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Véhicule autonome: le Cameroun à l’auto-école

Une session d’échanges organisée par le Centre africain d’études internationales diplomatiques, économiques et stratégiques (Ceides) avec l’appui de l’Ecole nationale supérieure polytechnique a ouvert le débat le 10 mai 2019 à Yaoundé.

Voitures au Cameroun: bientôt dépassées par la technologie

L’Afrique en général, et le Cameroun en particulier, doivent-ils encore vivre en marge des transformations technologiques qui s’opèrent chaque jour à travers le monde ? Cette problématique s’est posée dans les débats après l’exposé de l’ingénieur Julien Fouth. Le spécialiste et expert en sécurité fonctionnelle des véhicules autonomes a traité du thème : « Comment les technologies changent- elles la vie et le travail ? Cas de l’électronique embarquée dans l’industrie automobile. Pour lui, le monde avance en même temps que les technologies. «Les choses iront très vite dans le secteur de l’automobile dans les prochaines années», lance-t-il en guise d’interpellation.

En effet, on voit aujourd’hui des voitures qui roulent toutes seules dans les milieux limités (aéroports, ports, centres industriels). D’autres en revanche vous demandent de mettre la ceinture, vous rappellent de réduire la vitesse ou s’arrêtent toutes seules devant un obstacle. Les véhicules roulant sur des longues distances doivent encore attendre. Les spécialistes entrevoient leur faisabilité dans les années 2030-2040.

Pour Julien Fouth, les craintes sur l’automatisation tous azimuts sont légitimes. Mais d’un point de vue macroéconomique, l’autonomisation des véhicules va plutôt élargir le chiffre d’affaires du business autour de ceux-ci. «Il est temps que le Cameroun s’approprie ces technologies pour ne pas avoir à les subir», estime pour sa part Dr Christian Pout, président du Ceides. C’est également l’objectif que poursuit l’Unesco. Son Représentant régional en Afrique centrale, Salah Khaled, rappelle dans son intervention que l’éducation et l’intelligence artificielle font partie des Objectifs de développement du millénaire de l’Unesco. Il estime que les pays africains ne doivent pas rester en marge de ces avancées.

Pour y parvenir, d’après Julien Fouth, les Etats africains et singulièrement le Cameroun devraient se les approprier sur trois axes majeurs : un cadre juridique qui règlemente tout ; des infrastructures (routes, télécommunications…) qui doivent accompagner ces innovations, enfin la formation des ingénieurs pour bien conduire ces technologies.

Pour le Pr Lucien Meva’a, chef de département des Génies mécaniques et industriels à l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, son Institution forme des ingénieurs compétents. Mais, il va falloir bien les utiliser. Et d’indiquer que ces jeunes peuvent eux-mêmes créer leurs propres emplois, pourvu que les conditions (environnement économique ou financements) soient favorables.

Le débat lancé par le Centre d’études internationales, diplomatiques, économiques et stratégiques a été bien couru. En plus de la présence massive des élèves ingénieurs de l’Ecole nationale supérieure polytechnique, des invités de marque à l’instar du ministre du Travail Grégoire Owona, les représentants des ambassades d’Algérie et de France au Cameroun, ont répondu présent à ce rendez-vous du donner et du recevoir.

Telesphore MBONDO AWONO (Stagiaire)

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