INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Avec plus de 22 milliards FCFA de dette : la Cicam file un très mauvais coton

La Cotonnière industrielle du Cameroun est de fait en situation d’insolvabilité. En cause, la concurrence des tissus en provenance d’Asie et de l’Afrique de l’Ouest.

 

Dans un rapport présenté le 14 juillet 2023 à Douala, le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) dressait déjà un bilan peu reluisant de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). La situation ne semble pas s’être améliorée depuis. Au contraire. L’entreprise cumule une dette de plus de 22 milliards FCFA et une accumulation de déficits chaque année. Depuis 2021, la société publique dotée d’un capital de 1,15 milliard FCFA a affiché un résultat négatif de 3,55 milliards. Ce qui se traduit notamment en arriérés de salaires.

Dans une note interne adressée ce 31 août 2023 au personnel, le directeur général (DG) de la Cicam, Edouard Ebah Abada, fait savoir qu’à la suite de la réunion du 23 août 2023 entre la direction générale et les délégués du personnel, «il a été prévu que les salaires du mois d’avril 2023 devraient être payés en espèces, si les recettes des ventes du pagne de la Journée internationale des enseignants le permettaient». Et si les fonds réunis ne peuvent payer la totalité desdits salaires, des   dispositions ont été prises pour un paiement de deux tranches. «La première  tranche correspondant  à une avance de 50 000 FCFA par employé et payée le 1er septembre 2023. Aussitôt que les recettes   des ventes seront réunies, le solde sera immédiatement servi au personnel», ajoute le DG de la Cicam.

Une source interne explique que cette chute drastique s’explique par la concurrence des tissus en provenance des pays d’Asie et de l’Afrique. La même source   indique que la Cicam ne contrôle qu’à peine 5% des parts  du marché  du pagne  dans le pays, contre 80% pour les produits  en provenance  de la Chine, 10% du Nigeria, et 5%   des  autres  pays d’Afrique de l’Ouest. En plus de cette situation, il y a aussi la vétusté de l’appareil de production.

Diane Kenfack

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