Penci Sport plugin only working with the Soledad theme.

Archives des Minrex - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Minrex

  • Coopération Cameroun-Allemagne : «Sur le bon chemin»

    Coopération Cameroun-Allemagne : «Sur le bon chemin»

    C’est ce que l’on retient des échanges entre Lejeune Mbella Mbella, ministre des relations extérieures (Minrex) et SE Dr. Corinna Fricke, ambassadrice allemande en terre camerounaise. 

     

    La République fédérale d’Allemagne souhaite intensifier ses liens avec la République du Cameroun. Le vœu a une fois de plus été émis hier 29 janvier 2024 à Yaoundé par SE Dr. Corinna Fricke. L’ambassadrice allemande a été reçue en audience par Lejeune Mbella Mbella, ministre camerounais des Relations extérieures. Les échanges entre le Minrex et le diplomate ont porté sur les différents axes de la coopération bilatérale qui date du XIVe siècle entre les deux pays.

    Il fallait donc entamer cette nouvelle année sur la même longueur d’ondes. « Étant en début d’année, nous avons fait le tour d’horizon de la coopération bilatérale entre les deux pays et on a constaté que nous sommes sur le bon chemin, en vue de réaliser les bons projets, en vue de réaliser les bons projets entamés. On va continuer sur cette lancée» , a fait savoir l’ôte du de Lejeune Mbella Mbella au sortir de l’audience.

    Rapatriement des biens culturels

    Dans le même sens, le passé historique, base des liens de coopération entre ces deux nations à fait l’objet des débats. Le diplomate et le membre du gouvernement ont évoqué le processus d’inventaire des biens culturels des peuples du Cameroun importés de manière illégale sur le sol de ce pays européen.

    Une situation qui a conduit à la création du comité interministériel chargé du rapatriement des biens culturels camerounais illégalement exportés à l’étranger. Comité dont l’installation a eu lieu le 21 février 2023.

     

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Contre la pauvreté et l’insécurité : l’Onu et le Cameroun en cabine commune

    Contre la pauvreté et l’insécurité : l’Onu et le Cameroun en cabine commune

    Les deux parties déterminées à piloter divers programmes dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

    Photo de famille après l’ouverture de la session

    «Troisième session du Dialogue politique structuré entre le Cameroun et le Système des Nations unies». À lire ces écrits affichés à l’entrée du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex) ce 8 juin 2023, l’on devine bien que leur trait distinctif est de chercher l’appréhension et la résolution de certains problèmes, qui ne sont pas toujours inédits, mais qui se sont pour le moins transformés. «C’est le cas dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», reconnaît Lejeune Mbella Mbella dans son discours d’ouverture. Selon le Minrex, «l’Onu et le Gouvernement du Cameroun se concertent une fois encore, en mettant l’accent sur les complémentarités entre les programmes du système des Nations unies et les plans de reconstruction et de développement du gouvernement pour les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Le cadre de coopération nous permettra de bénéficier de l’expertise de l’Onu pour dynamiser les projets de développement dans ces régions».

    Pour Matthias Naab (Coordonnateur Résident du Système des Nations unies au Cameroun), «la tenue de cette rencontre témoigne de la qualité et du niveau de nos relations avec le gouvernement». D’où le besoin de donner une impulsion politique et stratégique dans tous les secteurs de coopération. L’objectif étant de renforcer aussi bien la cohérence et l’efficacité des initiatives menées, que la cohésion parmi les acteurs impliqués.

    Dans l’immédiat…
    À l’issue de cette réunion de haut niveau, dans leur déclaration commune, le Gouvernement du Cameroun et le système des Nations unies ont décidé de convoquer une réunion restreinte, pour examen de la mise en œuvre des fonds de contrepartie du gouvernement dans la mise en œuvre des programmes appuyés par les Nations unies dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les deux parties envisagent également d’œuvrer ensemble pour la consolidation de l’initiative «Unis dans l’action» proclamée en 2016. Elles s’engagent enfin pour une communication commune afin de parvenir à une meilleure concentration des interventions de développement des Nations unies, en privilégiant la mise en œuvre des programmes conjoints dans les secteurs stratégiques.

    Ongoung Zong Bella

  • E-visa : le bon à savoir

    E-visa : le bon à savoir

    Le point sur les modalités pratiques et l’échelle de délivrance de ce document de voyage vers le Cameroun.

    Instant de présentation du e-visa à Yaoundé

    Après plusieurs atermoiements, le visa électronique est une réalité au Cameroun depuis le 30 avril dernier. «Pour l’instant, signale-t-on au ministère des Relations extérieures (Minrex), seules les arrivées au Cameroun par voie aérienne sont concernées; c’est-à-dire qu’il n’est encore proposé qu’aux voyageurs entrant au Cameroun via un aéroport. Tout le dispositif sera progressivement mis en place dans les points de contrôle et d’entrée terrestres et maritimes sous peu». Selon la même administration, plus de 80 tonnes d’équipements destinés à la production, l’authentification et la vérification des différents documents sont déjà disponibles, conformément aux termes du contrat de partenariat entre la République du Cameroun et la Société Impact Palmarès R&D SAS (relatif au financement, à la conception et à la réalisation de la sécurisation et l’uniformisation des prestations consulaires du Cameroun) signé le 1er avril 2022 à Yaoundé.

    Concrètement…
    Au cours d’un point de presse donné le 25 avril dernier à Yaoundé, Lejeune Mbella Mbella, ministre des Relations extérieures (Minrex), a passé un message à la diaspora, aux Camerounais d’origine, aux étudiants étrangers, aux hommes d’affaires, aux touristes et aux visiteurs privés.»Le travail de facilitation et d’harmonisation des procédures diligenté par le président de la République, Paul Biya, est terminé. Ainsi donc, www.evisacam.cm devient l’adresse à laquelle devront souscrire tous les demandeurs de visa pour l’accès au Cameroun», a-t-il dit. Le propos traduit l’application d’une nouvelle donne. Celle-ci concerne notamment les procédures articulées autour de 4 étapes. La première: le pré-enrôlement. «Il se fait à travers l’ouverture d’un compte d’utilisateur sur la plateforme, le renseignement du formulaire en ligne et sa validation confirmée par une notification du demandeur par mail ou SMS», explique le Minrex.

    Seconde étape: le paiement des frais en ligne. «Il se fait via divers modes (Wave, Master Card, Visa, Safaricom, Airtel, Vodacom, Orange Money, Mobile Money, Africell, PayPal, Moov). À la suite de cette opération, le demandeur reçoit une notification de la preuve de paiement par mail ou SMS», continue Lejeune Mbella Mbella.
    Troisième étape: le traitement de la demande. «Il s’effectue dans la mission diplomatique ou le poste consulaire juridiquement compétent ou géographiquement proche. Pour les demandeurs des zones éloignées des postes, une autorisation de délivrance de visa en ligne assortie d’un QR code clôture cette phase. Pour ceux résidant dans la ville où est situé le poste compétent, une notification générée automatiquement leur est envoyée par mail ou SMS pour une prise de rendez-vous, en vue de leur présentation pour la formalité d’enrôlement biométrique. L’une ou l’autre des procédures se déroule dans un délai de 72 heures après pré-enrôlement. Ce délai est de 24 heures dans le cadre d’une procédure expresse», étale le membre du gouvernement.

    Dernière étape: l’apposition du visa. «Elle s’effectue soit au poste frontière d’entrée pour les détenteurs de l’autorisation de délivrance de visa en ligne, soit au poste diplomatique ou consulaire compétent pour les demandeurs ayant effectué leur enrôlement biométrique au poste», indique Lejeune Mbella Mbella.
    À en croire ce dernier, les catégories, la validité et les frais de visas d’entrée au Cameroun sont les suivants: «court séjour ordinaire (6 mois) 100 000 FCFA; 150 000 FCFA pour le visa court séjour express; 150 000 FCFA pour le visa long séjour et 200 000 FCFA pour le visa long séjour express».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Archives diplomatiques camerounaises: Déclassification à minima

    Archives diplomatiques camerounaises: Déclassification à minima

    Pour des raisons évidentes, tout est loin d’être mis à la disposition du public

    À Yaoundé le 9 mai 2022, le ministère des Relations extérieures (Minrex) du Cameroun  s’est joint à la communauté nationale et internationale pour célébrer les Archives. Pour cela, il a organisé une cérémonie protocolaire inaugurale sous le thème : « Combler les fossés : Les archives diplomatiques du Cameroun au service de la croissance et de la compétitivité ». Chinmoun Oumarou, secrétaire général du Minrex,  a saisi cette occasion pour indiquer que le gouvernement camerounais entend  mettre en lumière les archives diplomatiques, véritable sanctuaire de la mémoire de l’activité diplomatique du Cameroun depuis 1960.

    Les archives diplomatiques sont la matière première de l’histoire des relations internationales. Mais plus que d’autres papiers d’État, elles sont d’abord des matériaux utiles à l’administration et à la conduite de la politique étrangère. C’est en ce sens qu’il faut comprendre le choix du Minrex à n’en publier que quelques-unes. «Tout document mettant en cause les intérêts fondamentaux de l’Etat dans la conduite de la politique extérieure, la sûreté de l’État ou la sécurité publique restera incommunicable jusqu’à cinquante ans après sa production, comme le prévoit la loi actuelle», souffle un cadre en service au Minrex.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • UNSAC: entre acquis et défis

    UNSAC: entre acquis et défis

    Trentenaire, le Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) a engrangé des lauriers. Mais, disent les experts, il doit relever d’autres challenges.

    Lorsqu’ils achèvent leurs travaux ce 4 juin 2022 à Yaoundé, les participants à la 53ème réunion du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) murmurent tous une boutade : ce qu’il faut en permanence faire sur ce qu’on a bien fait, mal fait. En tout cas, un projet sécuritaire sous régional revisité 30 ans. Et le bilan esquissé fait état de quelques bons points. Dans une déclaration à la presse, Lejeune Mbella Mbella se félicite du rôle de l’UNSAC dans la prévention des conflits, la recherche des solutions concertées et adaptées aux nombreux problèmes de paix et de sécurité auxquels l’Afrique centrale est confrontée. Le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) tient surtout à valoriser la mise sur pied d’une plateforme efficace de dialogue et de compréhension mutuelle entre les Etats de la sous-région. Cela, dit-il est d’autant plus important que, chaque jour, le Comité contribue à la construction d’une architecture de paix et de sécurité en Afrique centrale par le truchement de divers mécanismes (Pacte de non-agression entre les Etats d’Afrique centrale;  Conseil de Paix et de Sécurité en Afrique centrale via  le mécanisme d’alerte rapide des pays d’Afrique centrale et  Force multinationale de l’Afrique centrale).

    Et comme pour convaincre, François Louncény Fall rappelle «le rôle important du Comité dans le renforcement de la confiance entre les États membres», y compris en ce qui concerne la résolution ou l’atténuation des tensions politiques ou diplomatiques entre deux ou plusieurs pays. « L’UNOCA demeure disponible pour les facilitations éventuelles que de telles démarches exigeraient», précise le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale.

    Consignée dans un communiqué final, la palette des bonnes intentions montre tous les États membres de l’UNSAC déterminés «à œuvrer pour la paix dans la sous-région et à lutter de manière concertée contre le changement climatique. Sur ce dernier aspect, tous demandent au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de coopérer avec les autres partenaires du système onusien.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Visite du vice-président de la BEI: faits et dires au Minepat, Mintransports et Minrex

    Visite du vice-président de la BEI: faits et dires au Minepat, Mintransports et Minrex

    Thomas Östros a eu des échanges ce 5 mai 2022 avec les différents chefs de département ministériel, ainsi qu’avec le secrétaire général du ministère des Relations extérieures.

    Le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), à la tête d’une forte délégation, est au Cameroun depuis le 4 mai dernier. Ce 5 mai 2022, le séjour de Thomas Östros a surtout été marqué par la confirmation de la signature au Premier ministère, des accords de financement du projet de renouvellement de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré. Mais avant cela, L’hôte de marque du Cameroun a eu des échanges avec Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et l’Aménagement du territoire (Minepat), avec Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, ministre des Transports et avec Oumar Chinmoun, le secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex). Tout au long de ses différents déplacements, la délégation de la BEI comprenait dans ses rangs le chef de la représentation régionale pour l’Afrique centrale, Nikolaos Miliantitis. Elle était par ailleurs accompagnée de celle de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun emmenée par Philippe Van Damme, ambassadeur chef de délégation de l’UE au Cameroun et en Guinée Équatoriale

    Minepat

    La première visite de haut niveau de Thomas Östros au Cameroun s’est faite en deux temps au Minepat. D’abord au cabinet de Alamine Ousmane Mey. Ensuite en présence des médias. Le vice-président de la BEI s’est très vite félicité de ce que «malgré la pandémie, nous soyons capables de coopérer très étroitement et de construire cette semaine le pipeline de projets entre le Cameroun et la BEI. Ceci au regard du très gros investissement que nous réalisons dans le domaine des transports, ce qui est peut-être notre plus gros financement dans le domaine des transports en Afrique au sud du Sahara». L’hôte de prestige s’est également dit disposé «à renforcer la coopération avec le Cameroun et à travailler à l’implémentation de cet important projet».

    Par ailleurs, Thomas Östros a rappelé le fort engagement de la BEI aux côtés du secteur privé. Un engagement à matérialiser par «la signature de deux lignes de crédit avec deux banques au profit des Petites et moyennes entreprises au Cameroun», a-t-il souligné. Le vice-président a en outre relevé que son institution est «la banque du climat de l’Union européenne, et que les nouveaux financements de la BEI cadrent parfaitement avec cette stratégie et cette ambition». L’hôte de marque du Cameroun a également voulu voir dans la présence de Philippe Van Damme à ses côtés, la preuve «l’étroitesse de la coopération avec la Team Europe. Étant entendu que sans les acteurs européens, la BEI n’existerait pas avec ce grand impact sur l’économie».

    «Nous sommes ouverts aux affaires et nous sommes prêts au Cameroun, quel que soit le domaine. Nous avons commencé cette année avec ce que nous appelons EIB global, qui est une branche de la BEI qui se concentre exclusivement sur les activités à l’extérieur de l’UE. Nous accroissons ainsi notre coopération avec nos partenaires et ceci est important pour nous», a encore notamment expliqué le vice-président de la BEI. Tout en remerciant le Minepat pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé.

    Dans une de ses attitudes, Alamine Ousmane Mey a reconnu que «la présence de la BEI remonte au Cameroun à 1965. Cette institution a joué un rôle de pionnier dans l’appui au développement du Cameroun, dans les secteurs clés tels que l’infrastructure, énergie, eau, développement industriel, secteur financier, etc.». Le Cameroun traverse de nombreuses crises sur lesquelles le Minepat est revenu. Non sans se «réjouir du soutien de nos partenaires et de la présence de la délégation de haut niveau de la BEI au Cameroun», a précisé le membre du gouvernement.

    Minrex

    Les échanges entre Thomas Östros et Oumar Chinmoun étaient également empreints de chaleur, de courtoisie et de reconnaissance. Le vice-président de la BEI et le secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex), se sont entre autres félicités de l’excellence, de la qualité et de l’étroitesse de la coopération entre l’institution bancaire européenne et le Cameroun. Le dirigeant européen a notamment expliqué sa présence dans ce département ministériel par le fait «que c’est la porte d’entrée du Cameroun. Nous sommes heureux de l’accueil qui nous a été réservé et cela ouvre des possibilités pour d’importants projets dans ce pays». Thomas Östros a également indiqué «être venu exprimé sa gratitude et son engagement à renforcer les liens de coopération dans le secteur des forêts et du climat au Cameroun».

    Mintransports

    Echange entre le vice-président de la BEI, Thomas Östros, et le ministre  des Transports Ernest Ngalle Bibehe

    Le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehè, a également reçu avec faste et solennité le vice-président de la BEI en visite au Cameroun. La rencontre a donné lieu à un point de presse. Des échanges aux cours desquels le membre du gouvernement a qualifié de «harmonieuse, la coopération qui date de plusieurs années entre le gouvernement camerounais et la BEI d’un côté et avec l’UE de l’autre». Le membre du gouvernement a également rappelé que «dans le cadre de la mise en œuvre de la politique camerounaise dans le secteur des transports et spécifiquement dans le sous-secteur ferroviaire, d’important travaux ont été engagés à la fin des années 90, pour améliorer les infrastructures tout au long du réseau ferroviaire en exploitation». Et c’est dans ce cadre, à en croire Jean Ernest Massena Ngallè Bibihè, que «l’État du Cameroun a bénéficié de plusieurs appuis, celui de la BEI et de l’UE inclus, respectivement avec prêt de 106 millions d’euros et un don pour la mise en œuvre du projet de renouvellement du chemin de fer».

    Thomas Östros est ensuite revenu sur les raisons de sa présence en terre camerounaise. «Nous avons avec le Cameroun un pipeline de projets communs. Et je suis venu pour voir comment nous pouvons célébrer ensemble cette importante signature de ces importants projets, mais aussi pour voir comment nous pouvons mutualiser nos énergies pour les futurs projets», a d’abord énoncé le vice-président.

    À l’en croire, «le projet de modernisation et de rénovation de la ligne de chemin de fer mentionnée par le ministre est important et représente un clé pour nous. Et nous réjouissons par anticipation de son implémentation». Le vice-président a en outre fait observer que «le Cameroun est béni en termes d’opportunités dans le domaine des énergies renouvelables, et nous pensons pouvoir faire beaucoup plus dans ce domaine».

    Intervenant à son tour, Philippe Van Damme a quant à lui insisté sur la nécessité «qu’après l’adoption du projet de renouvellement de la ligne ferroviaire Belabo-Ngaoundéré, que la phase de la mise en œuvre soit faite de la façon la plus fluide possible et que toutes les capacités soient réunis au bon moment pour pouvoir effectivement démarré». L’ambassadeur chef de délégation de l’UE au Cameroun a également précisé qu’«un certain nombre d’études sont dans le pipeline pour approfondir certains détails, et il y a une assistance technique qui va accompagner tout le projet à travers les subventions que l’UE a apportées en plus du prêt de la BEI. Preuve que c’est un travail d’équipe non seulement entre l’UE et la BEI, mais également avec le partenaire privé et l’État».

    Et le diplomate européen de souhaiter que «ce partenariat PPP, se perpétue et que tous les acteurs soient pleinement engagés pour qu’il n’y ait pas de retard ni au démarrage, ni dans la mise en œuvre». Les échanges au Mintransport se sont achevés par la remise d’un cadeau à l’hôte de marque du Cameroun.

    Théodore Ayissi Ayissi

     

  • prestations consulaires au Cameroun : Passage à la biométrie dès juin 2022

    prestations consulaires au Cameroun : Passage à la biométrie dès juin 2022

    Le contrat de partenariat  y relatif a été signé le 1er avril dernier à Yaoundé.

    À partir de du mois de juin 2022, aussi bien au ministère des Relations extérieures (Minrex) que dans les toutes les missions diplomatiques, postes consulaires et postes de police aux frontières aériennes, terrestres et maritimes du Cameroun, visas, cartes consulaires, laissez-passer, laissez-passer mortuaires et bien d’autres documents consulaires seront délivrés en format biométrique aux usagers qui en feront la demande. Au Minrex, l’on parle de « modernisation de l’appareil diplomatique qui vient optimiser et parfaire le système Diplomat développé par la Cellule des nouvelles technologies et de la cryptographie du Minrex, tant au plan sécuritaire qu’au plan de la centralisation des données». D’après un proche du dossier, « cette modernisation vise, entre autre, l’amélioration des prestations offertes aussi bien à notre diaspora qu’aux usagers de nos services à l’étranger (files d’attente ; longues distances à parcourir ; etc.), la sécurisation des données personnelles, l’optimisation des recettes consulaires avec une meilleure traçabilité des opérations liées, etc ».

    Lire aussi : Production des passeports au Cameroun : 24 ou 48 heures « express »

    Le projet

    Si pour l’instant, rien n’a filtré concernant les délais de livraison des documents listés supra et du coût du projet, l’on sait au moins qu’il a déjà expérimenté à l’ambassade du Cameroun en Côte d’Ivoire depuis septembre 2020 (en ce qui concerne les visas biométriques). L’on sait aussi qu’il est prévu la construction d’un Data Center à Yaoundé pour le stockage et la sécurisation des données et le déploiement d’équipements de pointe appropriés aussi bien dans les ambassades, consulats qu’aux divers points d’entrée du Cameroun. Pour les formalités de sa mise en œuvre,  S.E Lejeune Mbella Mbella (Minrex) et Girèsse Tela (président de Société Impact Palmarès R&D SAS) ont  signé un contrat de partenariat le 1er avril 2022 à Yaoundé. Selon nos informations, ledit contrat est relatif au financement, à la conception et à la réalisation de la sécurisation et l’uniformisation des prestations consulaires du Cameroun.

    Autres articles : Passeports biométriques : les détails du contrat entre le Cameroun et le consortium INCM-Augentic

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Cameroun-Union européenne : La rose à deux pétales

    Cameroun-Union européenne : La rose à deux pétales

    Entre les deux parties, le Plan présidentiel de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que l’implémentation des résolutions du Grand Dialogue National (GDN) sont des domaines où rien n’est simple et où il ne faut se fier aux apparences.

    Félix Mbayu (àd) et Philippe Van Damme lors de l’audience au Minrex.

    Vendredi 20 août 2021 à Yaoundé, Philippe Van Damme s’est rendu au ministère des Relations extérieures (Minrex). L’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et en Guinée Équatoriale y a rencontré Félix Mbayu, le ministre délégué auprès du Minrex chargé de la Coopération avec le Commonwealth. Pendant au moins deux heures, deux sujets ont été abordés par les deux personnalités : le Plan présidentiel de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que l’implémentation des résolutions du Grand Dialogue National (GDN). Sur l’un tout comme sur l’autre chantier, Philippe Van Damme a réitéré la volonté de l’UE d’accompagner le gouvernement. Face à nos confrères de la CRTV-télé, le diplomate européen s’est contenté d’annoncer un maintien de la contribution de l’UE dans la reconstruction de la zone anglophone du Cameroun. D’où des discussions sur les modalités de la collaboration entre les deux parties. «Nous avons échangé très constructivement sur le comment le gouvernement voit la situation et comment la communauté internationale peut effectivement contribuer dans la restauration de la paix», a déclaré Philippe Van Damme.

    À la vérité…
    Si dans cette sortie, les mots ne soulèvent pas le feutre du langage diplomatique, le lot des coulisses de la collaboration entre Yaoundé et l’UE est fait de dénonciations. La plus ouverte étant celle émise dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune du 14 juillet 2021 à Yaoundé par Christophe Guilhou. Évaluant la marche vers la décentralisation (l’une des recommandations du GDN), l’ambassadeur de France au Cameroun avait indiqué que, jusqu’ici, le processus «se heurte à des résistances et à l’inertie administrative et politique». Du point de vue du diplomate français, la décentralisation scandée lors du GDN demeure modeste tant sur le fond qu’à propos de la procédure de sa mise en œuvre. En cela, il faut comprendre des problèmes de délais de réalisation et de rendu des résultats sur le terrain.

    Jean René Meva’a Amougou

  • Diplomatie camerounaise : Biya réinvente les effectifs

    Diplomatie camerounaise : Biya réinvente les effectifs

    Via des décrets nommant de nouveaux chefs de missions diplomatiques du Cameroun, le président de la République est en train de rendre obsolètes les habitudes et les dogmes qui sont les siens en la matière.

    S.E Paul Biya actualise le fichier diplômatique du pays

    Depuis peu, un vent de révolution souffle sur la diplomatie camerounaise à l’étranger. On dirait un véritable changement de cap, celui que le chef de l’État veut mettre en pratique sur le long terme. Dernière actualité au moment où nous allions sous presse: la nomination de Madeleine Liguemoh Ondoua au poste d’ambassadeur du Cameroun auprès du Royaume des Pays-Bas. «Avec le mouvement observé, on a peut-être la chance de rompre avec la banalisation de la politique étrangère du Cameroun et essayer de peser avec les cartes qui sont les nôtres», espère Daniel Nkomba. L’internationaliste ajoute: «Depuis des années, garder longtemps et aux mêmes postes nos représentants à l’étranger, la tendance générale a pris la forme d’une institution».

    Plan
    Vu sous cet angle, il y a un soulagement de voir des personnalités comme Solomon Anu’a Gheyle Azoh-Mbi partir du Haut-commissariat de la République du Cameroun au Canada (où il s’était familiarisé avec le titre de doyen du corps diplomatique) pour l’Afrique du Sud. Selon des indiscrétions glanées au ministère des Relations extérieures (Minrex), le vent du changement pourrait souffler sur d’autres «gros postes» une fois que les gouvernements étrangers, auprès desquels les nouveaux ambassadeurs seront accrédités, auront donné leur agrément. C’est le cas de Pékin (Chine) où Eleih-Elle Etian est le doyen du corps diplomatique africain.

    En attendant, Paul Biya n’a pas conclu son casting, même s’il a en tête un plan complet. Ce plan, décrypte Daniel Nkomba, est conçu pour se mettre en marche et occuper un espace diplomatique arrimé à la nouvelle structuration des relations internationales, née de la pandémie du Covid-19. «Dans ses choix, le président de la République fait référence à la crise sanitaire pour mettre en place et coordonner une nouvelle machine diplomatique camerounaise appelée à faire face à des dossiers géopolitiques importants», croit savoir l’internationaliste. Ceci est d’autant plus vrai que le ton employé par des institutions telles que l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) n’est guère engageant: «l’économie mondiale est en danger et s’apprête à affronter «le plus grave danger depuis la crise financière».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Centre de développement de la pisciculture  de Yaoundé IV : Le rêve reste en éveil

    Centre de développement de la pisciculture de Yaoundé IV : Le rêve reste en éveil

    Sur fond de coopération entre le Brésil et le Cameroun, le projet tient toujours à cœur toutes les parties prenantes.

    Instant de contemplation de la maquette par les parties prenantes.

    C’est une histoire qui se raconte avec délectation depuis le 23 octobre dernier. Grâce à une convention qu’elles ont signée ce jour-là dans les locaux de la municipalité de Limeira (Brésil), un centre de développement de la pisciculture sera construit à Yaoundé IV. 11 étangs d’environ 2000 mètres carrés et 10 bacs de production seront construits sur une superficie de 10 mètres carrés chacun. La production annuelle est estimée à huit tonnes par hectare, soit une production moyenne de 80 tonnes par an. Quant à l’ensemencement en alevins, il sera de l’ordre de 9000 tilapias et de 1000 clarias par hectare. Soit un total de production de 100 000 alevins.

    Évalué à plus de 160 millions FCFA, le projet offrira plusieurs commodités: un espace de loisir et jeux pour enfants et adultes, un bâtiment administratif, une usine et un bâtiment pour la formation des jeunes. Entre autres équipements qui seront réalisés : des toboggans, des manèges, des espaces de volley-ball, de basketball, des espaces de musculation pour adultes, un restaurant et une petite piscine pour enfants. Plus pointus, les experts parlent d’un «technopôle» appelé à générer des centaines d’emplois pour la jeunesse locale, par le truchement d’une production de plusieurs milliers de tonnes de poissons par an. Concrètement, l’infrastructure annoncée valorisera un système de développement inclusif intégrant les bassins de productions situés dans la commune de Yaoundé IV.

    Assumer
    Ce 20 août 2020, tout indique que les choses s’accélèrent. Pour la fonctionnalité de la scène, l’exécutif municipal et quelques officiels du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex) sont venus en grand cortège dans la salle Regina de la Commune de Yaoundé IV. Ce jour, la maquette de l’ouvrage remise officiellement à Gabriel Bihina Efila (maire de la commune de Yaoundé IV) induit l’idée que le projet reste d’actualité malgré le changement d’hommes à la tête de la municipalité. Pour S.E. Vivian Loss Sanmartin, «la cérémonie de ce jour suggère que le projet se concrétise au fil du temps, bien au-delà des enjeux politiques locaux». D’après l’ambassadeur du Brésil au Cameroun, «le partenariat, quand il est mutuellement bénéfique, n’a rien à voir avec la concurrence politique.

    C’est le sens que l’ambassade du Brésil au Cameroun donne au projet et à la mise en œuvre de celui-ci». La diplomate rappelle qu’en tant que représentante de son pays, elle assume la mise en place des processus administratif, financier et matériel qui vont permettre d’aboutir à la livraison de l’ouvrage. A partir de tous ces aspects, la Brésilienne exalte une coopération qui fait la part belle aux collectivités territoriales décentralisées. Dans l’ensemble, elles font l’objet d’une grande attention dans la diplomatie de son pays. Et de rappeler qu’ «en 2018, c’était la commune de Yaoundé 1er, aujourd’hui c’est la commune de Yaoundé IV. Demain ce sera une autre commune. Plusieurs projets générateurs de revenus dans le domaine agro-sylvo-pastoral avec des financements à 100% sont à la disposition des communes camerounaises».

    Recadrage
    De son côté, Gabriel Bihina Efila entend surtout dissiper des interprétations malveillantes qu’escorte une certaine opinion publique. «Pour ce projet, il s’agit moins d’un don que d’un prêt. Le remboursement de celui-ci est dégressif à un taux de 2,6 %», recadre-t-il. A en croire l’édile, l’infrastructure à construire apparaît comme opportunité de création de valeur. Celle-ci, dit-il, s’exprime dans sa dimension financière (de profitabilité et de rentabilité), comme dans sa dimension stratégique. «Le choix de la commune de Yaoundé IV pour abriter un centre de développement de la pisciculture participe d’une interprétation des opportunités que cette infrastructure est susceptible d’engendrer ; car il s’agit de créer un avenir et transformer le présent de nos populations», souligne Gabriel Bihina Efila. Dans le fond, il loue la coopération entre le Brésil et le Cameroun. «Celle entre la municipalité de Limeira et la commune urbaine d’arrondissement de Yaoundé IV est un succès analysé dans deux perspectives complémentaires. La première montre comment l’amitié entre les deux est capable de réordonner la coopération Sud-Sud à partir des institutions municipales. La seconde s’attache aux projets tel que celui dont Yaoundé IV réceptionne la maquette aujourd’hui», confie le maire.

    Tace Trading
    En posture de facilitateur, l’entreprise brésilienne demeure l’un des maillons essentiels du projet. Représentée ce jour par Alain Waha, elle continue d’interagir avec les différentes parties prenantes. En relevant sa détermination à mieux cerner les facteurs de succès de l’«affaire», le point focal Cameroun de Tace Trading montre surtout que son rôle s’inscrit dans la durée et dans une approche collaborative. Au cours d’un entretien avec la presse, Alain Waha, satisfait des perspectives annoncées par la maquette, propose de voir les enjeux et défis que soulève cette expérience. Son propos renvoie vers des éléments pouvant être regroupés sous quatre angles, à savoir l’implication des parties prenantes tout au long du cycle de vie du projet, l’atteinte de résultats, l’impact du projet et les compétences de l’équipe de suivi.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Action humanitaire non gouvernementale au Cameroun : Le temps de l’«acceptation diplomatique»

    Action humanitaire non gouvernementale au Cameroun : Le temps de l’«acceptation diplomatique»

    Selon la chancellerie française à Yaoundé, l’offre de service reste chevillée à l’évolution de la crise sanitaire de la Covid-19. 

    Signature de l’arrangement d’établissement entre la Fondation Ad Lucem et le gouvernement

    «Arrangement d’établissement» ; pour une certaine opinion, le concept est neuf. Pour les spécialistes des questions diplomatiques, il est symboliquement fort. Raison : «il confère un statut de nature diplomatique, équivalent à celui d’une ambassade ou d’une représentation d’organisation internationale», souligne Daniel Nkomba, internationaliste. En abordant les actualités récentes au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), l’on dira que le gouvernement vient d’ouvrir l’espace de la «diplomatie humanitaire» à deux institutions.

    A Yaoundé le 14 août dernier, Lejeune Mbella Mbella et Henry Njakoi ont signé un arrangement d’établissement liant l’Etat du Cameroun à Nascent Solutions. Désormais, l’ONG américaine (financée à hauteur de plusieurs milliards FCFA depuis 2005 par le gouvernement des USA et d’autres organismes internationaux) est officiellement libre de mettre en œuvre son programme international «Aliments pour l’éducation et nutrition pour enfants dans diverses communautés des régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord et du Nord-Ouest du pays.

    Avant Nascent Solutions, le Minrex a renouvelé, le 12 août 2020 à Yaoundé, l’arrangement d’établissement de la fondation Ad Lucem (FALC). Signé pour la première fois le 11 juin 2012, le document encadrant la collaboration entre l’État du Cameroun et cette fondation reconnue d’utilité publique le 30 août 1968 comporte désormais une innovation. En effet, l’article 17 de l’arrangement d’établissement entre les deux parties permet désormais «d’accélérer et de faciliter les prochaines démarches de la fondation médicale Ad Lucem en vue du renouvellement du présent arrangement».

    Aux yeux des observateurs, l’Etat du Cameroun amorce ainsi la construction d’un outil diplomatique non gouvernemental pour accompagner sa politique sur le terrain. Bien sûr, tout cela est encadré , nuance Daniel Nkomba. Il ajoute : «Avec un arrangement d’établissement, les ONG restent des partenaires plutôt discrets qui n’ambitionnent pas de peser sur la politique nationale mais privilégient les interventions ponctuelles et soigneusement ciblées. L’Etat gère lui-même son espace de souveraineté». En écho, la déclaration du ministre de l’Administration territoriale du 9 mars 2020 à Yaoundé. Ce jour-là, Paul Atanga Nji dénonçait les ONG conspiratrices des institutions républicaines.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • S.E. Paul Patrick Biffot

    S.E. Paul Patrick Biffot

    C’est l’ambassadeur du Gabon, doyen du Corps diplomatique et consulaire accrédité au Cameroun.

    Le 5 août dernier, il est allé au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex). À Lejeune Mbella Mbella, le Minrex, il a dit le satisfécit de son pays à l’issue des récents travaux de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale). Selon le diplomate gabonais approché par le quotidien Cameroon Tribune, le plaisir de Libreville est à lire dans la désignation d’une Camerounaise (Marie Thérèse Chantal Mfoula) dans le gouvernement de la CEEAC. Bien plus, le Gabon se réjouit de la priorité à la question de la réforme institutionnelle de la CEEAC, en faisant le point sur ses avancées depuis le dernier sommet tenu à Libreville en décembre 2019. L’hôte du Minrex a également fait part de l’exhortation du président Ali Bongo Ondimba à garder espoir et compter sur les institutions et organes mis en place afin de faire face à l’intensification des défis politiques, sécuritaires et socioéconomiques causés par la crise du coronavirus.

  • Ambassadeurs des États-Unis au Cameroun: Les noms en haut de l’affiche

    Ambassadeurs des États-Unis au Cameroun: Les noms en haut de l’affiche

    Durant leur mandat à Yaoundé, quelques plénipotentiaires américains ont eu le verbe particulièrement incandescent vis-à-vis du régime de Paul Biya.

    Audience d’aurevoir au Palais de l’Unité

    Au palais de l’Unité, le 14 juillet 2020, l’image de Henry Peter Barlerin (ambassadeur des États-Unis arrivé en fin de séjour) recevant un cadeau des mains de Paul Biya est un moment où, dans la mise en scène, l’on peine à ne pas insister sur l’amitié entre le pays de l’Oncle Sam et le Cameroun. Au terme de sa rencontre avec le président camerounais, le visiteur s’est vite rendu chez Lejeune Mbella Mbella, ministre des Relations extérieures (Minrex). Là-bas, devant la presse locale, Henry Peter Barlerin a lancé une ou deux phrases. Poussée par certains tabloïdes locaux, l’opinion publique retient que l’agent du service extérieur américain a, une fois encore, eu la dent particulièrement dure contre son pays d’accueil. «Je quitte le Cameroun avec le cœur serré. Mais j’ai hâte de commencer le nouveau chapitre de ma vie. Donc je suis triste et content à la fois», a-t-il déclaré en substance.

    Mots inflammables

    Jusqu’au moment de ses adieux aux autorités camerounaises, rien n’a eu Henry Peter Barlerin à l’usure. Son verbe est resté incandescent. Dans une interview parue dans le quotidien Le Messager du 16 juillet 2020, le désormais ex-ambassadeur des États-Unis au Cameroun est sans tabous sur certains sujets ayant meublé son bail à Yaoundé. «Le gouvernement du Cameroun n’a pas répondu aux accusations crédibles de violations flagrantes des droits de l’Homme par ses forces de sécurité. En raison de ce manquement, les États-Unis ont retiré leur assistance discrétionnaire, avec pour conséquence la réduction des programmes d’aide militaire et le retrait de l’accès préférentiel aux marchés américains», soutient-il.
    Il faut dire qu’avant lui, les rapports dressés par 4 autres ambassadeurs américains à Yaoundé avaient des lignes saignantes. En effet, l’on se souvient de Myles Robert Rene Frechette qui a officié au Cameroun entre 1983 et 1987. La chronique retient que c’est lui qui interpela Paul Biya sur la prise en compte, au plus vite des «cris des Camerounais anglophones. «Si rien n’est fait, ils n’auront d’autre option que la lutte armée», avait-il avisé.
    Il y a aussi Mme Frances D Cook, arrivée au Cameroun en 1989. Elle avait ouvertement reconnu la victoire du candidat du Social Democratic Front (SDF) John Fru Ndi, avant même que les autorités compétentes en la matière aient publié les résultats de la présidentielle de 1992. Niels Marquardt (2004-2007) a plusieurs fois dénoncé en public les méthodes de lutte contre la corruption. De son côté, Janet E. Garvey (mai 2007-août 2010) s’était indignée publiquement après la désignation des membres d’Élections Cameroon (Elecam) par le chef de l’État, boudant alors leur prestation de serment. Robert Peter Jackson (2010-2013) a quant à lui critiqué les institutions en charge d’organiser les élections ainsi que la conduite de «l’Opération Épervier».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Contre Berlin et Bangui : Le Cameroun sort et rentre ses griffes

    Contre Berlin et Bangui : Le Cameroun sort et rentre ses griffes

    Suite à des incidents survenus récemment dans les capitales allemande et centrafricaine et portés à l’attention des autorités locales, Lejeune Mbella Mbella, ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex), a dit la colère du gouvernement tout en jouant les pacificateurs.

     

    «Ignobles», «inacceptables», «sauvages», «irresponsables». Au Minrex, les adjectifs dépréciatifs pleuvent pour qualifier ce qui s’est passé le 4 mai 2020 à l’ambassade du Cameroun à Berlin. Autour de ce qui est survenu à Bangui (RCA) le 26 avril 2020, le même champ lexical est de mise à Yaoundé. Pour le gouvernement camerounais, il est clair que de telles incivilités perpétrées par certains activistes politiques sont pour le moins écœurantes. Pour le premier cas, les autorités camerounaises affichent leur indignation face à ce qu’elles appellent «manquements sécuritaires autour de l’ambassade du Cameroun en Allemagne». À son voisin centrafricain, le Cameroun reproche «la sortie médiatique du ministre centrafricain de la Santé publique, pointant clairement des Camerounais comme propagateurs du Covid-19 en RCA».

    Alors, on n’arrête pas d’alerter. Selon nos sources au Minrex, c’est tout le sens des audiences accordées respectivement à Mme Bennemann (chargée d’affaires de l’ambassade d’Allemagne au Cameroun) et à Jean-Baptiste Zinai (chargé d’affaires de l’ambassade de RCA à Yaoundé) par Lejeune Mbella Mbella le 6 mai 2020. À l’Allemande et au Centrafricain, le Minrex a rappelé «l’affront de trop», rapportent nos sources. Le chef de la diplomatie camerounaise est, apprend-on, monté au créneau pour, d’une part reprocher aux visiteurs leur torpeur en matière de sécurisation du périmètre diplomatique camerounais dans la capitale allemande, et d’autre part relever des exagérations narratives du membre du gouvernement centrafricain.
    Côté allemand, l’on a fait preuve d’humilité en reconnaissant les manquements sécuritaires. Mme Bennemann a indiqué que des améliorations seront apportées au dispositif en faction devant la chancellerie camerounaise à Berlin. Jean-Baptiste Zinai a promis «des prises de paroles proportionnées à la situation».

    En mars 2008, des activistes avaient pris à partie l’ambassade du Cameroun en Allemagne, pour «exprimer leur indignation face aux massacres commis dans leur pays par les forces de l’ordre contre les populations civiles, mais aussi pour dire non à toute modification de l’article 6.2 de la Constitution». Ils avaient répondu à l’appel lancé par l’organisation DNK (Demokratisches Netzwerk Kameroun). Cette année, sous la bannière de la BAS (Brigade anti-sardinards), des inconnus ont saccagé la même ambassade.

    Ongoung Zong Bella

  • S.E. Abba Lawan Gashagar

    S.E. Abba Lawan Gashagar

    Il est arrivé en fin de séjour en tant que haut-commissaire de la République fédérale du Nigeria au Cameroun. Le diplomate est allé le signifier à Lejeune Mbella Mbella, le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex). Le Nigérian en a profité pour magnifier les relations entre Abuja et Yaoundé. L’on se souvient qu’en décembre 2017, celles-ci avaient failli subir un coup de froid suite aux allégations d’une implication du Nigeria dans les activités des bandes armées dans la partie anglophone du Cameroun. La rumeur se justifiait alors, d’autant que les séparatistes semblaient disposer des moyens de leurs actions: moyens financiers, matériels, et militaires. Pour tordre le cou à la désinformation, S.E. Abba Lawan Gashagar avait déclaré: «L’État du Nigeria ne soutient d’aucune manière les sécessionnistes».

  • Manœuvres : L’Inde fait de plus en plus signe à Yaoundé

    Manœuvres : L’Inde fait de plus en plus signe à Yaoundé

    Pour contrer l’ascendant d’autres géants asiatiques en Afrique centrale, ce pays mène un ballet diplomatique au Cameroun.

    Échange de cadeaux entre Muraleedharan et Lejeune Mbella Mbella

    Que faut-il lire de l’audience accordée à Muraleedharan par Lejeune Mbella Mbella le 4 septembre 2019 à Yaoundé? «D’abord de l’ambition nouvelle d’un État d’un milliard d’habitants envers un partenaire sur la voie de l’émergence», a répondu le ministre d’Etat indien des Affaires extérieures et des Affaires parlementaires au terme de sa rencontre avec le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex). Depuis quelque temps, des lignes dominantes de cette ambition se manifestent. Parmi celles que l’on peut clairement identifier figure la visite, les 23 et 24 septembre prochain, des médecins de l’hôpital de Venkateshwar (Sud de l’Inde) à Yaoundé. Ladite descente intervient après la première édition du salon Campus Inde international, organisée à Yaoundé le 4 mai 2019. A cette occasion-là, le pays de Gandhi était venu vanter sa carte scolaire et universitaire aux jeunes Camerounais. Pris dans une logique diplomatique, cet instant marketing semblait bien être porté par une réelle ambition : explorer et exposer.

    Avant cela, à Etoudi le 11 avril 2019, Ferdinand Ngoh Ngoh et Abhay Thakur avaient procédé à un effeuillage de l’axe Yaoundé-New Delhi. En effet, après s’être entretenu avec le secrétaire général de la présidence de la République, le Haut-commissaire de l’Inde au Cameroun avait annoncé l’ouverture d’une représentation diplomatique de son pays dans la capitale camerounaise. «Dans le fond, analyse Pr Joseph-Vincent Ntuda Ebode, avec cette ambassade, l’Inde entend s’ajuster aux nouvelles réalités stratégiques en Afrique centrale». Pour le géostratège, «elle a réalisé qu’il lui fallait changer le contexte et les conditions dans lesquelles elle opérait sa politique au Cameroun, celui-ci étant pris comme le pivot économique de la sous-région».

    Visée
    Pris sous cet angle, il est clair que fort de sa nouvelle stature et de sa nouvelle assise internationale, l’Inde est discrètement en train de transformer son «calcul» au Cameroun. «A divers niveaux, elle s’emploie à forger des partenariats stratégiques dynamiques et multidimensionnels avec le Cameroun afin de mieux concurrencer d’autres géants connus», appuie Guy Gwet, le président du Centre africain de veille et d’intelligence économique (Cavie) et auteur de l’ouvrage «70 chroniques de guerres économiques», paru en 2015 chez Book on Demand.

    Selon nos sources au Minrex, en se déployant au Cameroun, New Delhi mise sur quelques grands pôles : la pharmacie (avec notamment des médicaments à bas coût), l’industrie chimique, la consultance numérique et les télécommunications.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • S.E. José Antonio Garcia Gonzalez

    S.E. José Antonio Garcia Gonzalez

     

     

    C’est le nouvel ambassadeur de Cuba au Cameroun. Le 3 septembre dernier à Yaoundé, ce diplomate a présenté les copies figurées de ses lettres de créance au ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex). Des quelques traits de son profils et de son parcours, la cellule de communication du Minrex fait savoir que l’intéressé, né le 23 juin 1975 à la Havane, a suivi une formation de 3e cycle en relations internationales. Selon la même source, le nouveau chef de la diplomatie cubaine au Cameroun a occupé, pour le compte de son pays, les fonctions de consul général avec rang de 1er secrétaire à l’ambassade de Cuba en France (2011-2013). Il est également rapporté qu’avant sa nomination à Yaoundé, il occupait le poste de conseiller à la direction de la communication et de l’image du ministère cubain des Relations extérieures. Marié et père d’un enfant, il parle couramment anglais et français.

  • S.E. Fahad Obaid Mohamed

    S.E. Fahad Obaid Mohamed

    C’est l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis au Cameroun. Il présenté la copie figurée de ses lettres de créances au ministère des Relations extérieures (Minrex) le 18 juin 2019. Lancé à fond dans sa mission, il a rencontré un certain nombre de responsables et d’hommes d’affaires au Cameroun et a discuté des moyens de renforcer la coopération avec le pays d’Afrique centrale dans tous les domaines. Le 23 juin dernier, le diplomate émirati a rencontré le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, Cavaye Yeguie Djibril. Avec lui, et discuté de l’importance de la ratification par la partie camerounaise de l’accord visant à éviter la double imposition entre les deux pays amis et de la signature d’accords économiques visant à protéger les investissements et le transport aérien.Les deux parties ont également exploré les moyens de renforcer la coopération dans les domaines législatif et parlementaire.

  • Crise anglophone : Yaoundé sermonne les ambassadeurs

    Crise anglophone : Yaoundé sermonne les ambassadeurs

    Dans ses services le 28 mai 2019, Lejeune Mbella Mbella a donné une communication. Il a appelé les représentants des pays et organisations internationales accrédités dans la capitale camerounaise à la restitution, la contextualisation du réel, la déconstruction des intox et la recherche d’une proximité avec les autorités locales.

    Le Minrex (au centre) pendant sa communication

    Il s’est passé un grand moment diplomatique au ministère camerounais des Relations extérieures  (Minrex) ce mardi 28 mai 2019. Lejeune Mbella Mbella, y a convoqué le corps diplomatique accrédité au Cameroun. Unique point à l’ordre du jour : la communication du maître des lieux adressée aux ambassadeurs et assimilés.

    Si cette sortie du Minrex (assisté de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement) a permis d’éclairer une démarche, elle a les accents de gentille leçon de diplomatie dispensée aux visiteurs. Reproduisant manifestement des éléments de langage communiqués par sa hiérarchie, Lejeune Mbella Mbella a insisté sur une ligne. «Le Cameroun à ses institutions. Il n’appartient à aucun pays dans le monde de nous donner des institutions qui ne sont pas les nôtres… Nous tenons à souligner ici, pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, que le Cameroun reste un Etat de droit, un Etat indépendant et un Etat qui est jaloux de sa souveraineté », a-t-il fait savoir.

    Leçon

    A l’aide d’un ton vertical, le Minrex a diplomatiquement rappelé aux uns et aux autres que leur travail tient sur quatre principaux modules : la restitution, la contextualisation du réel, la déconstruction des intox et la recherche d’une proximité avec les autorités locales. Seules ces dernières ont la vérité du terrain, à l’en croire.  «S’agissant de la situation dépeinte par certaines ONG comme crise humanitaire majeure, et faisant état de ce qu’il y aurait actuellement plus de 4,3 millions de personnes déplacées internes dans les deux régions concernées, je tiens à relever que ces chiffres ne reflètent aucunement la réalité sur le terrain… Il ressort des statistiques officielles fournies par le Bureau centrale de recensement et des études de la population au Cameroun sur les deux régions, faites en 2015, que le total des habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est de 3,5 millions d’habitants», a tenu à rappeler Lejeune Mbella Mbella.

    On se souvient que le 30 mai 2018, à l’occasion de la clôture activités relatives à la 55e Journée de l’Afrique, en ces mêmes lieux, le même orateur avait tenu un discours similaire devant le groupe des ambassadeurs africains accrédités à Yaoundé. S.E. Martial Beti Marce, en posture de doyen dudit groupe avait choisi la stratégie de l’évitement en guise de réponse à l’endroit du Minrex. « Il est important de tenir compte exclusivement des communications officielles qui donnent des éléments objectifs ainsi que la position du gouvernement que les ambassadeurs relaient par la suite à leurs gouvernements », avait alors déclaré l’ambassadeur de la République Centrafricaine au Cameroun.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Wang Ying Wu et Anatoly Bashkine

    Wang Ying Wu et Anatoly Bashkine

    Ils sont respectivement ambassadeurs de Chine et de Russie accrédités au Cameroun. Le 15 mai dernier, ils ont été reçus par Lejeune Mbella Mbella. Au terme des échanges avec le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex), l’un et l’autre diplomate n’avaient qu’un crédo face à nos confrères de la télévision publique nationale (CRTV) : « le Cameroun est capable de gérer ses problèmes internes…La communauté internationale doit respecter la souveraineté du Cameroun ». À NewYork, lors d’une « consultation libre » au sujet de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la Chine et la Russie, toutes deux membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), ont prévenu des risques d’ingérence dans les affaires internes du Cameroun. Elles ont d’ailleurs fait valoir leur droit de véto, précise le site de l’Onu.

  • Crise anglophone, affaire Kamto : Farce à farce entre Yaoundé et «ses amis»

    Crise anglophone, affaire Kamto : Farce à farce entre Yaoundé et «ses amis»

    Jadis unies sur le pire, chacune des parties définit désormais son meilleur.

    Un climat étrange a pesé sur les relations entre le Cameroun et certains de ses pays «amis» en fin de semaine dernière. Le 13 mars 2019 à Yaoundé, autour d’une couverture médiatique pas très appuyée, Lejeune Mbella Mbella a reçu en audience Anatoly Bashkin et Gilles Thibault, respectivement ambassadeurs de Russie et de France au Cameroun. Sur la foi du récit de nos confrères de la CRTV, les entretiens entre le ministre des Relations extérieures (Minrex) et les deux diplomates ont porté sur la «coopération entre Yaoundé et Moscou d’une part, et entre Yaoundé et Paris d’autre part». Ces dires ont d’ailleurs été confirmés, couronné de la confirmation par chacun des deux hôtes du Minrex, immédiatement approchés par le média d’État.

    Constats
    De cette séquence diplomatique, naissent, en préambule, deux constats. Le premier révèle qu’il y a juste quelques mois, Paul Biya et Gilles Thibault ont (officiellement) discuté de la même thématique. Au Palais de l’Unité, le 6 décembre 2018, les échanges entre les deux hommes avaient duré près de trois heures. Le second souligne la réception, au Minrex, des ambassadeurs russes et français, à la veille de la visite de Peter Tibor Nagy au Cameroun.

    En rapport avec ce dernier point, nos sources mettent en relief ce qu’il s’est joué en coulisses. Ayant procédé à un décryptage des différents ressorts langagiers de Anatoly Bashkin et Gilles Thibault, une de ces sources met en évidence plusieurs bras de fer. «Coups bas, calculs et ambitions de la part de Washington, Paris et Moscou sont à l’œuvre dans le cadre de la crise anglophone et l’affaire Kamto», rapporte notre informateur. Ce dernier ajoute que les audiences accordées aux ambassadeurs russe et français ont donné à ces derniers l’occasion de se réapproprier certaines sentences gouvernementales par rapport à ces deux sujets aux grands enjeux sociopolitiques.

    Volte-face
    «Les choses sont allées très vite : la façon dont les diagnostics de certains problèmes sociopolitiques sont définis, ainsi que les réponses apportées à ces problèmes ont changé l’orientation et les priorités de Paris et de Moscou», souffle une autre source diplomatique camerounaise. Confirmation sur le site internet de «Le Monde Afrique». Dans son édition du 15 mars 2019, le journal français, citant une source au fait du dossier, écrit : «Les pays occidentaux sont exaspérés par le niveau de violence des forces camerounaises et, si Yaoundé refuse de dialoguer, les Américains envisagent des sanctions individuelles contre des personnalités du pouvoir (…) La France, qui a toujours été favorable au gouvernement, est embarrassée. Après sa réélection, Biya a fait croire aux Français qu’il procèdera à un remaniement gouvernemental en profondeur, duquel les faucons seraient exclus, ainsi qu’à la création d’une commission indépendante pour entourer des négociations avec les anglophones. La France a alors fait du lobbying pour freiner les chancelleries qui étaient sur une ligne plus dure. Mais force est de constater que le pouvoir a roulé les Français dans la farine».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Oussein Siti

    Oussein Siti

    Voici la nouvelle représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Cameroun. Le 8 novembre 2018 à Yaoundé, cette Comorienne a présenté ses lettres d’introduction au ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex). Avant de déposer ses valises au Cameroun, cette dame de 61 ans a occupé les mêmes fonctions à Haïti et en Jamaïque respectivement. Aux confrères de Cameroon Tribune, la remplaçante du Dr Barbara Sow a confié avoir échangé avec le Minrex des axes de travail entre le Fonds et son pays d’accueil.

  • 73ème journée des Nations unies à Yaoundé : L’alter écho d’une célébration

    73ème journée des Nations unies à Yaoundé : L’alter écho d’une célébration

    Les 10 agences onusiennes menant des activités au Cameroun attendent le quitus des autorités locales sur les modalités de déploiement dans la partie anglophone du pays.

    Une minute de silence en mémoire de Kofi Annan, était inévitable le 24 octobre dernier au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex). Au moins pour l’ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) décédé le 18 août 2018 à Berne (Suisse), entre autorités locales et le gratin onusien, il n’y a pas de dissonance de voix. Accord parfait également des deux parties sur le thème choisi cette année: «L’énergie comme moteur des objectifs de développement durable au Cameroun».

    Chiens de faïence
    Seulement, pour qui a franchi l’hinterland de cette 73e journée des Nations unies à Yaoundé, on a sans doute mesuré qu’un vent fort souffle entre le système que coordonne Allegra Maria Del Pilar Baiocchi et le gouvernement local, au sujet du déploiement de 10 agences onusiennes au Nord-ouest et au Sud-ouest. C’est d’ailleurs ce qui justifie la tenue, le 23 octobre 2018, au ministère de l’Administration territoriale (Minat), d’une réunion. Autour de la table, Paul Atanga Nji (le Minat) et une délégation conduite par Allegra Maria Del Pilar Baiocchi. À l’ordre du jour : les axes d’intervention des démembrements de l’ONU en zone anglophone.

    Cité par le quotidien Cameroon Tribune le lendemain, Paul Atanga Nji est plus précis. «Il est question de s’asseoir, de mettre en place un document qui sera soumis au gouvernement pour approbation. Ainsi, ils pourront se déployer sur le terrain sur la base d’un document consensuel», détaille le Minat.

    Garde-fou
    «Par-delà les mots, un autre facteur structure cette position», fait remarquer Françoise Mouyenga. Saluant la posture prudente du gouvernement, la consultante du Centre de recherche et d’Études politiques et stratégiques (CREPS) de l’Université de Yaoundé II convoque l’Histoire. De son point de vue, «le prétexte du déploiement humanitaire, on l’a vu ailleurs, permet aux gens de s’immiscer dans les rapports humains et fractionner davantage la société». Pour elle, «une feuille de route préalablement élaborée et approuvée par les deux parties reste un gage pour ne pas subir, et être en capacité de prévoir».
    Concrètement, le gouvernement camerounais veut comprendre l’offre du système des Nations unies au Cameroun dans le cadre de la crise anglophone.

    Surtout que dans un communiqué diffusé le 25 juillet 2018, l’ONU avait clairement souligné que les territoires anglophones font face à des violences fondées sur une «discrimination structurelle» qui va croissant depuis 2006. L’organisation planétaire touchait ainsi au délicat sujet des droits de l’Homme, objet de plusieurs controverses dans la zone. D’ailleurs, à la faveur de cette 73ème journée des Nations unies, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a réitéré l’obsession de l’organisation qu’il dirige face à cette thématique. «Les droits de l’homme sont violés dans de nombreux endroits. Mais nous ne baissons pas les bras, car nous savons que le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine est une condition fondamentale de la paix. Les conflits se multiplient. Les populations souffrent, mais nous ne baissons pas les bras parce que nous savons que chaque homme, chaque femme et chaque enfant méritent une vie de paix», a-t-il dit.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Gestion de Nexttel : Victoire judiciaire pour Danpullo

    Gestion de Nexttel : Victoire judiciaire pour Danpullo

    Le milliardaire camerounais vient de remporter une bataille importante face à ses partenaires vietnamiens, dans la guerre juridico-administrative sur le contrôle de Viettel Cameroun.

    Baba Ahmadou Danpullo

    Le feuilleton juridico – administratif enclenché depuis la signature de la convention de concession en 2012 à Viettel Cameroun SA (Nexttel de son nom commercial) n’a pas fini de captiver l’opinion publique. Les protagonistes de ce feuilleton : Viettel Global Investment Company S.A (VGIC) et Bestinver Cameroon S.A (Bestcam). La première société, détenue par l’armée vietnamienne, contrôle 70% de Nexttel. Et la seconde société, propriété du milliardaire camerounais Baba Ahmadou Danpullo, actuel président du Conseil d’administration de Viettel Cameroun SA (VC), détient le reste des parts, soit 30%. Un nouvel épisode de ce film à rebondissement s’est joué le 8 octobre dernier au Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé – Ekounou.

    Ce jour-là, le juge des référés de cette juridiction s’est prononcé sur la demande d’annulation de l’ordonnance N° 372 du 08 octobre 2014. Requête introduite par les responsables de VGIC. L’ordonnance querellée instaure la double signature dans la gestion de l’entreprise. De ce fait, le directeur général, nommé par l’actionnaire majoritaire et unique signataire sur les comptes depuis la mise sur pied de VC, est désormais tenu de soumettre ses décisions à la signature conjointe de l’un de ses adjoints représentant Bestcam. Un principe qui met en rogne les vietnamiens. Après des échanges et des plaidoiries houleux, la juge a rejeté la demande de VGIC et a maintenu la double signature comme mode de gestion de Nexttel.

    Appel
    Alors que chez Bestcam on exulte, chez VGIC on accuse le coup : cette décision «est inattendue et aussi scandaleuse que l’ordonnance», commente Me Laurent Dongmo. Cet avocat travaille pour le cabinet Jing&Partners basé à Douala. Ledit cabinet défend les intérêts de la multinationale vietnamienne. «Naturellement nous allons interjeter appel», indique-t-il. Mais après avoir échoué deux fois de suite à annuler cette ordonnance, les chances de réussite sont minces pour dire le moins. Au sein du cabinet Jing&Partners, on en est conscient. «Comme nous savons que l’adversaire de nos clients trouvera toujours le moyen de gagner ses procédures au niveau du Cameroun, nous comptons, en cas de besoin, sur la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) pour dire le droit et remettre les choses dans le bon ordre», renseigne Me Laurent Dongmo.

    Mais qu’est-ce que Viettel Global Investment Company S.A a contre le principe de double signature pourtant inscrit dans le pacte des actionnaires ? Selon l’interprétation que Me Dongmo fait de l’acte Ohada, «le directeur général (DG) de la société anonyme (SA) à conseil d’administrateur (CA) est le seul représentant légal naturel de la société détenant seul les pleins pouvoirs pour l’engager. […] Or le régime de double signature obligatoire tend à réduire les pouvoirs du DG qui ne peut plus, à lui seul, représenter la SA. Et la société en souffre énormément», défend l’avocat.

    Transparence
    «Cette double signature ne remet pas en cause les pouvoirs du directeur général qui exécute les orientations données par le conseil d’administration», précise Bestcam. Pour l’entreprise camerounaise, son «but est d’assurer le contrôle mutuel et la transparence dans la gestion, comme cela est de coutume dans les joint-ventures».L’actionnaire minoritaire tient d’autant plus à cette exigence de transparence qu’il a gardé un mauvais souvenir des longs mois durant lesquels le directeur général avait les pleins pouvoirs. Durant cette période, son partenaire vietnamien se serait rendu coupable «de nombreuses pratiques malsaines».

    Dans une lettre adressée le 20 septembre 2018, au ministère des Relations extérieures (Minrex), Baba Ahmadou Danpullo cite pêle – mêle, le choix de Viettel Construction pour la construction des sites techniques de Nexttel au détriment des PME camerounaises ; le mauvais traitement infligé au personnel camerounais ; le recrutement des cadres vietnamiens alors que une compétence locale existe ; l’instauration du vietnamien comme langue de travail au sein de la société ; le rapatriement de capitaux au Vietnam à son insu, l’exportation clandestine vers le Burundi de trois cent conteneurs de matériel appartenant à Nexttel ; le trafics d’espèces protégées et des devises… Dans un communiqué repris dans la presse depuis le début du mois, VGIC parle «d’informations mensongères» sans formellement s’expliquer sur ces accusations à prendre très au sérieux.
    Depuis le début de la crise, plusieurs réunions entre les deux partenaires sont organisées, aussi bien dans les services du Premier ministre (PM) qu’au Minrex.

    A la suite de ces concertations, les autorités camerounaises ont rappelé aux vietnamiens que la double signature fait partie des standards appliqués au Cameroun dans la gestion des entreprises nées du mariage entre deux autres (joint-venture). C’est en tout cas ce que l’on apprend à la lecture d’une correspondance signée Ghagomu Paul Mingo et adressée au directeur général de Viettel Cameroun. Tout comme le soutient l’actionnaire camerounais, le directeur de cabinet du Premier Ministre indique que cette mesure participe de la transparence et de la bonne gestion dans ce type d’entreprise. En continuant de se battre contre cette disposition, VGIC ne risque-t-elle pas de créer une brouille diplomatique entre le Vietnam et le Cameroun ? De fait, la firme vietnamienne a la question à l’esprit. «Le ministre des affaires étrangères, S.E. Lejeune Mbella Mbella, a reconnu que Viettel Cameroun S.A était un symbole du succès de la coopération bilatérale [entre les deux pays]» indique-t-elle dans son communiqué. Affaire à suivre…

    Aboudi Ottou

     

    Combat pour le contrôle de la poule aux œufs d’or

    Le groupe Viettel veut accroitre son emprise sur sa filiale camerounaise. Celle-ci est de loin la plus rentable du groupe en Afrique. Son partenaire camerounais entend défendre ses intérêts.

    On croyait la hache de guerre enterrée entre les actionnaires de Viettel Cameroun S.A (VC) jusqu’à ce que l’actualité de ces derniers jours révèle le contraire. La crise née sous forme de brouille sur la répartition du capital, après la signature de la convention de concession avec le gouvernement camerounais, vient de refaire surface. Avant de saisir, le 17 septembre dernier, le juge des référés pour demander l’annulation de l’ordonnance instaurant le principe de double signature, Viettel Global Investment Company S.A (VGIC) a tenté en vain de racheter les actions de son partenaire camerounais. Offre déjà faites par Bestinver Cameroon S.A (Bestcam) avant le lancement des activités de Nexttel intervenu en septembre 2014.

    Pour comprendre le retour à la charge de la firme vietnamienne, il faut savoir que sa filiale camerounaise est de loin le plus rentable de ses actifs en Afrique. Selon le journal en ligne Investir au Cameroun, au premier semestre 2016, le Cameroun est devenu le premier marché du groupe Viettel en Afrique, avec des revenus globaux de 21 milliards de francs CFA (35,9 millions de dollars US), contre 25 millions de dollars US pour Halotel (filiale tanzanienne de Viettel), 33 millions de dollars pour Movitel au Mozambique et 18,26 millions de dollars US pour Lumitel (Burundi). De plus, à fin juin 2018, Nexttel revendique près de 5 millions d’abonnés, contre 6,6 millions pour MTN Cameroun et 6,5 millions pour Orange Cameroun, deux concurrents arrivés sur le marché camerounais du mobile, quinze ans plus tôt. Début octobre, l’entreprise basée à Hanoi avouait dans un communiqué que «Viettel Cameroun S.A (…) a connu une croissance spectaculaire depuis le début de ses activités il y a quatre ans».

    Pour en arriver là, VGIC dit avoir investi au 31 décembre 2017, 201 milliards de francs CFA dans sa filiale camerounaise. Bestcam en a également contribué. Selon une évaluation faite par le cabinet d’expertise comptable KPMG, ses investissements oscillent entre 51,2 milliards et 92, 8 milliards de francs CFA. Au sein de l’entreprise camerounaise, on s’étonne dont de la volonté mainte fois affichée par le partenaire vietnamien de prendre le contrôle total de l’entreprise. On trouve d’ailleurs cette démarche «fourbe» et «ingrate». Ceux d’autant plus que, argue-t-on, si Baba Ahmadou Danpullo, propriétaire de Bestcam, ne s’était pas impliqué personnellement, la troisième licence de téléphonie mobile du Cameroun n’aurait peut-être pas été attribuée à VC.

    AO

  • Yaoundé-Madrid: La coopération se noie dans le Lac municipal

    Yaoundé-Madrid: La coopération se noie dans le Lac municipal

    Arrivé en fin de séjour au Cameroun, S.E. Jorge De Orueta, l’ambassadeur du royaume d’Espagne, s’en va sans que le projet de valorisation touristique et économique du site ne se matérialise.

    Le Lac municipal attend les premiers coups de pelleteuse.

    Il y a eu audience au palais de l’Unité le 07 août dernier. Paul Biya, le président de la République, y a en effet reçu S.E. Jorge De Orueta, venu lui dire ses adieux après trois années passées comme ambassadeur du royaume d’Espagne au Cameroun. Telle que relayée par le site web de la présidence de la République, la rencontre entre le chef de l’Etat camerounais et le diplomate espagnol a été l’occasion de passer en revue les relations entre Yaoundé et Madrid. Le même support indique que «l’ambassadeur d’Espagne a relevé la contribution des entreprises espagnoles au développement du Cameroun dans le secteur de l’énergie, des infrastructures et de la pêche».

    Avant de s’entretenir avec Paul Biya, l’Espagnol a fait un tour au ministère des Relations extérieures (Minrex) le 02 août 2018. Lejeune Mbella Mbella, le maître des lieux, en a profité pour saluer le dynamisme du visiteur. Le Minrex, rapporte le quotidien Cameroon Tribune livraison du 06 août dernier, a cité «par exemple, la signature en 2016 de deux conventions de prêt avec la Deutsche Bank d’Espagne et de Dubaï pour le financement de la phase I du projet d’aménagement du Lac municipal de Yaoundé et de la vallée de Mingoa». Au journal d’ajouter qu’«en réponse, Jorge De Orueta Pemartin s’est dit heureux d’avoir travaillé sans difficulté auprès des autorités camerounaises».

    Et du coup, la remarque est faite: on ignore le sort réservé au projet de valorisation touristique et économique du Lac municipal de Yaoundé. Et sur le terrain, les travaux n’ont toujours pas démarré. On les annonçait pourtant pour le premier semestre 2017, dans la perspective de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 au Cameroun.

    Nouveaux plans

    Selon nos sources, le projet, dirigé par un comité de pilotage présidé par le secrétariat général de la présidence de la République, a d’abord été suspendu. Ce comité, apprend-on, a instruit la modification des travaux. «Les nouveaux plans ont été transmis à Accionia, l’entreprise espagnole qui doit réaliser les travaux. Maintenant, il faut que la Deutsche Bank d’Espagne qui les finance valide d’abord ces modifications avant le lancement du chantier», affirme Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé.

    Le 13 septembre 2016 à Yaoundé, deux conventions de prêts d’un montant cumulé de 21 milliards de francs CFA ont été signées avec pour but de financer le projet. Louis Paul Motaze, alors ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, martelait que, selon les prévisions y afférentes, les travaux consistaient entre autres, à la dépollution et à l’assainissement les eaux du lac, à l’installation des équipements de sport nautique, à l’aménagement des berges, et à la construction sur les abords d’un hôtel de cinq étoiles et des restaurants de classe internationale, des boutiques, ainsi qu’un espace de détente et de loisirs.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Dr Jean Baptiste Habyalimana

    Dr Jean Baptiste Habyalimana

    C’est l’ambassadeur du Rwanda au Cameroun avec résidence à Brazzaville (Congo). Le 08 août dernier, il était au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex). Avec Lejeune Mbella Mbella, le patron des lieux, cet ancien enseignant de sciences physiques a fait le tour d’horizon de la coopération entre Kigali et Yaoundé. Il a notamment brandi les facilités d’accès au Rwanda mises en place depuis janvier de l’année en cours. Le diplomate a réitéré qu’il n’y a plus besoin de visa pour entrer au Rwanda. Surtout que, a-t-il tenu à rappeler, ce pays s’impose au fil des années comme un pilier de la libre circulation des personnes et des biens.

    A l’en croire, les autorités de Kigali ont d’ores et déjà décidé d’exempter de visa dans le cadre de la réciprocité, les ressortissants de quelques pays d’Afrique centrale (République centrafricaine, Congo, Tchad et Sao Tomé et Principe). Une extension de la mesure au Cameroun est dans le pipe, a-t-il mentionné. «Nous sommes les premiers sur le continent, à supprimer les visas pour les voyageurs, conformément à une directive inscrite dans l’agenda de l’Union africaine», a souligné Jean Baptiste Habyalimana face à la presse.

  • Industrialisation: Pour le Cameroun, l’échéancier est connu

    Industrialisation: Pour le Cameroun, l’échéancier est connu

    2035 et 2050 sont les deux années arrêtées pour contempler les résultats concrets du 1er Forum national de l’industrialisation (Fonaic) tenu récemment à Yaoundé.  

    Photo de famille à l’ouverture des travaux.

    Affichant des résultats économiques moyens au cours des dix dernières années, le Cameroun a su tirer parti des possibilités offertes par la diversité de son économie. Selon la Banque mondiale, les effets positifs de cette réalité s’atténuent toutefois dans une large mesure. L’institution monétaire internationale estime cependant qu’une politique d’industrialisation plus appuyée boosterait la croissance économique qui marque le pas depuis quelques années. En clair, pour le pays qui aspire d’ici 2035 à l’émergence, il y a urgence d’une reconstruction industrielle.

    A Yaoundé, au cours de la première édition du Fonaic, les experts se sont intéressés à cet aspect, via le thème des travaux («Agro-industrie, un sanctuaire de la reconstruction industrielle pour l’émergence du Cameroun»). Ils ont arrêté un échéancier adossé sur deux années: 2035 et 2050. La première est retenue comme celle au cours de laquelle le «Cameroun devient l’usine de la nouvelle Afrique industrielle». La dernière marque le début d’une nouvelle ère: «le Cameroun devient le commutateur, le nourricier et l’équipementier de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) et du Nigéria».

    Démarche

    Pour atteindre ces horizons, les participants au Fonaic ont conclu qu’il existe des astuces. Structurées autour du Plan directeur d’industrialisation (PDI), celles-ci se déclinent en plusieurs points. Notamment, il s’agit de «la reformulation du périmètre industriel camerounais ; la réorganisation de la logique d’intervention de l’Etat industriel bâtie sur l’agro-industrie, le numérique et l’énergie ; une veille stratégique et de une intelligence économique orientées vers le positionnement sur les marchés sous régionaux».

    Par ailleurs, les échanges de Yaoundé ont fait émerger quelques propositions de réformes. Il a été suggéré la mise en place d’une stratégie de zonage communautaire ainsi qu’une réglementation permettant de rationaliser et de réguler efficacement la gestion du potentiel forestier national. Le développement de l’infrastructure ferroviaire sur l’étendue du territoire national et l’intensification de la diplomatie industrielle et économique (à travers le Minrex et renforcer la coopération avec la République Fédérale du Nigéria dans le domaine industriel et commercial) ont également été évoqués.

    Jean-René Meva’aAmougou

  • Lutte contre le trafic d’armes : Comprendre l’engagement du Cameroun

    Lutte contre le trafic d’armes : Comprendre l’engagement du Cameroun

    Au moment où la situation sécuritaire du pays est de plus en plus volatile, l’implication des autorités de Yaoundé signe un projet stratégique novateur.

    Question de Cameroon tribune: «Le Cameroun a abrité la 1ère Conférence des Etats parties à la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre. Qu’est-ce qui explique l’organisation de telles assises ?» «…La disponibilité du Cameroun à accueillir cette rencontre internationale de haut niveau, montre l’engagement de notre pays, aux côtés de ceux de l’Afrique centrale, des organisations internationales et de la société civile, à contrôler la circulation des ALPC et leur usage par des acteurs non-étatiques», répond Lejeune Mbella Mbella, dans l’édition du 14 juin 2018.

    Le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) indique combien le sujet préoccupe Yaoundé. Sans le dire clairement, le Cameroun se positionne comme chef de file dans le combat contre le trafic d’armes dans la sous-région. «Pour sortir de la spirale d’insécurité dans laquelle les terroristes et autres brigands internationaux l’ont précipité, le Cameroun entend coordonner une coalition sans précédent, afin d’ organiser un peu mieux le travail de traque des trafiquants», analyse Daniel Nkomba de la Fondation Paul Ango Ela de Yaoundé. Il ajoute que si la formulation officielle de «l’engagement camerounais» n’est pas claire, elle reste réelle. «Plus précisément, la politique de Yaoundé constitue une véritable rupture dans l’appréhension et la gestion de l’environnement géopolitique en Afrique centrale», croit savoir cet universitaire.

    Dès lors, l’on comprend pourquoi cet engagement amorce son édification sur un mouvement qui allie d’autres pays dans une perspective d’ingénierie stratégique concertée.  En témoigne le récent accord sur le contrôle de la circulation illégale des armes légères et de petit calibre, signé entre le Cameroun et son voisin nigérian. «Toute la particularité de cette approche est à voir dans la célérité avec laquelle ce texte a été conduit au parlement. Parce que le Cameroun est conscient que le prélude à sa propre sécurité passe par une action concertée avec le Nigéria, où signale-t-on, des bases arrières de Boko Haram et des séparatistes seraient situées», argumente Daniel Nkomba.

    A l’analyse, cette vision repose sur la croyance aux vertus stabilisatrices de l’interdépendance stratégique. Yaoundé considère en effet que son équilibre est aussi tributaire d’une coopération capable de créer un esprit internationaliste, susceptible de prendre effectivement le contrôle de la situation. Et précisément, du fait de l’impossibilité de traiter la question de la circulation incontrôlée des armes avec une autorité souveraine, le pays de Paul Biya veut montrer que pour lui, les enjeux sont beaucoup plus immédiats.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Crise anglophone: Yaoundé réduit la marge de manœuvre des diplomates

    Crise anglophone: Yaoundé réduit la marge de manœuvre des diplomates

    Au groupe des ambassadeurs africains accrédités au Cameroun, les autorités locales ont, le 30 mai dernier, dévoilé la « bonne » approche vis-à-vis de certains sujets d’actualité.

    S.E Beti Marace, doyen du corps diplomatique africain.

    La maxime est bien connue : «En diplomatie, parfois les mises en garde sont habillées comme des moments de convivialité». On l’a expérimenté le 30 mai 2018 au ministère des Relations extérieures (Minrex) à Yaoundé. Où ce jour-là, Adoum Gargoum, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé de la coopération avec le monde islamique, préside une rencontre avec le groupe des ambassadeurs africains accrédités au Cameroun.

    Le prétexte de la clôture des activités relatives à la  55e Journée de l’Afrique permet aux deux parties de faire, à huis clos, le point sur trois sujets d’actualité. A l’ordre du jour : la politique du gouvernement camerounais en matière de lutte contre la corruption, la situation sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations en 2019.

    Selon nos informations, le rapport de ladite réunion est produit, mais n’est pas toujours rendu public. Une source ayant pris part aux discussions explique que «dans ce type de huis clos, les autorités imposent deux choses : une terminologie et le profil des participants». Sous anonymat, la même source souffle qu’au départ, l’ordre du jour évoqué plus haut ne contenait qu’un seul point décliné en «marge diplomatique de la gestion de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest».

    Ce libellé résonnait, insiste-t-on, en écho «aux dérives langagières» de Peter Henry Barlerin, ambassadeur des États-Unis au Cameroun, sur le sujet. Suffisant pour expliquer la présence à cette rencontre de Galax Yves Landry Etoga, le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale.

    Com’ verticale

    Suffisant également pour comprendre la verticalité de la communication de la partie camerounaise. «Cette occasion était un mélange de libéralisme teinté d’un brin de dirigisme sur fond de foi absolue dans le credo de l’option gouvernementale», théorise notre source. Et comme stratégie d’évitement, le groupe des ambassadeurs africains accrédités au Cameroun a eu l’intelligence de s’éjecter subrepticement sans grande déclaration.

    On le ressent d’ailleurs dans la posture de leur doyen, Martial Beti Marce. Au terme de la réunion, l’ambassadeur de la République centrafricaine (RCA) a clairement dit que, s’agissant de la situation sécuritaire dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun, «il est important de tenir compte exclusivement des communications officielles qui donnent des éléments objectifs ainsi que la position du gouvernement que les ambassadeurs relaient par la suite à leurs gouvernements».

    Jean René Meva’a Amougou

  • Le 7 de la dernière heure

    Le président de la République du Cameroun, Paul Biya a signé vendredi 02 mars 2018, des décrets portant nomination de nouveaux responsables au sein de son gouvernement. La liste des ministres.

    Ils accèdent pour la première fois à un poste ministériel ou assimilé… en fin du septennat du prince. Qui sont-ils ?

     

    Georges Elanga Obam, «Le pm»

    C’est le tout premier ministre de la Décentralisation et du Développement local. Mission : parachever le processus et conférer véritablement aux collectivités locales décentralisées plus d’autonomie et de vie. Jusque-là, il était conseiller technique auprès du Premier ministre. Au-delà, il porte aussi une autre casquette puisqu’il est membre du Conseil d’administration de la Caissede stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH). On l’avait également vu en 2015 comme Coordonnateur du Secrétariat Technique du Comité de suivi de la mise en œuvre du plan triennal pour l’a

    ccélération de la croissance. Georges Elanga Obam a participé à la rédaction du Rapport d’état du système éducatif national (RESEN). Pour le compte du RDPC, il milite dans le Dja et Lobo II (Zoetélé).

     

    Gaston Eloundou Essomba, le dur

    Les militants et militantes de la section Rdpc Mefou et Akono Sud-Ouest l’ont à cœur. «Il nous montre l’exemple à suivre», déclarait l’un d’eux au cours d’une récente conférence de section. En même temps, le nouveau ministre de l’Eau et de l’Energie est ferme. La preuve: en septembre de l’année dernière, l’ancien directeur général de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp), a limogé son «frère du village» accusé d’extorsion de fonds à des tiers dans cette structure publique.

     

     

     

     

     

     

    Nalova Lyonga Pauline, «animal politique»

     

    02 mars 2018, ministre des enseignements secondaires ! En l’espace de 3 mois, cette dame incarne finalement l’«animal politique». Virée de l’université de Buea en juin 2017 par Paul Biya, l’ancienne Vice-Chancellor va rebondir quelques mois après comme PCA de l’Hôpital général de Douala, en novembre 2017, toujours grâce au décret du président. Auteur de plusieurs revues et
    livres sur la littérature africaine sur les théories féminines, Nalova Lyonga Pauline est titulaire d’un Phd obtenu à l’université d’Ann Arbor dans l’Etat du Michigan aux Etats-Unis.

     

     

     

    Samuel Mvondo Ayolo, un benguiste au bercail

    Selon Journal du Cameroun.com, sa nomination peut être lue comme une surprise quand on sait qu’il remplace Martin Belinga Eboutou, réputé fidèle ami du président. Agé de 61 ans Samuel Ayolo Mvondo est un natif de Sangmélima (région du Sud). De retour au Cameroun, le nouveau DCC, désormais ancien ambassadeur, entre dans la fonction publique en décembre 1985 en qualité
    de contractuel à la direction de l’Information et passe toute sa carrière dans les services centraux du ministère des Relations extérieures jusqu’à sa nomination au poste de directeur des Nations unies et de la Coopération décentralisée en 1997.En 2008, il est nommé ambassadeur du Cameroun au Gabon. Dix ans plus tard (le 11 avril 2016 précisément), il est propulsé vers Paris comme ambassadeur du Cameroun en France. Il est titulaire d’un diplôme d’Études approfondies (DEA) de science politique obtenu à l’université Jean Moulin de Lyon en France.

     

     

     

    Mbayu Felix, dans la maison

    Il est l’une des nouvelles têtes du gouvernement. Secrétaire général du ministère des Relations extérieures, il sera désormais au ministère délégué auprès du ministre des Relations extérieures, en charge de la coopération avec le Commonwealth. Né le 11 avril 1957 à Mankon (Bamenda), il s’est particulièrement insurgé contre quelques-uns de ses collaborateurs du ministère des Relationsextérieures (Minrex), où il officiait jusque-là comme secrétaire général. En effet, assurant l’intérim de Lejeune Mbella Mbella (le ministre), ce diplomate avait, en début de l’année en cours, mis en garde certains agents du Minrex enclins à la divulgation des informations stratégiques à des tiers.

     

     

     

    galax Yves Landry Etoga, sur la galaxie des pandores

    C’est le remplaçant de Jean-Baptiste Bokam au secrétariat d’Etat à la Défense en charge de la gendarmerie. Il occupait jusqu’ici le poste de chef de Division des affaires juridiques et des traités au Minrex.

     

     

     

     

    Oswald Baboké, pasto à la dcc

    Un diplomate pour remplacer un journaliste. A 44 ans, l’homme est, avec son épouse Crescence, pasteur d’une église de réveil basée à Yaoundé. Ceux qui le fréquentent allèguent qu’il est aussi excellent communicateurConseiller Technique à la présidence de la république, M. Baboké est un diplomate. Il est le véritable directeur de cabinet de la première dame, chargé de ses affaires
    privées, de l’envoi de fleurs à la gestion de son agenda. D’aucuns interprètent sa nominations comme «une injection de sang neuf» à la DCC.

     

     

    Armand Djodom, contre les nids de poules

    Voilà un autre secrétaire général de ministère qui a été promu. En effet, le nouveau secrétaire d’Etat auprès du ministre des Travaux publics chargé des routes, occupait le poste de Secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications. Il a pour mission de relever l’énorme défi de la construction et de la gestion des routes au Cameroun.

     

     

    Tasong Njukang Paul, via la Cemac

    Vraissemblablement, il doit sa nomination à son passage remarqué et remarquable à la Commission de la CEMAC, une structure au sein de laquelle il était chargé des infrastructures. C’est donc un capital qui lui permet de gérer les challenges qu’induisent le ministère de l’Economie, de l

    a Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) où il est chargé de la planification.

     

     

    Les personnalités et leurs portefeuilles

    1) Ministre de l’Administration territoriale

    1. Atanga Nji Paul

     2) Ministre de la décentralisation et du développement local

    1. Elanga Obam Georges

     3) Ministre de l’Eau et de l’Energie

    1. Eloundou Essomba Gaston

     4) Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire

    1. Alamine Ousmane Mey

    6) Ministre des Enseignements secondaires

    Mme Nalova Lyonga Pauline

     7) Ministre des Finances

    1. Motaze Louis Paul

     8) Ministre de la Fonction publique et de la Reforme administrative

    1. Joseph Le

    9) Ministre des Forêts et de la Faune

    1. Ndongo Jules Doret

     10) Ministre des Transports

    1. Ngalle Bibehe Ernest

     11) Ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire chargé de la planification

    1. Tasong Tchoutang Paul

     12) Ministre délégué auprès du ministre des Finances

    1. Yaouba Abdoulaye

     13) Ministre délégué auprès du ministre des relations extérieures chargé de la coopération avec le Commonwealth

    1. Mbayu Felix

     14) Ministres chargés de mission à la présidence de la République

    1. René Sadi
    2. Dion Ngute Joseph

     15) Secrétaire d’Etat au ministère de la Défense en charge de la Gendarmerie

    Etoga Galax Yves Landry

     16) Secrétaire d’Etat au ministère des Travaux publics en charge des routes

    Djodom Armand

     17) Ministre secrétaire général adjoint à la présidence de la République

    1. Elung Paul Che

    18) Directeur du cabinet civil de la présidence de la République

    1. Mvondo Ayolo Samuel

     19) Directeur adjoint du cabinet civil

    1. Osvald Baboke

     

    «Paix et efficacité»?

     Quand Paul Biya, le président de la République a, le 02 mars dernier, décidé de reconfigurer l’équipe de Philemon Yang, l’on entendu, ce que les grands communicants de la radio publique nationale ont nommé «paix et efficacité». Il y a eu deux mots, reliés par une simple conjonction, et ils ont été martelés afin de justifier ces décrets présidentiels lus dans la nuit. «Paix et efficacité». Il suffit de parcourir les profils des heureux promus et de ceux qui ont changé de portefeuille. «Paix et efficacité», disent-ils? Nous n’y lisons que jeu de chaises musicales et gestion déguisée de la crise anglophone. En juxtaposant par un grand chambardement, «Paix et efficacité», on dit à demi-mots que l’équipe Yang IV vise surtout à panser les plaies sensibles de la sécurité, à redistribuer le gâteau national sous l’aiguillon de l’unité.

    Au gouvernail de la nation, Paul Biya semble porté par la magie du changement et sa fatalité dans les démocraties des temps de crise. Porté surtout par le rejet acharné et quasi maniaque de tout ce qu’il a pu faire par rapport aux crises qui secouent le Cameroun :crise économique et crise identitaire. Ces hydres à mille têtes ne cessent de hanter la pétaudière nationale. Et il fallait peut-être aussi revoir l’équipe… en mettant certains coucous du sérail à la touche et en propulsant vers l’arène de jeu, d’autres coucous. Alternant bien sûr révélations et déceptions.

     

    Les coucous éjectés

    Avant la soirée du 02 mars 2018, ils étaient presqu’intouchables. En regardant la fiche des « bannis », on n’hésite pas à répertorier quelques causes de leur chute; du moins celles qui hantent l’imaginaire collectif abreuvé d’images cocasses.  

     

    Basile Atangana Kouna, Dans l’eau surfacturée

     Lors de la conférence annuelle des services centraux et déconcentrés du Minée en janvier dernier, son œil paraissait avoir la paupière lourde, comme sous le poids d’une inquiétude. Selon des indiscrétions, une rumeur persistante d’une surfacturation de plus de 350 millions de dollars sur le projet Sanaga destiné à fournir à la ville de Yaoundé, un supplément de 300 000 m3 d’eau parjour. Vrai ou faux ? La question n’est probablement plus de savoir (de toute façon, il est trop tard !). Le vrai sujet, c’est que ce fils de Mbalelon I (Ngoumou) dans région du Centre, admirait sa joie de vivre et en faisait même la cause de son incroyable impunité au sein du gouvernement dans lequel il est entré depuis le 9 décembre 2009 comme ministre de l’Eau et de l’Énergie.

     

     

    Michel Ange Angouing, le vrai recalé au concours de l’Enam

    Jusqu’au 02 mars au soir, il était le vingt-troisième ministre de la Fonction publique du Cameroun. Certains pariaient que, pour lui, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, au-delà du scandale de l’Enam. Avec cette affaire-là, son cerveau a saigné aux quatre veines pour prouver que, relativement aux résultats définitifs du dernier concours d’entrée dans cette prestigieuse institution, c’est lui qui avait raison. Au lieu de qu’il nous bassine l’opinion avec des preuves de transparence dans les concours administratifs, il n’a fait qu’ajouter à la confusion, en engageant un combat amusé avec Linus Toussaint Mendjana, le directeur (actuel) de l’Enam. Certainement que ce natif de Doumaintang (Est-Cameroun) s’imaginait nouveau visage en odeur de sainteté avec Paul Biya. Que non ! Parce que la vie rêvée est moins vraie que la réalité. Il vient de sortir du gouvernement au sein duquel il a œuvré depuis le 09 décembre 2011.

     

     

    Martin Belinga eboutou, le moine révoqué

    « Diriger un cabinet, c’est facile », s’amusait un jour Jean-Baptiste Baleoken. L’ancien DCC insinuait ensuite que DCC c’est un drôle de métier, âpre, chronophage, dévorant, qui au mieuxempiètelargement sur la vie privée, au pire la met entre parenthèses. Plus rien n’existe, sauf le désir du président, et quand le président dit «Je veux…», le cabinet cesse de respirer et s’exécute à toute heure du jour et de la nuit. C’est comme entrer dans les ordres. Sont requises, pour prendre les habits de moine, une fidélité absolue, une disponibilité de tous les instants, une foi dans la fonction qui s’apparente à un sacerdoce. Le chef de Nkilzok (Dja-et-Lobo) n’a pas dévié cette ligne de septembre 1996 à décembre 1997, lors de son premier bail à la DCC. Son second séjour au même poste depuis le début de l’année 2010, n’a pas été différent. Seulement, il vient d’être débarqué. Sans ménagement. C’est la règle du jeu, connue à Etoudi et à contre-courant de ceux qui croient que côtoyer le pouvoir (là où se prennent les décisions, mais également les coups), flirter avec le saint des saints, c’est un passeport pour l’éternité.

     

     

    Jean-Baptiste Bokam, Entre les lignes du mémorandum de l’Est

    Manœuvre efficace, « réac » au regard des « pédagogistes », le « baron » de Bagbezé I (département du Haut-Nyong, région de l’Est) est plutôt « républicain » pour les défenseurs de la méritocratie. Il paraît que c’est aussi avec ce genre de profil que l’on se taille une réputation sous les lambris

    du palais de l’Unité. Compréhensible donc que Jean-Baptiste Bokam

    ait été tour à tourpromu ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale (16 mai 1988 – 09 avril 1992), ministre des travaux Publics et des Transports (09 avril – 27 novembre 1992), et Ministre des Travaux publics (27 novembre 1992 – 07 décembre 1997). Quand arrive le 22 septembre 2006, il est Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie. Ni les uns, ni les autres n’ont pas été surpris par sa nomination. D’aucuns pensent que si les portes du gouvernement lui été réouvertes à cette occasion, c’était parce qu’elle avait «bien manœuvré» pour le compte du RDPC dans son département d’origine. Là-bas, il a parfois décidé, à tous les sens du mot. Souvent pertinentes, parfois polémiques, les initiatives menées par celui que l’on surnommait, jusqu’au 02 mars 2018, « l’hyper-gendarme » connaissent, à chaque fois, un large écho dans la presse nationale. Sauf qu’on le soupçonne d’être l’un des commanditaires du « mémorandum de l’Est », un pamphlet revendiquant un quota élevé des ressortissants du Soleil levant au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de Bertoua.

     

    Edgard Alain Mebe Ngo’o, sur les rails d’Eseka

    Son ascension fulgurante rend d’autant plus douloureux son départ du gouvernement ce 02 mars 2018. Ce d’autant plus qu’il se situe en plein inventaire du septennat de Paul Biya encore en cours. On se souvient que sa venue au ministère des Transports n’est pas allée sans polémiques au lendemain du réaménagement du gouvernement en octobre 2015. Portée par un nom illustre à Etoudi, Edgard Alain Mebe Ngo’o semblait, il y a peu, investi d’un instinct redoutable dont hérite parfois la descendance des «grands monstres politiques». En janvier dernier, l’homme confiait à la presse que « si tout se passe bien cette année, nous allons faire bouger les choses dans le bons sens si le chef de l’Etat nous accorde encore sa haute attention ». Cette « haute attention » a malheureusement été ruinée (à postéori) par l’émergence, au sein de l’opinion publique nationale, d’un vif débat sur la gestion « très artisanale » de l’accident ferroviaire survenu à Eseka le 21 octobre 2016. Dans cette affaire où la raison d’Etat et la raison du cœur continuent de se livrer un match sanglant, le « Zoétélé boy » se coule dans la peau d’un personnage qui l’a marquée. Parce que sur ce coup-là, il avait été d’office désigné comme l’un des symboles de cette intelligentsia « dégénérée » dénoncée à la vindicte publique. Et avec sa sortie du gouvernement, on pourrait craindre une histoire à tiroirs dans les prochains jours.

     

    Philip Ngole Ngwese, perdu dans la forêt du Dja

     

    On l’a vu à la peine le 05 juillet 2017 à Yaoundé, devant les sénateurs fouinant, sans retenue, dans le fait que des milliers d’hectares de forêt auraient été détruits dans la réserve du Dja (Sud-Cameroun). Les parlementaires évoquaient alors le chiffre de 42% en un an et demi seulement. « Aucune déforestation n’a eu cours ou n’est en cours actuellement dans la réserve du Dja », martelait Philip Ngolle Ngwesse qui avait à ses trousses, une ONG. Selon des sources, cette organisation-là a dominé et a finalement eu la tête du désormais ex-Minfof. Et ce malgré les félicitations nourries de l’Union européenne, au sujet de la saisie, durant la nuit du 11 au 12 décembre 2017, de 216 défenses et 81 queues d’éléphants.

     

    Assurer les arrières

     

    Il en va des gouvernements comme des recettes de pâtisserie. Le succès d’une préparation tient aussi bien du choix des ingrédients que de la précision des dosages. En composant son équipe (sur proposition du PM Philemon Yang), Paul Biya a mêlé quelques personnalités expérimentées à des fidèles de la première heure (Laurent Esso, Louis Paul Motaze ou encore René Sadi) et à un contingent de jeunes loups. Pour pimenter le tout, des figures des zones anglophones ont été appelées à travailler avec ceux cités plus haut, même si « le pack » venu du Nord-ouest et du Sud-ouest pâtit plus ou moins de sa faible notoriété. Mais au final, « c’est un mélange audacieux », selon Jean-Baptiste Atemengue, militant du RDPC.

    Pour d’autres citoyens, ce gouvernement regorge de personnalités qui sont parvenues à imprimer leur marque sur certains dossiers. C’est le cas de Louis Paul Motaze et Alamine Ousmane Mey. «Deux voisins économiques», ironise Régine Amougou Noma, maire de Yaoundé IV. Et le reste des ministres et secrétaires d’Etat discrets (Laurent Esso) ou mal connus (à l’exemple de Dallas Yves Landry Etoga).

    En tout cas, le paysage politique est planté, le gouvernement Yang IV est là. Et si possible jusqu’à la prochaine élection présidentielle puisque, selon les observateurs, ce nouvel exécutif doit «contribuer à la réussite de cette fin de septennat». Élargir la majorité. C’était l’obsession du chef de l’État, en remaniant son équipe gouvernementale. «Le président est déjà dans l’après, souligne un parlementaire qui lui est proche. Il anticipe les difficultés veut installer un duel entre les forces qui le soutiennent et les extrêmes». Au passage, il affaiblit un peu plus l’opposition. «Il faut que cette équipe, anciens et nouveaux, fasse ses preuves avant qu’on les intègre complètement», prévient un cadre du RDPC. « C’est la prime à ceux qui aideront le président à briguer un autre mandat », ajoute-t-il.

     

    Jean-René Meva’a Amougou