Certification médicale : Il y a eu de «l’eau»
Selon le ministre de la Santé publique (Minsanté), la session d’examens 2021 dans les établissements publics et privés de formation des personnels sanitaires a été entachée de fraudes massives.

Publié le 27 juillet 2021, le communiqué de Manaouda Malachie est formel: «Il y a eu de nombreuses fuites dans plusieurs régions». En posture de président du jury d’organisation des examens de certification médicale sur toute l’étendue du Cameroun, le Minsanté soupçonne quelques personnes d’avoir joué un rôle dans la fuite des sujets. Dans ses écrits cités supra, Manaouda Malachie fait deux grandes annonces. La première: «une enquête a été ouverte auprès des services compétents pour des fraudes présumées aux examens de certification dans les établissements publics et privés de formation des personnels sanitaires pour le compte de l’année 2021».
La seconde: «En attendant que l’enquête permette d’établir les responsabilités dans cette affaire, lesdits examens sont reprogrammés du 24 au 25 août prochain, suivant les modalités qui seront précisées dans les jours à venir».
D’après une source proche de l’affaire, l’enquête diligentée par des forces de l’ordre et des personnels du Minsanté vise d’une part à apprécier l’ampleur des dégâts et d’autre part à examiner, toutes choses égales par ailleurs, leur effet sur le déroulé des examens.
Selon nos informations, Manaouda Malachie et ses collaborateurs sont déjà à pied d’œuvre. Pour la nouvelle session annoncée, ils élaborent, apprend-on, un ensemble de règles écrites qui définiront toutes les précautions à prendre. Ils ont même réalisé un diagnostic local de sécurité dans chaque centre d’examen de certification médicale. Du côté du Minsanté, l’on parle d’une charte de déontologie sur la responsabilité en matière d’examen. Elle s’adressera à tout le personnel qui a accès aux sujets, qu’il les élabore ou qu’il participe à la chaîne logistique.
En rappel, l’article 163 dispose en effet qu’«est puni d’un emprisonnement de un mois à trois ans et d’une amende de 25 000 à deux millions de francs CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui commet une fraude dans les examens ou concours dans le but d’obtenir soit l’entrée dans un service public, soit un diplôme, certificat ou titre délivré par l’État ou un service public national ou étranger».
Jean-René Meva’a Amougou