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PAGIRN et PDCT-AC : Deux leviers de transformation de la CEEAC

Ils sont le reflet des ambitions d’intégration à l’horizon 2025 des chefs d’État de la sous-région et du président de la Commission. Leur mise en œuvre sous la houlette de Gilberto Da Piedade Verissimo est déjà à un stade avancé.

Les bâtiments déjà visibles du Poste de Contrôle unique frontalier de Ntam

Un atelier régional de restitution et de validation des résultats de la mission d’assistance technique pour l’identification des projets d’infrastructures dans la sous-région s’est récemment tenu à Douala. Outre la Commission de la Cemac et les partenaires au développement, les travaux ont connu la participation de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

Ils reposaient sur le Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale (PAGIRN) et visaient globalement «leur financement en mode blending», renseigne une source. «Les participants ont d’ailleurs procédé au partage et à l’appropriation des résultats de la mission d’assistance technique sur l’identification des projets régionaux dans les secteurs des transports terrestres (routier et ferroviaire), du transport fluvial, d’énergie et des technologies de l’information et de la communication». D’après le site d’information Digital Business Africa, «à peu près 180 projets régionaux ont été identifiés (…) et 100 projets éligibles répondent aux besoins des bailleurs de fond».

CEEAC
Tous les projets régionaux identifiés ont une particularité. C’est qu’ils ont pour vocation de faire progresser le processus d’intégration dans l’espace communautaire. Ils s’étendent donc sur au moins deux pays de la sous-région à l’instar des projets de fibre optique entre le Burundi et la République Démocratique du Congo. Certains d’entre eux permettent même de connecter la CEEAC à d’autres CERs d’Afrique. C’est le cas du projet de corridor Bangui-Kampala, ou encore du projet de fibre optique partant du Tchad jusqu’en Algérie en passant par le Niger.

Toujours à l’échelle de la sous-région, il est également envisagé sous l’impulsion du président de la Commission, «la mise en œuvre du Livre blanc de la CEEAC et du Document stratégique de politique énergétique régionale (Dsper), et l’établissement avancé d’un marché régional de l’électricité». Ceci, selon nos sources, n’empêche pas l’institution sous-régionale de nourrir de grands projets dans le domaine des transports. Bien au contraire.

PDCT-AC
La Commission de la CEEAC mise en effet gros sur les infrastructures routières pour relever le défi de l’intégration régionale. Pour y arriver, il existe à sa disposition un Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC). Il a été adopté en janvier 2004 par les chefs d’État. Et à en croire la commissaire à l’Aménagement du territoire et Infrastructures, «une étude de mise en priorité réalisée en 2007 a permis de le décliner en programmes d’actions prioritaires à court, moyen et long termes».

Thérèse Chantal Mfoula Edjomo précise que «ce programme prioritaire comprend, entre autres, 33 projets routiers qui doivent permettre d’assurer les liaisons inter-capitales des onze pays qui composent la CEEAC». La responsable communautaire a tenu ces propos en décembre dernier. Elle prenait part à l’inauguration du tronçon routier Mintom-Lélé-Ntam-Mbalam long de 210 km et faisant partie du projet transfrontalier d’aménagement de la route Ketta-Djoum situé sur le corridor Brazzaville-Yaoundé. Elle représentait alors à cette cérémonie le président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Verissimo.

PCUF
La prochaine étape pour le chantier de construction du Poste de Contrôle unique frontalier (PCUF) de Ntam est l’achèvement des travaux. La Commission de la CEEAC chargée de la coordination de la mise en œuvre de ce projet intégrateur doit entre autres s’assurer de «l’aménagement de la voirie et des réseaux divers pour compléter les bâtiments déjà construits à la première phase au PCUF de Ntam entre les deux pays; de l’étude de l’accord juridique instituant le PCUF de Ntam et de l’élaboration du manuel des procédures de gestion dudit poste et du manuel de formation des services frontaliers; des études d’harmonisation des procédures douanières; des études de suivi-évaluation des impacts du projet sur la facilitation du transport; de l’équipement en mobiliers et matériels informatiques du PCUF et de la fourniture et installation de deux scanners».

L’objectif en définitive est «d’accroître la compétitivité du Corridor Brazzaville-Yaoundé», souligne la commissaire à l’Aménagement du territoire et Infrastructures à la Commission de la CEEAC. Elle en appelle également aux autorités à divers niveaux afin de «veiller à l’application des mesures de facilitation identifiées dans le cadre du projet et à l’opérationnalisation du Comité de gestion du corridor Brazzaville-Yaoundé dont l’étude est terminée en 2019».

                                                                                                                                                                        Théodore Ayissi Ayissi

 

 Autres projets intégrateurs  de la CEEAC

Le président de la Commission les envisage dans plusieurs domaines portant sur l’aménagement du territoire, l’environnement ou sur l’économie

Gilberto Da Piedade Verissimo, président de la Commission de la CEEAC

Le président de la Commission de la CEEAC s’est satisfait dans son message de vœux du nouvel an, d’un certain nombre d’avancées enregistrées en matière d’intégration malgré un contexte difficile. Gilberto Da Piedade Verissimo relève par exemple en matière d’intégration économique et financière, «le début de la mise en œuvre de la décision n0 17/CEEAC/CCEG/XIX/2021 relative à l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange de la CEEAC et de la contribution de l’Afrique centrale à la Zlecaf».

Le dirigeant communautaire se félicite également, en ce qui concerne l’intégration environnementale, d’agriculture et de développement durable, «de la mise en place de l’Unité de démarrage du Centre d’application et prévisions climatologiques d’Afrique centrale (CAPC-AC) basé à Douala au Cameroun; du lancement du processus de reformulation de la Politique agricole commune (PAC) et le PRIASAN; et du lancement du processus pour la mise en place du Centre de gestion de risques et catastrophes de l’Afrique centrale en Guinée Équatoriale».

Le responsable sous-régional évoque en outre plusieurs réalisations se rapportant à l’aménagement du territoire et à l’intégration physique. On retrouve pour l’essentiel «le lancement du projet de construction d’un pont sur la rivière Oubangui, de l’aménagement des chaînons manquants dans les corridors routiers Bangui-Kisangani-Kampala et Kisangani-Bujumbura, et de facilitation des transports du commerce et du transit le long des deux corridors (CD14), avec le soutien de la BAD; ou encore le lancement des études sur la facilitation des transports du corridor Yaoundé-Bata-Libreville, avec le soutien de la BAD».

Sont aussi mentionnés: «le lancement du Projet d’Appui au Développement du Cadre institutionnel et règlementaire de l’électricité en Afrique centrale(PADCRE), avec le soutien de la BAD; et la mobilisation des ressources nécessaires au financement du projet CD 13 pour le bitumage de la section de la route Ouesso-Pokola-MBaiki-Bangui, entre le Congo et la RCA», rapporte la Commission de la CEEAC.

                                                                                                                           Théodore Ayissi Ayissi

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