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Archives des Zacharie Roger Mbarga - Page 11 sur 11 - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Zacharie Roger Mbarga

  • Sahara Occidental : l’autre révélateur de l’impuissance de l’Union africaine

    Sahara Occidental : l’autre révélateur de l’impuissance de l’Union africaine

    Les débats au Conseil de sécurité de l’Onu portant sur le Sahara Occidental sont relancés depuis ce mois d’avril, en vue de la reprise des négociations sous l’égide des Nations unies.

    Ceci à deux semaines d’un vote sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Cette mission est vieille de 26 ans. Vaste étendue désertique avec 1 100 km de côte atlantique au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’a pas été réglé.

    Le Maroc en contrôle 80 %, le Front Polisario 20 %. Les deux parties sont séparées par un mur et une zone tampon contrôlée par les Casques bleus. Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination pouvant conduire à son indépendance, mais le Maroc rejette toute autre solution que l’autonomie sous sa souveraineté.

    Intérêts supérieurs

    Depuis le dimanche 1er avril dernier, les diatribes et actions de protestations sur le Sahara Occidental ont marqué la communication des principales forces en présence sur ce conflit. Les accusations marocaines sur des incursions du Front Polisario dans la zone tampon de la région d’Al Mahbes ont été démenties à la fois par le Front indépendantiste sahraoui (Polisario) et la mission de surveillance onusienne.

    A Laâyoune (ancienne capitale du Sahara Occidental), le lundi 9 avril 2018, les autorités marocaines ont organisé une journée patriotique pour défendre l’intégrité territoriale du royaume. C’est dire que le Sahara Occidental revêt le caractère de cause nationale. Bien plus, le Maroc a, dans une lettre au secrétaire général de l’Onu, vertement souligné une responsabilité algérienne en ces termes: «l’Algérie a une responsabilité flagrante. L’Algérie finance, l’Algérie abrite, l’Algérie arme, l’Algérie soutient diplomatiquement le Polisario».

    Pour bien des observateurs, ces accusations de Rabat visent à amener le pays de Bouteflika à la table de négociations. Mais pour l’instant Alger dit niet : «le Maroc affirme que c’est une affaire entre l’Algérie et le Maroc. Ce n’est pas le cas ! C’est une affaire entre le Maroc et le peuple sahraoui, et entre le Maroc et les décisions des Nations unies.

    La négociation sur le fond s’est toujours faite entre des représentants du Front Polisario et du Maroc, cela ne changera pas», a réagi Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangère. Ce dernier admet toutefois que «l’Algérie soutient le Polisario (mouvement politique et armé du Sahara occidental) par devoir de solidarité à l’égard du peuple sahraoui».

    Cohésion continentale

    Sur le continent africain, le conflit entre Rabat et le Front Polisario soutenu par l’Algérie met à mal la cohésion du continent. Les pays africains sont divisés sur le sujet selon qu’ils soient partisans de l’autodétermination des peuples, proches de l’Algérie ou amis du Maroc. Au nord du continent précisément, l’Union du Maghreb Arabe (UMA), organisation d’intégration, est agonisante.

    La structure convulse sous le bras de fer entre Alger et Rabat sur lequel les Etats membres sont bien entendu divisés. Les divisions afro africaines sont la conséquence d’une mutation du rapport de force. L’opposition entre Rabat, la RASD et Alger a pris la forme d’une coopération économique. La géopolitique de la diplomatie économique se veut le nouveau théâtre d’opération.

    Les investissements marocains, essentiellement en Afrique subsaharienne, ont permis de convertir plusieurs positions. Ce qui a facilité son retour à l’Union africaine (UA) sans que ce contentieux ne soit vidé. Tout ceci dans un immobilisme éloquent de l’organisation panafricaine.

    L’Afrique est absente d’un des plus grands conflits de son histoire. Sa longévité est aussi inquiétante que la longue position d’observateur des Etats africains. Devant un des plus grands échecs des relations internationales africaines, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA a déclaré de manière péremptoire: «les initiatives de l’Union africaine se greffent au processus onusien».

    Zacharie Roger Mbarga

  • Parlement panafricain: Nkodo Dang veut rempiler à la présidence

    Parlement panafricain: Nkodo Dang veut rempiler à la présidence

    Le renouvellement du Parlement panafricain, et partant de son bureau exécutif, est prévu pour le mois de mai prochain. Le Cameroun, au travers du président sortant, espère briguer un second mandat à la tête de la représentation continentale.

    Le Camerounais Roger Nkodo Dang, président sortant du Pap.

    «Nous avons un bilan à défendre» tranche le député camerounais Roger Nkodo Dang pour légitimer sa candidature à un second mandat de président du parlement panafricain. Entre le 07 et le 19 mai prochain, le Parlement panafricain (Pap) verra son personnel politique renouvelé. Adoubé jusqu’ici par certaines chambres et exécutifs de chambres africaines dont l’Afrique centrale, Roger Nkodo se présente pour un nouveau bail à la tête d’une institution sous exploitée.

    Dans son escarcelle, le candidat au perchoir continental est crédité d’un dynamisme certain. Arrivé à la tête de l’institution continentale en 2015 après trois années de vice-présidence, il a su, non sans difficultés, donner de la résonance à une institution longtemps restée dans l’ombre de la commission de l’Union africaine (UA). On retient par exemple ce plaidoyer politique auprès des chefs d’Etat pour la ratification du protocole à l’Acte constitutif de l’UA relatif au Parlement panafricain, adopté le 27 juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale).

    L’organisation de réunion thématique sur le rôle du Pap dans la modification du paradigme de l’intégration continentale africaine (du politique au formel) et l’intensification de l’intégration socioéconomique (mise en œuvre des projets intégrateurs). L’institution a également dynamisé son ouverture sur l’international avec des prises paroles telles que lors du sommet UA-UE d’Abidjan (Côte d’Ivoire 2017), la contribution victorieuse à la levée des sanctions économiques sur le Soudan. Le positionnement international s’est légèrement amélioré avec des apparitions dans les institutions parlementaires telles l’union parlementaire de la Francophonie, le parlement européen, l’assemblée nationale française.

    Défis

    Des actions somme toutes énergiques mais bien loin d’installer l’institution sur les rails de sa pleine opérationnalisation. Pour en arriver là, nombre de défis interpelle encore le Parlement panafricain. Le principal renvoie à la valeur ajoutée. En tant que représentation continentale, il devrait être la voix des sans voix. L’outil de contrôle citoyen sur le processus d’intégration continentale.

    Fort bien hélas, relégué au rang d’organe consultatif dont les recommandations sont très peu suivies, l’institution semble vouée à demeurer une caisse de résonance ; un éléphant blanc politico-institutionnel ! Certains parlementaires s’en offusquaient déjà lors de la dernière session d’octobre 2017. «A chaque fois qu’on est ici, on s’agite sur la même préoccupation. Si on ne peut pas légiférer, ce n’est pas la peine d’être là!», c’est par exemple emporté Corneille Padonou, membre béninois de cette chambre.

    Le rôle du Pap est d’être un organe politique indépendant doté de compétences législatives, de contrôle et de surveillance budgétaire. Cette mutation du parlement pourrait être remplie avec la ratification du protocole de Malabo par les Etats et le dépôt de 28 instruments. L’identification aux citoyens qu’il représente passerait pertinemment à une élection au suffrage universel direct. Ceci pour véritablement rentrer dans les vêtements de sa devise «une Afrique, une voix».

     

    Zacharie Roger Mbarga

     

     

  • Poutine et Jinping défient les valeurs «universelles» !

    Poutine et Jinping défient les valeurs «universelles» !

    Les dynamiques géostratégiques et géoéconomiques de la scène internationale semblent dessiner une nouvelle carte géopolitique.

    Les jeux de sanctions et de contre-publicités en mondovision entre certaines puissances conditionnent et structurent l’actualité. La Chine et la Russie, nouveaux parias de l·a scène internationale mais partenaires incontournables des puissances occidentales, nivellent le rapport de forces international. Voire le domine désormais.

    En effet, le vent de libéralisme post guerre froide est en net recul. Porteuse des valeurs de libéralisme politique et économique (démocratie pluraliste, droit de l’homme, économie de marché…), la doctrine de la mondialisation connait de plus en plus une domestication tropicalisée de ces grandes valeurs modernes et universalisantes voire civilisantes. Or, l’autodétermination de certains peuples s’est parfois incompatible voire contradictoire à ces cultures. La Chine et la Russie aujourd’hui en sont de parfaites illustrations.

     

    Quelle démocratie ?

    es réélections en une seule semaine de Vladimir Poutine et de Xi Jinping ont été moins observées et commentées qu’à l’accoutumée. Si Vladimir Poutine rempilait pour un quatrième mandat non consécutif, Xi Jinping, lui, avait modifié la constitution pour un troisième mandat consécutif. La démocratie pluraliste et supposément rotative à l’occidentale a sensiblement connu une contre-révolution. La notion d’alternance n’est plus une conditionnalité. Jusqu’ici aucune puissance n’avait encore clairement pris fait et cause pour sa suppression.

    La Chine de Xi Jinping tord le cou à une idée reçue. Celle de lier systématiquement la bonne gouvernance et l’amélioration des conditions de vie des populations à la limitation de mandats. Que nenni ! Le Chinois aujourd’hui se pense comme le rival de l’Américain et le supérieur à l’Européen. Il vénère sa culture et espère que son dirigeant politique en chef poursuive à faire de lui le premier citoyen du monde. La Chine est aujourd’hui le laboratoire du monde.

    Idem pour une immense frange de Russes. Le Russe, lui, sait qu’il doit à poutine le retour de sa nation comme grande puissance. Même si une infime partie est attirée par les bonnes vertus du voisin européen, elle ne refuse pas d’être associée à l’offensive diplomatique russe sur la scène internationale. Cela ramène la démocratie à sa simple définition: une odyssée entre un peuple et son système politique. Seules prouesses et le livrable managérial conditionnent le jeu de l’alternance. Les réactions mesurées des occidentaux à ces deux évènements illustrent bien l’essoufflement du courent libéral.

     

    Guerre économique !

    La Russie n’est toujours pas sortie de sa montagne de sanctions économiques qu’elle est déjà dans une bataille d’expulsion de diplomates avec les occidentaux. La Chine, elle, n’a toujours pas oublié le discours de l’ex-secrétaire d’Etat Américain a l’université George Mason. En chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson déclarait alors: «l’approche chinoise encourage la dépendance via des contrats opaques, des prêts prédateurs qui engluent les pays dans la dette».

    Le problème de fond pour les Occidentaux est de constater la dépendance croissante de leurs industries électroniques, sidérurgique et bientôt agroalimentaire envers la Chine. Puisque le pays se positionne stratégiquement sur les matières premières africaines ainsi que sur la construction et le financement des infrastructures et projets de développement. La désindustrialisation en occident et leur relocalisation en Chine est un autre facteur de dénigrement tout comme la longue illisibilité du Yuan Chinois.

    Dans ce contexte de grande rivalité économique, on sera donc surpris de la dénonciation de l’Alena par les Etats Unis d’Amérique. L’administration précédente l’avait conçu pour freiner les velléités chinoises. Libéralisme de raison ou de saison ? L’occident voit peut être naitre à ses cotes les germes de son renversement idéologique.

     

    Zacharie Roger Mbarga

     

  • Cemac : le budget de la Commission en baisse de 30%

    Cemac : le budget de la Commission en baisse de 30%

    Le budget 2018 de la Commission de la Cemac va connaitre un rabotage plus important que celui annoncé par son président, le Gabonais Daniel Ona Ondo.

    En janvier 2018, au terme d’une réunion élargie qu’il présidait, le chef de l’exécutif de la communauté avait annoncé une baisse de 15%. En valeur absolue, le budget était alors projeté à 97 milliards de francs CFA. Mais celui validé par les ministres de l’Economie et des Finances de la Cemac s’élève plutôt à 79 972 113 000 francs CFA. Ce qui fait une baisse de 30,44% par rapport à 2017 ou le budget de la communauté plafonnait à 114 964 585 391 francs. Soit une baisse de 34 992 472 391 en valeur absolue.

    Le parlement communautaire réuni en session extraordinaire et déporté pour la cause à Ndjamena, examine ce budget depuis le mardi 3 avril 2018. Chaque institution, organe, structure spécialisé et agence d’exécution appartenant au système Cemac devra ainsi défendre son budget devant la représentation sous régionale.

    L’exercice budgétaire 2018 de la Cemac est le deuxième après le sommet extraordinaire de Yaoundé sur la crise économique en zone Cemac. Les tensions sécuritaires et le climat social en cours dans la sous-région dépeignent sur la vitalité financière des Etats, plénipotentiaires dans la mobilisation du financement de l’intégration. Cet environnement a conduit à la prise des mesures correctives. Des actions en vue d’une orthodoxie financière sont en cours d’élaboration.

    La dernière session des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) a instruit dorénavant la présentation du budget en ligne de programmes, la présentation de l’état détaillé de l’exécution des budgets des structures accompagné d’un plan d’assainissement. «Toute chose qui favoriserait la projection de prévisions budgétaires réalistes» escompte le conseil des ministres de l’UEAC.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Processus d’intégration: La prise en compte de la jeunesse à parfaire

    Processus d’intégration: La prise en compte de la jeunesse à parfaire

    La célébration de la 9e journée Cemac a permis de mettre en exergue l’absence d’instruments de promotion de l’entreprenariat jeune dans la sous-région.

     

    Célébrée sur le thème «Le renforcement de l’entrepreneuriat des jeunes comme gage de développement inclusif et soutenu en zone Cemac», la fête communautaire n’a jamais autant bien porté son nom. Et les animateurs n’ont jamais autant cherché leurs mots, pour tenter d’hydrater une jeunesse aussi demandeuse d’informations. Les différents grattes papiers, diserts et orateurs se sont rarement montrés aussi déshydratés. C’est que, aucun instrument de la Cemac n’existe pour organiser, réguler l’entreprenariat des jeunes. Acte additionnel, directive, règlement… aucun texte communautaire n’aura donc concentré les échanges. Aucune composante jeunesse n’existe non plus dans la déclinaison des programmes et projets intégrateurs. L’objectif d’un développement inclusif étant ainsi compromis? A la vérité, on comprendra qu’en l’absence du droit, la communauté demeure une juxtaposition des dispositifs et des politiques de ses 6 Etats membres. Le marché commun ne mobilise pas encore cette énergie créatrice que détient plus de la moitié de la population de la communauté. En réalité, au lendemain d’un évènement fédérateur comme celui-ci, on en sort avec plus de questionnements qu’on en avait à la veille. Au Cameroun, les jeunes ont pourtant répondu présent à l’appel de la Cemac. Dans plusieurs institutions, officiels et jeunes se sont passé le mot. Ainsi au ministère de l’Economie, à l’Institut sous régional de statistique et d’économie appliqué (Issea), au Comité inter-Etat des pesticides de l’Afrique centrale (Cpac), les évènements ont été courus. Entre conférences, expositions culturelles des femmes du Réseau des femmes actives de la Cemac (Refac), le décor était plaisant et plein d’espoir. Dans leur déploiement respectif, les organisations du système Cemac ont meublé cette journée. Du côté de la représentation-Cameroun de la Cemac, c’est l’initiative «Train my generation» qui a été mise en avant. Il s’agit d’un fonds pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes dans l’espace communautaire, issu des résolutions du sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs de juin 2013 à Libreville. Ce volet ambitionnait se substituer en stratégie de long terme ciblant les secteurs créateurs d’emploi. Notamment ceux pouvant être mis en œuvre en partenariat avec et en soutien au secteur privé. En sa qualité d’institution technique, le Cpac se positionne en accompagnateur d’un secteur multiplicateur comme celui de l’agriculture. Secteur dont la tranche d’âge des entrepreneurs est grandement jeune. Les mécanismes de vulgarisation sont déjà visibles. L’encadrement des chercheurs et autres apprenants en spécialités est déjà un acquis. Quelques sessions de formations sont également enregistrées. Enfin le Refac. L’une des rares organisations de la société civile à avoir donné de la couleur à cette édition de la journée de la Cemac. Madame Danielle Nlate, présidente de ladite organisation, et ses lieutenants ont investi les couloirs du ministère camerounais de l’Economie en même temps qu’elles ont rehaussé l’éclat des autres articulations par leur présence. Une aubaine pour la diffusion de l’information sur la préparation de la foire transfrontalière d’Afrique centrale (Fotrac). Une dynamique d’intégration par le bas, un projet intégrateur qui rapproche les peuples. Rendu à sa 9ème édition, le Fotrac se tiendra du 27 au 07 juillet 2018 à Kye Ossi.

    La neuvième journée Cemac en images

    Journées portes ouvertes au Cpac.
    Photo de famille à la fin de la cérémonie protocolaire d’ouverture.

     

     

     

     

     

     

    Des étudiants à la conférence-débat organisée par l’Issea.
    Le directeur général du Cpac et le directeur de cabinet du commissaire Shey Jones Yembe.

     

     

     

     

     

     

     

     

    La présidente du Refac et quelques officiels
    au Minepat.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • Cemac: Ce que propose Ona Ondo

    Cemac: Ce que propose Ona Ondo

    Daniel Ona Ondo vient d’engager son magistère à la tête du gouvernement de la Cemac.

     

    Quelques mois après sa prise de fonction, l’ancien Premier ministre gabonais affiche ses ambitions. Il vient de dévoiler son programme quinquennal. Arrêt sur quelques chantiers.

     

    I-Réduire le coût d’Internet pour favoriser l’entreprenariat jeune

    Ona Ondo fait du numérique un point cardinal de son déploiement. Il veut booster l’économie numérique pour offrir une perspective aux jeunes de la communauté. «Les NTIC (nouvelles technologies de l’informatique et de la communication) représentent pour la Cemac aujourd’hui un facteur d’accélération de la croissance et un véhicule majeur d’inclusion de la création de richesse dans nos pays. Par la mise en place et le développement des infrastructures numériques, il est attendu une réduction drastique des coûts d’accès d’Internet et une augmentation des flux de communication téléphonique. En sus des initiatives prises par les Etats dans ce domaine, la Commission va engager en relation avec les autorités compétentes nationales, le processus de création d’un réseau unique téléphonique de la Cemac», déroule l’ancien Premier ministre gabonais. Le numérique figure parmi les secteurs d’activité où les jeunes ont un avantage comparatif certain. Les NTIC permettent la création d’entreprises de pointe et regorgent un potentiel d’employabilité impressionnant. Les start-ups, entreprises spécialisées dans le numérique, foisonnent certes dans les pays de la Cemac, mais demeurent peu outillées, car ne jouissant pas d’un accompagnement préférentiel au niveau sous-régional et parfois national (technique, juridique, financier).

     

    Formation

    S’il est bien un domaine dans lequel la Cemac reste très proche de la jeunesse, c’est celui de la formation académique. Le Comité des recteurs des universités d’Afrique centrale implémente à la lettre une directive Cemac sur la réciprocité dans la formation des étudiants. Ceux-ci bénéficient des mêmes droits que les nationaux lorsqu’ils sont en formation dans un pays de la communauté autre que le leur. L’angle de la coopération n’est pas en reste. En visite au Maroc en ce début d’année, le président de la Commission a souhaité conclure des partenariats avec des institutions universitaires du royaume chérifien. Afin que celles-ci contribuent à l’œuvre de formation des jeunes de la communauté. Bien plus, le Programme économique régional (PER Cemac) contient tout un axe sur le développement des capacités. Il s’agit, dans un premier temps, de mettre en place des centres d’excellence Cemac. Et dans un second, le programme de développement des filières génératrices d’emplois. Constitué d’un réseau d’écoles rattachées à son cadre institutionnel, la Cemac détient une plateforme éducative. On peut évoquer l’Ecole hôtelière de tourisme, l’Ecole inter-Etats de douanes, l’Institut sous régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d’évaluation de projets, l’Institut de l’économie et des finances pôle-régional de formation des régies financières de l’Afrique centrale, l’Institut sous régional de statistique et d’économie appliquée. A cela s’ajoute le programme de développement des filières génératrices d’emplois en charge de la facilitation de l’accès aux produits notamment agricoles de la région Afrique centrale aux marchés internationaux. En amont, sa contribution consiste au renforcement de la complémentarité des appareils productifs nationaux de la région avec l’éclosion d’activités génératrices de valeur ajoutée à travers la transformation des matières premières locales. Ce programme constitue une dimension importante du processus de mise à niveau régional en vue du renforcement des secteurs économiques clés.

     

    II-Faire face au paradoxe du système productif

    Dans son logiciel, la Cemac entend améliorer le système productif par l’approfondissement de la mise en œuvre du Programme économique régional (PER Cemac). «Au cours du mandat que nous venons d’entamer, la Commission se focalisera sur quelques projets Quick Wins, nécessitant peu de ressources financières, rapides à mettre en œuvre et ayant un impact visible sur le développement communautaire» a indiqué le président de la Commission. Suite à l’implémentation insuffisante de la seconde phase 2017-2021 du Programme Economique Régional (PER) dans la suite du Plan Opérationnel 2010-2015, la Commission que dirige le Professeur Daniel Ona Ondo veut tirer les leçons. Le Plan Opérationnel 2017-2021 s’articule en 5 axes stratégiques et 13 projets phares. Ce plan vise à accélérer la diversification économique et la création d’emplois. Deux grands ensembles résument son contenu. D’une part, le développement des échanges commerciaux intracommunautaires, qui n’est pas suffisant à l’heure actuelle, devrait être dopé par l’intégration physique et la facilitation des transports. Et d’autre part, dans le domaine de l’électricité, grâce à une production électrique plus importante, ce sont 5 millions de personnes supplémentaires qui auront accès à l’électricité. Dans ce sens, la Commission ne peut qu’encourager les Etats dans les réformes sectorielles en cours ou envisagées pour améliorer l’offre d’énergie et l’accès des populations à ce service essentiel.

     

    Problèmes structurels

    «L’ensemble des facteurs et des acteurs du circuit de production, de la circulation et de la consommation de richesses dans les pays de la commission économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont vétustes et déficitaires. En matière d’infrastructure agricoles et d’appareils industriels, l’Afrique centrale est l’une des régions les moins dotées» souligne Raymond Ebale dans son ouvrage «Les Accords de Partenariat Economique entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) : Les cas de l’Afrique Centrale et du Cameroun» publié aux éditions L’harmattan en mai 2016. Le potentiel énergétique, agricole et minier de la sous-région est considérable. La stabilité macroéconomique quant à elle est très vacillante. Le dynamisme entrepreneurial avec un large vivier de PME peine à se montrer créateur de valeur ajoutée et producteur de chaine de valeur régionale. La récession économique, issue de la baisse des cours des produits de base, a clairement fait réagir l’urgence d’une diversification économique dans les pays de la commission économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Les économies de l’Afrique centrale demeurent largement tributaires du secteur des hydrocarbures. En effet, bien qu’en baisse, le secteur pétrolier représente encore plus de 35% du PIB, 60% des recettes budgétaires et plus de 75% des recettes d’exportations. Par conséquent, ces économies sont vulnérables à tout choc externe (fluctuation des cours mondiaux de pétrole brut, dépréciation du dollar américain…). En plus, le secteur pétrolier, très capitalistique, a peu d’effets sur la création directe d’emplois. Toute chose maintenant la pauvreté dans la sous-région. Le Per est le programme développé par la Cemac dans l’optique d’amener ses pays membres à sortir ensemble, du groupe des pays pauvres tel qu’ils se trouvent de nos jours, pour rejoindre celui des pays à économie émergente à l’horizon 2025.

     

     

    A la tête du gouvernement communautaire depuis novembre 2017, le Gabonais a déroulé son programme quinquennal en début du mois en cours. Devant les membres du parlement communautaire, il a présenté une feuille de route chiffrée à 1 000 milliards de francs CFA sur 5 ans. Il entend contribuer à une intensification de l’intégration régionale et à la diversification économique des pays membres par la mise en œuvre des projets intégrateurs du Programme Economique Régional (PER) 2017-2021. La sous-région présente des limites structurelles et conjoncturelles, mais aussi des acquis indéniables. La question de la mobilisation de la jeunesse au travers de l’entreprenariat, qui a servi de trame à la célébration de la 9e journée de la Cemac tombe fort à propos. Il est en effet urgent que l’action d’intégration procède d’une dynamique inclusive et participative. L’appropriation par les jeunes du processus d’intégration serait assurément une contribution de choix à une sous-région qui a mal à son intégration productive, à son marché commun et au financement de ses actions. Autant de problématiques centrales pour l’exécutif en exercice. En accord avec l’acte additionnel portant création et organisation de la journée Cemac, celle de cette année a fait la part belle aux jeunes créateurs de richesses, afin d’en faire des icônes du processus d’intégration régionale. Même si aucun encadrement juridique et politique ne garantit une réelle et concrète prise en considération de ces derniers. Il s’en dégage une nécessité de réfléchir à l’édification d’une politique préférentielle d’association des 22 millions des jeunes à la préparation et à la conduite des projets intégrateurs d’envergure. Dans son programme, le président de la Commission n’a pas présenté de cadre nouveau de mobilisation de la jeunesse.

     

     

    III- L’urgence d’un marché commun !

     

     

    Le corridor sous régional Yaoundé-Brazzaville,pour le développement des échanges.

     

    Avec moins de 3% d’échanges intracommunautaires et de nombreux obstacles physiques, les économies de la zone Cemac demeurent encore fortement cloisonnées. «Le marché commun de la Cemac est un espace commercial intégré dans lequel la libre circulation des marchandises est effective depuis 1999. Mais le volume des échanges commerciaux y est encore limité, du fait notamment de la faiblesse des infrastructures de communication et de l’interconnexion entre États membres. Le dernier sommet des chefs d’État de la Cemac, en octobre 2017, qui a consacré la libre circulation intégrale entre États membres, nous invite de facto à approfondir le processus de libre circulation. Cet élément concourt à l’intégration économique effective de notre marché», décline Michel Niama, commissaire en charge du marché commun dans Le Point Afrique (pendant africain du magazine français).

     

    Visées

    En matière de libre circulation des personnes et des biens, la borne à atteindre durant ce quinquennat est la détermination d’une politique sous régionale d’émi-immigration en zone Cemac. Elle consistera à organiser le mouvement et la détermination de la zone préférentielle communautaire en matière de circulation des hommes. Malgré quelques barrières tarifaires, les capitaux semblent se constitués comme le facteur de production circulant quantitativement dans la communauté. Pour les biens et les services toutefois, Daniel Ona Ondo insiste sur le respect des règles d’origines communes. Pour Philippe Hugon, spécialiste en géoéconomie à l’Institut des relations internationales et de stratégie de Paris (Iris), une meilleure interconnexion du commerce signifie un accès à un marché plus vaste pour les entreprises d’Afrique centrale. «Il est nécessaire pour la sous-région de respecter ces indicateurs : des droits de douane allégé sur les importations communautaires, des exportations considérables de produits infrarégionales par rapport au PIB, des importations élevées de produits infrarégionales par rapport au PIB», détaille-t-il.

     

    Préalables

    Le premier défi de l’Afrique centrale c’est de réussir à rendre productif son système de production. Puis d’instaurer les effets de l’avantage comparatif. Toute chose qui pourrait développer un niveau d’échanges susceptible de provoquer des économies d’échelles. Ainsi, autant les produits du cru circulent intensément et en franchise entre le Cameroun et certains pays de la sous-région, autant il est urgent que les produits manufacturiers issus de l’industrie de la sous-région irriguent les contrées de la Cemac. Le marché commun est une union douanière complétée par la libre circulation des personnes, des services et des capitaux. Le mouvement transfrontière des personnes facilite la mobilité des talents et accroît la compétitivité. Les écarts de qualifications peuvent être colmatés et l’échange des idées facilite l’entreprise et l’innovation par-delà les frontières. La libre circulation des personnes est un moyen d’accélérer le développement pour les pays, les diverses régions et l’ensemble du continent. Quand les restrictions mises à la délivrance des visas et des permis de travail sont abolies, les gains de temps et les économies de ressources augmentent, et cela facilite la compétitivité des entreprises et des économies africaines en général. Quand des ressortissants de plusieurs pays d’une même région peuvent se déplacer facilement pour les affaires, le tourisme ou l’éducation, tous en profitent, depuis le pays qui ouvre ses frontières au pays dont un ressortissant est en déplacement, comme le montre la croissance du volume des transferts de salaires des travailleurs ces dernières années. Ainsi, Samuel Nguembock affirme «les pays et régions doivent encourager une réciprocité positive, appliquer le traitement qu’on leur réserve à eux pour augmenter le nombre de pays accessibles sans visa, ou faciliter l’obtention du visa à l’arrivée, ou créer des visas valables dans tout un bloc régional».

     

    IV- L’épine du financement de l’intégration

    Le président de la Commission de la Cemac en négociation avec Mme Carla Montesi de l’UE.

     

    Le coût du plan opérationnel 2017-2021 que porte Daniel Ona Ondo et son équipe est évalué à 1000 milliards de francs CFA.

    Mode de financement

    «Il faut se donner les moyens de notre politique», tranche le président de la Commission. La mobilisation du financement constitue un défi majeur et une des conditions sine qua non de réussite du PER. «C’est à ce niveau que je perçois les risques auxquels la réalisation de cette seconde phase du PER serait confrontée. C’est pourquoi, outre la nécessaire volonté politique qui devra se traduire par la transposition, au niveau des législations nationales, des projets du PER, il apparait évident que le secteur privé, à travers des partenariats publics privés, devrait être associé et impliqué pour être l’acteur majeur de mise en œuvre du PER», propose l’ancien Premier ministre gabonais. Eu égard à cette suggestion, un cadre macroéconomique assaini, un cadre des affaires amélioré et des ressources humaines qualifiées et disponibles seront essentiels à l’atteinte de ce dessein. La Commission lancera dès cette année le processus de préparation et d’adoption d’une directive communautaire sur le cadre législatif des partenariats publics-privés (PPP) en zone Cemac. Pour financer son programme, Ona Ondo compte également sur la mobilisation des ressources de la Taxe communautaire d’intégration (TCI). Il estime qu’«avant de faire appel à l’extérieur, la meilleure manière de rendre attractif le PER, c’est d’une part, affirmer notre volonté commune de bâtir un espace d’économies intégrées, mais aussi mobiliser le principal instrument de financement communautaire qu’est la Taxe communautaire d’intégration (TCI)». Déjà, le 15 mars dernier, le patron du gouvernement communautaire a rencontré des officiels de l’Union européenne à Bruxelles. En pleine préparation du Comité de pilotage du Fonds européen de développement devant se tenir en avril prochain, le président de la Commission de la Cemac a présenté son programme à ses interlocuteurs et les a invité à soutenir la mise en œuvre des projets intégrateurs. Une enveloppe globale de plus de 33 millions d’euro devrait être injectée dans les mesures d’accompagnement permettant d’améliorer substantiellement le climat des affaires, de poursuivre le programme de réformes institutionnelles (PREF-Cemac) et à soutenir le développement des PME. Le soutien de l’UE au processus d’intégration régionale mis en œuvre par la Commission de la Cemac, va se matérialiser par le financement les mesures d’accompagnement d’Accord de partenariat économie économique, sous la forme des investissements aux projets blinding c’est-à-dire aux grands projets d’infrastructures. De fait, le président de la Commission a plaidé pour que le réchauffement de la coopération se concrétise par la réalisation de projets intégrateurs à même de créer de la valeur ajoutée et des emplois pour la jeunesse. Il a expliqué que cette action aurait des effets induits sur les problèmes de sécurité et de chômage dans la Cemac.

     

    Difficultés

    «Notre ambition n’est tenable qu’à la condition de disposer des moyens financiers dédiés à la mise en œuvre des phases opérationnelles du PER» reconnait le président de la Commission. Lors du sommet extraordinaire, les Etats ont annulé 90% des 200 milliards de dette due à la communauté au travers de la TCI. Or, ladite taxe d’intégration n’est que très peu recouvrée. A peine 3%. Le budget 2018 en a déjà fait les frais. La Cemac a baissé de 15% son budget de fonctionnement du fait des difficultés de collecte de cette taxe et de l’absence des contributions des Etats. Cette situation a motivé la décision de la commission de la Cemac de rendre opérationnelle la brigade de recouvrement de la TCI. Bien avant, les ministres des finances de la communauté avaient décidé d’aller vers un prélèvement à la source de la TCI. Mettant un terme à la prépondérance des trésors nationaux dans le reversement des sommes perçues à la Cemac. Autant de modifications sérieuses démontrant les difficultés du financement de la Cemac. La Cemac est, en même temps, sous financée et endettée. Bon nombre des projets intégrateurs de son portefeuille n’ont jamais vu le jour du fait de cette pénurie en ressources. Seul le budget de fonctionnement essaie d’être pourvu et ensuite consommé. Rappelons que TCI représente un prélèvement de 1% sur les importations provenant des pays extérieurs à l’Union douanière. Elle a pour objectif de financer les projets intégrateurs et de compenser les pertes douanières

     

    Dossier réalisé par Zacharie Roger Mbarga

  • CEEAC : les désaccords à l’origine du report du sommet des chefs d’Etat

    CEEAC : les désaccords à l’origine du report du sommet des chefs d’Etat

    Ali Bongo Ondimba et Paul Kagamé.

     

    Il avait été annoncé depuis le récent sommet de l’Union africaine et programmé pour les 5 et 6 mars dernier. Contrairement à l’information relayée, le secrétaire générale de l’organisation régionale a rectifié et précisé la nouvelle programmation.

     

    Le sommet des chefs d’Etats du Conseil de paix et de sécurité (Copax) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) se tiendra finalement en juin 2018 à Libreville (Gabon). Par contre, aucune déclaration sur les mobiles de ce renvoi au jour dit du précédent planning. Conjonctures et divergences Après une tournée dans six pays de la région, le président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba, n’a pas pu concilier tous les points de vue de ses pairs. Cette odyssée inédite n’a pas enthousiasmé ses homologues trop préoccupés, pour certains, à prêcher pour leur chapelle. Entre guerre de leadership, réformes et mutations au secrétariat général de la CEEAC, crises économiques et sécuritaires, le président gabonais s’est heurté à un véritable iceberg lors de son expédition. Ainsi les défections se sont amoncelées comme des immondices d’une région en putréfaction. De manière précise, les Etats apprécient différemment les crises internes au Burundi, au Cameroun, en Guinée Equatoriale et en RDC. Tout comme ces derniers peinent à s’engager sur des projets de sécurité commune tels que la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée ou le pacte d’assistance mutuelle. Posture hésitante guidée par les tensions de trésorerie que connaissent ces pays. Et le secrétariat général de révéler que les Etats cumulent d’énormes arriérés des contributions nationales et de la Contribution communautaire d’intégration. Ce manque à gagner est évalué, au 03 mars 2018, à 92 milliards de francs CFA. Le taux de recouvrement est passé de 73% en 2013 à 11% en 2017. Le processus de réforme dudit secrétariat a été interrompu. Les Etats ayant demandé de confier la conduite à un prestataire régional. Favorisant le maintien des devises en pleine conjoncture d’ajustement.

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • Cemac : BDEAC-Afreximbank s’unissent pour booster le commerce intracommunautaire

    Face à un marché commun très étroit et à des échanges modiques, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) se mettent ensemble pour la promotion du commerce et de l’intégration régionale dans la zone Cemac.

     

    Le 6 mars dernier, les deux institutions ont formalisé leur partenariat au travers d’un mémorandum d’accord. Benedict Oramah, président d’Afreximbank, indique que «le protocole d’accord permettra d’identifier, préparer et financer des projets et des transactions commerciales dans les pays membres». Ainsi, grâce à un cofinancement, le partage des connaissances et le travail de renforcement des capacités, Afreximbank et BDEAC joindront leurs efforts pour intensifier l’industrialisation, accroître les exportations et promouvoir le commerce intra-régional. De l’avis de Fortunato Ofa-Nchama, président de la BDEAC, «cette collaboration renforcera les efforts de la BDEAC dans le développement de l’agro-industrie et d’autres secteurs économiques clés parce que ces économies dépendent encore fortement des exportations de produits de base». En vertu de leur positionnement organique, les projets financés par les deux institutions bancaires devront être alignés sur les exportations notamment dans l’agro-industrie. Dans son plan stratégique 2017-2021, la BDEAC entend mettre un accent particulier sur le financement de l’agriculture, en vue de limiter les importations de produits agricoles. «Nous voulons promouvoir et financer vraiment la transformation de l’agriculture pour que nous allions vers une agriculture commerciale. Non seulement on peut contribuer à réduire les importations des produits alimentaires, mais nous croyons aussi que la sous-région de l’Afrique centrale peut devenir exportatrice net de produits alimentaires. Dans nos Etats, en moyenne chaque Etat dépense 500 milliards par an, rien qu’en importations des produits alimentaires», déplore le président de l’institution sous régionale.

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • Libre-échange dans le Commonwealth: L’appel du pied de Londres à Yaoundé

    Libre-échange dans le Commonwealth: L’appel du pied de Londres à Yaoundé

    S.E. Rowan James Laxton, haut-Commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun

     

    S.E. Rowan James Laxton, haut-Commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun, a utilisé la scène de clôture de la semaine du Commonwealth pour présenter la nécessité de donner un nouveau visage aux relations économiques entre son pays et les autres Etats du club des gentlemen.

     

    «A Global Britain !» (Une Grande-Bretagne mondiale), la formule a eu l’honneur d’être utilisée par quelques citoyens britanniques venus partager, avec leurs amis camerounais, les instants de convivialité induits par la clôture de la semaine du Commonwealth dans la capitale camerounaise. A la cour principale du ministère des Relations extérieures à Yaoundé le 12 mars 2018, c’est S.E. Rowan James Laxton, le haut-Commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun qui glisse cette expression dans son propos de circonstance. Par un phrasé tramé dans la solennité, le diplomate britannique vante les mérites du Brexit et les nouveaux marchés qu’il entraîne pour le bonheur du Commonwealth. «Ces marchés ne demandent qu’à être envahis», dit-il affirmant même que de nombreux Etats de l’ancien empire britannique font déjà la queue pour signer des accords économiques bilatéraux avec le Royaume-Uni. En filigrane, l’idée directrice que défend S.E. Rowan James Laxton c’est que, la substitution est possible entre l’Union européenne (UE) et le Commonwealth, mais ce dernier n’est pas un marché unique, donc il faut procéder à des accords bilatéraux. Pour le diplomate britannique, cette ambition a du sens économiquement, car la plupart des membres du Commonwealth sont des pays développés ou des économies émergentes (Australie, Nouvelle-Zélande, Inde ou Afrique du Sud notamment). «Nous recherchons un partenariat nouveau et égal entre une Grande-Bretagne indépendante, autonome et globale et nos amis et alliés. Il n’y a pas une minute à perdre pour cela», indique le diplomate britannique.

     

    Gains

    Cette campagne n’est pas neuve selon certains spécialistes du «club des gentlemen». «Elle suggère un monde de libre-échange, gravitant vers son foyer naturel, les pays du Commonwealth», détaille Joseph Mboé Messe’e. La réalité qu’insuffle cet internationaliste est que les 52 Etats du Commonwealth constitueraient un débouché prometteur ainsi qu’un réservoir de clients pour la Grande-Bretagne. Le chercheur en relations internationales estime que bien que ce pays mette en avant les relations privilégiées avec les membres du Commonwealth pour dessiner une vision radieuse pour le commerce extérieur britannique post-Brexit, le niveau tactique est énorme. Le discours de Londres est largement fondé sur l’hostilité aux régulations bruxelloises, socles de l’UE. Pour contrer cette entité, le programme britannique est simple: «obtenir l’accès le plus large possible aux marchés du club, protéger sa place forte financière, et assurer la libre circulation des capitaux, des biens ou des services, sans rien donner en échange en matière de droits sociaux ou de libertés des personnes», énumère Aloys Mpessa, un autre internationaliste.

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • La Beac pour superviser la fusion des bourses de la Cemac

    La Beac pour superviser la fusion des bourses de la Cemac

     

    Le communiqué final de la 4ème session ordinaire du Comité de pilotage (Copil) et du Programme de réformes économiques et financière de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Pref-Cemac), réunis à Douala (Cameroun) le 02 février dernier, est sans ambages.

    Après avoir examiné le rapport du groupe de travail sur la fusion des deux bourses et l’approfondissement du marché financier de la Cemac, «le Copil a décidé de confier le pilotage du processus de fusion des marchés financiers de la Cemac à la Beac».

    Alors que tous les observateurs s’attendaient à une responsabilisation de la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf, le régulateur sous régional), les ministres prennent donc de court la plupart des analystes et experts financiers. Pour plusieurs d’entre eux, le choix de la Banque des États de l’Afrique centrale comme autorité de fusion obéirait à une logique d’éloignement de tout conflit d’intérêt. Jugeant qu’en l’absence d’un acte additionnel qui organiserait la fusion, aucune décision n’a été prise sur le format de la nouvelle autorité de régulation. Faux ! Rétorque un autre courant d’analystes qui voit en cette décision, l’augmentation de pouvoir du futur dépositaire. En effet, en ayant une parfaite maîtrise de la conception de la structure boursière, la Banque centrale pourrait influencer les structures de capitalisation boursière.

     

    Coopération

    Un premier draft sur le cadre juridique, institutionnel et technique nécessaire à la création d’une bourse nouvelle a été présenté au président en exercice de la Cemac. Mais, son contenu demeure frappé du sceau de la confidentialité. On sait néanmoins qu’à l’issue de la réunion de Douala, «le Copil a demandé qu’un accord de coopération et de reconnaissance mutuelle entre la Cosumaf et CMF (Commission des marches financiers, le régulateur de la bourse camerounaise) soit conclu sous quinzaine pour permettre que les opérations autorisées par chacune d’elles soient exécutables dans toutes la zone Cemac».

    L’enjeu d’une fusion n’est plus à démontrer. L’étude commise par le cabinet Roland Berger, mandaté par la Cosumaf, démontre que l’intégration du marché financier de la Cemac pourrait générer 1 000 milliards de francs CFA de financement dès 2020. Ce qui représente une aubaine pour des pays de la communauté à la recherche de Fonds pour la réalisation de leur programme économique. À titre d’illustration, pour un pays comme les États-Unis d’Amérique, le financement de l’économie par les marchés financiers représente 80% de ressources.

    Zacharie Roger Mbarga

  • CEEAC: les armés font pression pour la concrétisation de la défense commune

    CEEAC: les armés font pression pour la concrétisation de la défense commune

    En préparant le sommet des chefs d’État du Conseil de paix et de sécurité (Copax) de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)

    tenu les 05 et 06 mars dernier à Libreville (Gabon), la Commission de défense et de sécurité (CDS) formule des propositions claires pour enrayer l’insécurité chronique de la région. Tenant lieu de réunion des experts parce que réunissant les chefs d’États-majors généraux des armées, les chefs de gendarmerie et de police des États membres, la CDS suggère la mise en œuvre du Pacte d’assistance mutuel (Pam) de la CEEAC.

    Le Pam est le principal instrument qui organise la solidarité sécuritaire des 11 pays de la région. Il organise les manœuvres militaires, les conditions et la prise en charge d’une opération de sécurisation d’un État en état de faillite sécuritaire. Les généraux ont exhorté les décideurs politiques à mettre urgemment en œuvre cette Afrique centrale de la défense, constituée de troupes au sol et de logistique, face à la conjoncture de crise et à l’existence de conflit dormant. Ceci en vue d’éviter un certain niveau de tension opérationnelle comme celle connue récemment par le Tchad.

     

    Stratégie

    Afin de rendre la palette complète, les membres du CDS vont en outre recommander plusieurs autres mesures. Au niveau programmatique et immatériel, l’adoption d’une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme, la mise en application de la Convention de Kinshasa sur la circulation des armes légères et de petits calibres et l’adoption d’une règlementation communautaire obligeant tous les navires entrant dans l’espace maritime de la CEEAC à se doter d’un système d’identification automatique (AIS). Au plan institutionnel et opérationnel, la création d’une cellule au sein du secrétariat de la CEEAC pour la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre le terrorisme ; un comité permanent de coopération sécuritaire en Afrique centrale de niveau stratégique et politique ; un centre multinational de coordination de la zone A à l’issu de l’exercice militaire Obangame prévu en ce mois de mars et enfin, la mise sur pied d’un centre d’études et de coordination de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Au niveau politique, la convocation d’un conseil des ministres spécialisé en vue de la détermination d’un plan détaillé de la convention de Kinshasa et de la mise en eau du projet de réforme du Copax.

    Seules interrogations : le niveau de cohérence entre la réforme institutionnelle de la CEEAC et celle voulue par le Copax. Tout aussi bien l’articulation entre le Mécanisme d’alerte rapide de l’Afrique centrale (Marac), le Pacte d’assistance mutuelle et la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac).

     

    ZRM