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Archives des PNUD - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : PNUD

  • Les petits pas du Cameroun vers les Objectifs du Développement Durable (ODDs)

    Les petits pas du Cameroun vers les Objectifs du Développement Durable (ODDs)

    Le Cameroun a présenté sa première Revue Nationale Volontaire (RNV)1 lors du Forum Politique de Haut Niveau (FPHN) qui s’est tenu du 9 au 18 juillet 2019 au siège des Nations Unies à New York.

    Par ailleurs, le pays a fait les comptes de la première phase de son plan national de développement, vision 2035, déclinée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). L’évaluation de ces différents agendas de développement a démontré que la marge de progression vers les objectifs visés reste encore considérable. Pour rectifier le tir, le pays vient de lancer la deuxième phase de son plan de développement baptisé «Stratégie Nationale de Développement 2020-2030». Il s’agit d’une dérivation du DSCE.

    La mise en œuvre de la SND 2020-2030 sera couplée avec la dernière décade des ODDs. C’est donc un défi majeur pour le Cameroun de conduire les deux agendas de développement de façon simultanée (même si la SND prend en compte certains aspects des ODDs, (du moins sur le plan conceptuel). L’une des clés de réussite dans l’exécution de ces agendas de développement résidera aussi dans la capacité du pays à faire une auto-évaluation critique devant lui permettre de se projeter vers l’avenir avec moins d’incertitude. Dans cette série, le journal INTEGRATION vous propose, pendant deux mois, des réflexions sur la marche des institutions au Cameroun avec des propositions claires pour un développement durable et inclusif.

    Indicateurs sociaux de base: entre crainte et espoir…
    En dépit de quelque avancées, l’accès de la population aux services sociaux de base tels que l’eau, le logement, l’électricité et l’alimentation reste encore un luxe pour la majeure partie de la population. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, en 2019, sur une population de près de 24 millions d’habitants, environ 9 millions de Camerounais n’ont pas toujours accès à un service d’eau potable. Le taux d’accès à l’eau potable au niveau national est estimé à 72,9 % en 2018. Ce taux était de 33% en 2010 selon la Banque africaine de développement (Bad).

    En matière d’accès à l’électricité, en 2017, selon la Banque mondiale, au Cameroun, le taux global d’accès à l’électricité était de 61%. Le taux d’accès à l’énergie électrique est en nette évolution depuis 2010. Il est passé de 41% en 2000, à 53% en 2010 et à 59% en 2015. Toutefois, près de 10 millions de personnes vivent encore dans le noir. Les énergies renouvelables ne représentent que 5% du mix énergétique global.

    Pour le logement, dans le cadre du DSCE, le gouvernement s’est fixé pour objectif de construire 17 000 logements sociaux et d’aménager 50 000 parcelles. En 2018, l’évaluation faisait état de ce que le nombre de logements construits s’élevait à 2 400. Soit un déficit de 14 600 par rapport à l’objectif fixé. Par ailleurs, il convient de relever que l’essentiel des 2 400 logements ne sont pas encore rendus opérationnels.

    Pour l’alimentation, le taux de croissance annuel de la production agricole, qui est de 2 %, reste inférieur au taux de croissance démographique de 3% constatait le Programme alimentaire mondiale (PAM) en 2017. Selon le rapport 2019 sur «l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde», le pays comptait 17,1 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée entre 2016 et 2018, soit une prévalence de 71,2%, et 10,6 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire grave sur la période 2016-2018 pour une prévalence de 44,2 %.

    En matière de santé publique, en 2017, l’espérance de vie à la naissance dans le pays était estimée à 58 ans (PNUD, 2018). Pour l’année 2015, la densité moyenne du personnel soignant était évaluée par l’OMS à 6 pour 10 000 habitants contre 14,1 infirmiers pour 10 000 habitants. Selon une étude réalisée en juin 2016 par l’équipe d’appui technique du Bureau international du travail (BIT) pour l’Afrique centrale, il y a moins de 2 % de la population camerounaise qui bénéficie d’une assurance maladie.

    Bien qu’en nette progression, le développement des infrastructures routières piétine. Au premier trimestre 2019, l’ensemble des routes bitumées au Cameroun était évalué à 6859 km, ce qui reste très en deçà de l’objectif fixé à 9558 km par le DSCE. Toutefois, 1034,5 km de routes bitumées ont fait l’objet de réhabilitation sur la période 2010-2018.

    Le logiciel de la gouvernance en panne…
    La corruption demeure un phénomène endémique. Le pays est classé 152ème sur 180 pays avec un score de 25/100 selon le rapport sur l’indice de perception de corruption 2018, publié le 29 janvier 2019 par Transparency International. Selon cette ONG internationale, 71% de Camerounais sont convaincus que la corruption va se généraliser d’ici à 2050.

    Le chômage est une équation difficile à résoudre. Le taux de sous-emploi global pour les personnes âgées de 15 ans et plus se situe à 77,6 % et le taux d’informalité est de 88,6 %. Le taux de sous-emploi global est passé de 71,1% en 2007 à 79,0% en 2014, soit une augmentation de 7,9 points. D’après l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Cameroun figure en deuxième place des pays ayant le plus fort taux de travailleurs indépendants avec un indice de 76,8%, derrière la Somalie, le pays le plus pauvre au monde.

    Sur la question de la sécurité et des libertés, outre les exactions de la secte islamiste Boko Haram et la crise dite anglophone qui a provoqué d’importantes pertes matérielles et humaines, le climat social est extrêmement fragile. Le pays a enregistré, 870 victimes d’homicides volontaires en 2015, dont 669 hommes et 201 femmes. De plus, 85 % d’enfants âgés de 1 à 14 ans ont subi des agressions psychologiques ou des châtiments corporels. En matière de liberté publique, dans son rapport 2017 sur la liberté de la presse, Freedom House classe le Cameroun comme « non libre ».

    Les inégalités ne font que s’accentuer. Entre 2007 et 2014, la pauvreté a peu reculé, et les inégalités ont augmenté (FMI, 2018). La répartition inégale des fruits de la croissance a engendré une aggravation des inégalités de revenus avec un indice de Gini qui passe de 40,04% en 2011 à 44% en 2014, et un indice d’inégalité de genre se situant à 0,56, classant le Cameroun à la 141è position sur 160 pays. L’on note encore des obstacles à la pleine participation des femmes à l’économie et des disparités fortes entre les zones rurales et urbaines dans l’accès aux services sociaux de base. Selon le «rapport sur le développement humain» publié par le PNUD en décembre 2019, le pays enregistre un indice de développement humain ajusté aux inégalités de 0,392 en régression de -6 points comparativement aux années précédentes.

    Conséquence, le taux de pauvreté global n’a que faiblement reculé, passant de 40,2 % en 2011 à 37,5 % en 2014, tandis que la part de la population pauvre a augmenté de 12 % entre 2007 et 2014, pour atteindre 8,1 millions d’habitants. Le seuil de pauvreté du pays ne s’est pas fondamentalement amélioré dans l’intervalle 2015-2018. Il est de 35,5%, très loin des 23% espérés par le pays en 2020 (projection Phase I du DSCE).

    Lutter contre la pauvreté et les inégalités
    Les estimations à partir du dernier recensement général de la population (2005) permettent de situer la population du Cameroun en 2018 à environ 24 millions d’habitants. Selon les projections de Word Populations Prospects, le Cameroun pourrait avoir une population estimée à 38,870 millions d’habitants à l’horizon 2035, avec les moins de 30 ans qui représenteront plus des deux tiers de la population totale. «Une forte proportion de cette population vit malheureusement en deçà du seuil de pauvreté, présentant même des poches d’aggravation des inégalités et des disparités selon le sexe du chef de ménage, en fonction de la région et le milieu résidentiel». C’est là que réside le grand enjeu et défi de développement du Cameroun pour les prochaines années. Le pays devrait œuvrer pour freiner et réduire le niveau de pauvreté et des inégalités. Pour y arriver, la création d’emplois décents avec un accent sur l’agriculture et le numérique, la lutte contre la corruption et l’augmentation des investissements dans le secteur social nous semblent capitale pour renverser la tendance actuelle.

    Benjamin OMBE
    Journaliste-Consultant en intelligence stratégique
    Auteur : « le Cameroun en prospective: Evaluation critique des Objectifs du développement durable»,

    Harmattan, septembre 2020, 243 P.SC/The Okwelians : https://www.theokwelians.com
    Prochain article : Zlecaf : enjeux et défix pour l’économie camerounaise 

    Prochain article Zlecaf : enjeux et défis pour l’économie camerounaise

  • ODD : Le zéro et l’infini de l’échec

    ODD : Le zéro et l’infini de l’échec

    Prenant acte de ce triste constat, un groupe de chercheurs a mené, au sein du cabinet Knowledge Consulting, un ensemble de recherches articulant une perspective descriptive et une perspective réformatrice.

     

    C’est devenu un lieu commun que d’évoquer aujourd’hui l’échec des politiques des Objectifs du développement durable (ODD) au Cameroun. Et s’il parait en effet difficile d’aller contre ce constat d’ensemble, il faut se demander si certains mécanismes n’appellent pas un certain redéploiement de la critique. En d’autres termes, il faut faire le point et élever le débat. En 242 pages résumées sous le titre «Le Cameroun en prospective, évaluation critique des Objectifs du développement durable», Benjamin Ombe et son équipe vont au plus près des choses pour mieux les objectiver dans leur globalité, pointer les discontinuités et exhiber leurs ressorts respectifs au prisme de l’Agenda 2030.

    Épreuve des faits
    Dans cet ouvrage sorti le 11 septembre 2020 des presses de l’Harmattan Cameroun, les auteurs évaluent la capacité des politiques camerounaises à soutenir l’investissement et la croissance à long terme, et à faire sortir les citoyens de la trappe de la pauvreté. Selon eux, l’épreuve des faits dégonfle sensiblement le discours politique parfois bâti sur des statistiques biaisées, elles-mêmes sévèrement démenties par les données de terrain. Partout, les incertitudes sur la solidité de la reprise et sur les déséquilibres persistent et empêchent une réelle atteinte des ODD à l’échelle nationale. «Les indicateurs de pauvreté au Cameroun ne sont pas rassurants.

    L’indice de développement humain (IDH) du pays était de 0,563 en 2018 (PNUD, 2019). Le Cameroun est classé 150e sur 189 économies. La part de la population pauvre a augmenté de 12% entre 2007 et 2014, pour atteindre 8,1 millions d’habitants, en raison d’une croissance démographique plus rapide que le rythme de réduction de la pauvreté. Le seuil de pauvreté du pays ne s’est pas fondamentalement amélioré à l’intervalle 2015-2018. Il est de 35,5%, très loin des 23% espérés par le pays en 2020», fait constater Benjamin Ombe, dès le chapitre 1er du livre.

    Ajustement
    Entre les lignes, l’on relève que, dans les ambitions démesurées affichées en matière de suivi des ODD au Cameroun, ce qui compte c’est de créer une représentation qui soit le support d’une conviction socialement signifiante: la course vers l’émergence dans un contexte économique et sécuritaire bien difficile. L’engagement des dirigeants du pays n’est probablement que de façade pour suivre le mouvement édicté par l’agenda des institutions internationales. En effet, il est très courant, dans le champ des politiques publiques, de «faire semblant» pour que tout reste pareil. Mais rien n’est perdu d’avance. Pour réajuster, insistent les auteurs, il convient de s’interroger sur le modèle de gouvernance au plus haut niveau.

    Même si elle est partiellement vraie, la réponse selon laquelle c’est justement parce que la gouvernance est un problème, qu’on y porte plus d’attention et qu’on est à la pointe de la recherche de solutions et du suivi des progrès réalisés, est insuffisante. Dans cet environnement soutenu par des bailleurs de fonds, «Le Cameroun en prospective, évaluation critique des Objectifs du développement durable» suggère une réappropriation critique des outils d’analyse, afin que la satisfaction des besoins sociaux soit comprise de façon plus étendue et, surtout, assortie d’objectifs économiques réalistes. Y est soulignée la nécessité de l’engagement de tous les acteurs, et notamment du secteur privé pour la mise en place de modes de production et de consommation «durables».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • 2,2 milliards FCFA

    2,2 milliards FCFA

    C’est la valeur des équipements anti-Covid-19 offerts, le 17 aout dernier à Yaoundé, au gouvernement camerounais par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Agence française de développement (AFD).

    Dans le détail, il s’agit de 10 respirateurs de réanimation, de 1200 thermomètres infrarouges et 900 000 masques chirurgicaux. Sont attendus: 600 extracteurs d’oxygène, 100 moniteurs multi paramètres, 20 autoclaves, 50 défibrillateurs et 100 000 masques, entre autres. Philippe Larrieu, ministre conseiller à l’ambassade de France et Alassane Ba, représentant résident adjoint du PNUD, «Cette action s’inscrit dans le cadre d’un engagement du Cameroun et de la France, à travers le Contrat de développement et de désendettement (C2D), pour répondre à l’urgence sanitaire de lutte contre la Covid-19», indique le Minsanté sur sa page Facebook.

    Le 18 mai, le gouvernement camerounais et l’AFD ont signé une convention de subvention de 10 millions d’euros (6,5 milliards de francs CFA) pour soutenir la lutte contre le coronavirus dans le pays. Cette subvention, sous forme d’appui budgétaire au Minsanté, vise notamment à renforcer le dépistage des cas de Covid-19 par l’acquisition massive d’équipement de protection individuelle et de matériel et équipement biomédical. Ce don est le deuxième du genre remis aux autorités sanitaires dans le cadre de cette convention.

  • Développement local : L’Onu appelle les jeunes à une action mondiale

    Développement local : L’Onu appelle les jeunes à une action mondiale

    Après les avoir impliqués dans les plaidoyers pour la justice et le climat, l’organisation planétaire les sollicite maintenant pour l’implémentation du concept à l’échelle de chaque pays.

    Le 12 août 2020, le monde entier a célébré la 21e Journée internationale de la jeunesse. Sous le thème : « L’engagement des jeunes pour une action mondiale », l’Onu (Organisation des Nations unies) a voulu faire de l’édition de cette année une occasion de plaidoyer pour l’association plus affirmée des jeunes aux différents processus de prise de décisions dans la gestion des affaires publiques et privées au niveau de leurs pays respectifs. C’est la raison pour laquelle, au Cameroun, quelques organismes du système des Nations unies (Pnud, Unicef et Unesco notamment) ont décidé d’accompagner le Conseil national de la jeunesse, dans le cadre son engagement pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable de l’agenda 2063 de l’Union africaine.

    A travers ses différents programmes, les partenaires onusiens ont souligné leur engagement à soutenir la jeunesse locale. Rappelant que l’Afrique est le continent qui compte le plus de jeunes sur la planète, soit 400 millions (15-35 ans), l’Unesco préconise aux gouvernements africains d’accroître leur investissement dans la Jeunesse pour tirer le meilleur de ce dividende démographique. Dans son discours, Mputum Hilaire (directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique centrale), l’Unesco entend investir dans les domaines jugés prioritaires : le développement des compétences, l’emploi, l’entrepreneuriat des jeunes, la gouvernance, la paix, la sécurité, la santé des jeunes, les droits en matière de santé sexuelle, l’agriculture, les changements climatiques et l’environnement.

    Dans son discours de circonstance, le ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique, Mounouna Foutsou, a remercié les partenaires du Minjec pour leur contribution dans l’accompagnement de la Jeunesse. « En effet, cela fait déjà plus de 20 ans que le Cameroun a décidé de s’unir à la communauté des peuples du monde, pour célébrer, les 12 août de chaque année, la Journée Internationale de la Jeunesse consacrée par la résolution du 17 décembre 1999 de l’Assemblée Générale de l’ONU sur les «Politiques et programmes mobilisant les jeunes».

    C’est le 17 Décembre 1999 que le Cameroun a ratifié les accords avec l’Onu pour commémorer la journée Internationale de la Jeunesse le 12 Aout. Une initiative qui s’inscrit dans la logique de valoriser sa jeunesse et de respecter ainsi les Objectifs du Développement Durable.

    Olivier Mbessité, Stagiaire

  • Alassane Ba

    Alassane Ba

    Il est le représentant résident du Programme national des Nations unies pour le développement (PNUD) au Cameroun.

    Particulièrement préoccupé par la situation épidémiologique dans les prisons de son pays d’accueil, le diplomate onusien vient de répondre favorablement à une demande conjointe de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), le Centre des Nations Unies et des droits de l’homme et des libertés de l’Afrique centrale et le Conseil national de la jeunesse du Cameroun (CNJC). Ces institutions ont sollicité du matériel de protection anti-Covid-19 destiné aux prisonniers des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Extrême-Nord, du Littoral et du Centre. Le PNUD a fourni des cartons de savon, des sacs de détergents, des masques et d’autres matériels d’hygiène.

  • Partenariat public-privé au Cameroun : Échec et mat selon le PNUD

    Partenariat public-privé au Cameroun : Échec et mat selon le PNUD

    Aux yeux de la représentation de l’institution onusienne à Yaoundé, depuis 2014, le gouvernement local semble avoir fait le choix pour la réalisation des projets de développement par l’endettement et le budget d’investissement public.

    PPP: le Minepat interpelé

    Que les autorités camerounaises n’affichent pas une réelle détermination à faire éclore les PPP (partenariats public-privé), cela paraît évident, d’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Objet de mille et une remarques depuis des années, cette réalité s’est encore invitée aux débats organisés le 12 mars dernier à Yaoundé, lors de la présentation du rapport de l’étude sur l’évaluation du financement du développement au pays de Paul Biya. Si le discours prononcé à cette occasion par Allegra Maria Del Pilar Baiocchi a été enrobé de beaucoup de diplomatie, il signifiait surtout qu’il est temps de prendre un peu de recul et de lucidité sur les difficultés de mise en œuvre des PPP.

    Preuves
    Pour convaincre les nombreuses autorités en charge des questions économiques présentes, la coordinatrice résidente de l’ONU au Cameroun les invite à considérer quelque chose comme basique, contenu dans le rapport. «Sur les 21 projets annoncés par le Minepat en 2014, seuls 4 sont suivis par le Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa). Il s’agit notamment de la construction du marché Congo à Douala; de l’exploitation du terminal à conteneurs du Port de Kribi; de l’exploitation du terminal polyvalent du Port de Kribi; et de la construction du pipeline pétrolier Limbé -Douala-Yaoundé», y lit-on.

    Au vu de ce constat, le PNUD établit que «le faible niveau de réalisation des PPP internes témoigne de ce que des lacunes existent encore dans les mécanismes de préparation et d’exécution de ces contrats». Et le rapport de souligner: «l’identification d’un certain nombre de projets à financer en mode PPP semble donc beaucoup plus avoir été une question de mode qu’un désir manifeste des pouvoirs publics de céder le financement, l’exploitation et la maintenance de ces projets au secteur privé, afin de véritablement se concentrer dans la définition des politiques et la réglementation».

     

    Jean René Meva’a Amougou

  • 13,22 milliards FCFA

    13,22 milliards FCFA

    En appui aux efforts de développement du Cameroun, c’est la somme que le Pnud [Programme des Nations unies pour le développement] a permis de mobiliser entre 2018 et 2019. «L’analyse des réalisations permet de mettre en évidence d’importantes contributions et des avancées remarquables, notamment la formulation d’outils stratégiques de pilotage du développement. Je voudrais citer entre autres, l’appui à l’élaboration de la nouvelle stratégie nationale de développement post-DSCE, la promotion du développement humain durable avec le lancement, le 16 janvier [2020], du rapport national sur le développement humain sur le thème: «Croissance inclusive, inégalités et exclusions», a expliqué Alassane Ba, le représentent résident du Pnud au Cameroun, le 27 janvier 2020 à Douala, lors de la revue annuelle du Document programme pays du Pnud.

  • Alassane Ba

    Alassane Ba

     

    Au Cameroun, il est le représentant résident du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement). Dans le cadre du renforcement de la résilience aux chocs et aux crises, il a coordonné, avec l’appui du gouvernement, la mise en place de sept plateformes de médiation dans l’Extrême-Nord du Cameroun, permettant de gérer plus de 20 conflits. Alassane Ba a également contribué à la réintégration de 300 ex-associés de Boko Haram. D’autres données chiffrées, brandies par le diplomate, font état de 6700 jeunes sensibilisés et transformés en acteurs de prévention contre l’extrémisme violent. Il évoque aussi les activités de réconciliation et de promotion de la paix dans les communautés affectées ayant ciblé 537 ex-associés de Boko Haram (456 femmes et 81 hommes), lesquelles ont permis d’apaiser les tensions avec les populations hôtes.

  • 240 millions FCFA

    240 millions FCFA

    Cette somme vient d’être mise à la disposition de 18 organisations de la société civile basées au Nord-Ouest et au Sud-Ouest par le Japon et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Le premier offre 59 millions FCFA et le second 180 millions FCFA. L’accord signé le 1er août 2019 à Douala entre les différentes parties permettra de remettre les membres de ces différentes organisations sur la scène de la productivité, à travers des activités génératrices de revenus. L’argent servira aussi à préparer la rentrée scolaire dans de bonnes conditions, souligne Tsutomu Osawa, ambassadeur du Japon au Cameroun. Dans les deux régions, relève le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), plus de 80 % des écoles ont été fermées et plus de 600 000 enfants ne vont pas à l’école.

  • 6 %

    6 %

    Selon les experts du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), c’est la part du PIB que perd l’Afrique chaque année à cause des inégalités entre les femmes et les hommes. Pour l’organisme onusien, c’est l’équivalent de 55 516 milliards de francs CFA. Pour mener ses affaires, évalue le Pnud, une femme a 60% moins de chance qu’un homme de trouver les financements. Ces données chiffrées ont été publiées le 28 mars 2019 à Yaoundé, à la faveur du 5e Forum économique et entrepreneurial des femmes africaines et de la diaspora (Feefad).

  • Leadership panafricain : La Kagame Touch

    Leadership panafricain : La Kagame Touch

    Récemment désigné leader africain de l’année 2018, le chef de l’Etat rwandais (président en exercice de l’Union africaine) boucle une année prolifique.

    Paul Kagamé, président rwandais

    Plus que 9 ratifications, et la Zone de libre-échange continentale (Zlec) sortira des tiroirs et rapports de la Commission de l’Union africaine (UA). Pas de quoi s’inquiéter pour Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de l’organisation continentale. En annonçant le dépôt de l’instrument de ratification de l’Ouganda et la ratification de la Namibie lundi dernier, le technicien de la Zlec fait valoir l’engagement du processus au niveau de plusieurs États africains.

    Indicateurs
    L’exploitation des programmes budgétaires de plusieurs États montre bien que les administrations se préparent à l’entrée en vigueur de la Zlec. C’est le cas au Cameroun dont le programme 1 portant sur la valorisation du potentiel de la coopération bilatérale compte comme activité phare «la participation au sommet de lancement de la zone de libre-échange continentale africaine à Niamey». Il en est de même pour les ministères des Affaires étrangères du Gabon, du Tchad, de Cote d’ivoire, du Niger, du Maroc et de l’Afrique du Sud.

    Aujourd’hui, sur les 22 dépôts d’instruments requis, la Commission de l’UA n’en a reçu que 9 (Kenya, Ouganda, Ghana, Rwanda, Niger, Sierra Leone, Eswatini, Tchad, Guinée). Mais c’est déjà 13 ratifications promulguées (Afrique du Sud, Namibie, Kenya, Ouganda, Ghana, Niger, Tchad, Mali, Cote d’Ivoire, Rwanda, Guinée, Sierra Leone, Eswatini) au total. Plusieurs États membres de l’organisation ont entamé le processus. C’est le cas du Cameroun et du Sénégal, dont les textes seront déposés au parlement en mars 2019 pour approbation de ratification. Le président Macky Sall l’a d’ailleurs affirmé lors du Conseil des ministres du 28 novembre dernier. Ce Conseil a vu l’adoption du projet de loi autorisant la ratification de l’accord de libre-échange continental (Alec). Dans le même sillage, l’Éthiopie, le Gabon, le Maroc et l’Algérie ont entamé le processus pour être de la grand-messe du commerce intra-africain de juillet 2019 à Niamey (Niger).

    Inquiétudes
    Si la dynamique est bien lancée vers la création d’un marché unique et l’intensification du commerce intra-africain, plusieurs inconnues et incertitudes demeurent. Souef Mohamed El-Amine, ministre des Affaires étrangères de l’archipel des Comores, demeure très sceptique quant à la capacité de capitalisation de ce projet intégrateur par son pays. «Si nous voulons importer du continent africain, l’important c’est la fluidité de ces échanges. Là se pose le problème des infrastructures, que nous avons déjà soulevé lors du sommet de janvier à Addis-Abeba. Lors des discussions, on a parlé de grands chantiers, de trains à grande vitesse.

    Mais dans le dictionnaire des petits États, cette notion n’existe pas. Il faut prendre en compte les spécificités de nos pays insulaires pour que cette zone de libre-échange puisse aussi nous profiter. Nous avons des produits à exporter, notamment le girofle, qui représente 45 % du volume de nos exportations, la vanille, et aussi la matière grise pour la parfumerie pour laquelle il y a un vrai marché en Afrique du Sud», indique-t-il.
    La conférence économique africaine a réuni, à Kigali (Rwanda), la société civile africaine, du 3 au 5 décembre dernier. À l’initiative du Programme des Nations unies pour le développement en Afrique (Pnud), de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (Bad), les participants ont eu pour crédo d’exhorter les États africains à investir dans sa jeunesse. Ceci permettrait de rentabiliser la Zlec à travers l’innovation, la compétitivité des entreprises, la création d’emplois et donc le bien-être.

    Zacharie Roger Mbarga

  • RCA : l’ONU pour une nouvelle approche de stabilisation

    RCA : l’ONU pour une nouvelle approche de stabilisation

    Le Nexus humanitaire est la nouvelle stratégie du système onusien et des partenaires installés à Bangui pour sortir définitivement la Centrafrique de l’instabilité.

    La formule consiste à relier l’humanitaire au développement. Elle vise à répondre aux besoins humanitaires d’urgence tout en réduisant les risques et la vulnérabilité des populations au fil du temps. Enjeu : apporter une contribution à une vision de long terme sur les objectifs de développement durable. Toute chose qui rend la paix durable.

    Cette nouvelle approche est en harmonisation avec la vision du Relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA) de l’Etat et l’Initiative africaine de paix et de sécurité (IAPS) de l’Union africaine conduite par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). En effet, les Nations unies, les humanitaires et les acteurs régionaux lieront leurs stratégies. Afin de «ne laisser personne pour compte : accomplir des résultats collectifs pour accroitre l’impact du relèvement et accélérer le progrès vers l’Agenda 2030 en RCA», comme l’indique le thème de l’atelier national de lancement du Nexus.

    Situation
    Pour le Premier ministre centrafricain, Simplice Mathieu Sarandji, cette approche permettra de «s’entendre afin que nous puissions nous battre d’un seul et même cœur pour mener des actions dans l’intérêt de nos populations meurtries». «L’assistance humanitaire, ce n’est pas la solution. C’est une réponse d’urgence. Donc la solution viendra bien sûr du relèvement, de la sécurité et de la réconciliation. Mais le Nexus veut mêler tout cela», explique Najat Rochdi, représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’Onu, coordinatrice résidente du système des Nations unies, coordinatrice humanitaire et représentante du PNUD.

    ZRM

  • Maurice Kamto : La bête noire

    Maurice Kamto : La bête noire

    Depuis sa sortie du gouvernement en novembre 2011, l’universitaire se dit la cible d’abus et d’attaques. La violence verbale se serait accentuée avec son investiture comme candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. 

    13 août 2012. Hilton hôtel de Yaoundé. Après avoir autorisé une conférence de presse, le sous-préfet du 3e arrondissement se rétracte et veut interdire l’évènement. Face à la ténacité des organisateurs, Albert Mekondane Obounou bloque les portes de la salle, coupe la climatisation et l’électricité. La conférence de presse de lancement du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) se déroule dans l’obscurité. Quelques mois auparavant, Maurice Kamto, que ses partisans appellent affectueusement MK ou Prof, avait déjà été interdit de conférence. Il souhaitait expliquer les raisons de son départ du gouvernement. C’est dans ce contexte hostile (manifestations interdites ou réprimées à la matraque et aux canons à eau, militants molestés…) que le MRC et son président essayent de faire, depuis six ans, la politique « autrement ». Objectif : offrir aux Camerounais « l’alternance dans la paix et par les urnes ».

    L’universitaire connait bien les méthodes du régime Biya pour l’avoir servi comme ministre délégué auprès du ministre de la Justice de 2004 à 2011. Il semble s’être préparé à une telle adversité. « La guerre a commencé », lâche-t-il d’ailleurs, en échangeant une accolade avec le philosophe Sindjoun Pokam, lors du lancement agité du MRC. Ce jour-là, une fois sur l’estrade, Kamto, qui dit vouloir être pour le Cameroun ce que de Gaulle a été pour la France, et Mandela pour l’Afrique du Sud, a ces mots : « la nuit précède le jour ».

    Globetrotteur

    « Le jour se lèvera le 7 octobre », lance l’enseignant de droit, sourire en coin, ce 10 août 2018, en prenant congé du reporter, après une trentaine de minutes d’échange, dans l’un de ses quartiers généraux de campagne, dans le 3e arrondissement de Yaoundé. « J’ai un autre rendez-vous », s’excuse-t-il. Depuis la naissance du MRC, cet avocat qui a fait ses classes dans les universités de Yaoundé et de Nice en France, a des journées longues. Il doit gérer son emploi de temps entre ses activités d’enseignant, d’agent, de conseil et d’avocat et ses fonctions de chef de parti.

    Les choses se sont encore accélérées avec son investiture comme candidat du MRC à l’élection présidentielle, lors de la convention de son parti, le 14 avril. Entre réunions en petit comité, rendez-vous médias, meetings politiques… l’ancien ministre a désormais des « journées de 24 heures ». Le 19 août par exemple, il revendiquait « 44 grands meetings effectués depuis le mois d’avril 2018 ». « J’ai un plaisir absolument indescriptible à être dans le Cameroun profond », confesse le candidat. Entre le 5 et le 15 septembre, MK a encore parcouru une vingtaine de localités situées dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est et du Centre.

    Appareil

    Ce déploiement est facilité par l’implantation du MRC à travers le territoire national. « Les visites du Pr Maurice Kamto sur le terrain sont organisées par des unités du parti dont il est le président. À la fin de cette tournée de campagne, quasiment tous les 58 départements du Cameroun auront été parcourus. C’est un exploit qui n’a pas été accompli par plusieurs candidats à cette élection présidentielle», évalue Bibou Nissack. L’acteur de la société civile a rejoint l’équipe de campagne de Maurice Kamto à la fin du mois d’août, avant d’être nommé responsable de la communication et porte-parole du candidat du MRC. À ce jour, le parti revendique une présence dans 330 arrondissements sur les 360 que compte le pays.

    « Kamto pèse 20 élus présents dans 5 communes (Douala 1er, 3e, 4e, 5e et Bafoussam 1er). En nombre d’élus, le RDPC vaut 446,05 fois le MRC», claironne Elimbi Lobé depuis plusieurs semaines sur les plateaux de télévision à l’effet de relativiser ce travail de terrain. Pour cet ancien militant du Social Democratic Front (SDF), le salut de l’opposition à cette présidentielle passe par une candidature unique. Au MRC où on annonce la présentation, ce 17 septembre, de « la coalition constituée » autour de MK, on indique que présenter les choses ainsi, « c’est préparer l’opinion à une victoire de Paul Biya. Ce qui est loin d’être acquis ». « Sinon, comment expliquer autrement cette fébrilité qu’on observe dans le camp d’en face ?», s’interroge-t-on.
    Le signe de fébrilité le plus frappant du RDPC, parti au pouvoir, est l’autodafé des T-shirts et pancartes aux couleurs du MRC. Les faits sont imputés à Cavaye Yeguie Dibril, président de l’Assemblée nationale.

    Ils ont été commis le 14 juillet dernier à Maroua, capitale régionale de l’Extrême-nord. La compétition dans cette partie du pays s’annonce plus rude que par le passé. Et parce que la région compte plus d’un million d’inscrits sur les listes électorales, Paul Biya, le président-candidat, devrait d’ailleurs y lancer sa campagne. « Sa crédibilité [de Maurice Kamto] s’est affirmée lors de la deuxième convention du MRC… Le MRC avait fait salle comble, et les diplomates invités se sont dits impressionnés. C’est ce qui a réellement mis la puce à l’oreille des autorités et les a rendues fébriles », analyse Christian Penda Ekoka dans les colonnes de Jeune Afrique édition du 9 au 15 septembre. Ce conseiller technique du chef de l’État est depuis en dissidence.

    Kamto bashing

    À en croire l’entourage de MK, l’autre visage de ce déficit de sérénité, « ce sont les boules puantes» lancées contre le « tireur de penalty». Après l’affaire du marché de l’élaboration du Code pénal camerounais qui a fait long feu, l’originaire de Baham, dans la région de l’Ouest du pays, est aujourd’hui présenté comme un ethno-fasciste notamment par le politologue Mathias Owona Nguini et des acteurs du G20, un groupe de partis politiques qui soutiennent la candidature de Paul Biya. À chaque fois que les responsables du MRC essayent de dénoncer ces « attaques », on leur rétorque que leurs sympathisants font pareil.

    Loin de nier les faits, Kamto plaide l’excuse de la provocation : « Qui est-ce qui a d’abord commencé par parler de tribalisme pour qu’il y ait une réaction ? », rétorque l’universitaire. « Mais, on n’a jamais produit un seul fait de tribalisme me concernant », se défend-il avant d’accuser : « Nous savons qu’il y a des gens qui sont payés par l’État du Cameroun, et dont le travail est de créer la confusion sur la scène politique. De façon à ce que le débat soit flou, illisible et surtout qu’on ne parle pas du bilan du candidat sortant ».

    Mais cette propension à critiquer le prof a fini par révolter certains. « Dans un pays où la compétence est devenue un problème, le mérite un crime, c’était choquant de rester impassible devant un lynchage orchestré sur la base de la calomnie, du mensonge, et visant à salir quelqu’un qui a une réputation de probité », indique Bibou Nissack pour justifier son ralliement au candidat du MRC. « Ils seraient nombreux dans ce cas notamment dans l’aire géographique de Maurice Kamto », observe un analyste politique. Le Kamto Bashing, bonne ou mauvaise stratégie ? Réponse le 7 octobre.

    Aboudi Ottou, Intégration N° 338

    Bio-Express

    Nom : Maurice Kamto
    Age : 64 ans
    Expérience professionnelle : entre autres, agent, conseil et avocat devant la Cour internationale de justice (depuis 1994), ministre délégué auprès du vice-premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (déc. 2004 – nov. 2011), doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques, université de Yaoundé II (1999-2004)
    Distinctions honorifiques: entre autres, Commandeur de l’Ordre de la Valeur (Cameroun) ; Commandeur de l’Ordre de la Valeur (Niger) ; chevalier des Palmes académiques (CAMES).
    Niveau académique : agrégé des facultés françaises de droit
    Publications : auteurs d’une dizaine d’ouvrages dont l’urgence de la pensée, Presses universitaires d’Afrique, 1993, Gouvernance mondiale et droit international, Bruxelles, Bruylant, 2015 ; Droit international de la gouvernance, Paris, A. Pedone, 2013
    Situation matrimoniale : marié et père de plusieurs enfants
    Trait particulier : parle couramment français et anglais

     

    Réformes institutionnelles

    Faire renaitre la République

    Maurice Kamto propose un nouveau contrat entre le peuple et les institutions. Il veut moderniser l’appareil de l’État, notamment la réforme de la justice, une nouvelle forme de l’État ou un code électoral consensuel.

    Maurice Kamto, causerie éducative…

    Le programme de réformes des institutions proposé par le candidat du MRC est l’un des plus ambitieux et des plus détaillés proposés aux électeurs. Après avoir examiné la situation actuelle des institutions et constaté que « le Parlement a très souvent agi comme une barrière aux propositions de loi et est une chambre d’enregistrement des projets de loi émanant essentiellement du gouvernement », Maurice Kamto entend procéder, une fois au pouvoir, « à une réforme constitutionnelle en vue de rééquilibrer les pouvoirs au sein de l’État, d’abord entre l’Exécutif, le Parlement et la Justice, ensuite, au sein de l’Exécutif entre la présidence de la République et le gouvernement, et enfin entre l’État et les régions ou les États fédérés, selon le choix que feront les Camerounais.

    Sur le plan judiciaire, l’avocat international promet que l’indépendance de la magistrature sera une des clés de voûte de cette réforme pour garantir le bon fonctionnement des institutions. Dans le domaine de la sécurité, les forces de défense, tout comme les polices judiciaire et scientifique doivent faire face à de nouvelles formes de menaces, ce qui exige une redéfinition de leurs missions et une affectation conséquente des moyens financiers, matériels et humains en vue de l’accomplissement de ces missions. Pour ce qui est de la décentralisation, il va procéder à la mise en œuvre effective de celle-ci, à travers la régionalisation. Ainsi, les communes seront confrontées à de nouvelles compétences ou missions qui rendront nécessaire une révision des règles de péréquation fiscale en vue de l’affectation des ressources financières de l’État au profit de ces entités.

    Constitution

    La loi fondamentale sera modifiée pour y introduire un certain nombre de dispositions. Celles-ci seront : la limitation de mandats présidentiels à un an renouvelable une fois, une élection à deux tours, un rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire ; « faire du Premier ministre le véritable chef du gouvernement» ; ou encore la création d’une langue nationale camerounaise. Cette réforme institutionnelle va également comporter « La prise en compte de la révision constitutionnelle instaurant le vote à 18 ans ; l’instauration du vote obligatoire au Cameroun».

    Pas de sécession

    Sur la crise anglophone, le Pr.Maurice Kamto propose la tenue d’un « dialogue ouvert et sincère pour régler en profondeur» la question. Pour se faire, nous mettrons en place un cadre de dialogue ouvert et sincère dans lequel devront s’exprimer tous les griefs et revendications de nos compatriotes anglophones et les impératifs de la construction d’une Nation unie, sachant que la sécession n’est pas une option ». Il embraye, « nos compatriotes anglophones devront y être représentés, notamment par leurs leaders légitimes, c’est-à-dire ceux en qui se reconnaissent les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest ». Mais avant, le candidat propose une attitude de bonne foi qui va impliquer la mise en liberté sans condition des personnes incarcérées dans le cadre de cette crise anglophone, l’arrêt des poursuites, le retour des exilés et des réfugiés, la reconstruction des installations et édifices détruits lors de ce conflit fratricide. « En retour, nous exigerons un cessez-le-feu indispensable à la tenue sereine du dialogue national inclusif et sincère » averti Maurice Kamto.

    Ifeli Amara, (stagiaire)

    Politique sociale

    Intimes connections avec les jeunes, les femmes et les personnes du 3e âge

    L’universitaire porte un projet de société qui fait la part belle au social.

    I-Education
    Dans cette rubrique, Maurice Kamto préconise la réformation du système éducatif dès le cycle de l’éducation de base pour former une jeunesse éduquée et professionnelle. Il entend pour cela :
    — exposer les jeunes élèves au raisonnement scientifique assermenté tôt : Au cycle secondaire, les élèves participeront à un projet technologique de leur niveau.
    – pour le niveau supérieur, le candidat au siège présidentiel entend créer des universités qui répondent à l’impérieux besoin d’élever le niveau d’éducation et de formation dans l’ensemble du pays.

    II— Santé
    Selon Maurice Kamto, repenser le système sanitaire se fera au travers de trois objectifs : rendre les soins de santé de base accessibles et gratuits à tous, éradiquer les grandes endémies, faire du Cameroun un pôle d’excellence en soins de santé au moins dans certaines disciplines.
    Les infrastructures sanitaires et leur gestion feront l’objet d’une redéfinition. Douala et Yaoundé seront dotées d’hôpitaux de référence de niveau international. En vue d’accomplir ces objectifs, la promotion de l’hygiène et de la salubrité sera parmi les premières actions de santé publique.

    III— Droits des femmes
    Le « women empowerment » sera placé au cœur des activités du MRC pour la promotion des droits des femmes. Elles sont d’ailleurs vues comme des agents précieux de transformation et de la nouvelle gouvernance. Le MRC entend dès lors :
    – faire des femmes un des principaux leviers du changement, en les impliquant plus amplement dans la gestion de l’État et en confortant le rôle de socle humain de stabilisation de notre société ;
    – mener une politique vigoureuse de scolarisation des jeunes camerounaises de toutes les régions du pays ;
    – mettre en place une politique de promotion des activités de la femme;
    – impulser le développement des micro-projets pour permettre l’accélération d’une répartition plus équitable, spécialement en milieu pauvre.

    IV— Jeunesse, emploi et personnes âgées
    La jeunesse est considérée comme le fer de lance d’une nation. Conscient de ce fait, le candidat du MRC mise sur :

    – une mobilisation des efforts de la Nation pour redonner à cette jeunesse camerounaise, l’espoir d’un futur meilleur ;
    – une lutte acharnée et déterminée contre le chômage ;
    – la création d’un million d’emplois
    – une action sur les secteurs et les entreprises qui offrent les meilleures potentialités d’emplois, à savoir les TPE, les PE, le tourisme, l’agriculture ;
    – valorisation de certaines expériences en cours qui ont montré leur capacité à générer des emplois stables et rémunérateurs ;
    – structuration du secteur informel pour le rendre progressivement formel;
    – une meilleure protection de la propriété privée ;
    – l’incitation à la connaissance du patrimoine culturel matériel et immatériel du pays à la faveur d’un inventaire exhaustif ;
    – la création d’une Académie ou École Nationale de Musique (ANM) au niveau national, une Académie nationale camerounaise des sciences, des arts et de la culture (ANCSAC), une Bibliothèque des mondes noirs (BMN), et un musée national de niveau international ;
    – au niveau régional, la création des maisons régionales de la culture et d’un musée régional ;
    – la mise sur pied d’une véritable politique de développement des industries de la culture, du cinéma de niveau international, ainsi que la création des prix littéraires et artistiques de haut niveau ;
    – la promotion du sport comme un facteur important pour la formation de la jeunesse;
    – la construction des infrastructures sportives au niveau national, régional et communal ;
    – pour le niveau national, il sera question de construire des infrastructures de niveau mondial, en nombre limité mais couvrant les principaux domaines sportifs dans lesquels le Cameroun affiche des performances de niveau mondial;
    – la dotation de chaque chef-lieu de région d’un complexe sportif multidisciplinaire de haut niveau;
    – la dotation progressive de chaque commune du Cameroun d’une plateforme sportive minimale comprenant un gymnase couvert et un terrain aménagé pour les sports en plein air.
    Pour les personnes âgées, Maurice Kamto entend œuvrer à la recherche des solutions favorisant le maintien des personnes âgées dans leur milieu de vie, au sein de leur famille, sauf si elles n’en ont plus.

    Jean René Meva’a Amougou

    Politique économique

    Le cœur de la bataille pour la renaissance

    Maurice Kamto place les questions économiques au centre de son programme politique.

    Le programme de gouvernement du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun compte cinq chantiers : «institutionnel et politique», «jeunesse et éducation», «social et de solidarité», «relations extérieures», «économie et production». Mais Maurice Kamto estime que le dernier chantier est «le cœur de la bataille pour la modernisation du Cameroun». L’évaluation que l’agrégé des facultés françaises de droit fait de la situation économique actuelle explique pourquoi : «Notre modèle économique ne crée plus les emplois et les richesses suffisantes pour son développement, car il n’est pas assez productif. Ainsi, le pays vit à crédit et surcharge les générations futures du fardeau d’une dette qui ne cesse de grossir».

    Pour sortir de cette trappe, l’avocat international veut faire du Cameroun le «Lion économique d’Afrique». Concrètement, il s’agira d’accroître la production et la productivité dans tous les secteurs (notamment l’agriculture, l’élevage, l’industrie) ; de porter la croissance à 6,5 deux ans après le début du mandat et atteindre une croissance à deux chiffres à la fin du septennat ; d’entrer dans le top 50 des pays qui facilitent le plus la pratique des affaires dans le monde (classement Doing Business de la Banque mondiale) ; d’être parmi les 10 premiers pays africains qui attirent le plus d’investissements directs étrangers (IDE) et de créer un million d’emplois sur la durée du mandat.

    Financement

    Pour atteindre ces objectifs, l’universitaire se propose d’articuler son action autour de quatre principaux domaines d’action: l’aménagement du territoire avec une allocation rationnelle des espaces et la création d’une ville du futur; le développement et la modernisation des infrastructures, «domaine dans lequel notre pays accuse un retard handicapant»; la modernisation et le développement de l’agriculture et de l’élevage; la construction et le développement de l’industrie (13 filières industrielles ont été identifiées).

    Le tout reposera sur une offre énergétique abondante et sera accompagné d’une grande réforme fiscale (réduction de l’impôt sur les sociétés de 33 à 25%, simplification de l’impôt pour les petites entreprises…) et budgétaire ainsi qu’une industrie financière de niveau international (création d’un fonds d’investissement, érection de Douala en place financière du Cameroun).
    «Un accent particulier sera mis sur l’aménagement du territoire. C’est le point de départ. C’est la boussole pour conduire les réformes structurelles dont le pays a besoin en sachant, grâce justement à la vision d’ensemble du territoire, à quel endroit chaque infrastructure sera établie», explique Maurice Kamto. En ce qui concerne les infrastructures, il est notamment question de construire, en un mandat, 2800 km de routes et 700 km d’autoroutes. Très loin des 1430 km de routes que le président sortant revendique avoir bitumé au cours du septennat finissant. Pour booster la production agricole, le candidat du MRC se propose de subventionner l’agriculture, de mettre en place le semencier national et de rendre disponible les intrants agricoles.

    Stratégie

    Pour réaliser le chantier «économie et production», l’Etat devra investir 1200 milliards de francs CFA en 7 ans. Les autres financements viendront des partenaires au développement (Banque mondiale, PNUD, AFD, Banque islamique de développement, Eximbank China, FED, DEG, autres organismes internationaux, …) et des partenaires privés (Banques commerciales et/ou d’affaires, investisseurs privés nationaux et internationaux…).

    Il manque néanmoins au programme de Maurice Kamto un chronogramme d’activité qui aurait permis de mieux apprécier sa dynamique de mise en œuvre. Cette limite est d’ailleurs commune à tous les candidats. Autre chose, alors que le candidat du MRC prétend que le chantier «économie et la production» est le cœur de la bataille pour la modernisation du Cameroun, il ne lui alloue que 21,38% des ressources, loin derrière le social (70,47%). «Savez-vous que dans notre pays, il y a encore des gens qui boivent dans les mêmes mares d’eau que des bêtes ? Il y a un gap important à rattraper au niveau social», se justifie-t-il.

    Aboudi Ottou

    Politique étrangère et intégration régionale

    La géopolitique de l’affirmation

    Le candidat du MRC veut positionner le Cameroun à l’international par l’affirmation de l’identité et l’exercice du leadership en Afrique.

    « Nous ambitionnons de redonner au Cameroun sa place dans le concert des nations et le positionner pour une diplomatie économique ». Telle est l’ambition du candidat Maurice Kamto dans le contrat politique qu’il soumet aux électeurs. Sa proposition de politique étrangère est construite autour de 3 piliers : la consolidation des acquis en termes de relations diplomatiques diversifiées, l’établissement de nouveaux partenariats et l’autosuffisance internationale à travers « l’autoprotection ».

    Coopération

    Avec Kamto à Etoudi, le Cameroun et ses partenaires vont s’inscrire dans une logique de coopération thématique. Il s’agit pour lui de procéder à une spécialisation des relations entre le Cameroun et ses partenaires. Cette approche fonctionnelle sera la promotion d’une « coopération économique, technologique et culturelle au service de l’intérêt national ». « Je voudrais être le maitre de mon calendrier international. C’est au partenaire du Cameroun de s’intégrer à notre politique et non au Cameroun de s’adapter au profil de ses partenaires», explique l’agrégé des facultés françaises de droit au cours d’une émission sur la chaîne Équinoxe. Le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) compte à cet effet sur le pouvoir de trait d’union de la diaspora pour à la fois diversifier, accroitre et spécialiser la coopération thématique. L’avocat international envisage mettre tout ceci sous le prisme d’une diplomatie d’influence.

    Diplomatie

    Maurice Kamto veut « rompre avec une diplomatie attentiste de la représentation du monarque ». Il veut pour ce fait actionner 2 facteurs : la promotion permanente de l’image du pays à travers le bilinguisme, la culture (industrie culturelle), le sport et la diaspora d’une part puis la présence effective et la densification de la position du Cameroun sur les sujets régionaux, continentaux et internationaux. Maurice Kamto se propose de « mettre en place une diplomatie culturelle de présence, d’affirmation et de rayonnement » qui va faire du Cameroun une destination internationale pour le tourisme, les rencontres internationales… Il veut faire de la diplomatie « un marqueur de la conquête à travers la conquête et la recherche technologique, industrielle et commerciale ». Cette diplomatie devra s’exercer par la présence régulière.

    Intégration régionale

    D’emblée, il faut reconnaitre en Maurice Kamto des accents de Barthélemy Boganda, le Centrafricain et de Jean Monnet de la Ceca (Commission économique du Charbon et de l’Acier). Pour le candidat du MRC, l’intégration régionale est le seul moyen pour l’Afrique de construire son développement et sa géopolitique (régionale et internationale). À l’en croire, il faut du leadership et de la vision en Afrique centrale à l’initiative de Yaoundé. Sa solution est de réussir l’interconnexion régionale pour intensifier la mobilité des facteurs. Pour ce faire, il propose la constitution des États-Unis d’Afrique centrale (EUAC) comme Boganda en 1958. Ce premier palier est une rampe de lancement pour s’insérer dans la communauté économique africaine du traité d’Abuja. Ceci au travers d’une connexion au réseau de train à grande vitesse pour interconnecter les déférentes régions d’Afrique.

    Questionnements
    La diplomatie sous Kamto demeure sous l’apanage du président de la République, chef de la diplomatie. Son projet d’intégration se heurte structurellement au plan d’action de Lagos, au traité d’Abuja et à l’agenda 2063 qui consacrent le phasage de l’intégration économique et les 8 communautés économiques régionales. De plus, le processus de rationalisation en Afrique centrale et de réforme de l’Union africaine vont consacrer un nouveau maillage institutionnel de construction des projets intégrateurs. Et bien sûr, Pacta sunt servanda !

    Les problématiques pesantes telles que la réforme du conseil de sécurité de l’Onu et de l’OMC, la relation avec la Chine ou encore la sécurité collective (panafricaine) n’apparaissent pas dans le programme du candidat.

    Zacharie Roger Mbarga

  • 1 700

    1 700

    A la date du 02 août 2018, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’ambassade du Japon au Cameroun ont évalué à ce nombre, les enfants sensibilisés contre la radicalisation. Tous issus des écoles coraniques éparpillées dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun, ces derniers ont été ciblés pour servir d’agents vecteurs de la cohésion sociale et des modèles de tolérance en zone sahélienne. Pendant 09 mois, les coordonnateurs de ladite opération ont pu armer leurs «élèves» contre certaines pratiques abjectes de certains maîtres ayant fait de leurs écoles des centres de mendicité, de maltraitance, d’exploitation des enfants ou de recrutement par des groupes violents de tout genre. Pour cela, ils ont axé leur initiative sur l’idée selon laquelle la lutte contre la radicalisation passe aussi par le fait d’aider ces jeunes à trouver un emploi, une place dans la société, à se réintégrer et refaire leur vie.

  • Premiers coups de marteau de la Cour pénale spéciale

    Premiers coups de marteau de la Cour pénale spéciale

    La Cour pénale spéciale (CPS) sur la République Centrafricaine a tenu sa première session criminelle le 19 juillet dernier à Bangui.

    A l’occasion, l’institution judiciaire chargée d’enquêter sur les violations graves des droits humains commises en Centrafrique s’est penchée sur le dossier de Rose Kpiamalé. Elle est accusée d’être à l’origine de la mort d’une personne au quartier Ouango dans le 7ème arrondissement de Bangui en septembre 2016. Mais la session n’est pas allée au fond de l’affaire. Le conseil de Rose Kpiamalé dit n’avoir pas tous les documents nécessaires pour assurer sa défense. «On ne peut pas plaider pour une personne sans avoir le fond du dossier. J’ai sollicité de la cour le renvoi de cette affaire pour permettre de prendre en communication le fond du dossier et préparer la défense de ma cliente afin que la justice qui doit être rendue puisse être équitable», justifie Me Anatole Max Maïtovo. Une demande acceptée par le président de la cour Thierry Joachim Pessire, qui a renvoyé la cause au mois de septembre prochain.

    Sensibilisation
    Avant son premier procès, la CPS a lancé ce 17 juillet une campagne de sensibilisation sur ses missions. Avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), les principales cibles de cette campagne, menée par huit organisations de la société civile, sont les leaders communautaires et religieux. «Nous sommes dans une étape cruciale au travail de la Cour qui est entrée dans une phase opérationnelle et va prochainement démarrer son travail d’enquête. Dans ce cadre, le premier travail du sensibilisateur est de permettre aux populations de bien comprendre le mandat et le fonctionnement de la CPS», indique Théophile Momokoana, le porte-parole de la Cour. Alain Ouaby Bekaï, le Procureur spécial adjoint, appelle les victimes, les témoins et autres acteurs à s’impliquer dans les procédures judiciaires engagées dans le pays. Cette campagne sera menée à Bangui et en provinces jusqu’en septembre prochain.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Centrafrique : un système informatique pour le redéploiement de l’Etat

    Centrafrique : un système informatique pour le redéploiement de l’Etat

    Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) viennent de soutenir le développement d’un système informatique intégré, dénommé Lisango 2.0.

    Le président centrafricain

     

    Cet outil facilitera le suivi du redéploiement et de la présence des fonctionnaires et agents de l’Etat dans leurs lieux d’affectation. C’est en appui à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de restauration de l’autorité de l’Etat (RESA) élaborée et adoptée par le gouvernement centrafricain depuis 2017.

    Pour la Minusca, «le développement de ce système fait partie des efforts communs pour la restauration de l’autorité de l’état sur le territoire national à travers entre autres, la relance des services publics à la base par le biais du redéploiement et de la sédentarisation des fonctionnaires dans les régions, préfectures et sous-préfectures du pays, un enjeu majeur pour le rétablissement du contrat social avec la population».

    Fonctionnalité
    Une fois suffisamment renseigné en données fiables, Lisango 2.0 permettra de générer des tableaux de bord sur la présence des fonctionnaires et agents de l’Etat par préfecture, sous-préfecture et par département ministériel; d’élaborer de manière interactive les cartes d’illustration et de fournir aux départements ministériels les données nécessaires pour l’élaboration de leurs plans de déploiement mais aussi la prise d’autres décisions stratégiques relatives à la restauration et extension de l’autorité de l’état.

    A l’initiative du Comité interministériel chargé de la coordination et de suivi de la RESA, des ateliers d’appropriation et de formation sur l’utilisation de Lisango 2.0 sont organisés au bénéfice des points focaux (chargés des ressources humaines et responsables de l’informatique) de tous les départements ministériels. Animées par le Pnud et la Minusca, lesdites formations seront orientées vers les préfets et sous-préfets en appui au Ministère de l’administration du territoire et du développement local. L’objectif poursuivi est d’offrir des capacités de collecte d’informations et de maitrise des fiches techniques sur le terrain.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Cemac : le casse-tête du remboursement des crédits TVA

     

    À l’initiative de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Libreville (Gabon) vient d’abriter un atelier régional sur la problématique du remboursement des crédits TVA. En zone Cemac, force est de constater que les États ne sont pas très expéditifs dans le remboursement des crédits TVA. Ceux-ci cumulent le plus souvent sur des années des fonds dus aux entreprises du secteur privé, entrainant chez ces derniers des arriérés importants. Pourtant, la Cemac dispose déjà d’un cadre référentiel devant juguler ce goulot d’étranglement. C’est un partenariat avec le programme des Nations unies pour le développement (Pnud) qui a permis de monter cet instrument. «La Commission de la Cemac a pris deux mesures importantes pour traiter cette question en 2016, introduisant dans le nouveau dispositif de surveillance multilatérale, en premier lieu l’impossibilité d’accumuler des arriérés intérieurs par les Etats, mais également la diminution du stock des arriérés qui existent. Cela est valable pour les arriérés de remboursement des TVA», indique Stephen Jackson, représentant résident du Pnud au Gabon. Pour Michel Niama, le commissaire au marché commun de la Cemac, «La TVA repose sur le principe que chaque entreprise a le droit de déduire de la TVA collectée en aval sur ses ventes, la TVA supportée en amont sur ses achats de biens et services. Lorsque la TVA collectée en amont est supérieure à la TVA collectée en aval, il se constituera un crédit vis-à-vis du Trésor qui devrait faire l’objet d’un remboursement. C’est ce que les entreprises peinent aujourd’hui à récupérer». Les difficultés et l’absence de fluidité constatées dans la procédure de remboursement de crédits TVA depuis des années en zone Cemac ne rassurent pas les potentiels investisseurs, déplore Yannick Mokanda, directeur général adjoint des Impôts du Gabon. Il s’agit là d’un impératif si la région veut amener les «investisseurs à considérer nos États comme des destinations privilégiées», a-t-il souligné. «Il est primordial de recréer un climat de confiance dans les affaires et de ne plus limiter la capacité des entreprises de la sous-région à investir si l’on veut remettre les économies nationales sur un sentier de croissance durable et équilibrée», indique l’organisme communautaire.

     

    ZRM

  • S.E. Kunio Okamura

    S.E. Kunio Okamura

    Il était à Kousséri, dans l’Extrême-nord du Cameroun, le 05 mars 2018.

     

    Raison : son pays, à travers la multinationale Panasonic, a appuyé financièrement le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le cadre d’un don de lampes solaires aux populations locale. Le 06 mars 2018 à Yaoundé, il est allé s’assurer de la mise en œuvre du projet de production de riz piloté à partir du ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Le 08 mars 2018, il a participé au défilé des dames de la chancellerie nipponne au Boulevard du 20 mai 1972 dans la capitale camerounaise. A l’observation, il se trouve qu’une semaine de travail de l’ambassadeur du Japon au Cameroun montre bien l’intense activité du diplomate. Ce qui frappe c’est l’interruption et le changement de tâche sans que celle-ci ne résulte nécessairement d’une contrainte extérieure.

  • RCA : le tribunal pénal spécial se précise

    RCA : le tribunal pénal spécial se précise

    De Paul Biya à Maurice Kamto en passant par Akere Muna ou Cabral Libii, qui se sont livrés au rituel du message de vœux à leurs compatriotes, les chocs économique, sécuritaire et sociopolitique ont dominé le discours.

    Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) Parfait Onanga-Anyanga, en mission auprès du Conseil de Paix et de sécurité de l’ONU, a livré un rapport informatif.

     

    Celui-ci présentait le travail entrepris par le gouvernement centrafricain pour rétablir la présence de l’Etat et renforcer les institutions démocratiques nouvellement mises en place. Les actions des autorités centrafricaines ont également contribué au raffermissement de l’appareil judiciaire national. Les occurrences portent dans premier mouvement sur la mise en place des Cours d’appel de Bangui et Bouar et concernent en second abord la consolidation de l’organigramme de la Cour Pénale Spéciale (CPS) en RCA. Une « dynamique positive » pour le diplomate onusien. La CPS est un tribunal « hybride » dont la compétence s’étend aux violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003. Créée officiellement en juin 2015, la CPS est entièrement intégrée à l’appareil judiciaire centrafricain et se compose de juges et personnels nationaux et étrangers. Présentement, Tousssaint Muntazini Mukimapa, un ancien magistrat militaire de la République Démocratique du Congo (RDC) a été nommé procureur spécial en février 2017. La CPS est actuellement fortement soutenue par la MINUSCA et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Sa priorité reste les infrastructures et la capacité d’ouvrir des enquêtes. Et cette activité demeure laborieuse car les besoins en financement sont énormes. En effet, seuls cinq millions de dollars sur les sept demandés pour les 14 premiers mois de la Cour ont été obtenus de la part des bailleurs de fonds dont les États-Unis, la France et les Pays-Bas ainsi que de la MINUSCA, et il semble y avoir peu de promesses de financement de la CPS au-delà de cette période initiale. Financée exclusivement par des contributions volontaires, il est difficile d’imaginer comment la CPS pourra échapper à des crises financières comme celles qui ont déstabilisé et nui au travail du Tribunal spécial pour la Sierra Leone et qui continuent encore aujourd’hui d’affecter le travail des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Avec la mise en place de la CPS, c’est la première fois qu’un tribunal hybride travaillera dans un pays où des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) ont été ouvertes, ce qui pourrait constituer une importante innovation surtout s’il y a une réelle coordination entre la CPI et la CPS.

    ZRM