Réforme institutionnelle : La CEEAC fait sa mue à Libreville

La neuvième session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale consacre ce mercredi 18 décembre 2019 le nouveau visage de l’institution sous- régionale.

Le nouveau siège de la CEEAC à Libreville

« 36 ans après sa création, l’organisation sous-régionale a pris quelques rides et exige une cure de jouvence afin de faire face aux défis actuels et futurs, à savoir opérer sa mue en profondeur». Le constat est d’Ali Bongo Ondimba. Le président de la République Gabonaise, président en exercice de la CEEAC, justifie le coup de neuf à donner à la vieille dame, à travers l’examen et l’adoption des instruments suivants: le projet de Protocole du Traité instituant la Commission de la CEEAC; le projet du Conseil de paix et sécurité de l’Afrique centrale (COPAX); le projet de Règlement financier; le projet de cadre organique; et le projet du Statut du personnel révisé de la Communauté.

De fait, «le but poursuivi par la réforme est d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la CEEAC en vue de réaliser un saut qualitatif majeur dans la gouvernance de l’Organisation et d’en faire une Communauté Economique et Régionale viable et forte, dotée d’un Exécutif à l’architecture rénovée. La Réforme vise aussi à contribuer à accélérer le processus de la rationalisation des Communautés Economiques Régionales en Afrique centrale, notamment la CEEAC, la CEMAC et la CIRGL, en lien avec la volonté des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC matérialisée par le lancement du processus de rationalisation».

Selon le Secrétaire Général de la CEEAC, les assises des chefs d’Etat et de Gouvernement s’inscrivent par conséquent «dans le processus visant à opérer une mue historique de notre institution communautaire dans le cadre de la mise en œuvre effective du développement social futur de nos Etats». Ahmad Allam-Mi poursuit: «les profondes mutations qui vont s’opérer au sein de notre Communauté, grâce aux effets induits des délibérations qui découleront des présentes assises, nous interpellent au plus haut niveau et nous projettent dans des défis majeurs auxquels nous devons faire face pour le bien-être de nos peuples».

Enjeux

Pour les initiateurs des assises de la capitale gabonaise, «il s’agit d’intégrer dans un cadre juridique et institutionnel unique et harmonisé, toutes les composantes du processus de l’intégration régionale au sein de la CEEAC, à savoir l’intégration économique et commerciale, politique, stabilité sociale, paix et sécurité. Le processus d’intégration africaine avance à grands pas, et la CEEAC en tant que Communauté Economique Régionale pilier de cette dynamique pour l’Afrique centrale, doit être outillée pour s’y intégrer. Tel est le défi à relever».

Pour ce faire, Ahmad Allam – Mi sollicite toutes les forces vives de la sous – région. «Dans ce combat d’édification d’une Communauté véritable, la contribution de tous est des plus attendue, pour prendre le bon virage de l’intégration régionale sans risques. Nous espérons le prendre tous ensemble, chacun à son rythme, mais en suivant la même courbe» lance-t-il.

Rappel

En prélude aux travaux des chefs d’Etat et de Gouvernement, la huitième session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEEAC sur la réforme institutionnelle s’ouvre ce lundi 16 décembre à Libreville. A son menu: la prise en compte des amendements des Etats – membres aux projets de textes adoptés au COPIL 2 par les ministres; la présentation de l’avant-projet de Déclaration de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG) déterminant la procédure de sélection des membres de la Commission; l’examen et la validation du projet de communiqué final de la neuvième session extraordinaire de la CCEG; le point d’information sur le coût du cadre organique; l’examen et l’adoption du Rapport de la huitième session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEEAC.

La Réforme institutionnelle de la CEEAC a été ordonnée par la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEA réunis en Conférence à N’Djamena le 25 mai 2015. Elle avait approuvé la proposition faite par le Secrétariat Général «d’initier une réforme profonde de la CEEAC». Les chefs d’Etat décidèrent alors de confier le pilotage de cet important dossier à leur pair, le Président Ali Bongo Ondimba».

Thierry Ndong Owona, à Libreville

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