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«Investir dans les jeunes entreprises en Afrique» : comme un manifeste de paix
A l’aide d’une gamme destinée uniquement aux jeunes Camerounais, l’Union européenne (UE) entend gagner des cœurs.
Palais des Congrès de Yaoundé, ce 22 février 2024. La Team Europe se déploie sur le site de PROMOTE 2024. L’arrivée des diplomates des pays de l’Union européenne est rigoureusement titrée: «Cameroon-Eu Business Week Day». Le drapeau richement orné d’étoiles sur fond bleu marine permet de situer l’événement auquel prennent part de nombreux jeunes. Pour accueillir la Team Europe, ils parcourent leur univers parsemé de chansons actuelles adaptées à leur sauce et de compositions originales. L’ambiance est régie par une salve d’applaudissements. Sollicitée par Intégration, l’équipe de communication de l’Union européenne évoque «une activité destinée à définir un projet». Lequel ?
Jouer le jeu à fond
S.E. Jean-Marc Châtaigner se charge de répondre à la question. Dans une constellation toute poétique, l’ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun précise: «Il s’agit de l’initiative dénommée Investir dans les jeunes entreprises en Afrique». «Organisée autour du thème “Saisir les Opportunités d’Investissement et Commerciales au Cameroun “, cette initiative permet d’explorer les avantages stratégiques du Cameroun en tant que pôle d’investissement et des affaires dans la sous-région Afrique centrale. C’est une opportunité unique pour échanger sur l’environnement des affaires et les investissements dans de nombreux secteurs d’avenir du Cameroun, tels que l’énergie, des infrastructures, du transport, du digital, de l’agro-business, de l’économie circulaire, l’industrie», poursuit-il.Sans faire de spéculations outrancières, S.E. Thierry Marchand décide de jouer le jeu à fond en lançant un appel en direction de l’assistance. «Ensemble, relevons ce défi ici et maintenant, pour la jeunesse, pour demain», lance-t-il, avec une mine réjouie. Dans la foulée, le diplomate français précise le double objectif de ce projet: «soutenir l’entrepreneuriat et agir par ce biais en faveur de l’employabilité des jeunes; conjuguer plus et mieux les synergies de tous les acteurs pertinents dans ce secteur».
Package
Dans une autre prise de parole, S.E. Jean-Marc Châtaigner évoque de «nouveaux instruments financiers de l’UE, avec les institutions financières de la sous-région et les banques de développement européennes». Il parle même de «propositions des solutions avec un appui financier et technique aux entreprises en phase de démarrage et un renforcement des organisations qui les soutiennent». «Le défi n’est pas facile, car l’environnement bancaire est souvent peu favorable. Je souhaiterai notamment que nous puissions davantage travailler avec les banques camerounaises pour s’assurer que les financements que l’Union européenne met en place parviennent effectivement aux entreprises qui en ont besoin pour accroitre leurs capacités productives», appuie l’ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun.Interrogés, quelques jeunes estiment que le principe de l’appui de l’UE est clair. «Même si, au fond, l’ensemble n’implique pas autre chose que l’ambition de renouer avec une jeunesse en froid avec certains pays membres de l’UE», balance un jeune diplômé sans emploi. Pour un étudiant dont le visa est, selon ses dires, «bloqué depuis des lustres» dans une chancellerie européenne à Yaoundé, «tout ça c’est pour masquer les caractérisations négatives qui pèsent sur la tête de l’UE en Afrique».
André Gromyko Balla
Pourquoi ne bougent-ils pas?
Ils ne se sont pas prononcés sur le troisième mandat anticonstitutionnel de Dramane Ouattara qui fit des blessés et des morts en octobre 2020, ni sur le maintien en prison pendant 13 ans de civils et militaires ayant défendu les institutions de la République, ni sur l’ arrestation et la détention arbitraires de l’activiste Pulchérie Gbalet le 22 août 2022, ni sur le détournement de l’argent public (des centaines de milliards de francs CFA) par des fonctionnaires proches de Ouattara, ni sur la répression des réunions et manifestations organisées par les partis de l’opposition ou par les mouvements de la société civile, ni sur la destruction de certains bidonvilles (Abattoir, Washington, Gobelet, Gesco et Boribana) avec son lot de familles jetées à la rue. En 2011 déjà, ils étaient restés muets sur l’ingérence de la France qui se solda par un bombardement de la résidence présidentielle par l’armée française lors de la crise post-électorale.
Pourquoi les universitaires ivoiriens se taisent-ils ? Pourquoi n’avertissent-ils pas ? Pourquoi ne dénoncent-ils pas ? Pourquoi ne se dressent-ils pas contre l’imposture ? Pourquoi ne sont-ils pas touchés et retournés par la souffrance de leurs compatriotes ? Pourquoi ne bougent-ils pas ? Ne se rend-ils pas compte que « tous ceux qui avaient la simplicité d’attendre que leurs paroles commencent à se révolter ou à rire » (cf. Paul Nizan, « Les Chiens de garde » , Paris, Rieder, 1932) ?
C’est à dessein que j’utilise ici le terme « universitaires » car on ne peut pas appeler « intellectuel » celui qui se « réfugie dans le « petit monde » académique, où il s’enchante lui-même de lui-même, sans être en mesure d’inquiéter qui que ce soit en quoi que ce soit » (Pierre Bourdieu, « Contre-Feux 2 » , Raisons d’agir, Paris, 2001), celui qui « travaille dans la subordination aux politiciens et aux marchands , même brutaux et incultes, celui dont le projet n’est pas la recherche de la vérité, ni la résolution, au milieu de la théorie et de l’action raisonnée, des problèmes que la vie lui impose autant que les relations avec les autres. , celui qui veut s’intégrer dans les réseaux administratifs, entrer dans les circuits où se stockent et se redistribuent les biens rares, les honneurs et les plaisirs » (cf. F. Eboussi Boulaga, « L’intellectuel exotique », dans « Politique africaine », Année 1993/51, pp. 30-31).
Notre pays n’aurait-il produit, ces quinze dernières années, que des « parasites, des superflus ou des pseudo-intellectuels » (cf. Eboussi, Ibidem, p. 32) ? La question mérite d’être posée car il n’en fut pas toujours ainsi. Dans les années 1980 et 1990, en effet, le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) et le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares) étaient à la pointe du combat contre le parti unique qui voulait obliger tout le monde à voir et à réfléchir comme Houphouët-Boigny. Des gens comme Marcel Etté, Harris Memel Fotê, Barthélemy Kotchy, Charles Nokan, Zadi Zaourou, Laurent Akoun, Koudou Kessié, Simone Gbagbo, Séry Bailly, Philippe Djangone n’avaient pas peur de mouiller le maillot pour que la justice et la liberté triomphent dans notre pays.
Il est vrai que le régime policier et dictatorial instauré par Ouattara n’a pas permis à ces syndicats de jouer pleinement leur rôle mais l’honnêteté intellectuelle m’oblige à reconnaître que plusieurs universitaires ont choisi de faire passer leurs intérêts avant ceux de la collectivité. et c’est ce qui fait la différence entre eux et les universitaires du Sénégal. En effet, dès que Macky Sall a décidé que l’élection présidentielle ne se tiendrait plus le 25 février comme cela est prévu dans la Constitution mais en décembre 2024, les membres du Collectif des universitaires pour la démocratie (CUD), un groupe qui compte plus de 200 membres, montèrent au créneau pour désavouer le président sénégalais. Ce qui est encore plus intéressant, c’est lorsque ce Collectif affirme « s’engager à mener la lutte aux côtés de toutes les forces vives de la nation et veut saisir cette occasion pour appeler à la mise en place d’un Front républicain regroupant ». tous les organismes investis dans le combat ».
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont d’anciennes colonies françaises. Ces deux pays ont copié beaucoup de choses faites en France. Or, en France, rares sont les intellectuels qui se désintéressent de la chose politique, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne où les intellectuels ont toujours eu tendance à se tenir à l’écart de la vie politique » (cf. (Alfred Grosser, « La démocratie de Bonn », Paris, Armand Colin, 1958). Pour sa part, René Rémond note qu’« en France, chaque parti a ses bons intellectuels qui lui font oublier les mauvais ». Il ajoute : « L’intellectuel joue d’un prestige particulier. Son intervention dans la vie politique est tenue pour naturelle, même sollicitée. Ce qui ailleurs serait réputé confusion des plans est ici admis comme légitime » (cf. R. Rémond, ‘Les intellectuels et la politique’, « Revue française de science politique », Année 1959/ 9-4/ pp. 860-880) .
Les universitaires ivoiriens sortiront-ils bientôt de leur sommeil pour reprendre le combat là où ils l’avaient laissé ? C’est ce que laisse entendre la déclaration faite le 23 février 2024 par le professeur Nyamien Messou qui fut secrétaire général du Synares pendant 23 ans. Il assure que les membres du Synares ne vont pas se renier et que le syndicat « restera égal à lui-même au sortir de ce 8 e congrès ordinaire qui marquera un nouveau départ. « Ce départ permettra au mouvement syndical universitaire de se pencher sur les sujets d’intérêt national, y compris les dossiers politiques parce que ce qui arrivent à l’État et au pays nous concernent comme cela a été le cas notamment en 2002 lorsque le pays a été confronté à une rébellion armée politique. À cette époque, en effet, on s’en souvient, le Synares avait pris fait et cause pour l’État de Côte d’Ivoire attaqué», ajoute-t-il.
Le Synares a intérêt à retrouver son courage et sa détermination, d’une part, parce que le pays se meurt et, d’autre part, parce que l’intellectuel « ne contemple pas la société du haut de sa science, il est un homme parmi les hommes, doté de compétences particulières et qui met ses compétences à la disposition des autres » (P. Bourdieu).
Jean-Claude DJEREKE
PROMOTE 2024 : 800 entreprises tiennent le flambeau du business
La grand-messe des rencontres et des partenariats a lieu depuis le 17 février 2024. Occasion pour quelques 800 entreprises de valoriser leur savoir-faire et améliorer leur positionnement dans le microcosme économique.
Coupure officielle du ruban par Magellan Omballa, représentant du Mincommerce En déclarant samedi, 17 février 2024, que «le concept PROMOTE n’est plus à présenter», William Talehc, directeur de ce Salon d’affaires ne pouvait pas mieux choisir son propos. Tant l’affluence grandissante ce week-end à l’esplanade du Palais de congrès de Yaoundé témoigne de l’attrait de cet évènement. Tandis que les exposants s’activent dans les derniers réglages, des visiteurs se bousculent aux portes du site sans prendre garde au fait que l’ouverture officielle au public a lieu ce 19 février. «PROMOTE 2024, c’est environ 800 entreprises réparties dans 12 thématiques clés. On aura environ une soixantaine d’exposants étrangers de 30 pays. On aura 8 pavillons», s’est réjoui Willian Tallec.
Le gouvernement, via son mandataire la Fondation Interprogress, a relevé le défi de l’organisation d’un neuvième Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat à Yaoundé (PROMOTE). Ledit évènement est placé sous le thème: «secteur privé, évolution et transformation structurelle des économies africaines». Il trouve son fondement dans la volonté du gouvernement d’améliorer le climat des affaires. Afin de capter au mieux des investissements étrangers, tout en transformant le secteur privé au Cameroun. «Mon souhait le plus ardent est de voir cette 9e édition du Salon PROMOTE confirmer l’ambition du Cameroun de voir son économie s’inscrire résolument dans une perspective d’émergence en vue de l’amélioration continue des conditions de vie des entreprises et des populations du Cameroun», a souhaité Magellan Omballa, représentant du ministre du Commerce (Mincommerce) à la cérémonie d’ouverture samedi. Andréas Schweizer, représentant du président de la Fondation Interprogress a ses propres mots pour relever cet objectif. «On veut que les entreprises nationales et internationales, les entreprises africaines et européennes travaillent au même niveau», a-t-il déclaré.
Amélioration
C’est tout dire sur l’intérêt de cette grand-messe bisannuelle. Laquelle permet aux Petites et moyennes entreprises (PME) d’améliorer leur positionnement dans le microcosme économique. Quand on sait notamment qu’environs 15000 PME sont créées chaque année au Cameroun (confère les annuaires statistiques 2021 et 2022 du ministère des Petite et Moyennes entreprises), mais que la durée de vie de ces dernières reste inférieure à cinq ans. La problématique de l’amélioration des conditions d’exercice des sociétés est au centre des actions du gouvernement camerounais. Celui-ci a plusieurs fois été interpelé sur la question par des experts, des partenaires techniques mais aussi le patronat camerounais. Des efforts ont de ce fait été consentis par les décideurs. Au chapitre des réformes adoptées par le gouvernement, l’on compte entre autres, la digitalisation des services douaniers et fiscaux, la réduction des délais pour la création d’une entreprise, des facilités fiscales pour les start-up.
Institutions nationales et internationales, entreprises et représentations diplomatiques y ont aussi pris le train des opportunités. Lesquelles s’articulent autour de neuf jours d’exposition, des rendez-vous d’affaires et réseautage, des forums et conférences de haut niveau, et des missions économiques.Louise Nsana
Secteur privé/ Cemac
Le dialogue se poursuit à PROMOTE
Cette ambition justifie la participation de l’institution sous-régionale au 9e Salon international de l’Entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé.
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) répond présente au grand rendez-vous d’affaires du Cameroun. Comme elle en a la coutume depuis l’année 2002, l’institution sous-régionale marque sa présence au Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (PROMOTE) par l’ouverture d’un stand pour mieux se rapprocher de ses cibles. Et jamais encore une édition n’avait mieux porté les intérêts de la Communauté que la neuvième en cours à Yaoundé du 17 au 25 février 2024. «L’opportunité d’être ici aujourd’hui à PROMOTE est de pouvoir tisser des contacts un peu plus approfondis avec les opérateurs économiques de la sous-région, avec le secteur privé. Mais surtout de pouvoir dynamiser l’intégration économique, qui est la vocation première de la Commission de la Cemac», a souligné le commissaire Ngabo Seli Mbogo, en charge du département du marché commun, à l’occasion de l’ouverture du Salon.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité des échanges ouverts entre les deux parties, depuis la constitution d’un nouveau gouvernement à la Commission de la Cemac en juin 2023. Rencontres au cours desquelles le secteur privé de l’Afrique centrale a su porter sa vision du chantier à mener pour une réelle intégration économique en Afrique centrale. Il s’agit entre autres d’une meilleure représentation du patronat d’Afrique centrale dans les instances de prise de décision afin de mieux porter leurs voix ; ainsi que dans les réunions techniques organisées par la Commission de la Cemac sur des problématiques du secteur privé. Insuffisance des infrastructures régionales de transport et de l’énergie, blocages à la libre-circulation, insécurité dans certains pays et sous financement des PME, figurent dans le lot des défis à relever par la Commission de la Cemac.
Autres cibles
L’attention que porte Ngabo Seli Mbogo aux entrepreneurs de l’Afrique centrale a d’autres cibles: les femmes et les jeunes. Ces derniers sont également les bénéficiaires d’un changement de paradigmes à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le marché continental se dote d’un protocole sur la participation des femmes et des jeunes au commerce dans ce marché continental commun. Dans le but notamment de libérer le plein capital des concernés, mais aussi de s’assurer qu’ils participent au commerce transfrontalier de manière profitable. «Être ici à PROMOTE nous permettra de toucher du doigt les réalités des femmes et des jeunes entrepreneurs et des start-up de la Cemac. Je crois que l’endroit est tout trouvé pour pouvoir voir ce qui est proposé et comment la commission peut jouer son rôle en essayant de favoriser l’ouverture vers un marché commun de six États à tous ces entrepreneurs. Mais plus encore de développer avec eux une nouvelle relation qui les place au centre de l’action de l’intégration que nous souhaitons pour eux», déclare-t-il.Expositions à la hauteur des attentes des entreprises
Entre Branding, partage des documentations, et autres actes de communication, les exposants ont fort à faire pour mieux vendre leurs marques.
Le Salon International de l’Entreprise, la PME et du partenariat de Yaoundé (PROMOTE), donne à voir le savoir-faire des petites et moyennes entreprises. Depuis ce 17 février, elles sont nombreuses à avoir déjà pris leur quartier sur le au Palais des congrès de Yaoundé. À perte de vue, se déploient des pavillons et des stands, en bois pour d’aucuns et en chapiteaux pour d’autres. Tout ceci fait avec une mesure d’ingéniosité, pour marquer sa présence. En la matière les profils divergent. Certains se croisent sans toutefois annihiler la singularité propre à chaque entreprise. Et les domaines pour les lister sont nombreux: automobile, numérique, agroalimentaire, cosmétique, TIC, construction et bâtiments, industrie, mode et culture, restauration, agriculture, électroménager… Chacun entend se saisir de l’opportunité de cette grand-messe. A l’exemple de Baticam Sarl, une Pme camerounaise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des tôles. «Nos objectifs à PROMOTE, c’est de faire connaître notre entreprise qui est toute jeune, on a moins de 15 mois d’existence, de nouer des contacts pour nous améliorer et grandir», révèle Danielle Bessala, chargée de la communication de la structure.
PROMOTE se positionne aussi comme un temple de valorisation de la force du made in Cameroon. Le secteur de l’automobile en est honoré. Et pour y représenter au mieux les couleurs du pays, Sotrabus se taille la part du roi. Cette entreprise est désormais un inconditionnel du Salon d’affaires avec sa principale vedette le mini bus «Mikel». Ce produit assemblé au Cameroun assuren la navette sur le site de PROMOTE depuis plusieurs éditions. «Nous recevons uniquement le châssis et le moteur de la voiture. Le montage et le revêtement intérieur se font à Douala», renseigne un agent. «Il est question ici à Promote de pousser les camerounais à consommer les produits faits ici sur place» renchérit une hôtesse de la marque « M ».
La médecine traditionnelle prend aussi des repères au Palais des congrès. Dans son stand fait à base des feuilles d’arbres et de lianes, la hutte du Dr naturopathe Janette Akala constitue déjà une curiosité, quoiqu’encore en construction. La sexagénaire y présente principalement son produit phare «le medimezong». Une tisane d’aubergine, mélangée à d’autres plantes dont les vertus coulent de source. Elle formule plusieurs attentes pour sa 4e participation à ce Salon: «Chercher les partenaires qui font dans les plantes médicinales et fournir des matières premières et aussi commercialiser nos produits».
Joseph Ndzie Effa, stagiaire
À Yaoundé : L’Italie entend dévoiler son savoir-faire
À l’occasion de ce salon, l’Agence italienne pour le commerce extérieur (ICE) va présenter l’expertise des entreprises italiennes.
Le Salon international de l’entreprise, des Pme et du partenariat de Yaoundé (Promote) se tient du 17 au 25 février 2024 au Palais des congrès de Yaoundé. Le thème retenu pour cette 9è édition est : «secteur privé, évolution et transformation structurelle de nos économies». À ce grand rendez-vous économique de l’Afrique centrale, l’Italie fera acte de présence pour la 7e fois, depuis 2008.
En collaboration avec l’Ambassade d’Italie à Yaoundé et en compagnie du ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Mindhu) Célestine Ketcha Courtès, une journée spéciale dédiée à l’Italie sera organisée le 22 février 2024. Selon l’ambassadeur d’Italie Filippo Scammaca del Murgo, ce pays va présenter des entreprises «familiales, de la petite et moyenne dimension qui vont couvrir pas mal de secteurs très prometteurs pour le Cameroun». Ainsi, précise-t-il, «nous allons mettre en vitrine les entreprises liées à l’environnement, la transformation des produits agricoles, et aussi, pourquoi pas, un peu de vin et de fromage, le secteur de construction, et l’agro-industrie», précise-t-il.
Le soutien des entreprises italiennes au Salon Promote vise à «encourager les accords de collaboration entre les entreprises des deux pays en vue d’une présence stable», ce d’autant plus que «le Cameroun est un important partenaire de l’Italie, et grâce à son infrastructure logistique et à son inclusion dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) il représente un important potentiel de développement», renchérit l’Ambassadeur d’Italie. Andrea Ferrari, directeur du Commerce extérieur en Ouganda, Gabon, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, le Cameroun et l’Angola entérine les propos de son devancier. «Le Cameroun est un partenaire économique très important pour l’Italie, et c’est la première économie de l’Afrique centrale, le tissu des entreprises du Cameroun est caractérisé par le Pme similaires au système des Pme italiennes».
Plus-value
La participation de l’Italie à la 9è édition du Salon Promote, a pour plus-value la présence de certaines institutions financières. Elles sont contrôlées par le ministère de l’Économie et des Finances italiens, dont le rôle est crucial pour les entreprises opérant sur les marchés étrangers. Il s’agit de SACE qui est l’institution financière et d’assurance italienne spécialisée dans le soutien aux entreprises grâce à une «large gamme d’instruments et de solutions visant à soutenir la compétitivité des entreprises italiennes sur les marchés étrangers», dixit l’ambassadeur d’Italie au cameroun. Il y a également la Cassa Depoti e Prestiti (Cdp). Outre le soutien financier qu’elle apporte aux entreprises dans l’élaboration des stratégies d’internationalisation, elle opère en Italie, et à l’étranger dans les secteurs stratégiques tels que l’infrastructure, la mobilité, l’énergie, et les télécommunications.Olivier Mbessité
PROMOTE 2024 : lumières et teintes d’affaires du Salon
À Yaoundé, le 16 février dernier, les deux parties ont annoncé la tenue au palais des Congrès du premier forum nommé Cameroon-European Union Business Week.
Le Cameroun et son premier partenaire économique l’Union européenne amorcent une nouvelle phase de leur coopération. Concrètement, l’UE s’engage dans l’accompagnement d’entreprises locales dans le processus de développement. Le Cameroun quant à lui souhaite voir les entreprises européennes s’installer au Cameroun. L’ambition affichée est de passer d’une économie d’exportation brute à une économie tournée dans la transformation et l’industrie. Pour Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) il est important que le volet industriel décolle autant que celui commercial. Le point de vue est partagé par Jean Marc Chataignier, ambassadeur et chef de la délégation de l’UE.
Dans cette lancée, les deux parties organisent durant 3 jours, le premier forum Cameroon-European Union Business Week sous le thème «saisir les opportunités d’investissements et commerciales au Cameroun». Au cœur de ce forum, des échanges entre une centaine d’entreprises et une dizaine de banques d’investissements camerounaises et étrangères. Le but étant de trouver le meilleur cadre de coopération. «Nous sommes heureux de recevoir une centaine d’entreprises et leurs partenaires», se réjouit Alamine Ousmane Mey.
Intérêt
De son côté, le représentant de l’UE décline l’action qu’elle compte mener au Cameroun». Nous avons intérêt à développer les partenaires. Et l’Union européenne va mobiliser les finances de manière accrue pour appuyer le Cameroun dans son développement économique. Nous croyons que nous devons désormais faire du gagnant-gagnant», insiste-t-il. Le Minepat pour sa part mise sur le vaste potentiel qu’offre le Cameroun en matière d’investissement. Pour cela, il insiste sur l’accord de Samoa qui est le cadre juridique ou s’inscrivent les relations entre l’UE d’une part, et de l’autre part les pays d’Afrique et ceux des Caraïbes et du Pacifique.Domaine
Ce forum, est selon le Minepat une occasion de montrer comment le gouvernement camerounais accompagne le secteur privé qui permettra au Cameroun d’atteindre son l’émergence en 2035. La rencontre de Yaoundé favorisera la tenue des rencontres B2B, BnB entre les parties. Cette démarche sectorielle permet d’explorer le secteur minier.Investir au Cameroun : les appels de balle de l’API aux investisseurs
C’est ce qui ressort des échanges tenus sur le site du Salon des affaires de Yaoundé (PROMOTE) le 20 février dernier, entre le directeur général par intérim de cette institution et une délégation britannique.
Le stand de l’Agence de Promotion des investissements (API) a connu la visite d’une délégation d’une dizaine d’investisseurs étrangers. Conduite par Atam Sandhu, chef de la délégation, elle a été reçue par Boma Donatus, directeur général par intérim de l’API. La visite, apprend-on, est consécutive à celle précédemment effectuée sur le sol britannique par l’API.
Selon Léonard Grote, cette visite avait pour objectif d’échanger avec l’API qui va leur servir de guide dans l’obtention et la consolidation des partenariats avec l’État camerounais. Question de toucher du doigt la réalité camerounaise et surtout d’en évaluer les besoins, explique le haut cadre de Group COO &Head of Busiess development. Implicités dans des domaines tels que l’énergie, l’enseignement supérieur et autres domaines, ils ont posé des questions liées à leur désir d’investir en terre camerounaise.
En réponse aux différentes préoccupations, le patron de l’institution camerounaise de l’investissement rassure. Pour Boma Donatus, le Cameroun constitue selon lui, la meilleure terre d’opportunités. D’ailleurs, ajoute-t-il, il existe une batterie de mesures gouvernementales favorables aux investissements. Ainsi, le directeur de l’API en a profité pour inviter ses convives à prendre part à la prochaine édition du Cameroun Business Forum prévue au mois d’avril prochain au Cameroun.
Joseph Julien Ondoua Owona
Financement des PME agropstorale : l’agribanking pour booster les chaines de valeurs
Cette solution que propose La Régionale Bank a été dévoilée lors d’une conférence-débat tenue à Yaoundé le 22 février dernier.
Parmi les problèmes majeurs que rencontrent les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agropastoral au Cameroun, se trouve celui du financement. C’est ce qu’ont rappelé Denis Koutou Koulagna, Joseph Tiebou et le révérend pasteur Charles Rolling Obang Ekath, respectivement directeur général de la SODEPA (société de développement et d’exploitation des productions animales), sous-directeur de l’organisation des formations à la Capef (Chambre d’Agriculture d’Élevage des Pêches de l’Élevage et des Forêts du Cameroun), Managing director de La Régionale Bank. C’était le, 22 février dernier au Salon international des affaires de Yaoundé (PROMOTE), lors d’une conférence-débat portant sur le «financement bancaire des activités agropastorales au Cameroun».
En qualité de spécialiste du financement agropastoral, le révérend pasteur Rollin a dévoilé les défauts des précédents modèles appliqués par les banques au Cameroun. «L’erreur qu’on faisait c’était de penser qu’on pouvait financer l’agriculture comme on finance le commerce. Non ! L’agriculture est spécifique», martèle le banquier.
À ce problème, La Régionale Bank propose l’agribanking. Il s’agit d’une solution bancaire flexible adaptée aux réalités des entrepreneurs du secteur agropastoral. De plus elle tient compte de tous les acteurs d’une chaine de valeur, des petits producteurs de matière première aux grandes entreprises. Ce qui, apprend-on, permet de limiter les risques dans le financement. «Pour la première fois, vous allez trouver une agence bancaire qui vous parle d’agriculture, d’élevage de pisciculture. Les gestionnaires bancaires qui s’y trouvent sont des agriculteurs qu’on a formés… Nous avons déjà sur le terrain des produits d’épargne, des produits de crédit. Nous avons des comptes bancaires agropastoraux. C’est-à-dire que c’est des comptes spécifiques avec des conditionnalités spécifiques et qui sont en rapport avec des projets que vous devez avoir», a indiqué l’un des précurseurs de la micro finance au Cameroun.
Joseph Julien Ondoua Owona
Industrialisation du secteur forestier : les politiques de développement pour le bon fonctionnement
Selon des experts, l’émergence du secteur forestier dépend de la mise sur pied d’une politique efficace.
La mise en place d’une stratégie de développement de l’industrie forestière en Afrique centrale, suppose d’adopter «des dispositifs juridiques pertinents aux niveaux national et sous régional; des incitations à l’investissement industriel ont été appliquées dans plusieurs pays; de même que les codes d’investissement et une fiscalité différenciée en faveur des produits transformés ont été instaurés; mais, en l’absence de résultats concrets, les pays se sont orientés vers des mesures conditionnant l’attribution de concessions forestières par l’installation d’unités de transformation ou adoption de règles plus ou moins restrictives par rapport à l’exportation des grumes», explique Jean Hugues Nlom, économiste de l’environnement.
À en croire la même source, ces dispositifs ont pris la forme de hausse des taxes des sorties de grumes ou interdiction totales ou partielles d’exporter du bois en grumes. «La restriction des exportations de grume s’est traduit par l’arrêt total ou partiel des exportations ou par la fixation d’un taux de transformation locale des grumes en vue d’assurer l’approvisionnement de l’industrie». L’économiste de l’environnement déplore tout de même le fait que ces mesures restrictives n’aient pas eu pour effet que de booster la première, voire la 2ème transformation de bois. Elles n’ont malheureusement pas été à l’origine de la 3ème transformation, plus porteuse en termes de valeur ajoutée car liée à la fabrication de produits finis.
Certains pays d’Afrique centrale se sont lancés dans la révision ou la réforme de leur politique et législation forestière. Pour prévenir tout épuisement de la ressource, plusieurs pays ont convenu de coupler les mesures visant la transformation plus poussée du bois avec celles visant la gestion durable des forêts, au travers notamment du plan d’aménagement forestier.
Industrialisation inclusive et durable
Selon l’experte, l’industrialisation se fait de manière inclusive et durable. De manière inclusive il est question du «financement de petits exploitants et des Pme du secteur forestier; de la régularisation des acteurs opérant dans l’informel; du secteur privé aux activités industrielles; du renforcement des capacités et développement des compétences; accroissement de l’éligibilité aux financements; intégration des communautés locales souvent marginalisées aux activités de développement du secteur, sont quelques aspects du financement». L’industrialisation durable quant à lui est la prise en compte du long terme et des générations futures; le respect de l’environnement, la conservation de la biodiversité et la réduction des émissions; la séquestration de plus de carbone; de la circularité (reboisement, restauration des forets); la réutilisation et réintégration des déchets, exploitant des produits non ligneux) et recyclage des produits usagers; redistribution des bénéfices tirés des activités forestières.
Selon la FAO, les stratégies d’industrialisation du secteur forestier passe par des conditions telles que: rendre le marché intérieur attractif, développer l’industrie de transformation, moderniser l’outil de production, combler le déficit en qualifications, augmenter les possibilités de formation; renforcer la présence sur les marchés d’exportation. «Il est question de se conformer aux exigences des marchés traditionnels d’exportation. Faire également face à l’offre asiatique », explique l’expert.Diane Kenfack
Ils ont dit
Jean Hugues Nlom, économiste de l’environnement
«Le développement de l’industrie forestière aura un impact sur la transformation structurelle des économies des pays de l’Afrique centrale»
Développer l’industrie forestière serait une réelle opportunité diversification économique dans les pays d’Afrique centrale fortement dépendant du pétrole. Sur le plan macroéconomique, la diversification est un processus de transformation structurelle d’une économie qui migre d’un tissu économique dominé par les secteurs d’activités primaires (bois brut) vers les secteurs secondaires (industrie de transformation du bois) et tertiaires (commerce , écotourisme). La diversification est considérée comme la voie du salut pour le développement de l’Afrique dont l’économie est fortement tributaire de l’exploitation et de l’exportation des produits de base (produits agricoles et matières premières). Elle implique une réallocation de ressources des secteurs et des activités moins productives à des secteurs et activités plus productifs, un accroissement de la contribution relative du secteur manufacturier au Produit intérieur brut (Pib) ainsi que l’essor d’une économie industrielle et des services modernes. Le développement de l’industrie forestière aura donc certainement un impact sur la transformation structurelle des économies des pays de l’Afrique centrale si le processus de transformation des matières premières issues des forêts permet de générer davantage de valeur ajoutée.
Serge Alain Lonang, chef du département économie du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam)«Il faut de ce fait mettre en place les conditions favorables à la croissance économique et l’accumulation de richesse»
L’industrialisation du secteur forestier et les défis qui en découlent s’inscrivent dans la démarche de transformation structurelle de l’économie camerounaise, en l’occurrence la politique d’import-substitution. Il faut de ce fait mettre en place les conditions favorables à la croissance économique et l’accumulation de richesse, et veiller à obtenir les modifications structurelles indispensables pour l’industrialisation du pays. Également, renforcer les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques et la gestion environnementale pour garantir un développement social durable et inclusif.
Ivan Kabiena, directeur de l’industrie au ministère des industries des mines et du développement technologique du Cameroun (Minimidt)
«Les ressources forestières sont un levier susceptible de relever les défis de l’industrialisation»
La relance économique post Covid-19, la crise russo-ukrainienne, le conflit israélo-palestinien, sont tous des facteurs exogènes qui imposent aux économies du monde en général et celles l’Afrique en particulier, une diversification durable des économies en mettant à contribution les jeunes et les femmes. Les États de l’Afrique centrale ont identifié et compris que les ressources forestières sont un levier susceptible de relever les défis de l’industrialisation et apporter une plus-value aux économies à travers la chaîne de valeur.
Marché mondial : le secteur forestier enregistre un faible taux de croissance
Tout comme le reste du continent, l’Afrique centrale continue à faire face à plusieurs défis en ce qui concerne son développement économique.
Afrique centrale
L’industrialisation du secteur forestier reste un poids lourd
Les forêts représentent plus de 30% de la surface terrestre, soit près de 4 milliards d’hectares. Elles jouent un rôle vital pour le bien-être des humains. Les statistiques indiquent que près de 25% de la population mondiale, soit environ 1,6 milliards de personnes dépendent des forêts. Celles-ci interviennent dans la lutte contre les changements climatiques par la séquestration du carbone atmosphérique, principale cause du réchauffement climatique. À ce titre, elles stockent près de 547,8 millions de tonnes de carbone, pour celles se trouvant dans les régions tropicales et subtropicales. Alors elles doivent être protégées.
Dans le souci de développer des stratégies susceptibles d’aider à la concrétisation de l’industrialisation, et de poursuivre la mise en œuvre des stratégies visant l’opérationnalisation du consensus de Douala, le bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a entrepris, à travers une étude, de passer en revue le secteur forestier de la sous-région. Ceci à travers une réunion virtuelle tenu jeudi 15 février dernier, avec pour thématique: «économie forestière de l’Afrique centrale: enjeux, défis et opportunités pour une industrialisation inclusive et durable».
Ont répondu présents, les experts gouvernementaux, les spécialistes et chercheurs. Objectif, répondre à la question «quel business model pour une industrialisation du secteur forestier qui soit inclusive, durable et susceptible de promouvoir le financement?» En gros il est question de présenter les points clés de l’étude, de discuter sur les différents points en lien avec la thématique, de proposer des recommandations et des mesures d’accompagnement pour l’opérationnalisation de ces recommandations.
Diane Kenfack
Business model
Pour booster le développement du secteur forestier
La nécessité de la diversification économique et de l’industrialisation en Afrique centrale est un impératif pour une croissance inclusive et soutenue. Cela passera essentiellement par «la mise en place des politiques d’industrialisation idoines, centrées sur les intérêts du marché local sous régional et sur les besoins de ses populations; l’intensification des activités de production et de transformation manufacturières au niveau des pays de la sous-région; la réorientation des investissements au profit du développement du capital humain; la diversification des activités de production, entre autre par le développement des zones économiques spéciales; et un changement de paradigmes dans la gestion et l’exploitation des ressources naturelles, en privilégiant de nouvelles activités à fortes potentialités de développement et à grande valeur ajoutée, à l’instar de l’industrialisation durable du secteur forestier», énumère la CEA.
Le chef de département Économie au Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Serge Alain Lonang, propose quelques pistes à suivre: structurer la filière et renforcer les chaines de valeur; développer une économie circulaire de la coupe à la transformation avec la récupération des abats; inciter la transformation; la commande publique comme un instrument d’incitation et d’élargissement du marché intérieur. «Il faut mettre à profit la décentralisation et la gouvernance locale des zones forestières, pour créer des opportunités supplémentaires des petites et moyennes entreprises (Pme). Dans le contexte des ODD [Objectifs de Développement durable Ndlr] de concilier la préservation de la biodiversité et le besoin de rentabiliser les ressources existantes. L’amélioration de la VA comme contribution à la réduction de l’exploitation et la préservation de la biodiversité», explique le chef de département Économie au Gecam.
Le directeur de l’industrie au Minmidt, Ivan Kabiena milite pour «la création du comité régional d’industrialisation durable de la filière bois dans le Bassin du Congo et son règlement intérieur; la désignation de l’école supérieure internationale de l’agriculture et des métiers de bois (Esiamb) comme institution universitaire sous régionale dédiée à la formation professionnelle aux métiers bois; la création des zones économiques spéciales dans les pays de la Cemac; et enfin interdiction de l’exportation du bois sous forme de grumes».
Si les pays de la sous-région adopte le business modèle proposé par les experts, selon Deborah Umba Ngoyi, l’Afrique centrale en tirera de gros bénéfice. Notamment l’«accroissement de la valeur du capital forestier et du poids de la sous-région plus de participation aux marchés carbone, plus de financement, plus de recette, plus de valeur ajoutée, économie plus diversifiée, revenus substantiels utiles au financement du développement», et pour le monde entier «Plus d’impact, moins d’émissions, atténuation du changement climatique». Ainsi, des opportunités s’offriront à la sous-région telles que la possibilité de recouvrir à de nouvelles pratiques de transformation (intégration de l’approche de gestion durable de l’économie circulaire); la possibilité de réduire l’utilisation des énergies primaires (Sources d’émissions); la possibilité de recourir à des forêts non naturelles pour produire les biens terrestres (réduction de la destruction des forêts).
Diane Kenfack
Tarif du transport Yaoundé-Soa : Ça roule chez les «Cop’s»
Malgré la mesure d’augmentation du prix du carburant à la pompe au Cameroun, le tarif du transport sur cette ligne est resté le même, en attendant l’augmentation officielle desdits tarifs.
Il est 8h 30 minute au lieudit «Montée Camair» à Yaoundé. Les étudiants de l’Université de Yaoundé II Soa, remplissent les cars pour se rendre au cours dans la localité éponyme. Prix du transport 300 FCFA. «Il est vrai qu’on a augmenté le prix du carburant à la pompe il y a deux semaines, mais ici c’est le tarif de l’année dernière qui est appliqué», rassure Dieudonné K étudiant en Sciences politique. Déclaration que confirme entérine Aissatou, étudiante en Sciences de l’Économie. «Il n’y a pas de conflits entre les deux parties. C’est vrai que certains chauffeurs ont voulu augmenter les tarifs avant que les autorités n’homologuent les prix. Mais les responsables des syndicats ont sensibilisé les chauffeurs à plus de retenue, pour éviter des tensions».
Il faut tout de même souligner que jusqu’ici les transporteurs en pâtissent. «C’est nous les consommateurs, les chauffeurs qui ressentons les conséquences de l’augmentation du prix du carburant. Notre coût de consommation pour le voyage à Soa a augmenté on paie 4200 FCFA pour 5 litres de carburant. Avec les embouteillages sur le trajet et l’état piteux de la route, on se retrouve à 4500 FCFA ou 4600 FCFA de dépense. Lorsque tu fais cinq tours, tu te retrouves à plus de 2700 FCFA de dépenses contrairement au contexte antérieur», s’indigne Alain Andjomo, chauffeur de transport en commun. Gaston Njock, chauffeur, se plaint qu’il ne profite pas de cette augmentation du prix carburant. «On sort le matin juste pour se battre et rentrer avec quelque chose pour nourrir la famille. On ne peut pas rester à la maison. Pour s’en sortir ici, on essaie de rattraper les dépenses sur les marchandises des commerçantes qui font les navettes Yaoundé-Soa. C’est là où nous essayons de tirer profit on peut avoir 2000 FCFA ou 1500 FCFA à la fin de la journée. Jusqu’ici le transport n’a pas augmenté. Les étudiants ne subissent pas encore l’inflation du prix du carburant. Certainement dans les prochains jours. Puisque nos responsables sont en pourparlers avec les autorités. On attend l’homologation officielle des nouveaux tarifs», poursuit-il. Raphael Koufana, responsable de transport en commun à la gare de Soa que «ce sont les résolutions qui sortiront des pourparlers avec les autorités qu’on va rapporter à nos membres. Pour le moment nous attendons que le ministre des Transports et autres officialisent les prix. Nous poursuivons l’activité en toute sérénité dans la résilience pour satisfaire les jeunes. Les prix seront certainement revus à la hausse, on pourra augmenter le tarif à 350fcfa pour tous les passagers, pour rejoindre la localité de Soa, la vie n’est pas facile, tout ceci va se répercuter sur le quotidien des Camerounais dans l’ensemble», déplore-t-il.
OM
Hyppolite Jean-Paul Ngate Robard : «La RCA veut prendre le modèle du Cameroun pour relancer l’économie sous régionale»
Le ministre Centrafricain des Petites et moyennes entreprises et de la Promotion du secteur privé se saisi de l’occasion de PROMOTE 2024 pour présenter les orientations de son pays en faveur de développement économique.
Cap sur un secteur privé porteur de croissance économique en Afrique centrale
La transformation structurelle est essentielle pour atteindre la prospérité dans nos deux pays amis, la Centrafrique et le Cameroun. Cette rencontre est la manifestation de l’intégration sous régionale. Et c’est ici le lieu de rendre un hommage mérité aux personnes à bord de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). C’est aussi le lieu de parler de la transformation structurelle de l’économie, qui est la migration des travailleurs des secteurs à faible productivité comme l’agriculture vers une économie d’activités plus rentable comme l’industrie ou les services. Cette transformation structurelle est essentielle pour atteindre la prospérité dans les pays les moins avancés. A ce jour le secteur privé est largement reconnu comme l’un des principaux moteurs de la croissance économique et de la création bancaire. Le programme d’actions, nous pouvons nous en rappeler, vise à améliorer le bon fonctionnement et les capacités de productions, le développement des infrastructures, l’intégration des pays moins avancés dans la chaine des valeurs mondiales et régionales et le développement du secteur privé.
Kyrielle des chantiers à mener pour un secteur privé fort
Fort de ce qui précède, si nous voulons faire de notre secteur privé, si nous voulons les rendre compétitifs, créateurs d’emplois, générateurs de ressources domestiques; il nous faut, durant ces neuf jours nous pencher sérieusement sur les piliers de la transformation structurelle qui sont l’accès difficile à l’électricité, le manque d’infrastructures adéquates, l’accès difficile au financement pour les Petites et moyennes entreprises (PME) et les Petites et moyennes industries (PMI), les compétences limitées aux technologies de l’information et de la communication, et j’en passe.
PROMOTE 2024 pour promouvoir la destination centrafricaine
La participation de la République centrafricaine, pays frère au Cameroun, à cette grande cérémonie d’affaires est d’une grande importance car c’est l’occasion pour les entrepreneurs de démontrer leur génie-créateur, de faire la promotion des produits qu’ils fabriquent, de promouvoir la destination centrafricaine. La RCA, par ma présence, veut faire une immersion et prendre pour modèle le Cameroun qui est une République sœur, pour désormais relancer l’économie sous régionale. Je ne saurais terminer mon propos sans rendre hommage au gouvernement du Cameroun qui a bien voulu inviter la République centrafricaine à cette grande manifestation.
Propos sélectionnés par Louise Nsana
Éducation et apprentissage: ce que propose la CEA
Addis Abeba vient d’accueillir la 37ème Session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (17 février 2024) sur le thème « Éduquer une Afrique adaptée au XXIe siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, qualitatif, tout au long de la vie et pertinent pour l’Afrique ».
Les travaux des Chefs d’Etat et de Gouvernement ont été précédés par ceux des Ministres des Affaires Etrangères/Relations Extérieures dans le cadre du Conseil Exécutif qui était réuni en sa 44ème Session. A cette occasion, Claver Gatete, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) a pris la parole pour donner la position de l’organisation sur les défis de l’Afrique.
L’intégralité de son propos.
Monsieur Dhoihir Dhoulkama, Président du Conseil exécutif et Ministre des affaires étrangères de l’Union des Comores,
Monsieur Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine,
Ambassadeur Taye Atske Selassie, Ministre des Affaires étrangères de la République fédérale démocratique d’Éthiopie,
Madame Monique Nsanzabaganwa, Vice-Présidente de la Commission de l’Union africaine,
Mesdames et Messieurs les Ministres et chefs de délégation,
Mesdames et Messieurs les Commissaires de l’Union africaine,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,
J’ai l’honneur de prendre la parole devant le Conseil exécutif sur le sujet important de l’éducation, choisi comme thème de l’Union africaine pour cette année.
Ce sommet marque un tournant dans l’engagement que nous avons pris de transformer notre système éducatif en un système « adapté aux besoins » du monde d’aujourd’hui.
L’éducation est un droit humain fondamental et un outil essentiel pour la réalisation de nos objectifs collectifs de développement socioéconomique.
Si nous ne fournissons pas à nos populations une éducation accessible et inclusive, nous les privons de ce droit.
Nous limitons aussi nos perspectives de transformation structurelle.
Pourtant, il reste beaucoup à faire pour assurer l’éducation pour tous en Afrique.
Aujourd’hui, la quantité, la qualité et l’égalité d’accès restent les principaux obstacles.
D’ici 2030, près d’un jeune sur deux dans le monde sera africain.
Mais cette évolution de la dynamique démographique ne s’accompagne pas de l’acquisition de compétences indispensables permettant aux Africains de faire pleinement partie d’une main-d’œuvre en mutation.
Selon l’UNESCO, plus de 700 millions de jeunes et d’adultes sont dépourvus de compétences de base en matière d’alphabétisation, les femmes représentant la proportion la plus importante.
En outre, 40 % des enfants issus des familles les plus pauvres ne terminent pas l’école primaire, contre 80 % des enfants issus des familles les plus riches qui la terminent (ONU, 2022).
Certains pays africains n’enregistrent aucun taux d’achèvement du deuxième cycle de l’enseignement secondaire pour les filles issues des milieux les plus pauvres[1] (UNESCO/CUA 2023).
Mesdames et Messieurs,
Dans les années 1960, les dirigeants africains s’interrogeaient sur la pertinence du système éducatif colonial pour répondre aux besoins de développement de l’Afrique.
Pourtant, six décennies plus tard, nous continuons à nous poser la même question : Notre système éducatif et nos programmes scolaires actuels préparent-ils les jeunes Africains au marché du travail de demain ?
La pandémie de COVID-19 a accéléré l’adoption de la technologie dans de nombreuses industries et les crises multiples actuelles nous obligent à repenser au contexte mondial.
Les technologies agricoles intelligentes, les plateformes numériques, le commerce électronique, l’automatisation et l’intelligence artificielle sont en train de changer les compétences requises dans de nombreux secteurs économiques.
Les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) sont désormais des compétences pour l’avenir.
Les professions STIM créent plus de richesses et améliorent la compétitivité et la croissance économique (Brookings, 2018).
En outre, l’intégration de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) dans les systèmes éducatifs peut stimuler l’esprit d’entreprise, la créativité et l’innovation.
Pourtant, moins de 25 % des étudiants de l’enseignement supérieur suivent des cours de STIM.
Le fossé frappant qui sépare les hommes et les femmes est illustré par le fait que les femmes ne représentent que 30 % des étudiants en STIM.
L’insuffisance des ressources, le manque d’instruction et l’absence de connaissances de base en calcul limitent le paysage des STIM en Afrique.
Nous devons donc nous demander : « Quels investissements devons-nous faire aujourd’hui pour former une main-d’œuvre pour demain ? »
Mesdames et Messieurs,
Dispenser une éducation de qualité est un impératif.
Cela nécessite une transformation numérique des systèmes éducatifs.
Nous assistons à une mutation numérique de la main-d’œuvre mondiale.
Or l’Afrique ne représente que 0,1 % de l’innovation mondiale.
Et nos dépenses en recherche-développement ne représentent en moyenne que 0,45 % du PIB.
En outre, la part de l’Afrique dans les demandes mondiales de brevets n’est que de 0,5 %, contre 66,8 % pour l’Asie, par exemple.
Il ne fait pas de doute que c’est faire preuve de bon sens que d’accroître les investissements dans les systèmes éducatifs africains dans des domaines qui renforcent les capacités de production du continent et stimulent sa compétitivité au niveau mondial.
L’industrialisation durable et la diversification économique restent les voies les plus prometteuses pour la création d’emplois et de richesses.
L’innovation sera le fondement de la réalisation de cet objectif.
Par conséquent, l’amélioration de l’éducation, en particulier les investissements dans les STIM et l’EFTP, est une condition sine qua non pour développer les capacités de production requises.
Pour que la Zone de libre-échange continentale africaine fonctionne, nous avons besoin d’une révolution des compétences reposant sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et l’innovation.
Mesdames et Messieurs,
L’Afrique ne peut pas se permettre de jouer petit bras dans cette quatrième révolution industrielle.
Nous devons jouer un rôle moteur pour ne pas rater une occasion de plus.
Nous pouvons développer des capacités technologiques qui favorisent la création de valeur ajoutée dans des secteurs stratégiques tels que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière, les transitions vertes, la santé mondiale, etc.
Nous pouvons réaliser des économies d’échelle et d’agglomération, car nous disposons de la main-d’œuvre nécessaire.
Lorsque nous intégrons l’EFTP dans un système éducatif modernisé, nous assurons la création de marchés du travail capables de rendre les microentreprises, les petites et moyennes entreprises plus compétitives.
Mesdames et Messieurs,
L’éducation est la solution la plus proche de la panacée dont nous disposons pour parvenir à un changement porteur de transformation.
Mais, pour obtenir des résultats mesurables, il faut investir dans les infrastructures, les ressources et l’élaboration de programmes d’enseignement appropriés.
Des programmes d’enseignement qui permettront à l’Afrique de tirer parti de son capital naturel et humain et du dividende démographique, au moment où certaines régions du monde sont aux prises avec le problème du vieillissement de leurs populations.
À cette fin, nous devons de toute urgence traduire nos promesses en actions concrètes.
Nous savons que des contraintes budgétaires sans précédent influent sur la réalisation par les gouvernements des déclarations d’Incheon et de Paris.
Néanmoins, il y a des choses que nous pouvons faire.
Premièrement, les gouvernements peuvent favoriser les partenariats entre les industries et les établissements d’enseignement, afin que les programmes d’enseignement correspondent aux besoins des marchés de l’emploi.
Deuxièmement, l’amélioration de l’efficacité des dépenses et des investissements dans le domaine de l’éducation grâce à des cadres renforcés de redevabilité en matière de performance peut également produire des résultats.
Il est possible de faire plus pour inciter le secteur privé à soutenir le développement du capital humain.
En outre, des réseaux éducatifs transcontinentaux peuvent promouvoir le partage des connaissances en Afrique et la reconnaissance mutuelle des systèmes d’éducation et de formation, et des qualifications.
Enfin, la réduction de la fracture numérique entre les hommes et les femmes doit être la priorité de tous, parce que c’est juste et c’est rentable d’un point de vue économique.
Mesdames et Messieurs,
Le sujet d’aujourd’hui ne pourrait être plus opportun.
L’avenir de plusieurs générations est en jeu.
Le coût de l’inaction est une perte inimaginable.
L’éducation reste une priorité absolue pour les Nations Unies, et je félicite l’Union africaine d’en avoir fait son domaine d’action principal de cette année.
La CEA reste déterminée à œuvrer avec vous à la mise en place d’un système éducatif adapté au XXIe siècle.
Je vous remercie de votre aimable attention.
[1] Bénin, Cameroun, Congo, Gambie, Madagascar, RDC et Tchad.
À Mora: le ciment à prix cassés
Les populations de cette localité située dans le Mayo Sava se réjouissent de cette mesure qui fait suite à la qualification du Nigéria à la finale de la CAN 2023.
Depuis la qualification du Nigéria pour la finale de la Coupe d’Afrique des Nations, les populations du chef-lieu du département du Mayo Sava (Extrême-Nord) achètent le sac de ciment en provenance du Nigéria à très bas prix. 3500 FCFA c’est le montant déboursé pour l’acquisition d’un sac de ciment 42.5 de 50 kg. Soit une baisse de 2 000 FCFA. Cette situation que les habitants croyaient éphémère tend à perdurer même après la défaite du Nigéria à la finale de la 34e édition de la CAN. Suite à cette forte baisse on assiste à une accélération de la cadence de constructions des maisons dans cette ville et ses environs. Selon nos sources, la baisse du prix se communique de bouche à oreille, tel un secret. Informé de la réduction Bouba, ressortissant de ladite localité, travaillant à Yaoundé, s’en réjoui. «Comme je suis en chantier, ma belle-sœur m’a appelé pour me demander d’envoyer l’argent pour acheter le ciment le 42.5, mais je crois. C’est quand mes cousins postent les sacs de ciment dans le groupe WhatsApp de la famille que j’ai pris conscience», -t-il indiqué.
Afin de ne pas manquer cette occasion, Bouba a entrepris d’obtenir un prêt. Selon lui, cette situation peut s’arrêter du jour au lendemain. S’il ne parvient pas à obtenir 150 000 FCFA dans la ville de Yaoundé, il compte demander de l’aide aux membres de sa famille. «Si mes proches m’aident à avoir au moins 2 sacs de ciment je rembourse lorsque j’aurai mon salaire», explique-t-il.
Jérémy, lui aussi originaire de Mora, remercie l’équipe nigériane grâce à qui tout ceci est arrivé. Le boucher a d’ailleurs sauté sur l’occasion pour lancer les travaux de construction de sa maison plein pied. «Mes travaux ne démarraient pas à cause du prix élevé des matériaux de construction. Mais avec la baisse du prix du ciment j’ai trouvé le courage de démarrer», se félicite-t-il.
Notons que le Mayo-Sava est l’un des trois départements de la région de l’Extrême Nord à limite avec le Nigéria.André Gromyko Balla
Emprunt obligataire: le Cameroun recherche 200 milliards FCFA
Cela devrait se passer au courant du mois d’avril 2024, à en croire quelques exclusivités glanées au ministère camerounais des Finances.
Plus pointues, d’autres sources au sein de la même administration publique misent sur un chronogramme fixé dans la deuxième quinzaine d’avril prochain. En cette période, le Trésor public camerounais devrait effectuer, une nouvelle émission obligataire à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Via cette institution, le pays envisage de mobiliser 200 milliards FCFA. Ce pactole est, apprend-on, destiné au financement des projets d’infrastructures. Selon le site d’informations Alternatives économiques (AE), la dernière opération de ce type au Cameroun remonte à l’année 2023. «Initialement prévue pour un montant de 200 milliards de FCFA, elle avait été ramenée à 150 milliards de FCFA, en raison des conditions difficiles du marché. Cette réalité conjoncturelle avait également amené le Cameroun à expérimenter pour la première fois dans la zone Cemac, un emprunt à taux multiples. Une stratégie gagnante au final, dans la mesure où le pays avait fini par mobiliser une cagnotte de 176,7 milliards de FCFA, après surallocation autorisée par le régulateur du marché financier sous régional», rappelle AE.
Pour sa part, le magazine Investir au Cameroun souligne que «les investisseurs installés au Cameroun ont procuré au Trésor public, une enveloppe représentant 77,5% des 176,7 milliards de FCFA mobilisés dans le cadre de l’emprunt obligataire 2023 de l’État, après la surallocation autorisée par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf)».
Selon les données révélées par le ministère des Finances, les maturités les plus courtes ont été privilégiées par les souscripteurs. En effet, les investisseurs se sont rués sur les titres à 3 ans de maturité, rémunérés à 5,8%. Pour cette catégorie de titres, le Cameroun a enregistré des souscriptions d’un montant total de 79,3 milliards de FCFA, alors que seulement 40 milliards de FCFA étaient sollicités pour cette catégorie de titres. Dans le même temps, les investisseurs ont procuré 61,6 milliards de FCFA (sur une demande de 40 milliards de FCFA) à l’État du Cameroun en souscrivant à ses titres à 4 ans de maturité, rémunérés à 6%. Les titres de 6 et 8 ans de maturité, respectivement assortis de taux d’intérêt de 6,75% et 7,25%, pour lesquels des montants de 50 et 20 milliards de FCFA étaient recherchés, n’ont été souscrits qu’à hauteur de 50 et 53% respectivement.
Ongoung Zong Bella
Concours interuniversitaire d’art-oratoire-bantuphonie-francophonie (CIAP-BF): c’est lancé
En mars prochain se tiendra le concours interuniversitaire d’art-oratoire-bantuphonie-francophonie (CIAP-BF) à Libreville, au Gabon. C’est une annonce faite au cours de la visite de courtoisie entre une délégation de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), piloté par son représentation Guy-Roger Nguema Ndong, et reçu par la représentante intérim de la Commission de la Cemac en République gabonaise, Joanne Prisca Mengue Me Ndong le lundi 5 février 2024.Selon la représentante de l’AUF, il est question de revaloriser les outils de communication légués par les Ancêtres.
L’objectif général dudit concours s’articulera autour de la préservation, la valorisation et le transfert intergénérationnel « langue locale/langue française » et de la diversité culturelle. Les résultats qui y sont attendus dans l’immédiat consiste à faire concourir entre 300 et 500 jeunes étudiants de la sous-région, d’une part, et d’autre part, à élever les lauréats au rang des ambassadeurs des langues Bantu, cultures endogènes et françaises à travers des activités itinérantes des établissements secondaires et supérieurs pour ne citer que ceux-là.
À cet effet, une correspondance a été déposée à la représentation de la Cemac pour son implication. La représentante a pris bonne note et a exprimé ses vifs remerciements à la délégation de l’AUF pour l’intérêt qu’elle porte à la Commission, dont le but est de mieux conduire les affaires de cet outil capital d’intégration au profit de la communauté.
Au terme de cette audience, la représentante de l’AUF s’est réjouie de la qualité des discussions et a précisé qu’il serait tout honoré que la Cemac, grâce à son savoir et son savoir-faire, puisse valablement apporter son empreinte lors dudit concours.
Bobo Ousmanou
L’Artac s’arrime aux standards des organisations régionales et internationales
L’Assemblée des régulateurs des Télécommunications de l’Afrique centrale (ARTAC) a réuni du 5 au 8 février dernier les organismes régulateurs de la sous-région Afrique centrale au Cameroun, plus précisément à Douala.
Il s’agit entre autre de l’ART (Cameroun), l’ARCPE (Congo), l’ARCEP (Gabon), l’Ortel (Guinée Equatoriale) l’Arcep (RCA), l’ARPTC (RDC) et l’Arcep (Tchad). L’objectif de ces assises était d’arrimer les textes organiques de l’Artac aux standards des organisations régionales et internationales en y intégrant l’activité postale dans ses missions. Les projets des textes élaborés (Statuts, règlement intérieur, manuels des procédures, code de transparence, règlement financier, plan stratégiques et plan d’Actions) lors des assises seront présentés pour adoption à la prochaine session ordinaire de la Conférence des régulateurs de l’Artac prévue à Yaoundé du 8 au 11 avril 2024. À ces travaux, la délégation camerounaise présente était conduite par le Chef de division des Affaires juridiques et de la protection du consommateur de l’ART Fabrice Zoh Ondo.
Depuis l’année dernière, lors de sa 8e session ordinaire tenue à Kinshasa, en République démocratique du Congo, l’ARTAC voit l’importance pour les autorités de régulation d’être dotées d’instruments juridiques, matériels, humains et financiers pour remplir efficacement leurs missions. Pour cela, à Kinshasa, l’accent avait été mis sur des aspects tels que l’autonomie décisionnelle, l’autonomie de gestion, la séparation des fonctions de règlementation, de régulation et d’exploitation, ainsi que la formation et la rémunération adéquates du personnel des agences de régulation.
Olivier Mbessité
Au Cameroon Business week, une pensée pour l’Afrique Centrale
Ce 20 février 2024 au Hilton hôtel de Yaoundé, le gouvernement invite les Européens à plus d’investissements dans la plus grande économie de la Cemac.
Un pays peut avoir un grand potentiel économique et demeurer dans la pauvreté s’il ne met pas en valeur ses ressources. Pour sortir le Cameroun de la pauvreté et devenir un pays émergent en 2035, les autorités camerounaises profitent du plus grand salon des affaires d’Afrique Centrale (PROMOTE), pour présenter ses opportunités à l’Union européenne (UE). En vendant la destination Cameroun, les autorités camerounaises parlent aussi de l’Afrique Centrale. C’est une partie du monde quasi vierge dans tous les domaines. «Le Cameroun est un pays-continent, pays de 30 millions d’habitants et la porte d’entrée de 300 millions d’habitants», décline Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et l’Aménagement du territoire (Minepat), lors de son discours d’ouverture le 20 février 2024. Le ministre présente aux Européen la position stratégique qu’occupe le Cameroun dans le golfe de Guinée. C’est une plaque tournante pour les pays tels que la RCA, le Tchad, la RDC, le Congo, le Gabon…
C’est un combat que le gouvernement mène depuis plus d’une décennie. Il oriente désormais son économie vers une production locale: l’import-substitution. La mise en œuvre de cette politique est depuis peu accélérée par les crises internationales des dernières années. Le cas de la pandémie de COVID-19 de 2020 et la guerre russo-ukrainienne de 2022. Ces crises montrent l’extrême dépendance des pays africains sur le plan économique. Le Cameroun souhaite sortir de cette spirale et accélérer la mise en œuvre de cette politique d’investissement locale avec la transformation des matières premières. Pour réaliser ce projet, et sortir de la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur, le gouvernement et les entrepreneurs camerounais appellent les investisseurs de l’UE à apporter les financements dans ce pays charnière. «Nous demandons aux entreprises européennes de venir investir au Cameroun et qu’elles s’alignent sur la vision du win-win», dit le Minepat. la partie camerounaise estime que l’UE peut faire plus, même si elle est son premier partenaire économique. Alamine Ousmane Mey présente la SND30 et le DSCE comme les boussoles devant conduire le Cameroun vers le développement. Les secteurs prioritaires d’investissements pour le Cameroun sont: l’énergie, les transports, l’agriculture, le numérique, ou encore l’industrie.
Réponse
Ce discours trouve un écho favorable auprès de Henrik Hololei, hors classe adviser in DG Inter partnership de l’UE. Selon ce dernier, une nouvelle ère s’ouvre dans la coopération entre le Cameroun et l’UE dans le secteur des investissements. «Nous ouvrons une nouvelle phase pour notre partenariat. Dans le cadre de ce Business week, nous allons explorer les opportunités de notre collaboration avec des entreprises camerounaises», indique-t-il lors de sa prise de parole. Et Jean-Marc Chataignier, ambassadeur de l’UE et chef de la délégation camerounaise de dire que le Cameroun est l’une des priorités de l’UE en termes d’investissements en Afrique Centrale.
André Gromyko Balla
Coopération Cameroun-France: Christophe Bouchard en ambassadeur
Ce 20 février 2024, le Directeur Afrique Business du Ministère français de l’Europe et des affaires étrangères est porteur d’un message en marge de PROMOTE. Il est reçu en audience par le Minepat dans son cabinet.
Changer de paradigme, aller vers une nouvelle base et donner un souffle nouveau. Voilà le signal qu’envoie l’hexagone dans sa nouvelle forme de coopération avec l’Afrique en général et le Cameroun en particulier. Le Quai d’Orsay envoie son émissaire à la 9e édition de PROMOTE afin d’aider les entreprises françaises à nouer des partenariats avec les PME camerounaises. Au sortir de l’audience, Christophe Bouchard informe que sa mission est «d’aider les entreprises françaises à nouer des partenariats avec l’Etat pour promouvoir les partenariats public-privé, ainsi que l’accroissement des investissements directs des entreprises françaises en Afrique». L’autre aspect concerne le secteur privé, la France veut «aider les entreprises africaines pour promouvoir les partenariats privé-privé ».
La France comprend bien que le Cameroun est résolument décidé à ne plus laisser ses partenaires orienter ses choix en matière d’investissement. Bien plus, ce pays se tourne vers la transformation locale. Le diplomate français demande donc à son hôte des «informations sur les secteurs prioritaires et des conseils avisés pour atteindre ces objectifs ciblés de développement au Cameroun».
La démarche initiée à Yaoundé est sous-tendue au capital confiance dont bénéficie la France auprès des autorités camerounaises. Elle compte sur les liens historiques qu’elle a avec le Cameroun: la langue française qu’ils ont en commun.
André Gromyko Balla
Contre la dépigmentation de la peau : le Made in Cameroun comme rempart
Au Salon des affaires de Yaoundé, de jeunes entreprises exposent des produits pour mieux entretenir la peau noire et extirper le phénomène du « Ndjansang ».
Des produits cosmétiques pour la peau africaine «J’ai acheté une huile il y a de cela six mois. Et elle m’a fait brunir. À certains endroits de mon corps, ma peau démangeait. Je suis allé voir un dermatologue et il m’a dit que c’est dû à l’huile que j’utilise.» De teint chocolat Majoie se souvient du désagrément que lui a causé un produit préalablement acquis pour entretenir sa peau. Peu avant elle, un autre consommateur a évoqué le « problème des huiles ndjansisanate [qui décapent la peau] involontairement». «De nos jours, on trouve les huiles qui décapent à tous les coins de rue. Même sans être adepte de la dépigmentation, on risque de perdre son teint en achetant un lait de beauté dans une parfumerie. Et c’est dangereux», déplore André. Ainsi, plusieurs personnes se retrouvent prises au piège du décapage sans l’avoir souhaité. Et le phénomène prend de l’ampleur.
Cette tendance aux allures destructrice a inspiré les jeunes Camerounais à se lancer dans la production des laits et autres destinés à l’entretien de la peau noire. «Ce que les consommateurs ne savent pas, c’est que les essnces naurelles sont éclaircissantes. Il n’est donc pas nécessaire d’utiliser des produits contenant l’hydroguynol pour éclaircir sa peau. Ce sont des produits nocifs», explique Miriam Ngueguim, ce 20 février au Salon international des PME à Yaoundé. La directrice commerciale de One Price Sarl, une jeune entreprise ayant pour cheval de bataille la lutte contre la dépigmentation de la peau noire, expose son savoir-faire. «Nos produits sont des produits adaptés aux peaux délicates. Ils sont faits à base des éléments naturels tels que la bave d’escargot, le magnangua, la carotte, la pierre jaune, l’avocat… contrairement à ce que nous produisons et qui a un but réparateur sur la peau.», explique-t-elle.
Joseph Julien Ondoua Owona
SECA: entre collecte et deuxième vie des déchets
Présente à PROMOTE 2024, la société d’hygiène et de salubrité va revaloriser les déchets collectés sur le site.
Des bacs à ordures seca Au-delà d’exposer le savoir-faire, certaines entreprises présentes à la neuvième édition du Salon international de l’Entreprise de la PME et du partenariat de Yaoundé (PROMOTE), sont actives sur le terrain. Parmi elles, se trouve SECA. «Nous sommes présents à PROMOTE comme partenaire propreté. Vous verrez nos bacs un peu partout et ces déchets sont triés et revalorisés», explique Estelle Nyangono. Sur le site, des bacs à ordures jonchent les coins et recoins à l’effet de permettre des échanges dans un cadre sain, mais pas seulement. D’après la responsable de la Communication de cette structure fille d’hygiène et de salubrité, les moindres déchets recueillis sur les lieux sont triés et revalorisés et ont droit à une «seconde vie».
Du haut de ses 50 ans d’expérience, l’entreprise accompagne les institutions camerounaises. «Nous accompagnons les collectivités décentralisées dans la lutte contre les inondations à travers notre pelle en fibi dans les drains obstrués par les déchets redonner au drain son cours ‘eau initial. Nous le faisons depuis 2020 avec les collectivités territoriales décentralisées à Douala, Yaoundé, et avec le Mindhu au côté de qui nous avons curé le lac municipal de Yaoundé l’année dernière. Dans le cadre de ce projet, toutes les boues qui ont été curées sont en cours de traitement elles doivent servir de remblais après», vante Estelle Nyangono. En plus de cela, la structure excelle dans la lutte anti-vectorielle en désinfection, dératisation.
Joseph Julien Ondoua Owona
Entreprenariat : la Fondation Pierre Castel vend ses PME
À la neuvième édition du Salon des affaires de Yaoundé, la firme française met en avant les lauréats de son concours dédié aux startups camerounaises.
Ouverte le 17 février dernier, sur le site du Palais des congrès (arrondissement de Yaoundé II), le Salon international des affaires PROMOTE met, pour la neuvième fois en vitrine, des PME (petites et moyennes entreprises). Parmi les 800 exposants présents sur le site, se trouvent de jeunes entreprises parrainées par la Fondation Pierre Castel. «Nous proposons des tomates précuites dénuées de toute acidité constituées de plusieurs saveurs du basilic par exemple. La particularité est que la boite peut durer un an lorsqu’elle est pasteurisée. Si on l’ouvre, le produit reste consommable pendant environ un mois dans le réfrigérateur. Lorsqu’on n’en a pas, on peut le conserver pendant deux semaines. Nous faisons 500 grammes à 1500 FCFA, mais dans les grandes surfaces, c’est 2000 FCFA» explique Kashe Murielle installée dans le stand du géant français. À côté de cette assistante de direction, se trouve d’autres étales. Celles-ci exposent des céréales de plantain, du saucisson à base du poisson silure, machoiron et Kanga, de la farine de patate…
Après les avoir consommé, les visiteurs apprécient. «J’ai gouté à des céréales faites à base de plantain. D’après ce qu’ils m’ont expliqué, c’est un mélange de plantain, d’œufs, de lait. C’est très bon, surtout qu’on ne ressent pas le goût du plantain. C’est une première pour moi et je pense que c’est largement suffisant pour un enfant», raconte Stella visiblement impressionnée par ce savoir-faire camerounais. D’autres s’empressent de passer des commandes, question de faire consommer à des proches.
Lauréats
En réalité, apprend-on, ces exposants sont des lauréats d’un concours initié par la Fondation Pierre Castell. Celle-ci «accompagne les jeunes dans l’entreprenariat agricole à travers un concours qu’elle lance chaque année. Lorsque vous êtes jeune et que vous avez un projet made in Cameroon à fort impact social, vous candidatez et si vous gagnez, vous avez droit à dix millions de FCFA et un voyage de deux semaines pour suivre une formation dans l’entreprenariat. L’avantage est que vous restez en contact avec les consultants. Ils peuvent par exemple vous faire un placement de produits. En plus, la Fondation vous accompagne aussi dans la distribution», explique l’une des responsables de Lamana Sarl, lauréat de l’édition 2022 du concours Pierre Castel.
Joseph Julien Ondoua Owona
Dette, changements climatiques et extractivisme: la réflexion au féminin
Pour ne plus être des laissées pour compte, les femmes décident de s’informer et de se former. Du 12 au 16 février 2024, s’est tenu à Yaoundé, un séminaire de renforcement de capacité de 38 femmes venues de 12 pays.
Les femmes leaders s’imprègnent des questions de dettes, changements climatiques et extractivisme Le thème de cette édition est, «femme, leadership, dettes, changements climatiques et extractivisme: enjeux et perspectives». Pour en parler, les dames sont venues de la République Centrafricaine, du Congo-Brazzaville, du Cameroun, du Togo, du Burkina Faso, du Gabo, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Bénin et de la Belgique. Elles constatent que les 20 dernières années ne montrent pas de véritable avancés dans le continent. L’actualité et le système de gouvernance en sont des preuves. Elles sont les laissées pour compte, lorsque les États font face à la problématique de la dette. La majeure partie des États s’attèlent aux remboursements de la dette au détriment des secteurs sociaux tels que la santé, l’éducation, l’eau potable, l’électricité l’agriculture pour ne citer que ceux-là.
Du fait de l’attention portée aux idées et aux discours de la communauté capitaliste, les participantes se sont saisi de l’articulation de deux enjeux : l’engagement et le renforcement des capacités de la femme d’une part, et la souveraineté de la femme face aux habitudes esclavagistes et rétrogrades dont elle est victime.
Le CADTM formules des recommandations à acteurs dans la chaine de décision. Les États africains, les Institutions financières Internationales, aux États Africains et à la société civile africaine et à la société civile africaine. À titre d’exemple, elles demandent aux décideurs de «prendre en compte les besoins réels des communautés à la base en impliquant les femmes dans l’élaboration et la mise en place des projets et programmes de développements».André Gromyko Balla
Nord-Ouest / Sud-Ouest : l’école reprend droit de cité
La proportion des écoles qui ouvrent les portes s’accumule pour se situer à 54% en 2023.
Le Bureau de coordination de l’action humanitaire des Nations unies (Ocha) a présenté ce 30 janvier 2024, la situation de l’éducation dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun fragilisées depuis le début de la crise anglophone en 2016. À l’analyse des données fournies par l’institution internationale, le phénomène de fermeture des écoles dans cette partie du pays connaît quelques régressions ; même si les statistiques restent fortes interpellateurs. 54%, des 6970 établissements enregistrés dans cette partie du pays, ont fonctionné en 2023. Ainsi donc, seules 2875 écoles restent fermées à ce jour. Ce qui représente un pourcentage de 41% dans les deux régions. Les scores les plus élevés en la matière restent concentrés dans le Bui (490), la Manyu (241), le Boyo (235), la Momo (255), le Ngo Ketunjia (218) et le Lebialem (107).
Ce rapport de situation vient appuyer les informations du président Paul Biya relatives à l’amélioration de la situation sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ce, d’autant plus que l’éducation s’est trouvée aux premières loges des services sociaux mis à mal par les partisans de la sécession armée. Cela s’est manifesté au plus fort de la crise anglophone par des attaques et destructions d’écoles, kidnapping d’élèves, représailles contre des enseignants… Les données de l’Ocha sur la paralysie de l’éducation dans ces deux régions laissent voir que moins de 51% des écoles y étaient non-fonctionnelles en 2021-2022. Un an plus tôt, seules 730 écoles primaires et 142 du secondaire étaient ouvertes sur les 3 127 recensées dans le Nord-ouest. Du côté du Sud-ouest, leur nombre était de 837 écoles primaires sur 2 195 autorisées et 89 établissements opérationnels secondaires sur 352. «Le nombre approximatif d’enfants touchés par la fermeture des écoles est désormais 246 354», souligne l’Ocha dans son rapport récent sur la situation. Ils étaient 700 000 environ en 2021.
La même institution a rendu public, courant janvier, des données liées à une baisse de l’intensité des combats entre séparatistes et forces gouvernementales en 2023. Elle a ainsi enregistré « une baisse de 59 % des incidents sécuritaires et une diminution de 64 % des décès».
LN
Cameroon Investment Forum (CIF) 2023 : au cœur du top de l’API du 17 au 19 avril 2024
En plus du Marché de l’Investissement, l’Agence de Promotion des Investissements (API), maître-d’œuvre du CIF, annonce plusieurs innovations au menu de la quatrième édition prévue le mois prochain à Douala.
Boma Donatus face à la presse le 16 février dernier Il est une première nécessité, sorte de passage obligé qui conditionne tout le reste: combattre, par tous les moyens, le découragement. La tâche n’est pas aisée. Voilà qui permet au CIF d’intervenir au lendemain de la pandémie de COVID-19 et dans un environnement caractérisé par des crises exogènes et endogènes. À Yaoundé, face à la presse ce 16 février 2024, Boma Donatus confirme: «Sous le Très Haut Patronage du Président de la République, Chef de l’Etat, l’Agence de Promotion des Investissements (API) organise la quatrième édition du Cameroon Investment Forum du 17 au 19 avril 2024, à l’hôtel Best Western de Douala». Selon le directeur général par intérim de l’API, l’événement s’articule autour d’un thème central: «L’attrait des investissements productifs dans les chaines de valeur agricoles et halieutiques en vue d’intensifier la dynamique d’import-substitution au Cameroun: focus sur les filières riz, mais, poisson, lait et palmier à huile». Comme lors des précédentes éditions, l’espace servira aux participants non seulement pour l’échange de points de vue et d’analyses, mais aussi pour débattre des affaires. «Depuis 2017, l’API a contribué à l’animation du débat public sur la mise en œuvre par le gouvernement camerounais d’une politique d’import substitution; ce qui justifie le choix du thème central du CIF 2019 à savoir “l’industrialisation à travers l’import substitution ». À cette occasion, un panel de discussion thématique sur les grands secteurs d’investissement au Cameroun avec un focus sur la riziculture, la maïsiculture et l’aquaculture s’est tenu», explique Boma Donatus. Et d’enchaîner: «Le CIF 2023 s’inscrit dans le prolongement en introduisant deux nouvelles filières, à savoir le lait et l’huile de palme. Cette édition vise à mobiliser et à orienter les investissements vers des projets de développement dans des niches critiques des chaînes de valeur des filières riz, maïs, poisson, lait et huile de palme afin de contribuer à la réduction du déficit commercial du Cameroun. Il intervient précisément au moment où le gouvernement a adopté la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030, nouvelle boussole de planification du développement économique et social pour la période 2020-2030, qui exprime la forte volonté du gouvernement de transformer l’économie et de parvenir à un développement endogène, inclusif et durable pour faire du Cameroun un Nouveau Pays Industrialisé».
Articulations
Et en ce sens, Boma Donatus mise sur la clarté les paramètres organisationnels. L’on comprend alors pourquoi il fait deux grandes annonces. La première: la CIF se déroulera en présentiel sur trois jours sur le site de l’évènement. La seconde: elle comprendra sept articulations, à savoir: Une cérémonie solennelle d’ouverture; un discours d’ouverture (Key note) d’une personnalité de renommée internationale, suivi d’un panel ministériel dont les échanges porteront sur le thème central; cinq (05) salons thématiques relatifs aux cinq (05) filières ciblées; la tenue de la quatrième session du Marché de l’Investissement, plateforme qui met en relation les promoteurs de projets d’investissement et Partenaires Techniques et Financiers en vue de contribuer à une augmentation significative du volume de financement des projets; un espace d’exposition avec les » Sector Desks » des administrations et autres structures œuvrant directement ou indirectement à la promotion et à l’attraction des investissements au Cameroun; des rencontres d’affaires, et une soirée de gala baptisée « la Nuit des investisseurs »«.Marché de l’investissement
Depuis 2017, le CIF a acquis une notoriété internationale et a grandement accru la visibilité de certains thèmes et débats. Il en est ainsi de l’engagement engendré par le Marché de l’Investissement (MI). L’objectif visé par l’API, à travers l’organisation du MI est de mettre en relation directe, sans intermédiaires, les partenaires techniques et financiers, et les promoteurs/porteurs de projets d’investissement. A en croire Boma Donatus, cette année, le MI se tiendra en mode hybride selon des modalités qui seront précisées. Ainsi, des échanges d’expériences autour de diverses plates-formes de discussions pourront être organisés. Les promoteurs et porteurs dont les projets seront retenus, coachés en vue d’une mise en œuvre réussie de leurs projetsIl est à relever que, grâce au MI, l’API a pu identifier 52 projets agro-pastoraux susceptibles de résorber le déficit de la balance commerciale du Cameroun. Après un processus de sélection intensif, 24 projets ont été présélectionnés, parmi lesquels 17 projets bancables d’une valeur de 13,7 milliards FCFA et qui nécessitent un financement total de 8,9 milliards de FCFA ont été retenus.Images
Au terme de ce Forum, les participants auront une compréhension globale et pertinente de l’environnement d’investissement du pays, des filières ciblées dans leur ensemble, ainsi que des niches d’investissements que présentent les segments critiques de leurs chaînes de valeur, telles qu’énoncées par la stratégie nationale de développement 2020-2030. Laquelle place le secteur privé au cœur de la croissance économique et les IDE comme des catalyseurs éminents à ce développement. «Nous avons un code minier parmi les plus attractifs du monde et un cadre incitatif favorable à la réalisation de projets d’investissements de qualité. Avec un vaste marché de plus de 300 millions de consommateurs, le Cameroun a été Classé 10e économie la plus résiliente en Afrique en 2021, Il est un des pays les plus diversifiés du continent africain. Le Cameroun a le 2e potentiel hydraulique d’Afrique et possède 22 millions d’hectares de forêt, 9,6 millions d’hectares de terres arables et des ressources minières», vante Boma Donatus. Pour être davantage exhaustif, le directeur général par intérim de l’API dégaine: «L’un des principaux axes de restructuration économique actuelle entrepris par le gouvernement, est de mettre en œuvre une politique d’import-substitution: une approche qui vise à augmenter la valeur ajoutée nationale en promouvant la production locale et la transformation des matières premières afin de résorber le déficit de la balance commerciale fortement grevée par des importations massives et onéreuses, notamment des produits alimentaires de grande consommation. C’est le lieu de rappeler qu’en 2019, les importations de produits alimentaires se sont élevées à plus de 807 milliards de francs CFA, en hausse de 14,9% par rapport à 2018 et représentant près de 20% des importations totales du Cameroun. Ces importations alimentaires sont principalement constituées de riz, de poisson, de blé, de maïs et de lait en poudre».Rappelons que l’API est une institution administrative publique dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière. Elle a pour mission, de contribuer au développement et à la mise en œuvre de la politique gouvernementale de promotion des investissements au Cameroun. Ceci en collaboration avec d’autres administrations et institutions publiques et privées; avec en plus la fourniture des services publics aux entreprises sollicitant ou obtenant un agrément en vertu de la Charte des investissements ainsi que le suivi des entreprises bénéficiant de ces avantages. L’Agence est placée sous la tutelle technique du secrétariat général de la présidence de la République et sous la tutelle financière du ministère des Finances.
Jean-René Meva’a Amougou
Agroalimentaire : la touche exquise transalpine à PROMOTE 2024
Vins et spiritueux sont les principaux éléments présents chez Camer Étoile.
Mirko Giorgio Nobert Co fondateur Camer Etoile A propos de l’entreprise » Camer Étoile », les moins distraits savaient au moins une chose : c’est une structure de droit camerounais. À la faveur de PROMOTE 2024, Mirko Giorgio Norbert se veut un peu plus précis. Selon le patron de « Camer Étoile », c’est plus qu’un simple entreprise. » C’est un label qui se propose de mettre à la disposition des pays d’Afrique centrale des produits agroalimentaires tels que des vins et des pâtes ». En considérant PROMOTE comme un observatoire des habitudes de consommation des publics de la sous-région, Mirko Giorgio Norbert s’y trouve pour exposer d’autres idées innovantes. » Nous proposons des étiquettes, avec des astuces de personnalisation des bouteilles lors des mariages, anniversaires et autres célébrations », vante l’Italien.
Sur le site de PROMOTE 2024, Mirko Giorgio Norbert ( qui connait bien le Cameroun) est disponible pour des partenariats d’affaires avec d’autres structures. » Ces partenariats, dit-il, pourront permettre de réaliser sa vision de la coopération italo-camerounaise ».
Jean René Mevaa Amougou
Cameroun -Royaume-Uni : à Promote pour l’expression d’un partenariat vivant
Tel est le sens à donner à la troisième participation de ce conglomérat d’Etats au Salon des affaires de Yaoundé.
Le Pavillon du Royaume Uni est officiellement ouvert au grand public du 9e Salon International de l’Entreprise, de la PME et du Partenariat de Yaoundé «PROMOTE 2024». Le Haut commissaire du Royaume Uni de la Grande Bretagne et l’Irlande du Nord, Robert Barry Lowel, en a donné le signal lundi, 19 février 2024. Près d’une trentaine d’entreprises britanniques y révèlent leurs expertises dans les domaines de l’énergie, de l’éducation de la construction, consultation internationale…
Tout cela est fait sous fond d’ouverture aux entreprises camerounaises qui sont accueillies dans cet espace. «Nous sommes très heureux d’être ici pour la 3e fois. Cela démontre notre engagement à poursuivre notre partenariat avec le Cameroun pour un futur durable. Il ya des entreprises britanniques de qualité avec des offres exceptionnelles qui travaillent ensemble avec les partenaires camerounais et l’autre aspect très essentiel c’est notre soutien aux entreprises camerounaises qui vont promouvoir leurs services ici au pavillon du Royaume-Uni. Cela traduit le partenariat au bénéfice mutuel entre le Royaume uni et le Cameroun», souligne Robert Barry Lowel.
Les savoir-faire britanniques mis en exposition à Yaoundé du 17 au 25 février 2024 sont à l’origine du satisfécit exprimé par le diplomate. Du fait surtout des entreprises britanniques qui jouent un rôle important dans le tissu économique du Cameroun. Notamment dans le domaine de l’électricité et de l’énergie avec des entreprises comme Energy of Cameroon (Eneo), concessionnaire du service public de l’électricité, Savanah Energies en charge de la construction du barrage de Binik Warak dans l’Adamaoua; ainsi que les sociétés New Age (filiale de New Age Petroleum), Camop Cameroon OffShore Petroleum Sarl et le Groupe Joule Africa. Au Cameroun, l’expertise britannique touche aussi les secteurs de l’agriculture (cacao, poivre de Penja), la manufacture, et de l’éducation. Et en retour le pays exporte des matières premières à l’instar du pétrole brut, du bois et ses dérivés, la banane, le cacao.
Cette autre participation à PROMOTE 2024 fait suite au déploiement d’une délégation d’investisseurs britanniques au Cameroun courant janvier 2023, dans le cadre d’une mission économique. Le développement agricole, les technologies, l’exploitation minière, les infrastructures routières, constituent entre autres leurs centres d’intérêt. Un forum de cette nature se poursuit à Yaoundé dans le cadre des activités de la délégation à PROMOTE. Outre cela, le Royaume Uni entend donner plus de visibilité à sa coopération avec le Cameroun au travers d’un symposium sur les opportunités d’une économie verte au Cameroun. « Les Cameroun a une puissance énergétique. Autant avec l’hydroélectricité que l’énergie solaire et éolienne. Au Cameroun nous avons des forêts et donc il y a de la matière pour développer une économie verte. Et c’est ce que nous voulons promouvoir», a déclaré Elias Pungong, consul de Grande Bretagne. Une rencontre est prévue autour des opportunités d’étude au Royaume uni ainsi que sur l’entrepreneuriat féminin.Louise Nsana
Le général Tiani et le combat pour les réparations
Le 14 février 2024, le général Abdourahamane Tiani a parlé haut, fort et juste en appelant “la France qui exploite les ressources africaines depuis plus de 107 ans, ce qui a entraîné l’appauvrissement des populations locales, à s’attaquer immédiatement aux dettes résultant de plusieurs décennies de pillage”.
En d’autres termes, le président nigérien exige des réparations pour les injustices subies par les Africains pendant la colonisation qui, de l’avis d’Aimé Césaire, ne fut pas civilisation mais barbarie, exploitation et chosification de l’homme noir (cf. “Discours sur le colonialisme”, Paris, Présence Africaine, 1950).
La réparation est un mot que les anciens pays colonisateurs n’aiment pas entendre. Ils veulent bien demander pardon pour leurs crimes mais ne jugent pas nécessaire de verser des réparations aux descendants des victimes. C’est le cas de l’Allemagne. Le ministre des Affaires étrangères, Heiko Josef Maas, reconnut bel et bien, le 28 mai 2021, que son pays commit un génocide (65 000 Hereros et 10 000 Namas furent massacrés) pendant l’occupation de la Namibie entre 1904 et 1908, mais il ne parla pas de dédommagement. Maas fit savoir que son pays mettra tout au plus en place “un programme de plus de 1,1 milliard d’euros sur une période de 30 ans sous forme de dépenses d’infrastructure, de soins de santé et de programmes de formation au profit des communautés touchées”.
Quand un dédommagement a lieu, ce qui est rare, il ne concerne que des individus. Ainsi, selon l’historienne camerounaise Olivette Otele, la Grande-Bretagne paya des dédommagements pour les Mau Mau du Kenya, massacrés dans les années 1950.Le 7 avril 2003, Jean-Bertrand Aristide, alors président d’Haïti, avait demandé des réparations financières à l’ancienne puissance colonisatrice française. Ancien prêtre et partisan de la théologie de la libération qui fit florès en Amérique latine dans les années 1970 et 1980, Aristide s’était simplement rappelé que la France avait obligé son pays à rétribuer les anciens esclavagistes pour une liberté que les Haïtiens avaient arrachée de haute lutte sur le champ de bataille. L’argent versé par Haïti à la France est évalué par “The New York Time” qui a consulté des milliers de pages d’archives à des centaines de millions de dollars…
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Théoriquement et juridiquement, tout est clair à la Beac
Yvon Sana Bangui est le nouveau gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Nommé sur proposition de son pays le 9 février 2024, le Centrafricain (qui fêtera son 50e anniversaire en mai prochain) connait bien la maison qu’il a rejoint en 2005 comme agent d’encadrement supérieur.
Ses parcours de vie sont marqués par une pluralité d’expériences professionnelles, dont la plus haute est celle de directeur des systèmes d’information de la Banque depuis 2017. Et conformément aux textes communautaires en vigueur, son mandat de 7 ans non renouvelable s’achève le 9 février 2031. Avant les aperçus forts intéressants qu’apportent ces détails, on s’était surtout occupé de la fin du bail du prédécesseur de Yvon Sana Bangui. Au point où, des argumentaires solidement charpentés et différentes interprétations semblent n’avoir pas tout épuisé. Au point où, entre urgence et durée, l’ensemble a construit une unité à des lectures d’une moindre pertinence. Pas besoin ici de décortiquer la rhétorique réactionnaire de quelques-uns, plus préoccupés à suggérer des polémiques.
Et en ce sens, l’on s’en tient à ceci: «La conférence des chefs d’États a pris connaissance de la fin du mandat de Monsieur Abbas Mahamat Tolli au poste de gouverneur de la Beac et a suivi avec attention la proposition de la candidature de Monsieur Yvon Sana Bangui, présenté par la République centrafricaine, conformément au principe de la rotation instituée en 2010, et l’a approuvée». À bien des égards, ces lignes du communiqué final de la Conférence des chefs d’États de la Cemac tenue par visioconférence le 9 février dernier apparaissent d’autant plus nécessaires qu’elles drainent des enjeux considérables, notamment le respect de la codification temporelle des mandats à Beac, les conditions du changement du gouvernorat et les conjonctures critiques ou encore sur le rythme de la prise de décisions et de leur mise en œuvre. À la lumière des articles 50, 51 et les alinéas 1 et 3 ; et 53 des statuts de la Beac, tout est prédéfini dans un calendrier précis et prévisible. Tenez: l’article 50 dispose que «le gouverneur de la Banque centrale est nommé par la Conférence des chefs d’État de la Cemac, sur proposition du Comité ministériel de l’UMAC, après avis conforme du Conseil d’administration statuant à l’unanimité». Plus loin (article 53), il est dit que «les mandats des membres du gouvernement de la Banque centrale sont irrévocables. Ils ne peuvent être relevés de leurs fonctions que par décision dûment motivée de la Conférence des chefs d’État, sur proposition à l’unanimité du Comité ministériel». Et puis, il y a la résolution N°2 du Conseil d’administration du 24 mars 2016. Celle-ci légitime l’alternance équilibrée des intérêts en matière de gestion de la fin du mandat des membres du gouvernement de la Beac et assimilés. Théoriquement et juridiquement, tout est clair. Abordées de manière indirecte, cet ensemble reste le cadre intangible qui s’impose à tous et qui devrait déterminer les comportements.
Mais, à observer comment les choses se sont passées, des interprétations qui s’opposent ou s’articulent semblent surplombantes. Portées et vécues par des groupes d’acteurs aux intérêts divergents, ce sont ces interprétations qui ont tendance à bloquer toute dynamique raisonnable et consensuelle à la Beac. Son Excellence Moussa Faki Mahamat, soulignant l’importance d’investir dans l’éducation pour assurer la prospérité future de l’Afrique.Jean-René Meva’a Amougou