème session du Conseil des ministres OEACP (anciennement dénommé groupe des Etats ACP) s’est refermée le 17 décembre 2020 par vidéoconférence. Elles rassemblaient des fonctionnaires provenant de 79 pays membres. Au cœur des travaux, la coordination du partenariat avec l’Union européenne au regard des directives européennes pour la Programmation 2021-2027. Pendant cette période, les parties prenantes envisagent de renforcer leur collaboration dans des domaines aussi variés que ceux des droits de l’Homme, la démocratie et la gouvernance. La paix et la sécurité. Le développement humain et social. La viabilité environnementale et le changement climatique. La croissance et le développement économiques durables et inclusifs, la migration et la mobilité.
Au cours de cette vidéoconférence, les intervenants ont fait part de leurs approbations ou de leurs attentes au sujet des préoccupations et des projets communs au Groupe. Le Cameroun, à travers le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, a pris part aux travaux. A l‘occasion, son intervention s’est posée sur quelques réformes en cours de validation en lançant un plaidoyer permettant de voir plus clair sur les contours de ce nouveau partenariat UE-OEACP. «Il est dès lors aisé de constater que le dialogue sera dorénavant au cœur du partenariat avec l’Union européenne et alors même que le cadre institutionnel du futur accord n’a pas expressément désigné l’interface au niveau national ou régional. En se référant aux articles 3 et 95 du futur accord, je voudrais suggérer que les parties mettent en place des mécanismes ouverts et transparents, favorables à des consultations structurées», a affirmé le Minepat. Selon ce dernier, le Cameroun milite pour que cette fenêtre soit saisie en vue d’asseoir une bonne combinaison des partenariats avec l’UE. C’est dire que l’OEACP devrait fortement avancer vers le cap fixé par l’Accord de Georges Town révisé. Pour cela, a-t-il ajouté, le secrétariat devrait envisager, dans le court terme, des actions permettant d’entrevoir «le dialogue avec l’Union européenne de manière solidaire dans une approche orientée et structurée. Et deuxièmement, l’ouverture de l’OEACP aux autres partenaires stratégiques pour un développement durable et inclusif».
Landry Kamdem, Stg
Élections du 27 décembre 2020 en Centrafrique : La Minusca à la conquête de l’ouest
«La Minusca a déployé vendredi des forces à Bossemptélé et à Bossembélé, deux localités de la préfecture de l’Ombella-M’Poko cibles d’attaques par des éléments armés du 3R, du MPC et des antiBalaka».
C’est, en substance, la principale information relayée le 18 décembre dernier par la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique. A l’approche des scrutins présidentiel et législatifs du 27 décembre 2020, la Force onusiennes fait d’ailleurs savoir qu’au cours de son déploiement dans l’ouest du pays «les casques bleus ont dispersé les éléments armés qui bloquaient la route Bossemptélé-Bossembélé à hauteur de Yaloké. A Bossangoa, les casques bleus ont bloqué des éléments armés à moto qui ont tenté de quitter la ville». Cela dit, et à en croire la Mission internationale, «dans d’autres régions, y compris la capitale Bangui, les casques bleus sont en alerte maximale dans le cadre du mandat de protection des populations civiles et de sécurisation des élections».
C’est dans ce contexte que depuis New York, le porte-parole d’Antonio Guterres a fait le 18 décembre dernier une déclaration. Sur le foi de celle-ci, on sait par exemple que «le secrétaire général de l’Onu suit de près et avec inquiétude les rapports faisant état d’une montée des tensions en République Centrafricaine». Pour dire le moins, cette déclaration est révélatrice de la grande implication de l’Onu, et partant de la Communauté internationale, pour apporter des garanties à la réussite du processus électoral dans ce pays. Et Stéphane Dujarric d’indiquer alors à ce sujet que le secrétaire général de l’Onu «condamne l’escalade de la violence et appelle tous les acteurs à cesser toute hostilité de manière urgente, et à travailler ensemble pour assurer des conditions favorables à la tenue d’élections crédibles, inclusives et pacifiques le 27 décembre». A ce titre, «la Minusca condamne fermement les attaques survenues en pleine campagne électorale. La Mission souligne que ces attaques coordonnées et dans des zones bien identifiées, supposent une tentative délibérée de perturber lesdites élections», fait savoir la Force internationale sur son site Internet officiel.
Par ailleurs, «la Minusca note que, suite à l’invalidation de la candidature de l’ancien président Bozizé, et après ses récentes rencontres avec les trois groupes armés sus mentionnés, les incidents sécuritaires se sont multipliés et intensifiés», fait également observer en guise d’interpellation la même source. C’est pourquoi, par la voix de son porte-parole, Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu, a tenu à réaffirmé l’engagement «des Nations unies à travailler ensemble avec les partenaires nationaux, régionaux, et internationaux, pour soutenir le peuple et le gouvernement centrafricains dans leurs efforts pour faire avancer la paix et assurer un processus démocratique pacifique», rapporte enfin la note d’information publiée par la Minsuca.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Les alliances partis politiques-groupes armés dénoncées par la Minusca
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la République Centrafricaine (Minusca) n’a de cesse d’appeler tous les acteurs du processus électoral dans ce pays en proie à une crise politique à la responsabilité. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire du 9 décembre dernier, le porte-parole de la Force onusienne n’a d’ailleurs pas manqué d’«exprimer sa forte préoccupation et de condamner les alliances entre les partis politiques et les groupes armés».
Vladimir Monteiro a alors saisi l’occasion de la rencontre avec la presse pour de nouveau appeler, au nom de son organisation, «les groupes armés à respecter leurs engagements et à s’abstenir de poser des actes pouvant entraver ledit processus électoral», indique à ce sujet une note d’information en date du 9 décembre 2020. La Centrafrique va en effet connaître un grand moment de son histoire politique avec la tenue le 27 décembre prochain des élections présidentielles et législatives. Il s’agit là, de façon claire, de scrutins électoraux sur lesquels la Minusca, ses partenaires et le peuple centrafricain fondent beaucoup d’espoirs.
Car pour tout dire, il est attendu de ces consultations électorales qu’elles conduisent à une sortie définitive de la crise qui secoue le pays depuis la chute de François Bozizé. Et pour toutes ces raisons, la Minusca à travers son porte-parole a clairement souhaité que «la campagne électorale qui a débuté le 12 décembre dernier, se déroule de façon apaisée, appelant tous les candidats à bannir les discours de haine et d’incitation à la violence», renseigne la note d’information. Mais la Force internationale s’est tout de même félicitée de la tournée des représentants du G5 également déterminés à conduire le processus engagé à son terme.
TAA
Crise dans le NOSO : Nouvel appel onusien à un dialogue inclusif
L’exhortation en vue d’une sortie de crise dans les zones anglophones du Cameroun est consignée dans le document présenté au Conseil de sécurité le mercredi 9 décembre dernier par le représentant spécial d’Antonio Guterres en Afrique centrale.
François Louncény Fall, représentant d’Antonio Guterres préoccupé par la crise du Noso au Cameroun Le 19e rapport du secrétaire général des Nations Unies sur la situation sécuritaire et politique en Afrique centrale a été présenté par vidéoconférence au Conseil de sécurité par le représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), François Louncény Fall. L’accent a été mis sur les menaces permanentes des groupes armés ainsi que sur la pandémie du Covid-19 qui a perturbé la stabilité politique, économique et sociale de la région.
Au Cameroun par exemple, le chef BRENUAC dit avoir constaté lors de sa derrière visite en novembre 2020 que la violence persistait dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Et malgré la tenue d’un Grand Dialogue national qui devait permettre le retour à une stabilité dans ces régions. «Au Cameroun, la violence incessante dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest reste très préoccupante. La persistance des déplacements forcés, des violations des droits humains et des atteintes à ces droits et des attaques contre les civils, y compris les écoliers et les travailleurs humanitaires, ainsi que les obstacles qui continuent d’entraver l’accès humanitaire, sont regrettables», écrit le BRENUAC dans son rapport.
Au nom des Nations unies, le Bureau régional pense que «seule la cessation des hostilités et un dialogue politique visant à mettre fin à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuvent créer un environnement propice à la protection des civils, au respect des droits humains et à une paix et à un développement durables». L’application des recommandations issues du Grand Dialogue national, de même que «la poursuite du dialogue avec toutes les parties», apprend-on, restent essentielles à la construction d’une paix et d’un développement durables. «J’appelle le gouvernement camerounais à accélérer ce processus en vue de traiter les questions essentielles soulevées dans le cadre de ce dialogue», fait savoir François Louncény Fall.
Des mesures «plus concrètes»
Plusieurs délégations se sont ralliées aux inquiétudes du haut fonctionnaire, à l’instar de celles de l’Afrique du Sud, du Niger, de la Tunisie et de l’Allemagne, alarmées face à la flambée de violence dans ce pays, où la population civile «paye le prix fort». La situation dans les régions anglophones du Cameroun est alarmante, a considéré l’Allemagne, en estimant qu’il n’existe pas de solution militaire à ce conflit. Il n’y aura pas de paix durable sans un dialogue politique entre le gouvernement et les séparatistes, a assuré la délégation, qui a précisé que Berlin appuie les efforts déployés par la Suisse pour parvenir à ce résultat. Selon le représentant, les conclusions du Grand Dialogue national organisé par les autorités sont insuffisantes. Le gouvernement camerounais doit prendre des mesures «plus concrètes», a conclu le représentant spécial de secrétaire général de l’Onu, en condamnant aussi les attaques lancées contre les représentations diplomatiques sur son territoire.Landry Kamdem
Réflexion stratégique : Un grand club de la pensée à Yaoundé
La plateforme qui, en priorité, rassemble fondations, ONG, associations et cabinets, se donne pour mission principale la réflexion stratégique sur les enjeux nationaux de l’heure.
Le panel des conférenciers lors du lancement du CTTN «Tout va trop vite pour nos cerveaux, constamment ballottés sur une mer d’informations non hiérarchisées. Plus l’Histoire accélère à une vitesse exponentielle, plus la masse d’informations délivrées nous submerge, plus nos cerveaux sont sollicités, moins nous sommes capables de recul et de mettre les faits en perspective. La plupart des think tanks existants ne semblent pas capables d’offrir une réflexion à la fois globale et concrète à la hauteur des défis de notre époque». De l’avis du Pr Ambroise Kom, voilà qui motive la création du Cameroon Think tank Network (CTTN). Ce 8 décembre 2020, au siège du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola) à Yaoundé, l’heure est à la présentation du nouveau cercle de réflexion. «Il s’agit d’un réseau de laboratoires d’idées positionnés comme contributeurs à la recherche, à la réflexion et au débat sur les questions stratégiques au Cameroun», cadre d’emblée l’universitaire émérite et non moins conseiller technique du CTTN, lors d’une conférence de presse.
En posture de président du CTTN et de secrétaire exécutif de l’Observatoire de la presse étrangère et nationale (OPEN), François Hervé Moudourou donne plus de détails : «C’est un centre d’expertise réellement indépendant et en prise constante sur l’actualité, une plateforme qui, en priorité, rassemble fondations, ONG, associations et cabinets avec pour mission principale la réflexion stratégique», énonce-t-il devant la presse. Dans la forme, indique-t-il, «c’est un collectif d’experts venus de différents horizons professionnels et philosophiques, des responsables politiques, hauts fonctionnaires, industriels, militaires et autres universitaires associés qui s’attachent par conséquent à mettre leur expertise au service de la pédagogie et du développement, à vulgariser leurs réflexions auprès de l’opinion publique». Et dans le fond, poursuit François Hervé Moudourou, il y a un objectif : «celui de demeurer un forum national d’échange et de réflexion de tout premier plan pour des décideurs de haut niveau issus d’univers distincts».
Vision
Pour sa part, Pr Charles Binam Bikoi situe le CTTN bien loin des nuées polémiques. «Nous pensons donc que les think tanks sont là pour dire la vérité de la pensée sur la vérité de la panse ; le Cerdotola est un porteur de vision novatrice pour un renouveau dynamique, conquérant et endogeniste de l’Afrique. Et c’est dans cette vision-là que nous appuyons des initiatives comme celle que nous accueillons aujourd’hui», ironise le secrétaire exécutif du Cerdotola.En gestation depuis juin 2017, c’est finalement le 9 septembre 2020, qu’est né le CTTN. Lors de son assemblée générale constitutive tenue le même jour à Yaoundé, un règlement intérieur avait été adopté et un bureau mis sur pied. Sur la fiche, de grands noms tels ceux de Pr Viviane Ondoua Biwolé, Mme Kalliopi Ango Ela et Pr Dze Ngwa Willibroad. En Hommage aux disparus ayant œuvré pour la parturition du CTTN, un répertoire du panthéon a été ouvert, avec comme premier inscrit, feu Pr Fabien Eboussi Boulaga. Comme activité récurrente, ce réseau d’intelligences projette, entre autres, d’animer le Cameroon Press Forum (CPF), ainsi que de publier une lettre confidentielle et un rapport annuel sur l’intelligence et les innovations au Cameroun et dans le monde. Dans les prochains jours, à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), le CTTN tient un colloque sur les «Rôles et impacts des think tanks à l’ère des politiques d’émergence en Afrique».
Jean-René Meva’a Amougou
2020 : année blanche et crisogène en Afrique centrale
La situation dans la sous-région et les activités du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale.
L’insécurité et la Covid-19 plombent la sous-région
Le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) vient de publier un rapport sur la situation sécuritaire en Afrique centrale, sur fond de pandémie du coronavirus. Dans ce document de 18 pages, le BRENUAC souligne que les conditions de sécurité tendues en Afrique centrale, notamment les attaques perpétrées contre des civils au Cameroun et dans le Bassin du Lac Tchad, ont continué de préoccuper le Conseil de sécurité. Dans le même temps, la pandémie du Covid-19 a perturbé la stabilité politique, économique et sociale de toute la région. Le rapport évoque que de façon générale, les menaces persistantes que font peser sur la sous-région les groupes armés internes et transfrontaliers, ont continué de s’opposer aux appels lancés pour faire taire les armes. C’est le cas des attaques incessantes de Boko Haram dans le Bassin du Lac Tchad, mais également de la crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Des activités de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en RCA ou en République centrafricaine, et face aux actes de piraterie dans le Golfe de Guinée, malgré une diminution relative de la criminalité maritime.
La note appelle les pays en situation de crise politique à trouver des voies et moyens pour sortir de cet engrenage en privilégiant un véritable dialogue constructif, lequel reste la démarche la plus évidente pour la résolution des conflits, le retour à la paix et le développement durable. Pour cela, l’ONU réitère sa volonté d’appuyer les efforts visant à promouvoir un dialogue national inclusif et constructif. D’autre part, la CEEAC et ses États membres sont invités à travailler avec l’ONU, l’Union africaine et d’autres partenaires compétents afin d’élaborer des stratégies viables propres à renforcer leur capacité de prévention des conflits, en tenant compte notamment des questions de genre et en s’appuyant sur des partenariats avec la société civile.
Le BRENUAC les encourage également à investir dans des partenariats avec les jeunes en vue de créer des sociétés plus inclusives en Afrique centrale.
Autre source de préoccupation pour les Nations unies : les effets multidimensionnels de la pandémie de Covid-19 en Afrique centrale. Pour François Louncény Fall, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef du BRENUAC, les tendances observées indiquent clairement que les premières mesures prises par les gouvernements de la sous-région pour contenir et réduire la propagation de la maladie se sont avérées efficaces. Mais cette efficacité a un coût socioéconomique élevé, a-t-il averti en encourageant les partenaires bilatéraux et multilatéraux à renforcer leur appui. L’étude loue en particulier l’adoption par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) d’une stratégie régionale de lutte contre la Covid-19. Elle présente également, de manière succincte, un certain nombre de propositions d’actions visant à accompagner à la fois la réponse immédiate à la crise et les efforts de relèvement à plus long terme.Landry Kamdem (stagiaire)
I. Introduction
1. Le présent rapport fait suite à la déclaration de la Présidente du Conseil de sécurité en date du 10 août 2018 (S/PRST/2018/17), dans laquelle le Conseil a prié le Secrétaire général de le tenir informé des activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC). On y trouvera un compte rendu des principaux faits survenus en Afrique centrale sur le plan de la politique et de la sécurité depuis le dernier rapport, daté du 29 mai 2020 ( S/2020/463), ainsi que des progrès accomplis par le BRENUAC dans l’exécution de son mandat, ajusté au regard de son examen stratégique, dont les conclusions ont été accueillies favorablement par le Conseil dans la déclaration de son président en date du 12 septembre 2019 (S/ PRST/ 2019/10). Y figure également une évaluation actualisée de la situation dans le bassin du lac Tchad, comme le Conseil l’a demandé dans sa résolution 2349 (2017).II. Principaux faits nouveaux survenus dans la sous-région de l’Afrique centrale
A. Tendances et faits nouveaux sur les plans de la politique, de la paix et de la sécurité2. La situation politique a continué d’évoluer dans un contexte marqué par les cycles électoraux qui se dérouleront en 2020 et 2021 dans 8 des 11 pays d’Afrique centrale et par les effets multidimensionnels de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19). La pandémie a considérablement compliqué les préparatifs et le financement des élections, tandis que des tensions politiques ont fait surface dans plusieurs pays entrés en période électorale. Malgré l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial devant permettre de se concentrer sur la lutte contre la pandémie, l’extrémisme vi olent et les activités des groupes armés dans la région se sont poursuivis sans relâche.
3. Le nombre de cas de COVID -19 a continué d’augmenter lentement mais régulièrement en Afrique centrale, où les gouvernements ont cherché à trouver le juste équilibre entre les mesures visant à ralentir la propagation du virus et celles destinées à favoriser la reprise économique. Le 30 juillet, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont adopté une stratégie régionale de lutte contre la COVID -19 en Afrique centrale.
4. La sous-région a progressé dans la mise en œuvre du programme de réforme institutionnelle de la CEEAC mené sous la présidence du Gabon. Une étape importante a été franchie avec la promulgation de la nouvelle architecture régionale de paix et de sécurité de la CEEAC lors de la dix -septième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique, tenue en ligne le 30 juillet. À cette occasion également, la c réation de la nouvelle Commission de la Communauté économique a été approuvé. Le traité révisé de la CEEAC est entré en vigueur le 28 août et les membres de la nouvelle Commission ont prêté serment le 1er septembre devant le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui devrait céder la présidence de la CEEAC au Président congolais, Denis Sassou Nguesso, à la fin du mois de novembre. Du 13 au 16 octobre, le nouveau Président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Veríssimo (Angola), a dirigé une retraite stratégique de la Commission dans le but de définir les priorités de cette dernière en matière de paix et de sécurité.
Tendances et faits nouveaux sur le plan politique
5. La situation politique en Afrique centrale a été fortement influencée par les mesures qu’ont prises les autorités pour renforcer la lutte contre la COVID-19, améliorer leurs relations bilatérales et préparer les élections. La Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, le Gabon et le Tchad ont remanié leurs gouvernements, tandis que des préparatifs en vue d’élections ont commencé au Cameroun, au Tchad, en République centrafricaine et au Congo.6. L’amélioration des relations entre les pays de la sous-région a continué de progresser. Le 7 octobre, les Présidents de l’Angola, de la Républi que démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda ont participé à un mini-sommet virtuel sur la région des Grands Lacs, organisé par la République démocratique du Congo. Dans le communiqué final de ce sommet, ils se sont engagés à éradiquer les groupes armés et à renforcer les mécanismes existants en vue d’éliminer leurs sources de financement, à lutter contre les réseaux criminels, à établir un plan transfrontière contre la COVID-19 destiné à renforcer les mesures de surveillance et de contrôle, et à ét udier plus avant les possibilités de développement économique dans la région.
7. Le 20 octobre, les Ministres des affaires étrangères du Burundi et du Rwanda ont exprimé leur volonté de normaliser leurs relations bilatérales lors d’une réunion tenue à la frontière entre leurs deux pays. Le 5 octobre, la Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo a rencontré son homologue burundais à Bujumbura, où ils sont convenus d’établir un cadre visant à faciliter l’échange d’informations et d’ organiser régulièrement des réunions entre militaires et policiers. Le 18 septembre, à Brazzaville, les Gouvernements du Congo et de la République centrafricaine ont fait le point sur la mise en œuvre des accords bilatéraux qu’ils ont signés lors de la cin quième session de la commission mixte bilatérale, qui s’est tenue le 5 août 2019. En juin, toujours à Brazzaville, M. Sassou Nguesso a rencontré l’ancien Président de la République centrafricaine, François Bozizé, et l’ancien Président de l’Assemblée natio nale de la République centrafricaine, Karim Meckassoua, dans le cadre de l’action menée pour faire progresser le dialogue politique en République centrafricaine. Le 7 novembre, le Président burundais, Evariste Ndayishimiye, a conclu une visite de cinq jour s en Guinée équatoriale, au cours de laquelle six accords de coopération entre les deux pays ont été signés.
8.Le 16 septembre, à Luanda, les Gouvernements de l’Angola et de la République démocratique du Congo ont signé des accords relatifs à la sécurité et à l’ordre public, aux mouvements transfrontières de personnes et de marchandises et à la création d’une commission mixte permanente sur la défense et la sécurité. Le 26 août, les chefs des services de renseignement militaire du Burundi et du Rwanda se sont réunis à la frontière entre les deux pays pour examiner les causes des atteintes à la sécurité de la frontière et débattre de leur future collaboration. La réunion a été facilitée par le Mécanisme conjoint de vérification élargi, organe de la Conférence i nternationale sur la région des Grands Lacs chargé de la sécurité. Le 22 juillet, à Malabo, les Gouvernements du Cameroun et de la Guinée équatoriale ont signé un accord de coopération en matière de sécurité des frontières après que des tensions sont appar ues à la frontière. Un comité de suivi a tenu sa première réunion les 3 et 4 septembre. Le 4 juin, les Ministres des affaires étrangères du Rwanda et de l’Ouganda ont assisté à la quatrième réunion de la commission ad hoc pour la mise en œuvre du mémorandu m d’accord de Luanda, qui s’est tenue en ligne. Y ont assisté en outre le Ministre angolais des relations extérieures et le Vice -Premier Ministre et Ministre de l’intérieur de la République démocratique du Congo.
9.En Angola, la lutte contre la corruption a continué de dominer l’actualité politique, plusieurs personnalités de premier plan étant poursuivies pour délits financiers graves. Le 14 août, un tribunal a condamné le fils de l’ancien Président, José Eduardo dos Santos, à cinq ans de prison pour des faits de fraude, de blanchiment d’argent et de corruption commis lorsqu’il était chargé de la gestion du fonds souverain de l’Angola. Le 8 septembre, s’adressant au Conseil de la République, le Président angolais, João Lourenço, a réaffirmé la vo lonté du Gouvernement de lutter contre la corruption. Le 9 septembre, il a annoncé que les élections locales ne se tiendraient pas en 2020, invoquant des retards dans l’adoption du cadre juridique correspondant. Le parti d’opposition União Nacional para a Independência Total de Angola a critiqué cette décision. Le 24 octobre, de violentes manifestations ont éclaté à Luanda, dont les participants réclamaient de meilleures conditions de vie et exigeaient que les dates des élections locales soient fixées.
10. Au Cameroun, si des progrès ont été réalisés par le Gouvernement sur la voie du dialogue et de la décentralisation dans les régions du Nord -Ouest et du Sud-Ouest, la violence a néanmoins persisté sans relâche. Le 3 septembre, le Premier Ministre a présidé la première réunion du comité de suivi créé pour surveiller la mise en œuvre des recommandations issues du grand dialogue national. Des groupes de femmes de la société civile ont appelé le Gouvernement et les groupes armés séparatistes à cesser les combats et à engager des négociations de paix. Le 17 septembre, la Cour d’appel a confirmé la condamnation du dirigeant séparatiste Julius Ayuk Tabe et de neuf autres personnes à la réclusion à perpétuité.
11. Le 7 septembre, le Président camerounais, Paul Biya, a fixé a u 6 décembre la date des premières élections régionales de l’histoire du Cameroun. Deux partis d’opposition, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun et le Front social démocrate, ont appelé au boycott de toutes les élections jusqu’à ce qu’une solution politique à la crise dans les régions du Nord -Ouest et du Sud-Ouest soit trouvée et qu’une réforme consensuelle du code électoral soit entreprise. Le 22 septembre, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun a organisé des manifestations au cours desquelles les forces de sécurité ont arrêté plusieurs dizaines d’individus, dont des membres du parti et des journalistes. Le chef du parti, Maurice Kamto, a ensuite été visé par des restrictions de ses déplacements. Le 4 novembre, un tribunal militaire de Yaoundé a condamné neuf membres du Mouvement à six mois de prison pour des faits en rapport avec les manifestations de septembre.
12. Au Tchad, les préparatifs en vue du prochain cycle électoral ont commencé sur fond de pandémie de COVID-19, laquelle a aggravé les fragilités du pays sur le plan de la sécurité et sur le plan socio -économique. Le 4 juillet, la Commission électorale nationale indépendante a publié un nouveau calendrier électoral, selon lequel l’élection présidentielle aura lieu en avril ou en mai 2021, suivie par les élections législatives en octobre 2021 et les élections communales en avril 2022. Quelque 1,3 million d’électeurs ont été enregistrés entre le 1er et le 20 octobre. Le 14 juillet, le Président tchadien, Idriss Déby Itno, a remanié son gouve rnement en y faisant entrer des ministres issus de partis politiques additionnels ainsi que des ministres plus jeunes. Le pourcentage de femmes au sein du gouvernement est resté de 26%. Le 10 août, le Président a été élevé au grade de maréchal du Tchad, u n titre qui lui a été conféré par l’Assemblée nationale.
13. Le 1er septembre, le Président tchadien a modifié le cadre national de dialogue politique de façon à ce qu’une plus grande partie de l’opposition et un plus grand nombre de femmes y soient représenté s. Toutefois, des partis d’opposition en désaccord avec le dirigeant officiel de l’opposition ont continué de rejeter ce cadre. Du 29 octobre au 1er novembre, le Gouvernement a organisé un deuxième forum national inclusif visant principalement à réviser la Constitution de 2018. Plusieurs groupes de l’opposition ont boycotté ce forum, tandis que d’autres n’ont pas été invités à y participer. Le 12 novembre, le Gouvernement a adopté une loi constitutionnelle portant création d’un poste de Vice-Président, lequel est nommé par le Président, et rétablissant le sénat et la cour des comptes, conformément aux recommandations issues du forum national inclusif.
14. Au Congo, le parti au pouvoir, le Parti congolais du travail, a commencé à préparer l’élection présidentiell e, prévue pour mars 2021. Le 12 août, l’Assemblée nationale a modifié la loi électorale de façon à établir des listes électorales spéciales et à autoriser le vote anticipé pour les membres des forces de défense et de sécurité. Par la suite, des groupes de l’opposition ont critiqué cette modification de la loi électorale et demandé que soit tenu un dialogue national inclusif sur la gouvernance électorale. Le Gouvernement a annoncé le 22 octobre que des consultations politiques auraient lieu en novembre et a publié le 26 octobre une liste révisée de 45 partis politiques autorisés à prendre part au dialogue, y compris des mouvements d’opposition. Plusieurs groupes de l’opposition ont affirmé que les conditions d’un dialogue inclusif et constructif n’étaient pas réunies.
15. En Guinée équatoriale, le Président, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a remanié le gouvernement le 20 août, en reconduisant Francisco Pascual Obama Asue au poste de Premier Ministre, dans un contexte de crise économique aggravée par la pandémie de COVID-19. Le 13 juillet, le Gouvernement a adopté un décret sur la lutte contre la corruption.
16. Au Gabon, les autorités ont concentré leur action sur l’atténuation des effets socio-économiques des crises sanitaire et pétrolière, tout en prenant des mesures pour améliorer la gouvernance publique et lutter contre la corruption. Le 16 juillet, le Président a nommé Rose Christiane Ossouka Raponda Première Ministre, faisant d’elle la première femme chef de gouvernement au Gabon. Le 17 juillet, un nouveau gouvernement composé de 32 membres, dont 10 femmes, a été annoncé, chargé de faire de la reprise économique, de la bonne gouvernance et de la cohésion sociale des priorités. Le 13 octobre, le Gabon a été élu au Conseil des droits de l’homme pour la période 2021-2023. Le même jour, la section gabonaise du Réseau des femmes d’influence en Afrique a été créée.
17. À Sao Tomé-et-Principe, les efforts visant à rétablir la confiance entre les acteurs politiques sur la base d’un engagement national en faveur de la réforme judiciaire sont restés discrets en raison de la polarisation de la scène politique. Le 31 juillet, l’Assemblée nationale a rejeté une motion de censure du gouvernement déposée par le parti d’opposition Acção Democrática Independente du Président Evaristo do Espírito Santo Carvalho, qui affirmait que le gouvernement avait mal géré la lutte contre la COVID -19. Le 18 septembre, le Président a remanié le gouvernement, qui est passé de 14 à 16 membres, dont trois femmes. Lors de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du gouvernement, le 21 septembre, le Président et le Premier Ministre, issus de partis politiques différents, ont tous deux souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les institutions de l’État et de préserver la stabilité institutionnelle.
Tendances et faits nouveaux sur le plan de la sécurité
18. La violence a persisté dans les régions de l’Extrême -Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Dans ces deux dernières régions, on a continué de signaler des attaques contre les civils perpétrées par des groupes armés non étatiques et par les forces de sécurité, notamment des exécutions extrajudiciaires, des actes de torture, des arrestations arbitraires, des destructions de biens, des attaques de représailles , des enlèvements et des viols et d’autres formes de violence sexuelle.Le 31 juillet, les affrontements entre deux groupes armés séparatistes rivaux pour le contrôle de Lebialem, dans la région du Sud -Ouest, se sont soldés par quatre morts et 50 enlèvements. Le 13 août, trois personnes soupçonnées de sécessionnisme ont été arrêtées suite au meurtre, le 11 août à Muyuka, dans la région du Sud -Ouest, d’une femme accusée de collaborer avec les forces de défense et de sécurité. Le 1er septembre, un policier a été tué par ce que l’on soupçonne être des séparatistes armés et, le 2 septembre, les forces de sécurité et les séparatistes ont échangé des tirs dans le centre de Bamenda, dans la région du Nord -Ouest. Le 8 septembre, les autorités ont lancé une vaste opé ration visant à sécuriser la ville, qui continue à ce jour. Le 25 octobre, 7 écoliers ont été tués et 12 ont été blessés, et les 3 et 4 novembre, 6 autres enfants ont été enlevés, ainsi que 11 enseignants, lors d’attaques armées contre des écoles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
19. Les conditions de sécurité dans les zones frontalières du Tchad restent précaires, ce qu’accentue l’instabilité dans plusieurs pays voisins. Dans le nord, le 7 septembre, le «Comité d’autodéfense de Miski», un comit é d’autodéfense autoproclamé, s’est retiré d’un accord signé avec le Gouvernement fin 2019, qui visait à assurer une exploitation plus consensuelle des ressources aurifères locales. On rapporte que le 3 septembre, des tireurs non identifiés ont tué trois s oldats tchadiens à Kouri Bougoudi, dans la province du Tibesti, une zone proche de la frontière avec la Libye où des orpailleurs étaient actifs. Le 8 octobre, le Gouvernement a ordonné la fermeture des exploitations aurifères illégales et l’expulsion des o rpailleurs illégaux. Dans l’est, les tensions entre les éleveurs arabes et les communautés agricoles non arabes ont persisté, bien qu’à un niveau plus faible qu’en 2019. Entre le 1 er juillet et le 30 septembre, de violents affrontements entre agriculteurs et éleveurs ont fait 36 morts et 99 blessés.
20. Dans le département du Pool au Congo, les efforts de stabilisation basés sur l’accord de cessez-le-feu de 2017 entre le Gouvernement et les rebelles Ninjas dirigés par Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, ont continué de piétiner. En l’absence de financements provenant du Gouvernement, la phase de réintégration des anciens combattants désarmés et démobilisés n’a pas commencé.
Boko Haram/bassin du lac Tchad
21. Le Cameroun et le Tchad ont continué de faire face à des attaques sporadiques et meurtrières menées par des factions de Boko Haram. Entre le 1 er juin et le 30 septembre, 310 atteintes à la sécurité impliquant Boko Haram auraient provoqué la mort de 148 civils au Cameroun, et 26 épisodes analogue s auraient fait 61 victimes civiles au Tchad. En septembre, 49 des 108 victimes civiles recensées dans la région du bassin du lac Tchad se trouvaient au Cameroun. Confirmant la tendance observée au deuxième trimestre de 2020, 89% de toutes les attaques perpétrées au Cameroun ont visé des cibles civiles. Au Tchad, les attaques ont visé à parts égales les civils et les militaires. Les femmes et les filles ont continué d’être tout particulièrement exposées aux violences sexuelles liées au conflit, telles que l’enlèvement, le viol, l’esclavage sexuel et le mariage forcé.22. Des factions de Boko Haram ont dirigé des attaques contre des établissements humains et des pôles humanitaires. Le 1 er août, dans la région de l’Extrême -Nord du Cameroun, des militants de Boko Haram ont attaqué un camp de déplacés à Nguetchewe, tuant 18 civils. Le 1er septembre, 7 civils ont été tués et 14 ont été blessés dans un attentat-suicide à la bombe à Koyape, qui accueille des déplacés. Le 11 septembre, un attentat-suicide à la bombe perpétré par un militant de Boko Haram a tué 5 civils, dont un chef de village, à Zeleved. Le 31 juillet, dans la province du Lac au Tchad, Boko Haram a attaqué un camp de déplacés à Kalam, tuant 10 personnes et en enlevant 7 autres.
Armée de résistance du Seigneur
23. Selon l’organisation non gouvernementale Invisible Children, entre juin et octobre, une réduction des activités de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a été constatée, qui coïncide avec la saison des pluies, pendant laquelle les factions de la LRA restent près de leurs bases principales. Dix -neuf personnes, dont 2 enfants, ont néanmoins été enlevées par la LRA au cours de cette période. Entre juin et octobre, 19 personnes qui avaient été enlevées il y a longtemps se sont échappées. On rappor te en outre que le 11 octobre, 3 garçons se sont échappés et ont été placés en détention par les forces de sécurité à Zangabai (République démocratique du Congo) et que le 12 octobre, une fille s’est échappée après cinq ans de captivité et a fui à Mboki, d ans le Haut-Mbomou (République centrafricaine).24. Une série d’attaques de la LRA a été signalée en République démocratique du Congo à la fin mai et tout au long du mois de juin. Toutes les attaques, y compris une embuscade au cours de laquelle cinq civils on t été enlevés et un autre a été blessé, ont eu lieu dans le Bas-Uélé et le Haut-Uélé.
25. Des attaques menées par des groupes soupçonnés d’appartenir à la LRA ont également été signalées dans la préfecture du Haut -Mbomou en République centrafricaine. Le 24 septembre, un groupe soupçonné d’appartenir à la LRA a tendu une embuscade à deux commerçants sur la route reliant Obo à Bambouti. Le 28 septembre, un groupe soupçonné d’appartenir à la LRA a attaqué et pillé le village de Ligoua, enlevant un nombre indétermi né de personnes. Il a également enlevé trois hommes, une femme et son enfant à Koumboli le 30 juillet, un jeune handicapé dans la même zone le 2 août, et neuf hommes et six femmes à Obo le 27 septembre.
Sécurité maritime dans le golfe de Guinée
26. Selon un rapport du Centre interrégional de coordination pour la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée, publié en octobre, 17 atteintes à la sécurité en mer ont été enregistrées entre juillet et septembre, dont 2 dans l’espace maritime de la CEEAC, des chiffres en baisse par rapport aux 27 incidents, dont 10 dans l’espace maritime de la CEEAC, qui ont été signalés pour le deuxième trimestre de 2020. Les groupes criminels continuent de chercher à commettre des enlèvements contre rançon, mais les m esures prises par les pays pour contenir la propagation de la COVID-19 semblent avoir entraîné une diminution de la criminalité maritime.27. Le 23 septembre, le Gouvernement gabonais a annoncé que 115 migrants en situation irrégulière, dont 30 mineurs non accompagnés, venus du Nigéria, ainsi que leurs trafiquants, avaient été interceptés par la gendarmerie à Cap Esterias, au nord de Libreville. Les cas des trafiquants ont été soumis au Bureau du Procureur. Le 30 septembre, 30 autres migrants, pour la plupar t des jeunes filles et des femmes, ont été interceptés. Sur ces 145 migrants, 34 mineurs non accompagnés ont été placés dans des centres de transit pour enfants à Libreville avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Les autres ont été rapatriés dans leurs pays respectifs. À la demande du Gouvernement, l’ONU s’emploie à mettre en place des mécanismes de protection des migrants vulnérables et à renforcer la lutte contre la traite des êtres humains.
28. Du 23 au 25 septembre, le Gabon a organisé un atelier national sur la prévention de la piraterie et la lutte contre cette menace dans ses eaux territoriales. Les participants ont recommandé d’établir un mécanisme de coordination de la stratégie du pays en mer et de renforcer la coopération avec les autorités des États de départ ou d’origine des auteurs de crimes en mer. Effets des changements climatiques et écologiques et des catastrophes naturelles sur la stabilité de l’Afrique centrale
29. Dans toute l’Afrique centrale, les effets des changements climatiques ont continué d’exacerber les faiblesses qui existaient déjà et les causes profondes des conflits, notamment en aggravant la pénurie de ressources naturelles, en diminuant les moyens de subsistance, en provoquant des déplacements for cés et en intensifiant les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Certaines parties de la sous -région ont à nouveau connu de graves inondations dues à des pluies trop abondantes. Les destructions de maisons, de biens, de récoltes et de champs qui en ont résulté ont menacé les moyens de subsistance de nombreuses populations dépendantes de l’agriculture et ont encore affaibli leur résilience.
B. Évolution de la situation humanitaire
30. Au Cameroun, la hausse de la violence dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, combinée aux effets de la pandémie de COVID -19, a fait grimper le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire, passé de 3,9 millions avant la pandémie à 6,2 millions à ce jour. Les partenaires humanitaires ont prévu de cibler 3,4 millions de personnes parmi les plus vulnérables en 2020. Au 30 septembre, le Cameroun accueillait près de 435 000 réfugiés et demandeurs d’asile, dont 312 750 réfugiés venus de la République centrafricaine et plus de 116 400 venus du Nigéria. Le pays comptait également près d’un million de déplacés et plus de 484 000 personnes rapatriées, principalement dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Le plan de réponse humanitaire révisé pour 2020 nécessitait des crédits d’un montant de 391 millions de dollars, dont 43% avaient été reçus à la mi-novembre.31. Au Cameroun, l’insécurité généralisée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a entraîné une hausse des atteintes contre les civils, causé des déplacements forcés et restreint l’accès humanitaire. Au 30 septembre, 61 000 Camerounais et Camerounaises avaient cherché refuge au Nigéria. En août, on comptait environ 409 000 déplacés dans ces deux régions, qui demeuraient exposées à de grands risques, notamment à d es taux élevés de violence sexuelle et fondée sur le genre. On comptait également près de 361 000 rapatriés dans ces deux régions. En outre, 302 000 personnes s’étaient déplacées vers d’autres régions du Cameroun.
On estime que la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a empêché environ 700 000 enfants d’aller à l’école. Face à l’augmentation des risques et des menaces auxquels faisaient face les élèves et les enseignants, les partenaires humanitaires ont continué d’aider les enfants qui devai ent passer des examens généraux avant la réouverture complète des écoles le 5 octobre.
32. Les attaques contre le personnel et les établissements humanitaires, sanitaires et éducatifs dans les régions du Nord -Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ont augmenté depuis juin. On rapporte que le 30 juin, les forces de sécurité ont endommagé un établissement sanitaire dans la région du Nord -Ouest et que, le 6 juillet, elles ont arrêté arbitrairement sept travailleurs sanitaires dans la région du Sud -Ouest. En juillet et août, des groupes armés non-étatiques ont tué au moins deux agents humanitaires, enlevé plusieurs autres et bloqué la distribution de nourritures dans les deux régions, contraignant les organismes d’aide à y suspendre temporairement l’assistance humanitaire.
33. Au Tchad, de multiples crises, aggravées par la pandémie de COVID-19, ont continué de toucher plusieurs parties du pays, exacerbant la malnutrition et l’insécurité alimentaire ainsi que l’épidémie de chikungunya qui y sévit. Les partenaires humanitaires ont estimé à 6,4 millions le nombre de personnes qui auraient besoin d’une aide en 2020 et ont prévu d’en cibler 3,8 millions parmi les plus vulnérables, un chiffre près de deux fois plus élevé qu’en 2019. Le montant de 664 millions de dollars demandé dans le plan de réponse humanitaire global révisé pour 2020 n’était financé qu’à hauteur de 41% au 5 novembre. Au 31 octobre, le Tchad accueillait plus de 484 000 réfugiés, dont 95 000 venus de la République centrafricaine et plus de 336 100 déplacés.
34. Au Congo, l’ONU a poursuivi ses interventions humanitaires dans les départements de la Likouala, de la Cuvette, de la Sangha et des Plateaux, touchés par les inondations, et ont établi un couloir humanitaire pour assurer le transport des fournitures et du personnel humanitaires en appui à la lutte contre la COVID-19. En octobre, des inondations causées par de fortes pluies ont touché au moins 81 000 personnes dans ces quatre départements. Le Gouvernement y a déclaré l’état d’urgence et a demandé l’aide de l’ONU. L’insécurité alimentaire, qui s’est aggravée en raison de la pandémie de COVID-19, touche 700 000 personnes, dont un tiers des habitants de Brazzaville.
35. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a facilité le rapatriement de réfugiés burundais qui ont décidé, en toute connaissance de cause, d’être rapatriés. Depuis que les rapatriements ont repris au départ du Rwanda le 27 août et au départ de la République-Unie de Tanzanie le 2 juillet, 24 606 réfugiés burundais ont été aidés à rentrer chez eux – 24 606 en 10 convois au départ du Rwanda, 18 502 en 42 convois au départ de la République-Unie de Tanzanie et 1 154 en 4 convois au départ de la République démocratique du Congo. Ces rapatriements se sont déroulés dans le cadre d’accords t ripartites conclus entre le Gouvernement burundais, le HCR et les Gouvernements du Rwanda, de la République -Unie de Tanzanie et de la République démocratique du Congo, respectivement. Tous les rapatriés ont effectué un test de dépistage de la COVID-19 et ont bénéficié de conseils avant leur départ.
Boko Haram/bassin du lac Tchad
36. La crise du bassin du lac Tchad a contraint près de 322 000 Camerounais et quelque 336 100 Tchadiens à se déplacer à l’intérieur de leur pays et plus de 130 000 Nigérians à fuir au Cameroun et au Tchad. La population du bassin du lac Tchad a continué de souffrir d’épidémies, notamment de choléra, de rougeole et de poliomyélite, et de voir leurs terres et leurs biens détruits par de fortes inondations.37. Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, les activités de Boko Haram, dont l’effet est aggravé par la vulnérabilité chronique de la zone et par les effets grandissants des changements climatiques, ont rendu 1,2 million de personnes dépendantes d’une aide d’urgence. Au 30 septembre, on comptait environ 114 500 réfugiés nigérians, 322 000 déplacés et 123 000 rapatriés dans cette région, qui faisait face à des risques élevés en matière de protection. Les populations locales ont elles aussi été fortement touchées.
38. Au 31 octobre, plus de 15800 réfugiés nigérians, 336 100 déplacés et 57 300 rapatriés avaient été enregistrés dans la province du Lac au Tchad, dont la moitié de la population a été déplacée en raison de l’insécurité et des inondations. Les préoccupations en matière de protection se sont également accrues, les femmes et les filles étant exposées à un risque plus élevé de violence sexuelle et fondée sur le genre et ayant un accès limité aux soins de santé du fait de la pandémie de COVID-19. Plus de 231 000 personnes étaient touchées par l’insécurité alimentaire dans la province en septembre.
C. Évolution de la situation relative aux droits humains
39. Malgré les mesures prises par la plupart des États de la sous-région pour désengorger les prisons dans le contexte de la pandémie de COVID -19 en réponse à l’appel de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, les prisons d’Afrique centrale n’appliquent pas encore l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des d étenus (Règles Nelson Mandela). Une surpopulation carcérale, des mauvais traitements et des actes de torture ainsi que des arrestations arbitraires, des enlèvements et des disparitions forcées ont été signalés dans plusieurs pays.40. Les organisations de défe nse des droits humains ont recensé des abus de la part des forces de défense et de sécurité nationales dans le cadre de l’application des mesures visant à contenir la propagation de la COVID-19. Le 30 juillet, au Tchad, la Commission nationale des droits d e l’homme a exhorté le Gouvernement à prendre des mesures pour mettre fin aux abus de la part des forces de défense et de sécurité. En Angola, le 25 août, les organisations de défense des droits humains ont fait état du meurtre d’au moins sept jeunes homme s par les forces de sécurité entre mai et juin. Les autorités angolaises ont déclaré qu’il s’agissait d’incidents isolés et que les auteurs avaient été sanctionnés.
41. Au Cameroun, entre août et octobre, l’ONU a reçu des informations crédibles faisant état de meurtres, d’actes de torture et de mauvais traitements infligés à des civils par des groupes armés non étatiques et par les forces de sécurité. Le 25 octobre, 7 écoliers ont été tués et 12 blessés lors d’une attaque armée contre une école à Kumba, dans la région du Sud-Ouest. Le Gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête. Les 3 et 4 novembre, 11 enseignants et 6 enfants ont été brièvement enlevés lors d’attaques armées contre quatre écoles à Limbe et Kumbo, dans la région du Sud – Ouest, et à Bamenda et Fundong, dans la région du Nord -Ouest. Le 5 novembre, le cardinal Christian Tumi a été kidnappé par ce que l’on soupçonne être des combattants séparatistes dans la région du Nord-Ouest,
Lutte contre la corruption au Cameroun : De petits pas dans la bonne direction
C’est ce qui transparaît du Rapport sur l’état de ce fléau dans notre pays tel que présenté le 17 décembre dernier par le président de la Commission national anti-corruption (Conac).
En application de l’article 24 de son décret organique, la Commission nationale anti-corruption (Conac) a rendu public le 17 décembre dernier à Yaoundé, le «Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2019». C’était au cours de la cérémonie officielle de présentation dudit document présidée par le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams. De la restitution faite par le président de l’institution des constats, conclusions et recommandations du 10ème rapport du genre, l’on peut alors retenir que «le Cameroun a fait des progrès dans la lutte contre la corruption qui n’est plus un tabou dans notre pays, même si beaucoup reste encore à faire et nécessite d’ailleurs l’implication de tous», a indiqué le haut commis de l’Etat qui s’est d’ailleurs fait fort de rappeler que «le secteur éducatif a été l’une des cibles privilégiées à l’occasion notamment des jeux Fenassco A et B ou encore des jeux universitaires».
Bons points
Au cours de la période sous observation, la Conac a fait savoir, pour s’en féliciter, qu’elle a reçu 98 contributions contre 81 en 2018, soit une augmentation de 17 contributions. Et au rang des motifs de satisfaction que le président de l’institution a justement relevés, il y a les contributions venues «de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) et de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) dont nous avons déploré l’absence dans le rapport 2018», dira Dieudonné Massi Gams. Mais pour le président de la Conac, les raisons d’espérer une issue heureuse dans la lutte sans merci engagée pour éradiquer la corruption dans notre pays sont nombreuses. Et sans avoir été exhaustif, le président de la Commission nationale anti-corruption a par exemple salué «l’implication de plus en plus visible des juridictions dans ce combat, puisque 17 d’entre elles ont contribué dans ce rapport contre 16 en 2018 et seulement 7 en 2017». De même, la Conac a enregistré 31 contributions de la part des départements ministériels, 25 des entreprises publiques et 9 de la société civile.
Par ailleurs, dans la cadre de ses activités de prévention, communication, formation et surtout d’investigations, la Commission national anti-corruption a pu procéder à l’exploitation de 17 350 dénonciations faites via son numéro d’appel gratuit, le 15/17. Ceci sans tenir compte des initiatives à résultats rapides (IRR) à la mise dans la mise en œuvre desquelles, la Conac a dû accompagner six départements ministériels.
Précieux gains
Le dispositif de lutte contre la corruption tel qu’arrêté dans le cadre de la Stratégie nationale en la matière, a fonctionné à plein régime avec, à la clé, de précieuses victoires. Pour celles que l’on peut mettre à l’actif de la Conac, il y a le préjudice subi par l’État que l’institution a évalué à 10 milliards 270 millions 732 mille 700 FCFA. C’est dans le cadre des deux enquêtes menées par ses soins au sujet du paiement des frais de justice dans les trésoreries générales de Douala et Nkongsamba, mais également au sujet du paiement des indemnités aux ex-temporaires du Chantier naval et industriel du Cameroun.
De leur côté, le Contrôle supérieur de l’Etat à travers le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF), l’Anif, le Conseil national de la Communication (CNC), Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) et l’ARMP, ont également permis de prévenir des cas de corruption voire, de les sanctionner. S’agissant par exemple du CDBF, «26 décisions ont été rendues à l’encontre de responsables et d’anciens responsables de onze administration publiques et onze parmi ces responsables ont été reconnus coupables de faute de gestions diverses. Des amendes spéciales d’un montant de 18,40 millions FCFA leur ont été infligées. Certains ont été mis en débet pour un montant de près de 2,534 milliards FCFA», a relevé avec satisfaction Dieudonné Massi Gams.
Les mauvais élèves
A plusieurs niveaux, plusieurs acteurs se sont illustrés négativement au cours de la période sous observation. D’abord, la Conac a mentionné, pour le déplorer, «qu’aucune collectivité territoriale décentralisée n’ait fait parvenir sa contribution pour le compte du rapport 2019 et que comme en 2018, le ministère de l’Administration territoriale (Minat) et le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), ne l’aient pas fait non plus». Ensuite, il est à noter que «pour 18% d’appel concernant les cas de corruption, le ministère des Finances constitue la structure la plus stigmatisée pour des pratiques telles que les rétro commissions ou pourcentages, les pots-de-vin pour la délivrance de la carte de contribuable, le traitement de dossiers de pension, ou encore le dédouanement des marchandises», a également énumérer le président de la Conac. Dans sa lancée, Dieudonné Massi Gams, n’a pas hésité à compléter ce sombre tableau en indexant tour à tour «les Affaires foncières, les Forces de maintien de l’ordre et les mairies qui font l’objet de nombreuses plaintes auprès de son institution». Enfin, et même l’évaluation des plans régionaux n’a pas été faite dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en raison de la situation sécuritaire qui y prévaut, le président de la Commission national anti-corruption a laissé entendre qu’«il lui est revenu que l’insécurité dans ces deux régions y fait le lit de la mauvaise gouvernance».
Des constats qu’il est de toute façon loisible de faire en parcourant les 288 pages du Rapport dont l’architecture présente en gros cinq titres à savoir : «le titre 1 sur les activités de lutte contre la corruption des institutions de contrôle ; le titre 2 sur celles des juridictions ; le titre 3 sur celles des départements ministériels ; le titre 4 sur les activités des entreprises publiques et le titre 5 sur celles du secteur privé et de la société civile», a tenu à présenter Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac.
Théodore Ayissi Ayissi (stagaire)
Réglementation sur la concurrence en zone Cemac : Le Conseil Communautaire désormais opérationnel
La validation de la nomination de ses membres et l’adoption du règlement intérieur ont constitué quelques-uns des grands dossiers examinés à l’occasion de la 1ère session de cet organe qui se tient depuis ce 16 décembre à Douala, au Cameroun.
Conseil Comm concurrence Depuis le 16 décembre dernier, le Conseil communautaire de la concurrence (CCC) est fonctionnel. Depuis ce jour, en effet, l’organe sous-régional institué par le règlement du Conseil des ministres N0 06/19-UEAC-639-CM-33 du 7 avril 2019 sur la concurrence, tient sa première session à Douala au Cameroun. Les travaux qui s’achèvent ce 19 décembre 2020 ont déjà, cependant, permis «d’acter la nomination de ses membres, d’établir son règlement intérieur et d’examiner des dossiers de projets de concentration qui ont été notifiés au Conseil communautaire de la concurrence pour avis», peut-on lire dans un communiqué rendu public par l’institution communautaire.
Sur la foi du programme parvenu à notre rédaction, la première journée de la session inaugurale est surtout consacrée à la mise en place du Bureau du Conseil communautaire de la Concurrence, à arrêter l’ordre du jour et à adopter un projet de règlement intérieur. Quant aux dossiers de projets de concentration, il est prévu que l’examen débute ce 18 décembre. Cela dit, il est attendu du CCC, «organe technique», qu’il émette un avis «en vue d’une décision du président de la Commission de la Cemac», le Pr Daniel Ona Ondo. C’est d’ailleurs ce haut responsable qui, en conformité avec la réglementation communautaire sur la concurrence, a procédé à la nomination des six membres de cet organe. C’est «à raison d’un par Etat, sur une liste d’experts proposés par les Etats membres pour une durée de quatre ans renouvelable une fois».
Conseil Comm Concurrence En ouvrant les travaux le 16 décembre dernier, le commissaire au Commerce de la Cemac est revenu sur les missions et le rôle que doit jouer le Conseil communautaire de la concurrence dans la régulation des échanges en Afrique centrale. Et Michel Niama d’indiquer que «la sous-région dispose désormais d’un Conseil, bien qu’un certain nombre de pays n’ont pas encore mis en place leurs Comités nationaux. C’est déjà un grand pas parce que nous avons un certain nombre d’entreprises qui évoluent dans notre espace et qui doivent évoluer en tenant compte de la stricte application des règles d’une saine concurrence. Mais il s’agit aussi de continuer à assurer la protection du consommateur dans notre espace».
A la suite du commissaire au Commerce, la responsable de la concurrence dans la sous-région a aussi tenu à mettre en valeur les retombées attendues de la mise place du CCC. Et pour la Camerounaise Juliette Engoue, «il s’agit en fait d‘un organe technique chargé de mettre en œuvre la réglementation communautaire sur la concurrence et de mener des enquêtes pour s’assurer que les entreprises ne mettent pas en place des pratiques anti-concurrentielles préjudiciables à l’économie sous-régionale. C’est donc un organe qui permet d’encadrer la libéralisation, en veillant à ce que les objectifs en la matière soient atteints», a-t-elle fait savoir à ce propos.
Des échanges avec la responsable de la concurrence au sein de la Cemac, on retiendra aussi que le Cameroun est l’un des premiers pays à avoir mis sur pied son Comité national. Cela est d’autant plus important à souligner qu’il est prévu dans le fonctionnement du Conseil communautaire de la concurrence, que celui-ci s’appuie sur les experts et les enquêtes menées au niveau national pour émettre des avis pertinents en direction de la Commission de la Cemac. De ce fait, il est attendu des États qui trainent encore le pas, qu’ils fassent pareil et permettent au jeu de la concurrence de faire pleinement son effet.
Théodore Ayissi Ayissi (stagaire)
Communauté : 3500 Bametchetcha vivant à Yaoundé invités à se rassembler
Porteur de ce message, le chef supérieur, Sa Majesté Joseph Djia, a également profité de sa visite pour procéder à l’installation de son tout nouveau représentant dans la cité capitale.
L’ambiance était au rendez-vous jeudi dernier à Yaoundé, au quartier Nkozoa où la communauté Bametchetcha recevait son chef supérieur, Sa Majesté Joseph Djia. Animation, orchestre, prestations de groupes de danse traditionnelle, présentation de l’art culinaire du groupement, etc. Tout était réuni pour une parfaite communion entre la communauté locale et le «roi». «Depuis mon accession au trône il y a 10 ans, c’est la toute première fois que j’effectue une tournée officielle au sein de mes communautés parmi lesquelles celle de Yaoundé et ses environs», a affirmé Sa Majesté.
L’objectif de cette tournée royale vers les siens est de plusieurs ordres. Selon le chef supérieur, il est question de rassembler les 3500 âmes Bametchetcha de Yaoundé afin de participer au développement socioculturel de la communauté. «Face aux difficultés et aux nombreux besoins qui marquent notre vécu quotidien au village, nos aînés avaient pensé qu’il ne fallait pas tout le temps attendre l’Etat (…) Nous focalisons nos actions sur la création des pistes secondaires, afin d’inciter nos fils et jeunes frères à revenir bâtir une maison au village», a souligné Joseph Djia dans son discours de circonstance. De plus, cette visite a été l’occasion de procéder à l’installation officielle des principaux responsables de la communauté Bametchetcha de Yaoundé. «Si nous sommes venus nombreux, c’est aussi pour être les témoins de la responsabilité confiée à monsieur Idriss Merlain Kamgang et ses principaux collaborateurs qu’unanimement, la communauté Bametchetcha de Yaoundé a jugé capable de mener à bien cette lourde, délicate et complexe fonction de représentant du chef supérieur », a-t-il ajouté.
Le chef Bametchétcha fait savoir que la clé devant permettre d’ouvrir ce petit village de 42 km2 (arrondissement de Batié, département Hauts Plateaux) réside dans l’unité et la volonté de ses fils et filles. A ce jour, beaucoup a été fait pour atteindre ce gap et beaucoup reste à faire. Notamment la construction du musée des Arts et des Nations, l’approvisionnement en eau potable dans les sept quartiers que compte le village, la construction de la route Bametchetcha-Babouantou, la construction d’un hôtel du village et bien d’autres.
Conscient que cette visite intervient dans un contexte sociopolitique particulier, celui qui occupe le trône du village Bametchetcha depuis 10 ans a appelé également «la diaspora» de Yaoundé au respect des autorités et des institutions de la République. «Vivez dans l’harmonie avec les communautés de votre ville d’accueil», a-t-il dit.
Landry Kamdem (stagiaire)
Communauté Bametchetcha de Yaoundé
Idriss Merlain Kamgang sur le trône
Cet entrepreneur et PDG des établissements Merlain Cameroun Sarl, spécialisés dans les BTP, est le nouveau représentant du chef supérieur du village Bametchetcha à Yaoundé pour un période de 5 ans renouvelable.
Le peuple Bametchetcha vivant à Yaoundé est sorti massivement pour assister à l’installation du nouveau chef de leur communauté en la personne d’Idriss Merlain Kamgang. Vêtu d’un élégant boubou blanc et d’un bonnet traditionnel qui tranchaient avec les tuniques royales (Ndop) de ses collaborateurs, il a officiellement pris fonction jeudi 10 décembre 2020 à Yaoundé où vivent environ 3500 Bametchetcha. Élu pour une durée de cinq ans, cet entrepreneur remplace son prédécesseur Ngonssi Gabriel de regretté mémoire. Il dessine les contours de son mandat sous le signe de l’unité et du développement, mais s’engage surtout à être l’ambassadeur du chef supérieur Bametchetcha à Yaoundé.
En tant que chef des Bametchetcha de Yaoundé, les responsabilités de Merlain Kamgang seront celles de «défendre les intérêts des ressortissants Bametchetcha de la cité capitale, en tout lieu dans le respect des lois et règlements de la République», a dit Sa majesté Joseph Djia. Yaoundé occupe une place de choix dans le processus de développement du village Bametchetcha. En ce sens, a-t-on appris, il doit apporter une touche particulière à tous les événements organisés dans le village. Homme d’affaires, le PDG de Merlain Cameroun, établissement spécialisé en BTP, est connu auprès des siens pour avoir contribué aux aménagements des salles de classe du CES de Bametchetcha et celles de l’école protestante du même village. Il a participé au «financement significatif» du projet de construction de l’église catholique de cette contrée, ainsi que du projet de construction du musée de Bametchetcha.
Heureuse d’accueillir le nouveau chef, Liale Solange, membre de cette communauté, dit souhaiter que dans le cadre de son mandat, Merlain Kamgang parvienne à réunir les populations Bametchetcha de Yaoundé et ses environs. «Nous sommes fiers de ce qu’il a abattu comme travail jusqu’ici. Mais qui dit merci en redemande. Ainsi, nous souhaitons qu’il aide le chef supérieur à réunir tous les Bametchetcha, même ceux vivants à l’étranger, question de renforcer nos liens. Nous avons l’avantage d’avoir les nouvelles technologies et les réseaux sociaux pour le realiser», a-t-elle confié. Un point de vue partagé par Thomas Tchoyandom. «C’est nous qui l’avons voté. Nous sommes avec lui pour travailler davantage pour le rassemblement des fils et filles Bametchetcha de Yaoundé. C’est de cette manière que tout le monde pourra apporter sa modeste contribution pour le développement de notre village».
Landri Kandem
Commémoration : Le Mouvement syndical camerounais célèbre son 75éme anniversaire
Une occasion qui a permis au président de l’Union générale des travailleurs camerounais, Isaac Bissala de faire le bilan et de s’engager à poursuivre avec la jeunesse, le chantier de l’amélioration des conditions de vie des Camerounais.
Ce mercredi 16 décembre 2020, c’était l’apothéose au Palais des congrès de Yaoundé. Les responsables des différentes confédérations vêtus de T-shirt rouges ont pris part à la cérémonie de clôture des festivités marquant le 75ème anniversaire du Mouvement syndical camerounais créé en 1945 par Charles Assalé. Il faut dire que depuis le 3 octobre et jusqu’au 10 décembre 2020, l’Union générale des travailleurs camerounais a été très active sur le terrain. C’était dans le but d’interpeler et d’inciter les pouvoirs publics et les chefs d’entreprise à changer les conditions de vie des travailleurs. Pour ce faire, une kyrielle de thématiques ont été abordées dans le cadre des séminaires organisés à cette occasion. On peut citer à la fourchette les thèmes tels que la politique des revenus, la création des emplois jeunes et la décentralisation, le syndicalisme et la politique. Ce qui témoigne à suffisance du dynamisme de ce mouvement syndical qui souhaite contribuer à sa manière au développement du Cameroun.
Au cours de cette cérémonie festive, Isaac Bissala a dressé, sans langue de bois, le tableau sombre du monde des travailleurs au Cameroun. Le président de l’Union générale des travailleurs camerounais (UGTC) a dénoncé cette économie libérale et capitaliste qui, depuis l’indépendance, n’améliore pas la vie des employés. Le dirigeant syndicale en a alors appelé à l’avènement d’une économie endogène qui favoriserait le bien-être des Camerounais.
Dans la même veine, le président de l’UGTC a évoqué la situation des retraités qui rencontrent des difficultés pour percevoir leurs pensions. Isaac Bissala a manifesté le même souci à l’égard de certains travailleurs dont les allocations familiales ne sont pas reversées sous le prétexte que leurs employeurs n’ont pas versé les cotisations sociales. Nonobstant ces griefs, le leader syndical a exprimé son satisfecit pour le travail abattu jusqu’ici par son organisation syndicale. «Beaucoup de choses ont été faites pour l’amélioration des conditions de vie des Camerounais. Nous avons négocié et révisé les conventions collectives. Les salaires ont été augmentés dans certains secteurs d’activités. La sécurité sociale aussi. Nous avons essayé de faire quelque chose pour que les retraités aient de bonnes conditions de vie. Beaucoup de travailleurs aujourd’hui sont respectés dans les entreprises. En revanche, il y’a une minorité qui continue à rester dans le noir. Nous pensons les sortir de là le moment venu», a alors fait valoir le président de l’UGTC.
Conscient de ce que le combat est loin d’être gagné, Isaac Bissala repose son espoir sur la jeunesse. Celle-ci est bien placée pour assurer la relève. De ce fait, 54 jeunes participants ont reçu leurs attestations de fin de formation. Ils ont suivi des cours en ligne sur les conseillers du salarié, l’économie informelle et la protection sociale. «Nous avons une jeunesse, cette jeunesse n’est pas découragée, elle est optimiste. Nous pensons que le Cameroun de demain se fera avec cette jeunesse. Nous n’allons plus voir certaines choses, elles changeront à travers cette jeunesse qui nous interpelle», a fait savoir le dirigeant associatif.
Consensus
Au regard des querelles et déchirures qui animent le mouvement syndical, il est urgent qu’un consensus soit trouvé pour faire taire certaines velléités. «Nous avons des capacités, nous avons des compétences, nous avons des potentialités économiques. Ce qui nous manque, c’est le consensus, et ce consensus nous ne pouvons l’avoir qu’à travers le respect de la démocratie, le dialogue politique, économique et surtout le respect des institutions», a martelé Isaac Bissala le président du Mouvement syndical camerounais.
Olivier Mbessité, (Stagiaire)
Cameroun-Allemagne : Signature de trois accords de 33,08 milliards FCFA
Alamine Ousmane Mey, ministre en charge de l’Économie et Dr Corinna Fricke, ambassadrice de la République fédérale d’Allemagne, ont paraphé le jeudi 17 décembre 2020 à Yaoundé les documents y relatifs, et qui visent à renforcer la coopération financière et technique entre les deux pays.
Le Minepat et l’ambassadrice de la RFA’ Yaoundé et Berlin renforcent leurs relations. Pour ce faire, l’engagement financier du gouvernement allemand s’est manifesté le 17 décembre dernier à Yaoundé par la signature de trois accords de coopération s’élevant à un montant total de 50 millions d’euros, soit environ 33,08 milliards de FCFA. Dans les détails, 32 millions d’euros (21, 017 milliards FCFA) de ces ressources sont destinés au financement du développement local, de l’état civil, de l’aménagement du territoire et à la modernisation des finances publiques. Il s’agit «d’un accord de coopération technique». Les deux autres accords de «coopération financière» restants d’un montant de 9 millions d’euros chacun (5,90 milliards FCFA) visent à appuyer le Cameroun dans le domaine de la santé, de la reproduction maternelle et du développement des infrastructures rurales.
Aux accords de coopération signés ce jeudi 17 décembre 2020, s’ajoutent 5 millions d’euros (3,28 milliards FCFA) que le pays d’Angela Merkel a alloués en 2019 pour le projet de résilience socio-économique des jeunes vulnérables. «Dans l’ensemble, le gouvernement allemand a alloué 55 millions d’euros en 2019 pour la coopération bilatérale avec le Cameroun. L’Allemagne compte parmi les trois plus importants bailleurs de fonds bilatéraux», a souligné Dr Corinna Fricke, ambassadrice de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun (RFA).
Par ailleurs, cette rencontre a permis également au ministre en charge de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) de solliciter l’impulsion de la diplomate allemande afin que les opérateurs économiques de son pays «emboitent le pas pour accompagner la mise en œuvre des projets inscrits dans la SND30», a exprimé Alamine Ousmane Mey. Avant d’ajouter que « la transformation structurelle de l’économie camerounaise pour un développement inclusif commande une forte implication du secteur privé tant national qu’international. Il est question d’investir, d’investir plus, d’ajouter de la valeur, de créer de la richesse pour une redistribution équitable».
Au cours de l’année 2021, les deux parties prévoient de revisiter l’état des lieux et les perspectives de la coopération germano-camerounaise dans le cadre «des pourparlers intergouvernementaux». Rappelons que le Cameroun et la RFA entretiennent des relations de coopération depuis plus de 50 ans. C’est dans ce cadre que les trois agences de coopération GIZ (pour la coopération technique), Kfw (pour la coopération financière) et BGR (pour le sous-secteur géoscience et ressources naturelles), interviennent dans le pays pour la promotion du développement.
Landry Kamdem (stagiaire)
Le Minepat et l’ambassadrice de la RFA en photo de famille.’ Place aux souscriptions au Salon africain de l’éducation
Des milliers de jeunes qui seront présents sur le site, viendront découvrir les meilleurs offres, qualité–prix, pour leur formation.
Brice Tchakounté, président de la JUSA et par ailleurs Directeur général du Salon Africain de l’Education (SAED) parle de l’événement dont il est également le promoteur et présente les opportunités qu’offre le SAED aux écoles et instituts supérieurs.
Brice Tchakounté Bonjour Brice Tchakounté et merci de nous recevoir. Vous êtes le Président de la JUSA, par ailleurs promoteur et Directeur Général du Salon Africain de l’Education. C’est quoi ce Salon ?
Bonjour et merci à Intégration pour l’intérêt qu’il nous porte. Le Salon Africain de l’Education est une initiative de la JUSA qui répond à l’urgence qu’impose le contexte éducatif actuel au regard des dérives que nous observons au quotidien dans les milieux scolaires, extra-scolaires et universitaires. Notre société est bondée par des attitudes qui exigent d’apporter une nouvelle dynamique dans le domaine de l’éducation, et c’est ce que la JUSA entend offrir par le biais du SAED.Quand et où se tient le salon et surtout, quels en sont les participants ?
Le SAED se tient pendant les congés de Pâques, du 28 Mars au 03 Avril 2021 au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé. Il mobilisera en un lieu tous les acteurs du secteur de l’éducation. Les institutions, les établissements scolaires et universitaires, les centres et instituts de formation professionnelle, sans oublier les entreprises qui soutiennent l’éducation au Cameroun et en Afrique. Nous sommes en train de mobiliser pour diverses thématiques environ 10 mille jeunes, et nous prévoyons plus de 150 mille visiteurs. Il est important de préciser que l’événement bénéficie du soutien gouvernemental par le Patronage du ministère de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec), et l’appui institutionnel de tous les ministères en charge de l’éducation au Cameroun.Qu’est-ce qui est donc mis en œuvre pour assurer à l’événement un plein succès ?
L’organisation se passe très bien jusqu’ici, chaque parti joue pleinement son rôle et il va s’en dire que le résultat sera au bout du compte au rendez-vous.Que gagnent les écoles et universités sur le site de l’événement ?
Hors mis le fait que ceux-ci auront le privilège aux côtés des institutions de référence à l’échelle internationale, de participer à toutes les thématiques de l’événement en vue d’améliorer le contexte éducatif africain actuel, les écoles et instituts supérieurs gagneront en notoriété, en visibilité et en apprenant pour la rentrée à venir. Je m’explique :Nous avons des effectifs précis et très limités dans chaque catégorie. Les privilégiés qui y participeront seront présentés à l’échelle internationale comme étant la référence dans leur catégorie, ceci devant des ministères, ambassades, institutions, entreprises et partenaires de développement. Cela leur donnera une notoriété incommensurable.
Pour ce qui est de la visibilité, les participants auront non seulement la grâce d’être sous le feux des projecteurs avec nos multiples partenaires médias, mais ils auront également la chance de recevoir la visite des milliers de personne en quête d’une école ou institut de qualité pour l’éducation et la formation de leurs enfants. C’est une grosse opportunité pour les établissements scolaires, universitaires et extra-scolaires de saturer en matière d’apprenants. Des milliers de jeunes qui seront présents sur le site, viendront pour découvrir les meilleurs offres qualité–prix pour leur formation. Donc, le SAED c’est aussi la vitrine professionnelle qui donnera la possibilité aux participants de toucher de manière directe leur cible, comme nul autre événement pareil.
Quelles sont alors les conditions de participation ? Y a-t-il un délai ?
Les enregistrements se poursuivent chaque jour à notre siège ici à Yaoundé, et en ligne pour ceux qui sont dans les autres villes et hors du pays. Les participants souscrivent à un stand selon leurs catégories respectives. Nous avons mis fin janvier pour clore avec les souscriptions, mais au regard de la demande, il est clair que l’effectif sera bouclé ce mois de décembre. Pour plus d’informations, prenez attache avec nous le plus tôt aux +237 690 621 036 / 670 361 082.Pierre Achille Webo : le Black Lives Matter à la carte ?
Doit-on encore être surpris par le deux poids, deux mesures observé dans les réactions aux cas de racisme contre les Noirs ? Manifestement non !
Le cas Pierre Achille Webo vient de le démontrer à suffisance.Lorsqu’il s’agit d’un cas d’insulte, de discrimination raciale aux USA, le mouvement de protestation est mondial, planétaire. Mais lorsqu’un ressortissant du continent africain en est la victime, le mouvement de protestation est corporatiste ; l’indignation est africaine ! On ne voit plus les grandes associations américaines et mondiales de défense des droits ou de lutte contre les discriminations raciales, ethniques etc… Les grands médias d’influences, les influenceurs, les mouvements dans les réseaux sociaux, les grandes déclarations.
Y a-t-il des Noirs en Afrique différents de Noirs aux USA. Ou alors s’agit-il d’une question de moyens? Le Noir d’Afrique est-il un télégénique ou est-il connu à Hollywood?
Si nous sommes en tort de soulever ce constat, comment estimer que la compétition de football la plus sponsorisée au monde, la champions league européenne, ait connu un cas de stigmatisation raciale contre un noir, que le match de football en question se soit arrêté et que pour le moment, l’UEFA n’ait annoncé qu’une enquête approfondie ? Aucune démission, aucune excuse du mis en cause, aucune excuse de l’UEFA, aucune mesure disciplinaire etc.
Il va de soi que les Malcom X de Mai 2020, au plus fort de l’affaire George Floyd, n’ont pas été rassuré par le niveau d’exposition et de gain populaire/médiatique de l’affaire Webo. Les grands influenceurs de l’égalité raciale, des droits des peuples opprimés et les pyromanes de la cause noire n’ont pas eu confiance à la rentabilité du dossier Webo.
Capitalisme
A en croire l’article «Réactions à la discrimination raciale et résilience sociale dans le contexte néolibéral aux États-Unis» de Michèle Lamont, Jessica Welburn et Crystal M. Fleming, trop d’enjeux peuvent limiter l’achat d’une cause par les grands influenceurs d’une cause. D’abord la nature de l’oppression. Dans le cas Webo, le récit ne serait pas attrayant. Il s’agirait d’un arbitre d’origine roumaine qui aurait proféré des insultes racistes contre un homme de couleur noire. En somme, un ressortissant d’un peuple moqué en Europe contre un ressortissant d’un peuple discriminé. Pour les médias, le récit ne serait pas emballant. Car selon l’article cité plus haut, «les meilleures indignations pour des cas de racismes contre les noirs sont celles qui mettent aux prises un représentant du système d’oppression contre un Noir». Dans le cas George Floyd c’est un policier blanc. Dans le cas Webo, il aurait été mieux qu’une figure identique soit un protagoniste également.Deuxième groupe d’intérêt exposé, les sponsors. La champions league européenne est la compétition de football la plus sponsorisée au monde. Imaginez toutes ces grandes firmes qui auraient été impactées par l’attitude odieuse d’un arbitre roumain. Imaginez plus loin, les arrêts de collaboration en cascade qui auraient pu suivre. L’UEFA, confédération européenne de football, aurait perdu de gros contrats de sponsoring dans cette affaire. Alors que les actionnaires (connus et inconnus) des grandes firmes n’avaient aucun intérêt à voir plus de ramdams médiatiques sur cette affaire. L’UEFA, non plus, n’était aucunement intéressée par une campagne d’indignation autre que ses slogans «Respect» et «No to Racism» !
Ainsi est passé sous silence l’un des cas de racisme les plus violents de l’histoire du football. Ainsi, une occasion d’éducation de plus aura été loupée. Saluons l’action collective des acteurs qui ont décidé d’interrompre le spectacle de la honte !Rémy Biniou
Marché de l’investissement : la soutenabilité des projets désormais dans l’agenda de l’API
C’est l’un des engagements forts pris par le directeur général de l’Agence de promotion des investissements à l’occasion de la 3è édition de cet événement tenu les 9 et 10 décembre derniers par visioconférence.
«Quel soutien des banques, des organismes de financement et des établissements de microfinance aux promoteurs/porteurs de projets d’investissement visant à booster l’import-substitution au Cameroun». C’est, au mot près, la problématique qui a servi de thème central à l’édition 2020 du Marché de l’investissement (MI). L’événement alors à sa 3è session, a constitué du 9 au 10 décembre dernier, un cadre d’échange, de partage et de concertation. Au moment de clôturer les travaux tenus par visioconférence, le directeur général de l’Agence de promotion des investissements (API) a pris plusieurs engagements. Parmi ceux-ci, figure la promesse de garder «un contact étroit avec les partenaires techniques et financiers, ainsi qu’avec les administrations sectorielles parties prenantes afin qu’ensemble, nous puissions, dans la mesure du possible, (i) booster la soutenabilité et la faisabilité des projets sélectionnés et présentés pendant le Marché de l’Investissement 2020 et (ii) prendre en compte les préoccupations et les attentes exprimées à travers vos interventions, recommandations ou suggestions», a clairement laissé entendre Marthe Angeline Minja.
Toujours au rang des engagements forts pris par la direction générale de l’API, il y a celui de veiller à ce que «les observations et recommandations préconisées pendant le MI 2020 fassent l’objet d’une attention particulière, tout au moins pour ce qui concerne celles relevant directement de l’API». Et la dirigeante d’entreprise d’ajouter : «quant à celles concernant le gouvernement, les banques, les organismes financement et autres partenaires financiers, nous ferons en sorte qu’elles soient transmises fidèlement et à bonne échéance aux intéressés. En plus de cela, nous nous engageons à les soutenir autant que faire se peut en vue de leur implémentation ou mise en œuvre».
De l’avis-même de Marthe Angeline Minja, l’inscription de toutes ces actions dans l’agenda 2021 de la structure qu’elle dirige, est en réalité un hommage au travail abattu par les différents participants à cette édition du Marché de l’investissement. «Il me plaît, s’est alors félicité le DG de l’API, de constater qu’après ces deux jours, vous êtes parvenus à formuler des commentaires, des observations et des suggestions fort pertinents tout au long des différentes articulations qui ont ponctué l’agenda du MI 2020».
Dans sa lancée, le haut responsable n’a pas alors manqué de dire tous ses remerciements à ses «collaborateurs, aux consultants, experts et participants de 13 pays connectés de bout en bout -qui ont pris part au MI 2020- et qui ont bien voulu, par leurs expériences ou témoignages respectifs , enrichir les travaux y relatifs». Mais le DG de l’Api a aussi tenu à exprimer sa gratitude à l’endroit du chef de l’Etat, Paul Biya, sous le haut patronage duquel l’événement était placé. Pour le reste, la reconnaissance de la dirigeante d’entreprise est également allée à l’endroit du président du Conseil d’administration de l’API, Dr Diane Acha-Morfaw, ainsi qu’à l’égard de certains membres du gouvernement au rang desquels, le ministre des Finances et le ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)
Le Nyong-et-Kellé a besoin du soutien de S. E. Paul Biya pour présider le Conseil régional du Centre.
Bienvenu Bitom Tjomb, Président de la sous-section RDPC de Yabi
Je profite de votre tribune pour adresser mes vœux les meilleurs pour l’année 2021 à ma famille naturelle du canton YABII, ainsi qu’à ma famille militante RDPC et à tous les amis et connaissances.
Qu’est-ce qui vous a marqué dans l’actualité nationale en 2020 ?
Je m’arrêterai sur quatre faits qui m’ont marqué.
- La vie au sein de notre parti lors du double scrutin de février 2020. Certains camarades, mêmes les membres titulaires et suppléants du Comité central ont battu campagne contre le RDPC dans le Nyong-et-Kellé avec pour motif de ne pas avoir été investi, cela sans qu’ils ne soient frappés d’aucune sanction. Une très mauvaise image pour mon parti.
- Les premières élections des premiers conseillers régionaux dans notre pays et la victoire du RDPC dans le Nyong-et-Kellé qui a surpris même la hiérarchie du parti. Le RDPC partait perdant au regard du nombre des conseillers municipaux dont il disposait face aux conseillers du parti opposé qui avait déjà la majorité absolue. Cette victoire confirme l’engagement et la prise de conscience du Nyong-et-Kellé pour le changement du statut du département marginalisé et stigmatisé : pour quelles raisons le Nyong-et-Kellé est le seul marginalisé et stigmatisé dans la région du Centre depuis le retrait du poste de premier vice-président de l’Assemblée Nationale ? Nous n’avons plus jamais occupé un rang protocolaire soit dans le parti, à l’Assemblée Nationale et au gouvernement. Cette marginalisation renforce l’opposition dans notre département et transforme notre département en terrain d’expérimentation politique. Cette situation laisse croire à la majorité des militants que leur militantisme n’est pas considéré à sa juste valeur.
Nous sommes conscients que seul le président national de notre Parti, président de la République, père de tous, peut corriger cette injustice en demandant l’investiture d’un conseiller régional de son choix originaire du Nyong-et-Kellé à la présidence du Conseil régional du Centre.
- La demande de création de la région de la Grande Sanaga-Maritime introduite par l’élite intellectuelle de cette partie du pays est tout simplement la correction d’une injustice qui mérite réparation. Les arguments qui militent pour cette dispersion viennent du faite que notre peuple a résisté aux colons impériaux et le fils de cette région a été le porte flambeau de la résistance nationale. Aujourd’hui les données ont changés. Nous avons refusé les villes mortes et toute manœuvre de déstabilisation. L’engagement du nationaliste Ruben Um Nyobe dans la lutte pour l’indépendance continue à faire de nous des victimes de la marginalisation et de la stigmatisation gratuite… La création de la région de la Grande Sanaga-Maritime reste la seule réparation de cette injustice coloniale.
- La gestion de la pandémie Covid-19.
Nous avons risqué dans le suivisme occidental un suicide total qui devait paralyser le pays sur le plan économique, sanitaire et éducatif. Nous saluons le gouvernement qui a bien suivi les instructions du président de la République et promu notre pharmacopée traditionnelle. Nous pouvons nous tromper, mais le Cameroun est un grand pays. Nous remercions Mgr. Kleda qui a soulagé plusieurs malades gratuitement. Nous remercions notre frère Amougou Belinga qui a cru très tôt à ce grand prélat en lui accordant un soutien financier très important et nous remercions tous les acteurs qui se sacrifient au quotidien.
Mais il faut décrier et dénoncer les attitudes de certains membres du gouvernement qui brillent par leur interpellation dans les interventions du chef de l’Etat. Deux cas marquants à savoir le paiement direct de la taxe sur les téléphones androïdes importés par les citoyens et l’obligation du vaccin des jeunes filles en milieu scolaire.
2021, nous le savons, est une année de renouvellement des organes de base dans votre parti. L’homme politique que vous êtes a-t-il un agenda particulier ?
Agenda particulier non. Mais un agenda collectif, pour avoir été le président des jeunes du RDPC de Nyong-et-Kellé, pour avoir occupé d’importantes fonctions au sein du parti au niveau national, à savoir président de sous-section RDPC pendant deux mandats. Sauf avis contraire de la base militante, il me revient le droit de postuler à la tête de la section RDPC de Nyong-et-Kellé Ouest 1. Car lors des renouvellements de 2015, devant le doyen S.E. Felix Tonyè Mbog, notre président de la section RDPC actuel a déclaré que c’était son dernier mandat.
Quels sont les principales doléances de votre sous-section ou du canton Yabi ?
Le canton Yabi a besoin de la route et des ponts sur le tronçon (Manguengues – Song-Mbong–Elog Batindi 85Km) et la réalisation de la promesse de la campagne présidentielle de 1997 à Éseka qui est la création de l’arrondissement à Song-Mbong dans le Nyong-et Kellé arrondissement Messondo. Cette doléance est très loin d’être un luxe. Car pour signer une copie de la CNI, l’habitant du canton Yabi dépense au moins 10 000 FCFA de transport, aller et retour, sans compter les frais des timbres, faisant un détour soit par l’Océan et la Sanaga-Maritime pour arriver à Messondo ou en passant par Éseka. Ceci étant entendu qu’il n’y a pas de route qui relie le canton Yabii à Messondo.
Un mot pour les militants de la sous-section de Yabii I.
Bonne année à mes premiers militants que sont mon épouse et mes enfants à qui je cause trop de soucis par rapport à mon engagement militant et je veux leur dire que je sollicite encore et toujours leur indulgence.
Bonne année chers camarades et sympathisants, restons fidèles au RDPC et à notre président national, président de la République, Chef de l’État pour le développement de notre canton Yabii et du Cameroun en général.
Bonne année 2021 !
Lutte contre la cybercriminalité : Mandat validé pour 11 ambassadeurs de bonne volonté
Ligne directrice de leurs actions : enfourcher la trompette de la lutte contre le fléau à l’échelle nationale.
Fadimatou Iyawa Ousmanou, Nervis Nzometiah, Christian Bayang, Sandrine Dzinguene alias Sanzy Viany, et Ateh Francis Ngong Alias Atebazor (entre autres). Des noms et des profils divers pour enfourcher la trompette de la lute contre la cybercriminalité au Cameroun. La cérémonie de coptation a eu lieu le 14 décembre dernier à Yaoundé. Par leur implication, explique le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), ces Ambassadeurs de bonne volonté vont impulser cette campagne pendant 2 ans, et participer ainsi à la consolidation de la coalition nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité à travers onze engagements.
Il s’agit, entre autres, de « s’informer et faire connaitre les actions du Gouvernement en matière de protection du citoyen dans l’utilisation des réseaux de communications électroniques ; mettre en pratique au quotidien les mesures de lutte contre la cybercriminalité ; lutter contre tout ce qui divise et garantir le respect entre tous dans l’utilisation des réseaux sociaux ; éduquer les internautes à l’utilisation citoyenne et responsable des réseaux sociaux ; intégrer la culture de la cybersécurité dans son activité professionnelle ; soutenir et valoriser les initiatives et actions menées par le Gouvernement ; relayer les actions de lutte contre la cybercriminalité ; dénoncer les pratiques de cybercriminalité ; encourager les citoyens à s’approprier la réglementation en matière de cybersécurité et de lutte contre la cybercriminalité ».
Au Cameroun, la cybercriminalité est une menace grandissante et omniprésente. Pour y faire face, le gouvernement via le ministère des cherche à optimiser les pivots communs afin de faire valoir une formule stratégique cohérente. Sur le plan pratique, l’État met en relation divers profils avec ses ambitions.
Jean-René Meva’a Amougou
Bilan à chaud du Marché de l’Investissement 2020
Nous voici au terme de deux jours d’intenses travaux de la troisième session du Marché de l’Investissement (MI) organisée en viséoconférence et dont le thème central portait sur « Quel soutien des banques, des organismes de financement et des établissements de microfinance aux promoteurs/porteurs de projets d’investissement visant à booster l’Import-Substitution au Cameroun ». Il me plaît de constater qu’après ces deux jours d’échanges, de partage et de concertation, vous êtes parvenus à formuler des commentaires, des observations et des suggestions fort pertinents tout au long des différentes articulations qui ont ponctué l’agenda du MI 2020.
Marthe Angéline Minja, directeur général de l’API D’emblée, qu’il me soit permis de remercier chacun de vous pour son engagement personnel et de vous féliciter tous pour le travail accompli, et dont les résultats vont servir à enrichir les réflexions concertées menées à l’occasion de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques relatives notamment à la promotion des investissements, au développement des PME, au financement de l’économie camerounaise et au développement et à la promotion des TIC qui ont donné lieu aux divers exposés et communications passés en revue. En outre, l’API s’en inspirera non seulement pour améliorer l’organisation de la prochaine session du Marché de l’Investissement prévue à fin 2021 dans le cadre de la quatrième édition du Cameroon Investment Forum (CIF), mais aussi pour alimenter et densifier sa banque de données sur l’environnement des investissements au Cameroun.
Chers participants,
Mesdames et Messieurs,
Je peux vous assurer que les observations et recommandations que vous avez préconisées pendant le Marché de l’Investissement 2020 qui se termine ce jour feront l’objet d’une attention particulière, tout au moins pour ce qui concerne celles relevant directement de l’API. Quant à celles concernant le Gouvernement du Cameroun, les banques, les organismes financement et autres partenaires financiers, nous ferons en sorte qu’elles soient transmises fidèlement et à bonne échéance aux intéressés. En plus de cela, nous nous engageons à les soutenir autant que faire se peut en vue de leur implémentation ou mise en œuvre.
Nous garderons un contact étroit avec les partenaires techniques et financiers ainsi que les administrations sectorielles parties prenantes afin qu’ensemble nous puissions, dans la mesure du possible, (i) booster la soutenabilité et la faisabilité des projets sélectionnés et présentés pendant le Marché de l’Investissement 2020 et (ii) prendre en compte les préoccupations et les attentes exprimées à travers soit vos interventions, soit vos recommandations ou suggestions.
Je saisis cette occasion pour remercier le Chef de l’Etat SEM Monsieur Paul BIYA qui a bien voulu placer cet événement sous son très Haut Patronage.
Il convient également de remercier Monsieur Louis Paul MOTAZE, Ministre des Finances et Monsieur Achille BASSILEKIN III, Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat, qui ont coprésidé la cérémonie d’ouverture.
J’adresse également ma reconnaissance infinie au Dr Diane ACHA-MORFAW, Présidente du Conseil d’Administration de l’Agence de Promotion des Investissements, pour son soutien multiforme ainsi que sa disponibilité constante ; toutes choses ayant concouru au succès des travaux du MI 2020 auxquels vous avez pris part.
Je m’en voudrais de terminer mon propos sans faire ici une mention spéciale aux collaborateurs, aux Consultants, Experts et participants de 13 pays connectés de bout en bout -qui ont pris part au MI 2020- et qui ont bien voulu, par leurs expériences ou témoignages respectifs , enrichir les travaux y relatifs. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés du fond du cœur.
En réitérant ma profonde gratitude et mes sincères remerciements à l’ensemble des participants au MI 2020, je déclare clos les travaux de celui-ci.
Je vous souhaite à tous un bon retour à vos occupations quotidiennes et surtout d’agréables fêtes de fin d’année 2020.
Je vous remercie pour votre bienveillante et aimable attention. /-
L’Afrique centrale en proie à l’insécurité transfrontalière
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a présenté le 9 décembre dernier au Conseil de sécurité de l’Onu, la situation qui prévaut en Afrique centrale.
Dans son rapport qui rend également compte de l’activité du Bureau régional de l’institution internationale dans la sous-région, François Louncény Fall s’est dit inquiet. A en croire alors les premières indications du haut responsable, «l’insécurité dans toute l’Afrique centrale a continué d’être une source de préoccupation, y compris lorsqu’elle a une dimension transfrontalière, notamment dans le Bassin du Lac Tchad et dans le Golfe de Guinée, et en ce qui concerne la situation interne dans certains pays».
Parmi les menaces à la paix et à la sécurité que le représentant d’Antonio Guterres en Afrique centrale a commencé à identifier, il y a de façon concrète «Boko Haram qui continue d’être une menace sérieuse avec la multiplication des attaques et des enlèvements… au Cameroun et au Tchad». Mais il y a aussi la criminalité maritime organisée dans le Golfe de Guinée. A ce propos justement, François Lounceny Fall fait observer dans sa présentation que «le trafic de drogue, la traite des personnes et le trafic illicite des migrants ont continué à se développer», toutes choses qui l’ont amené à préconiser, en guise réponse, une riposte globale.
«On ne saurait trop insister sur le fait de traiter la crise dans le Bassin du Lac Tchad de manière globale, notamment dans le cadre de la Stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones affectées par Boko Haram», a notamment fait valoir aux membres du Conseil de sécurité François Louncény Fall. De la même manière d’ailleurs que le responsable international a dit sa conviction que «les réponses aux menaces à la sécurité tant des États que des personnes ne seront efficaces que si elles sont coordonnées entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest», renseigne le rapport.
Dans la foulée, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu a tenu à informer le Conseil de sécurité qu’il a été convenu avec son collègue de l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, «d’intensifier leur engagement en faveur de la coopération et de la coordination interrégionales en matière de sécurité maritime dans le Golfe de Guinée», fait également savoir le document parvenu à notre rédaction.
Théodore Ayissi Ayissi (Stagiaire)
E-commerce en Afrique centrale : défis et opportunité pour la Zlecaf
«l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier ne peuvent pas se permettre de manquer le rendez-vous de la 4ème révolution industrielle, celle du numérique».
Le quartier général de la Zlecaf affiche fière allure à Accra C’est l’une des principales conclusions du webinaire organisé le 11 décembre dernier par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Pour l’institution onusienne, les experts du Centre du commerce international (ICT) et pour quelques opérateurs du secteur de l’économie numérique au sein de la CEEAC et d’ailleurs, il était question au cours de la rencontre de plus de deux heures, d’échanger sur le thème : «Maximiser le commerce intra-africain dans le contexte de la Zlecaf : le rôle du commerce électronique et du secteur privé». Cela s’est fait à travers plusieurs sous-thématiques parmi lesquelles : «e-commerce et commerce des services», «contraintes et opportunités du commerce électronique»…
Selon les données présentées par Malick Mamadou Bal et Guiseppe Daronco, tous deux de la CEA, l’Afrique représente seulement «2% du marché mondial du commerce en ligne dominé par les États-Unis et la Chine, et 600 millions de smartphones en 2020. Mais dans le même temps, le continent enregistre une croissance annuelle du nombre d’utilisateurs d’Internet de l’ordre de 460%, ce qui représente un potentiel financier d’ici 5 à 10 ans entre 50 et 75 milliards de dollards». Même si elle reste l’une des Communautés économiques régionales les moins avancées en la matière, la CEEAC est consciente de l’opportunité que représente le e-commerce et a d’ailleurs déjà reconnu son «potentiel pour stimuler les développements sociaux économiques», ont rappelé des experts et opérateurs.
Toutefois, plusieurs défis restent à relever pour transformer l’essai. Et au rang de ceux identifiés, il y a la nécessité «d’accroître la connectivité, de développer les paiements numériques, l’investissement dans les services de e-commerce et les start-ups, d’adopter une réglementation complète, d’améliorer le climat des affaires et la logistique», ont fait valoir les participants. Au final, il faudra au niveau de la CEEAC élaborer un plan régional, ce qui implique la définition d’une stratégie de nature à rassurer les États face à la baisse à court terme des recettes, à mettre ensemble les acteurs et à mettre l’accent sur les chaines de valeur.
Théodore Ayissi Ayissi
De nouveaux acteurs du marché unifié agréés par la Cosumaf
De nouvelles demandes d’agrément ont été déposées sur la table de la Cosumaf par des acteurs du marché communautaire. Et c’est principalement pour procéder à leur examen que l’institution sous-régionale s’est réunie le 2 décembre 2020. D’après un communiqué de presse daté du 8 décembre dernier, c’était sous la présidence de Nagoum Yamassoum, son président statutaire.
Cosumaf à Libreville Au cours de la session ordinaire tenue par visioconférence, le Collège a décidé d’octroyer plusieurs agréments dont quatre d’exercice. Parmi les bénéficiaires, on retrouve alors «la société EMRALD Securities Services Bourse, en qualité de société de bourse; Christian Din Dika, en qualité de directeur général de la société EMRALD Securities Services Bourse; Yannick Dior Sikam, en qualité de directeur général de la société de bourse EDC investment corporation; et Ernst Christian Pouhe, en qualité de directeur général de la société Attijari Securities Central Africa (ASCA)», a détaillé la Cosumaf.
Dans la même lancée, trois autres agréments ont également été octroyés à «Gilles Wileme Tchamba, Alvine Dounhaya Tematio épouse Zangue et à Ebanda Enyegue». Selon la lettre du communiqué de l’institution sous-régionale, c’est «en qualité de conseillers en investissements financiers».
Au cours de la même session et dans le cadre du contrôle des activités des acteurs du marché, le gendarme de la plateforme financière a aussi dû procéder à l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre une société de gestion d’actifs dont le nom n’a pas été dévoilé. Ce qui n’a pas empêché l’institution communautaire d’autoriser «l’augmentation du capital par appel public à l’épargne de la société La Régionale d’Epargne et de Crédit SA pour un montant de huit milliards FCFA», a enfin tenu à indiquer la Cosumaf.Théodore Ayissi Ayissi
Dernière heure : chief Efande Ewole et chief Simon Kombe sont libres
Fon Viyouf Nelson, l’un des chefs libérés Lundi 14 décembre 2020, en fin d’après-midi, chief Efande Ewole du village Lower Bokova (Mile 15) et chief Simon Kombe du village Lower Bolifamba (mile 16) enlevés dimanche 13 décembre 2020 ont été libérés. Leurs ravisseurs les ont abandonné dans une plantation d’hévéa à mile 16 Buea.
Information économique : Repenser les logiques de production et de diffusion
C’est l’objectif que se fixe l’association 2MC, organisatrice d’un séminaire de deux jours sur «Le traitement de l’information économique dans un contexte de crises : contraintes et défis pour les journalistes».
Régulièrement, on peut lire des écrits ou suivre des papiers nous détaillant l’actualité économique. Pour le lecteur, le téléspectateur ou l’auditeur, le tout est de la consommer. Par contre, pour le journaliste ; la problématique de la dissémination de l’information économique (comme toute autre d’ailleurs) est cruciale. Selon des experts, elle l’est davantage dans un contexte empoisonné par les crises. Du 10 au 12 décembre 2020 à Yaoundé, la 2e édition des Journées Citoyennes de la presse a choisi de revisiter le cycle de production et de diffusion de l’information économique dans la presse camerounaise.
États des lieux
Par une mise en contexte qui aborde des acteurs (les journalistes notamment), l’Association Médias, Médiations et citoyenneté (2MC) a relevé que ceux-ci peinent à faire leur travail paisiblement sur le terrain. Conséquence immédiate, ils se contentent des informations biaisées des réseaux sociaux, ou des canaux susceptibles de favoriser la manipulation et la dénaturation des statistiques. Et Valentin Siméon Zinga, le président de 2MC, d’observer : «l’information économique pâtit d’une manière particulière des crises qui sont les nôtres.Prenez la crise du Boko Haram, et si vous vous interrogez sur la capacité des journalistes à faire du terrain, vous allez trouver des réponses sur l’état des lieux. L’on peut transposer le même schéma sur la crise du Noso». La suite se décline en questionnements : «le journaliste demeure le relais passif des éléments de langage, des stratégies de positionnement et des manipulations ou est ce qu’il dispose d’alternatives pour faire face à ces menaces?».
Pour barrer la voie aux manquements, Babissakana (l’ingénieur financier, CEO du cabinet Prescriptor) propose aux journalistes de «satisfaire la demande, de bien informer les citoyens. D’où la qualité de l’information, sa fiabilité et sa crédibilité, car la signature du journaliste est en jeu, ainsi que celle de l’entreprise qui l’emploie».
Olivier Mbessité (Stagiaire)