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Mois : janvier 2023

  • Éducation/interdiction du fouet à l’école: la décision divise les familles à Yaoundé

    Éducation/interdiction du fouet à l’école: la décision divise les familles à Yaoundé

    Quelques quartiers de Yaoundé passés au scanner permettent de voir le positionnement des uns et des autres par rapport à l’instruction de la ministre des Enseignements secondaires. Actuellement dans la capitale camerounaise, les familles sont divisées au sujet de l’arrêté de la ministre des Enseignements secondaires interdisant l’usage du fouet pour punir les élèves. Quand les uns approuvent la mesure, d’autres par contre marquent leur mécontentement. L’interdiction de la chicotte provoque des débats houleux. On croit assister à un référendum où l’on vote pour oui ou non. Bref, les partisans et opposants du Pr Nalova Lyonga se positionnent. Il est 7h15 à borne 10 Odza dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé ce mercredi 18 janvier 2023. Madame Owondi cri sur son fils élève au Collège adventiste.

    Vu l’heure de départ de son enfant, elle croit qu’il sera en retard et elle souhaite que ce dernier soit bastonné. «Je crois qu’on va te fouetter parce que tu traines, on ne sait pas ce que tu veux», prévient-elle. Ce qui n’est pas du goût du père. Il demande à sa femme si elle n’était pas au courant de l’interdiction de la chicotte. « Tu n’as pas suivi que le ministre a interdit l’usage du fouet dans les établissements du secondaire ». Et la dame de répliquer : « je n’ai que foutre de cet arrêté qui va fabriquer des bandits ». Elle pense que ces décisions rendent les enfants insolents même à la maison. Du côté de Kondengui, Dr Totoh, parent dont les enfants fréquentent le Lycée d’Anguissa, accuse le ministre de céder aux revendications des institutions internationales comme les ONG et l’UNESCO. Dans son discours, transparaît une grande inquiétude, surtout qu’il y a une amplification de cette information par les hommes de médias. «Si la ministre ne s’amende pas, d’autres enseignants seront, soit assommés, soit violentés», commente l’homme de 63 ans. En fait, le sexagénaire se dit aussi inquiet pour son fils surveillant général dans le lycée où fréquentent ses frères.

    Son épouse ne partage pourtant pas cette vision. Elle estime qu’un de ses enfants avait subi une bastonnade collective à cause d’un livre volé, alors «qu’il ne vole pas», révèle la maman. Les principaux concernés ont également leur mot à dire. Dans leurs maisons, ils se mêlent au débat. A Nkol-nda par exemple, sur la route de l’Aéroport de Nsimalen, Cédric et Nelyne son frère et sœur et élèves au lycée du coin. Ils s’écharpent sur cette question du fouet. Quand le garçon approuve la décision de la ministre, la fille par contre estime que c’est parce qu’il est turbulent. « Un grand dribleur de cours et joueur de cartes régulièrement fouetté ne peut que refuser le fouet », précise-t-elle. Pour elle, les élèves se calment pendant quelques jours et si elle disparaît ce sera la catastrophe. Esquisse de solution Le seul point de convergence est de reprendre la chicotte dans les maisons. Cette mesure de la ministre peut être contournée si l’on détermine une proximité entre le corps enseignant et les parents. Voilà l’argument évoqué par M. Amougou apaisant la colère de son épouse. Le couple habitant le quartier Ahala à Yaoundé 3, milite pour des mesures dissuasives contre les élèves rebelles.

    André Gromyko Balla

  • « Global Gateway » et « Global Europe »:  la coopération avec l’UE à l’aide de nouveaux instruments

    « Global Gateway » et « Global Europe »: la coopération avec l’UE à l’aide de nouveaux instruments

    La stratégie de coopération et son instrument financier ont été présentés à Yaoundé ce 31 janvier 2023. 
    Dans sa stratégie de réduction du déficit d’investissement durable mondial, l’Union européenne (UE) a choisi de mettre en place un partenariat axé sur des valeurs, le respect des normes et de la transparence.
    « C’est suivant cette logique que l’UE a mis sur pied un mécanisme innovant qui permettra de réaliser des projets durables de qualité, en prenant en compte les besoins des pays partenaires et en garantissant des avantages à long terme pour tous », décrit Mme Myriam Ferran. En posture de directrice générale adjointe de la Direction générale des partenariats internationaux de la Commission européenne, elle désigne l’ensemble par un terme: « Global Gateway ». « Il vise à développer des interconnexions dans les domaines du numérique, de l’énergie, des transports, du renforcement des systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier « .
    Pour l’application de cette innovation, l’UE s’est dotée d’un nouvel instrument financier de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale: « le Global Europe ». À entendre Mme Myriam Ferran, c’est une nouvelle option qui modifie la manière dont l’UE a organisé sa coopération extérieure. « Il n’y aura d’enveloppes dédiées, mais de l’argent à la disposition des pays qui auront satisfait à certains critères tels que le respect des droits de l’homme et autres » a annoncé Mme Myriam Ferran. Bien plus, ajoute-t-elle, « l’UE entend rester fidèle à l’engagement pris par les dirigeants du G7 en juin 2021.
    Jean René Mevaa Amougou 
  • Assassinat de Martinez Zogo: la présidence ordonne l’ouverture d’une enquête

    Assassinat de Martinez Zogo: la présidence ordonne l’ouverture d’une enquête

    Les résultats de l’enquête devront être transmis à ladite institution pour information de Paul Biya.

    Le secrétaire général à la présidence de la République ordonne l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Dans une correspondance adressée au secrétaire d’Etat à la défense (Sed), Ferdinand Ngoh Ngoh assure que sa démarche tient des «très hautes instructions» du chef de l’Etat; afin que les « responsabilités soient établies ».

    Cette instruction survient alors qu’une enquête a cours depuis la découverte de la dépouille en décomposition du journaliste dans une banlieue de la capitale le 22 janvier 2023. Le corps marqué par des sévices est placé à la disposition des forces de l’ordre pour des besoins d’enquête. Les premiers éléments d’investigation sont d’ores et déjà sur la place publique.

    Il règne dans le pays une indignation générale consécutivement au décès de Martinez Zogo. La corporation des journalistes est en ébullition. Les évêques font front commun pour réclamer la lumière sur cette affaire.

    Louise Nsana

  • 1ère Conférence maritime de la CEEAC : le PASSMAR, invité surprise

    1ère Conférence maritime de la CEEAC : le PASSMAR, invité surprise

     

    La mise en œuvre du Programme d’appui à la Stratégie de sûreté et de sécurité maritimes en Afrique centrale (PASSMAR) est invitée à la table des discussions ouvertes la semaine dernière à Kinshasa. Les experts attitrés du Comité technique spécialisé de la Défense, de la Sûreté et de la Sécurité (CTSDSS) de la CEEAC s’y sont pourtant réunis dans un cadre précis. Celui de la conduite de la deuxième phase des réunions préparatoires de la 1ère édition de la Conférence maritime de l’Afrique centrale (Comar 1). Ils ont finalement dû se résoudre à traiter le point d’information relatif au PASSMAR. «Un programme activé dans le cadre de la stratégie de l’Union européenne pour le Golfe de Guinée, afin de renforcer la sûreté et la sécurité maritimes en Afrique centrale», ont-ils informés.

    Les réflexions étaient attendues en présence du président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Verissimo. Elles ont permis à son institution de rappeler que « le démarrage des activités du PASSMAR est intervenu en septembre 2021, alors que la Convention de financement entre l’Union européenne et la CEEAC a été signée depuis le mois d’avril 2018 ». L’idée étant désormais de veiller à ce que la mise en œuvre opérationnelle du Programme aboutisse à des résultats probants. À savoir : « renforcer la gouvernance maritime et la maîtrise des espaces maritimes ; adapter les cadres juridiques nationaux/régionaux aux normes internationales ; renforcer l’application des lois dans les États membres ; faciliter et faciliter l’

    TAA

  • Festivals au Cameroun : Le public pas trop présent

    Festivals au Cameroun : Le public pas trop présent

    La participation populaire à ces rendez-vous culturels reste encore dérisoire. Juste des professionnels du cinéma et des jeunes cinéphiles qui s’imprègnent des bonnes pratiques de l’art cinématographique.

     

     

    Le secteur de l’industrie culturelle est en ébullition au Cameroun. Ceci est visible à travers l’organisation des festivals qui visent non seulement à initier les jeunes aux bonnes pratiques de l’art cinématographique, mais aussi de leur permettre de s’approprier leur savoir culturel. Dans la fourchette, on peut citer le Festival des Écrans noirs, le Festival Yarha, le Festival international des arts et de la culture de Yaoundé (Festiya) et plus loin le Grand prix Francophilie des médias. En revanche, la culture camerounaise reste marginalisée, malgré cette foultitude d’évènements culturels.

    Coup de gueule
    Pourquoi ce désenchantement? «Parce que le public camerounais n’est pas préparé à la culture. Il se laisse plutôt aller à la facilité. Ceci se vérifie par la qualité de la musique chantée et danses pratiquées par la jeunesse. Elles ne sont pas ancrées dans notre culture. Et aussi, la qualité des œuvres produites dans le cinéma», assène Gérard Essomba Many, acteur, comédien et réalisateur du cinéma. Et de poursuivre: «en 1973, j’ai animé le Festival des Caraïbes et tous les soirs, j’avais plus de 2500 personnes qui manifestaient leur enthousiasme d’être là. Bien sûr qu’il y avait la musique qui venait de Porto Rico, de Trinidad, de la Guadeloupe et de la Martinique, mais le public participait. Au Cameroun quand on annonce un spectacle de muscicole au palais des Congrès de Yaoundé, on a plutôt l’impression d’assister à un enterrement».
    Et pour cause, «le public à l’air triste, il n’a jamais été préparé à s’exprimer en dehors des activités sportives comme le football. Dans les villages, les festivals ne sont pas connus. La raison étant l’absence de médiatisation. Les médias s’intéressent plus au football. Le métier que nous faisons aujourd’hui reste encore dans l’ingratitude de nos populations, parce que les chaines de télévisions et stations de radios sont aux mains des religieux et de quelques voyous».

    Cible
    Contrairement à son devancier, G-Laurentine Assiga, présidente du Réseau des journalistes culturels du Cameroun, (RJ2C) nuance ses propos. Elle pense que les festivals attirent le public selon la cible. «Chaque évènement a sa cible et donc un public précis. Il y a des évènements ouverts à tous les publics et des évènements qui sont réservés à une cible précise de qualité», déclare-t-elle. «Lorsqu’on observe le Festival Yarha, il y a un public qui est composé de professionnels, un public composé de jeunes et un public composé de cinéphiles. Il y a des écoles qui envoient leurs élèves pour s’imprégner du cinéma, et on les initie à l’art cinématographique, à la lecture, à la critique. Il en est de même pour le Festival Écrans noirs. Il y a un volet consacré à la jeunesse. Et tous ces évènements et modules sont courus par rapport à la cible. Je ne voudrais qu’on se retrouve dans une confusion de public», fait savoir Laurentine Assiga.

    Chaque évènement suit une démarche marketing qui est celle de sa cible. Le Grand prix de la francophilie des médias s’inscrit également dans cette mouvance. C’est un évènement select réservé aux journalistes culturels. «Vous voyez que là aussi, on a resserré l’angle comme en journalisme et pour cette cérémonie, on table pour 1000 personnes maximum au final. Pareil pour les Écrans noirs. Le palais des Congrès n’a pas 50000 places, c’est en fonction de notre public cible qu’on choisit la salle», conclut la présidente du Réseau des journalistes culturels du Cameroun.

    Olivier Mbessité

  • RDPC : Quand vient l’heure des longs couteaux

    RDPC : Quand vient l’heure des longs couteaux

    Depuis la convocation du corps électoral par Paul Biya en vue des élections sénatoriales, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, son parti politique, est une nouvelle fois entrée dans une ère de risques systémiques.

     

    « Pour la troisième fois depuis 2013, les élections sénatoriales se tiendront au Cameroun le dimanche 12 mars 2023. Le décret du Président de la République convoquant les électeurs sénatoriaux que sont les conseillers régionaux et municipaux a été publié le 13 janvier ; et conformément à la Loi, les candidats disposant de quinze jours pour déposer les listes de candidatures ». En utilisant des formules réfléchies, Christophe Mien Zock reconnait que « dans les rangs du RDPC, la tension est montée d’un cran avec la signature de la circulaire du Président national relative aux opérations d’investiture des candidats et candidats du RDPC à l’ élection des sénateurs et sénatrices». Dans un éditorial paru dans le N°1401 de l’Action, le directeur des organes de presse, de l’information et de la propagande du Comité central du RDPC ajoute : « La course contre la montre est donc introduite. Il ne reste plus qu’une semaine aux candidats et à la direction du parti pour respecter les délais légaux. Dans les dix régions, l’effervescence et l’engouement sont à leur comble ». Ce que ne disent pas clairement les mots, c’est essentiel que depuis la convocation du corps électoral par Paul Biya, son parti politique est, une nouvelle fois, entré dans une ère de risques systémiques.

    Comme à chaque élection
    Les loups s’apprêtent à dévorer les loups. « En 2018 par exemple, certaines commissions régionales s’étaient déchargées purement et simplement sur la commission centrale en lui transmettant des listes telles que reçues, sans aucun avis motivé ni expression d’une préférence ou d’un classement quelconque. Et sous la pression des délais liés au dépôt des dossiers de candidatures auprès de Elecam, des erreurs sont vite arrivées. Personne ne peut oublier les quatorze sénateurs offerts sur un plateau en ou au SDF en 2013 suite à la disqualification des listes du RDPC dans l’Adamaoua et à l’Ouest», rappelle si opportunément le journal l’Action. Cinq années sont passées, mais le cycle a repris. «Depuis que la date des sénatoriales est connue, c’est des couacs à répétition, des militants qui s’autorisent à relancer des débats déjà tranchés par le Comité central…» souffle un militant de la section RDPC de la Mefou-et-Afamba Nord. «Chacun en tête des exemples célèbres dans une circonscription située pas très loin d’ici. Là-bas, chaque jour, le ton se durcit, les attaques fusent, les orateurs peinent à s’exprimer au milieu du chahut et du brouhaha… Bref, le sentiment, réel, d’un grand foutoir», balance un militant de la section RDPC de la Mvila 2. Et Christophe Mien Zock de le reconnaître : « Au sein du RDPC, le meilleur et le pire se côtoient parfois allègrement ». S’il n’énonce pas froidement « le pire », l’éditorialiste de l’Action du RDPC sait qu’il tient sur la crise de la légitimité. « Une bonne partie de base du parti se satisfait plus du fonctionnement démocratique actuel. Elle le trouve trop frustré», glisse un militant, ancien candidat au sénat, recalé selon lui par le Comité central déployé dans la Mvila 2, il y a 5 ans. « On ne consulte pas la base ». La critique est devenue classique à l’encontre des commissions régionales de réception et d’analyse des dossiers de candidature. Lesquelles ont, écrit Christophe Mien Zock, « ​​la lourde responsabilité d’enregistrer puis d’analyser et surtout d’évaluer les dossiers de candidatures selon les critères édictés par la circulaire du Président national ».

    Précisions
    Et pourtant, comme par le passé, Paul Biya a circonscrit les choses. Dans sa circulaire du 18 janvier 2023, le président national du RDPC a fixé les modalités d’investiture des candidats. «Le parti accorde son investiture aux militants et militants méritants, convaincus et justifiés, aptes à le désigner valablement au Sénat, remplissant les conditions individuelles et collectives internes et obéissant aux critères définis par la loi», peut-on y lire d’emblée. La suite est plus précise : « Le candidat ou la candidate qui sollicite l’investiture du RDPC doit « remplir trois conditions fixées par le parti. Il s’agit d’être militant actif ou militant actif du RPDC ou de l’un de ses organismes spécialisés, d’être à jour de ses cotisations et en être acquitté régulièrement depuis la dernière élection des sénateurs et sénatrices ; remplir les conditions de discipline requises. Quant aux conditions collectives, elle concerne la liste des candidats à investir. Cette dernière doit remplir six conditions. Il s’agit entre autres de la représentation du genre qui veut que sur les sept candidats par région, il y ait au moins deux candidats titulaires et deux candidats suppléantes. La représentation des jeunes qui fixe que la liste doit comprendre dans la mesure du possible, deux candidats titulaires et deux candidats suppléants âgés de 40 à 50 ans, dont une femme titulaire et une femme suppléante ». il y ait au moins deux candidats titulaires et deux candidats suppléantes. La représentation des jeunes qui fixe que la liste doit comprendre dans la mesure du possible, deux candidats titulaires et deux candidats suppléants âgés de 40 à 50 ans, dont une femme titulaire et une femme suppléante ». il y ait au moins deux candidats titulaires et deux candidats suppléantes. La représentation des jeunes qui fixe que la liste doit comprendre dans la mesure du possible, deux candidats titulaires et deux candidats suppléants âgés de 40 à 50 ans, dont une femme titulaire et une femme suppléante ».

    Batailles
    À l’évocation de ces lignes de la circulaire de Paul Biya, les réactions de certains militants s’expriment par l’exclamation, l’invective, l’interruption, l’obstruction verbale, l’insulte parfois. Dans l’une des sous-sections RDPC dans le Mfoundi, par exemple, certains membres du parti ont estimé que la circulaire du 18 janvier dernier n’a pas de quoi faire frissonner une délégation du Comité central dans ses préférences. Selon nos informations, dans la capitale, bien des structures de base du RDPC ne semblent exister médiatiquement qu’aux conditions du fait divers, généralement dramatiques. Si rien de particulièrement inédit n’est à relever, quelques indiscrétions font tout de même admettre que, derrière le foisonnement observé sur la scène publique, quelques luttes intestinales trahissent une cruelle absence d’unité dans les rangs des militants. «Actuellement, les dernières opérations de renouvellement des organes de base n’en finissent pas de mettre en fureur un parti des militants et des cadres. Quelques ambitieux s’emploient désespérément à bâtir leur chapelle personnelle au sein du parti pour garder la visibilité. Une sorte de compétition sans le dire», dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ». Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile. les dernières opérations de renouvellement des organes de base n’en finissent pas de mettre en fureur une partie des militants et des cadres. Quelques ambitieux s’emploient désespérément à bâtir leur chapelle personnelle au sein du parti pour garder la visibilité. Une sorte de compétition sans le dire», dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ». Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile. les dernières opérations de renouvellement des organes de base n’en finissent pas de mettre en fureur une partie des militants et des cadres. Quelques ambitieux s’emploient désespérément à bâtir leur chapelle personnelle au sein du parti pour garder la visibilité. Une sorte de compétition sans le dire», dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ».

    Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile. Quelques ambitieux s’emploient désespérément à bâtir leur chapelle personnelle au sein du parti pour garder la visibilité. Une sorte de compétition sans le dire», dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ». Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile. Quelques ambitieux s’emploient désespérément à bâtir leur chapelle personnelle au sein du parti pour garder la visibilité. Une sorte de compétition sans le dire», dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ». Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile. dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ». Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile. dénonce un militant RDPC de première heure dans le 4e arrondissement de la capitale. Dans cette ambiance, « à chacun son couloir ». Du plumitif laborieux à l’éditorialiste distingué, tous montent le même péan : il faut jeter l’opprobre sur ceux que le parti a envoyé sur le terrain il y a cinq ans, ceux qui ont été « coptés ». Le tout entretenu par une pensée médiatique unique et inique de communier dans la même détestation, la même ironie mordante et facile.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Cameroun: Noah Adolphe Ndongo prend les rênes de la CAA

    Cameroun: Noah Adolphe Ndongo prend les rênes de la CAA

    Le nouveau promu a désormais en charge la gestion de la dette de l’Etat.

    Noah Adolphe Ndongo est le nouveau directeur de la Caisse autonome d’amortissement. Il est désigné à cette fonction lundi, 30 janvier 2023, à la faveur d’un décret du président de la République. Il remplace à ce poste Richard Evina Obam nommé directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDEC) depuis le 20 janvier 2023.

    Noah Adolphe Ndongo quitte la présidence de la République après y avoir exercé moins de deux ans en qualité de conseiller technique. L’intéressé siégeait par ailleurs depuis 2020 au sein du Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariats (Carpa) en qualité de représentant de la présidence.

    Louise Nsana

  • Gérard Essomba Many : Mille et une vies se racontent dans le cinéma

    Gérard Essomba Many : Mille et une vies se racontent dans le cinéma

    L’acteur, comédien et réalisateur camerounais met en scène sa carrière et laisse le film de sa vie se dérouler et s’apprécier à l’aune de l’ingratitude des pouvoirs publics du Cameroun.

    Gérard Essomba, Camerounais pluridimensionnel,
    comédien et réalisateur de films

    Gérard Essomba Many, septuagénaire et plusieurs décennies dans le septième art, cherche encore à laisser un héritage cinématographique à la postérité. Malgré la fatigue et le poids de l’âge. Sans fioritures, il dénonce dans toutes ses prises de parole l’ingratitude du métier, et surtout le fait que la culture soit reléguée au second plan dans son pays. Et c’est au miroir de sa riche carrière qu’il en apprécie l’étendue. Le cinéaste camerounais a en effet été auréolé des titres internationaux. Il a raflé pas moins de cinq titres aux festivals de Carthage, Amiens et Pretoria. Pour avoir interprété «Les Pièces d’identité». Comédien de cinéma et acteur de théâtre (Rue Princesse, Dresalam, Pièces d’identité), Gérard Essomba Many allie dans son jeu profondeur et distanciation. Son visage buriné, sa gouaille, son sens de l’humour et sa dérision constituent sa signature haute en couleurs.

    Ceci est le fruit d’un travail de longue date. «J’ai commencé le cinéma dans les années 1973 avec un cinéaste français Dia Moukouri avec qui j’ai tourné le film «La Fleur dans le sang». Je devais interpréter un peintre africain qui vivait à Paris dans des conditions très difficiles, le film n’a pas connu beaucoup de succès parce qu’il n’avait reçu que très peu de moyens, mais c’était aussi les débuts de ma carrière comme réalisateur de cinéma», fait savoir Gérard Essomba Many. Par la suite, il s’est intéressé au théâtre. «J’ai été repéré par Raoul Kouta pour jouer le rôle de Bia Koukou dans le film «La Légion saute sur Kolwezi» en 1979. Le film devait être tourné au Congo (ex-Zaïre), mais il a été tourné en Guyane, et par la suite, j’ai eu des propositions d’Henri Duparc. Le réalisateur ivoirien m’a demandé d’incarner le rôle d’un chef d’entreprise qui passait son temps dans la débauche. J’ai également tourné un film à Limbé au Cameroun intitulé «La Pointe». C’est l’histoire d’un vieux professeur de 70 ans qui tombe amoureux d’une jeune danseuse de 20 ans, c’est presque irréalisable de savoir que ce couple pouvait vivre. Mais tout ici se résume à l’amour. C’est dans la tête. Il n’y a pas de sexe. Malheureusement, le cinéma camerounais et les medias n’ont pas donné la possibilité à ce film d’être vu par un large public», déplore-t-il.

    Souvenirs
    Après avoir exploré sa filmographie, Gérard Essomba Many garde des souvenirs indélébiles de son personnage incarné dans le film Toussaint Louverture. «Pour être plus précis, c’est une partie du monde aujourd’hui appelée Haïti. À l’époque on l’appelait Saint Domingue. Toute personne qui a lu l’écrivain Aimé Césaire doit comprendre l’histoire de Toussaint Louverture et cela doit interpeler toute l’Afrique aujourd’hui. Le spectacle a été joué devant 43 chefs d’État de la Francophonie. Il clôturait le bicentenaire de la révolution française. Le Sénégal était représenté par le très grand chef d’État, le président Abdou Diouf qui m’appelait affectueusement «Toussaint Louverture». Et le cinéaste camerounais d’ajouter: «je garde de très bon souvenirs de lui dans ma carrière. La lettre qu’il m’a écrite et signée de sa main est là à mon domicile. C’est un grand honneur pour moi, alors que je n’ai jamais été reçu par le chef de l’État camerounais son Excellence Paul Biya», s’indigne le cinéaste et comédien Gérard Essomba Many.

    Olivier Mbessité

  • Martinez Zogo : De la petite attention à la grande tension

    Martinez Zogo : De la petite attention à la grande tension

    L’animateur-radio est mort des suites d’un assassinat, selon des sources non-officielles. Émoi et consternation à l’échelle mondiale.

    Martinez Zogo de son vivant

    Au départ, ce n’était qu’une rumeur diffuse : Martinez Zogo serait porté disparu. Sur les réseaux sociaux les mots coulent. Soudain, la disparition de l’animateur-radio entre en résonnance avec l’actualité. L’enlèvement de Martinez Zogo se raconte avec une tension constante et une puissance rare dans les milieux de la presse nationale et internationale. « Martinez Zogo a quitté la radio mardi 17 janvier, aux environs de 20h, pour regagner son domicile. Comme d’habitude je l’attendais ce mercredi matin pour la présentation de son émission. Mais avant le début de son émission, c’est son épouse qui est venue à la radio nous informer que son mari n’est pas arrivé mardi soir à la maison », confie l’un de ses collègues dans les colonnes du quotidien Le Jour du 18 janvier 2023. Selon Reporters sans frontières (RSF), il n’y a pas de doute : Martinez Zogo a été enlevé. « Un enlèvement brutal ; le drame s’est produit devant la gendarmerie de Nkol-Nkondi, en banlieue de Yaoundé », détaille RSF. Dans un communiqué, François Mboke, le président du Réseau des patrons de presse du Cameroun (Repac), donne une lueur sur les acteurs et la scène de l’enlèvement : des «hommes encagoulés roulant dans une Toyota prado, couleur noire, non immatriculée… C’est en rentrant hier soir autour de 19 h 40 qu’il a été pris en chasse par ledit véhicule. S’étant rendu compte, il a tenté de fuir dans un poste de gendarmerie où il sera rattrapé par ses ravisseurs».

    Un cran de plus…
    Sonnée par ces informations le 19 janvier 2023, l’épouse de l’animateur se dirige vers la police judiciaire pour y déposer une plainte. Sur place, il lui est conseillé de saisir la légion de gendarmerie. Le même jour, la grande une du quotidien Info Matin évoque la piste d’un assassinat. Le lendemain, 20 janvier, le gouvernement, via un communiqué signé par le René-Emmaniel Sadi (le ministre de la Communication) dit « suivre la situation avec tout l’intérêt qu’elle mérite » et que « des instructions ont été données afin que toute la lumière soit faite sur la disparition jusqu’à date, de Monsieur Zogo Martinez ».
    Le 22 janvier 2023, des images diffusées sur la toile offrent au monde entier l’occasion d’une double mise en récit. D’abord sur lieu : le corps sans vie et en état de décomposition avancé de Martinez Zogo a été retrouvé à Ebogo 3 par Soa (Mefou-et-Afamba). Ensuite sur les circonstances probables de sa mort : Dans les images qu’on a devant soi, on voit des choses qui n’en finissent pas de lâcher l’insoutenable comme mot-clé. Le regard brouillé et l’esprit embrouillé, des commentateurs hurlent. Les mots sont lapidaires. « Nous ne lâcherons pas. Martinez Zogo a été assassiné », crache l’animateur Claudy Siar sur sa page facebook.

    Profil
    De son vivant, Martinez Zogo avait créé « Embouteillage ». Diffusée sur les ondes d’Amplitude FM (une radio émettant à Yaoundé), l’émission était un moment culte pour un certain public. À l’aide d’un style rudimentaire, Martinez Zogo avait donné une percussion inédite au concept en révélant les dessous des écuries présidentielles, des officines ministérielles et de bien d’autres cercles de pouvoir au Cameroun. Pendant plusieurs années, Martinez Zogo avait endossé le manteau du « censeur » chargé de dénoncer au peuple la corruption et les positions « anticiviques » de ses dirigeants. Pour cela il a dû, avec ses autres qualités, faire face aux risques du métier, aux réactions des personnalités visées par ses dénonciations et ses satires.
    À quoi ressemblaient ces risques ou ces attaques ? On peut les diviser en deux catégories, assez larges : les attaques judiciaires d’une part et extra-judiciaires de l’autre. La première catégorie comprend les procédures multiples intentées contre lui pour calomnie et diffamation. La seconde catégorie est faite de provocations en duel et de menaces multiformes. En tout cas, Martinez Zogo ne pouvant pas plaire à tout le monde, ne pouvait pas s’empêcher de se faire des ennemis. Pourvu qu’ils fussent du bon genre – c’est à dire ennemis du bien public en même temps que ses ennemis personnels, ou plutôt ennemis personnels à cause de leur opposition aux bons principes.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Carte rose et financement de la Communauté : encore du retard sur la Commission de la Cemac

    Carte rose et financement de la Communauté : encore du retard sur la Commission de la Cemac

    Le président équato-guinéen du Conseil des Bureaux l’a admis lors de la 26ème session ordinaire de l’organe dirigeant de l’institution spécialisée.

     

    Michel Djimadoum se charge lui-même de faire le bilan à mi-parcours de la présidence équato-guinéenne du Conseil des Bureaux de la Carte rose Cemac. Il préside la qualité à Libreville la 26ème session ordinaire de l’instance dirigeante de l’institution spécialisée de la Cemac. Il en ressort pour l’essentiel que l’ambition du Conseil « reste encore grande, car le chantier reste encore vaste ». En ce qui concerne en particulier « la mise à jour de nos textes avec ceux de la Commission de la Cemac. Elle constitue encore notre préoccupation majeure», a admis le responsable communautaire.

    Le Conseil des Bureaux de la Carte rose Cemac bénéficie en effet jusqu’ici d’une autonomie financière. Sa contribution au financement des charges de la Communauté est de ce fait quasi inexistante. Une situation intenable pour le président de la Commission de la Cemac, toujours en quête de sources alternatives de financement du fonctionnement et des investissements des institutions sous-régionales. Le Pr Daniel Ona Ondo l’a évoqué au cours d’une session précédente du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC).

    L’objectif de la réforme instruite par le dirigeant communautaire est de changer la donne. De façon à ce que dans la nouvelle configuration, le système de la Carte rose soit également considéré aux côtés de la Taxe communautaire d’intégration (TCI) et du Fonds de développement de la Communauté (Fodec) comme l’une des principales sources de revenus de la Cemac. «Nous devrons estimé dans la recherche de financements tant au niveau de l’institution mère qu’au niveau d’autres institutions poursuivant les mêmes mais que nous», s’est de nouveau engagé Michel Djimadoum, le président du Conseil des Bureaux de la Carte rose Cémac.

    TAA

  • Pertes fiscales liées aux subventions du carburant : La Beac et le FMI alertent la Cemac

    Pertes fiscales liées aux subventions du carburant : La Beac et le FMI alertent la Cemac

    Les deux institutions préviennent que le montant cumulé de la moins-value atteindra 2725 milliards FCFA en 2025 en zone Cemac. Il sera de 1 302 milliards FCFA sur la même période au Cameroun.

    Théodore Ayissi Ayissi

    1302 milliards FCFA, soit plus de huit fois le coût total du complexe sportif d’Olembe. C’est le coût fiscal cumulé que l’État du Cameroun aura supporté entre 2022 et 2025 du fait du subventionnement du carburant à la pompe. À en croire le Fonds monétaire international (FMI), cette moins-value fiscale sera à l’échelle de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) de l’ordre de 2725 milliards FCFA. L’inquiétude est répercutée ce 12 janvier 2023 aux différents gouvernements par l’entremise de la Banque centrale. La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) rappelle toutefois dans sa note que «les États de la Cemac ont pris ces mesures pour juguler la situation, en vue notamment de réduire les effets de la crise inflationniste sur les ménages».

    2022
    «Selon le FMI, ces mesures ont coûté aux États de la Cemac près de 1 048 milliards FCFA, seulement pour le maintien des prix à la pompe, qui a été financé par les subventions aux produits pétroliers en 2022». Les détails fournis par la Beac renseignent alors que la note est relativement soutenable pour quatre pays de la zone. Les chiffres les concernant affichent respectivement 12 milliards FCFA, soit 0,8% du Produit intérieur brut (PIB) de la Centrafrique; 69 milliards FCFA correspondant à 0,7% du PIB de la Guinée Équatoriale; 86 milliards FCFA, soit 1,1% du PIB du Tchad et 150 milliards FCFA représentant 1,1% du PIB du Gabon.

    La situation est par contre plus corsée pour le Congo. La moins-value fiscale s’élève à 251 milliards FCFA, soit 2,8% de son PIB. Elle est encore plus importante pour le Cameroun. Le FMI et la Beac évaluent le manque à gagner à 480 milliards FCFA. Cela correspond à 1,8% du PIB. Le fait aggravant ici est que ce montant ne prend même pas en compte les dépenses déjà réellement consenties par le gouvernement camerounais. «Au cours de l’année 2022, près de 700 milliards FCFA ont été dépensés par le Trésor public au titre des subventions pour les carburants et 75 milliards FCFA pour le gaz domestique», a rappelé dans son message à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République, Paul Biya.

    Réductions anticipées dès 2023
    Les projections à l’horizon 2025 de l’institution de Bretton Woods auraient dû être plus importantes. Surtout si le niveau des subventions enregistré en 2022 était resté le même. Or, le FMI et la Beac anticipent des réductions progressives dès 2023. C’est d’ailleurs déjà une réalité dans certains pays de la Cemac, à l’instar de la RCA et du Congo. La révision à la baisse des subventions reste toutefois encore au stade des hypothèses au Cameroun. Elle est pourtant déjà actée par les deux institutions. Il devrait en résulter, selon elles, une réduction automatique des pertes fiscales. Lesquelles devraient alors passées de 480 milliards FCFA en 2022 à seulement 298 milliards FCFA en 2023. Ce qui représente 182 milliards FCFA de plus dans les caisses de l’État. Une somme que le gouvernement camerounais pourrait destiner au financement des projets de développement. L’autre implication de ce scénario pour le Cameroun est que dès cette année, les populations devraient également avoir à supporter des prix du carburant à la pompe plus importants.

    La situation devrait connaître la même évolution dans toute la zone Cemac. Le FMI projette en effet une diminution de l’ordre de 369 milliards FCFA à la fin de l’année en cours. Les pertes fiscales annuelles passeraient ainsi de 1048 milliards FCFA en 2022 à 679 milliards FCFA en 2023. Puis, de 512 milliards FCFA en 2024, elles baisseraient à seulement 486 milliards FCFA en 2025.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Organisation de la CAN 2025 : le Maroc assume sa candidature

    Organisation de la CAN 2025 : le Maroc assume sa candidature

    Auteur d’un parcours historique au Mondial 2022, le Royaume Chérifien se montre prêt à accueillir la Coupe d’Afrique des nations de football dans deux ans.

    Quelques stades que le Maroc met en vitrine

    Cela s’appelle «saisir la balle au bond». Après le retrait de l’organisation de la CAN en 2025 à la Guinée (qui n’est pas prête selon la CAF), le Maroc se positionne comme une bonne adresse parmi ses concurrents. Cela est d’autant plus vrai pour plusieurs raisons: le pays a une grande expérience en matière d’organisation des grands événements footballistiques ; il a été demi-finaliste de la coupe du monde 2022 ; il a été pays hôte avec succès deux éditions de la Coupe du monde des clubs respectivement en 2013 et 2014. Mieux, l’édition 2022 de cette compétition qui a été très bien préparée pour le mois de février 2023. Un peu plus loin, le Maroc a aussi organisé avec brio le CHAN en 2018, la CAN féminine en 2022, qui reste, jusqu’ici, la plus réussie de l’histoire de la compétition.

    Le Maroc «écrase» les autres candidats
    Le Maroc est le seul pays africain qui remplit le cahier des charges de la FIFA pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026 à 48 Équipes et était d’ailleurs le seul candidat face à la candidature du trio USA – Canada – Mexique. Une Task Force composée de dizaines d’experts avaient sillonné tout le Maroc pendant plusieurs mois avant de lui attribuer une note au-delà de la moyenne. Ce qui a rendu sa candidature éligible à la coupe du monde sous le nouveau format de 48 équipes. Sachant que la CAN 2025 sera à 24 équipes, le Maroc est bien dans les cordes et dans la gamme.
    De plus, le Maroc possède sans conteste la meilleure offre touristique du continent africain, avec des infrastructures de premier plan (hébergements et transports) et des terrains de football répondant aux standards internationaux.

    Des infrastructures aux normes
    Régulièrement candidat à l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA, le Maroc possède sans conteste la meilleure offre touristique du continent africain, avec des infrastructures de premier plan (hébergements et transports) et des terrains de football répondant aux standards internationaux. Pour rappel, le Royaume dispose aujourd’hui de plus 200 pelouses synthétiques aux normes, d’une vingtaine de stades avec pelouses naturelles et éclairages aux normes, de cinq centres régionaux de formation ainsi que du fameux Complexe Mohammed VI de Football, infrastructure unique en Afrique.
    Entre les enceintes de Casablanca (67 000 places), Rabat (65 000), Marrakech (45 000 places), Fès (45 000), Tanger (45 000) ou encore Agadir (45 000), des stades modérés sont déjà sur place au Maroc. Ces installations s’étendent sur presque 30 hectares et offrent des équipements de pointe, conformes aux standards de la FIFA, qui font de ce joyau du football marocain l’un des complexes sportifs les plus importants et performants de la planète.

    Source: Ambassade du Maroc au Cameroun

  • S.E. Volkan Isikçi

    S.E. Volkan Isikçi

    C’est l’ambassadeur de la République de Turquie au Cameroun. En cette qualité, il pilote le projet de construction d’une clinique de diagnostic d’urgence dans son pays d’accueil. L’infrastructure, a annoncé le diplomate le 27 janvier dernier à Yaoundé, a une triple vocation: «limiter au maximum les évacuations sanitaires, payées sur fonds publics ; résoudre le problème de retard dans le traitement des dossiers d’évacuation sanitaires d’urgence et apporter au travers des échanges de connaissances, une mise à jour permanente des pratiques pour les médecins camerounais. Le Turc a également indiqué que des études en vue d’installer au Cameroun, une unité de production de l’oxygène médicale, de manière à faire du Cameroun une base de distribution dudit produit en Afrique centrale

  • 2,54 milliards $ US

    2,54 milliards $ US

    À en croire un communiqué publié le 23 janvier dernier, cette somme, l’Organisation mondiale de la santé compte la lever pour répondre aux urgences sanitaires en 2023 et fournir une aide à des millions de personnes dans le monde confrontées à des situations d’urgence sanitaire.

     

    Selon l’institution onusienne, le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire a augmenté de près d’un quart par rapport à 2022, pour atteindre le nombre record de 339 millions. « Plus de personnes que jamais auparavant sont exposées au risque imminent de maladie et de famine et ont besoin d’aide maintenant. Le monde ne peut pas détourner le regard et espérer que ces crises se résolvent d’elles-mêmes. J’exhorte les donateurs à faire preuve de générosité et à aider l’OMS à sauver des vies, à prévenir la propagation des maladies à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, et à soutenir les communautés dans leur reconstruction», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS.

  • Ce n’est pas tout ce qui est laissé qu’on prend

    Ce n’est pas tout ce qui est laissé qu’on prend

    «Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend. C’est ancien de quelqu’un qui devient nouveau de quelqu’un.» Dramane Ouattara a tellement aimé la chanson du groupe Bénédiction qu’il aurait décidé de prendre les 400 soldats français de Sabre que le Burkina du capitaine Ibrahim Traoré vient de chasser.

     

     

    Tout le monde sait que les forces spéciales françaises ont été priées de quitter Ouaga parce qu’elles y ont brillé par leur inefficacité et duplicité. En effet, les Burkinabè ne comprenaient pas qu’ils soient quotidiennement massacrés par les terroristes nonobstant la présence des troupes françaises qui avaient tout ce qu’il faut pour écraser les faux défenseurs d’Allah.

    Moi, ce que j’attends, c’est la réaction de l’opposition et de la population ivoiriennes. À l’heure où, partout, les Africains sont vent debout pour réclamer le remplacement du franc CFA par une monnaie créée, contrôlée et gérée par les Africains, la fin de l’ingérence de la France dans nos affaires et la fermeture des bases militaires françaises installées dans certains pays africains (Côte d’Ivoire, Centrafrique, Gabon, Sénégal, Tchad) et n’ayant pas d’autre but que de contrôler ces pays et de défendre les intérêts économiques français, si nos opposants ne disent rien et ne font rien contre l’arrivée de cette armée d’occupation et affairiste, chacun de nous comprendra qu’ils ne se battent pas pour le peuple mais pour leurs intérêts personnels, qu’ils n’ont pas envie de mettre fin à l’occupation et à l’exploitation de notre pays par la France.

    Quant au peuple ivoirien, il a là l’occasion de démontrer que la Côte d’Ivoire n’est pas une poubelle qui accueillerait tous les déchets et que, quand on n’est pas d’accord avec quelque chose, on le fait savoir en prenant la rue, en manifestant contre ceux qui n’ont jamais eu honte de leur complexe d’infériorité et de leur aplaventrisme. Les populations malienne et burkinabè sont massivement sorties dans la rue avec des pancartes pour demander le départ des militaires français de leurs pays. Elles l’ont fait et le Ciel ne leur est pas tombé dessus.

    «Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend», chantent Razak Siloué, Alex Gatien et Kenzo Cash Money mais, dans la vie, ce n’est pas tout ce qui est laissé qu’on prend. Par exemple, un homme sensé ne prend pas un cadeau empoisonné. Un peuple digne, un peuple qui aspire à la vraie indépendance, n’accueille pas sur son sol une armée étrangère, qui de surcroît, est nuisible et incompétente.

    La priorité, aujourd’hui, ce n’est pas de prendre ce que d’autres ont laissé mais la libération des Ivoiriens qui croupissent injustement en prison, l’arrestation et l’incarcération de tous ceux qui ont détourné des fonds publics.

    Jean-Claude DJEREKE

  • Assassinat de Martinez Zogo: les évèques réclament justice

    Assassinat de Martinez Zogo: les évèques réclament justice

    Le collège des évêques appelle les autorités compétentes à faire toute la lumière sur le décès du journaliste.

    La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) condamne l’assassinat du journaliste Matinez Zogo, de son vrai nom Arsène Salomon Mbani Zogo. Cet acte « inhumain » et « inacceptable », souligne t-elle, « vient une fois de plus décrire le climat délétère d’insécurité et de violence qui règne dans notre pays ».

    Les évêques appellent « vivement les autorités compétentes à tout mettre en œuvre afin que la lumière soit faite sur cette affaire et que les coupables soient identifiés et traduits par devant les tribunaux de la République ».

    L’Eglise, par la voix de l’archevêque de Bamenda, Andrew Fuany Nkea, appelle par ailleurs l’Etat à jouer son rôle de garant de la liberté d’expression. « Ce triste évènement vient marquer un tournant regrettable de l’histoire de notre pays qui, malheureusement, baigne dans sous l’emprise de la violence depuis quelque temps, et ce, malgré le désir ardent des populations de vivre en paix », souligne le prélat.

    Les condoléances des leaders religieux vont à l’endroit des membres de la famille du regretté ainsi que de tous ceux qui l’ont connu.

    Louise Nsana

    Vu sur le site: Organisation de la CAN 2025: le Maroc assume sa candidature

  • Décès de Martinez Zogo: après les pleurs et indignations, on fait quoi?

    Décès de Martinez Zogo: après les pleurs et indignations, on fait quoi?

    Le journaliste Martinez Zogo est mort le 22 janvier 2023 parce que ceux qui étaient censés le protéger ont refusé de le protéger, parce que des gens dont il avait dénoncé la douteuse richesse avaient juré d’avoir sa peau, parce que quiconque ose critiquer la corruption au Cameroun et le pouvoir d’Étoudi s’expose inéluctablement à une mort violente. Zogo avait été enlevé par des tueurs à gage. On retrouva son corps déchiqueté et en décomposition 5 jours plus tard. Beaucoup de Camerounais redoutaient une telle issue.

    Ce pays, que m’ont fait aimer Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Francis Bebey, Fabien Eboussi, Jean-Marc Ela, Joseph Tchundjang Pouemi, Pius Njawe, Roger Milla, Théophile Abéga, Thomas Nkono, André-Marie Tala, Moni Bilé, Bébé Manga et tant d’autres, serait-il devenu un pays barbare? Comment ne pas le croire après l’odieux assassinat de Martinez Zogo qui rejoint ainsi la cohorte des Camerounais atrocement mis à mort sous le régime de l’ancien séminariste Paul Barthélemy Biya?

    L’animateur de l’émission «Embouteillage» sur Amplitude FM a fini sa vie sur terre comme les abbés Jean Kounou et Materne Bikoa en 1982, l’abbé Joseph Mbassi, rédacteur en chef de “L’Effort camerounais » et Maître Ngongo Ottou en octobre 1988, Mgr Yves Plumey en 1991, les deux religieuses françaises de Djoum en 1992, le jésuite Engelbert Mveng en 1995, Marthe Moumié, la veuve de Félix-Roland Moumié en 2009, Mgr Jean-Marie Benoît Bala en 2017. Jean-Marc Éla aurait subi le même sort s’il ne s’était pas exilé au Canada. En criant sa colère et sa douleur devant l’assassinat de Mveng dont il était proche, il avait mis sa propre vie en danger.

    Tous ces crimes dont les enquêtes n’ont jamais abouti ne font pas du tout honneur au Cameroun. Biya est comptable de tout ce sang injustement versé parce qu’il n’a rien fait pour que les criminels soient arrêtés et punis comme il faut. Je n’adhère pas à la légende selon laquelle seul l’entourage du chef serait pourri.

    Au Petit Séminaire d’Akono, Biya n’aurait-il appris et aimé que l’histoire de Caïn ôtant la vie à son frère Abel? Comment les prêtres et les évêques catholiques camerounais continuent-ils de donner la communion à cet homme ? Pourquoi Jean-Paul II et ses successeurs l’ont-ils reçu sans problème?

    Dans l’article que j’avais consacré à Engelbert Mveng, je faisais remarquer que ce qui lui était arrivé pourrait arriver à tout autre Camerounais si le peuple camerounais ne se levait pas comme un seul homme pour se dresser contre ce régime prédateur et tueur, qu’il ne suffisait pas de s’indigner ou de dire, résigné, on va faire comment?

    Plein de personnes sont indignées par l’injuste élimination physique de Martinez Zogo. C’est bien mais pendant combien de temps sera-t-on en colère? Pendant combien de temps dira-t-on que c’est inacceptable? Les auteurs et commanditaires de la mort de Martinez Zogo, les laissera-t-on tranquilles jusqu’à ce qu’ils fassent de nouvelles victimes?

    «Toutes les dictatures, tous les terrorismes, tous les fascismes ont commencé parce que, devant les premiers viols du droit, on est resté muet», affirmait l’abbé Pierre en 2004. Peut-être que Martinez Zogo n’aurait pas connu cette fin tragique si les Camerounais avaient réagi vigoureusement aux premiers assassinats.

    Jean-Claude Djereke

  • Organisation de la CAN 2025: le Maroc assume sa candidature

    Organisation de la CAN 2025: le Maroc assume sa candidature

    Auteur d’un parcours historique au Mondial 2022, le Royaume Chérifien se montre prêt à accueillir la Coupe d’Afrique des nations de football dans deux ans.

    Cela s’appelle «saisir la balle au bond». Après le retrait de l’organisation de la CAN en 2025 à la Guinée (qui n’est pas prête selon la CAF), le Maroc se positionne comme une bonne adresse parmi ses concurrents. Cela est d’autant plus vrai pour plusieurs raisons: le pays a une grande expérience en matière d’organisation des grands événements footballistiques ; il a été demi-finaliste de la coupe du monde 2022 ; il a été pays hôte avec succès deux éditions de la Coupe du monde des clubs respectivement en 2013 et 2014. Mieux, l’édition 2022 de cette compétition qui a été très bien préparée pour le mois de février 2023. Un peu plus loin, le Maroc a aussi organisé avec brio le CHAN en 2018, la CAN féminine en 2022, qui reste, jusqu’ici, la plus réussie de l’histoire de la compétition.

    Le Maroc «écrase» les autres candidats
    Le Maroc est le seul pays africain qui remplit le cahier des charges de la FIFA pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026 à 48 Équipes et était d’ailleurs le seul candidat face à la candidature du trio USA – Canada – Mexique. Une Task Force composée de dizaines d’experts avaient sillonné tout le Maroc pendant plusieurs mois avant de lui attribuer une note au-delà de la moyenne. Ce qui a rendu sa candidature éligible à la coupe du monde sous le nouveau format de 48 équipes. Sachant que la CAN 2025 sera à 24 équipes, le Maroc est bien dans les cordes et dans la gamme.

    De plus, le Maroc possède sans conteste la meilleure offre touristique du continent africain, avec des infrastructures de premier plan (hébergements et transports) et des terrains de football répondant aux standards internationaux.

    Des infrastructures aux normes
    Régulièrement candidat à l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA, le Maroc possède sans conteste la meilleure offre touristique du continent africain, avec des infrastructures de premier plan (hébergements et transports) et des terrains de football répondant aux standards internationaux. Pour rappel, le Royaume dispose aujourd’hui de plus 200 pelouses synthétiques aux normes, d’une vingtaine de stades avec pelouses naturelles et éclairages aux normes, de cinq centres régionaux de formation ainsi que du fameux Complexe Mohammed VI de Football, infrastructure unique en Afrique.
    Entre les enceintes de Casablanca (67 000 places), Rabat (65 000), Marrakech (45 000 places), Fès (45 000), Tanger (45 000) ou encore Agadir (45 000), des stades modérés sont déjà sur place au Maroc. Ces installations s’étendent sur presque 30 hectares et offrent des équipements de pointe, conformes aux standards de la FIFA, qui font de ce joyau du football marocain l’un des complexes sportifs les plus importants et performants de la planète.

    Source: Ambassade du Maroc au Cameroun

    Vu sur le site: Aide humanitaire dans le Lac Tchad: l’UE promet 67 milliards FCFA

  • Aide humanitaire dans le Lac Tchad: l’UE promet 67 milliards FCFA

    Aide humanitaire dans le Lac Tchad: l’UE promet 67 milliards FCFA

    La Commission européenne promet 102,5 millions d’Euros (67 241 505 048 FCFA) pour faire face à la détérioration de la situation humanitaire dans la région du Lac Tchad. Engagement en a été pris à l’occasion de la troisième conférence de haut niveau sur le Lac Tchad tenue à Niamey les 23 et 24 janvier 2023.

    Ce financement, rapporte l’institution sera réparti entre le Nigeria (34 millions d’euros soit 22 304 499 23 FCFA), le Niger (25 millions d’euros soit 16 400 367 085 FCFA), le Tchad (26,5 millions d’euros soit 17 384 389 110 FCFA) et le Cameroun (17 millions d’euros soit 11 152 249 618 FCFA). Lesdits fonds sont dédiés à une aide vitale aux personnes déplacées ainsi qu’aux communautés d’accueil. Il est par ailleurs question de traiter les enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère; de donner accès à des soins de santé aux populations récemment déplacées ou qui se trouvent hors du rayon d’action des autorités sanitaires, et d’améliorer l’accès à l’eau potable et l’assainissement; de soutenir les programmes éducatifs d’urgence et de renforcer la préparation aux catastrophes.

    La crise dans le Bassin du Lac Tchad ne cesse de s’aggraver, souligne les organismes humanitaires internationaux. Selon des chiffres relayés par le Comité international de la Croix rouge (CIRC), 11,3 millions de personnes en sont affectées. Pour compléter ces données, les Nations unies affirment que «5,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire grave et 300 000 enfants souffrent de malnutrition sévère». 

    La région du Lac Tchad est en proie à des violences dues à des attaques de groupes armés. Toutes choses qui sont à l’origine d’importants déplacements des populations et de la dégradation du tissu économique. A cela s’ajoutent les effets néfastes su changement climatique et de la pandémie du coronavirus.

    La troisième conférence sur le Lac Tchad envisage les solutions durables aux besoins humanitaires y enregistrés. Le CICR estime qu’une «meilleure complémentarité» et «plus d’agilité» sont nécessaires de la part des acteurs. «La région devra trouver une approche commune pour réintégrer et réconcilier les anciens membres des groupes armés afin que le cycle de la violence puisse se terminer et que le traumatisme intergénérationnel qu’il a causé puisse commencer à guérir», a indiqué la sous-secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires Joyce Msuya, s’exprimant à l’ouverture des travaux. 

    La conférence de deux jours a réuni plus de 30 pays, des organisations internationales et plus de 100 organisations de la société civile. Ces derniers reconnaissent qu’il reste beaucoup à faire malgré des améliorations enregistrées du fait de la mise en œuvre de la Stratégie régionale pour la stabilisation, la résilience et le relèvement de la Commission du bassin du lac Tchad.

    Les États membres et les donateurs institutionnels annoncent plus de 500 millions de dollars pour soutenir une réponse régionale globale, complémentaire et coordonnée à ladite crise.

    Louise Nsana

    Vu sur le site: Perspectives économiques sous-régionales : Menace sur le développement

  • Projection de développement: vers un nouveau dynamisme du transport aérien

    Projection de développement: vers un nouveau dynamisme du transport aérien

    À la fin des échanges dans le cadre de la Citac, ce jeudi 19 janvier 2023 à Douala, les acteurs du secteur proposent quelques solutions afin de sortir le secteur aéronautique de l’Afrique centrale de la zone de turbulence.

    La plateforme Citac se donne pour ambitions de rechercher les causes des faiblesses des compagnies nationales, d’examiner les causes du faible niveau de qualité de services et de proposer des solutions pratiques aux acteurs du domaine. L’objectif visé de manière concrète est de mettre en place un cadre de concertation de haut niveau réunissant à la fois des décideurs, des professionnels, les experts, les acteurs économiques financiers et privés au niveau national et international de l’industrie du transport aérien. De manière spécifique, il s’agit de réfléchir sur la nature et les causes des difficultés auxquelles ce secteur -vital pour le développement économique de l’Afrique centrale- est confronté. «On a parcouru les perspectives de développement à moyen et à court termes pour constater que nous avons une opportunité extraordinaire, puisqu’à court terme 2023/2024, l’Afrique centrale représente le principal bassin d’opportunités de croissance en termes de voyage d’affaires. Mais que de manière plus spécifique, les activités opérationnelles des compagnies aériennes commencent à revenir à l’équilibre, pour pouvoir être profitable à l’aune 2023/2024 sachant que sur le long terme, est en train de s’ouvrir une fenêtre de croissance discontinue, toutes choses étant égales par ailleurs, de 15 ans jusqu’à l’horizon 2040 avec un potentiel pour les plus audacieux et les plus rapides» explique Jean-Jacques Nkamgang.

    L’autre enjeu est de trouver des solutions pratiques et innovantes à l’intention des maillons de la chaine pour accélérer le développement de la sous-région. Car elles permettront la mise en œuvre des stratégies et politiques efficaces pour la croissance de l’activité. L’accentuation des partenariats de la sous-région entre l’État, les compagnies aériennes, le secteur privé, le secteur public, le régulateur, les financiers et les banques de développement est absolument indispensable. Dans l’optique d’attirer des investisseurs pour une mobilisation pratique et efficiente des financements; d’encourager les partages d’expérience et la mutualisation des moyens et des matériels; d’accroître l’offre et la qualité des services aux clients et renforcer de manière générale la création des valeurs, le produit national brut et le développement des pays de la sous-région. Ce sont quelques recommandations faites par les acteurs du secteur de transport aérien en Afrique centrale le jeudi 19 janvier 2023 à Douala.

    «Aujourd’hui, il y a une véritable opportunité parce que le secteur aérien est ressenti comme une évidence et un accélérateur du développement. Il y a besoin d’un accompagnement et d’un coaching beaucoup plus accentué des régulateurs pour permettre aux acteurs aériens d’absorber la complexité des réglementations et des normes, et de se mettre en conformité. Il faut qu’il y ait un volontarisme affirmé et soutenu dans le renforcement d’une intégration régionale réelle pour favoriser l’émergence vers un marché unique. Il faut Mutualiser les efforts plutôt que développer des concurrences improductives», indique un expert.
    Aussi, une plus grande cohérence entre les stratégies construites et leur exécutif opérationnel doit être observée. Une plus grande rigueur dans la discipline managériale et budgétaire, une optimisation de la capitalisation des entreprises. À en croire les experts de ce secteur d’activité, les capitaux propres sont absolument essentiels et les erreurs qui peuvent être faites d’appréciation ou de modification rapide du marché doivent pouvoir être absorbées sans mettre en faillite la société. Il est également question de privilégier les stratégies descriptives qui permettent de mettre en place des pôles de profit en créant de nouveaux marchés pour garantir la pérennité et la flexibilité dans le champ des opérations. «Les cycles de 7 ans ininterrompus, c’est quasiment terminé. Il y a des retournements tous les 3 ans. Il faut être capable de s’adapter et de réinventer les règles du jeu. Et vous ne pouvez y réussir que si vous vous appuyez sur les régulateurs et les gouvernants en faisant des partenariats plus intelligents», confirme Jean-Jacques Nkamgang.

    Les axes prioritaires sur lesquels il faut agir afin de renverser la tendance sont notamment: «la gestion aéroportuaire, la mise en œuvre des résolutions relatives à la sécurité et à la sureté aérienne, la création des compagnies aériennes en ligne qui répondent aux besoins les plus cruciaux des usagers et aux stratégies globales de développement», prescrivent les experts. Pour eux, en respectant tous ces facteurs, «le secteur va être profitable pour l’Afrique en 2024». Serge Esso, avocat au barreau du Cameroun en a la certitude.

    Lire aussi: Transport aérien en Afrique centrale: 2,1% du trafic mondial seulement

    Diane Kenfack

  • Transport aérien en Afrique centrale: 2,1% du trafic mondial seulement

    Transport aérien en Afrique centrale: 2,1% du trafic mondial seulement

    C’est le chiffre donné au cours de la Citac le 18 janvier 2023 par l’International aviation transport association (IATI). Il est supposé exprimer la faible compétitivité de ce sous-secteur.

    L’insuffisance de l’offre de vols, le faible nombre de vols directs entre les pays voisins et le coût exorbitant des billets d’avion sont quelques causes du sous-développement du secteur du transport aérien en Afrique centrale. L’idée est désormais de le sortir d’une zone de turbulence extrêmement importante au niveau mondial. En raison de la crise au Covid-19 qui a totalement remis en cause toutes les certitudes micro-économiques, socio-économiques, nationales, patriotiques et entrepreneuriales en Afrique centrale au cours des vingt-cinq dernières années. Le secteur du transport civil aérien dans la sous-région accuse un grand retard par rapport au reste du monde. Ce retard se matérialise par des infrastructures défectueuses ; une sécurité défaillante ; un déficit de vision ; une inflation importante, inégalement maîtrisée et la guerre en Ukraine et ses conséquences. Il est également toutefois possible de respecter ce chapitre le niveau élevé actuel des prix de l’énergie ; les conflits d’ordre politique; le ralentissement de la croissance mondiale, une insuffisance de liaisons entre les États, une insuffisance dans l’assistance à la navigation aérienne. « Il y a 352 aéroports, mais 50 % de ces aéroports sont hors des pays de la Cemac. En termes de gestion des infrastructures aéroportuaires, il y a des soucis. Les aéroports au niveau de l’Afrique centrale ne sont pas encore au niveau où ils devraient être pour attirer le marché mondial et observer les trafics. Sur les 100 compagnies aériennes les plus importantes, il n’y a que trois qui sont en Afrique, mais sont toutes comprises en Afrique du Sud et il n’y a hélas aucune en Afrique centrale.

    De plus, « c’est un métier de précision qui demande des experts qui savent évaluer précisément ce qui va bien, ce qui ne va pas, aider les managers à faire les choix les plus pertinents possibles parce que la moindre erreur se paye cash et peut condamner une activité quelle que soit la qualité de sa stratégie», souligne Émile Christian Bekolo, expert-comptable Cemac et par ailleurs président du Comité d’organisation du Citac.

    Marché de l’aviation
    Selon l’expert, en 2019, le continent concerné en aviation civile, 198 compagnies aériennes. Seuls 33 transporteurs basés en Afrique du Sud avaient reçu les cotes de sécurité d’Airlinertings.com, et seuls 8 avaient reçu la cote la plus élevée du groupe. L’on totalisait 210,8 millions de sièges passagers transportés de et vers l’Afrique. «Le top trois des lignes les plus évoquées sont Johannesburg (JNB)- Cape Town (CPT); Johannesburg-Durban (DUR), Abuja (ABV)-Lagos (LOS). Le top trois des compagnies aériennes en terme de capacité : éthiopien 7,3% ; South Africa Airways 6,4 % ; autres 5,9%», affirme-t-il.
    D’autres données témoignent du faible niveau du transport aérien en Afrique centrale. En 2019, l’Europe a acquis 434 aéronefs, l’Amérique 459 avions, l’Afrique 352 aéronefs commerciaux pour 198 compagnies. Et en Afrique centrale, il y a eu juste 3 nouvelles acquisitions d’avions. C’est 2,1% du trafic mondial. Ce chiffre ressort sur la base des données de l’International aviation transport association (IATA). Aussi, « les Africains peuvent se permettre environ 1,1 billet d’avion par an en moyenne. Contrairement à l’Amérique latine qui elle a 5,4 billets par an et l’Amérique du Nord 33/an», selon la Banque africaine de développement (2019).

    Les difficultés récurrentes et les faillites successives, au lancement du taux des compagnies aériennes, qu’elle soit nationale ou privée dans la sous-région sont généralement dues à trois principaux facteurs : « absence ou inefficacité du système de reporting financier et de la prise en compte de cette dimension très fortement capitalistique de cette industrie ; faiblesse de la stratégie de framework dans le sens où on se projette dans l’exploitation des avions sans devoir comprendre quelle est la raison d’être de cette compagnie et comment elle s’harmonise avec les stratégies de développement sectoriel du pays pour en faire un levier à la fois du développement du secteur privé, mais aussi du développement socio-économique pour pouvoir booster le développement de notre pays ». À en croire les experts, il y a aussi l’ »absence d’exploitation des expertises requises ». C’est un métier extrêmement complexe, extrêmement exigeant et qui ne souffre pas d’approximation par rapport à l’ambition d’excellence sur tous les plans de la chaîne de valeur de cette industrie. L’Afrique centrale doit essayer de mettre en œuvre un certain nombre de recommandations qui ont été sollicitées au cours de nos échanges », explique Jean Jacques Nkamgang, expert en aéronautique. L’Afrique sortira du rouge en termes de bénéfices enregistrés à l’horizon 2024, s’il n’y a pas plus de turbulences. L’Afrique centrale doit essayer de mettre en œuvre un certain nombre de recommandations qui ont été sollicitées au cours de nos échanges », explique Jean Jacques Nkamgang, expert en aéronautique. L’Afrique sortira du rouge en termes de bénéfices enregistrés à l’horizon 2024, s’il n’y a pas plus de turbulences. L’Afrique centrale doit essayer de mettre en œuvre un certain nombre de recommandations qui ont été sollicitées au cours de nos échanges », explique Jean Jacques Nkamgang, expert en aéronautique. L’Afrique sortira du rouge en termes de bénéfices enregistrés à l’horizon 2024, s’il n’y a pas plus de turbulences.

    Diane Kenfack

    Législation dans le transport aérien : l’État, le garant en tout 

    Le cadre général du système de transport aérien d’un pays est défini par son acteur souverain et central qui est l’État.

    « L’État fixe les objectifs, les règles, l’organisation, le fonctionnement. Il contrôle la mise en œuvre du secteur des transports. Il permet aux acteurs de s’épanouir, de jouir de leurs rôles et d’en tirer le bénéfice associé. Son unique mais dans le cadre général est de créer un environnement institutionnel cohérent et harmonieux, propice au développement du transport aérien ». L’explication est de Marcel Doung. L’expert en transport aérien détaille le rôle régalien de l’État dans ce secteur névralgique : construire et exploiter les infrastructures ; réguler le transport aérien en élaborant la réglementation, en arbitrant les litiges et en contrôlant le respect des règles ; former les professionnels, définir leurs niveaux de compétence en rapport avec les objectifs de sécurité, etc.

    Sur le plan communautaire, il y a le règlement n°07/12-UEAC-066-CM-23 portant adoption du Code de l’aviation civile des États – membres de la Cemac. C’est le principal instrument juridique qui encadre l’aviation civile aérienne au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il fixe les règles applicables en ce qui concernent les aéronefs, les aérodromes, la navigation aérienne, le personnel et l’exercice des activités dans ce domaine.

    Le règlement communautaire crée le code applicable en zone Cemac et traite des points suivants : l’organisation de l’aviation ; les aéronefs ; la navigation aérienne; les aérodromes. «Le transport aérien est un secteur extrêmement régulé et qui ne laisse absolument pas le choix à l’improvisation parce qu’il s’est développé en garantissant d’être le moyen de transport du fret et des passagers avec le maximum de sécurité possible» , affirme Émile Christian Bekolo, expert-comptable Cemac et patron de la firme Bekolo et Associés. « Du fait notamment de la clarification et de l’utilisation du rôle de l’État dans ses multiples dimensions et afin que les contradictions et les conflits d’intérêt ne viennent pas réduire à néant les initiatives des investissements colossaux », rappelle-t-il.

    Sur le plan continental, il est indiqué que « les ministres en charges de l’aviation civile des États africains, conscients du rôle prépondérant de la sécurité et la sûreté dans le développement de l’industrie du transport aérien se sont réunis en juillet 2012 afin de mettre en œuvre les stratégies sur la sécurité aérienne, sur le plan continental, régional et national», énonce la déclaration d’Abuja.

    Lire aussi: Projection de développement: vers un nouveau dynamisme du transport aérien

    DK

  • Le patrimoine vivant des Amazones de la Chouannerie

    Le patrimoine vivant des Amazones de la Chouannerie

    Le patrimoine vivant des Amazones de la Chouannerie L’œuvre historique et poétique « Les Amazones de la Chouannerie » de Théophile Briant et son étude approfondie par la femmes de lettres, Marie Françoise Jeanneau permettent à l’ Afriq ue une réflexion sur le rôle que peut jouer la culture comme vecteur d’un imaginaire commun.

     

    Construire ce nouvel imaginaire commun implique d’apprendre à regarder et comprendre le monde d’un point de vue différent, nourri d’intelligences croisées. Plusieurs artistes et intellectuels peuvent aider les jeunes générations à saisir ce nouveau dialogue culturel. Le poète, auteur camerounais Kenneth Toah Nsah, plus connu sous le nom de Nsah Mala, a lancé un appel à contribution créative et littéraire sur la préservation de l’écosystème dans le Bassin du Congo. Le but : créer une anthologie littéraire sur ces thématiques. Qui pourrait y participer ? Les écrivains issus du Bassin du Congo et de la diaspora.Pour accompagner ce processus créatif, le conteur camerounais, Elisé Omoko a choisi de marcher les traces de Théophile Briant et de l’étude de Marie Françoise Jeanneau consacrée aux « Amazones de la Chouannerie ». Voici quelques ex traits d’un récit transformé revisité, revigoré, pour mieux rappeler la place de l’Afrique comme partenaire de notre mémoire collective : « Amazones, tu es l’ancre de mon histoire, la mamelle intarissable de paix, une source d ‘inspiration incontestée pour l’ humanité. 400 ans. Quatre cents années ont formé ton histoire, l’histoire de ton peuple dans la boue, enchainée, muselée.

    Un morceau de fer scellé entre les dents, déshumanisé, réduit, vendu au milieu des poules et des chèvres. Aujourd’hui encore, d’ici je peux entendre le grincement des chaînes, les plaintes de ta peau d’ébène durement déchirée par le fouet […] Force et courage à toi ! De la résilience de ton bourbier, de ton histoire jailliront des rois, des reines, des princesses, des princes, des ambassadeurs de la culture comme des joyaux, comme témoins de ta ténacité sur les quatre coins de la terre. Amazones ! Bras fort et protectrice mère du Dahomey, source d’inspiration intarissable du Bénin à la sphère terrestre. Tu inspires les grands hommes de culture de ce monde : le poète Théophile Briant de la Bretagne dans son écriture : Les Amazones de la Chouannerie.  » Terre des Amazones, le Bénin est aujourd’hui la grande puissance inspiratrice de la Coupe d’Afrique de la Musique qui rayonne au delà des frontières sur les 54 États du continent africain. Ainsi, l’Afrique des industries créatives et culturelles représente bel et bien un laboratoire de production et de diffusion de savoirs et d’idées. La poésie et la musique mais aussi d’autres éléments de notre patrimoine immatériel comme des contes et des légendes permettent une caisse de résonance pour les agents du changement qui bousculent les codes, expérimentent de nouvelles relations au monde et impactent les sociétés contemporaines. Outre l’originalité d’aller plus loin et de proposer une approche transversale entre les continents, la construction d’un imaginaire commun avec des artistes et intellectuels peut s’enrichir de trois priorités transversales. En premier lieu : placer l’humain au centre. deuxièmement : associer la créativité des femmes : créatrices, intellectuelles, scientifiques et entrepreneuses. Enfin, décl oisonner les arts. Ces trois priorités ont forgé l’esprit et les valeurs d’humanisme de Marie Françoise Jeanneau dont le
    parcours mérite d’être rappelé.

    Kévin LOGNONE

  • Après les pleurs et indignations, on fait quoi ?

    Après les pleurs et indignations, on fait quoi ?

    Le journaliste Martinez Zogo est mort le 22 janvier 2023 parce que ceux qui étaient censés le protéger ont refusé de le protéger, parce que des gens dont il avait dénoncé la douteuse richesse avaient juré d’avoir sa peau, parce que quiconque ose critiquer la corruption au Cameroun et le pouvoir d’Étoudi s’expose inéluctablement à une mort violente. Zogo avait été enlevé par des tueurs à gages. On retrouva son corps déchiqueté et en décomposition 5 jours plus tard. Beaucoup de Camerounais redoutaient une telle issue.

     

    Ce pays, que m’ont fait aimer Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Francis Bebey, Fabien Eboussi, Jean-Marc Ela, Joseph Tchundjang Pouemi, Pius Njawe, Roger Milla, Théophile Abéga, Thomas Nkono, André-Marie Tala, Moni Bilé, Bébé Manga et tant d’autres, serait-il devenu un pays barbare ? Comment ne pas le croire après l’odieux assassinat de Martinez Zogo qui rejoint ainsi la cohorte des Camerounais atrocement mis à mort sous le régime de l’ancien séminariste Paul Barthélemy Biya ? L’animateur de l’émission “L’embouteillage” sur Amplitude FM a fini sa vie sur terre comme les abbés Jean Kounou et Materne Bikoa en 1982, l’abbé Joseph Mbassi, rédacteur en chef de “L’Effort camerounais “ et Maître Ngongo Ottou en octobre 1988, Mgr Yves Plumey en 1991, les deux religieuses françaises de Djoum en 1992, le jésuite Engelbert Mveng en 1995, Marthe Moumié, la veuve de Félix-Roland Moumié en 2009, Mgr Jean-Marie Benoît Bala en 2017. Jean-Marc Éla aurait subi le même sort s’il ne s’était pas exilé au Canada. En criant sa colère et sa douleur devant l’assassinat de Mveng dont il était proche, il avait mis sa propre vie en danger.

    Tous ces crimes dont les enquêtes n’ont jamais abouti ne font pas du tout honneur au Cameroun. Biya est comptable de tout ce sang injustement versé parce qu’il n’a rien fait pour que les criminels soient arrêtés et punis comme il faut. Je n’adhère pas à la légende selon laquelle seul l’entourage du chef serait pourri.

    Au Petit Séminaire d’Akono, Biya n’aurait-il appris et aimé que l’histoire de Caïn ôtant la vie à son frère Abel ? Comment les prêtres et les évêques catholiques camerounais continuent-ils de donner la communion à cet homme ? Pourquoi Jean-Paul II et ses successeurs l’ont-ils reçu sans problème ?

    Dans l’article que j’avais consacré à Engelbert Mveng, je faisais remarquer que ce qui lui était arrivé pourrait arriver à tout autre Camerounais si le peuple camerounais ne se levait pas comme un seul homme pour se dresser contre ce régime prédateur et tueur, qu’il ne suffisait pas de s’indigner ou de dire, résigné, on va faire comment ?

    Plein de personnes sont indignées par l’injuste élimination physique de Martinez Zogo. C’est bien mais pendant combien de temps sera-t-on en colère ? Pendant combien de temps dira-t-on que c’est inacceptable ? Les auteurs et commanditaires de la mort de Martinez Zogo, les laissera-t-on tranquilles jusqu’à ce qu’ils fassent de nouvelles victimes ?

    “Toutes les dictatures, tous les terrorismes, tous les fascismes ont commencé parce que, devant les premiers viols du droit, on est resté muet”, affirmait l’abbé Pierre en 2004. Peut-être que Martinez Zogo n’aurait pas connu cette fin tragique si les Camerounais avaient réagi vigoureusement aux premiers assassinats.

    Jean-Claude DJEREKE

  • Gestion des crises: l’Unoca à l’aise avec le leadership de la CEEAC

    Gestion des crises: l’Unoca à l’aise avec le leadership de la CEEAC

    Ce 16 janvier 2023 était jour de consécration pour la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Cette consécration est venue du chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca).

     

    Abdou Abarry prenait part à Brazzaville, en tant qu’acteur majeur, à la 54ème session ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac). Le bon prétexte pour le haut fonctionnaire international de relever «l’importance de la CEEAC, notant la volonté de celle-ci de jouer un rôle de leadership dans la prévention des conflits violents et dans la gestion des crises dans ses États membres». L’organisation sous- régionale est ainsi constituée en pilier de la résolution des conflits dans la sous-région. Cette reconnaissance ne remet cependant pas en cause «l’impérieuse nécessité d’unir [les] efforts pour préserver la paix, la sécurité et la stabilité des États d’Afrique centrale», a insisté le diplomate.

    Les défis sécuritaires restent encore nombreux en Afrique centrale. À en croire Abdou Abarry, ils vont de «l’insécurité maritime dans le Golfe de Guinée à l’extrémisme violent dans le Bassin du lac Tchad. En passant par les insuffisances des systèmes électoraux, les violences intercommunautaires, et en particulier celles opposant les agriculteurs et les éleveurs, la circulation des armes légères et de petit calibre, les effets du changement climatique, les discours de haine».

    Le chef de l’Unoca fait aussi mention dans son énumération du cas de la RDC, où «la résurgence du M23 est très préoccupante». Il s’agit en effet d’un cas typique dans lequel l’union appelée à être construite autour de la CEEAC devrait opérer. À condition toutefois que «l’UNSAC demeure un outil pertinent de diplomatie préventive et de consolidation de la confiance entre États membres; et une plateforme précieuse de concertations [sur] des tensions pouvant survenir entre États voisins», a-t-il rappelé.

    Le Représentant spécial dans la sous-région du secrétaire général de l’Onu se félicite par ailleurs d’une avancée. «Le Comité a adopté une Déclaration, laquelle encourage des actions en vue de l’endossement politique et la validation par les instances compétentes de la CEEAC, du projet de stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale développé lors d’un Forum organisé à Kinshasa du 22 au 24 juin 2022», a-t-il relevé.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Commerce transfrontalier d’oignons et de bétail: entre embellie et difficultés

    Commerce transfrontalier d’oignons et de bétail: entre embellie et difficultés

    Le commerce transfrontalier entre le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Guinée Équatoriale et le Gabon se projette sous un avenir prometteur.

     

    Malgré la conjoncture économique en ce début d’année 2023, empreinte de récession. Le ciel est bleu pour les transporteurs des oignons. «Depuis la nouvelle année, le secteur d’activité est stable. Aucune hausse n’est en vue, nous nous déplaçons paisiblement dans la sous-région, pas de tracasseries routières. Il suffit juste d’avoir tous ses papiers au niveau des contrôles», explique Mohamed, commerçant au marché Mbankolo (Yaoundé 2). Et de poursuivre: «c’est lorsque je vais au Gabon, en Guinée Équatoriale et en République Centrafricaine que nous payons les frais de douane. Pour le moment, le marché se porte bien et les prix sont abordables. Le sac d’oignons varie selon les saisons. Il coûte entre 10.000 FCFA, 20.000 FCFA et 30.000 FCFA». C’est la période des récoltes, marquée par l’abondance à l’Extrême-Nord (Maroua) et au Nord à Garoua. Les commerçants d’oignons s’y approvisionnent pour ravitailler la ville de Yaoundé et d’autres localités.

    Le marché du bétail par contre est tumultueux. Les commerçants de moutons et autres bêtes vivent des moments difficiles sur les marchés de la sous-région, à cause des tracasseries routières. «Le transport devient de plus en plus cher du fait du carburant et de l’excès de contrôles routiers entre l’Extrême-Nord (Maroua) et Yaoundé. Ce qui impacte inéluctablement les prix des béliers», raconte Souleymane Abdouraman, président du marché de moutons à Mbankolo. Sur le trajet Ambam-Kyé-Ossi (dans le Sud), on dénombre douze contrôles mixtes, disent d’autres. «On a la gendarmerie, la douane, la police et à chaque étape, il faut payer entre 10 000 FCFA, 5000 FCFA et 2000 FCFA. Le business tourne au ralenti, déjà que les clients se plaignent de la vie chère depuis la nouvelle année. Et du coup, on ne gagne rien», se lamente Souleymane Abdouraman.

    Olivier Mbessité

  • Fuite des cerveaux : les Equato-Guinéens épris de leur pays

    Fuite des cerveaux : les Equato-Guinéens épris de leur pays

    La plateforme theglobaleconomy.com vient de rendre public son Indice de fuite humaine et de fuite des cerveaux 2022. Lequel fournit un classement de 177 États destinés aux chercheurs, hommes d’affaires, universitaires et investisseurs en quête de données économiques sur les pays étrangers.

    Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président équato-guinéen

    Un des premiers constats qui se dégage est que la Guinée Équatoriale est le pays d’Afrique centrale enregistrant le moins de déplacement humain. Il arrive 129e au classement mondial et 53e à l’échelle continentale.

    Les Camerounais à l’inverse de leurs voisins migrants de façon importante vers des contrées étrangères. Le pays est classé 26e mondial et arrive à la 12e place sur le continent africain avec un indice de 7,2 points sur 10. Il est suivi de la Centrafrique à la 29e place africaine et du Gabon au 30e rang. Le Congo pour sa part occupe la 55e place dans le classement mondial de theglobaleconomy.com.

    « L’indicateur Fuite humaine et fuite des cerveaux considère l’impact économique du déplacement humain et les conséquences que cela peut avoir sur le développement d’un pays. Plus l’indice est élevé, plus le déplacement humain est important», apprend-on sur la plateforme digitale. Celle-ci analyse deux causes au phénomène de la migration internationale du capital humain. Des causes économiques et politiques.

    Le phénomène connaît des mutations au fil du temps. Il prend par ailleurs de l’ampleur, notamment certaines expertises. Des Perspectives de l’économie mondiale publiées en octobre 2016 par le Fonds monétaire international (FMI) indiquent que « les immigrés originaires d’Afrique subsaharienne pourraient passer d’environ 7 millions en 2013 à quelque 34 millions d’ici à 2050 ».

     

    NL

  • Transport ferroviaire : investissements payants pour l’Afrique centrale

    Transport ferroviaire : investissements payants pour l’Afrique centrale

    Le premier trimestre 2023 s’ouvre sous de bons auspices en matière de transport ferroviaire en Afrique centrale. La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) présente le panorama. « Les activités de transport ferroviaire progressaient au premier trimestre 2023. Perspectives optimistes, en lien avec la bonne orientation attendue du trafic marchandises. Le premier trimestre 2023 devrait afficher des performances positives grâce aux haussières espérées des miniers et des forestiers», lit-on dans le Test prévisionnel de conjoncture de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) rendu public le 12 janvier 2023.

    Les bonnes performances attendues dans ce secteur d’activités sont le fruit d’investissements réalisés par les États. Notamment en faveur des programmes de réhabilitation et de modernisation des infrastructures ferroviaires et l’acquisition de nouvelles locomotives. En la matière, le Cameroun a mis en œuvre un projet de modernisation de 568 kilomètres de voie ferrée entre Douala-Yaoundé et Belabo-Ngaoundéré. De nouveaux réseaux qui contribuent à Edea et Campo en passant par Kribi et Lolabé et Douala-Ngaoundéré sont également en construction. Un projet d’acquisition de 25 voitures voyageurs et 5 modules autorails a cours depuis le 24 octobre 2019. Les retardataires accusés dans le processus de mise à disposition de ces voitures sont accentués depuis un an par le conflit russo-ukrainien.

    S’agissant de la République du Congo, la BEAC indique que « la bonne orientation attendue du trafic des marchandises serait confortée par le maintien en bon état de l’outil d’exploitation et de la mise en place d’une politique de minimisation des risques activé sur la surveillance des zones d’écueils ». Le pays a acquis des locomotives le 13 janvier dernier. Les engins roulants mis à la disposition de la société Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) constituant le premier lot d’une commande de huit locomotives, deux locotracteurs pour les ateliers de maintenance, des pièces de rechange pour engins de voirie, des machines -outils et des moyens de levage. Une autre livraison est attendue au mois de mars. Ce qui devrait favoriser la relance pleine de l’exploitation du chemin de fer congolais.

    Louise Nsana

  • Restauration des forêts : mobilisation autour de la création d’un agro-business au Cameroun

    Restauration des forêts : mobilisation autour de la création d’un agro-business au Cameroun

    Le vœu est porté par les centres de recherches membres du Groupe consultatif pour la recherche agricole (CGIAR).

     

    L’initiative relative au développement de l’agro-business au Cameroun a le mérite de trouver l’assentiment des centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole (CGIAR) et de leurs partenaires. Réunis le 19 janvier 2023 dans le cadre des journées portes ouvertes, les acteurs de la recherche donnent un cadre à leur vision. Susciter un engouement véritable des populations à la restauration des paysages forestiers et capter par ricochet plus d’investissements privés. «Je recommande fortement l’usage de l’agroforesterie. Il faut associer les populations locales. Il faut leur permettre de planter les espèces de leur choix. Il est temps d’arrêter la pratique qui voulait que des chercheurs s’asseyent dans un bureau, obéissent des plans et les imposent aux populations»,
    L’économie répartirait sur deux piliers. Le premier garantit la rentabilité à court terme des investissements privés. « Si l’on demande aux populations de planter l’ébène par exemple. La rentabilité vient après cinquante ans, il est clair que personne ne va se lancer. Mais si on explique qu’à côté des arbres plantés, elles peuvent essayer telle ou telle culture et tirer des bénéfices dans deux ou quatre ans. On est sûr de susciter l’intérêt des gens», poursuit Zac Tchoundjeu. Le deuxième pilier consacre la priorité à la domestication des essences. Sur la hiérarchisation des actions, le Pr Jean Lagarde Betti, responsable de l’Herbier national du Cameroun à l’Institut de recherche pour le développement agricole (IRAD) a son chronogramme. « La première action à entreprendre, c’est d’accompagner le gouvernement dans l’identification de la biodiversité». La nécessité, souligne-t-il tient de la contribution des résultats potentiels dans la cartographie des espèces et des zones adaptées pour leur culture.

    En finir avec les erreurs du passé
    Le groupe consultatif sur la recherche agricole (CGIAR) veut en finir avec le spectre des échecs des projets et programmes agricoles au Cameroun. Tout en se rapprochant des initiatives camerounaises pour la restauration de la faune et de la forêt. Aussi, a-t-il réuni jeudi une centaine d’experts sur la thématique «amplifier l’action du CGIAR et de ses proches partenaires afin de transformer les systèmes alimentaires au Cameroun et au-delà, tout en renforçant la préservation de l’environnement et de la biodiversité, malgré la crise climatique». Les échanges ont, entre autres, permis de repenser le modèle partenarial entre les quinze centres de recherche membres et entre ces derniers et l’Etat. Selon Emime Ndihokubwayo, experte du Fonds international de développement agricole (FIDA), le changement de paradigme passe par un financement adéquat des projets dans le monde rural. «Il faut s’assurer que le monde rural est suffisamment financé. Puis, il faut s’assurer que les financements accordés servent aux bons projets. Ceux qui répondent à des besoins importants et qu’ils produisent des résultats», souligne la scientifique. Un plaidoyer a dans le même temps été lancé pour une plus grande efficience dans le partage des acquis de la recherche.

    Le CGIAR intervient au Cameroun et en Afrique centrale dans les domaines de l’environnement, de la santé et de la biodiversité ; adaptation au climat et atténuation de ses effets ; nutrition, santé et sécurité alimentaire; réduction de la pauvreté, moyens de subsistance et emplois; l’égalité des sexes, les jeunes et l’inclusion sociale. Les assises de Yaoundé ont permis de prospecter de nouveaux partenariats et d’augmenter les sources de financements.

    Louise Nsana

  • Transformation numérique : le Cameroun sur la ligne de front

    Transformation numérique : le Cameroun sur la ligne de front

    Le ministère des Postes et Télécommunications fait du processus l’une de ses priorités de 2023.

    Des experts suivant attentivement des exposés

    «Reconfigurer l’écosystème numérique national, notamment par la restructuration du secteur en créant une société de patrimoine de l’infrastructure numérique; construire l’infrastructure numérique conséquente; sécuriser globalement les réseaux; créer les parcs et technopoles numériques; développer la production des contenus numériques; accroitre et diversifier les usages et services numériques; développer la fabrication et l’assemblage des pièces et appareils numériques». Voilà énumérées les priorités du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) pour l’année 2023. Pour faire simple, Mme Minette Libom Li Likeng parle de «transformation numérique». Pour donner plus de solennité à la chose, le membre du gouvernement trouve une occasion idoine pendant la cérémonie de présentation des vœux de ce 18 janvier 2023. Pour elle, l’événement de ce jour constitue «une halte pour évaluer le chemin parcouru et définir les nouvelles orientations qui serviront de boussole, tout au long de l’année qui commence, afin que le secteur des Postes et Télécommunications s’inscrive dans l’atteinte des objectifs de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND 30)».

    Urgence
    Parmi ceux-ci, indique Mme Minette Libom Li Likeng, il y a le processus de transformation numérique. Il est amorcé au Cameroun avec le Projet d’Accélération de la Transformation Numérique au Cameroun (PATNUC). «Sa mise en œuvre diligente s’avère impérative, pour l’émergence d’une économie numérique dynamique, sûre et inclusive», comme le démontre le Pr Victor Mbarika au cours de son exposé. «C’est un immense chantier qui interpelle tous les acteurs du secteur: l’administration, les services centraux et déconcentrés, les structures sous-tutelle, les opérateurs du secteur, les usagers et toutes les administrations partenaires», insiste le fondateur de ICT University de Yaoundé. Ceci est d’autant plus urgent que, inspiré par la vision présidentielle, le Gouvernement a obtenu l’appui de la Banque Mondiale, pour développer l’offre de services numériques, intensifier la demande et renforcer la gouvernance et la régulation en vue d’une refondation totale des organisations, de leurs habitudes et de leurs fonctionnements. Cette mission ne saurait se limiter à la mise en œuvre des projets spécifiques. Il s’agit surtout, conformément aux très hautes prescriptions du chef de l’État, de faire davantage pour intégrer les progrès du numérique dans le fonctionnement de nos services publics et de l’économie, d’accompagner la transformation digitale de toute la société. «Il faut donc édifier les participants sur les enjeux et défis de la transformation numérique du Cameroun; mettre en lumière les conditions d’une transformation réussie; susciter l’adhésion et l’engagement de toutes les parties concernées et ciblées dans la numérisation de l’économie et de la société», rappelle la Minpostel.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Campagne de vaccination contre la Covid-19 : Africa CDC et la Croix-Rouge camerounaise, seringue en main

    Campagne de vaccination contre la Covid-19 : Africa CDC et la Croix-Rouge camerounaise, seringue en main

    En partenariat avec Mastercard Foundation et les ministères de la Santé publique et de la Communication, ils ont organisé ce 19 janvier 2023 à Yaoundé une réunion de concertation. Objectif : améliorer la communication en vue d’amener 10 millions de Camerounais à se faire vacciner.

    Organisateurs et experts main dans la main

    Les Camerounais ne se vaccinent pas contre le coronavirus ! C’est le constat fait ce jeudi 19 janvier lors de la réunion de concertation des acteurs de la communication sur les risques et engagements communautaires (CREC) en faveur de la poursuite de la riposte contre le Covid-19. Les statistiques présentées à cette occasion le suffisent. Le Dr Simon Noudji, médecin et chef de service Mobilisation sociale auprès de la direction de la promotion de la Santé, s’est également penché pendant près de 45 minutes sur ces résultats. Ces derniers ont démontré que sur les plus de 13 millions de populations à vacciner, seul 20 % ont reçu la dose de vaccin. Soit 4 millions de doses administrées.Concernant la contamination, le Cameroun enregistre plus de 100 000 cas de Covid-19, avec 1965 décès pour 98,4% de taux de guérisons. Le pays connaît jusqu’ici 5 vagues épidémiologiques dont la dernière est la variante Omicron. Toujours en termes de statistiques, l’on constate également que le pays a un taux de létalité (Ratio entre les personnes décédées et les personnes infectées) bas en Afrique, mais élevé dans le monde. On a respectivement 1,6% pour le Cameroun, alors que l’Afrique est à 2,1%, contre 1% pour le monde.

    Colère
    Ces statistiques préoccupantes Kamsohloum Elhadji Hachini. Le sous-directeur de l’hygiène et de l’assainissement suggère à l’État du Cameroun des mesures fortes, susceptibles d’amener les Camerounais à se vacciner. Il évoque la loi du 23 novembre 1964 sur la vaccination préventive obligatoire. « Le Cameroun n’a jamais abrogé la loi sur la vaccination préventive obligatoire. Nous étions vaccinés à l’époque et nous voici aujourd’hui», un tenu à contrainte le spécialiste de la santé. Sa préoccupation est plus accentuée lorsqu’il se révèle que la couche sociale ayant permis la hausse du taux de vaccination est la population carcérale, notamment celle des régions du Centre, du Sud et de l’Ouest.

    Comment faire ?
    Quelques propositions visant à doper la vaccination en vue de lutter contre cette pandémie sont soumises par les experts. L’une des propositions phares est la transparence dans le processus de fabrication des vaccins. « Qu’on dise en toute franchise les étapes de fabrication et les molécules utilisées pour la production du vaccin », peut-on lire dans le rapport d’un groupe d’experts.

    L’autre proposition importante est soulignée par Manassé Adouémé. L’acteur de la société civile suggère «d’avoir des données des personnes qui ont été vaccinées». À en croire le secrétaire permanent du Réseau des organisations de la société civile camerounaise, One Heath Cameroun, cela permettra de déconstruire les idées reçues. « Comme celle qui dit que les vaccins sont conçus uniquement pour rendre les Africains stériles », évoque-t-il. L’autre proposition est la contextualisation des spots et messages. Dans leurs rapports, les experts fustigent le fait que les messages dans les médias de masse, surtout dans les radios communautaires soient en français et en anglais. Pour eux, les messages en langue locale sont plus efficaces et adéquats pour les cibles.

    André Gromyko Balla