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Étiquette : Bobo Ousmanou
Appui budgétaire de la BAD : Plus de 110 milliards pour le Cameroun
L’institution financière vient d’approuver deux prêts pour appuyer le financement du budget 2019 et la construction de la Ring road, qui ceinture le Nord-ouest.
Le bitumage d’une route au Cameroun En termes chiffrés, c’est respectivement 17,96 millions d’euros (environ 11, 70 milliards de francs CFA) et 150 millions d’euros (environ 98,39 milliards de francs CFA). L’octroi du premier et du deuxième montant au Cameroun vient d’être approuvé par le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (Bad).
Selon une ligne du communiqué de presse que publie le ministère camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), le 29 novembre 2018 à Yaoundé, les 11,70 milliards de francs CFA sont destinés au financement de la première phase du projet de construction de la Ring Road. Ledit projet, indique le communiqué du Minepat, pourrait bénéficier en 2019 d’un prêt additionnel de 161,60 millions d’euros (environ 106,06 milliards FCFA) pour le financement de sa deuxième phase.
Une autre ligne du même communiqué souligne que les 98,39 milliards de francs CFA sont prêtés au Cameroun pour permettre à ce dernier de financer la deuxième phase du Programme d’appui à la compétitivité et la croissance économique (Pacce). Il s’agit, apprend-on, d’un appui budgétaire dont les ressources serviront au financement partiel du budget 2019 du pays.
En visite au Cameroun du 15 au 18 septembre 2018, Khaled Sherif, vice-président de la Bad, s’était longuement penché sur l’état de la coopération avec l’institution financière panafricaine. L’occasion avait alors permis d’établir qu’à la date du 30 août 2018, le portefeuille actif de la Bad au Cameroun comprenait 23 projets, totalisant des engagements de 1121 millions d’unités de comptes (UC), soit environ 875 milliards de francs CFA. À cette date-là, le taux de décaissement global du portefeuille était de 40,4 %.
Avec la conclusion, en juin 2017, d’un programme économique et financier entre le Fonds monétaire international (FMI) et le Cameroun pour une période de trois ans (2017 – 2019), programme soutenu par les appuis budgétaires des partenaires techniques et financiers, la BAD a déjà décaissé une première tranche d’un montant de 150 millions d’unités de compte (un peu plus de 117 milliards de francs CFA) dans le cadre du Pacce.
Bobo Ousmanou
Football : Eding sport vainqueur de la Coupe du Cameroun
Après seulement trois années en Ligue 1, le club de la Lekie a remporté ce dimanche ce trophée en battant Lion blessé de Foutouni, sur le score de 1 but à 0.
À noter que la rencontre s’est déroulée sous la présidence du Chef de l’État, Paul Biya dont c’était la première sortie officielle depuis sa prestation de serment le 6 novembre 2018.
La saison sportive 2017-2018 est arrivée à son apothéose ce dimanche avec la tenue de la finale de Coupe du Cameroun. Elle opposait Eding Sport de la Lekié et Lion blessé de Fotouni. Sur la pelouse du stade Omnisports de Yaoundé, cette rencontre s’est disputée de bout en bout, à la satisfaction du public. L’équipe de la Lekié a ouvert la marque par Pierre Ballang à la 13e minute de jeu. Malgré les assauts répétés des deux équipes, le score est resté inchangé jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre central.
Eding Sport a été créé en 2012 à l’issue d’un championnat de vacances. Le club a pris une affiliation dans le championnat départemental de football de la Lékié voici 7 ans. L’ascension fut fulgurante, puisque dès sa première année, il accède en deuxième division régionale du Centre (équivalent de la D3), où le club passera deux saisons avant d’accéder en Ligue 2.
Lors de la saison sportive 2014-2015, il accède en Ligue 1. Deux ans plus tard, le club de Saint-Fabien Mvogo est sacré champion du Cameroun. Aujourd’hui, il vient de rapporter la Coupe du Cameroun. Mais Eding Sport ne jouera pas la Coupe des confédérations qui a débuté le 28 novembre dernier. La faute aux autorités sportives qui n’ont pas respecté les délais d’inscription du club vainqueur de la Coupe du Cameroun à cette compétition.
Bobo Ousmanou
Eneo : Plus de 800 milliards de FCFA à investir jusqu’en 2031
L’opérateur historique du secteur électrique au Cameroun vient de rendre public son rapport d’activités 2017. Eneo affiche également ses ambitions pour le développement de la fourniture électrique, avec des investissements à venir dans la réhabilitation et le renforcement du réseau de fourniture.
Eneo et son principal actionnaire, Actis Energy, «comptent investir près de 800 milliards FCFA» pour les quinze prochaines années. Cette volonté est comprise dans le «Rapport annuel 2017» d’Eneo, au chapitre «perspective». La moitié de ces investissements escomptés va concerner «la réhabilitation, le renforcement et l’extension des réseaux de distribution».
Cependant, l’opérateur historique du secteur électrique prévient: «La mobilisation d’un tel volume d’investissement requiert des mesures d’accompagnement qu’Eneo a sollicitées auprès du Gouvernement». Mais «En attendant que ces mesures soient mises en place, et compte tenu de la situation financière critique dans laquelle se trouve Eneo aujourd’hui, l’entreprise compte, dans une première phase, poursuivre les efforts mis en œuvre pour améliorer ses performances opérationnelles (rendement de distribution, taux de recouvrement, réduction des pertes, etc.), rétablir les grands équilibres de ses comptes, rembourser sa dette et financer ses investissements».
En attendant les mesures du Gouvernement et la mobilisation des financements extérieurs, «Eneo devra mobiliser l’autofinancement dont les deux principales sources sont le tarif d’électricité et le paiement des consommations de l’État et ses démembrements». En 2017, l’État du Cameroun avait une ardoise d’un peu plus de 10 milliards de FCFA auprès d’Eneo. Début 2018, quelque 15 milliards avaient été payés à l’opérateur.
Pour le reste, Eneo annonce que «la qualité du service électrique s’est améliorée, avec un niveau considérable d’investissements, une baisse globale des énergies non distribuées et une meilleure disponibilité des ouvrages de production». L’opérateur a pu brancher au réseau électrique 99.431 nouvelles familles et entreprises. Ainsi, le nombre de clients actifs est passé à environ 1,2 million. Pour ce qui est du transport de l’énergie, l’entreprise affiche une embellie, avec une diminution des pertes d’énergie de l’ordre de 6,42 % par rapport à 2016. 256 agents ont par ailleurs été recrutés afin de permettre un rajeunissement des effectifs. Dans le même temps, il s’est opéré le remplacement et la réparation d’environ 55.000 poteaux. Ainsi, Eneo privilégiant désormais les poteaux métalliques et en béton, au détriment de ceux en bois, plus coûteux et moins résistants.
Enoe situe le taux actuel d’accès à l’électricité à 62 %, pour un indice de satisfaction des clients de 65 %. L’entreprise emploie 3745 personnes pour un chiffre d’affaires de 291 milliards de FCFA.
Bobo Ousmanou
Inondations dans l’Extrême-Nord : La Banque mondiale renforce la résilience
Les travaux de la digue sur le fleuve Logone et du barrage de Maga sont en réhabilitation avancés. Ils permettront de protéger les populations et leurs investissements agricoles.
La digue de Maga Le Projet d’urgence de lutte contre les inondations à l’Extrême-Nord (PULCI) coutera 108 millions de dollars (62,13 milliards de FCFA). La Banque mondiale apporte les fonds et l’assistance technique. Les travaux dureront 2 ans. Ils s’effectuent sur une longueur de 97 km et comprennent également la remise en état de 75 000 hectares de riziculture de la Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua (Semry).
Le gouvernement camerounais entreprend également la construction d’une digue-route de 335 km, afin de désenclaver la localité et de viabiliser une autre ouverture sur le Tchad voire le Nigéria. Les travaux de réhabilitation des digues seront effectués par les entreprises tchadiennes Geyser et Sotcocog.
Protection
Les travaux vont prémunir plus de 12 000 hectares de périmètre irrigué sur lesquels les populations ont fait des mises en valeur agricoles. Le bétail s’y abreuve également.Pour optimiser la protection contre les risques d’inondation, la Banque mondiale va aider le Cameroun à acquérir du matériel hydrométéorologique.
En 2012, le Génie militaire a entrepris des travaux d’urgence de colmatage de ces digues. Usée du fait de la pression des eaux, la digue provisoire a menacé de rompre à plusieurs reprises. Aujourd’hui, elle est fortement menacée d’engloutissement de part et d’autre des frontières (Nigéria, Tchad et Cameroun).
En prévision de ces travaux de Maga et du Logone, le Gouvernement a procédé, pour 1,5 milliard de FCFA, au déplacement des populations vivant sur l’emprise des digues, ainsi qu’à la réparation des ouvrages hydrauliques endommagés par les graves inondations de 2012.
Bobo Ousmanou
Partenariat BIT/PEA – Jeunes : 20 conseillers outillés à l’utilisation de GERME
C’était du 5 au 16 novembre 2018 à Ebolowa, sous le patronage du ministère de l’Agriculture et du développement Rural (Minader), avec l’expertise du Bureau International du Travail (BIT).
La solennité de la remise des parchemins aux 20 conseillers de suivi-accompagnement à l’utilisation de l’outil « Mieux Gérer votre Entreprise (GERME) a marqué l’apothéose de dix jours de formation du BIT/PEA-Jeunes le 15 novembre dernier dans la ville d’Ebolowa. Venus des régions du Nord-Ouest, du Littoral, du Centre et du Sud, ces jeunes (dont cinq femmes), ont reçu des informations relatives aux outils et techniques de sélection des entrepreneurs et de conduite de formation en gestion, ainsi que le suivi après-formation. Delphine Ngo Bayiha, représentante des apprenants ne tarit pas d’éloges: «nous partons d’ici vraiment outillés pour mieux améliorer notre travail d’accompagnement auprès des bénéficiaires du programme que nous encadrons».
À travers une démarche systématique, pratique, simple et cohérente, les formateurs ont permis aux jeunes entrepreneurs agropastoraux de développer et d’améliorer leurs compétences dans les domaines de l’approvisionnement, la gestion des stocks, le marketing, l’estimation des coûts, la tenue des registres comptables, la planification des activités et la gestion des ressources humaines. La cuvée 2018 de ce programme vient s’ajouter aux 80 conseillers et facilitateurs déjà formés sur différents outils de formation en entrepreneuriat du BIT, depuis janvier 2017 sous l’impulsion de madame Vera Lucia Paquete-Perdigao, Directrice générale de l’ETD/BP-Yaoundé, par ailleurs en charge de la Guinée équatoriale et de Sao Tomé et Principe.
A l’issue de la formation, de l’avis même de tous les intervenants, il se dégage un satisfecit général. Pour les initiateurs du Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes), ces conseillers viennent combler le vide jadis existant d’une formation sans suivi. Désormais, ces jeunes aideront les entrepreneurs en activité à mieux gérer leur entreprise, et participeront activement à l’amélioration des performances entrepreneuriales des bénéficiaires du PEA-jeunes déjà en activité depuis 6 mois, et ceux de la catégorie C3 qui seront sélectionnés. A terme, le programme ambitionne de créer 4687 entreprises agro-pastorales et développer environ 353 entreprises de jeunes dont l’âge varie entre 18 et 35 ans, dans les chaînes de valeur des filières agropastorales éligibles.
Bobo Ousmanou
Streaming vidéo : MTN Cameroon lance “Yabadoo”
À travers cette application et à partir des téléphones portables, la filiale camerounaise du géant sud-africain des télécommunications offre à ses clients la possibilité de regarder des programmes de télévision ainsi que des films et séries.
Lancement de «Yabadoo» Lire, visionner, écouter sur son ordinateur, sa tablette ou son portable un contenu, sans pour autant le posséder physiquement ou numériquement, c’est désormais possible au Cameroun, grâce à MTN Cameroon. L’entreprise vient de lancer “Yabadoo”, un service auquel peuvent accéder tous ses clients. Il suffit d’être connecté au réseau internet mobile MTN. L’accès au contenu de Yabadoo passe par une application du même nom, disponible en téléchargement gratuit sous les systèmes mobiles Android et iOS. “Une révolution”, vante-t-on. Raison : Le service offre du contenu de qualité à des tarifs accessibles. À partir de : 100 FCFA pour les bouquets de télévision, 350 FCFA pour un long-métrage et 500 FCFA pour une série. Mieux encore, le streaming du contenu via l’application ne consomme pas le forfait Internet de l’utilisateur. Bien plus, la qualité du design et de l’ergonomie de cette application assure une agréable expérience aux utilisateurs. Au-delà, “Yabadoo” permet aux producteurs et aux médias d’élargir leurs audiences et d’améliorer leurs revenus.
Bouquets
Se félicitant de détenir le réseau 4G le plus rapide du pays et d’être le catalyseur du développement d’une réelle économie numérique dans le pays, MTN Cameroon dit apporter à ses abonnés du contenu local et international de qualité sûre. Dans le bouquet qu’il offre, il y a des chaînes de télévision locales (Crtv, Canal2 International, STV, Vision4, LTM…) On parle aussi des bouquets news, divertissement, jeunesse avec des chaînes telles que : AfricaNews, France24, TV5, Vox Africa, Manga TV, Fashion TV, Sports TV, Nina TV, Canal2 Movies, etc.
Pour ce qu’il est des séries et longs-métrages, les gros succès de l’univers cinématique de Marvel sont au rendez-vous. James Bond, John Wick, Transformers, Moi Moche et Méchant, l’Âge de glace, Very Bad Trip, Saw, Game of Thrones, Breaking Bad, Dexter, The Walking Dead, Flash, Prison Break, Arrow, entre autres y sont disponibles.
Bobo Ousmanou
Électricité : «L’effet Lom Pangar» se profile à l’Est
En procédant au lancement des travaux de construction de l’usine de pied du barrage, le 20 septembre dernier sur le site éponyme, Gaston Eloundou Essomba annonce la fin du calvaire des populations de la région.
«Le barrage de Lom Pangar va rendre l’électricité si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d’utiliser des bougies». Plus qu’une parodie, la phrase de Gaston Eloundou Essomba a le don d’accompagner le vœu de toute la région de l’Est-Cameroun. Le 18 septembre 2018, une coupure d’énergie survenue en début de soirée réveille le souvenir de la grogne du 18 juillet dernier à Bertoua. «On ne sait pas ce qui se passe avec notre courant, c’est encore un 18 que ça se coupe», remarque Anselme Mboagké, un habitant du quartier Nkolbikon. Sidonie, son épouse, est désabusée face aux lenteurs. «Cela fait plus d’un an après la pose de la première pierre de la centrale (juillet 2017, NDLR) et la mise en service du barrage de retenue (réceptionné en juin 2017, NDLR), c’est trop!», peste-t-elle.
Réalité
Si les profanes ne comprennent pas grand-chose à la situation, des informations livrées par le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minée) sont formelles : l’Est est alimenté par six centrales thermiques constituant un réseau autonome. La plus importante des centrales thermiques a une puissance de 16 MW et dessert les villes de Bertoua, Abong-Mbang, Batouri et Belabo. Les autres villes de l’Est sont alimentées par des centrales dites isolées. Toutes ces centrales thermiques fonctionnent au gasoil. Les difficultés liées à l’approvisionnement en gasoil de cette centrale ont induit des perturbations dans la fourniture de l’énergie aux populations de l’Est du Cameroun au cours de ces derniers jours. Le réseau connaît un déficit d’environ 04 MW sur une demande de 12,4 MW, informe-t-on. En termes de coût, la centrale de Bertoua consomme 40 mille m3 de gasoil par jour, ce qui coûte au moins 20 millions F Cfa.
En qualité et en quantité
Comme solution envisagée à moyen terme pour renforcer la puissance installée dans cette région, le gouvernement mise sur «l’effet Lom Pangar». Ce 20 septembre 2018, le Minée préside la cérémonie de lancement des travaux de construction de l’usine de pied Gaston Eloundou Essomba rassure: «Ce barrage permettra d’injecter dans le réseau interconnecté Sud, au moins 80 MW de puissance supplémentaire et contribuera à fournir permanemment à toutes les populations de la région de l’Est une électricité de qualité et en quantité». Tous les obstacles sont levés pour un démarrage immédiat des travaux et leur poursuite jusqu’à la mise en service complète de l’usine. D’ores et déjà, 4 milliards F CFA sont débloqués. L’argent, apprend-on, représente l’avance de démarrage des travaux, conformément aux exigences des bailleurs de fonds.
Chronogramme
Selon Gaston Eloundou Essomba, une partie importante du matériel (équipements de commande, la salle de commande, turbines, etc.) devant servir à la construction de l’usine est en cours de fabrication en Chine. Il s’agit pour le constructeur China Camc Engineering de gagner en temps pour tenir les délais contractuels. D’après l’échéancier validé par les parties impliquées, toutes les conditions sont réunies afin de livrer l’usine. La mise en service du poste évacuateur devrait avoir lieu dans environ 24 mois (septembre 2020), la première turbine livrée dans 26 mois (novembre 2020), et la quatrième dans environ 32 mois (vers avril-mai 2021).
Les financements viennent de la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC). Ces deux organismes bancaires mettent 30 milliards et 9 milliards de F CFA respectivement pour l’usine de pied et la ligne HT de 90 Kv. A terme, l’énergie de la centrale sera acheminée dans le chef-lieu de la région de l’Est. Ce sera via une ligne haute tension de 90 kilovolts (kV) de 105 à 120 kilomètres de long, ainsi qu’un poste de transformation 90/30 kV prévu à Bertoua.
Jean René Meva’aAmougou,
envoyé spécial à Lom Pangar
Eau potable
A l’Ouest, ça coule de source pour la Can 2019
Retenue pour abriter une partie de l’événement sportif continental programmé l’année prochaine au Cameroun, la capitale régionale de la région de l’Ouest est désormais connectée au réseau moderne de distribution de la précieuse denrée.
A Bafoussam, Baham, Bandjoun, Bayagam, Dschang, Bangou, Mbouda… le recueil des plus sombres histoires rapporte la vie des populations assoiffées du fait du manque d’eau potable. Pour leurs besoins domestiques, elles utilisaient l’eau de pluie, l’eau des sources, des cours d’eau et celle recueillie à partir de puisards traditionnels. La situation est restée si longtemps préoccupante que les habitants de ces localités ne savaient plus s’il fallait en rire ou en pleurer. Ce 17 septembre 2018, une formidable clameur retentit à Banka et à Penka-Michel.
Entendue aux quatre coins de la région de l’Ouest, elle fait écho de la mise en service officielle de deux stations de traitement d’eau potable dans chacune desdites localités. L’événement laisse deviner la grandeur des attentes. Bernard Djeuga (maire de Banka) et Jean-Pierre Tsiaze Fogang (maire de Penka-Michel) trinquent ensemble autour d’un verre d’eau potable, au nom de leurs populations. Pour le premier, «il est louable d’avancer que pour la Can 2019, l’eau qui sera servie lors de la compétition vient de Banka». Le second qui s’interrogeait sur la disponibilité de l’eau potable pendant le tournoi, valide que «la réponse coule de source désormais».
Importance
Dans leurs discours, les deux édiles soulèvent deux problèmes : les difficultés d’accès à l’eau et sa mauvaise qualité dans les hôtels retenus pour l’hébergement des sportifs et des officiels de la Can 2019. Tout pour justifier le périple express de Gaston Eloundou Essomba sur les sites de captage et de traitement d’eau. Ces infrastructures de pointe, dit le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minée), permettront de gagner le pari de la qualité et de la quantité de l’eau lors de cet événement d’envergure. Avant et pendant celui-ci, indique le membre du gouvernement, un supplément de 2 000 m3 d’eau potable sera mis à la disposition de 60 000 habitants. L’objectif à terme étant d’atteindre un taux de desserte de 85 % d’ici 2032 dans les villes de Bafang et de Banka.
Quant à l’aménagement mis en service à Penka-Michel, il est destiné à cinq villes (Bafoussam, Bandjoun, Baham, Bangou et Bayangam) de jouir d’un système complet, autonome et moderne d’alimentation en eau potable. À la clé, un enjeu : «permettre aux nombreuses structures de ces localités de gagner leur Can grâce à un service de qualité dans les douches et piscines», plaisante Gaston Eloundou Essomba.
Axes de priorité
Selon le Minée, cela fait partie des priorités des pouvoirs publics. Ceux-ci, explique-t-il, ont lancé le projet «Alimentation en eau potable et d’assainissement en milieu semi-urbain». Inscrite également au rang des priorités, la Can 2019 se greffe inévitablement dans l’opérationnalisation dudit projet. D’où le pactole accordé à ce dernier par le gouvernement camerounais et la Banque africaine de développement (BAD): 1 070 81 616 de francs CFA hors taxe pour la station de traitement d’eau de Banka.
Celle de Penka-Michel a été financée, apprend-on, par l’Etat du Cameroun et Eximbank de Chine à hauteur de 41 545 210 040 francs CFA. Dans leur déroulé, les travaux ont été déclinés en plusieurs volets. Entre autres, on parle de l’extension de la station de traitement d’eau de la Méctché; l’extension de la station de pompage de Bandjoun et la construction d’un réservoir de 300 m3 dans la même ville; la construction d’un château d’eau à Bafoussam.
Jean René Meva’a Amougou
Eau et Energie
Le bilan élogieux d’un septennat
Le catalogue des réalisations montre l’attention portée à ces deux secteurs par le président Paul Biya tout au long de son mandat qui s’achève.
«II a fait un pari. Il l’a tenu». Les mots sont de Gaston Eloundou Essomba. À Penka-Michel (région de l’Ouest), ce 17 septembre 2018, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minée) choisit de partager son ressenti par rapport à l’action du président Paul Biya. Selon le membre du gouvernement, le septennat qui s’achève a été tout au bénéfice du secteur dont il a la charge. L’œil avisé du Minée s’arrête sur trois domaines : l’approvisionnement en eau potable, l’énergie électrique, ou les produits pétroliers et gaz.
I- Approvisionnement en eau
De façon significative, les actions du chef de l’État durant ce septennat finissant ont permis d’améliorer l’offre globale en eau potable en milieu urbain et péri-urbain. Les résultats chiffrés affichent notamment :
– Un accroissement de la capacité de production. Celle-ci s’est accrue de 498 936 à 731 080m3/jour, soit une progression de 31%;
– 1 620 000 mètres linéaires de conduite de distribution ont été posées, soit une progression de 23,79% durant tout le septennat;
– le nombre de nouveaux abonnés s’est établi à 155 984, soit une progression de 31.56%.
En zone rurale, on peut noter plus de 2000 forages équipés de pompes à motricité humaine construits.
Outre Douala et Yaoundé, d’autres interventions de l’État visant à améliorer l’accès à l’eau potable ont concerné d’autres grandes villes et centres secondaires. Ces interventions ont couvert plus de 75 localités.II- Electricité
Le deuxième septennat du président Biya a permis d’accroître l’offre énergétique d’environ 550 MW. La puissance installée est passée de 900 MW au début du septennat à 1442 MW à sa fin, soit plus de 60% de la capacité installée au début du septennat. Cette augmentation de notre capacité installée s’est faite avec la construction des ouvrages énergétiques à savoir:
1. le Programme Thermique d’Urgence (PTU) constitué des centrales thermiques d’Ahala (60 MW), de Mbalmayo (10 MW), d’Ebolowa (10 MW), et de Bamenda (20MW) ;
2. la centrale thermique à gaz de Kribi (216 MW) ;
3. le barrage hydroélectrique de Lom Pangar avec son réservoir de 6 milliards m3 d’eau;
4. l’aménagement hydroélectrique de Memve’ele (211 MW);
5. l’aménagement hydroélectrique de Mekin (15 MW).A. Offre énergétique
1. Centrale thermique à gaz de Kribi
La construction de cette centrale thermique à gaz a eu pour effet l’augmentation de l’offre énergétique du Réseau Interconnecté Sud (RIS), et dont l’impact a été: la baisse du déficit énergétique ; la réduction des délestages ; la diminution de la sollicitation des centrales thermiques à fuel lourd.2. Programme thermique d’urgence (PTU)
Le programme a été mis en place par deux composantes: la composante 1 (40 MW), ayant permis la construction des centrales thermiques de Bamenda, Mbalmayo et Ebolowa ; la composante 2 (60 MW), ayant permis l’acquisition de la centrale thermique d’Ahala. La mise en place de ce programme a permis de réduire le déficit énergétique des productions hydroélectriques en période d’étiage dans le RIS.3. Projet d’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar
L’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar est un barrage réservoir de 6 milliards de m3, permettant la régularisation du débit d’eau du fleuve Sanaga en période d’étiage au bénéfice des centrales hydroélectriques situées en aval dudit barrage. L’impact de Lom Pangar ou «effet Lom Pangar» permet aux aménagements de Song Loulou et Edéa de produire en pleine capacité, soit une augmentation de 170 MW, en période d’étiage sans investissement supplémentaire sur les équipements.4. Projet d’aménagement hydroélectrique de Memve’ele
La mise en service de ce barrage, qui interviendra d’ici la fin 2018, permettra ainsi d’accroître l’offre énergétique du Réseau Interconnecté Sud (RIS). Par conséquent, la réduction du déficit énergétique dans le RIS fera une économie dans l’enveloppe financière destinée à l’achat du fuel d’autre part.5. Projet d’aménagement hydroélectrique de Mekin
La mise en service de ce barrage est prévue au plus tard à la fin du mois de décembre 2018. Mekin devra résorber le déficit énergétique, garantir la stabilité de fonctionnement de la partie australe du Réseau Interconnecté Sud (RIS), et assurer le fonctionnement en îloté notamment l’alimentation des arrondissements de Bengbis, Meyomessi, Djoum, Mintom, Oveng et environs (Endom, Somalomo, Mvangan et Nkolmetet, entre autres).B- Accès à l’électricité
Le septennat finissant a permis d’augmenter le taux d’accès à l’électricité des populations, avec le raccordement de plus 400 000 abonnés supplémentaires. Le nombre d’abonnés est passé de 800 000 au début du septennat, à 1 200 000 à la fin du septennat, soit une augmentation de 50%. De plus, au cours de ce septennat, les populations n’ont connu qu’une seule augmentation du tarif de l’électricité en 2012. Depuis lors, ce tarif est resté constant, car l’Etat a consenti de compenser toute augmentation des tarifs.Par ailleurs, dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations en milieu rural, le projet d’électrification de 166 localités par systèmes solaires photovoltaïques est mis en place. Il consiste à la construction de 166 centrales solaires de différentes capacités, des réseaux de distribution associés à la réalisation de 22 240 branchements. Ce projet permet de booster les activités économiques des différentes localités bénéficiaires à travers l’apport de cette source d’énergie propre aux écoles, centres de santé, commerces, unités de transformation agricole…
Les élèves et autres étudiants de ces zones peuvent désormais profiter de cet éclairage favorable pour l’amélioration de leur rendement scolaire. Les populations s’adonnent davantage aux activités créatrices de revenu du fait de cette commodité.
III-Secteur pétrolier et gazier aval
Tout au long de ce septennat, les approvisionnements en produits pétroliers ont été réguliers et sans rupture sur l’ensemble du territoire national. La consommation globale est passée de 1 499 535 m3 en 2011 à environ 1 900 000 m3 en 2018 pour les produits liquides, soit un accroissement de 27% sur le septennat. Concernant le gaz domestique, l’accès des populations à cette source d’énergie moderne de cuisson a été amélioré avec une consommation passée de 67 000TM (tonnes métriques) en 2011 à près de 110 000 TM en 2018, soit un taux de croissance moyen de 9% par an et 64% pour l’ensemble du septennat qui s’achève.Cette augmentation substantielle des approvisionnements du pays en produits pétroliers et en gaz domestique a été favorisée notamment par les projets suivants :
• l’extension et de la modernisation de la SONARA ;
• la construction des nouvelles capacités de stockage ;
• la valorisation de nos ressources gazières ;
• la construction des nouvelles stations-service tant en zone urbaine qu’en zone rurale ;L’une des grandes innovations du septennat dans le secteur gazier aval a consisté en la construction et l’exploitation depuis 2017 d’une usine flottante de liquéfaction du gaz naturel aux larges de nos côtes à Kribi. Elle permet de poursuivre la valorisation de nos ressources gazières, notamment celles du champ de SANAGA-SUD, à hauteur de 500 BCF (Billion Cubic Feet) de gaz naturel, soit environ 14,16 milliards de m3. La production annuelle de gaz naturel est de 1,2 million de tonnes par an.
Un centre de traitement de gaz a été également construit à BIPAGA et permet une production de 30.000 TM de GPL par an. Deux sphères de stockage de 500 TM chacune ont été construites à BIPAGA avec un poste de chargement camions citernes pour l’approvisionnement du centre d’enfutage de la SCDP de Yaoundé.
Ce projet a généré 200 emplois directs et 1 000 emplois indirects. D’une manière générale, dans le secteur pétrolier et gazier aval, les réalisations du septennat en achèvement ont eu les principaux impacts ci-après :
a. la poursuite de la modernisation de la SONARA a permis d’améliorer la sécurité des approvisionnements en produits pétroliers pour les populations avec un accroissement de 27% pour le septennat ;
b. les capacités de stockage des produits blancs ont connu une augmentation de 14% durant le septennat ;
c. les capacités de stockage du GPL ont connu une amélioration de 109% durant le septennat, avec une augmentation des consommations de 64% ;d. l’amélioration du taux d’accès des populations au gaz domestique a permis de réduire la déforestation liée à la coupe de bois de chauffage, permettant également de préserver les femmes et enfants des maladies respiratoires résultant des fumées générées par le bois de feu;
e. le nombre de stations-service est passé de 526 en fin 2011 à 814 en 2018, soit une augmentation du taux de desserte des populations de 55%;
f. la lutte contre la fraude des produits pétroliers par le marquage chimique institué en 2011 a permis de réduire le taux de fraude de 36% en 2011 à 1,6% en 2018, avec une amélioration nette des recettes fiscales.
Source : Ministère de l’Energie et de l’Eau
Bobo Ousmanou
Sponsoring : Orange Cameroun joue son championnat de vacances
Depuis une vingtaine d’années, la société de télécommunication contribue au développement du football à travers des appuis multiformes.
Des promoteurs de championnats de vacances recevant les dons d’Orange Cameroun Le 26 juin dernier, Orange Cameroun a distribué à Yaoundé des ballons et des jeux de maillots aux promoteurs de championnats de vacances. Cette cérémonie marque le début d’Orange foot vacances 2018. Cette initiative, qui dure depuis 15 ans, permet au premier opérateur de téléphonie mobile du Cameroun de soutenir le football de proximité. Commencé depuis 2013 avec une poignée de tournois, «Orange foot vacance» couvre aujourd’hui environ 150 localités à travers le pays où interagissent plus de deux millions d’acteurs et de spectateurs et plus de 12 millions de téléspectateurs et d’internautes.
Un soutien apprécié à sa juste valeur. «Auparavant, on jouait à Eleveur avec des ténues multicolores ; depuis cinq ans que Orange nous accompagne, Orange habille toutes les équipes. Ça fait une plus-value», témoigne Brice Ngondi Balla, promoteur de la Super coupe Balla Augustin Balla, encore appelée Ndamba Ossou. «Ça fait que chacun mette du sien pour pouvoir aller plus loin et pour remporter le million qui est en jeu», agrémente le promoteur de ce championnat. Ce tournoi détient le titre de Championship, réservé aux meilleurs championnats de vacances.
L’appui d’Orange Cameroun au football jeune ne s’arrête pas là. L’entreprise est également engagée dans la promotion du football scolaire à travers l’accompagnement de la Fédération nationale des sports scolaires (Fenasco). «C’est au cours de ces rencontres que de jeunes talents et amoureux du ballon rond sont identifiés et encouragés. Ils pourront ensuite entrer dans la tanière des Lions et continuer l’œuvre que les autres ont commencée en préservant cette formidable aventure qui doit être transmise de génération en génération», justifie la structure.
Le mariage entre Orange et le football camerounais commence en 2001 à la faveur de la signature d’un contrat de sponsoring avec la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). La filiale locale de la multinationale française devient alors le premier partenaire et supporter inconditionnel de l’équipe nationale de football du Cameroun. Objectif: fédérer des millions de Camerounais autour du ballon rond (leur passion) et des Lions Indomptables. Alors que le contrat qui court de 2001 à 2006 ne concerne exclusivement que l’équipe fanion, son renouvellement l’étend à l’ensemble des équipes (fanion, A’, juniors, cadets, hommes et femmes).
«Le Football (…) constitue un puissant facteur de rassemblement, de fédération des énergies et des talents, un formidable vecteur des valeurs d’efforts, d’abnégation, de discipline, et sans doute un parfait ferment du patriotisme. Orange Cameroun, qui connait ces valeurs parce qu’elles font partie de son ADN, ne peut qu’être fière de contribuer au développement à l’épanouissement de ce sport», justifie Frédéric Debord, directeur général d’Orange Cameroun.
Bobo Ousmanou
Crise anglophone: Paul Biya joue ses dernières cartes
Plan d’urgence humanitaire et nominations des anglophones à de hautes fonctions, tel est décliné le bouclier qu’utilise le chef de l’Etat pour contrer la violence dans le Nord-Ouest et le Sud – Ouest du pays.
Il a encore tiré son écritoire et sorti sa plume le 05 juillet dernier. Ce jour-là, Paul Biya a décidé de porter Mme Feh Helen Kwangan -épouse Galega- à la tête du conseil d’administration de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé. Ancienne directrice des droits de l’Homme et de la coopération internationale au ministère de la Justice, l’heureuse promue est une magistrate de 4ème grade.
A la faveur d’un décret présidentiel, cette originaire de la région du Nord-ouest élargit de fait le cercle des anglophones nommés, depuis peu, par le chef de l’Etat à des postes de poids. On cite aussi volontiers Paul AtangaNji et Pauline Nalova lyonga, respectivement propulsés ministres de l’Administration territoriale et des Enseignements secondaires. «Des anglophones titularisés à ces postes-là, c’est la première fois depuis l’indépendance», situe Elvis Ngolle Ngolle sur le plateau de «Inside the presidency», un magazine de la télévision publique camerounaise, diffusé le 02 juillet 2018. Le même jour, ce natif du Kupe Manengouba (région du Sud-Ouest) est désigné président du conseil d’administration de l’hôpital général de Douala.
A Yaoundé, au cours d’une conférence de presse qu’ils donnent le 05 juillet 2018, Issa Tchiroma Bakary et Paul Atanga Nji vantent solidement le «Plan d’urgence humanitaire» et les modalités de son financement. Le ministre de la Communication (Mincom), appuyé par son collègue de l’Administration territoriale (Minat), renseignent que ce plan budgétisé à hauteur de 12,7 milliards de francs CFA, est en train d’être mis en œuvre. Pour justifier l’opération, le site internet de la présidence de la République voit en Paul Biya un homme «soucieux du retour au calme et du bien-être des populations des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en proie aux troubles à causes des violences perpétrées par des terroristes depuis deux ans».
Regards
Relativement à ces actualités, la crise anglophone sert d’aiguillon à des grilles de lecture. Celles-ci s’attachent à présenter Paul Biya plaçant tout son espoir dans le bouclier construit par des nominations et le «Plan d’urgence humanitaire». D’un côté, certains qualifient cet appoint en cash «d’instrument politique». «Il (le chef de l’Etat) sait que les semaines qui s’annoncent seront fatidiques. Pour lui. Pour la présidentielle notamment. Eteindre la crise anglophone, c’est pile ou face pour lui», analyse Anemboh Monju. La communicatrice du Social Democratic Front (SDF) fait remarquer que mis sous pression par le contexte actuel, Paul Biya a missionné Philemon Yang, son Premier ministre, en parallèle d’autres tâches spécifiques pilotées sur le terrain par le Minat.
«Au-delà de toute cette agitation et autres effets de manche, il faut surtout lire le plan d’urgence humanitaire sous le prisme de l’urgence justement, c’est-à-dire celle imposée par le calendrier électoral», suggère Jean-Marc Bikoko, membre de la coalition «Tournons la page» (un consortium d’organisations de la société civile pour l’alternance pacifique). Pour lui, l’actuel locataire d’Etoudi est «suffisamment échaudé par la crise anglophone qu’il est tenu de désamorcer les tensions à l’aide de ces deux instruments». Par rapport à cela, le président exécutif de Dynamique citoyenne a des doutes. «Ce type de dispositif, dit-il, a surtout pour but d’essayer d’éteindre un incendie, mais ne traite jamais le problème à la racine. C’est juste des saupoudrages successifs au lieu de réformes profondes et utiles pour le long terme».
Sur la même veine, Josué Ngounang, le président de l’ONG «Cameroon First» croit que la pression de la crise dans la partie anglophone du pays oblige le président de la République à jouer son va-tout, en espérant obtenir des résultats immédiats. De son point de vue, le Plan d’urgence humanitaire et les nominations d’anglophones aux fonctions stratégiques se révèlent hors d’atteinte, faute d’avoir établi une stratégie de longue haleine.
Jean-René Meva’a Amougou
Plan humanitaire d’urgence
10 milliards à mobiliser en un trimestre
Le gouvernement annonce pour cette semaine le début des premières actions de son plan d’assistance aux populations des régions anglophones.
Pour financer son plan d’assistance humanitaire d’urgence, d’un montant de 12,7 milliards de francs CFA, en faveur des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le gouvernement a prévu des contributions des particuliers. Dès son annonce, des quêtes ont donc commencé à travers le pays. Du pointage fait au 08 juillet 2018, 1,2 milliard de francs CFA avaient déjà été collectés repartis ainsi qu’il suit: 236 millions mobilisés par le Nord-ouest et le Sud-ouest; 21 millions collectés dans l’Adamaoua ; 120 millions atteints dans le Sud ; 152 millions récoltés par le Centre; le Littoral culmine à 230 millions; le Nord rassemble 40 millions et l’Ouest culmine à plus de 400 millions. Cette enveloppe devrait augmenter dans les prochains jours avec les collectes dans les deux régions restantes. Il faut donc mobiliser environ de 9 milliards de francs CFA pour avoir les 10,2 milliards de francs CFA nécessaires pour «les actions à mener en urgence dans les trois premiers mois». Les 2,5 milliards restants sont à dépenser pendant les cinq derniers moins.
Ce plan, conçu pour une durée de huit mois, vise à rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées par la situation sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ; apporter une assistance humanitaire d’urgence aux populations en détresse ; assurer la réinsertion socio-économique des populations affectées ; promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble ; réhabiliter les infrastructures détruites. L’accès au logement, la fourniture des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, l’éducation, le logement, la protection et la reconstitution des documents individuels sont d’autres domaines couverts par cette initiative qui intègre également des visites d’assistance et de réconfort aux populations réfugiées au Nigeria.
«Toutes ces activités seront précédées par les descentes sur le terrain auprès des populations directement concernées et des leaders d’influence communautaire, afin de leur permettre de s’approprier à la fois la consistance et le bien-fondé de ce programme d’assistance», explique le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary. Ces décentes sur le terrain devraient débuter cette semaine, précise pour sa part Paul Atanga Nji. «Les activités du comité vont débuter dès la semaine prochaine sur le terrain. Il s’agit des instructions du chef de l’Etat en vue de la concrétisation du plan d’assistance humanitaire d’urgence», indique le ministre de l’Administration territoriale, au sortir de la première réunion du comité interministériel ad-hoc en charge de la mise en œuvre du plan gouvernemental d’assistance humanitaire d’urgence, le 04 juillet dernier.
Bobo Ousmanou
L’Onu préoccupée par les activités terroristes en Afrique centrale
Conseil de guerre contre le terrorisme sous la férule de l’Unoca. L’Afrique centrale «continue de faire face au fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, en particulier les activités de Boko Haram», observe le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef du Bureau de l’Unoca, François Louncény Fall, lors de la cérémonie officielle du segment ministériel de la 46e réunion du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac), le 1er juin 2018 à Brazzaville.
Pour y faire face, les ministres et chefs de délégations des Etats membres recommandent à la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) d’accélérer le processus de mise en œuvre de la stratégie régionale de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre adoptée lors de la 41e réunion de l’Unsac en novembre 2015 à Libreville.
La réunion des experts, tenue du 29 au 31 mai, a longuement débattu de cette question et a pris conscience des enjeux. «Le prochain sommet conjoint de la CEEAC et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) sur les questions de terrorisme et de l’extrémisme violent, prévu en juillet 2018, sera une occasion importante pour renforcer la coopération interrégionale dans ce domaine», souligne le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, qui se dit toujours préoccupé par l’impact des activités de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) sur les populations civiles et le développement de certains pays de la région.
Par ailleurs, le Représentant spécial du patron des Nations unies insiste sur le climat politique et la situation sécuritaire dans quelques pays couverts par l’Unoca. Au Burundi et en République démocratique du Congo (RDC), il invite les uns et les autres à «placer l’intérêt général au-dessus de toute autre considération et à faire le choix d’un dialogue inclusif et de bonne foi pour résoudre leurs différends et tracer une voie pacifique pour leurs nations respectives». Au Congo, il note que «le processus de paix et le retour à la sécurité dans la région du Pool […] est un développement encourageant» dont l’Onu espère «un aboutissement heureux dans les meilleurs délais».
Quant au Cameroun, il regrette la persistance des tensions et des violences dans les régions anglophones du Nord-ouest et Sud-ouest. «Les Nations unies exhortent tous les acteurs à s’abstenir de tout acte susceptible de contribuer à une nouvelle détérioration de la situation, y compris l’incitation à la violence sur les réseaux sociaux», indique M. Fall, rappelant que «le dialogue constitue la meilleure voie pour identifier une solution durable à la crise».
Bobo Ousmanou
Ndangueng dans la Mefou-et-Afamba: Quand la Sanaga se creuse dans le Nyong
Une variété de sable, très prisée dans le secteur du bâtiment et travaux publics, fait le bonheur des jeunes entrepreneurs de cette bourgade de Mfou.
Du sable Sanaga au bord du Nyong à Ndangueng. C’est désormais leur nouvelle vie: chaque jour, des «creuseurs» quittent les maisons et descendent dans les carrières. Des enfants et des adolescents, pieds nus, pataugent dans l’eau noire, des bêches et des outils miniers d’amateurs à la main, sur leur lieu de travail informel, situé en contrebas de vastes portiques de forêt entourant le fleuve Nyong à Ndangueng (département de la Mefou-et-Afamba).
La fièvre saisit tout le monde. «C’est hallucinant! Les jeunes abandonnent l’agriculture pour creuser frénétiquement le sol avec de simples pelles», s’exclame Paul Zang Foé, patriarche du groupement Mvog-Amoug II. Ici, on fait avec les moyens de bord, en utilisant la méthode artisanale. Les creuseurs plongent avec des paniers dans la lagune et ramènent du sable qu’ils remplissent dans les barques. Le contenu des barques est ensuite entassé au rivage, pour être vendu aux camionneurs venus de Yaoundé.
Transporté par camions depuis les rives du fleuve Nyong, le sable arrive dans la capitale du pays située à une soixantaine de kilomètres. Ce produit miracle s’appelle «Sanaga», très apprécié par les entrepreneurs exerçant dans le bâtiment et les travaux publics.
«Manne fluviale»
Oubliés, dès lors, les champs cèdent la place au sable. Pour les jeunes creuseurs de Ndangueng, le boom de l’immobilier dans la capitale et ses environs a constitué une «divine surprise». Une solution inespérée à la misère récente d’une région pourtant fertile. Il y a quelques années, le village avait en effet la réputation d’être le grenier du département de Mefou-et-Afamba, fournissant tubercules et légumes jusqu’à Douala, la capitale économique du pays.
Mais, l’état calamiteux des routes a coupé Ndangueng de Yaoundé. Privés de débouchés, les jeunes voient leurs revenus fondre rapidement. La situation était donc catastrophique, lorsque survint le «miracle» du sable «Sanaga». D’ailleurs, on raconte que les cours s’emballent. «Le camion dix roues est passé de 80 à 120 mille francs Cfa dans les différents espaces de livraison de Yaoundé», raconte joyeusement Mimboé, un jeune natif du coin.
«En réalité, c’est un sable qui a de la valeur», explique Ndi Anyou. La trentaine alerte, accroché au téléphone portable qui le relie à des camionneurs en ville, c’est un jeune prospère qui affiche aussi des ambitions sociales. «J’ai acheté une moto et un salon. Je compte d’ailleurs faire plus… me marier par exemple», explique-t-il. Et même si à côté, il minore subtilement la palette des risques, le tout revient à «on n’a pas de choix»
Bobo Ousmanou
Projets intégrateurs: Les financements du pont sur le Logone bouclés
Des accords de prêts entre le Cameroun et la Banque africaine de développement signés le 24 mai à Busan en Corée du Sud.
Le moment des paraphes à Busan Les 56 milliards de francs CFA nécessaires au financement du projet régional intégrateur du réseau routier dans le bassin du lac Tchad -reliant le Cameroun et le Tchad- sont disponibles. En marge des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), les deux derniers accords de prêts, d’un montant global de 29,65 milliards de francs CFA, ont été signés entre l’institution financière africaine et l’Etat du Cameroun.
Le directeur général pour l’Afrique centrale, Ousmane Doré, a paraphé les documents pour la Bad. Le ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, en a fait autant pour le Cameroun. Cet acte marque la fin du processus de mobilisation des financements de ce projet. En effet, fin avril, il avait déjà fait l’objet d’une convention de financement signée à Bruxelles avec l’Union européenne (UE). Un don de 26,24 milliards de francs CFA, au titre de la contribution de l’UE à la réalisation du projet.
Parmi les activités inscrites à ce projet intégrateur, il y a la construction d’un pont sur le fleuve Logone, entre les villes de Bongor au Tchad et Yagoua au Cameroun d’une longueur totale de 620 mètres linéaires; la construction d’une route de raccordement sur environ 14 km de part et d’autre des deux villes; et des aménagements connexes portant sur la réhabilitation d’infrastructures socioéconomiques et la promotion des activités entrepreneuriales des femmes et des jeunes en vue d’amplifier les impacts du projet.
«Ce projet s’inscrit dans les priorités stratégiques des deux pays et est conforme à la stratégie à long terme 2013-2022 de la banque, qui accorde la priorité aux infrastructures à caractère régional.Il s’intègre à deux des axes majeurs des cinq priorités opérationnelles de la Banque, les High5 notamment, «Intégrer l’Afrique» et «Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique», explique Ousmane Doré. «Le projet est en cohérence avec le document «Cameroun Vision 2035» qui considère que le développement des infrastructures doit être étroitement encadré par les objectifs économiques visant entre autres à transformer le pays en principal carrefour des échanges en Afrique centrale», indique pour sa part Alamine Ousmane Mey.
Le projet vise l’amélioration du système de transport de la région du bassin du Lac Tchad et le développement de la compétitivité économique de cette zone transfrontalière, par la création d’une nouvelle route de transit. Ce projet est particulièrement important du fait des enjeux sécuritaires de la zone, en proie à la menace de la secte Boko-Haram.
Grâce à une meilleure circulation des personnes et des biens entre les deux pays, et au désenclavement des zones à fortes potentialités économiques du Nord du Cameroun (agriculture, minerais, bois…) et du Sud – Ouest du Tchad, les coûts de transport seront réduits, les conditions de vie des populations riveraines de la route seront améliorées, le commerce et le transit facilités.
Bobo Ousmanou
Paix et sécurité: Bangui se prépare au relèvement
Dans son entretien à la chaine de télévision panafricaine Afrique Media, le président de la République centrafricaine Faustin-Archange Touadéra revient sur les défis du moment de son pays, ainsi que les changements positifs ayant déjà commencé à être observés.
Deux ans jour pour jour après son accession à la magistrature suprême, Faustin-Archange Touadéra a confié en exclusivité à Afrique Media, les secrets d’un retour imminent de la paix en Centrafrique, notamment avec le soutien de la Russie, plus que jamais engagée aux côtés des Forces armées centrafricaines (Faca). Mais la paix et la sécurité ne sont pas les seuls domaines d’interaction de la coopération riche et profonde entre Russie et la RCA, a prévenu le président Touadéra.
Le président centrafricain vient de fermer le 2e chapitre de son mandat à la tête du pays, il ouvre à présent le 3e, sous le regard et le soutien bienveillant de ceux qui aspirent à une paix véritable en RCA, aux côtés des Centrafricains. Pour marquer cette transition, le président a commencé ses propos en dressant un bilan de ces deux premières années passées à la tête du pays. Dans l’interview de 42 min, avec Afrique Media, il exprime très clairement qu’il veut atteindre l’objectif zéro mort en RCA; il salue l’amélioration sécuritaire dans le pays, insiste sur une profonde restructuration de l’armée, et prône le dialogue inclusif avec les milices et autres groupes.
Armée de garnison
Conscient de ce que «le pays a traversé et traverse encore des moments difficiles»; le chef d’Etat centrafricain annonce ipso facto la restructuration de l’armée, la mise en place, dans un avenir proche, d’une armée de garnison, avec des troupes qui seront positionnées un peu partout dans les régions du pays, principalement dans des zones proches des grands foyers de tensions.
L’objectif étant de rapprocher les forces armées des différents théâtres d’opérations pour que leur déploiement soit plus rapide et plus efficient. Faustin-Archange Touadéra affirme qu’avant «les gens étaient basés au Camp Kasaï, et étaient projetés dans des évènements. Compte tenu de la situation, une armée de garnison liée à des zones militaires, à identifier, s’impose», déclare le chef d’Etat.
Pour y parvenir, le président Touadéra, peut t compter sur la Fédération de Russie, «un partenaire stratégique» désormais, selon lui, déterminé à conduire la RCA vers le chemin de la paix. Il salue l’engagement des Russes qui le soutiennent gracieusement depuis décembre 2017 avec les efforts fournis aux Nations unies pour la levée partielle de l’embargo sur les armes; et avec leur ferme volonté d’équiper, d’entrainer et de former les Faca au maniement des armes russes.
Au cours de cet entretien, le président centrafricain, a affirmé que les derniers échanges au niveau du Conseil de sécurité de l’Onu, avec en tête la Russie, faisaient état du fait qu’il faudrait que des gens soit bien formés à l’utilisation de ces armes. Pour cela, «nous avons demandé à la Fédération de Russie de nous aider pour la préparation de nos forces à l’utilisation de ces équipements, et nous avons eu une réponse positive de la partie russe, mettant à notre disposition des instructeurs venus de Russie… qui forment les Faca et aujourd’hui les Faca sont prêtes à l’utilisation de ces équipements».
Diversification de la coopération
Selon de nombreux analystes, ces propos du président Touadéra, qui reçoivent chaque jour l’assentiment des populations centrafricaines, démontrent à suffisance que la Russie croit en la bonne étoile de la Centrafrique.
Les populations centrafricaines d’ailleurs voient d’un très bon œil la présence des instructeurs russes à Berengo. Seulement, au-delà du domaine stratégique de la Défense, le président prévient qu’il est favorable à plusieurs autres domaines d’interaction entre la RCA, et d’autres partenaires, des pays amis, et la communauté internationale qui soutiennent le peuple centrafricain.
«Notre souhait c’est de voir élargir cette coopération», a dit le président Touadéra aux journalistes, parlant du partenariat russo-centrafricain qui, selon lui, ne devrait pas seulement se limiter au strict domaine militaro-technique. Il a évoqué le souhait de voir la profonde coopération entre les deux pays s’étendre au niveau minier, à l’éducation, à la formation des cadres centrafricains. «Dans le domaine de l’éducation, dans le domaine des infrastructures notre souhait c’est de voir approfondir la coopération avec la Russie», a déclaré le président.
Vanessa Ngadikwa, correspondance particulière
Afrique centrale
Les petits pas de l’intégration numérique
Aidée par la Banque mondiale, la sous-région tisse progressivement son réseau de fibre optique.
La première phase du projet de dorsale à fibre optique en Afrique centrale, encore appelé Central African Backbone (CAB) s’est achevée le 6 avril 2018. Ce jour-là dans la ville frontalière de Lekoko, le Gabon et le Congo ont procédé à l’interconnexion de leurs réseaux terrestres de fibres optiques longs de 504 km pour la partie congolaise et 1100 km pour la partie gabonaise.
«Les deux pays viennent de franchir une étape décisive dans la réalisation de l’intégration régionale numérique. À terme, cela permettra de diversifier leur économie, de créer des emplois et de démocratiser l’utilisation des technologies et services de l’information et de la communication dans la sous-région», souligne Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, le Gabon, l’Angola, la Guinée Équatoriale et Sao Tomé & Principe et responsable du Programme d’intégration régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale.
Initié en avril 2007 par les pays de la Cemac, le projet CAB vise à augmenter la capacité de liaison numérique entre les 11 pays de la Communauté. La Banque mondiale a financé les principales étapes de ce programme au Cameroun, au Tchad et Centrafrique (CAB1), Sao Tomé-et-Principe (CAB2), République du Congo (CAB3), Gabon (CAB4) et République démocratique du Congo (CAB5). D’ici 2020, le projet CAB entend s’élargir à d’autres pays de la sous-région. Il prévoit de raccorder le réseau du Congo à celui du Cameroun et de la Centrafrique d’une part, et le réseau du Gabon, à celui du Cameroun et de la Guinée Équatoriale d’autre part.
Bobo Ousmanou
Lom Pangar: Fleur exquise de la coopération franco-camerounaise
Avec le concours de l’Agence française de développement (AFD), le barrage affiche aujourd’hui fière allure.
Au moment où nous mettions sous presse, la visite de S.E. Gilles Thibault sur le chantier de construction du barrage de Lom Pangar, dans la région de l’Est, ne relevait plus des improbabilités. Il était certain qu’au courant de cette semaine, l’ambassadeur de France au Cameroun descendrait sur le site. Le plénipotentiaire français y va surtout parce que son pays, à travers l’Agence française de développement (AFD), est l’un des bailleurs de fonds de Lom Pangar. En effet, l’AFD a financé les travaux de construction du barrage de retenue d’eau à hauteur de 39, 3 milliards de francs CFA.
Indice de confiance
S.E. Gilles Thibault est le troisième ambassadeur français à s’y rendre. Sa visite est un bien meilleur tremplin pour remettre d’autres séjours de ses prédécesseurs au goût du jour. Il est en effet sur les traces de Bruno Gain et de Christine Robichon. Ces ex-ambassadeurs de France au Cameroun avaient officiellement foulé le sol de Lom Pangar en août 2012 et décembre 2015 respectivement. Lors des étapes de négociations relatives au financement du projet, le premier avait qualifié celles-ci de «moments de grande satisfaction et d’émotions», «l’aboutissement d’un vaste travail d’équipe». «Cela représente 10 années de discussion, parfois émaillées de moment de doutes». Cela laisse deviner le format de l’implication de la France dans la réalisation du barrage de Lom Pangar. Présent aux côtés d’autres bailleurs de fonds à l’étape des négociations des accords de prêt, l’Hexagone via son agence de développement, a aussi contribué à assurer un pilotage efficace des travaux en respectant le plan de gestion environnemental et social destiné à compenser les impacts négatifs du barrage. Elle s’est attachée à la gestion durable des chantiers, de la retenue et des impacts avals, ainsi qu’à l’atténuation des impacts sociaux et la gestion du massif forestier de Deng Deng. Cela a été concrétisé par le besoin de la création d’un milieu protégé des incursions humaines, afin d’assurer la conservation permettant aux espèces animales et en particulier aux populations de grands primates de se maintenir dans la région, en contrepartie de la dégradation inévitable de la biodiversité liée à la construction, la mise en eau du barrage ainsi qu’aux infrastructures et différents travaux associées (exploitation de sauvegarde, création de la ligne de transmission électrique Bertoua – Lom Pangar, routes d’accès, cités ouvriers et cadres des divers intervenants). L’AFD a préparé in fine l’exploitation pérenne de l’ouvrage y compris la gestion des ressources en eau. «Cela a appelé à la mise en place de mécanismes de coopération effectifs à différentes échelles, allant du régional à l’international, afin d’aller au-delà de la vision idéalisée du renforcement des liens entre la France et le Cameroun», déclarait en janvier 2017, Louis-Paul Motaze alors ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Transfert de technologie
Une manifestation parmi les plus en vue de ces liens réside dans la faculté des deux pays à développer une capacité de négociation collective et à peser davantage sur les processus de décision au sein des enceintes internationales. En effet, pour obtenir des financements pour le démarrage du projet, le Cameroun et la France ont tablé sur un objectif à long terme, c’est-à-dire prise en considération à la fois le besoin actuel et le besoin du futur. A ce jour, le standing du barrage illustre l’étendue cette plate-forme franco-camerounaise. Sur le terrain, en cette mi-mars 2018, le barrage provisoirement réceptionné le 30 juin 2017, est tenu par des nationaux. Le transfert de technologie au personnel du maître d’ouvrage, Electricity Development Corporation (Edc) a inauguré l’entrée en scène des personnels ingénieurs et techniciens formés par le constructeur China Water and Electricity (CWE). A ce jour, ils assurent assurer la gestion optimale de ce projet. Depuis le lancement du chantier, le transfert technologique de cette entreprise chinoise vers son partenaire EDC a connu différentes modalités de mise en œuvre : joint-ventures, voyage de personnel et échanges d’informations.
Journées de l’entrepreneuriat éthique au Cameroun
Le financement des projets est effectif
L’un des lauréats du business plan compétition de la 9ème édition des JEC bénéficie de l’accompagnement promis à la faveur de la descente sur le terrain de la commission de financement des projets.
«Les travaux avancent sur le terrain et si possible d’ici une semaine tout sera achevé. Je suis content de l’accompagnement que m’offre les JEC tout en étant cependant conscient que j’ai des obligations notamment le remboursement de ce financement qui m’est octroyé sans taux d’intérêt. Ce qui n’est pas négligeable». Ces propos sont de Hubert Wakap, le bénéficiaire du financement des Journées de l’entrepreneuriat ethique au cameroun (JEC) à l’issu du concours de business plan de l’édition 2017 qui s’est tenue du 09 au 11 Novembre dernier à Yaoundé. Conduite par Annie Toko, la commission des financements sociaux des JEC est descendue sur le terrain le 09 mars 2018 avec la deuxième volet du financement en vue de poursuivre l’agrandissement de l’unité de production d’un restaurant situé à la cité universitaire de l’université de Yaoundé I. Cet appui dont le bénéficiaire remboursera à échéance à 0% de taux d’intérêt consiste à la construction d’une cuisine, d’une salle d’eau et à l’agrandissement de la capacité d’accueil du restaurant. A travers ce financement qui provient des mécènes, partenaires et contribution des membres du comité d’organisation des JEC, «les JEC veulent lutter contre le chômage et la pauvreté par la stimulation/promotion de l’esprit entrepreneurial» déclare Erika Lindou, promoteur des JEC. En effet l’un des volets principaux des JEC qu’est le Business Plan Competition, instauré il y a 6 ans déjà, suscite beaucoup d’intérêt de la part des porteurs de projets pour qui le financement reste un des blocages. Alors que la 10ème édition se profile à l’horizon après la 9ème qui a eu pour thème «Entreprenariat pour tous», le comité d’organisation des JEC poursuit l’aventure en consolidant les acquis de cette plate-forme dont les récentes innovations au rang desquelles le changement de dénomination (désormais Journées de l’Entreprenariat Ethique au Cameroun) et le changement de site (de l’hôtel de ville au palais des sports) visent à faire comprendre aux uns et aux autres que cet évènement s’adresse à tous les citoyens quelles que soient leurs obédiences et qu’il vise une envergure nationale, voire internationale. Au fil des éditions, les Journées de l’Entreprenariat Ethique au Cameroun (JEC) se sont imposées comme un rendez-vous incontournable où durant trois jours les valeurs entrepreneuriales sont transmises aux participants par des experts de tous bords. L’objectif est de contribuer à l’effort du gouvernement dans la lutte contre le chômage et la pauvreté qui gangrènent les populations camerounaises et hypothèquent l’émergence du pays. En choisissant de financer directement l’outil et l’unité de production de ceux qu’ils soutiennent au lieu de leur remettre l’argent à mains propre, les organisateurs des JEC entendent participer plus concrètement à la matérialisation des projets issus des business plans retenus pour plus d’efficacité, de traçabilité et d’efficience.
Bobo Ousmanou
Livre
Des chroniques de Valentin Zinga, version compilée
L’ancien journaliste a dédicacé son ouvrage «Cameroun : chronique d’une démocratie assistée» le 13 mars dernier à Yaoundé.
L’histoire du Cameroun vous assomme ? Biya, Fru Ndi, Samuel Eto’o, la démocratie…: toute cela vous fait bâiller ? Valentin Siméon Zinga vous réveille. Ce journaliste de formation a conçu pour vous un petit bijou d’intelligence et de drôlerie, une promenade buissonnière à travers le sérail. Il est intitulé, «Cameroun: chronique d’une démocratie assistée», paru cette année aux éditions Ifrikya. Le livre a été officiellement présenté et dédicacé le 13 mars 2018 à l’Institut français du Cameroun, antenne de Yaoundé. Ses 292 pages ne dégagent pas une odeur d’encre fraîche. «Le livre est une compil des chroniques de l’auteur dans son époque journalistique», indique le chercheur Stéphane Akoa en posture de critique littéraire. «Le livre n’a pas été écrit ce jour, mais hier et avant-hier», ironise-t-il. Voilà pour le paratexte. Texte et prétexte Le texte, lui, ressemble à un jardin d’allées bien taillées et de phrases bien rectilignes… Une «grande» chronique rafraîchissante menée tambour battant par un conteur hors pair. Hors pair parce que Zinga aime inventer des mondes, ranger les mots dont il apprécie la sonorité dans son «tiroir à mots», et surtout écrire. Ecrire avec une touche comico-kafkaïenne, avec ses formules qui font mouche et ses grands moments de n’importe quoi. Au finish, «Cameroun: chronique d’une démocratie assistée» est un tableau de la high class de la société et des absurdités du quotidien. «C’est aussi une farce sur un monde qui se construit en même temps qu’il se démolit», selon Stéphane Akoa. Cela tient pour un prétexte. De là, le public de l’IFC s’indigne, il s’amuse. Et il en redemande. Parce que l’ancien journaliste de La Nouvelle Expression n’a rien perdu de sa verve pour tomber à plume raccourcie sur un système politique camerounais pourri jusqu’à la moelle à certaines de ses parties. Avec une langue riche, l’auteur s’emploie à dévoiler les coulisses de la scène du pouvoir, mêlant finesse psychologique et fond historique. En fait, Zinga propose de l’accompagner dans ses vagabondages journalistiques dont il a le secret. Se défendant de faire oeuvre d’historien, notre guide nous ramène néanmoins, avec force détails érudits et anecdotes savoureuses, dans un passé passionnant où l’on croise le président de la République, le ministre, le Lion indomptable et… «le gourou de Mballa II».
Jean-René Meva’a Amougou