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Catégorie : INTÉGRATION RÉGIONALE
«Plus que jamais, l’économie sous-régionale doit avoir une dimension plurielle»
Dans la sous-région, force est de constater que l’immense majorité des femmes entrepreneures travaillent dans le secteur informel. Pour l’immense majorité de ces femmes, il s’agit d’assurer leur subsistance et celle de leur famille. Un phénomène que l’on retrouve surtout dans les sociétés où domine l’économie informelle dans laquelle la situation économique des femmes est particulièrement vulnérable.
De l’avis de la consultante Onu-femmes-Congo, il faudrait davantage stimuler le potentiel économique de croissance dont les femmes sont porteuses dans les pays d’Afrique centrale.
Micheline Ngoakabi Comment devient-on entrepreneure quand on est une femme? Est-ce une initiation familiale? Une occasion saisie? Une volonté d’affirmer ses capacités mal reconnues dans le salariat?
Dans l’esprit de beaucoup, des hommes notamment, devenir femme entrepreneure prend souvent un caractère «improvisé»: un hasard favorable. Pour la plupart d’entre elles, et quelles que soient les circonstances qui les ont menées à ce poste, leur parcours est rarement une réaction face à une situation de difficultés personnelles ou professionnelles contrairement à l’image souvent associée à la création d’entreprise. L’idée d’une activité à développer, la rencontre d’associés potentiels mais également l’association au projet d’un conjoint ou d’un autre membre de la famille sont des éléments déclencheurs. L’occasion provient souvent d’un contexte familial porteur d’une forte tradition d’autonomie. En tout cas, les parcours de certaines s ex-successful women éclairent la question de la négociation permanente entre identité professionnelle et identité personnelle à laquelle se livrent toutes les femmes, à tous les échelons sociaux. Les femmes qui ont quitté des carrières prometteuses pour tracer leur propre voie ne demandent plus seulement l’égalité au travail, elles souhaitent être actrices de leur vie professionnelle et participer à la définition et à l’évolution de ce monde qui a été créé sans ellesQuel est le profil de la femme entrepreneure en Afrique centrale?
En lieu et place de la femme, je parlerai des femmes. Celles qui sont considérées comme entrepreneures sont toutes des femmes engagées, admirables, passionnées par leur projet. On peut citer un seul exemple: Kate Kanyi-Tometi Fotso, une femme d’affaires de Douala, domine fièrement, à hauteur de 30%, les exportations africaines de cacao. Avec une fortune estimée à près de 252 millions de dollars, cette entrepreneure est aujourd’hui, selon le magazine Forbes, l’une des dix personnalités féminines les plus influentes du continent. On peut aussi parler de la Camerounaise Hadidja; Elle est la co-fondatrice de Djaalé, la plateforme d’e-tourisme à destination de l’Afrique, sur laquelle on réserve des expériences avec des guides locaux, des expériences loin des clichés et du tourisme de masse, on rencontre des personnes enrichissantes qui nous apprennent la culture du pays. Les guides sur Djaalé sont des professionnels qui ont été sélectionnés pour leur passion de leur région et leur culture qu’ils souhaitent transmettre. Hadidja a tenu à ce que Djaalé soit une entreprise africaine et l’a domicilié au Rwanda. Elle emploie actuellement une personne à temps plein, au Sénégal.
Ces femmes ont en général un rythme de travail intense qui les oblige à travailler en moyenne 10 heures par jour et, pour près de la moitié d’entre elles, à ne prendre qu’une semaine de vacances par an.Peut-on avoir des données pour quantifier l’entrepreneuriat au féminin en Afrique centrale?
Dans la sous-région, force est de constater que l’immense majorité des femmes entrepreneures travaillent dans le secteur informel. Pour l’immense majorité de ces femmes, il s’agit d’assurer leur subsistance et celle de leur famille. Un phénomène que l’on retrouve surtout dans les sociétés où domine l’économie informelle dans laquelle la situation économique des femmes est particulièrement vulnérable. Toutefois, en zone Cemac, il y a quelques chiffres. Ceux-ci prouvent que les femmes camerounaises se tournent vers l’entrepreneuriat bien-que leur taux de pénétration dans le secteur demeure encore faible. Soit 37,5%, selon l’INS du Cameroun. Elles essayent donc de se frayer un chemin dans les divers secteurs tels que l’industrie alimentaire, vestimentaire etc. Au Tchad, seules 4,9% des entreprises formelles sont dirigées par des femmes, selon l’Agence nationale des investissements et des exportations. Au Gabon, sur les 5000entreprises créées chaque année, 28% le sont par des femmes. Dans l’ensemble formé par le Congo, la RCA et la Guinée Équatoriale, la Banque mondiale estime que le taux des femmes aspirant à créer leur entreprise tourne autour de 35%. Il faut mentionner qu’il y a 20 ans, c’est la proportion des autodidactes (non ou peu diplômées) qui l’emportait chez les femmes dirigeantes, vous connaissez le cas Mme Françoise Foning. Entre temps, les femmes ont comblé leur retard sur les hommes quant à leur niveau de diplômes; la proportion des autodidactes n’est plus que de 24% (22% chez les hommes); il y a dix ans, elles étaient 38% et les hommes 30%. Sur cent femmes entrepreneures en Afrique centrale, la moitié a créé leur entreprise, une sur cinq a repris une entreprise existante, une sur cinq a succédé à un membre de sa famille, une sur dix a pris la tête d’une entreprise par promotion interne.Des chiffres suffisamment flatteurs…Mais, il reste que, sur le terrain, c’est difficilement observable. Selon vous, qu’est ce qui explique cet état de choses?
Il faut relever qu’en Afrique centrale, l’essor de l’économie entrepreneuriale dans les années 1990 entraîne des turbulences importantes: de nombreuses entreprises ont été créées et dans le même temps, nombre d’entre elles ont disparu. Et puis deux choses se sont produites par la suite: le progrès qui semblait inéluctable s’est considérablement ralenti et de nombreuses femmes qui avaient des carrières superbes se sont heurtées à d’ultimes plafonds de verre ou bien ont choisi d’abandonner leur carrière en cours de route. Dans les organisations, les femmes qui avaient «réussi» vivaient de plus en plus mal le décalage avec une culture sexiste et des pratiques d’un autre âge qui étaient encore dominantes.En Afrique centrale, avez-vous le sentiment que les femmes entrepreneures sont suffisamment encadrées?
Oui, pas à la hauteur des attentes. Pour l’instant, l’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin se structure dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) seulement à travers le programme «Stand up for African women entrepreneurs» (SUFAWE), l’initiative qui vise la création d’opportunités d’affaires et de valeurs ajoutées à l’échelle continentale à travers le Club Afrique Développement (CAD). Or, les États et leurs dirigeants ont les moyens de renforcer le dispositif existant.À l’entame de cet entretien, vous avez parlé de «l’évolution de ce monde qui a été créé sans les femmes». Les femmes entrepreneures éprouvent-elles un sentiment d’injustice?
Pour répondre à votre question, prenons le cas du prêt bancaire: les femmes qui créent leur entreprise essuient deux fois plus de refus que les hommes. Souvent la parole des femmes est prise moins au sérieux que celles des hommes. Leur accès au crédit bancaire est très limité, leur formation économique est souvent sommaire. Enfin, leur activité est perçue comme secondaire dans le foyer. Beaucoup d’hommes considèrent l’entreprise de leur épouse comme un passe-temps entre gestion de la cuisine et éducation des enfants. Pourtant, dans bien des foyers de la sous-région, notamment les plus modestes, ces revenus font chauffer la marmite… Dans les classes moyennes et supérieures, l’entreprenariat est vécu comme un exutoire à une carrière professionnelle limitée par de nombreux «plafonds de verre» ou à une vie familiale aliénante. En fait, le premier verrou est psychologique, les femmes n’osent pas se lancer, ne se trouvent pas légitimes. Elles-mêmes se demandent si l’entrepreneuriat est conciliable avec une vie familiale.Et maintenant, en plus de ce que vous avez cité, comment trouver d’autres bons outils pour valoriser la femme entrepreneure en Afrique centrale?
C’est désormais la question! Sachez que les femmes ne manquent pas d’ambition. Ce phénomène n’est pas nouveau et il s’inscrit dans la longue durée: pour paraphraser l’historienne Sylvie Schweitzer: «Les femmes ont toujours entrepris». Plus que jamais, l’économie sous régionale doit avoir une dimension plurielle. Collecter des données, c’est bien, c’est crucial, mais prendre davantage en compte les hommes et les femmes dans leur quotidien, et les questions éthiques, c’est absolument indispensable. Intégrer le social, le culturel, l’histoire…Je pense qu’il faudrait davantage stimuler le potentiel économique de croissance dont les femmes sont porteuses dans nos pays.Propos recueillis par JRMA
En arrière les déboires
«Des choses à dire»
3-7 octobre 2023, Douala vibre au rythme de la première édition du Salon international de l’entrepreneuriat féminin. À cet événement 11 pays membres de la Communauté des États d’Afrique centrale (CEEAC) prennent part. Entre temps, l’on annonce le Fafe (Forum Africain des Femmes Entrepreneures). Ce sera du 13 au 19 novembre au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé, avec de grandes figures de l’entreprenariat féminin d’Afrique et d’ailleurs. Selon des observateurs, cet enchaînement est moins futile qu’il ne paraît. «Les femmes entrepreneures ont des choses à dire dans un environnement qui leur est particulièrement hostile», souffle Anne Bapeck. À entendre cette économiste camerounaise, sur le marché du travail comme dans l’entrepreneuriat, la participation des femmes à l’économie est longtemps restée invisible. Leur situation a certes évolué mais des déséquilibres existent toujours. Bien plus, le portrait quantitatif de l’entrepreneuriat des femmes reste difficile à dresser en Afrique centrale. Dans cet espace géographique, l’écosystème du financement des entreprises reste majoritairement masculin, et la surreprésentation masculine parmi les décisionnaires influe sur la manière dont ces fonds sont attribués. Et pour ne rien arranger, le plafond de verre auquel se heurtent les entrepreneures a une autre clef de voûte: les stéréotypes.
En Afrique centrale, cela est davantage vrai que pour celles qui entreprennent, toujours bien moins nombreuses que les hommes. Quels sont les défis et enjeux auxquels sont confrontées les femmes désirant se lancer en entrepreneuriat? Quelles actions peuvent être mises en œuvre par le secteur privé et les milieux gouvernementaux afin d’accompagner l’entrepreneuriat féminin? Autant de questions qu’aborde le présent zoom.Des experts signent sur une réelle volonté de dépasser la fatalité et d’agir.
Des femmes entrepreneures en session d’échanges au Salon international de l’entrepreneuriat féminin à Douala «Nous savons que les femmes en Afrique sont davantage susceptibles de devenir entrepreneures mais elles sont aussi confrontées à bien plus d’obstacles que les hommes pour créer et diriger leurs entreprises». Plusieurs fois, cette phrase de Kristalina Georgieva, la directrice générale de la Banque mondiale a été reprise par des experts lors de la première édition du Salon international de l’entrepreneuriat féminin tenu récemment à Douala. Au cours d’une prise de parole devant la presse, Esther Nkolo Abomo estime qu’ «en Afrique centrale, le temps d’agir conte cette situation est venu». Peut-être voulait-elle dire que la lutte qui se mène depuis des lustres dans la sous-région ne serait pas achevée, c’est-à-dire pas suffisamment victorieuse pour qu’il ne faille pas recommencer avant d’obtenir gain de cause. Et parmi les arguments qui font scintiller un autre monde possible, Édith Fokou parle de «prise de conscience». «Prise de conscience des femmes d’Afrique centrale elles-mêmes; parce que si l’entrepreneuriat africain est salutaire pour les femmes, il l’est également et surtout pour les femmes de la sous-région».
Action
Et pour cela, «il ne faudrait plus attendre, attendre que ça bouge du côté de ceux qui veulent maintenir l’ordre et les ordres des choses», appuie Ufea Kouemou, socio-économiste camerounaise. D’après cette dernière, les femmes des femmes entrepreneures doivent désormais imposer leur désir d’exercer le pouvoir économique en Afrique centrale. Mieux: «elles ne doivent plus incarner la contradiction entre jouer les premiers rôles et se conformer aux normes de la féminité imposées par la société». L’explication centrale est que «les femmes entrepreneures sont devenues actrices à la fois formelles et informelles de la vie économique, avec une extension progressive de leur compétence dans le monde des affaires en Afrique centrale». Ce qu’il y a à décrypter dans ce propos de de René Owone Ekodo (ingénieur-statisticien camerounais), c’est le «comment faire pour passer de l’effacement de la femme entrepreneure à la visibilité accrue de son rôle au sein de l’espace sous régional».Selon des experts, la réponse se trouve à une double échelle: «en haut, il y a les femmes entrepreneures elles-mêmes. En bas, il y a le contexte généré par la Zone de libre-échange continentale», selon l’analyse de Daniel Minla’a, sociologue gabonais. Pour aller vite, ce dernier affirme que c’est cette conjonction qui autorise une personnalisation beaucoup plus forte du pouvoir économique de la femme entrepreneure en Afrique centrale.
Jean-René Meva’a Amougou
Ce qui doit changer
Trucs et astuces pour construire l’image des femmes entrepreneures plus dignes dans la sous-région.
Si, selon la Banque mondiale, deux fois plus d’hommes que de femmes se sont lancés dans l’entreprenariat en Afrique centrale après le ralentissement économique lié au Covid-19 en 2021, il n’est pas sûr que cela reflète un différentiel de motivation. En réalité, cela témoignerait plutôt, disent les experts, des obstacles rencontrés par la gent féminine.
Parmi les facteurs bloquants, la charge mentale familiale caracole en tête. «Nous avons remarqué que les femmes entrepreneures redoutent effectivement de gérer de front leurs obligations de mère et de cheffes d’entreprise. Cela se recoupe avec le manque de temps lié à la gestion des obligations familiales», établit Dieudonné Essomba, ingénieur-statisticien camerounais.
L’autre frein avancé est les préjugés à l’égard des femmes entrepreneures. «Dans bien des pays d’Afrique centrale que j’ai visités, c’est cela qui les empêche de mener à bien leur projet», affirme Dieudonné Essomba. Il s’intéresse plus spécifiquement aux obstacles survenant dans les milieux d’affaires considérés comme masculins. Ce qui revient le plus fréquemment dans sa démonstration, c’est la peur de ne pas bénéficier de la même considération face à des hommes. La crainte des remarques sexistes persiste dans nos communautés; ce qui peut conduire à ne pas tenter l’aventure dans ledit domaine. Mais alors, comment peut-on imaginer dépasser ces barrières? Dieudonné Essomba pose la question. Dans les solutions évoquées, le soutien financier, par le biais d’un fonds d’investissement dédié, est plébiscité. Pour pallier les problèmes, pourraient être envisagées de la même façon, une aide ciblée, ainsi qu’une politique publique visant à favoriser l’égalité des genres dans l’entrepreneuriat.
JRMA
IDE de qualité : l’Afrique centrale et de l’Est condamnées par la CEA à des réformes ciblées
L’Afrique centrale n’est plus seulement connue comme la CER la moins intégrée du continent. Elle traîne aussi désormais la réputation, avec l’Afrique de l’Est, d’être parmi les sous-régions les moins performantes en termes d’attraction d’Investissements directs étrangers (IDE).
Le constat a de nouveau été fait du 26 au 29 septembre 2023 à Bujumbura par les Bureaux sous-régionaux de la CEA en Afrique centrale et de l’Est. À titre d’illustration, «en 2022, la Thaïlande a réussi à attirer plus de 306 millions de dollars américains en IDE. Les deux sous-régions ont, quant à elles, capté respectivement 128,249 millions de dollars et 187,780 millions de dollars». Seulement.
D’autres chiffres de la Cnuced sont encore plus parlants. Sur la période 1980-2019, «les pays d’Afrique centrale ont reçu environ 37 milliards de dollars en IDE, tandis que leurs homologues d’Afrique de l’Est ont attiré environ 24 milliards de dollars. Dans les régions d’Afrique du Nord, d’Afrique australe et d’Afrique de l’Ouest, les volumes d’investissements drainés s’élèvent respectivement à 98 milliards de dollars, 71 milliards de dollars et 57 milliards de dollars en IDE».
Le pire est que «ces IDE ne transforment pas durablement les conditions de vie des populations en bien-être. D’où un besoin urgent d’IDE de qualité qui auraient un impact réel sur le niveau de revenus des pays». Les Bureaux sous-régionaux de la CEA font à cet égard une série de recommandations aux États, aux CERs et au secteur privé. Entre autres, «déployer des réformes structurelles de manière séquencée. Pour renforcer la compétitivité des entreprises, promouvoir la digitalisation des services publics en développant des services en ligne de qualité; réduire les coûts de transaction; réformer la fiscalité en prenant en compte les contraintes spécifiques à l’écosystème des affaires et à la rentabilité des investissements».
S’agissant des supports juridiques et infrastructurels, les experts recommandent d’«investir dans le système judiciaire en augmentant les moyens matériels, humains et financiers pour réduire les délais de résolution des litiges et les coûts associés; d’améliorer les infrastructures de transport pour réduire les coûts et les délais de transit des marchandises; et de simplifier les longues procédures administratives en minimisant les contrôles excessifs, notamment sur les corridors de transport».
Théodore Ayissi Ayissi
En tournée dans la CEEAC: Oligui Nguema avec ou sans arme à Étoudi?
Le président de la transition au Gabon est annoncé par Jeune Afrique ce 16 octobre 2023 à Yaoundé. Le meilleur pour la fin, est-on tenté de dire.
Entre frères d’armes, on se comprend Car la rencontre au Palais de l’Unité entre le président camerounais, Paul Biya, et le tombeur du clan Bongo viendra clôturer une tournée déjà achevée dans tous les autres pays de la Cemac. Avec une certaine constance pour le général Brice Clotaire Oligui Nguema, clairement au front de la réintégration de son pays dans les instances décisionnelles de la CEEAC et de l’Union africaine (UA). Ainsi que le laisse supposer son discours, mais surtout la tenue de combat arborée et l’arme de poing visible et bien calée dans sa ceinture.
C’est en effet dans cette tenue que le nouvel homme fort du Gabon est tour à tour allé porter son message de paix et de fraternité aux présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Faustin Archange Touadéra, Denis Sassou Nguesso et Mahamat Idriss Déby. «Nous avons connu au Gabon un coup d’éclat, un coup de liberté et nous sommes passés à une transition qui est d’ailleurs la même qu’au Tchad. Nous demandons aux chefs d’État que les solutions qu’ils ont pu avoir pour le Tchad soient appliquées de la même façon à l’État gabonais». Et le général gabonais d’affirmer, arme en place et juste à côté du président de la transition au Tchad: «nous savons pouvoir compter sur le soutien du président Mahamat qui est un frère d’armes».
Qu’en sera-t-il au Cameroun? Paul Biya prendra-t-il dans les mêmes conditions, la pose photo avec le nouvel homme fort du Gabon, enterrant définitivement au passage plus d’une cinquantaine d’années de règne de la famille Bongo? Et au final, le président camerounais, dont le gouvernement interdit strictement à la presse d’évoquer l’éventualité d’un coup d’État au Cameroun, pourrait-il ouvertement cautionner un putsch en Afrique centrale? Des questions auxquelles des réponses seront apportées le 16 octobre prochain, en cas de confirmation de la venue dans nos murs du général Brice Clotaire Oligui Nguema.
En attendant la concrétisation de cette rencontre au sommet au Cameroun, Ce dernier poursuit sa tournée dans la sous-région. Son périple l’a mené le 11 octobre dernier à Kinshasa. Il y a été reçu dans la même tenue par le président Felix-Antoine Tshisékédi.
TAA
Financement de la Communauté: après les priorités de 2024, la Cemac en mode budget-programme en 2025
Un virement à 180 degrés en matière de prévision des recettes et dépenses se profile à l’horizon pour la Cemac. Fini le budget de moyens et place dès 2025 à un budget-programme. Une option résolument prise par le gouvernement de la Commission et à soumettre le 30 octobre prochain à Bangui au Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). «Un engagement a en effet été pris pour qu’il soit présenté en mode budget-programme pour l’exercice 2025», confirme un communiqué de l’institution sous-régionale.
Le Conseil des ministres dans tous les esprits Le Collège des commissaires réuni à Malabo sous la présidence de Baltasar Engonga Edjo’o a déjà donné carte blanche pour que toutes les dispositions soient prises dans ce sens. Cela implique notamment «que les prérequis et l’encadrement spécifique de budgétisation par objectifs de programme (BOP) soient observés», ont convenu Charles Assamba Ongodo, vice-président de la Commission de la Cemac, et les quatre commissaires. Ce à quoi doivent donc continuer à s’atteler les membres du Groupe budget.
La réunion du Collège des commissaires du 2 octobre dernier était préparatoire de la 40ème session ordinaire du Conseil des ministres de la Cemac en charge de l’Économie, des Finances et de l’Intégration. La priorité était logiquement accordée au budget de l’exercice 2024.
Budget 2024
L’importance de la prochaine échéance a requis toute l’attention de l’ensemble du Collège des commissaires. Une instance chapeautée par le président et le vice-président de la Commission de la Cemac et comprenant outre Ngabo Seli Mbogo, du Marché commun; Fulgence Likassi-Bokamba, de l’Éducation, Recherche et Développement social, chargé des Droits de l’Homme et de la bonne gouvernance; les commissaires Francial Giscard Baudin Libengue Dobele-Kpoka en charge des Infrastructures et du Développement durable, et Nicolas Beyeme-Nguema, chargé des Politiques économique, monétaire et financière.Leur tâche consistait à «parcourir les dossiers y relatifs pour apprécier les évolutions apportées par le Groupe budget qui y travaille depuis quelques jours», apprend-on. Des indiscrétions précisent que «quelques-uns des membres dudit Groupe, dont le directeur administratif et financier et les agents comptables central et de la Commission, étaient conviés pour présenter les documents et éclairer la lanterne du Collège». Et il ressort du récapitulatif de l’ensemble des projets de budgets 2024 des institutions communautaires une constance depuis le 22 juillet dernier. À savoir «une nette augmentation de l’enveloppe de l’ordre de 32%», est-il estimé. Ce qui situe le prochain budget de la Communauté autour de 95,287 milliards FCFA. Celui de 2023 est de 72 187 262 433 FCFA.
Retour à Bangui conditionné
Sur cette hausse budgétaire escomptée, deux explications sont fournies par le vice-président de la Commission chargé de présider les conférences budgétaires à Douala. D’une part, «la mobilisation accrue des ressources extérieures. Et d’autre part, les nombreux défis qui se dégagent des priorités fixées par le président de la Commission. Entre autres, l’approfondissement de l’intégration régionale et la bonne gouvernance», a évoqué en fin juillet 2023, un communiqué.
Le responsable communautaire s’est en outre fait fort d’expliquer que «globalement, les prévisions budgétaires sont restées fidèles aux actions préconisées par la lettre de cadrage du président». À l’en croire, un accent va être mis «sur la relocalisation de la Commission et de l’EID à Bangui; la réalisation des audits en cours de préparation; l’élaboration du manuel des procédures et l’actualisation des textes communautaires; le renforcement de la coopération avec les partenaires techniques et financiers; la mise en œuvre des projets intégrateurs et la poursuite du processus de rationalisation». La balle est désormais dans le camp des ministres.Parlement communautaire
Les experts du Groupe budget ont par ailleurs «contribué à l’examen à mi-parcours du budget 2023 et fourni au Collège, toutes les informations comptables sur l’exercice 2022 clos», est-il indiqué. Ces informations seront ensuite mises à la disposition du Parlement communautaire dont la session a débuté ce 9 octobre 2023 à Malabo. Y compris les observations et recommandations faites par les commissaires et à intégrer dans la mouture finale du projet de budget. Celle-ci devra aussi être présentée, en même temps que le projet d’ordre du jour du 40ème Conseil des ministres de l’UEAC, à la réunion du Comité inter-États programmée les 26 et 27 octobre prochains.S’agissant précisément de la deuxième session ordinaire de l’année du Parlement communautaire, trois points essentiels sont au programme jusqu’au 7 novembre 2023. En l’occurrence l’examen du «programme d’actions de la Commission; les dossiers relatifs au fonctionnement et à l’évolution de la Communauté et enfin, le projet de budget de la Communauté pour l’exercice 2024», a relevé l’honorable Évariste Ngamana. Le président de l’institution sous-régionale, qui s’est en outre félicité du «leadership de Baltasar Engonga Edjo’o et de sa volonté d’entreprendre des réformes». Avant d’annoncer dans les prochains jours, «une adresse au Parlement du président en exercice de la Cemac, le Pr Faustin Archange Touadéra. Afin d’insuffler quelques orientations relatives à la politique communautaire», est-il précisé.
Théodore Ayissi Ayissi
Finance durable et finance digitale : boulevards d’opportunités
Constat fait ce jeudi 5 octobre 2023 à Douala, y compris par la Cosumaf.
Un des panneaux Les opportunités de la finance durable se profilent en termes d’organisation, de procès et de fonds sur lesquels l’on peut s’appuyer pour se développer de façon verte. Lorsqu’on parle de finance durable, on s’arrête à l’environnement social et gouvernemental. « La finance durable intègre les aspects financiers, mais qui ont également trait aux questions environnementales, sociales et de gouvernance. C’est un domaine qui fait attention à l’environnement et à la société. Ses outils principaux sont les obligations vertes qui servent à financer des projets ayant trait à la transition écologique, notamment la question des déchets, la finance solidaire qui regroupe des placements dont l’engagement est orienté sur les critères sociaux. C’est une approche d’investissement visant à générer un impact social environnemental positif en plus du rendement financier», définit Jérémie Biban Biban, sous-directeur de l’intégration économique Afrique centrale au Minepat.
Dans le même ordre d’idées, «la finance durable commande que les activités financières tiennent compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance comme moyens de promouvoir une croissance économique durable et la stabilité à long terme du système financier», ajoute Jacqueline Adiaba- Nkembe, présidente Cosumaf. L’alliance entre la finance digitale et durable offre alors des opportunités uniques aux investisseurs. Les technologies financières innovantes, telles que la blockchain et l’intelligence artificielle, facilitent la traçabilité des investissements durables, renforcent la transparence et permettent une allocation plus efficace des ressources financières.
Finance digitale
La finance digitale a été évoquée dans le règlement de la Cosumaf en juillet 2022 avec la mention des jetons numériques et des prestataires de service d’actifs numériques. Et le nouveau règlement qui a été publié en mai 2023 vient renchérir dessus en donnant le cadre dans lequel les prestataires de services d’actifs numériques peuvent exercer leur fonction et avoir des agréments. «Il est vrai que les instructions ne sont pas encore totalement finalisées, mais la finance digitale via le marché financier est en train de se dessiner au travers de ces nouveaux articles. Il s’agit pour quelqu’un qui est même dans un village et qui a un smartphone de pouvoir prendre part au marché financier via l’achat de jetons numériques qui sont des actifs numériques. Aujourd’hui sur l’application, il y a par exemple les obligations du trésor assimilable (OTA) qui peuvent être souscrites à plus de 1 million par exemple en jeton nominal. Aujourd’hui, on peut aussi les casser et les ramener à une souscription de 1000 FCFA. C’est la raison pour laquelle la finance digitale vient résoudre un problème pour les couches défavorables qui n’ont pas pas accès au marché financier au coût qui a été imposé dès le départ», explique Serge Sah Ntamack, directeur général de Makeda Asset Management.
La finance digitale est incontournable et appelle à la conscience de tous les investisseurs. Le marché financier suit l’évolution de la digitalisation. « La thématique sur la finance numérique nous interpelle tous. La digitalisation c’est une évolution, elle est aujourd’hui présente dans tous les secteurs d’activité. Le marché financier convient à cette évolution. Cela suppose que les bases sont posées, et qu’ensemble nous définissons le cadre et de fonctionnement et de contrôle et d’optimisation du secteur. Ici on constate que la numérisation fait déjà son œuvre en ce sens que tout le monde sait ce qui se passe à Douala. Le bitcoin est dans nos vies mieux que les petits comptes d’épargne», renchérit Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente Cosumaf.Diane Kenfack
Ils ont dit
Jacqueline Abiada-Nkembe, présidente Cosumaf
«Le marché financier est un outil de financement alternatif pour accompagner nos économies»
L’exercice que nous faisons depuis le début de la semaine c’est d’accompagner l’économie réelle. Le marché financier est un outil de financement alternatif pour accompagner nos économies. Garder toujours à l’esprit en tant qu’investisseur que l’objectif visé c’est de permettre à l’écosystème d’entreprises de nos économies de créer des emplois, voire accroître le potentiel de nos pays. La digitalisation et tous les instruments attachés à ce secteur oublient d’ouvrir au plus grand contact la possibilité d’investir sur les instruments financiers régulés. Ne garder pas seulement à l’esprit le rendement. Mais associé le aux risques auxquels vous vous exposez.
Serge Sah Ntamack, DG Makeda Asset Management
«Nous devons cibler ce type d’investissement»
Pour ce qui est du développement des États via la finance durable, il est question de faire des édifices qui vont mettre un peu plus de temps. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, au lieu de financer tout ce qui est programmes sociaux, on part sur des investissements qui vont mettre du temps et qui vont profiter aussi aux autres générations. On entend par là la construction du barrage pour produire plus d’électricité pour les populations dont le nombre est en train d’évoluer. Aussi les routes, les chemins de fer et les industries qui permettront de nourrir la population. En termes de finance durable, c’est vraiment partir sur des projets qui vont avoir une certaine durée dans le temps et contrairement aux autres qui peuvent s’arrêter en chemin. Les États viennent au niveau du marché financier prendre de l’argent pour investir dans des projets. Donc l’idéal pour nous les investisseurs serait de cibler ce type d’investissement parce qu’on sait qu’il va y avoir un impact sur le long terme pour les générations futures.
Jefferson Njoh, Digit Capital
«En profitant de la tokenisation, les gens pourront accéder à beaucoup plus de services»
On est plus habitué à la finance classique et comme on peut le voir sur d’autres cieux, on assiste de plus en plus à l’essor de tout ce qui est aspect digital. Récemment, la Cosumaf a fait des efforts dans ce domaine en mettant en place un cadre. Il est vrai que l’on associe généralement finance durable digitale au Bitcoin et à la cryptomonnaie. Les gens oublient qu’il ne s’agit pas que de ça. Lorsqu’on parle d’actifs numériques, on ne parle pas que de cryptomonnaies. Il y a plusieurs autres opportunités dans le domaine de la finance digitale. La dématérialisation de l’argent donne des possibilités aux différentes entités de créer encore plus de valeur. Les investisseurs n’auront plus forcément besoin de se déplacer et pourront accéder à de nombreux services. En profitant de la tokenisation, les gens pourront accéder à beaucoup plus de services. De plus en plus il y a des acteurs qui sont en train de préparer ce marché, créer ces entreprises. Il y a déjà Ejara qui permet de faire un bond. Ces acteurs ont compris qu’il est important d’intégrer tout le monde dans la finance. Toucher les personnes qui n’ont pas d’éducation financière. Ces gens ont quelque part de l’argent. Comment il faudra les toucher? Comment faire en sorte que le taux d’inclusion financière augmente? Et forcément si ce taux augmente, il y a plus de circulation d’actifs. Dès le moment où tout le monde désire avoir un smartphone et être connecté à Internet, la question ne se pose plus. De plus en plus les services seront obligés de se virtualiser, obligés de se dématérialiser. Les banques l’ont compris. La finance digitale est un fait. La vraie question c’est comment est-ce qu’on va préparer ce cadre du point de vue des différents acteurs.
Ricardo Konlag, Ceo Katika
«L’investissement durable ne doit pas être un choix, mais une obligation»
La finance durable c’est investir en étant conscient de l’impact environnemental. C’est aussi investir de façon soutenable et efficiente. Investissement durable ne doit pas être un choix, mais une obligation. Si aujourd’hui nous ne tenons pas compte de l’environnement, demain nous ne serons plus là et nous aurons détruit cet environnement qui nous héberge et qui nous nourrit. Finance durable c’est respecter l’environnement. Cela passe par limiter l’empreinte carbone. Que ce soit pour des entreprises qui sont déjà établies ou pour les autres, on devrait mettre un certain nombre de mesures pour qu’elles continuent à investir de manière durable. C’est-à-dire les entreprises qui sont actives dans la pollution et la production des déchets plastiques. On devrait leur faire trouver un moyen de limiter ces éjections dans l’environnement. Il y a des entreprises qui contribuent beaucoup à la protection de l’environnement. L’investisseur devrait plus se tourner vers ces nouvelles entreprises.
Ralentissement de la croissance économique : la bourse sous-régionale pour sortir de l’impasse
Éducation financière
La semaine internationale de l’investisseur Cemac (Siic) est un cadre de collaboration et de benchmarking entre les différents régulateurs dans le domaine de l’éducation et de la protection de l’investisseur. La Siic participe ainsi de l’engagement et de l’éducation financière des populations de la sous-région. Pour la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), il est en effet question de renforcer cette éducation financière chez les uns et les autres. Ce qui implique «d’aller vers le grand public pour lui expliquer les instruments que nous mettons sur le marché. Le marché financier est en éclosion, en construction. Il faut porter haut cette dimension de la culture de l’éducation pour sensibiliser le plus grand nombre. Au travers des nouveaux textes que la Cosumaf a fait adopter par les autorités de la Cemac, il y a un saut qualitatif en termes de produits. La base de notre métier c’est de protéger l’épargne publique», explique Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente de la Cosumaf.
La thématique de cette 3ème édition épouse les contours des enjeux de la protection de l’investisseur. Le libellé parle précisément de «résilience des investisseurs, des risques associés aux crypto actifs et de finance durable».
Des thématiques abordées du 3 au 7 octobre 2023 à Douala par le gendarme du marché financier sous-régional. «La résilience des investisseurs revêt une importante capitale dans un monde où les finances digitales et durables revendiquent une place grandissante. Nous devons saisir les opportunités offertes par la technologie tout en demeurant vigilants quant aux risques qui en découlent. Nous nous engageons à favoriser un environnement robuste, transparent et durable, qui soutient la croissance économique et préserve les intérêts des investisseurs», ajoute la présidente de la Cosumaf.L’édition 2023 a de fait servi de plateforme de réflexion sur les défis de développement auxquels le marché financier est confronté. Tout au long de ces échanges, les régulateurs ont collaboré étroitement avec les acteurs du marché afin d’élaborer des cadres règlementaires équilibrés qui encouragent l’innovation tout en préservant la confiance des investisseurs. La semaine internationale de l’investisseur Cemac est une déclinaison régionale de la semaine internationale de l’investisseur organisée chaque année au mois d’octobre depuis six ans dans l’ensemble des juridictions participantes de l’Organisation internationale des commissions des valeurs (OICV).
Diane Kenfack
Contre l’inflation et la stagflation, les experts proposent les produits du marché financier.
Photo de famille à l’ouverture de la Semaine internationale de l’investisseur Cemac Parler de ralentissement de la croissance économique fait sans doute penser à la crise économique. Pour Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), le ralentissement économique est synonyme des créateurs de richesse qui ne sont plus à même de pouvoir produire des stratégies d’investissements, ni de pouvoir tirer leurs activités vers le haut et en définitive, cela joue sur la capacité de cette classe d’investisseurs à pouvoir mobiliser des revenus qui leur permettent d’investir.
Pour résoudre ce problème, le DG de la BVMAC conseille d’apprendre à épargner. Car selon lui, dans un environnement morose, la propension à épargner permet d’adopter des stratégies de nature à pouvoir s’en sortir sur les marchés financiers. Ces stratégies sont au nombre de cinq. «Le trading général a beaucoup de temps pour observer comment le marché fonctionne; le trading sélectif; il y a aussi la stratégie momentum investment. Vous avez la conviction que les valeurs qui performent sur une plateforme vont toujours performer. C’est de la spéculation mais c’est une manière pour un investisseur de se comporter. Avec la stratégie buy low sell high, il s’agit d’acheter les produits financiers ou immobiliers quand leurs prix sont au plus bas. Le long pull c’est une stratégie qui repose sur l’intuition de l’investisseur. Car il place son capital dans les produits qu’il pense rentables. Le bagging purchase permet d’investir dans les produits dont le prix est inférieur à la valeur marchande grâce à des techniques d’analyse poussées», est-il indiqué.
Bon ou mauvais timing
Georges James Ndzutue Fotso, directeur général Alios finance, trouve par contre que c’est durant cette période que l’investisseur doit être à l’affût et trouver des stratégies pour le financement. «Il faut que l’investisseur puisse prendre conscience que ce n’est pas parce qu’il est en période de ralentissement économique qu’il va paniquer. Au contraire, c’est des moments où il faut avoir des stratégies d’investissement. Lorsqu’il y a ralentissement économique, les États ont souvent beaucoup d’intégration pour relancer l’économie. Il y a des politiques budgétaires, fiscales qui sont développées pour que le peuple retrouve le pouvoir d’achat pour stopper les effets d’inflation», explique le Dg d’Alios finance.En période de crise économique l’investisseur lorsqu’il ne panique pas, développe des techniques pour structurer et conserver son capital. «La 1ère est souvent la diversification. Il faut diversifier au maximum sur les actions, sur les obligations, sur le souverain, sur le privé. Il faut en période d’inflation savoir que la perte du pouvoir d’achat induit que si vous conservez votre trésorerie en cash, il est fort probable que cet argent perde de la valeur. En période d’inflation, il est conseillé de détenir sa trésorerie en placement. Il faut tout faire pour ne pas garder de l’argent sur un compte dormant. Prioriser les valeurs refuges, toujours avoir une vision à long terme», ajoute-t-il.
C’est une période qui donne une certaine dynamique au marché. Une forte intervention des États sur les marchés risque d’empêcher le financement de l’économie réelle. Les politiques publiques réussissent à avoir un certain maintien au niveau de l’environnement. L’acteur du secteur propose dès lors quelques pistes de résilience et de rendement pour les investisseurs d’Afrique centrale. «Il doit continuer à chercher valablement; mesurer le risque qui est pris et doit se rassurer d’avoir de la liquidité dans sa stratégie d’investissement; voire à long terme; faire des placements sur le marché mais se rassurer que sa stratégie de placement réussit à voir un volant de liquidité; privilégier la détention des actifs, de cash», ajoute le professionnel.
Diane Kenfack
Entrée en bourse des entreprises publiques de la Cemac
Nouveau coup de pression de la Cosumaf aux États
Cet objectif figure parmi les principaux chantiers de l’institution sous-régionale présentés au cours de la 3ème session de la Semaine internationale de l’investisseur Cemac.
Il y a un nouveau règlement. Ce nouveau texte engendre désormais de nouveaux défis, notamment en termes de nouveaux instruments financiers, de nouveaux acteurs, et un dispositif de supervision moderne pour une régulation de qualité. D’autres chantiers d’envergure sont attendus d’ici la fin de cette année ou en début d’année 2024 notamment. Ces chantiers mettent l’accent sur trois plans majeurs à savoir: le plan institutionnel, le plan de la structuration de l’offre, et le plan de la demande des titres.
Le plan institutionnel concerne le renforcement de la structure organisationnelle de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale en l’arrimant aux pratiques et standards internationaux. «L’élaboration du plan de stratégie est assis sur la nouvelle vision de l’institution déclinée sur 4 piliers que sont la modernité de la Cosumaf, la dynamisation du marché financier, le développement de la culture financière et le renforcement de la coopération et de l’action internationale. Pour les organismes centraux, la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des business-plans des organismes centraux, de la Bvmac et du dépositaire central unique», énonce Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente de la Cosumaf.
Au plan de la structuration de l’offre, il faut rappeler régulièrement aux États de se conformer à leurs engagements, de continuer à accompagner le processus de cession d’une partie de leurs participations au sein des entreprises publiques ou parapubliques susceptibles d’être introduites en bourse. Aussi sur la liste, l’organisation régulière des évènements financiers de promotion du marché financier, notamment la journée de l’émetteur, la semaine de l’investisseur.
Au plan de la demande des titres, le changement se fera par le développement de la culture boursière via les actions de sensibilisation et de dissémination de la culture boursière destinées à diverses catégories d’investisseurs et surtout au grand public.DK
2ème session ordinaire du Parlement communautaire: le président en exercice de la Cemac annoncé
C’est ce qu’il ressort du discours de l’Honorable Evariste Ngamana, président de l’institution sous-régionale, à l’ouverture des travaux le 9 octobre dernier à Malabo. L’intégralité de son propos.
> Monsieur le Représentant du Président de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale CEMAC ;
Monsieur le Représentant du Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Diaspora de Guinée Equatoriale ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des
Missions Diplomatiques accrédités après de la République de Guinée Equatoriale ;
> Honorables Députés du Parlement Communautaire
Monsieur le Médiateur de la République de Guinée Equatoriale
> Monsieur le Gouverneur de BIOKO NORTE
Monsieur le Maire de la Ville de Malabo
Distingués Invités en vos rangs, grades tout protocole respecté Mesdames et Messieurs
La présente cérémonie qui marque l’ouverture solennelle de la seconde Session ordinaire de l’année 2023, m’offre l’heureuse occasion de vous souhaiter à toutes et à tous, une cordiale et chaleureuse bienvenue.
Qu’il me soit d’abord permis de présenter nos sincères remerciements au pays hôte pour l’accueil chaleureux et fraternel qui nous a été réservé par les autorités Guinéennes sous la très haute impulsion de Son Excellence Monsieur Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République, Chef de l’Etat et du Gouvernement de la Guinée Equatoriale. C’est le lieu ici de remercier également et particulièrement l’honorable, Vice-Président Pedro ONDO MITOGO AVOMO et l’honorable Premier Questeur Rarniro Pedro NSUE NFUMU qui, au nom de nos collègues de la Guinée Equatoriale ont accueilli tour à tour toutes les délégations parlementaires.
Ces remerciements s’adressent aussi au Président de la Çommission pour les dispositions prises avec diligence ayant permis la tenue de cette session. Il faut noter avec satisfaction que la collaboration entre nos deux institutions j’entends par là la Commission et le Parlement marque de plus en plus de nouveau pas depuis la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale présidée par Son Excellence Monsieur Baltazar ENGONGA EDJO’O.
Grace au leadership de ce dernier et sa volonté d’entreprendre des reformes au niveau de la Commission, nous osons croire à une bonne gouvernance au niveau de cette Institution.
Tout en appuyant la Commission dans ces entreprises salvatrices pour notre sous-région, le Parlement ne manquera pas de jouer son rôle.
Aux imminentes personnalités ici présentes qui, nonobstant leurs calendriers que nous savons hautement chargés, ont accepté d’être des nôtres et de rehausser de leur présence cette cérémonie solennelle, je présente nos civilités.
La signification de leur présence parmi nous va au-delà d’un simple usage diplomatique. Elle est la manifestation concrète du vif intérêt qu’elles-mêmes ainsi que leurs pays respectifs et organisations accordent à la bonne marche de notre Parlement Communautaire.
Pour cette marque d’attention, qu’ils reçoivent ici l’expression de notre profonde gratitude.
Comme vous le savez tous, Honorables Députés, Chers Collègues, notre Continent a été ébranlé et bouleversé par un séisme survenu le 08 Septembre dernier au Royaume du Maroc ayant fait, malheureusement, plusieurs victimes.
Aussi, notre Parlement vient de perdre l’une des dynamiques de ses membres de nationalité camerounaise. Il s’agit de la regrettée Honorable Antoinette NARKE GBANGBAYE.
Face à cette catastrophe naturelle et la disparition tragique de notre collègue, voudrais-je avant de continuer mon discours, vous prier de bien vouloir vous lever et d’observer une minute de silence.
Je vous remercie.
Distinguées personnalités
Honorables Députés et chers collègues
Mesdames, Messieurs
Cette session ordinaire, qui va se dérouler du 09 Octobre au 07 novembre 2023, est usuellement appelée session budgétaire. Elle est, en effet, historiquement dédiée à l’examen et à adoption du budget de ia Communauté pour ie tout prochain exercice.
Mais, au regard des contingences de l’heure, il est inscrit à l’ordre du jour trois (3) points d’importance majeure qui seront soumis à notre examen et à notre adoption, à savoir :
l . Le Programme d’actions de la Commission, conformément aux dispositions de l’article 15 de la Convention régissant le Parlement Communautaire ;
- Les dossiers relatifs au fonctionnement et à l’évolution de la Communauté, et enfin ;
- Le projet de budget de la Communauté pour l’exercice 2024.
S’agissant du premier point relatif à la présentation du programme d’actions de la Commission, il sera question pour nous au regard des dispositions de l’article susmentionné, de nous soumettre à l’exercice qui vise à examiner de manière minutieuse, le Programme d’actions de la Commission en tenant compte des enjeux et défis auxquels elle est confrontée.
Ce sera également pour nous, l’occasion d’avoir une certaine clarté sur les différents axes ou piliers qui sous-tendent la vision de la Communauté avant d’accorder notre confiance ceci, dans l’intérêt de tous les pays membres.
Quant au deuxième point qui concerne l’examen des dossiers relatifs au fonctionnement et l’évolution de la Communauté, nous serons, dans le cadre du fonctionnement harmonieux de notre Communauté et dans l’optique de son épanouissement, appelés à nouS prononcer de manière responsable en notre qualité de parlementaire sur les dossiers sensibles.
Ce travail convient-il de préciser, s’inscrit dans le cadre de notre mission législative de contrôle parlementaire dont nous ne pouvons-nous y soustraire.
Il nous permettra sans doute de cerner les difficultés auxquelles notre Communauté est confrontée, lesquelles constituent une entrave à son émergence, afin d’y trouver une solution idoine.
C’est pourquoi, notre assiduité aux travaux et notre sens de perspicacité dans l’examen de ces dossiers sont vivement sollicités.
Pour ce qui est du dernier point relatif à d’examen et l’adoption du budget de la Communauté pour l’exercice 2024, il convient de présenter de manière substantielle le contexte macro-économique dans lequel le budget a été élaboré et les perspectives de 2023 en vue de faciliter un examen plus approfondi.
En effet, les perspectives de l’économie mondiale restent incertaines au premier semestre 2023, dans un contexte caractérisé par les perturbations du secteur financier, le niveau élevé de l’inflation, les effets du conflit Russo-Ukrainien et l’héritage de trois années de pandémie de Covid- 19.
Les signes timides du début de l’année 2023 qui donnaient à penser que l’économie mondiale pourrait atterrir en douceur à la faveur d’un ralentissement de l’inflation et d’une croissance régulière se sont estompés, dans un contexte marqué par une inflation obstinément élevée et, plus récemment, les perturbations du secteur financier.
D’après les prévisions de référence du Fonds Monétaire international (FMI), la croissance mondiale devrait ralentir de 3,4%en 2022 à 2,8% en 2023, avant de s’établir à 2,4% en 2024.
Dans la zone CEMAC dont nous faisons partie, grâce aux prix élevés du pétrole liés à la levée des mesures d’endiguement de la Covid-19 et la gestion prudente de la manne pétrolière dans le cadre des programmes soutenus par le Fonds Monétaire International, la croissance est estimée actuellement à 3,4% en 2022 et 3,5% sur le moyen terme.
En ce qui concerne notre Institution, le 3 Juillet 2023, les membres du Bureau se sont réunis à Malabo, siège du Parlement de la CEMAC, pour apprêter les grandes orientations du projet du budget de l’Institution pour l’exercice 2024.
Distinguées personnalités;
Honorables Députés et chers collègues
Mesdames, Messieurs.
Après la présentation substantielle des points inscrits à l’ordre du jour de la présente session, il est de mon point de vue important d’évoquer quelques faits marquant de notre Sous-région sui pian socio-politique et de s’entretenir succinctement sur la diplomatie parlementaire. Mais avant cela, il me parait judicieux d’évoquer la question de participation du Parlement aux assises communautaires.
Au cours de la période sous revue, le Parlement de la CEMAC a pris part à Douala au Cameroun aux différentes réunions organisées par la Commission de la CEMAC. Il s’agit:
- De la rencontre de prise de contact des Premiers Responsables des Institutions de la CEMAC ;
- Des conférences budgétaires préparatoires à l’élaboration du projet du budget pour l’exercice 2024.
La Première rencontre s’est tenue le 17 Juillet 2023 et la délégation du Parlement de la CEMAC était conduite par l’Honorable Evariste NGAMANA, Président du Parlement Communautaire. Il faut noter que l’occasion m’a été donnée d’entretenir les participants sur les sujets liés à la mission du Parlement de la CEMAC à savoir ‘ ‘du contrôle démocratique des Institutions, organes et Institutions spécialisés à la participation au processus décisionnel de la Communauté’
S’agissant des conférences budgétaires, les travaux se sont déroulés du 18 au 22 Juillet 2023. La Délégation du Parlement de la CEMAC était placée sous la conduite des Questeurs.
Le Secrétariat Général, sur autorisation de Monsieur le Président du Parlement de la CEMAC, a représenté l’Institution aux différents évènements tenus à l’Etat-Siege.
Il s’agit notamment de:
- l. L ‘ouverture de la deuxième session ordinaire du Parlement à Bata ;
- Les festivités marquant le 44ième Anniversaire de la journée nationale des forces armées et de la sécurité de l’Etat à DIBLOHO,
- Les festivités marquant le 41 anniversaire de la Constitution de la Guinée Équatoriale,
- La participation à la 4ième session extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC consacrée à la situation politique et sécuritaire en République Gabonaise.
Sur le plan socio-politique
Il y a lieu de relever que l’espace communautaire a été bouleversé par le changement brutal intervenu au Gabon, suite à l’organisation des dernières élections. Cela a eu comme corollaire, la dissolution des Institutions de la République et la mise en place d’un gouvernement de transition.
Nous osons espérer que dans un bref délai, le Parlement de transition qui est en train d’être constitué permettra à nos collègues gabonais de venir siéger au sein de notre auguste Parlement quand toutes les conditions seront réunies.
Je voudrais saisir cette opportunité pour saluer les actions rapides des Chefs d’Etat de la Sous-région qui, sur le principe, ont condamné cet acte anticonstitutionnel mais en même temps, ont pris l’initiative salvatrice de diligenter une mission de médiation sous la houlette du Président en exercice de la CEMAC, Son Excellence le Professeur Faustin Archange TOUADERA, Président de la République Centrafricaine. Ceci, dans l’intérêt de créer un climat favorable à la dynamique tant souhaitée d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Cette médiation savamment conduite par le Président en exercice de la Communauté a permis des avancées remarquables marquées, entre autres, par (i) le retour au calme, (ii) la consultation des forces vives de la nation, (iii) la libération du Président déchu et (iv) la mise en place d’un gouvernement de transition et j’en passe.
En République Centrafricaine, un Référendum Constitutionnel a été organisé le 30 juillet 2023 dans un climat de paix ayant abouti au résultat salué par la Communauté internationale au premier rang desquels, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Ce Référendum convient-il de rappeler, a permis l’adoption massive par le peuple centrafricain d’une nouvelle Constitution avec 95,05% de OUI contre 04,95% de NON avec un taux de participation de plus 57%, créant ainsi une nouvelle République qui est la 7ème dans ce pays.
Dans les prochains mois, un autre pays membre de la Communauté, notamment le Tchad se prêtera au même exercice référendaire. Nous osons croire que le même climat qui prévalu en République Centrafricaine sera celui de son voisin du Tchad ceci, au nom de la paix dans l’ensemble des pays de la Sous-région.
D’autres élections dans la Sous-région sont en perspective et notre prière reste la même pour ces pays membres de la Communauté.
Dans le cadre de la diplomatie parlementaire,
Qu’il me soit permis de vous informer qu’en ma qualité de Président de notre Parlement et mettant en profit mon séjour à Rabat au Royaume Chérifien, j’ai eu l’honneur et le privilège d’être reçu par le Président de la Chambre des Représentants avec qui, nous avons eu des échanges très fructueux dans le cadre de la collaboration relationnelle entre les deux (2) Parlements ainsi que le renforcement des capacités des parlementaires et du personnel administratif de notre Institution.
Toutes ces questions méritent évidement d’être formalisées par le Bureau de notre Parlement avant leur mise en œuvre effective.
Toujours dans le même registre, le Parlement de la CEMAC a pris part à la Conférence Parlementaire Régionale qui s’est tenue du 25 au 27 Septembre 2023 à Ndjamena au TCHAD sur la gouvernance et la promotion de la ratification, l’incorporation législative et la mise en œuvre des instruments juridiques de l’Union Africaine sur les valeurs partagées. Cette conférence qui concerne la Zone de libre-échange continental en Afrique (ZLECAF) a offert l’opportunité d’un cadre de collaboration entre le Parlement Communautaire et le Parlement Panafricain.
Deux résolutions importantes ont censuré cette rencontre à savoir :
- l. La possibilité de la mise en place d’un mécanisme de collaboration entre le Parlement Panafricain et le Parlement CEMAC.
- Le renforcement des capacités des Parlementaires ainsi que du personnel administratif par le Parlement Panafricain.
Par ailleurs, il importe de mettre en exergue la question des Taxes Communautaires Intégrées qui reste une préoccupation constante et majeure pour l’espace communautaire. C’est pourquoi, nous devons en tant que Parlementaires faire des plaidoyers auprès de nos Etats respectifs pour que ces contributions se fassent régulièrement tout en mettant en place un système de rétrocession automatique.
Distinguées personnalités Honorables Députés et chers collègues
Mesdames, Messieurs
Avant de clore mon propos, je voudrais vous annoncer l’arrivée dans les prochains jours à Malabo du Président en exercice de la CEMAC, Son Excellence, Professeur Faustin Archange TOUADERA qui s’adressera au Parlement Communautaire afin d’insuffler quelques orientations relatives à la politique de la Communauté, conformément aux dispositions de l’article 13 de la Convention.
Ce passage historique, premier du genre, restera gravé dans les annales de notre Institution et constituera en même temps, un leitmotiv pour nos actions à mener et pourra créer une tradition appelée à se perpétrer.
Distinguées personnalités
Honorables Députés et chers collègues
Mesdames, Messieurs
Je vous exhorte, à cet égard, à une grande mobilisation afin de réserver un accueil chaleureux à notre Illustre invité pour témoigner de la synergie existante entre les différentes Institutions de notre espace communautaire. J’entends par-là, la Conférence des Chefs d’Etats, la Commission et le Parlement,
Pour clore mon propos, je vous exhorte une fois de plus, à l’assiduité aux travaux et à la diligence dans le traitement des dossiers.
Sur ce, je déclare ouverte la deuxième session ordinaire de l’année 2023.
Je vous remercie pour votre aimable attention
À la conquête de la région de l’Ouest : 6000 milliards de francs CFA à gagner
Le Conseil régional de l’Ouest organise les 1ères Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exposition de la région de l’Ouest (Redeo) à Bafoussam du 11 au 17 décembre 2023. Les articulations de l’événement sont dévoilées ce 10 octobre 2023 au cours d’une conférence de presse à Douala.
Photo de famille Redeo «Il s’agit de gagner 6000 milliards de francs CFA que nous mettrons à la disposition des investisseurs dans tous les secteurs : l’agroalimentaire, l’énergie, les logements sociaux. Parce que le plan régional de développement qui a été conçu et bien préparé par le président du Conseil régional avec l’équipe des experts va coûter 6000 milliards» , affirme Jean Paul Nanfack, de la commission sponsoring et marketing. Les Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exposition de la région de l’Ouest (Redeo) sont un évènement particulier pensé par une collectivité territoriale décentralisée, qui est le Conseil régional de l’Ouest. Les Redeo vont au-delà d’un évènement festif. Il s’agit de« démontrer qu’on peut faire des affaires et gagner de l’argent dans la région de l’Ouest. Faire de cette région une terre d’opportunités» , s’appuie sur la même source.
Les Redeo se tiendront du 11 au 13 décembre 2023 à Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest Cameroun, sous le thème : « ensemble bâtissons notre région ». Une occasion de découverte d’énormes potentialités et de richesses patrimoines. « Pendant une semaine, l’élite, la diaspora, les partenaires au développement, les investisseurs privés vont mener des réflexions approfondies sur le développement économique et socioculturel de la région de l’Ouest. Toutefois, l’événement offre aussi des espaces pour des organisations qui souhaitent présenter leur savoir-faire au grand public» , affirme Jules Hilaire Focka Focka, président du Conseil régional de l’Ouest. Ce sera l’occasion pour le Conseil de présenter son plan régional de développement avec toutes ses articulations.
L’événement s’articule autour de trois segments principaux, à savoir : le dialogue Ouest-développement, un business talk coopération et un village des patrimoines de l’Ouest. Concernant le dialogue Ouest-développement, « l’objectif général est de renforcer les capacités, les savoirs, les savoir-faire et le savoir-être des acteurs du développement local », détaille Idriss Lissom, chargé de communication. Le business talk coopération quant à lui se tiendra sous le thème « pour une économie régionale résiliente, durable et inclusive ».C’est une plateforme d’échanges entre les acteurs locaux nationaux et internationaux impliqués dans la formulation, la mise en œuvre et l’évaluation de la composante économique du plan régional de développement. Il a pour objectif principal d’identifier et promouvoir des actions susceptibles d’augmenter la production de richesse et la création d’emplois dans la région de l’Ouest.
Le village des patrimoines de l’Ouest se déclinera en cinq espaces : le village des traditions et des coutumes, l’espace des professionnels des loisirs et du tourisme, le village artisanal, l’espace jeunesse et le grand podium d’animation.
Sont attendus au total 500 exposants, 100 000 visiteurs, 100 experts et les 8 départements de la région. Les cibles sont à caractère institutionnel, société civile, le patronat, les artisans, les agriculteurs et éleveurs. La région de l’Ouest dont le chef-lieu est Bafoussam a une population estimée à environ 2 500 000 d’habitants sur une superficie de 13 936 kilomètres carrés et une densité de 1493 habitants par mètre carré. Elle contient des ethnies Bamiléké, Bamoun, Mboo, Bororo, Tikar. Avec un relief d’une région des hautes terres, un paysage montagneux et verdoyant, plateaux et plaines. Son économie tourne sur l’activité agropastorale et transformation des produits agricoles. En culture, la région de l’Ouest a de multitudes chefferies, des musées, cases, artisanats, festivals, funérailles, danses, etc.
Diane Kenfack
COP 28 à Dubaï: la CEEAC obtient son faire-part auprès de l’Irena à New York
«La Commission de la CEEAC a été invitée à prendre part au lancement de l’initiative sur l’autonomisation des vies et des moyens de subsistance et les Énergies renouvelables pour l’action climatique».
Echanges fructueux entre la délégation de la CEEAC et les responsables de l’IRENA Le communiqué de l’institution sous-régionale qui l’annonce ce 2 octobre 2023 précise que ce sera «en marge de la COP 28 prévue se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023». Il s’agit là de l’une des principales retombées de la participation à New York d’une forte délégation aux travaux de la 78ème Assemblée générale des Nations unies. Elle était conduite par le président de l’institution communautaire. Gilberto Da Piedade Verissimo s’est en effet évertué en marge de ces travaux, à plaider auprès de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) la cause de la sous-région. Au menu des échanges avec Francesco La Camora, le directeur de l’Irena, «les sujets d’intérêts communs, notamment la densification et le renforcement de la coopération entre la CEEAC et l’IRENA dans le cadre de l’Accord de coopération signé le 13 juillet 2016, entre les deux institutions, qui prévoit en son article 3, alinea 1 des consultations régulières», renseigne le communiqué.
Toujours sur la foi dudit communiqué, «les deux parties ont souligné le besoin de renforcer et raffermir la coopération entre les deux institutions». Gilberto Da Piedade Verissimo et Francesco La Camora ont ainsi évoqué «l’accompagnement dans la mobilisation des ressources, afin de financer des projets bancables de l’Afrique centrale dans ce secteur, de même que la participation à des foras d’investissements dans le secteur des Énergies Renouvelables et Efficacité Énergétique». Les discussions ont en outre porté sur l’«état des lieux des avancées significatives enregistrés dans le processus d’opérationnalisation du Centre régional des Énergies Renouvelables et Efficacité Énergétique de l’Afrique Centrale (CEREEAC) ainsi que la mise en œuvre des recommandations retenues lors de l’audience de septembre 2022».
Prenaient notamment part aux échanges aux côtés du président de l’institution sous-régionale, «la Commissaire en charge de l’Aménagement du Territoire et Infrastructures, Marie Thérèse Chantal Mfoula Edjomo, le Conseiller diplomatique du président de la Commission, Hermenegilde Niyonzima, la directrice de la Coopération et de la Mobilisation des Ressources, Rachel Mbako Mpocko Mpondo, le Chef de Service Énergies Nouvelles et Renouvelables, Désiré Armand Ndemazagoa Backotta et l’Assistante Administrative, Marie Alice Miranda», apprend-on.
Théodore Ayissi Ayissi
Santé mentale des femmes entrepreneures: le Fafe s’empare du sujet
C’est le grand module du Forum africain des femmes entrepreneures (Fafe) prévu à Yaoundé du 13 au 19 novembre 2023. Parce qu’elles sont exposées au stress et à diverses pressions du fait de leurs responsabilités, les femmes entrepreneures éprouvent de nombreuses difficultés au quotidien. Au premier rang de celles-ci, des experts placent la difficile conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale, les stéréotypes et les discriminations, le manque de ressources, entre autres.
Mme Manguelle (au centre) pendant la conférence de presse «Il s’agit d’une problématique d’envergure qui sera débattue lors de la 4e édition du Fafe à la mi-novembre prochain au palais des sports de Yaoundé», explique Madame Manguele. En conférence de presse ce 4 octobre 2023, la présidente du Fafe dit avoir programmé des discussions relatives à la santé mentale des femmes entrepreuneures. Animées par des experts de haut vol, lesdites discussions mettront en vedette Mme Vickie Joseph (présidente de la chambre de commerce de Montréal Métropolitain), Dr Hoda Yassa (patron d’une multinationale et présidente de l’Association des femmes investisseurs arabes), Andréa Sassou Nguesso ( ancienne ministre au Congo), Dr Laurence Fond-Harmant (psychiatre et thérapeute française), Liliane Sanogo (entrepreneure ivoirienne)…
À en croire Mme Manguele, en marge du Fafe, une foire dénommée «Made in Africa» est également au programme. Côté public, en plus du Cameroun, les participants participants viendront du Bénin, de l’Angola, du Canada, du Niger, de la République Démocratique du Congo, du Congo et bien d’autres pays.
Jean René Mevaa Amougou
Fausse monnaie en zone Cemac : la cote d’alerte au Cameroun
Des jours passent et toujours plus de victimes. Dans les marchés, supermarchés, les transports et autres commerces, les usagers sont aux abois. Les plaintes viennent de partout. La contrefaçon des billets de banque donne du tournis. Chaque transaction financière s’avère risquée, surtout avec des billets de 10.000 francs CFA.
Une attitude du gouverneur de la Beac lors du dernier CPM à Douala Nous sommes au centre-ville de Yaoundé, lieu-dit Avenue Kennedy, l’une des places les plus commerçantes de la capitale. C’est pourtant l’heure de pointe et Francine est en train de barricader son kiosque. La gérante d’un point de dépôt et de retrait d’argent via les opérateurs de téléphonie mobile est en larme. Sa dernière transaction lui coûte très chère. «Je viens de recevoir une femme ici qui est venue faire un dépôt de 300.000 FCFA avec des nouveaux billets. J’ai encaissé et je me rends compte que parmi ceux-ci, quatre billets de dix mille sont faux. Je suis dépassée. Je ne sais pas comment je vais faire avec mon patron, surtout que c’est la deuxième fois cette semaine que je me retrouve dans cette situation. Vous imaginez quarante mille francs de perte», confie d’une voix tremblante la dame visiblement âgée d’une trentaine d’années.
Sans voix, Samuel l’est aussi. Ce vendeur de fleurs positionné un peu plus loin, a eu sa journée d’activité sombre il y a quelques jours. Elle a été gâchée à cause d’un bouquet de fleurs vendu à un montant de 8000 FCFA, mais payé par un faux billet de 10.000 FCFA. Une perte sèche, car en plus de la fausse monnaie reçue, il a dû sortir 2000F de sa caisse pour rembourser son client.
Autres lieux, même situation au quartier Biyem-Assi dans le 6è arrondissement. Ici, c’est une scène plutôt tendue sur laquelle nous tombons. Un client d’un débit de boisson est séquestré. La caissière du bar vient de se faire duper. Par chance, elle a pu rattraper son bourreau. Le monsieur bien vêtu affirme pour sa part ne pas être l’auteur du forfait. Il s’en suit de longues heures d’échanges houleux. Et au moment de notre départ des lieux, la tension autour du faux billet de 10000 est à son paroxysme.
À Yaoundé, comme dans les autres villes du pays, la prolifération des billets de banque contrefaits atteint des proportions inquiétantes. Les victimes se comptent en millier selon une source policière dans un commissariat de la place au regard du nombre de plaintes reçus par jour. Elles restent confuses face à l’ampleur du phénomène. «L’affaire du faux billet là va trop vite. Les billets de 2000, 5000 et surtout 10.000 FCFA circulent beaucoup. Je me demande même pourquoi on a introduit cette nouvelle gamme, pourtant on nous avait dit que celle-ci était difficile à copier», s’insurge François, retraité.
La cote d’alerte
Elle est atteinte, la cote d’alerte, s’il y avait encore le lieu d’en douter. Interpellé sur le sujet des faux billets en circulation dans la nouvelle gamme de billets de banque injectée il y a à peine un an, Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac), avait reconnu la situation. «J’invite les usagers à faire très attention chaque fois qu’ils font des transactions, et de s’assurer que les billets qu’ils reçoivent sont vrais», a-t-il indiqué, au sortir de la troisième session du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de la Cemac, tenue à Douala le 25 septembre dernier.En début du mois de septembre 2023, près de 30 millions de FCFA en fausses coupures ont été saisis entre les mains de malfrats dans la ville de Souza dans le Littoral. De nouvelles coupures de 10.000, 5000, et 2000 FCFA qui s’apprêtaient à être mis en circulation via des achats de marchandises auprès des revendeuses.
Rappel
Au moment de sa mise en circulation en décembre 2022, la nouvelle gamme de billets avait été présentée comme hautement sécurisé. Notamment une dizaine d’indices de sécurité présents sur chaque billet pouvant permettre à chaque citoyen de la zone Cemac de déceler le vrai du faux. L’on note par exemple, la présence des lignes tactiles variant d’une à cinq et facilement palpables au toucher en fonction du billet que l’on possède. Elles ont aussi la particularité d’être identifiables même par des malvoyants.Selon la Beac, cette nouvelle gamme de billet est donc plus compacte, plus moderne et donc mieux sécurisée. Des assurances aujourd’hui contredites soit par des contrebandiers ingénieux ou encore par des complicités internes comme le murmure une certaine partie de l’opinion.
Joseph Ndzie Effa, stagiaire
Diplomatie militaire : vers un accord entre Yaoundé et Ndjamena
Grâce à celui-ci, les projets communs de défense chers à Paul Biya et à Mahamat Idriss Déby pourront entrer dans une nouvelle phase.
Joseph Beti Assomo en séance de travail avec Daoud Yaya Brahim Entourés de leurs proches collaborateurs, le ministre camerounais délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef) et son homologue tchadien, le ministre des Armées, des Anciens Combattants et Victimes de guerre ont échangé le 3 octobre dernier à Yaoundé. «Les deux parties ont discuté du comment faire face aux défis sécuritaires auxquels sont confrontés le Tchad et le Cameroun», a expliqué l’antenne radio de la CRTV. Selon la même source, au nom de leurs pays respectifs, Joseph Beti Assomo et Daoud Yaya Brahim «se sont engagés à mener à bien le processus de renforcement du partenariat de défense et de sécurité entre le Cameroun et le Tchad, à lutter davantage contre les menaces sécuritaires dans les zones transfrontalières et à mieux encadrer le retour volontaire dans leur pays, des colonies de peuplements tchadiens irréguliers en territoire camerounais».
Problèmes et solution communs
L’on apprend que «c’est dans ce sens qu’ils ont convenu de la mise en place d’un groupe de travail mixte, pour favoriser la résolution globale des problèmes transfrontaliers et en vue de l’établissement d’un Accord conjoint au plan sécuritaire». S’agissant dudit Accord, peu de détails sont connus; Joseph Beti Assomo et Daoud Yaya Brahim ayant choisi de jongler avec les informations qu’ils ne connaissent pas et celles qu’ils ne peuvent dévoiler. «Les résolutions prises seront présentées dans un rapport clair à nos deux chefs d’État», circonscrit Joseph Beti Assomo.
Toutefois, diverses sources diplomatiques et sécuritaires de première main parlent d’»un accord qui devrait permettre aux deux armées des deux pays de planifier et mettre en œuvre des exercices et déploiements militaires plus complexes et de plus grande ampleur dans le bassin du Lac Tchad». L’on indique que cela rentre dans le cadre de la lutte contre l’insécurité transfrontalière, le terrorisme, la transhumance armée interétatique, les trafics illicites divers, la circulation de bandes armées et d’armes de tous calibres. L’on se rappelle qu’avec l’aval de son Assemblée nationale, le Tchad avait dépêché au Cameroun, des véhicules blindés, des hélicoptères de combat et des hommes lourdement armés pour faire bloc avec les forces armées camerounaises, face à l’ennemi commun Boko Haram. Ce renfort a ainsi contribué au retour à une sérénité relative dans l’Extrême-Nord du Cameroun.Ongoung Zong Bella
Lever 7,3 milliards d’euros pour les projets intégrateurs: la Cemac prête pour Paris
Prendre d’assaut Paris et empocher 7,3 milliards d’euros des bailleurs de fonds intéressés par le financement des projets intégrateurs de deuxième génération. La Cemac se dit parée avec deux mois d’avance. Et elle entend le démontrer avec succès les 28 et 29 novembre prochain dans le cadre de la deuxième table-ronde consacrée à cette cause. Sous l’impulsion de la Conférence des chefs d’État et du président congolais Denis Sassou Nguesso, président dédié du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac).
L’optimisme est aujourd’hui permis grâce aux nombreuses consultations entreprises et aux conclusions de la 7ème réunion du Comité technique de suivi de la mobilisation des financements et de la mise en œuvre desdits projets. Les travaux se sont tenus à Brazzaville du 25 au 29 septembre dernier sous la présidence de Jean-Baptiste Ondaye, président du Comité de pilotage (Copil du Pref-Cemac). «Il convient de saluer le fait que nos quatre jours d’assises nous aient permis de préparer notamment les fiches techniques des treize projets, le cahier du participant, les documents essentiels destinés à informer les bailleurs sur les atouts de la sous-région Cemac et surtout sur la maturité et la bancabilité de nos projets, et enfin, d’affiner les montages financiers de certains projets en vue de leur financement en mode PPP», fait savoir sa représentante, la ministre congolaise du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale.
Aux dires d’Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, «le coût total de ces treize projets intégrateurs prioritaires du deuxième programme s’élève à 8,8 milliards d’euros (soit environ 5 764 milliards FCFA)». Bon à savoir également, «1,5 milliard d’euros est d’ores et déjà mobilisé, soit 17,13% du coût total. Le gap de financement à combler est donc évalué à 7,3 milliards d’euros (environ 4 781,5 milliards FCFA), soit 82,86% du coût global», précise-t-elle.
Consistance
Ces fonds sont précisément destinés «à l’aménagement du corridor Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena (Congo-RCA-Tchad), phase 2; l’aménagement et le bitumage de la route Kélo-Pala-Léré-frontière Cameroun (Tchad-Cameroun);l’aménagement et bitumage de la route Kougouleu-Medouneu-Akurenam, tronçon Kougouleu-Medouneu sur un linéaire de 168 km (Gabon-Guinée-Équatoriale); l’aménagement et bitumage de la route Garoua-Boulaï-Baboua sur le corridor 2 (Cameroun-RCA); la construction du prolongement du chemin de fer entre Ngaoundéré et Ndjamena (Cameroun-Tchad); la construction de la route Ndende-Dolisie du corridor Libreville-Brazzaville (dernière phase) (Gabon-Congo); et la construction des voies d’accès routier au pont route-rail (Congo-RDC)». Le Pref-Cemac évoque en outre «les aménagements fluviaux et portuaires sur le fleuve Congo et ses affluents (Congo-RCA); la connexion électrique Grand Poubara et Imboulou (580 km) (Gabon-Congo); l’interconnexion électrique entre le Cameroun (Bertoua) et la RCA (Boali); la construction d’un port sec à Ebebiyin dans la zone des trois frontières (Cameroun-Guinée Équatoriale-Gabon); la construction du port sec de Ngueli (Tchad-Cameroun) et l’appui au développement de la filière bois dans le Bassin du Congo».
Il ne reste donc attendu qu’une participation massive «au niveau le plus élevé à la table – ronde, à l’effet d’y confirmer les annonces de contribution», indique à l’endroit des investisseurs, la ministre congolaise. La Communauté est déjà assurée «du soutien multiforme de plusieurs parties prenantes, notamment la Commission de la Cemac, la Bdeac, la Beac, le Fodec, la Bad, la Banque mondiale et la France». Il y va, dira la ministre congolaise, «du renforcement de l’intégration et du développement des pays de la Cemac».Paris acte I
La tâche s’annonce à la fois exaltante et ardue. À titre de comparaison, «la première table – ronde de Paris de novembre 2020 avait permis de mobiliser 3,8 milliards d’euros sur les 3,3 milliards attendus», est-il rappelé. Cela représente un peu moins de la moitié des nouvelles prétentions de la Cemac. Un indicateur encourageant cependant: «les deux derniers projets en cours de restructuration pour leur réalisation en mode PPP devraient démarrer au courant de l’année 2024», se satisfait Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas. Le Pr Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Pref-Cemac, confirme en effet que «sur les onze projets prioritaires de ce premier programme, huit ont déjà démarré soit moins de trois années après la tenue de ladite table – ronde».Import-substitution
Comme autre élément de nature à délier le cordon des bourses des investisseurs, il y a les propositions relatives à l’exécution du Plan d’opérationnalisation de la stratégie communautaire d’import-substitution des produits du cru de la Cemac. Elles ont été finalisées au cours de travaux de Brazzaville, en présence de Charles Assamba Ongodo, vice-président de la Commission de la Cemac.Théodore Ayissi Ayissi
Nations unies: la CEEAC en quête d’efficacité énergétique à New York
Des rencontres en marge de la 78ème Assemblée générale ont permis à la délégation de la Commission d’espérer un renforcement de la coopération avec l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena).
Une forte délégation de la Commission de la CEEAC était présente à New York à l’occasion de la 78ème Assemblée générale de l’Onu. Elle était conduite par le président de l’institution sous-régionale. Gilberto Da Piedade Verissimo s’est évertué en marge de ces travaux, à plaider auprès de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) la cause de la sous-région. Au menu des échanges avec Francesco La Camora, le directeur de l’Irena, «les sujets d’intérêts communs, notamment la densification et le renforcement de la coopération entre la CEEAC et l’IRENA dans le cadre de l’Accord de coopération signé le 13 juillet 2016, entre les deux institutions, qui prévoit en son article 3, alinea 1 des consultations régulières», renseigne un communiqué.
À en croire ledit communiqué, «les deux parties ont souligné le besoin de renforcer et raffermir la coopération entre les deux institutions». Gilberto Da Piedade Verissimo et Francesco La Camora ont entre autres évoqué «l’accompagnement dans la mobilisation des ressources, afin de financer des projets bancables de l’Afrique centrale dans ce secteur, de même que la participation à des foras d’investissements dans le secteur des Énergies Renouvelables et Efficacité Énergétique». Les discussions ont également porté sur l’«état des lieux des avancées significatives enregistrés dans le processus d’opérationnalisation du Centre régional des Énergies Renouvelables et Efficacité Énergétique de l’Afrique Centrale (CEREEAC) ainsi que la mise en œuvre des recommandations retenues lors de l’audience de septembre 2022».
Au final, «la Commission de la CEEAC a été invitée à prendre part au lancement de l’initiative sur l’autonomisation des vies et des moyens de subsistance et les Énergies renouvelables pour l’action climatique en marge de la COP 28 prévue se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023», apprend-on. Prenaient part aux échanges aux côtés du président de l’institution sous-régionale, «la Commissaire en charge de l’Aménagement du Territoire et Infrastructures, Marie Thérèse Chantal Mfoula Edjomo, le Conseiller diplomatique du président de la Commission, Hermenegilde Niyonzima, la directrice de la Coopération et de la Mobilisation des Ressources, Rachel Mbako Mpocko Mpondo, le Chef de Service Énergies Nouvelles et Renouvelables, Désiré Armand Ndemazagoa Backotta et l’Assistante Administrative, Marie Alice Miranda», fait savoir le même communiqué.
Théodore Ayissi Ayissi
Gestion des réfugiés et déplacés internes : les femmes leaders du monde en rangs serrés pour l’Afrique centrale
C’est à travers l’Ong G100, qu’elles se mobilisent en faveur les personnes vulnérables victimes des phénomènes migratoires au Cameroun en République Démocratique du Congo (RDC), en République Centrafricaine (RCA) et au Tchad.
Trois jours de réflexion ont permis au groupe G100 à travers sa branche Migration et recasement des réfugiés, de faire un plaidoyer fort en faveur des réfugiés et déplacés internes en Afrique centrale. C’était dans le cadre la conférence G100 personnes vulnérables (Femmes et enfants), organisée du 27 au 29 septembre dernier à Yaoundé, sous le très haut patronage de la Première dame du Cameroun Chantal Biya. Le thème de cette rencontre s’articule sur la: «Situation des personnes déplacées et vulnérables en Afrique centrale». Il faut souligner que l’Afrique centrale est loin d’être un fleuve tranquille. Les pays à l’instar de la République Centrafricaine (RCA), le Tchad, le Cameroun et la République Démocratique du Congo (RDC) connaissent des crises socio-politiques à l’origine des mouvements migratoires des femmes et enfants. La situation du Cameroun est analogue ou similaire aux autres pays en Afrique centrale déjà évoqués. De ce fait, Catherine Abena Ondoua, ministre de la promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) représentant de la Première Dame Chantal Biya, a longuement épluché la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et les attaques terroristes de la secte Boko Haram à l’Extrême-Nord. Elle fait d’ailleurs savoir qu’en situation de conflits, les femmes et filles subissent plus de traumatismes physiques et psychologiques pluriels. Au-delà des conséquences néfastes des violences armées sur les populations en général, les femmes et les filles sont «des victimes privilégiées de violation spécifique et grave du droit international humanitaire», précise-t-elle.
Statistiques
Selon le Minproff sur la crise dans la région du Noso débutée en 2016 et transformée en conflit armé en 2017, les statistiques révèlent qu’en 2020 le nombre de déplacés internes était de 243 651, soit 162 726 dans la Région de l’Ouest et 80 925 dans la Région du Littoral. La République Centrafricaine n’est pas insensible à la situation des réfugiés. Après trente décennies de conflit, elle brille par une hospitalité légendaire. Elle accueille sur son sol plus de 50 000 réfugiés. Le dernier conflit de 2016 est celui qui a le plus mis à mal les institutions. Il y a aujourd’hui un retour à l’accalmie avec le Pr Faustin Archange Touadera. «Le gouvernement travaille d’arrache-pied avec l’appui de divers partenaires dont le Cameroun pour nous accompagner tant bien que mal. Et aujourd’hui, nous sommes en train d’amorcer le relèvement du pays après le conflit qui a dévasté la RCA», se réjouit Virginie Bikoua, participante de la RCA. Et de poursuivre: «80% du territoire est contrôlé par l’État, toute chose qui conforte la posture de pays d’accueil pour les réfugiés».
Le Dr Harbeen Arora Rai, présidente fondatrice de l’Organisation non gouvernementale le G100 basée en Inde à Mumbai, après présentation du tableau sombre sur la situation des réfugiés en Afrique centrale, pense que durant les trois jours de réflexion, «les recommandations seront élaborées et envoyées aux gouvernements, ainsi qu’aux autres organismes concernés, puisque la situation est pareille en Amérique latine, en Italie et l’Ukraine. On est ici ensemble pour trouver des solutions à la problématique des réfugiés et déplacés internes», conclut-elle.
Olivier Mbessité
Contre Boko Haram et les séparatistes: les États-Unis recrutent pour l’armée camerounaise
On pensait que l’armée camerounaise avait mauvaise presse aux États-Unis d’Amérique depuis le déclenchement de la guerre à l’Extrême-Nord contre Boko Haram et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso). Plusieurs exactions avérées ou fantasmées sont en effet souvent imputées à nos forces de défense et de sécurité par le pays de l’Oncle Sam et par des ONG (Reporter sans frontières et Amnesty international). Force est pourtant de constater qu’il n’en est rien. En témoigne la récente annonce passée via plusieurs canaux, y compris les réseaux sociaux, par son ambassade basée à Yaoundé.
«Êtes-vous intéressé à rejoindre l’armée camerounaise?», se demande avec emphase ce 27 septembre 2023 la mission diplomatique. Et elle va même plus loin en titillant pratiquement les jeunes camerounais âgés de 17 à 23 ans au 1er juillet 2024, sur leur volonté «de recevoir une bourse complète pour étudier dans de prestigieuses académies militaires américaines». En l’occurrence des «académies militaires, navales et aériennes», souligne un tweet. Avant de renvoyer à un communiqué du ministère camerounais de la Défense lançant un examen d’admission à Yaoundé.
Les dossiers des postulants sont attendus au plus tard le vendredi 20 octobre 2023. L’examen est quant à lui programmé le 28 octobre prochain. «Les candidats présélectionnés vont continuer le processus de sélection définitive à l’ambassade des USA au Cameroun», peut-on lire. La formation des Camerounais méritants va s’étaler de 2024 à 2028. Rien d’officiel n’interdit pour l’instant qu’à l’issue de la formation, ces militaires camerounais soient ensuite envoyés à l’Extrême-Nord pour réduire à leur plus simple expression les velléités de Boko Haram, ou dans le Noso si la crise est toujours d’actualité.
TAA
Sous-secteur semencier: l’Afrique centrale trace le sillon de son autosuffisance alimentaire
Le programme semencier régional (PSR) initié par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a connu une faible mise en œuvre. Malgré les efforts fournis par les États dans l’élaboration des politiques, la production et la distribution des semences, la promotion de la semence de qualité et la structuration des acteurs semenciers. L’atelier qui s’est tenu du 25 au 29 septembre 2023 à Douala s’inscrit dans un contexte visant à résoudre l’un des défis de l’agriculture. Celui de fournir aux producteurs une semence de qualité. Il se présente comme un exercice devant permettre de faire une analyse pertinente de tous les défis auxquels est confronté le secteur semencier. «Il s’agit de faire une compilation des préoccupations des États en vue de leur prise en compte dans la nouvelle version du programme», explique le Dr Francial Giscard Libengue, commissaire en charge du département des Infrastructures et du Développement durable.
Le programme a pour objectif global de contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique centrale à travers la promotion et le développement d’un secteur semencier performant et efficace dans les pays membres de la Cemac. «Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, il faut qu’il y ait des bonne semences. Au niveau sous-régional, il était important qu’on puisse mettre en place un programme harmonisé au niveau de tous les États. C’est donc ce qui avait été fait en 2009. Ce programme entre en vigueur et donc, il y a eu une première partie de mise en œuvre, cela fait plus de 10 ans. Avec les nouvelles mutations qu’il y a au niveau du changement climatique, il faut revoir notre stratégie et revoir ce programme pour l’adapter à la réalité actuelle». Et le commissaire de la Cemac d’insister: «l’enjeu c’est de discuter pour attaquer ce qu’il faut pour adapter notre programme à la réalité actuelle».
En 2007 la Cemac avait adressé à la FAO une requête en vue de l’aider à développer une stratégie semencière régionale. La FAO avait entrepris un état des lieux qui avait abouti au développement d’un programme régional semencier adopté par le Conseil des ministres en mai 2009. La mise en place de ce projet a été confiée au Prasac depuis 2009, avec l’appui technique et financier de la FAO. «Nous accompagnons le gouvernement de la Cemac pour l’élaboration des politiques semencières. Nous les avons accompagnés depuis le début de ce processus. Nous essayons d’établir avec eux les différents systèmes qui permettent d’améliorer le système semencier et l’harmonisation au niveau de la région Cemac», précise Ndeye Ndack Diop, représentante FAO.
Diane Kenfack
Modernisation des systèmes statistiques: la BM octroie 176 milliards FCFA à l’Afrique centrale
Ces fonds sont dédiés à l’implémentation de la deuxième phase du projet d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (HISWACA).
La Banque mondiale a approuvé jeudi, 28 septembre 2023, un financement de 280 millions de dollars (Plus de 175,38 milliards FCFA) en faveur de la modernisation et l’harmonisation des systèmes statistiques en Afrique centrale. Les fonds ainsi fournis par l’Association internationale de développement (Ida) sont constitués de don et de prêt. Leur emploi se fera dans le cadre de la deuxième phase du projet HISWACA. Laquelle devra aboutir au développement «capacité statistique afin d’améliorer la qualité de la production de données, l’harmonisation régionale, l’accès et l’utilisation des données, ainsi que la modernisation des systèmes statistiques», annonce l’institution dans un communiqué.
Ce nouveau financement porte l’enveloppe totale de la Banque mondiale pour le projet HISWACA à 750 millions de dollars. Il est octroyé au bénéfice de 5 pays de l’Afrique centrale, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Gabon et la République du Congo. En outre, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sera soutenue en tan qu’organisation régionale. L’appui à la CEMAC comprendra un soutien à son école régionale de statistique, à savoir l’Institut Sous-régional de Statistique et d’Économie Appliquée (ISSEA). La mise en œuvre du Projet est prévue de 2023 à 2029. Ladite phase devrait permettre que les normes internationales soient adoptées et que les sources de données et les indicateurs les plus importants soient produits pour suivre et informer les programmes de développement nationaux et internationaux.
Louise Nsana
Monnaie virtuelle de la Cemac : fantasmée et bientôt concrétisée par la Beac et le FMI
Un groupe de travail vient d’être créé par décision du gouverneur Abbas Mahamat Tolli.
«Les études avancent bien et les choses se mettent progressivement en place». Cette réponse faite en exclusivité au Journal Intégration par le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) date du 15 mars dernier. Abbas Mahamat Tolli prenait alors part à la Conférence conjointe Cemac-FMI organisée à l’Institut sous-régional de Statistique et d’Économie appliquée (Issea). Est-ce à ce moment que le projet de collaboration avec l’institution de Bretton Woods au sujet de la création d’une monnaie virtuelle en Afrique centrale a pris corps? Difficile à dire.
Toujours est-il qu’il aura fallu six mois pour que la pensée du gouverneur de la Banque centrale se précise. Puisque par un acte pris le 13 septembre dernier, il a décidé de la création d’un «groupe de travail chargé d’effectuer, en étroite collaboration avec le FMI, le suivi et la mise en œuvre des travaux relatifs à la réflexion sur une monnaie numérique de la Beac».
Le groupe de travail est placé sous la supervision de «Monsieur Ivan Bacale Ebe Molina». La décision d’Abbas Mahamat Tolli constatant sa composition fait également mention de huit membres et de deux rapporteurs. Le Groupe de travail a par ailleurs la possibilité de «faire appel à toutes les personnes ressources de son choix». Le patron de la Beac ne lui fixe par contre aucun horizon pour livrer ses conclusions.
Théodore Ayissi Ayissi
Zlecaf et identifiant unique au Cameroun : le code-barres «617» gage de compétitivité
La digitalisation des produits Made in Cameroon reste le maillon faible dans le processus de pénétration des marchés internationaux.
Pour conquérir la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le Made in Cameroon doit pourtant être compétitif. Et cela passe par l’identifiant unique de ces produits estampillés Made in Cameroon. D’où la nécessité de créer un code-barres gage de la compétitivité des produits locaux. L’idée étant de les rendre plus fiables, plus visibles et à même de conquérir ce vaste marché. «Le code-barres 617 va permettre d’ouvrir l’écosystème de la digitalisation. GS1 Cameroun a déjà identifié plus de 10 000 produits. Ces produits ont pour vocation non pas à être gardés au niveau du GS1, mais à s’ouvrir dans l’écosystème, ne serait-ce que par le e-commerce, mais aussi à encourager l’entrepreneuriat en incitant des jeunes à saisir cette opportunité». Bien plus selon Fabris Ekeu, directeur général GS1 Cameroun, «le code-barres est identifié partout dans le monde. Il permet aux opérateurs d’obtenir la visibilité et la traçabilité de leurs produits».
Une perspective saluée par une entrepreneure satisfaite du tableau. Elle prenait part à la conférence de presse organisée par GS1 Cameroun, dans le cadre des ateliers préalables à l’installation des entreprises au Cameroun tenu du 25 au 29 septembre 2023 à Douala. «Je suis satisfaite parce que j’apprends que derrière un code-barres, on n’a pas que l’identification du produit. Nous avons également plusieurs éléments qui nous permettent de maîtriser notre stock et avoir un bon système de traçabilité», confie Mariam.
Afin d’obtenir un code barre, le promoteur exhorte les entreprises à se mettre en règle. Car en le faisant, la tâche sera moindre. «Notre challenge est beaucoup plus vers ces entreprises. On voudrait garantir avec les institutions qu’avant d’avoir ce code-barres, les prérequis et autres conditions sont effectivement remplies du point de vue de la norme et administrativement. Parce que quelque part, on ne peut pas aller vers l’excellence si on ne passe pas par ce chemin», ajoute Fabris Ekeu.
Le code-barres 617 représente en effet l’engagement des pays en faveur de la qualité et de l’innovation. Il permet aux entreprises de suivre leurs produits, de gérer leur stock et d’améliorer la traçabilité de manière efficace et rentable. Grâce à ce code, les produits locaux seront notamment reconnaissables dans les rayons des supermarchés du Cameroun et de la sous-région.
Diane Kenfack
Conjoncture économique: la Beac maintient inchangés les principaux taux directeurs
C’est ce qui ressort de la troisième session ordinaire du Comité de politique monétaire tenue ce lundi 25 septembre 2023 à l’agence de Douala.
Au regard des évolutions économiques et financières caractérisées au niveau international par des incertitudes fortes et au niveau sous-régional par des perspectives macroéconomiques plutôt favorables, une inflation persistante, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangés ces principaux taux directeurs. « Le comité de politique monétaire de la Beac a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt des appels d’offre à 5%, le taux de la facilité de prêt marginal à 6,75%, le taux de la facilité de dépôt à 0% et les coefficients des réserves à 7% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur les exigibilités à terme », déclare Abbas Mahamat Tolli, président du Comité de politique monétaire (CPM) et par ailleurs gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Selon le CPM de la Beac, les tensions inflationnistes devraient s’atténuer au niveau mondial avec un taux d’inflation qui sortirait à 6,8% en 2023 et 5,2% en 2024 après 8,7% en 2022. Cependant, la croissance mondiale estimée à 3,5% en 2022 devrait revenir à 3% en 2023 et 2024. Des éléments qui ont des conséquences sur les perspectives macroéconomiques et financières de la sous-région. « Cette conjoncture internationale a un impact sur les perspectives en zone Cemac. Il serait marqué suivant les prévisions par une croissance économique qui baisserait de 8,7% en 2022 …du fait principalement du repli de l’activité pétrolière. Une inflation qui demeure régulière à 5,7% moyenne annuelle en 2023, contre 5,6% l’année dernière alors même que la norme communautaire au niveau d’inflation devrait baisser de 3% », ajoute le président du CPM.
Le CPM dit continuer de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et prendre des mesures appropriées pour maintenir la stabilité monétaire et favoriser la croissance économique de la Cemac.
Diane Kenfack
Mission de surveillance multilatérale de la Cemac: ce qui attend le Cameroun
In extenso les explications de Jean Claude Nguemeni. Le directeur compétent à la Commission de la Cemac s’est exprimé es qualité ce lundi 25 septembre 2023. C’était à l’issue de la première journée à Yaoundé.
Les budgets d’investissements publics doivent être établis et financés dans les conditions qui garantissent la soutenabilité de l’ensemble des finances publiques. Et conformément aux engagements internationaux pris dans le cadre de la Cemac, la politique budgétaire doit éviter tout déficit public excessif et se conformer à la discipline monétaire qu’implique la monnaie commune. Donc à cette fin, le gouvernement doit définir une politique budgétaire à moyen terme conforme aux critères fixés par les conventions régissant la Cemac, en assure la bonne mise en et se prête aux obligations de la surveillance multilatérale. Donc dans le cadre de ces missions de surveillance multilatérale, nous allons échanger avec les experts et les autorités nationales sur la conduite de la politique budgétaire, sur l’état de mise en œuvre des différentes réformes structurelles engagées, les dispositions prises au niveau national pour la conclusion satisfaisante des revues du programme économique et financier du Cameroun avec le FMI. Nous aurons aussi à évaluer les dispositions qui sont prises pour la mise en œuvre satisfaisante du Plan d’action du Cameroun pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme issu du processus du Groupe d’action financier international (GAFI).
Nous aurons également dans le cadre de cette mission à évaluer les dispositions prises pour pouvoir faire à ce que les entreprises publiques retrouvent un certain niveau de rentabilité, notamment ce qui est en train d’être fait pour la mise en œuvre des études diagnostiques de certaines entreprises publiques qui ont été réalisées, notamment en ce qui concerne le Port autonome de Douala Camtel et aussi d’autres études diagnostiques qui doivent être mises en place et conduites. Notamment en ce qui concerne la Camwater.
Également, on va s’atteler aussi sur l’état de mise en œuvre de la réforme des finances publiques qui a des directives du cadre harmonisé de gestion des finances publiques en zone Cemac qui ont déjà été transposées dans leur entièreté par le Cameroun. Et maintenant, il est question d’aller vers une mise en œuvre effective. Le Cameroun a pris une avance notamment en ce qui concerne la mise en place du budget programme depuis 2013. Il est question d’avancer certains pans de cette réforme, en ce qui concerne la mise en place de la comptabilité générale de de l’État.
D’autres choses auxquelles on va aussi s’intéresser dans le cadre de la mission, c’est en ce qui concerne les reformes qui sont en train d’être prises notamment pour adresser un peu la problématique de la soutenabilité de la dette publique. Et donc dans ce cadre-là, on va examiner les réformes qui sont en train d’être menées pour renforcer la gestion des finances publiques, renforcer la gestion de la dette et en ce qui concerne aussi l’apurement des arriérés intérieurs. Comment faire à ce que la gestion budgétaire ne puisse plus accumuler des arriérés de paiement. Il est question, rapidement pour l’État, de mettre en place une stratégie globale de la dette intérieure qui soient créative et exhaustive et conforme aux engagements pris dans le cadre du programme avec le FMI. Je vous faisais part également que l’on va aussi examiner les dispositions qui sont prises pour la conclusion satisfaisante des revues restantes du programme avec le Fonds monétaire international. Là dans ce cas, on va s’attarder sur certaines réformes structurelles qui sont clés, notamment en ce qui concerne la prise des textes d’application du code minier de décembre 2016. Enfin, on va s’attarder sur ce qui concerne aussi tout ce qui est en train d’être fait pour pouvoir aussi adresser la viabilité des entreprises publiques. Je vous faisais part tout à l’heure de l’outil de la dette intérieure et de tout ce qui trait à la maîtrise de la dette des entreprises publiques.
Propos retranscrits par Théodore Ayissi Ayissi
IFC: Charlotte Ndaw Sako prend les rênes de l’Afrique centrale
La promue occupait jusqu’ici les fonctions de responsable pays de la filiale de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire.
La nouvelle représentante de la Société financière internationale (IFC) pour l’Afrique centrale est une rompue du développement économique, de la gestion d’opérations stratégiques, de la conception et la mise en œuvre de projets bancaires pour les PME. Le profil de Charlotte Ndaw Sako ainsi présenté sur Linkedin, laisse entrevoir les motivations d’une promotion rendue publique ce 27 septembre 2023.
«Dans ses nouvelles fonctions, Mme Ndaw Sako dirigera la stratégie et les opérations d’IFC visant à stimuler le développement du secteur privé et à favoriser une croissance économique durable et inclusive au Cameroun, en République centrafricaine, au Gabon, en Guinée équatoriale et à Sao Tomé-et-Principe», annonce l’IFC. Il est question pour la Sénégalaise de piloter les efforts destinés à accroitre les investissements et services-conseils de l’institution et à soutenir la création d’emplois dans les secteurs agroalimentaire et financier, les énergies vertes et les infrastructures.
Avant de rejoindre l’IFC en 2006, Charlotte Ndaw Sako a officié comme conseillère régionale pour la lutte contre la criminalité économique et financière à l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Nantie d’une Licence d’un master en économie de l’université elle a travaillé de 2000 à 2003, comme conseiller résident du Trésor américain sur la délivrance et la gestion de la dette publique avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Louise Nsana
OMC: deuxième Examen Groupé des Politiques Commerciales des États membres de la Cemac
Du 20 au 22 septembre 2023 à Genève, le président de la Commission de la Cemac, les ministres en charge du Commerce de la zone Cemac, des experts de la sous-région et des chefs des missions permanentes des pays de la Cemac, membres de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), ont pris part aux travaux du Deuxième Examen Groupé des Politiques Commerciales des États membres de la Cemac. Selon nos sources au ministère camerounais du Commerce, lesdits travaux convoqués par l’organe d’examen des politiques commerciales de l’OMC, avaient un double objectif: «améliorer la transparence du système commercial multilatéral et permettre aux pays de la Cemac de faire leur propre évaluation du mécanisme de l’Examen des politiques commerciales (EPC). «Les États membres et la Commission de la Cemac avaient le devoir de présenter les avancées qui ont été enregistrées, tant au niveau national que régional, dans l’application des règles communautaires et internationales en matière de politiques commerciales et sectorielles. Cela a permis aux experts de l’OMC de se faire une idée de l’état d’application des différents indicateurs et textes communautaires sur le commerce, la fiscalité, la douane et les politiques sectorielles harmonisées au sein de la Cemac», renseignent encore nos sources. En rappel, depuis mars 2018 à Bangui, un tableau de suivi des indicateurs de la politique commerciale en zone Cemac a été adopté. Il vise à réduire les distorsions et incohérences constatées dans les différents pays.
Jean-René Meva’a Amougou
Gel des avoirs en faveur de Savannah: le pied de nez de Cotco à la justice américaine
Calme et sérénité semblent régner à la Cameroon Oil transportation Company SA (Cotco).
Qu’importe la décision de la justice américaine ordonnant, en faveur de Savannah midstream investment Limited, le gel de 151 millions de dollars logés à la filiale gabonaise de la Citybank. Son nouveau directeur général était le 19 septembre dernier en visite de travail dans les régions du Nord et de l’Adamaoua au Cameroun, soit quatre jours seulement après la notification de l’ordonnance. Harouna Bako y inspectait la station de pompage de Dompta dans l’arrondissement de Touboro. Un compte-rendu, diffusé sur la CRTV le même jour, fait état d’une promesse à plusieurs autorités locales «d’une intensification des activités de responsabilité sociétale de Cotco qui visent l’amélioration des conditions de vie des riverains le long du tracé du pipeline Tchad-Cameroun qui s’étend sur 1081 km dont 890 km en terre camerounaise».
Le coût financier d’une telle opération serait énorme et constituerait un véritable camouflet pour la justice américaine. L’ordonnance du 15 septembre dernier prescrit en effet «aux dirigeants de Citybank Gabon SA de se conformer à l’ordonnance du Tribunal de Commerce de Libreville et de préserver le statu quo en maintenant le gel des fonds de Cotco jusqu’à la résolution du différend entre les actionnaires (devant la Chambre de Commerce internationale de Paris ‘‘ICC’’, Ndlr)». Le juge new-yorkais, Louis L. Stanton, précise bien que c’est «à l’exception des montants nécessaires au déroulement normal du paiement des employés; des impôts et des sous-traitants, ainsi que des fournisseurs existants et essentiels à l’exploitation du pipeline».
Il n’est donc nulle part fait mention de la possibilité de décaisser des fonds pour des activités relevant de la responsabilité sociétale de la compagnie, surtout pour les dirigeants actuels encore sous le coup de contestations. Une ordonnance de l’ICC en date du 28 juillet dernier demandait déjà «la suspension de la tenue de la session convoquée le 26 juillet 2023 par le nouveau président du Conseil d’administration jusqu’à ce que le Tribunal arbitral constitué sur le fond se prononce». L’une des craintes évoquées par Savannah et consignées dans son nouveau recours parle justement «de risques que les fonds soient dissipés et pillés». Les promesses faites par Harouna Bako au gouverneur de l’Adamaoua, au lamido de Ngaoundéré et au sous-préfet de Touboro rentrent-elles dans ce cas de figure? À Savannah et la justice américaine de trancher.
Théodore Ayissi Ayissi
Sélection des projets de thèse: la Cemac adoube la «Pépinière Doctorale»
«C’est inadmissible que les grands projets au Cameroun soient réalisés en termes de main-d’œuvre par les étrangers, il faut adapter la formation aux besoins de notre sous-région».
Les visages de la Pépinière doctorale Voilà le but ultime de l’organisation «pépinière doctorale». Hub de recherche créé en 2019 et basé à Yaoundé au Cameroun. Il met en relation les étudiants, les enseignants et les chercheurs de la sous-région avec les organismes de recherche français. À partir de cette année, l’organisation est reconnue par la Commission de la Cemac. «Le hub de recherche a été labélisé par le conseil scientifique de labélisation en France et le président de la Commission de la Cemac s’est accroché au projet», explique le Pr Bertin Léopold Kouayep, président du comité d’organisation. «Nous sommes dans le Golfe de Guinée, l’une des régions les plus riches en matière de sous-sol… Avant de transformer l’économie de notre sous-région, il faut former les compétences immédiatement opérationnelles», souligne l’universitaire.
Cette année, l’on parle de «pépinière doctorale en Sciences économiques et de gestion». Sur les 49 dossiers enregistrés, 30 sont retenus. Ces derniers passeront un concours les 5 et 6 décembre prochain à Yaoundé en mode phygital (physique et digital). «Les candidats présenteront l’avancement de leurs projets de thèses», décline le Pr B.L. Kouayep. Le jury constitué en comité scientifique compte une centaine de membres et retient les cinq meilleurs candidats. C’est-à-dire ceux répondant aux critères à fort impact sociétal parce qu’«un jeune qui fait une thèse aujourd’hui doit pouvoir résoudre un problème sociétal», évoque le président du comité d’organisation. Les cinq candidats retenus pour l’édition 2023 «bénéficient d’une bourse de mobilité de six mois pour soutenir leurs thèses en France», rassure le Pr Stéphanie Mailles Viard, attachée de coopération scientifique et universitaire au service de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France à Yaoundé.
En termes de statistiques, le Cameroun compte 36 dossiers (soit 78%). Il est suivi de la RDC (5 dossiers, 3 hommes et 2 filles). Le Tchad fait aussi partie des pays postulants (2 candidats). Le reste est marocain. «Le Maroc est associé non pas dans l’esprit de la compétition, mais comme pays ami francophone ayant exprimé le fort besoin de participer à ce colloque question d’en initier une dans l’Union du Maghreb Arabe (UMA)», assure le Dr Élias Perrier Ngueulieu. Le chef du secrétariat technique confie aussi que «dès cette année, l’on entre dans le principe de quota. Cela permet d’avoir les candidats de toute la CEEAC. Le Cameroun a raflé la totalité des bourses l’année dernière, soit 4/4». Cette année, on note toutefois l’absence du Gabon et la RCA.
André Gromyko Balla
Partenariats public-privé : nouveau paradigme de financement en zone Cemac
Le Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa) et les acteurs de l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) viennent d’enrichir leur connaissance des textes en cours d’élaboration en matière de Partenariats Publics Privés (PPP).
Photo de famille à l’ouverture de l’atelier à Yaoundé Yaoundé, capitale du Cameroun, a abrité du 20 au 21 septembre 2023 l’atelier national d’appropriation des projets des textes relatifs à la commande publique et (d’une directive) sur les partenariats publics-privés dans la sous-région Cemac. En rappel, le 25 juillet 2023, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a concédé à la ratification de la loi fixant le régime général des contrats des Partenariats Public-Privés (PPP). Le 30 décembre 2022, le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, en charge du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) s’est livré au même exercice.
Selon Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), fort des dispositions prises par les chefs d’État, «nous engageons ce jour les consultations nationales en vue de la mise en place d’un cadre communautaire dédié aux contrats des Partenariats Publics-Privés». «Il s’agit de la concrétisation de ce que la Cemac a mis en place, le Programme des réformes économiques et financières qui depuis deux ans au moins prévoit l’élaboration des directives sur les PPP. Il s’agit en réalité de disposer d’un cadre communautaire qui régit les PPP. Parce que le Pref-Cemac prévoit la réalisation des infrastructures transnationales; et pour y parvenir, il faut aller au-delà des législations nationales. Il faut donc une directive communautaire qui s’applique et qui facilitera la mise en œuvre des projets d’investissements pour renforcer l’intégration physique des pays de la Cemac», souligne Dieudonné Bondoma Yokono, président du Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa).
L’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), à l’instar des autres espaces intégrateurs, fait face à un problème de financement. Face aux nouveaux défis qui interpellent la sous-région, l’un d’eux est le financement de notre stratégie respective de développement pour «la transformation structurelle des économies de la Cemac», précise Paul Tasong. Et de poursuivre: «notre situation d’endettement tend de plus en plus à se rapprocher des seuils fixés par les critères de convergence de notre Communauté. Cette situation rompt avec la rareté des ressources qui contraignent à faire preuve de pugnacité, d’inventivité et à ratisser large dans l’exploration des voies innovantes de financements de nos projets». Raison pour laquelle Jovin Anges Iwangou, représentant du président de la Commission de la Cemac, met en relief le PPP, qui permet «d’accélérer le développement des investissements réalisables pour les États ne présentant pas de gage de solvabilité au regard de leur niveau d’endettement». C’est également un moyen approprié pour «inciter les opérateurs privés à participer au développement économique de la sous-région. Néanmoins, pour s’attendre à des résultats positifs d’une bonne gestion des PPP, et limiter les risques encourus, la mise en place d’un cadre institutionnel apparaît comme une nécessité urgente pour la redynamisation de l’intégration régionale», conclut-il.
Olivier Mbessité
Financement et mise en œuvre des projets intégrateurs de la Cemac: le point à Brazzaville
La 7ème réunion du Comité technique chargé du suivi de la mobilisation des fonds se tient depuis hier, 25 septembre 2023, dans la capitale congolaise. Sous la présidence de Jean-Baptiste Ondaye, président du Copil du Pref-Cemac, les responsables et experts de la sous-région vont plancher pendant cinq jours sur plusieurs aspects d’importance. Parmi lesquels, l’état de mise en œuvre du premier programme, la préparation de la prochaine table ronde de Paris ou encore la finalisation des propositions de la Commission de la Cemac sur la mise en œuvre du Plan d’opérationnalisation de la stratégie d’import-substitution des produits du cru. En intégralité le discours prononcé à l’ouverture des travaux par le Pr Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Pref-Cemac.
Photo de famille Excellence Monsieur le Ministre, Président du Comité de Pilotage du PREF-CEMAC,
Excellences Madame et Messieurs les Ministres,
Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
Excellence Monsieur le Président de la BDEAC
Monsieur le Vice-Président de la Commission de la CEMAC,
Mesdames et Messieurs les Représentants des États membres,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions Internationales et Régionales,
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs, Conseillers et Assimilés
Distingués Experts et invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un insigne honneur et un privilège de prendre la parole à cette cérémonie d’ouverture de la septième session du Comité Technique de Suivi de la mobilisation des financements et de la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC, élargie aux représentants des États membres, qui est organisée ici à Brazzaville, siège du Secrétariat Permanent du Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), à l’invitation de Son Excellence Monsieur Jean-Baptiste ONDAYE, Ministre de l’Économie et des Finances de la République du Congo et Président du COPIL du PREF-CEMAC.
II convient de rappeler qu’au cours du Sommet Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État de la CEMAC, tenu à Yaoundé le 22 novembre 2019, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République du Cameroun et Président en exercice de la CEMAC, les Chefs d’État et de Gouvernement avaient adopté, sur proposition de S.E. Monsieur Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République du Congo et Président Dédié au PREF-CEMAC, un premier programme de projets intégrateurs prioritaires dont les financements ont été mobilisés avec succès lors de la Table Ronde de Paris des 16 et 17 novembre 2020.
Sur les onze projets prioritaires de ce premier programme, huit ont déjà démarré soit moins de trois années après la tenue de ladite Table ronde. Il s’agit, notamment :
- du projet de construction d’un pont sur le fleuve Ntem (y compris les raccordements routiers) et la facilitation du transport et de la sécurité routière sur la route transnationale Kribi-Campo-Bata reliant le Cameroun et la Guinée Équatoriale ;
- le projet de construction de la voie express Lolabe-Campo (40 km) entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale ;
- le projet de construction de la route Ndende-Dolisie entre le Gabon et le Congo, sur le corridor Libreville-Brazzaville ;
- le projet de construction de la route Kogo-Akurenam (Sud-Est Guinée Equatoriale – Gabon) ;
- le projet d’aménagement du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena (Congo – RCA-Tchad) ;
- le projet d’interconnexion des réseaux électriques (Cameroun-Tchad) ;
- le projet d’interconnexion des pays de la CEMAC par la fibre optique ;
- le projet de construction et d’équipement de l’université inter-États Cameroun-Congo.
Trois autres projets sont en cours de restructuration en mode PPP en vue de leur construction-exploitation en mode BOT au plus tard en 2024. II s’agit du projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées (Cameroun, Congo, Gabon, RCA), du projet de construction du port sec de Beloko et du projet de construction du port sec de Dolisie.
Il convient de préciser que le Secrétariat Permanent a élaboré à votre haute attention une note sur l’état de la mise en œuvre de ces trois projets, ainsi que les documents techniques du deuxième programme de projets intégrateurs prioritaires de la sous-région.
Excellence Monsieur le Président du COPIL,
Excellences Mesdames et Messieurs,
En vue de mettre en œuvre ce deuxième portefeuille de projets, composé de treize (13) projets intégrateurs prioritaires, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEMAC ont donné mandat au Comité de Pilotage du PREF-CEMAC de mobiliser les ressources nécessaires pour compléter les propres efforts des Etats de la Sous-région lors de la Table Ronde des bailleurs qui sera organisée à Paris les 28 et 29 novembre 2023.
Dans le cadre de la préparation de cette table ronde, le Secrétariat Permanent du PREF-CEMAC a procédé à l’élaboration des projets de fiches techniques et des projets de documents de travail. Il a également contribué à l’organisation de la mission de Haut niveau de la CEMAC qui s’est déroulée sous votre haute direction, Monsieur le Président, du 26 juin au 4 juillet 2023.
Excellence Monsieur le Président du COPIL,
Excellence Madame et Messieurs les Ministres,
Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
Excellences Mesdames et Messieurs
Les Chefs d’Etat de la CEMAC ont adopté, au cours de leur 15ème Sommet tenu le 17 mars 2023 à Yaoundé, la Stratégie Communautaire d’import-substitution des produits du cru de la CEMAC, et ont exhorté les Etats membres, les Institutions sous-régionales, les Partenaires Techniques et Financiers et les opérateurs économiques à faire de ladite Stratégie un enjeu majeur, en s’appropriant son Plan d’opérationnalisation.
Cette stratégie vise à changer de paradigme dans le commerce intracommunautaire afin de créer les conditions d’un renforcement de la diversification des économies de la CEMAC, de promouvoir l’autosuffisance alimentaire, de réduire la sortie importante de devises pour l’importation des produits pourtant disponibles dans la Sous-région, et de prévenir l’impact des crises futures sur la sécurité alimentaire de nos pays.
La mise en œuvre de cette Stratégie Communautaire viendra à point nommé, répondre aux problèmes conjoncturels et structurels auxquels font face les différents pays de la Sous-région en matière d’intensification des capacités productives locales, de consommation des produits alimentaires de qualité, de renforcement des infrastructures agricoles et pastorales, et de densification du commerce intracommunautaire.
A cet effet, la mobilisation des ressources pour le financement de cette Stratégie tant du point de vue des programmes nationaux de développement que de celui des projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC demeure un grand défi pour la Communauté au cours des cinq prochaines années.
Il sied de relever que le Secrétariat Permanent a élaboré à la haute attention des participants, pour examen et transmission à la Commission de la CEMAC, des propositions détaillées en vue de la mise en œuvre du Plan d’opérationnalisation de la stratégie d’import-substitution des produits du cru de la CEMAC, pour aider les Etats membres à réduire de manière drastique et durable, les effets des chocs économiques, financiers et environnementaux qui frappent la sous-région, et sortir la Communauté des déséquilibres macroéconomiques structurels.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Avant de clore ce propos, je voudrais remercier particulièrement la Commission de la CEMAC, la BAD, la BDEAC, la BEAC, la Banque Mondiale, le FODEC et la France pour le soutien déterminant qu’ils apportent au Comité Technique depuis sa création.
Enfin, je saisis cette occasion pour exprimer ma haute et déférente considération au Président du COPIL du PREF-CEMAC, Son Excellence Monsieur Jean-Baptiste ONDAYE, Ministre de l’Économie et des Finances de la République du Congo, pour l’attention spéciale qu’il accorde à la mise en œuvre des réformes économiques et financières dans notre sous-région, et pour le soutien personnel et les hautes orientations qu’il donne au Secrétariat Permanent du PREF-CEMAC en vue d’un suivi particulièrement minutieux et méticuleux des projets intégrateurs prioritaires adoptés par les Chefs d’État.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Préservation des intérêts africains et signatures de contrats: l’ALSF arme les décideurs de la Cemac
La 1ère édition de formation niveau 2 organisée par l’organisation nommée Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) en partenariat avec la Banque africaine de Développement (BAD), forme les décideurs de la zone Cemac pour la maîtrise des outils leur permettant de maîtriser le droit des affaires afin de faire face aux domaines complexes des contrats. Ces travaux se déroulent du 25 au 29 septembre au Hilton hôtel de Yaoundé.
L’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier subissent des abus en matière de signature de contrats avec les États et les firmes multinationales. Pour ne plus tomber dans ces pièges et sortir les décideurs de la sous-région Afrique centrale de l’obscurantisme, la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) à travers un atelier de 5 jours, apporte à ces derniers des outils leurs permettant de renforcer leurs capacités juridiques et les conseils dans les secteurs structurants de l’économie. Ces travaux sont animés par des spécialistes en droit des affaires. «Notre ADN consiste à appuyer les gouvernements africains dans tout ce qui est renforcement de capacité et service de conseil dans le domaine juridique, et dans les secteurs clés et structurants des économies», expose, Olivier Pognon, le directeur de l’ALSF. De manière concrète, lors de ces travaux de Yaoundé, l’on apprend aux participants (directeurs généraux, représentant des organisations) la maîtrise de 5 secteurs à savoir : la gestion de la dette souveraine, les ressources naturelles et les industries extractives, l’énergie, les infrastructures en mode partenariat public-privé, ou encore les accords d’investissement et les règlements de litiges.
Cette formation trouve l’assentiment de la Banque africaine de développement (BAD). Elle voit les pays africains accroître leurs capacités juridiques et la maîtrise des rouages économiques et financiers. Mohamadou Lawal, directeur de la coopération et de l’intégration régionale, souligne la complémentarité entre les activités de l’ALSF et celles de la BAD. «Cette complémentarité n’est pas liée au fait que l’une abrite l’autre. Mais c’est surtout en raison des missions des secteurs d’interventions et des valeurs que chacune des institutions Continentale porte», renseigne-t-il. Plus encore, il apprécie cette complémentarité dans le sens où l’ALSF offre un environnement opérationnel hautement favorable, «qui renforce l’efficacité et l’efficience des interventions de la BAD. Aussi bien dans l’investissement que dans l’appui aux réformes», ajoute le banquier.
Cameroun
Le gouvernement camerounais, par la voix du directeur général de la coopération au Minepat et représentant du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, lors de son discours de bienvenue, tient à préciser l’importance d’une tel atelier. Pour lui, les Etats africains en avaient grand besoin pour le renforcement des capacités de leurs ressources humaines. «C’est un vœu des ministres des Finances exprimé depuis 2003 pour que l’Afrique dispose d’une institution capable de l’aider à relever les défis posés par les litiges avec les créanciers commerciaux de la négociation des investissements et des contrats commerciaux complexes qui se traduisent souvent par des contrats mal négocier. Cela augmente souvent la dette publique et les passifs environnementaux», souligne le représentant du Minepat.
Le déroulement de l’atelier de Yaoundé survient après la tenue de ceux de Kigali au Rwanda, Accra au Ghana et Cotonou au Benin. Et l’on note la participation de presque tous les pays de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad, Guinée Équatoriale).
André Gromyko Balla