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Étiquette : Congo
Cameroun-Asie : les «bons offices» de l’amitié
De l’avis de quelques analystes, les réalités impliquées ou les responsabilités engagées par la «Semaine d’amitié Cameroun-Asie» ont sans doute une signification dans le domaine des affaires internationales.
Des ambassadeurs des pays d’Asie autour du Minrex à Yaoundé le 27 novembre 2023 À l’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé, le gouvernement camerounais et des ambassadeurs de quelques pays d’Asie s’exhibent, se pavanent et se proclament amis. Dans son discours, le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) souligne le caractère ouvertement utilitaire de la cérémonie. «Ce que nous célébrons ce jour s’incarne dans l’importance que nos amis et nous-mêmes accordons à la culture, à l’économie et aux relations diplomatiques qui nous lient depuis des années», scande Lejeune Mbella Mbella. Pour Wang Yingwu, ambassadeur de Chine au Cameroun, «ce ne sont pas de vains mots au moment où les chaînes d’amitié qui relient l’Asie au Cameroun sont proches et lointaines à la fois».
Sens
En ouvrant le débat sur la pertinence d’une telle approche, Anselme Tcheupi explique: «le cadre de l’amitié Cameroun-Asie est multiple. Il est entretenu par un processus de transnationalisation opérant à l’échelle des deux parties, lesquelles l’ont maintenue de manière significative et persistante après la guerre froide». D’après l’internationaliste camerounais, «c’est tout le sens de cette Semaine d’amitié Cameroun-Asie qui brandit une expérience structurante et qui vise à produire un effet durable dans la pensée des concurrents de l’Asie au Cameroun».Cela donne de la matière à Serge Alain Kouam. Aux yeux de cet autre internationaliste, spécialiste des relations Afrique-Asie, «la Semaine d’amitié Cameroun-Asie souligne le basculement qui est en train de s’opérer entre une période (en passe d’être révolue) durant laquelle quelques pays d’Asie, la Chine notamment, usaient de leur soft power pour séduire à l’international, en donnant d’eux une image très positive, et une nouvelle période marquée par une attitude plus offensive, consistant à susciter la crainte, considérée comme un moyen désormais plus efficace au service des intérêts asiatiquess».
Un tel point de vue permet d’expliquer la présence des ambassadeurs de Chine, du Japon, de Corée du Sud et du haut-commissaire indien accrédités à Yaoundé. «Les réalités impliquées ou les responsabilités engagées par cette Semaine d’amitié Cameroun-Asie ont sans doute une signification dans le domaine des affaires internationales.
Ongoung Zong Bella
Questions et questionnements
Bientôt la fin d’année! Bientôt, «le temps va reprendre son commencement», comme le disaient, il y a longtemps, quelques savants. Bientôt, ce sera le moment d’un questionnement existentiel. Que nous «réserve», comme on dit trivialement, la fin de 2023? Où en sommes-nous dans notre vie familiale, sociale? Nous sentirons-nous nourris et revigorés par ce moment privilégié de l’année? Ces questionnements ne sont pas nouveaux mais se déplacent, s’élargissent au fur et à mesure que la vie se complique et que, chaque jour, on se démène, et l’on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Et pour beaucoup d’entre nous, ces questionnements vont rester transitoirement ou durablement sans réponse.
Seulement, tous, nous restons fondamentalement du côté des questionnements. Pourquoi? Question sans réponse, parce que l’interrogation acquiert, du même coup, un statut émotionnel en fin d’année, et parce que, précisément, elle devrait être constamment et inlassablement reposée l’année prochaine. Il semble que cela repose, en dernier ressort, aux multiples inconnus qui nous entourent. Chez nous, on ne sait pas à quelle sauce nous serons cuisinés. Dans nombre de récits, se trouve souligné le problème de la vie chère. Dans nombre de récits, se trouve souligné le problème de l’insécurité. Dans nombre de récits, se trouve souligné le problème des changements climatiques… Nous avons donc en nous, ce sentiment d’être délimité pour «être», mais aussi le sentiment intolérable d’être ainsi limité par rapport à notre rude quotidien.
Sans doute avons-nous appris à reconnaître en nous, à aménager d’autres ressources défensives. Mais, nous oscillons toujours, entre l’ouverture à l’inconnu et sur nos certitudes. Nous ne sommes sûrs de rien. Par exemple, le calendrier politique ne nous appartient en rien, mais semble, à chaque pas, se réinventer, et susciter en nous une permanente curiosité. Au risque d’être aliénés, nous sommes sans arrêt, dans un va-et-vient entre «sera candidat ou non à la présidence de la République». Et parce que nous avons l’expérience des «silences», nous tentons de nous agripper à n’importe quoi de repérable. Les questions usuellement traitées (minimalement d’ailleurs) sont celles dans lesquels les raisonnements des uns et des autres ne permettent pas de prédire, avec une très grande précision aucune probabilité. Plus que jamais, en cette fin d’année, les démagogues de tout poil se servent en experts des «silences» pour nous arnaquer intellectuellement. À la moindre occasion, ils s’aventurent du côté des fausses certitudes et étalent leur intuition de menteurs politiques. Dans leur prétention à la vérité, bruyamment revendiquée sur les réseaux sociaux et les médias classiques, ils cherchent à nous faire accepter sans sourciller que «le Cameroun, c’est le Cameroun».
Mot de passe d’un débat politique anémié, cette expression tente d’obtenir qu’on se taise sur le calendrier politique de 2025. Plus que jamais, notre futur sociopolitique est une affaire marchande qui souffre que l’on ne puisse pas l’évoquer, afin d’éviter, dit-on, un affrontement vieux comme la politique, entre les partisans de la démocratie et ceux de l’aristocratie.Jean-René Meva’a Amougou
Poliomyélite: 2 millions d’enfants à immuniser au Cameroun
Ils sont la cible d’une campagne de vaccination qui se tiendra du 22 au 24 septembre 2023.
Le Cameroun initie une nouvelle campagne de vaccination contre la Poliomyélite. Celle-ci se tiendra du 22 au 24 septembre 2023 dans six régions du pays, à savoir le Centre, le Littoral, le Nord-Ouest, l’Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. L’objectif de cette opération est «d’arrêter l’épidémie actuelle de poliomyelite dûe au poliovirus variant de type 2 circulant dans la région du Centre», informe le Programme élargi de vaccination (Pev).
2 893 131 enfants âgés de 0 à 5 ans sont ciblés par ces activités des Journées locales de vaccination de riposte à l’épidémie de poliomyélite. Dans le détail, ce sont 1 065 512 enfants qui doivent être immunisés dans le Centre ; 582 436 enfants dans le Littoral, 294 368 dans le Nord-Ouest, 513 703 à l’Ouest, 148 266 dans le Sud et 288 846 dans le Sud-Ouest.
Les écoles, hôpitaux, les ménages et des espaces publics sont retenus pour abriter les activités y afférentes.
Louise Nsana
Aide humanitaire au Cameroun 2023: seul 15% du financement reçu
L’enveloppe des dons reçus se chiffre à 63,9 millions de dollars au 31 juillet 2023.
Le financement de l’aide humanitaire arrêtée pour l’année 2023 reste insuffisant. C’est ce qu’il ressort du tableau de bord du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Cameroun (Ocha) de ce 8 septembre 2023. Lequel renseigne que sur les 407,3 millions de dollars (250,523,968,400 FCFA) requis pour la cause, seuls 63,9 millions de dollars (39,303,907,637 FCFA) ont pu être collectés auprès des donateurs à mi-parcours de l’année.
Les principaux donateurs recensés au 31 juillet sont les Etats-Unis d’Amérique (24, 2 millions dollars), le service de la Commission européenne de l’aide humanitaire et de la protection Civile (11 millions dollars), la Suède (7,7 millions dollars), l’Allemagne (4,9 millions dollars). 4,7 millions de personnes sont dans le besoin d’une assistance humanitaire au Cameroun mais l’aide internationale s’amenuise au fil des ans. Faisant de la crise humanitaire dans le pays l’une des plus sous financée dans le monde. L’équipe humanitaire pays au Cameroun a de ce fait organisé une réunion d’information à l’intention des donateurs le 18 juillet dernier. Objectif, leur «souligner la nécessité de fournir davantage de fonds pour la réponse humanitaire au Cameroun», renseigne une note de L’Ocha sur son site internet. Il y ressort que les fonds collectés à ce jour ont principalement été affectés aux secteurs de la santé (33% du montant requis), des abris et articles ménagers (18%), de la sécurité alimentaire (13%) de la protection (13%) et de la nutrition (12%).
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Louise Nsana
Crise anglophone: 3655 déplacés internes à fin juillet 2023
Ces personnes ont quitté leurs localités d’origine du fait de l’insécurité en cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Les vagues de déplacements se poursuivent dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Selon des statistiques publiées le 8 septembre 2023 par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), 3655 personnes ont fui leurs localités d’origine pour rallier des brousses et villes voisines au mois de juillet 2023. 87 228 personnes étaient réfugiées au Nigéria à la même période. Les départements de la Meme, du Manyu et du Fako dans le sud-ouest, de la Mezam et du Bui dans le nord-ouest sont les plus touchés par ces mouvements humains.
Les affrontements armés, les activités des groupes séparatistes et les opérations militaires en cours dans cette partie du pays constituent la principale cause de ces mouvements humains, révèle l’institution. Toutes choses qui entrainent une restriction des mouvements des populations, la destruction des infrastructures de l’éducation et de la santé. «Il en résulte des besoins humanitaires. Malgré le challenge, les partenaires humanitaires continuent de fournir une assistance aux plus vulnérables», souligne le Bureau.
La crise dite des anglophones a plongé 1, 7 millions de personnes environ dans le besoin, selon l’aperçu des besoins humanitaires 2023. L’Ocha a conséquemment présenté un plan de réponse chiffré à 2,7 millions de dollars pour l’année en cour. Tandis que sur l’ensemble du territoire national, 4,7 millions de personnes demandent assistance ; et les sommes requis pour cette cause sont évaluées à 407,3 millions de dollars.
Sur le site Neptune sourit aux audacieux, une initiative pour former et transformer
Louise Nsana
Grâce à eux, nous sortirons bientôt de la grande nuit
En 1968, le musicien camerounais Pierre Tchana enregistrait, chez Philips, «Il n’est jamais trop tard». Dans les boums organisées par nos aînés de l’époque, qui étaient fiers de porter leurs pantalons et chemises de nouveaux collégiens ou lycéens, ce morceau ne manquait jamais au menu. Entre autres choses, Tchana y faisait remarquer que, «petit à petit, l’oiseau fait son nid».
Petit à petit, le Burkina Faso avance sur le chemin de la liberté et de la souveraineté. Petit à petit, il se donne les moyens de combattre efficacement ce terrorisme que des criminels sans foi ni loi ont fabriqué de toutes pièces pour voler nos matières premières. Fabriqué car les Africains ont fini par comprendre que les gens qui prétendaient en délivrer les pays du Sahel ne sont pas différents de ceux qui fournissent armes, munitions, véhicules et renseignements aux terroristes à qui, dans le même temps, leurs médias-mensonges tendent complaisamment le micro. Une histoire de pompier pyromane comme l’a chanté Alpha Blondy dans l’album «Eternity» sorti en mars 2022. Le problème avec le reggae-man ivoirien, c’est que, après avoir critiqué les bases militaires françaises installées dans certains pays africains, il n’a jamais demandé le départ du 43e BIMA d’Abidjan pendant le règne du despote Dramane Ouattara.
Petit à petit, disais-je, le Burkina avance. Les lignes y bougent lentement mais sûrement grâce aux dirigeants de la transition qui ont su prendre les bonnes décisions: suspension de France 24 et Rfi, rappel de leur ambassadeur à Accra après le honteux kpakpatoya de Nana Akufo-Addo qui voulait plaire à ses maîtres occidentaux en parlant de la présence du groupe russe Wagner à Ouaga, expulsion de Barbara Manzi, la coordinatrice résidente de l’ONU.
Le pays des hommes intègres fait son petit bonhomme de chemin comme le Mali d’Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga à qui la Turquie vient de livrer des drones dernier cri.
Certes, on aurait aimé que toute l’Afrique francophone agisse depuis longtemps comme le Mali et le Burkina mais «il n’est jamais trop tard» pour rectifier le tir, pour défendre les intérêts des peuples africains, pour dire « non » à tous les Tartuffes prompts à donner des leçons de bonne gouvernance et de démocratie aux autres alors qu’eux-mêmes sont loin d’être des parangons de vertu, pour se sacrifier comme Ibrahim Traoré qui a renoncé à son salaire de président de la République et décidé de vivre avec celui que perçoivent les capitaines burkinabè.
Je cite ces deux exemples (le Mali et le Burkina Faso) pour attirer l’attention de chacun sur le fait que notre continent peut renaître plus fort et plus grand si les autres pays emboîtent le pas à Bangui, Bamako et Ouaga, qu’il n’y a pas lieu d’être pessimiste, que quelques hommes et femmes courageux, éclairés, déterminés et pensant d’abord à la patrie suffisent pour changer le destin d’un pays comme Jerry Rawlings et ses compagnons le firent au Ghana hier.
Touadéra, Assimi et Traoré, l’Afrique digne et combattante est avec vous! Dieu, qui est justice, liberté et vérité, ne vous abandonnera point. Um Nyobè, Félix Moumié, Kwame Nkrumah, Lumumba, Sékou Touré, Nyerere, Machel, Amilcar Cabral, Olympio, Boganda, Modibo Keïta, Ngouabi, Sankara, Rawlings prient pour vous. Ne reculez pas!
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Jean-Claude Djereke
Les « microbes » ou la désespérance d’une jeunesse
Douala, la prospérité de la désespérance des jeunesses dans une ville où sont pourtant célébrées au quotidien les eucharisties.Comment comprendre cette décrépitude morale et ce froissement des imaginaires portant ces jeunesses dans des jardins des aubes nouvelles ? Les microbes, ne sont-ils pas réellement ces usines à fantasmes et ces comptoirs de la vente des illusions qu’on appelle églises, mosquées, temples etc?La dégénérescence et la castration des horizons attestent que nos villes et villages ne sont habités que par des religions aux dieux spectaculaires et donc sans empreintes dans les sites où les jeunesses prennent des options pour des ailleurs. Suffit-il de fermer les bars, d’interdire le port d’armes blanches pour reconstruite des imaginaires liquidés et liquéfiés? Non ! Ce ne sont pas les bars qu’il faut fermer. Il ne s’agit pas non plus de sauver les mains de ces jeunesses de la dictature de la drogue. L’urgence des urgences est ailleurs, là où l’on ne veut pas aller, alors que c’est là-bas qu’il faudrait justement aller. Face à ces supermarchés achalandés par de fausses questions et de fausses réponses, face aussi aux religions de la démission là où la décision de prendre en charge la construction de la destinée humaine, eh bien, ce sont les églises, mosquées et temples qu’il faut fermer. Ce n’est qu’à partir de la fermeture de ces sanctuaires de ventes des spiritualités de friperie que nos jeunesses aux conseils remis entre leurs mains, pourront se décider pour un Avent des avants.Douala est la ville-témoin de la pollution mentale fruit d’une enflure du religieux ayant offert comme eucharisties pour croire et croître la drogue et le sexe. Quelque chose d’autre est-il proposé à ces jeunesses? Oui! Il leur est proposé des veillées de prières, des jeûnes, des demandes de messes, la bénédiction des Bics, un catéchisme désuet et démodé, un rosaire ne faisant éclore aucune rose dans leur quotidien où manger, se soigner, relèvent du miracle. La véritable gangrène des sociétés africaines, est là: la prolifération des religions ayant enfanté une société de la prostitution existentielle. Naître à Douala et ne pas être microbe, relève de l’impossibilité. Faire le diagnostic social, c’est quitter les solutions de cosmétique ou des mesures de vernis. Le diagnostic social doit questionner la gestion de nos imaginaires et quels en sont les patrons. Le tragique des jeunesses de Douala, jeunesses-temoins, réside dans leur enferment dans des discours d’enfumage des imaginaires et de brouille des horizons et dans des eucharisties insipides ne leur ouvrant qu’à de faux idéaux. La religion, superstructure de renforcement de l’infrastructure, voilà ce qu’il faut déconstruire. Il faut exiler les dieux du ciel pour entrer en alliance avec ceux de la terre qui nous commande d’habiter la terre.Loin de travailler à l’achat des terrains, à la construction des églises, des mosquées, des temples castrant l’appétit des grandes extases, l’unique discours qu’il faut tenir à ses jeunesses est de déconstruire les cathédrales, temples et mosquées qu’ils construisent sans que ceux-ci aient jamais entrepris de construire quelque chose en eux comme mémoire de l’histoire d’une vie en marche vers la liberté. Comme le barbu révolutionnaire de Jérusalem, ces jeunesses ne doivent avoir qu’un seul rêve : la lutte pour la chute des temples parsemés ici et là sans qu’aucun sens ne soit semé. Oui, il ne doit plus avoir pierre sur pierre! Là est la liberté de construction de la nouvelle phrase de sens. Les microbes sont les religions.Père NgimbusLa romancière Djaïli Amadou Amal faite Doctor Honoris causa
La camerounaise de 47 ans a reçu ses insignes lundi, à l’Université de la Sorbonne.
Les éloges autour de l’œuvre de la romancière et militante féministe Djaïli Amadou Amal se poursuivent. C’est à ce titre qu’elle est portée au titre du Docteur Hanoris Causa par l’Université de Sorbonne. « Par votre écriture, vous illustrez ce qu’il y a de meilleur dans les Francophonies , vous réussissez simplement, sans grande théorie surplombante, à vivre entre vos langues et partagez cette richesse langagière, culturelle », souligne Valérie Spaëth, professeure à la dite institution .
L’auteure camerounaise est par ailleurs plébiscitée pour son engagement en faveur de la femme et des enfants dans ses ouvrages « Les impatientes » et « Cœur du Sahel ». Mariages forcés, traites des enfants, exploitation sexuelle, travail forcé sont au menu des ouvrages qui ont le mérite de susciter l’intérêt au-delà des frontières nationales. Elle remporte ce fait le Prix Goncours des Lycées en 2020. Elle devient dans la foulée ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef (Le Fonds des Nations unies pour l’enfance).
Vu sur le site : Sécurité maritime dans le Golfe de Guinée : le Congo constitué en QG de l’Onudc
L’engagement est l’empreinte de la production littéraire de Djaïli Amadou Amal depuis les débuts de sa carrière d’écrivain en 2010. Ses nombreuses oeuvres, Walaande (2010) , l’art de partager un mari , Mistiriijo, la mangeuse d’ âmes (2013) et Munyal, les larmes de la patience (2017) , le démontre à suffisance. L’auteure y dépeint la manière dont les traditions impactent la vie des femmes dans le Grand Nord-Cameroun. « J’ai dédié cette distinction prestigieuse à toutes les femmes du monde, et en particulier à celles victimes de discriminations et violences dues à leur genre « , se réjouit-elle dans un tweet.
La cérémonie de remise des insignes du Docteur Honoris Causa s’est déroulée le lundi 28 novembre 2022 en présence de l’ambassadeur du Cameroun en France, André Magnus Ekoumou.
Louise Nsana
7ème Marathon day: Bolloré réhabilite l’école publique de Bépanda
Cette action a été menée dans le cadre de la septième édition de la course solidaire le 29 septembre. Les filiales du Groupe Bolloré s’y sont illustré par des actions sociales.
Le Groupe Bolloré et ses filiales camerounaises – Camrail, Bolloré Transport & Logistics, SEPBC – multiplient des actions sociales dans la capitale économique. Dans le cadre de la 7e édition du Marathon day, les collaborateurs de la société française ont financé la construction de 40 latrines et la réhabilitation de l’école publique de Bepanda Bonawonda à Douala.
«C’est un honneur pour nous d’apporter notre modeste contribution à l’épanouissement de ces jeunes élèves. La construction de ces latrines va permettre aux enfants de cette école située dans un quartier défavorisé de poursuivre leur scolarité dans un environnement sain et propice à leur épanouissement», a déclaré le 29 septembre Flore Yango, directrice générale adjointe de la Société d’exploitation du parc à bois du Cameroun (SEPBC).
Lancé depuis 2016, le Marathon Day est un évènement annuel qui se tient chaque mois de septembre. tous les collaborateurs du groupe dans le monde se réunissent au profit d’une association caritative en faveur de la jeunesse et de l’éducation. Cette année, l’objectif visé était de 200 000 km.
Du matériel didactique a également été remis aux six directeurs de l’école maternelle et primaire de Bépanda, dans l’arrondissement de Douala 5e.
Louise Nsana
Impayés d’électricité: l’université de Douala redevable de 1,7 milliards FCFA
L’etreprise Eneo a de ce fait suspendu la fourniture électrique dans certains bâtiments de l’institution universitaire.
L’opérateur majeur du secteur de l’électricité au Cameroun passe du discours à l’acte. Avec la coupure d’électricité opérée au sein de l’Université de Douala, Eneo marque sa détermination à recouvrer les créances de l’Etat, ses démembrements et des entreprises publiques chiffrées à 150 milliards FCFA. Il s’agit principalement des mairies, hôpitaux de référence et universitaires insolvables redevables de 24 milliards FCFA cumulés depuis plusieurs années. Lesquels sont des «structures autonomes qui de ce fait ont la possibilité de gérer leurs factures d’électricité à partir de leurs propres budgets», rappelle une source bien introduite.
Les coupures ont visé près de la moitié des points de livraison, les précautions étant prises pour éviter au maximum les lieux de cours, révèle cette même source. Tandis que dans les hôpitaux, les mesures prises ont consisté à l’envoi de courriels.
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La dette de l’Université de Douala à Eneo est de 1,7 milliard de FCFA. Ce qui correspond, selon cette source, à 30 millions FCFA cumulés entre 2009 et 2014. Et 1 milliard FCFA enregistré entre 2019 et juin 2022. «La mesure des consommations est essentiellement faite par des compteurs intelligents et communicants. Le risque de mauvaise mesure est quasi nul et il est facile d’expertiser ces consommations», martèle la source.
L’ardoise générale des universités d’Etat à Eneo est de 6,5 milliards FCFA. Celles des communes est de 9 milliards tandis que les sociétés Camwater et Alucam cumulent à ce jour 26 milliards FCFA. L’opération de recouvrement forcé intervient sur le terrain après des injonctions à payer adressées par l’énergéticien Eneo par voie de courriel à ces structures.
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Louise Nsana
Au Cameroun, dans l’attente des stocks de vaccin BCG
les autorités en charge des questions sanitaires annoncent l’arrivée, dès le 15 septembre, des stocks de vaccins.
Les autorités sanitaires ont pris des mesures pour mettre un terme à la pénurie de vaccin contre la tuberculose, ces dernières semaines dans les formations sanitaires. Il en résulte que 300 000 doses de ce produit seront disponibles à compter jeudi 15 septembre. Il découle d’une commande faite par les responsables du Programme élargi de vaccination tandis qu’à côté, le gouvernement a lancé la procédure pour l’acquisition de 1,6 millions de doses.
Les autorités camerounaises expliquent cette situation en invoquant des retards d’approvisionnement. Elles mettent également en cause les conditions imposées par les producteurs pour l’acquisition de ce produit.
Au Cameroun, la rupture du vaccin BCG n’est qu’une nouveauté. Au mois de mars, le pays avait été confronté à ce même problème, obligeant le gouvernement à passer d’urgence commande de 175 000 doses. En 2017 déjà, le même phénomène était observé dans les formations sanitaires.
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L’intégration
Financement du projet pont route rail: cérémonie de signature de l’Ami pour la sélection d’un partenaire
Le 22 juin 2022, s’est tenue à Kinshasa, la Cérémonie Solennelle de signature de l’Avis à Manifestation d’Intérêt d’Appel d’Offre International pour la sélection d’un partenaire en vue du financement du projet de construction d’un Pont Route-Rail sur le fleuve Congo entre les villes de Brazzaville et Kinshasa
Il s’agit d’une étape majeure, une avancée significative du processus de concrétisation de ce grand projet multimodal et transfrontalier.
Il y a lieu de rappeler, en effet, que le projet Pont Route Rail est un projet vieux d’une trentaine d’années. C’est le maillon manquant de la Transafricaine, du Corridor devant relier Tripoli au Cap, via Windhoek (Namibie). Ce projet de construction du pont route-rail constitue une réponse positive au Plan Directeur Consensuel des Transports de l’Afrique Centrale (PDCT-AC) et au Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA). Il résulte de la volonté des deux Etats de voir se réaliser un projet communautaire par le franchissement permanent entre les deux rives du Fleuve Congo (entre Brazzaville et Kinshasa), afin d’assurer la mise en œuvre des politiques de développement économique et d’intégration régionale et continentale. Ce projet vise également à accélérer les échanges commerciaux entre les deux pays et à assurer la continuité et la fluidité du transport le long du corridor Tripoli – Windhoek et ses ramifications routières, adopté dans le cadre du Plan d’action à court terme de l’Agence de Développement de l’Union Africaine (NEPAD), dont l’ouvrage de franchissement, maillon central qu’ est le Pont , permettra de relier les capitales N’Djamena, Yaoundé, Libreville, Brazzaville et Kinshasa ;
Dans cette perspective, en 2007, la RDC et la République du Congo ont signé un Protocole d’Accord en vue de la réalisation des études de faisabilité et de l’organisation de l’exploitation du Pont Route Rail (PRR) sur le fleuve Congo entre les villes de Brazzaville et de Kinshasa. La CEEAC a été chargée par la RDC, la République du Congo et la BAD d’assurer la coordination générale du Projet relatif à la conduite des études de faisabilité du projet. Au terme des études techniques les deux pays, la BAD et AFRICA 50 ont signé un second Accord confiant la structuration du projet à Africa 50 pour la recherche des financements en mode Partenariat Public Privé (PPP). Dans le cadre de cette structuration, plusieurs réunions du Comité Technique Mixte des Experts des deux pays se sont tenues à Kinshasa, Brazzaville Abidjan, Casablanca et un Accord intergouvernemental a été signé à Johannesburg le 11/11/2019.
Ce Traité International signé par les deux Etats dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet portait sur le financement, la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien du Pont Route–Rail avec une concession de 35 ans. Ledit traité a été adopté par le Parlement de la République du Congo en 2021 et par celui de la RDC au mois d’avril 2022.
La Commission de la CEEAC, désignée par les deux Etats en tant qu’organe de coordination générale se félicite de cette avancée significative et continue de compter sur l’engagement par compter sur le dévouement, l’expertise et le professionnalisme de toutes les parties prenantes pour parvenir à un aboutissement heureux de ce processus.
Dans leurs allocutions, les intervenants ont réitéré leurs déférents remerciements aux deux Chefs d’Etat Leurs EXCELLENCES Félix TSHISEKEDI de la République Démocratique du Congo et Dénis SASSOU NGUESSO de la République du Congo pour leur leadership et les avancées significatives enregistrées dans la réalisation de ce projet. La Commission de la CEEAC a réitéré son engagement à ne ménager aucun effort pour la concrétisation de ce projet
Après la signature de cet Avis à Manifestation d’Intérêt, les dossiers d’appel d’offres seront publiés et les soumissionnaires auront un mois pour transmettre leurs offres ; et l’ouverture desdites offres et prévue au début du mois d’août 2022 à Libreville (Gabon).
Commission de la CEEAC
Patrice Lumumba, d’abord le Congo
Lumumba, en mettant Mobutu à côté de lui, fit-il preuve de naïveté? Eut-il eu tort de lui faire confiance? Avant de rendre l’âme, regretta-t-il de l’avoir nommé chef d’état-major de l’armée congolaise et d’avoir fait appel aux Nations Unies? Quelles pensées avait-il quand Mobutu le fit arrêter en décembre 1960 et le livra en janvier 1961 aux rebelles katangais de Tshombe qui l’assassineront le 17 janvier à Elisabethville (aujourd’hui Lubumbashi)? On ne le saura jamais. La seule chose certaine, c’est qu’il n’aura gouverné le Congo que durant trois mois, ce que Césaire appelle une saison (cf. ‘Une saison au Congo’). Mais cette saison est probablement la plus importante, celle dont les Congolais se souviendront toujours. Pourquoi? Parce que, le 30 jour 1960, Patrice Emery Lumumba, dont la fin ressemble étrangement à celle du roi Christophe, avait prononcé un grand discours, avait eu des mots forts. Il disait, par exemple, que le Congo traiterait désormais avec “la Belgique, pays ami, d’égal à égal”, que “c’est par la lutte que [l’indépendence fut] conquise, une lutte de tous les jours, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang”. Cette lutte, “qui fut de larmes, de feu et de sang”, Lumumba pensait que tout Congolais devrait en être fier “car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force”.
Occident
Des historiens soutiennent que Lumumba avait signé son arrêt de mort en s’exprimant de la sorte, que Baudoin, le roi belge, avait perçu son discours comme une humiliation publique. En réalité, c’est tout l’Occident que Lumumba s’était mis à dos, c’est tout l’Occident qui s’estimait provoqué et défié en entendant que le Congo voulait traiter sur un pied d’égalité avec l’ancien colonisateur belge car, pour les Occidentaux, le Noir n’est qu’un enfant, un être inférieur, un sauvage, etc. Mais l’Occident en voulait-il à Lumumba, uniquement parce qu’il avait subi un affront le jour de l’indépendance du Congo? Non. Il y a d’autres raisons, à mon avis. La première, c’est que l’Occident ne tolérait pas la proximité du Premier ministre congolais avec les communistes. N’oublions pas que, à cette époque, c’était la compétition entre l’Ouest et l’Est. Chacun cherchait à étendre son influence au-delà de ses frontières, voulait avoir le maximum de pays dans son camp. La seconde raison est économique.L’Ouest savait déjà que le Congo possédait d’immenses richesses dans son sol et sous-sol. Les États-Unis, la Belgique, la Franceet leurs alliés avaient intérêt à avoir à la tête du Congo leur homme, c’est-à-dire un homme malléable et corvéable à merci, un béni-oui-oui, un inconscient et un irresponsable, bref un homme qu’ils utiliseraient pour piller les ressources naturelles du Congo. Et Mobutu était celui qui pouvait jouer ce triste rôle. Malheureusement, le règne des vendus et des valets n’a pas pris fin avec la mort de Mobutu. Je voudrais le répéter: l’Occident, même dans l’Église catholique, n’a jamais aimé les Africains qui refusent de lui obéir au doigt et à l’œil. Il a toujours été à l’aise avec les larbins et aplaventristes, avec les médiocres, avec les Noirs qui disent du mal de leur continent et des résistants africains, avec les Noirs qui ne dénoncent jamais la Françafrique.
Françafrique
De ceux-là, on est prêt à pardonner tous les crimes, péchés, abus et dérives. J’ai vu comment Engelbert Mveng, Pierre Meinrad Hebga et Jean-Marc Ela furent traités par les soi-disant missionnaires européens qui sont au Cameroun: non seulement on disait des méchancetés sur eux mais ils n’étaient pas autorisés à enseigner à l’université catholique d’Afrique centrale. La Compagnie de Jésus et le Vatican ont-ils jamais cherché à savoir qui a assassiné le Père Mveng? J’ai vu ce que l’Occident fit contre Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi. Ces Occidentaux, qui célèbrent les résistants et insoumis chez eux mais les diabolisent en Afrique, ne pouvaient que détester Lumumba qui était “contre la domination, les injustices et les abus” et affirmait que “les injustices et l’idiot complexe de supériorité qu’affichent des colonialistes, sont à la base du drame de l’Occident en Afrique”.Lumumba ne pouvait vivre longtemps parce qu’il désirait “commencer une nouvelle lutte qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur”, parce qu’il avait l’intention de “faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière”, parce qu’il rêvait de “montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté”.
Difficile de ne pas avoir de l’estime et du respect pour cet avocat du mouvement panafricaniste qui soutenait que “la brutalité, les sévices, les tortures ne m’ont jamais amené à implorer la grâce, parce que je préfère mourir la tête haute”. Difficile de ne pas admirer cet homme qui voulait, comme les autres membres du groupe de Casablanca (Ghana, Guinée, Mali, Égypte, Libye, Tanzanie), une Afrique ayant sa propre monnaie, sa propre banque centrale et sa propre armée.
Mobutu
Après l’assassinat de Lumumba, le Congo n’a plus jamais connu la paix. C’est comme si une malédiction pesait sur le pays. Tout le monde sait comment Mobutu termina sa vie: chassé du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila, c’est au Maroc qu’il décéda le 7 septembre 1997. C’est là-bas qu’il fut inhumé. Certains diront que la manière dont il traita son bienfaiteur Lumumba ne pouvait que lui attirer une telle fin. Comme quoi, le mal fait au juste ne reste jamais impuni.Même devant la mort, Lumumba se montra digne et courageux comme en témoigne la lettre qu’il adressa à son épouse Pauline. En voici un extrait: “Mort ou vivant, libre ou en prison par ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui importe. Ce qui est important, c’est le Congo, notre peuple pauvre dont l’indépendance a été transformée en cage, avec des gens qui nous regardent de l’extérieur des barreaux, parfois avec une compassion charitable, parfois avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et sens au fond de mon cœur que mon peuple se débarrassera tôt ou tard de tous ses ennemis, étrangers et nationaux, qu’il se lèvera pour dire non à la honte et à la dégradation du colonialisme et retrouver sa dignité dans la pure lumière du jour… Je veux que mes enfants, que je laisse derrière moi et que je ne reverrai peut-être plus jamais, disent que l’avenir du Congo est beau et que leur pays les attend, comme tous les Congolais, à s’acquitter de la tâche sacrée qui consiste à reconstruire notre indépendance. L’histoire aura un jour son mot à dire. Cce ne sera pas l’histoire enseignée aux Nations Unies, à Washington, Paris ou Bruxelles, mais l’histoire enseignée dans les pays qui se sont débarrassés du colonialisme et de ses marionnettes. L’Afrique écrira sa propre histoire et au nord et au sud du Sahara, ce sera une histoire pleine de gloire et de dignité. Car, sans dignité, il ny a pas de liberté, sans justice, il n’y a pas de dignité et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres”.
Cette histoire de dignité est en train de s’écrire en Centrafrique et au Mali parce que des hommes en Afrique ont dit “non” à la criminelle Françafrique, parce qu’ils ont refusé que d’autres hommes marchent sur eux, leur imposent leurs vues ou décident à leur place. Une nouvelle Afrique est en route car qui eût imaginé, il y a quelques années, qu’un ministre français pouvait être convoqué un jour par la justice malienne pour atteinte aux biens publics? Le train de la reconstruction de notre indépendance a démarré et il est temps que le Congo et les autres pays africains y montent et y prennent toute leur place.
Jean-Claude DJéréké
Central Africa Backbone: Congo et Centrafrique lancent le chantier
Grâce au projet Central Africa Backbone (CAB), l’intégration est en train de connaître une accélération en Afrique centrale. Après le Cameroun il y a quelques semaines, c’est au tour du Congo et de la République Centrafricaine (RCA) d’entrevoir une interconnexion via la fibre optique. Des travaux étaient lancés dans ce sens le 26 mai dernier à Ouesso au Congo. La pose de la première pierre marquait alors le début du chantier de construction du réseau sous-fluvial entre les deux pays. La cérémonie y relative a réuni en terre congolaise, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique et son homologue centrafricain. Léon Juste Ibombo et Justin Gourna Zacko ont relevé que «cet événement démontre la mise en œuvre de l’accord entre les deux pays, vient renforcer davantage ce lien fraternel ancestral et constitue la première étape d’un long processus de collaboration impulsée par la volonté des deux peuples afin de répondre aux exigences communautaires». Dans ses caractéristiques, le projet d’interconnexion Congo-RCA porte sur «la construction de six sites techniques dans les localités de Pokola, Kabo et Bomassa pour la partie congolaise, ainsi que Lidjombo, Bayanga et Salo pour la partie centrafricaine. La pose totale de 285 km de fibre optique de 36 brins; la fourniture et l’installation d’un système de télésurveillance avec camera IP etc.», fait savoir l’Agence d’information d’Afrique centrale. Si l’on s’en tient aux précisions apportées par le coordonnateur du projet CAC-Congo, Michel Ngakala, «la fin des travaux de construction de cette infrastructure est estimée au 30 octobre de cette année, et cela dépend fortement de l’étiage du fleuve Sangha. La construction de ce réseau implique une franche collaboration entre la République du Congo et la République centrafricaine».
Le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique s’est voulu rassurant. «Je reste convaincu que nos gouvernements respectifs ne ménageront aucun effort pour la mise en œuvre de ce cadre de coopération bilatérale au bénéfice de nos peuples. Grâce aux efforts considérables réalisés dans le domaine du numérique, le Congo reste le meilleur exemple de développement du secteur des communications électroniques pour la sous-région», a-t-il déclaré.
Théodore Ayissi Ayissi
15 ans après, état des lieux du projet Central African Backbone
Dans son application territoriale, le projet CAB est l’expression d’une ambition collective partagée et supportée par une vision stratégique.
Selon Mme Minette Libom Li Likeng (ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minpostel), «il vise donc à conjuguer une ambition à long terme, des orientations stratégiques de développement à moyen et long terme». En ce sens, cela suppose une priorisation des objectifs portés par les collectifs engagés pour le déploiement opérationnel effectif du projet CAB. C’est donc cet ensemble qui fait émerger deux lectures des acquis du projet, respectivement en termes d’effets et d’usages. Qu’il les aborde en termes de mécanismes ou d’expériences, le champ de l’évaluation apporte ainsi des éléments substantiels de réponse sur l’actualité du projet.
Memoranda d’entente (MoU)
Le Cameroun, a signé des MoU avec la République du Gabon, du Congo, du Tchad et tout dernièrement de la RCA.
Pour ce qui relève spécifiquement des travaux d’interconnexion proprement dits, les chantiers initiés dans le cadre de l’interconnexion par fibre optique entre le Gabon, le Congo, et le Tchad sont entièrement finalisés et fonctionnels.
En termes très concrets, il se trouve bien qu’il y a un horizon qui guide les pays. Par exemple : Le Cameroun et la RCA s’engagent à terminer l’interconnexion de leurs réseaux de fibre optique avant le 1er janvier 2023. Le 4 mai dernier, les deux pays ont signé un Mémorandum d’entente relatif à l’interconnexion de leurs réseaux de communications électroniques. À ce sujet, des sources bien introduites au Minpostel indiquent que, côté Cameroun, la pose de la fibre optique par section est entièrement réalisée entre Bertoua – Batouri – Kenzou. Les mêmes sources font également part de la commande des équipements de transmission. Leur livraison et leur installation, apprend-on, sont prévues d’ici fin mai 2022.
Entre temps, Le projet de construction du réseau à fibre optique sous-fluviale entre le Congo et la RCA est entré dans sa phase de réalisation. Les travaux ont été officiellement lancés le 14 janvier dernier à Brazzaville. Sur le terrain, le gros œuvre consiste à la pose de 285 kilomètres de fibre optique sous-fluviale et en l’exécution des travaux de génie civil ainsi que la construction des sites techniques sur l’axe Pokola-Ouesso-Kabo-Bomassa-Bayanga-Salo. La durée des travaux de liaison entre le Congo et la RCA est estimée à sept mois. Ils se dérouleront en trois étapes et devraient être achevés au troisième semestre 2022.
Depuis août 2021, l’on sait que, grâce à un linéaire global de près de 12 000 km de fibre optique déployé sur son territoire, le Cameroun est connecté à plusieurs pays voisins. Il s’agit notamment du Gabon, du Nigeria, du Tchad et de la Guinée équatoriale. L’Agence gabonaise des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) a déjà annoncé la fin des travaux d’extension de 528 km de fibre optique reliant Booué au nord du Gabon à des interconnexions physiques au Cameroun et en Guinée équatoriale, en passant par Bitam et Oyan-Bifoun-Lambarene. L’Aninf indique que la prochaine étape du CAB4 sera la mise en service opérationnelle de la liaison qui permettra aux populations des villes gabonaises et des deux autres pays de bénéficier d’une bonne qualité des services Internet à haut débit.
Autre exemple : Le 8 novembre 2019 à Libreville, le Gabon et le Cameroun ont signé un mémorandum d’entente pour l’interconnexion de leurs réseaux de télécommunications haut débit à fibre optique. Cette interconnexion est rendue possible grâce au déploiement au Gabon d’un réseau de fibre optique d’une longueur de 411 KM (Booue-Bitam-Eboro/Meyo-Kye) avec l’appui de la Banque mondiale. En plus de l’interconnexion avec le CAB1 (Cameroun, RCA et Tchad) par Eboro, cette dorsale permettra également une interconnexion avec la Guinée Équatoriale par Meyo-Kie (l’Extrême nord du Gabon à la frontière avec le Cameroun).
En août 2020, les gouvernements congolais et camerounais ont lancé les travaux d’interconnexion à fibre optique près de leur frontière sur environ 350 kilomètres.
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L’intégralité de la Déclaration de Yaoundé sur les solutions en faveur des réfugiés Centrafricains
Déclaration de Yaoundé sur les solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine.
I. Préambule
Nous, les Gouvernements de la République du Cameroun, de la République Centrafricaine (RCA), de la République DémocratiqueRépublique du Congo (RDC), la République du Congo, la République du Tchad, la République du Soudan et la République du Soudan du Sud, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), réunis à Yaoundé, Cameroun, le 27 avril 2022, lors de la Conférence ministérielle sur les «Solutions dans le contexte des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine» :
Réaffirmant l’attachement permanent des États à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son Protocole de 1967, la Convention de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1969 régissant les aspects spécifiques des problèmes des réfugiés en Afrique, que tous les gouvernements signataires cette déclaration sont parties à ;
Soulignant l’importance de l’adhésion et de la ratification de l’Union africaineConvention pour la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique adoptée le 23 octobre 2009 (Convention de Kampala) ;
Saluant les efforts considérables déployés par la République centrafricaine pour mettre en œuvre la Politique Accord pour la paix et la réconciliation (APPR), signé à Bangui le 6 février 2019, et les recommandations issues du « Dialogue républicain » national tenu entre le 21 et le 27 mars 2022 en vue de renforcer sa capacité à assurer la paix, la stabilité, la sécurité et réconciliation;
Notant avec une vive inquiétude que plus d’un million de Centrafricains ont été déplacés dans l’une des crises les plus longues avec plus de 600 000 déplacés internes et près de 700 000 réfugiés;
Saluant la louable hospitalité des pays qui ont accueilli les réfugiés centrafricainsDans leurs territoires pour les protéger et les soutenir, ainsi que leurs initiatives et engagements à cet égard;
Saluant les efforts et les initiatives de la communauté internationale et des autres parties prenantes pour soutenir la fourniture de protection et de solutions aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux rapatriés ;
Appréciant le soutien continu et constant de la communauté internationale aux réfugiés centrafricains accueillis dans les pays voisins ;
Soulignant que le retour volontaire et la réintégration doivent reposer sur des informations objectives et actualisées sur la situation prévalant dans le pays d’origine et doivent être menés dans la sécurité et la dignité, dans le cadre d’une stratégie globale et durable de solutions ;
Reconnaissant la nécessité d’une coopération accrue entre la République centrafricaine et les principaux pays d’accueil sur les aspects sécuritaires, humanitaires, de consolidation de la paix et de développement économique afin de trouver des solutions durables aux déplacements forcés ;
Déclare solennellement ce qui suit :
II. Objectifs
- Poursuivre collectivement une approche régionale pour apporter des solutions aux réfugiés, aux déplacés internes et aux rapatriés de la République centrafricaine, tout en maintenant la protection et en promouvant l’autosuffisance, avec le soutien de la communauté internationale et conformément aux Pacte sur les réfugiés (GCR);
- Soutenir le processus de réconciliation en cours en République centrafricaine et exhorter à la participation effective des personnes déplacées de force et des rapatriés ;
- Mettre en place un cadre de coopération régionale pour renforcer la protection et la recherche de solutions pour les personnes déplacées de force par la crise centrafricaine, avec l’appui de la communauté internationale.
III Sur le renforcement du cadre institutionnel et normatif de protection des réfugiés, demandeurs d’asile, rapatriés et déplacés internes
1. Veiller à la conformité des lois, réglementations et politiques nationales réglementant la gestion des populations déplacées de force avec les cadres juridiques internationaux existants et assurer leur mise en œuvre, afin de garantir la pleine jouissance des droits associés ;
2. Garantir l’autonomie des institutions nationales en charge de la gestion des réfugiés et déplacés internes par l’allocation de ressources adéquates dans les budgets nationaux ;
3. Intégrer l’enregistrement et la documentation des réfugiés dans les systèmes nationaux d’enregistrement, y compris les systèmes biométriques, conformément aux réglementations applicables en matière de protection des données, afin de faciliter la délivrance de documents d’état civil, ainsi que de documents d’identité et de voyage par les agences gouvernementales ; et d’assurer leur reconnaissance par les services publics et privés, y compris les institutions financières ;
4. Faciliter l’accès au droit de séjour, conformément aux accords bilatéraux et régionaux et aux termes des lois applicables dans les pays d’asile ;
5. Assurer des garanties de protection tout au long du processus de rapatriement volontaire par des accords tripartites ou des arrangements simplifiés régissant les modalités pratiques du rapatriement volontaire.
IV. Sur la promotion de l’inclusion socio-économique, de la résilience et de l’autonomisation des réfugiés de la République centrafricaine et des communautés d’accueil
1. Continuer à offrir une protection internationale à ceux qui en ont besoin et avancer activement vers l’harmonisation des politiques publiques, des normes et des procédures à travers l’échange de bonnes pratiques pour la protection et les solutions des réfugiés centrafricains ;
2. Veiller à ce que les besoins des réfugiés centrafricains soient pris en compte dans les plans de développement locaux et nationaux, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de la protection sociale, et redoubler d’efforts pour garantir la jouissance des droits socio-économiques dans afin de favoriser leur résilience ;
3. Faciliter l’accès à l’emploi décent, aux terres arables pour l’agriculture et l’élevage, aux services financiers et à la jouissance des droits de propriété des réfugiés dans le cadre des législations nationales ;
4. Renforcer les mécanismes d’autosuffisance pour les réfugiés et les communautés d’accueil par le biais de partenariats avec les secteurs public et privé et les acteurs du développement afin de fournir des moyens de subsistance aux réfugiés et aux communautés d’accueil dans les zones d’accueil.
V. Sur la promotion de conditions propices au retour durable et à la réintégration effective des personnes déplacées de force (rapatriés et déplacés internes)
1. Soutenir la République centrafricaine dans ses efforts de consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité, en s’attaquant aux causes profondes du déplacement, pour favoriser les conditions favorables au retour volontaire des réfugiés et des personnes déplacées dans la sécurité et la dignité ;
2. Contribuer à la stabilisation socio-économique, l’inclusion des rapatriés, des déplacés personnes et la communauté d’accueil dans les systèmes nationaux, y compris la santé, l’éducation, le logement et moyens de subsistance en République centrafricaine grâce à des investissements accrus dans les zones de développement avec le soutien de la communauté internationale ;
3. Assister la République centrafricaine dans la promotion des échanges intercommunautaires, ainsi que les initiatives existantes en faveur de la consolidation de la paix, de la réconciliation nationale avec la participation des personnes déplacées de force afin de renforcer le climat de confiance ;
4. Soutenir la République centrafricaine dans ses efforts pour mobiliser toutes les institutions gouvernementales, les bailleurs de fonds et le secteur privé pour garantir que les rapatriés et les personnes déplacées jouissent de leurs droits civils, politiques, socio-économiques et culturels, y compris l’accès aux services publics et des services sociaux dans les zones de retour et de déplacement à égalité avec tous les citoyens.
VI. Sur la création d’un mécanisme de coordination régionale
1. Mettre en place un mécanisme de suivi et de coordination axé sur les solutions pour les pays touchés par la crise centrafricaine, sous le leadership des États concernés, avec l’appui des institutions régionales, des agences des Nations Unies, des acteurs du développement, des institutions financières, du le secteur privé, la société civile et avec l’implication des personnes déplacées de force et de la communauté internationale dans un esprit de responsabilité partagée et de solidarité, conformément aux engagements pris dans le cadre du Pacte mondial sur les réfugiés (GCR) ;
2. Doter ce mécanisme : (i) d’un comité de pilotage regroupant les sept pays directement touchés par la crise centrafricaine (avec une coprésidence tournante sur une base annuelle, la République centrafricaine restant coprésidente statutaire) ; (ii) un secrétariat avec l’appui technique du HCR ; (iii) une ou plusieurs entités de support d’appui telles que les acteurs du développement, les bailleurs de fonds, les organisations régionales et les agences des Nations Unies ;
3. Donner mandat au HCR, en concertation avec la République centrafricaine, de mener les consultations nécessaires pour déterminer les dates et lieux des futures conférences ministérielles ainsi que les modalités de mise en place du comité de pilotage ;
4. Solliciter un soutien financier pour la mise en œuvre de ce mécanisme, y compris auprès des partenaires nationaux, régionaux et internationaux, afin d’assurer une réponse adéquate aux besoins des personnes affectées par la crise centrafricaine et de leurs communautés d’accueil.
Yaoundé, le 27 avril 2022
Pour la République du Cameroun
H. MBELLA MBELLA
Ministre des Relations Extérieures de la République du Cameroun
Pour la République Centrafricaine
H. VIRGINIE BAIKOUA
Ministre de l’action humanitaire et réconciliation nationale de la République centrafricaine
Pour la République du Tchad
M. Monsieur MAHAMAT BECHIR CHERIF DAOUSSA
Ministre de l’Administration Territoriale et Décentralisation de la République du Tchad
Pour la République du Congo
Mme IRENE MARIE CECILE MBOUKOU KIMBATSA
Ministre des affaires sociales et de l’action humanitaire de la République du Congo
Pour la République Démocratique du Congo
M. SAMY ADUBANGO AWOTHO
Vice-ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo
Pour le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, décentralisation et affaires coutumières
Pour la République du Soudan du Sud
M. DENG DAU DENG
Vice-ministre des Affaires étrangères et Coopération internationale de la République du Soudan du Sud
Pour la République du Soudan
M. ALI ELSADIG ALI
Ministre des affaires étrangères de la République du Soudan
Sangmélima-Ouesso : CEEAC, Cameroun et Congo dans le sens giratoire obligatoire
L’impératif et l’urgence résident dans la mise en place d’un Comité de gestion du Corridor. La Commissaire en charge de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures à la CEEAC vient d’achever dans ce sens une tournée dans ces deux pays.
Les choses se précisent pour le corridor Sangmélima-Ouesso. Puisque pour parvenir à sa pleine opérationnalisation, le Cameroun et le Congo n’ont désormais plus qu’à mettre sur pied un Comité de gestion. C’est l’essentiel du message porté aux autorités des deux pays par Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épse Mfoula Edjomo. La commissaire en charge de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures à la Commission de la CEEAC était en effet reçue en audience il y a quelques jours par le Premier ministre camerounais. Elle a entre autres échangé avec Joseph Dion Ngute sur «la nécessité de mettre en place ce Comité de gestion du corridor sur la base d’une convention qui sera signée entre les deux États».
Sa présence à Yaoundé était donc un moyen «d’accélérer cette mise en place après avoir passé toute la semaine dernière au Congo», a-t-elle laissé entendre. La responsable communautaire s’est par ailleurs dit confiante en l’avenir à l’issue de son audience avec le chef du gouvernement camerounais. «Nous avons eu les assurances que la République du Cameroun était dans cette lancée de l’intégration régionale», a déclaré Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épse Mfoula Edjomo.
Historique
Le corridor Sangmelima-Ouesso est un projet intégrateur mis en branle grâce à la vision et au leadership des chefs d’État camerounais et congolais. Paul Biya et Denis Sassou Nguesso l’ont cependant fait sur la base du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale. Leur implication a notamment permis «l’aménagement des chaînons manquants sur la liaison inter-capitales entre Brazzaville et Yaoundé», rappelle la commissaire.
La responsable sous-régionale indique ensuite que «la CEEAC assurait non seulement la coordination générale du projet, mais avait également la responsabilité d’assurer la facilitation des trafics, du transport et des échanges, pour les densifier. C’est pourquoi un poste de contrôle unique frontalier a été construit à Ntam». On a enfin appris de Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épse Mfoula Edjomo qu’«après la construction, la route a été inaugurée côté camerounais en 2021 et côté Congolais en 2020».
Théodore Ayissi Ayissi