Source de revenus pour plusieurs ménages dans la ville de Yaoundé, le commerce de ce graminée se décline en une énorme chaine dans cet espace marchand situé dans le deuxième arrondissement de Yaoundé.
Réputé pour sa teneur en vivres frais, le Marché 8ème est un important lieu d’approvisionnement en canne à sucre. Au lieudit entrée du marché 8è des cargaisons venues de l’Ouest pour la plupart déchargent les marchandises chaque semaine au profit des revendeurs.
Il est presque 9 heures du matin en ces lieux. Derrière un bac inondé d’ordures, est stationné un camion à moitié bondé de canne à sucre. Des jeunes et robustes hommes s’attèlent à vider le véhicule de son contenu. Tout autour, une vingtaine de revendeurs, tout sexe confondu, venus s’approvisionner attendent impatiemment de recevoir leurs commandes. De son côté, agrippé sur le flanc gauche du Camion, « papa » Dempo propriétaire de la marchandise note minutieusement les commandes, puis ordonne à ses collaborateurs de décharger la liesse marchandée. Le business qu’il a lancé il y a quatre ans tourne, malgré les hauts et les bas.
Parmi les clients, il y a les revendeurs. Il s’agit des personnes dont la crédibilité a permis de nouer certains liens avec des grossistes et qui achètent pour revendre aux détaillants ne disposants pas d’assez de fonds pour s’approvisionner en quantité suffisante. «J’achète auprès du fournisseur pour revendre à ceux qui commercialisent la canne dans les poussepousses et autres femmes qui vendent en détail. Il arrive que parfois je donne la moitié de l’argent au fournisseur, avant de compléter même deux jours après. Cela parce que les revendeurs à qui je fournis le produit s’approvisionnent avant de me payer le lendemain. Je peux acheter à 4500 francs et revendre à 5000 ou alors acheter à 5000 et revendre un peu plus cher, pour obtenir un petit bénéfice », indique un revendeur sous anonymat.
Le transport occupe aussi une place importante dans cette chaine. Pour certains jeunes, c’est un moyen de se faire un peu d’argent. Pour une liesse de canne déplacée du camion de déchargement à l’arrêt d’un taxi, on obtient entre 150 et 200 francs, voir un peu plus. Pour les femmes venues recevoir le précieux sésame, le prix du transport par taxi d’un point à un autre dans la ville dépend de la quantité de marchandise à transporter et de la distance à parcourir.
Il y a au bas de l’échelle, le commerce de la canne en détail. Pour les jeunes hommes, elle se fait dans les poussepousses que l’on retrouve dans plusieurs coins de la ville pendant la journée, après un long processus. Praticien depuis près de trois ans, Clinton Chungung explique «je nettoie les bâtons que canne en les débarrassant des plants qui se trouvent juste en tête du bâton, puis, je les découpe en morceaux d’environ 100 cm. Ensuite je les lave à l’eau, à l’aide de récipients dont je dispose à cet effet ». Les prix varient : «je vends les plus petits morceaux à 50 francs et les grands à 100 francs ». Quant à ceux qui sont découpés en dés et emballés dans des sachets plastiques, le prix est de 100 francs CFA. Seulement, explique-t-il «la quantité que je découpe pour emballer est infime par rapport à l’autre, parce que la canne emballée a une durée de vie d’un jour. Passé ce délai, la denrée devient impropre à la consommation parce qu’elle a déjà été débarrassée de la membrane qui permet de conserver le jus». Pour fini
Puisque rien ne doit être perdu, les plants de canne à sucre sont vendus à 500 franc le paquet. Et, la demande ne désemplit pas moins. Ainsi, ceux qui se lancent dans le commerce de la canne à sucre gagnent environ 2500 et 3000 FCFA pour les femmes qui doivent encore payer les frais de transport et 3000 francs et un peu plus pour ceux qui nettoient sur place.
Joseph Julien Ondoua Owona