Restauration des forêts : mobilisation autour de la création d’un agro-business au Cameroun

Le vœu est porté par les centres de recherches membres du Groupe consultatif pour la recherche agricole (CGIAR).

 

L’initiative relative au développement de l’agro-business au Cameroun a le mérite de trouver l’assentiment des centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole (CGIAR) et de leurs partenaires. Réunis le 19 janvier 2023 dans le cadre des journées portes ouvertes, les acteurs de la recherche donnent un cadre à leur vision. Susciter un engouement véritable des populations à la restauration des paysages forestiers et capter par ricochet plus d’investissements privés. «Je recommande fortement l’usage de l’agroforesterie. Il faut associer les populations locales. Il faut leur permettre de planter les espèces de leur choix. Il est temps d’arrêter la pratique qui voulait que des chercheurs s’asseyent dans un bureau, obéissent des plans et les imposent aux populations»,
L’économie répartirait sur deux piliers. Le premier garantit la rentabilité à court terme des investissements privés. « Si l’on demande aux populations de planter l’ébène par exemple. La rentabilité vient après cinquante ans, il est clair que personne ne va se lancer. Mais si on explique qu’à côté des arbres plantés, elles peuvent essayer telle ou telle culture et tirer des bénéfices dans deux ou quatre ans. On est sûr de susciter l’intérêt des gens», poursuit Zac Tchoundjeu. Le deuxième pilier consacre la priorité à la domestication des essences. Sur la hiérarchisation des actions, le Pr Jean Lagarde Betti, responsable de l’Herbier national du Cameroun à l’Institut de recherche pour le développement agricole (IRAD) a son chronogramme. « La première action à entreprendre, c’est d’accompagner le gouvernement dans l’identification de la biodiversité». La nécessité, souligne-t-il tient de la contribution des résultats potentiels dans la cartographie des espèces et des zones adaptées pour leur culture.

En finir avec les erreurs du passé
Le groupe consultatif sur la recherche agricole (CGIAR) veut en finir avec le spectre des échecs des projets et programmes agricoles au Cameroun. Tout en se rapprochant des initiatives camerounaises pour la restauration de la faune et de la forêt. Aussi, a-t-il réuni jeudi une centaine d’experts sur la thématique «amplifier l’action du CGIAR et de ses proches partenaires afin de transformer les systèmes alimentaires au Cameroun et au-delà, tout en renforçant la préservation de l’environnement et de la biodiversité, malgré la crise climatique». Les échanges ont, entre autres, permis de repenser le modèle partenarial entre les quinze centres de recherche membres et entre ces derniers et l’Etat. Selon Emime Ndihokubwayo, experte du Fonds international de développement agricole (FIDA), le changement de paradigme passe par un financement adéquat des projets dans le monde rural. «Il faut s’assurer que le monde rural est suffisamment financé. Puis, il faut s’assurer que les financements accordés servent aux bons projets. Ceux qui répondent à des besoins importants et qu’ils produisent des résultats», souligne la scientifique. Un plaidoyer a dans le même temps été lancé pour une plus grande efficience dans le partage des acquis de la recherche.

Le CGIAR intervient au Cameroun et en Afrique centrale dans les domaines de l’environnement, de la santé et de la biodiversité ; adaptation au climat et atténuation de ses effets ; nutrition, santé et sécurité alimentaire; réduction de la pauvreté, moyens de subsistance et emplois; l’égalité des sexes, les jeunes et l’inclusion sociale. Les assises de Yaoundé ont permis de prospecter de nouveaux partenariats et d’augmenter les sources de financements.

Louise Nsana

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