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Projection de développement: vers un nouveau dynamisme du transport aérien

À la fin des échanges dans le cadre de la Citac, ce jeudi 19 janvier 2023 à Douala, les acteurs du secteur proposent quelques solutions afin de sortir le secteur aéronautique de l’Afrique centrale de la zone de turbulence.

La plateforme Citac se donne pour ambitions de rechercher les causes des faiblesses des compagnies nationales, d’examiner les causes du faible niveau de qualité de services et de proposer des solutions pratiques aux acteurs du domaine. L’objectif visé de manière concrète est de mettre en place un cadre de concertation de haut niveau réunissant à la fois des décideurs, des professionnels, les experts, les acteurs économiques financiers et privés au niveau national et international de l’industrie du transport aérien. De manière spécifique, il s’agit de réfléchir sur la nature et les causes des difficultés auxquelles ce secteur -vital pour le développement économique de l’Afrique centrale- est confronté. «On a parcouru les perspectives de développement à moyen et à court termes pour constater que nous avons une opportunité extraordinaire, puisqu’à court terme 2023/2024, l’Afrique centrale représente le principal bassin d’opportunités de croissance en termes de voyage d’affaires. Mais que de manière plus spécifique, les activités opérationnelles des compagnies aériennes commencent à revenir à l’équilibre, pour pouvoir être profitable à l’aune 2023/2024 sachant que sur le long terme, est en train de s’ouvrir une fenêtre de croissance discontinue, toutes choses étant égales par ailleurs, de 15 ans jusqu’à l’horizon 2040 avec un potentiel pour les plus audacieux et les plus rapides» explique Jean-Jacques Nkamgang.

L’autre enjeu est de trouver des solutions pratiques et innovantes à l’intention des maillons de la chaine pour accélérer le développement de la sous-région. Car elles permettront la mise en œuvre des stratégies et politiques efficaces pour la croissance de l’activité. L’accentuation des partenariats de la sous-région entre l’État, les compagnies aériennes, le secteur privé, le secteur public, le régulateur, les financiers et les banques de développement est absolument indispensable. Dans l’optique d’attirer des investisseurs pour une mobilisation pratique et efficiente des financements; d’encourager les partages d’expérience et la mutualisation des moyens et des matériels; d’accroître l’offre et la qualité des services aux clients et renforcer de manière générale la création des valeurs, le produit national brut et le développement des pays de la sous-région. Ce sont quelques recommandations faites par les acteurs du secteur de transport aérien en Afrique centrale le jeudi 19 janvier 2023 à Douala.

«Aujourd’hui, il y a une véritable opportunité parce que le secteur aérien est ressenti comme une évidence et un accélérateur du développement. Il y a besoin d’un accompagnement et d’un coaching beaucoup plus accentué des régulateurs pour permettre aux acteurs aériens d’absorber la complexité des réglementations et des normes, et de se mettre en conformité. Il faut qu’il y ait un volontarisme affirmé et soutenu dans le renforcement d’une intégration régionale réelle pour favoriser l’émergence vers un marché unique. Il faut Mutualiser les efforts plutôt que développer des concurrences improductives», indique un expert.
Aussi, une plus grande cohérence entre les stratégies construites et leur exécutif opérationnel doit être observée. Une plus grande rigueur dans la discipline managériale et budgétaire, une optimisation de la capitalisation des entreprises. À en croire les experts de ce secteur d’activité, les capitaux propres sont absolument essentiels et les erreurs qui peuvent être faites d’appréciation ou de modification rapide du marché doivent pouvoir être absorbées sans mettre en faillite la société. Il est également question de privilégier les stratégies descriptives qui permettent de mettre en place des pôles de profit en créant de nouveaux marchés pour garantir la pérennité et la flexibilité dans le champ des opérations. «Les cycles de 7 ans ininterrompus, c’est quasiment terminé. Il y a des retournements tous les 3 ans. Il faut être capable de s’adapter et de réinventer les règles du jeu. Et vous ne pouvez y réussir que si vous vous appuyez sur les régulateurs et les gouvernants en faisant des partenariats plus intelligents», confirme Jean-Jacques Nkamgang.

Les axes prioritaires sur lesquels il faut agir afin de renverser la tendance sont notamment: «la gestion aéroportuaire, la mise en œuvre des résolutions relatives à la sécurité et à la sureté aérienne, la création des compagnies aériennes en ligne qui répondent aux besoins les plus cruciaux des usagers et aux stratégies globales de développement», prescrivent les experts. Pour eux, en respectant tous ces facteurs, «le secteur va être profitable pour l’Afrique en 2024». Serge Esso, avocat au barreau du Cameroun en a la certitude.

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Diane Kenfack

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