Partenariat public-privé au Cameroun : Échec et mat selon le PNUD
Aux yeux de la représentation de l’institution onusienne à Yaoundé, depuis 2014, le gouvernement local semble avoir fait le choix pour la réalisation des projets de développement par l’endettement et le budget d’investissement public.

Que les autorités camerounaises n’affichent pas une réelle détermination à faire éclore les PPP (partenariats public-privé), cela paraît évident, d’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Objet de mille et une remarques depuis des années, cette réalité s’est encore invitée aux débats organisés le 12 mars dernier à Yaoundé, lors de la présentation du rapport de l’étude sur l’évaluation du financement du développement au pays de Paul Biya. Si le discours prononcé à cette occasion par Allegra Maria Del Pilar Baiocchi a été enrobé de beaucoup de diplomatie, il signifiait surtout qu’il est temps de prendre un peu de recul et de lucidité sur les difficultés de mise en œuvre des PPP.
Preuves
Pour convaincre les nombreuses autorités en charge des questions économiques présentes, la coordinatrice résidente de l’ONU au Cameroun les invite à considérer quelque chose comme basique, contenu dans le rapport. «Sur les 21 projets annoncés par le Minepat en 2014, seuls 4 sont suivis par le Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa). Il s’agit notamment de la construction du marché Congo à Douala; de l’exploitation du terminal à conteneurs du Port de Kribi; de l’exploitation du terminal polyvalent du Port de Kribi; et de la construction du pipeline pétrolier Limbé -Douala-Yaoundé», y lit-on.
Au vu de ce constat, le PNUD établit que «le faible niveau de réalisation des PPP internes témoigne de ce que des lacunes existent encore dans les mécanismes de préparation et d’exécution de ces contrats». Et le rapport de souligner: «l’identification d’un certain nombre de projets à financer en mode PPP semble donc beaucoup plus avoir été une question de mode qu’un désir manifeste des pouvoirs publics de céder le financement, l’exploitation et la maintenance de ces projets au secteur privé, afin de véritablement se concentrer dans la définition des politiques et la réglementation».
Jean René Meva’a Amougou