Recouvrement des cotisations sociales : La CNPS met ses partenaires au diapason de sa démarche
Autour du sujet, l’entreprise publique a organisé le 17 septembre 2020, une concertation des organisations d’employeurs, de travailleurs, des entreprises et de la société civile.

La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) veut impliquer les acteurs de la chaine de travail dans le recouvrement des cotisations sociales. Pour cela, elle a organisé le 17 septembre dernier à Douala, un atelier à objectif multiple: construire une plateforme de collaboration avec ses clients; poursuivre la sensibilisation sur les e-services proposés par la CNPS pour limiter les contacts humains et simplifier les procédures; améliorer la compréhension des concepts clés en matière de recouvrement et de prestations sociales; d’identifier les principaux facteurs qui favorisent l’erreur, l’évasion sociale et la fraude; et surtout de consolider la confiance entre les différents acteurs. Décliné en sessions de présentations thématiques et d’échanges, ledit atelier était constitué d’une communication introductive et des communications libres sur l’objectif central.
Au cours de sa communication introductive, le directeur général de la CNPS a fait un état des lieux de la dette sociale des employeurs. Selon Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, «le fait de ne pas payer les cotisations sociales entraine la non-prise en charge d’un grand nombre d’assurés sociaux, des travailleurs, notamment dans les prestations sociales que nous servons. Nous avons quasiment 16 000 assurés sociaux que nous ne pouvons pas prendre en charge du fait que leurs employeurs sont lourdement endettés auprès de la CNPS». Et d’ajouter: «aujourd’hui, la situation s’est tellement dégradée que seulement le quart des entreprises est en règle. 7000 sur 30 000 entreprises sont en règle…
Nous pouvons noter que 81 % des entreprises d’au moins de 6 salariés sont endettés. 15 % des entreprises de 6 à 20 salariés sont endettées, 3,2% des entreprises de 21 à 100 sont endettées, 0,2% de dettes pour des entreprises de plus de 100 salariés». Par ailleurs, Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame a rappelé que l’absence de contrôle ou la suspension ou encore l’annulation serait assimilable à une espèce de politique de l’Autriche, parce que cela n’efface pas la dette. Au contraire, ça pourrait plutôt aggraver la situation. En effet, plus on la reporte, plus on l’accumule, plus cela cause des problèmes de trésorerie aux entreprises.
Le déroulement des travaux a permis de s’appesantir sur le recouvrement de créances arriérées et sur la prévention des nouvelles dettes. Les exposés présentés à cette occasion par le GICAM, l’ECAM, et la CSTC (Centrale syndicale des travailleurs du Cameroun), suivis des discussions menées en atelier, ont permis à tous les participants d’avoir la même compréhension de la non-prise en charge des assurés sociaux rattachés aux employeurs débiteurs.
Comme l’a affirmé Daniel Claude Abate, président du MECAM, «c’est une initiative que nous, au niveau du Mecam avons beaucoup appréciée, parce qu’il est de bon ton que les partenaires sociaux se rencontrent et discutent quelques soient les occasions. Je pense que la CNPS, dont l’importance du rôle et des missions ne sont plus à démonter dans ce qui est de l’assurance sociale dans notre pays, a eu cette heureuse initiative d’organiser cette concertation et donc nous nous en félicitons».
Au terme des échanges fructueux, les participants ont formulé des recommandations, afin d’assurer la prévention de nouvelles dettes liées aux cotisations sociales.
Ongoung Zong Bella