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Archives des Grève des enseignants - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Grève des enseignants

  • Année académique 2021-2022 : les congés de pâques réduits à une semaine

    Année académique 2021-2022 : les congés de pâques réduits à une semaine

    Le ministre des Enseignements secondaires et celui de l’Éducation de base l’ont décidé dans un arrêté conjoint en date du 1 er avril 2022.

    Rien ne change pour les apprenants pertinents de l’Enseignement supérieur. Seuls les élèves des lycées et collèges et ceux du primaire seront en congés de pâques à partir du 15 avril au lieu du 8 avril comme prévu initialement dans le calendrier de l’année scolaire 2021-2022.

    Dans les lycées, l’heure est à la tenue de l’évaluation séquentielle numéro cinq, l’avant-dernière avant les examens de fin d’année. « On devait commencer les compositions lundi par l’épreuve de philosophie. Maintenant on nous dit qu’on va plutôt affronter cette épreuve lundi et poursuivre la semaine prochaine. On n’est plus sûr de rien, il se dit qu’on risque de repousser le Bac. Avec tout ça, moi je suis déjà embrouillée», confie Trésor N, élève en classe de Terminale littéraire au Lycée d’Elig-Essono à Yaoundé. 

    Cette décision du ministre Nalova Lyonga fait suite à la grève du corps des enseignants ayant paralysé les activités académiques sur une bonne partie du deuxième trimestre. Elle vient annuler le programme d’évaluation en cours afin de permettre aux établissements secondaires publics de procéder à une meilleure préparation des élèves. Même si certains établissements attendaient tout juste de procéder à la remise des résultats du 2 ème   trimestre. «Nous, on avait déjà commencé à évaluer certaines classes comme la Terminale la semaine dernière. On n’avait pas de problème parce que les élèves avaient déjà vu une bonne partie du programme avant la grève et une fois qu’on a repris, on s’est lancé dans un travail accéléré pour rattraper le temps. Les exercices leur étaient envoyés dans les groupes WhatsApp, etc » , indique Laurent S. enseignant au Lycée bilingue d’Essos. Le retour des classes est maintenu à la même date, soit le 25 avril.

     

    Louise Nsana

     

  • Budget de l’Etat: Révision à pas forcés

    Budget de l’Etat: Révision à pas forcés

    L’épurement de la dette due aux enseignants a fini par imposer un nouveau paradigme financier à l’exécutif.

    Apurer, à compter du mois de mars 2022 des rappels relatifs à l’indemnité de non-logement et au complément salarial dû aux enseignants; paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants; paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaires ou non du décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les 2/3 de leur salaire et de l’indemnité de non-logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas. C’est du lourd, avec une facture qui avoisine pas moins de 180 milliards FCFA. C’est surtout dépenses qui n’ont tout simplement… pas été inscrites dans le budget 2022. Et à cause de cela, l’exécutif est contraint de procéder à un «réajustement du cadrage budgétaire de l’exercice en cours», selon la formule contenue dans note du 21 mars 2022 et signé Ferdinand Ngoh Ngoh (secrétaire général de la présidence de la République).
    Pour aider à bien comprendre, Professeur Emmanuel Ongo explique: «Il est clair que le gouvernement a décidé de prioriser certaines lignes de dépenses. En incluant celle liée au paiement de la dette due aux enseignants, il est face au gonflement de la masse salariale fixée dans la loi de finances 2022 à 1 138,49 milliards FCFA, soit plus de 1/5 du budget global du pays arrêté à 5 599,7 milliards FCFA». «Cette situation contrarie bien évidemment tous ses plans et c’est la raison pour laquelle l’État est obligé de réviser son budget», éclaire encore l’agrégé d’économie.
    Parmi ses homologues, il y en a qui estiment que l’exécutif est rattrapé par son indolence et frappé par son insincérité, «celle consistant à esquiver une dette longtemps accumulée». «L’art de la dissimulation. Je veux parler ici des engagements hors bilan, que l’on peut définir comme les obligations de financement public à l’égard de tiers dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance d’événements incertains et hors du contrôle de l’État comme l’actuelle grève des enseignants. Et là, il n’y a malheureusement pas d’autre choix que de repasser au parlement pour réviser le budget», croit savoir Jean-Marc Bikoko.

  • Grève des enseignants : Les politiques s’invitent au mouvement

    Grève des enseignants : Les politiques s’invitent au mouvement

    Deux cercles d’analyses se donnent des coups à cause des revendications des jeunes professeurs.

     

    La grève dite du «Nouveau collectif des enseignants indignés» a fini par ébranler la sensibilité des hommes politiques. Au lendemain de l’interpellation le 27 février 2018 et de l’audition d’une cinquantaine d’enseignants par les services spécialisés, Me Akere Muna, avocat au barreau du Cameroun a annoncé son soutien aux enseignants et promis de réunir tous les moyens devant concourir à leur remise en liberté. Sous la bannière du mouvement Now qui encadre sa candidature à la prochaine présidentielle au Cameroun, cet homme politique a publié un communiqué. Le document fournit quelques détails sur le sort d’enseignants arrêtés le 27 février et détenus dans les locaux du Groupement spécial d’opération (Gso) à Yaoundé.

     

    «Récup»

    «S’il est bien dans son rôle, on ne peut s’empêcher de soupçonner Me Akere Muna de récupération politique de cette affaire qui suscite beaucoup d’émoi au sein de l’opinion publique», estime Protais Nkoudou. Ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans le Mfoundi s’indigne d’ailleurs du fait que des activistes politiques se sont empressés d’établir le lien entre le sort des jeunes enseignants et le mépris des autorités publiques en charge des dossiers d’intégration et d’avancements. «Tout cela est suffisamment intéressant pour permettre au gens avides de gloire vers le sommet. Pour cela ils sont assez habiles pour se projeter eux-mêmes en première ligne en affichant souvent avec un certain bluff leur fantasme», analyse Protais Nkoudou.

     

    Aucune visée

    En face, voilà qui est fait : les opposants au régime de Yaoundé sont sortis du bois pour «décrypter la grossière tentation à tout politiser au Cameroun». Joe Ndom, un militant du Social democratic front (SDF), la solidarité se confond juste avec activisme tous azimuts. Et relativement au mal-être des jeunes sortis des écoles normales supérieures du pays, l’intérêt des hommes politiques est soutenu par un objectif : constituer peu à peu une contre-société. «On ne peut pas espérer prendre le pouvoir si on n’est pas capable de démonter l’idéologie dominante et de proposer un projet alternatif», détaille Eric Djomo. Récusant le terme «récupération», qu’il juge pas assez constructif, le conseiller aux affaires sociales De l’Union démocratique du Cameroun(UDC) confirme néanmoins vouloir «proposer une société alternative» en bousculant les habitudes politiques inculquées par ce qu’on nomme le «système». Et ce, à grande échelle: «On veut toucher des centaines de milliers de gens, faire de notre action un phénomène de masse».

    Dans cet esprit, la création d’une galaxie de partis politiques solidaires aux revendications du Nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun est dans le pipe. Le Pr Célestin Noudjom qui le coordonne explique cette démarche par la conviction ancrée chez les politiciens (ceux de l’opposition) que «le régime qui tient cette affaire de salaires des enseignants peut céder à n’importe quel moment».

     

    Jean-René Meva’a Amougou