Un roaming moins cher pour booster les échanges dans la sous-région
Selon les chiffres du bureau Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le coût moyen d’un appel sortant en itinérance (roaming) dans la sous-région est de 689 francs CFA la minute, soit environ 1,33 dollars.
Les couts peuvent atteindre 6 000 francs CFA soit environ 14 dollars. Dans une interview à TIC Mag parue en début du mois de juillet, son directeur affirme que techniquement, cette tarification ne se justifie pas. Mais en plus, soutient Antonio Pedro, «[Elle] rend quasi impossible la facilitation du commerce et d’autres échanges sous régionaux».
Dans leur Index d’intégration régionale africaine 2016, la CEA, la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement soulignent déjà que les coûts élevés du roaming en Afrique centrale augmentent les innombrables entraves à la fluidité des échanges. En fait, pour ces institutions, l’itinérance constitue l’un des 16 indicateurs d’évaluation de l’intégration régionale.
Réforme
La mise en œuvre de la zone de libre-échange Cemac/ CEEAC et le démarrage harmonieux de la zone de libre-échange continentale exigent donc une itinérance à taux très réduit pour bénéficier aux acteurs des échanges. Pour ce faire, la CEA encourage les régulateurs des télécommunications à imposer aux compagnies de téléphonie un mémorandum d’entente tarifaire sous régional pour la réduction des tarifs de roaming.
Les acteurs de la téléphonie mobile de la sous-région peuvent prendre exemple sur l’Afrique de l’est. La Communauté d’Afrique de l’est a mis sur pied en 2014 un réseau unique sous régional (One Network Area) qui a réduit à 10 centimes de dollar par minute les appels sortants ou rentrants en itinérance. En retour, les appels en roaming ont augmenté de 100% en trois jours. Au bout de trois mois, ils avaient accru de presque 1000%. Avec les économies d’échelle, cela signifie plus de recettes pour les sociétés de téléphonie mobile et l’Etat, mais moins de dépenses pour l’utilisateur final.
Zacharie Roger Mbarga