CEEAC : les désaccords à l’origine du report du sommet des chefs d’Etat

Ali Bongo Ondimba et Paul Kagamé.

 

Il avait été annoncé depuis le récent sommet de l’Union africaine et programmé pour les 5 et 6 mars dernier. Contrairement à l’information relayée, le secrétaire générale de l’organisation régionale a rectifié et précisé la nouvelle programmation.

 

Le sommet des chefs d’Etats du Conseil de paix et de sécurité (Copax) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) se tiendra finalement en juin 2018 à Libreville (Gabon). Par contre, aucune déclaration sur les mobiles de ce renvoi au jour dit du précédent planning. Conjonctures et divergences Après une tournée dans six pays de la région, le président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba, n’a pas pu concilier tous les points de vue de ses pairs. Cette odyssée inédite n’a pas enthousiasmé ses homologues trop préoccupés, pour certains, à prêcher pour leur chapelle. Entre guerre de leadership, réformes et mutations au secrétariat général de la CEEAC, crises économiques et sécuritaires, le président gabonais s’est heurté à un véritable iceberg lors de son expédition. Ainsi les défections se sont amoncelées comme des immondices d’une région en putréfaction. De manière précise, les Etats apprécient différemment les crises internes au Burundi, au Cameroun, en Guinée Equatoriale et en RDC. Tout comme ces derniers peinent à s’engager sur des projets de sécurité commune tels que la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée ou le pacte d’assistance mutuelle. Posture hésitante guidée par les tensions de trésorerie que connaissent ces pays. Et le secrétariat général de révéler que les Etats cumulent d’énormes arriérés des contributions nationales et de la Contribution communautaire d’intégration. Ce manque à gagner est évalué, au 03 mars 2018, à 92 milliards de francs CFA. Le taux de recouvrement est passé de 73% en 2013 à 11% en 2017. Le processus de réforme dudit secrétariat a été interrompu. Les Etats ayant demandé de confier la conduite à un prestataire régional. Favorisant le maintien des devises en pleine conjoncture d’ajustement.

 

Zacharie Roger Mbarga

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