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Journal Intégration - Page 247 sur 248 - LA TRIBUNE DES COMMUNAUTÉS

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  • Solomane Koné

    Solomane Koné

    C’est cet économiste ivoirien qui remplace Racine Kane au poste de représentant résident de la Banque africaine de développement (Bad). Le 21 octobre dernier, Solomane koné a présenté au ministère camerounais des relations extérieures les copies figurées de ses lettres d’introductions au Cameroun.

    Diplômé de l’université Cornell aux Etats-Unis (Master, Ph.D.), il traine avec lui 24 années d’expérience. Avant d’arriver à la Bad, l’économiste a d’abord travaillé notamment à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et à l’Organisation internationale du travail.

    Solomane Koné arrive au Cameroun au moment où la coopération avec la Bad prend de l’ampleur. Dans son document de stratégie pays (DSP) couvrant la période 2015 – 2020, l’institution financière africaine prévoit d’investir au Cameroun 2,8 milliards de dollars (1 560,82 milliards de francs CFA à la valeur du dollar au 17 novembre). Ce montant est supérieur aux 2,15 milliards de dollars investis en 44 ans de partenariat (1972-2016). A en croire la Banque, avec 22 opérations en cours, équivalant à plus d’un milliard de dollars d’engagements, le Cameroun constitue, son portefeuille le plus important en Afrique centrale et compte parmi les 10 pays où elle investit le plus.

  • 13 milliards FCFA

    13 milliards FCFA

    C’est la dotation que vient de faire l’Union européenne (UE) au Cameroun afin de limiter l’impact des mouvements de populations dans les localités frontalières des régions septentrionales du pays. Cela se fera à travers deux projets. D’un coût de 4,6 milliards de francs CFA, le premier projet est dénommé Programme de redressement économique et social inclusif et de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des territoires du Nord et de l’Extrême-nord (Resiliant). Le second, appelé Projet de renforcement de la résilience des populations des régions septentrionales du Cameroun (Presec), bénéficie d’une enveloppe de 8,4 milliards. Ces deux  projets, lancés la semaine dernière à Yaoundé, sont mis en œuvre par des organisations de la société civile et s’étalent sur trois ans. Ils devraient améliorer l’accès aux services sociaux de base et les modes de production agricole, piscicole et d’élevage. Ce financement vient du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE. Jusqu’ici, il a permis de mobiliser pour le Cameroun 23,2 milliards de francs CFA.

  • Nœuds gordiens de la sécurisation du continent

    Par Zacharie Roger Mbarga

    La quatrième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité était ancrée sur l’actualité saharo-sahélienne. Placé sous le thème « Défis sécuritaires en Afrique: pour des solutions intégrées», les échanges étaient tournés sur le rôle de premier plan des africains dans la résolution des conflits qui minent le continent. Les solutions endogènes ont davantage porté sur les aspects de militarisation plutôt que sur la réduction de la pauvreté et le développement. Les réalités sur le terrain, notamment le chômage et le désœuvrement demeurent pourtant le terreau fertile de l’engagement des jeunes dans les nébuleuses djihadistes. D’où l’étonnement d’un participant de la société civile « On ne nous parle que de gommer les terroristes, de forces militaires, alors que ce rendez-vous est placé sous le signe des « solutions intégrées » ».

    Dans le fond, l’adéquation et l’adaptation des missions de sécurisation des zones de conflits étaient la préoccupation majoritairement partagée. Pour évoquer le cas du Mali, Amandine Gnanguênon, chercheuse associée à l’université d’Auvergne, évoque « une opération du maintien de la paix peu adaptée à l’évolution de l’instabilité dans la sous-région et aux phénomènes complexes de radicalisation à l’œuvre». Pour elle, « On ne peut pas maintenir la paix quand l’un des acteurs ne veut pas faire la paix et a manifestement fait du dialogue une manière de gagner le temps », rapporte RFI.

    Pour le Président Macky Sall, hôte de ce forum, « Nous devons faire très attention aux schémas que nous mettons en œuvre avant d’agir. Il faut se garder des solutions toutes faites, conçues et appliquées sans concertation avec les AfricainsLes interventions sont souvent pires que le mal qu’elles étaient censées soigner. Comme il ne fait pas midi partout en même temps, chaque pays a une histoire, une expérience et des spécificités dont il convient de tenir compte. C’est extrêmement important pour les réponses que nous voulons trouver par rapport aux défis du terrorisme ». Il a ainsi appelé à une refondation des opérations de maintien de la paix (OMP) de l’ONU.

    Le Président de la Commission de l’Union Africaine dira dans la même veine que « dans la plupart des situations marquées par une violence asymétrique, les missions de maintien de la paix, lorsqu’elles sont déployées, éprouvent des difficultés à s’adapter à l’environnement dans lequel elles sont censées opérer. Elles manquent de flexibilité et les limites qu’imposent leur plan et leurs règles d’engagement handicapent leur efficacité d’action. Quelquefois, elles sont contraintes de consacrer l’essentiel de leur effort à leur propre protection au détriment de la mise en œuvre des tâches de protection des civils et d’appui de la mise en œuvre des accords de paix ». Cette idée trouve de l’écho après les retards considérables pris par la mission mobile et opérationnelle du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Tchad). Les appuis extérieurs censés être des appoints sont finalement des financements sine qua non des missions de paix et de sécurité.

    Bon à rappeler, les légions étrangères sur le sol africain ont pour fondement la protection des intérêts très souvent en contradiction avec les attentes des populations locales. C’est le substrat de la sécurité en Afrique, marché de 2,5 milliards d’habitants en 2050. Lorsqu’il est même évoqué l’approfondissement des partenariats stratégiques en vue de la montée en puissance et la pérennisation des capacités des Etats africains pour la gestion des défis migratoires et du terrorisme, Antoine Glaser, journaliste français estime que « le choix ne sera dicté ni par les politiques ni par les chercheurs, mais par les industriels français de la défense qui ont été particulièrement nombreux à participer au Forum dans le sillage de la délégation défense. Ils ont profité de l’annonce par le ministre Jean-Yves Le Drian du projet de la France de créer prochainement à Dakar une école de cyber sécurité pour proposer à leurs partenaires africains leur savoir-faire dans le domaine ».

    L’appropriation par l’Afrique de l’infrastructure de défense de son territoire passe par son autonomie économique, intellectuelle, financière et militaire. Le risque aujourd’hui, c’est de voir des terroristes vaincus ailleurs chercher des zones de repli en Afrique. Les conséquences de ces interventions, nous les vivons au Sahel, sont souvent pires que le mal qu’elles étaient censées soigner. Paul Kagame, qui présidera l’UA en 2018, exhorte ses pairs africains à se prendre en main : « si nous laissons les autres définir nos défis et prendre la responsabilité de régler nos problèmes, nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes ». Les causes profondes de la radicalisation devraient toujours constituer la préoccupation majeure.

  • 39, 80%

    39, 80%

     

    Taux de réussite général enregistré lors de la 18e édition du concours d’agrégation du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) achevé la semaine dernière à Yaoundé. Sur les 103 candidats au départ, seuls 41 ont été déclarés  définitivement admis à l’issue de la 3e épreuve du Concours. Le Cameroun compte 14 lauréats parmi les admis dont deux majors (Pr Keugong Rolande Saurelle de l’université de Dschang en droit privé et Pr Momo Claude de l’université de Douala en droit public), soit un taux de réussite de 42,42%.

     

  • 39,4 Milliards de francs CFA

    39,4 Milliards de francs CFA

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    C’est le montant de la première enveloppe d’appuis budgétaire dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D). Une convention a été signée mercredi dernier entre le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, l’ambassadeur de France au Cameroun et l’Agence française de développement. Cet argent sera viré directement au Trésor public par tranche sur la période 2017-2018. Il ne financera pas des projets, comme c’était le cas jusqu’ici, mais une partie du budget des ministères de la Santé, de l’Education de base, de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et des Finances. Sont précisément ciblés : les programmes et les actions visant l’amélioration du capital humain, la compétitivité du secteur privé, et la modernisation de la gestion des finances publiques. Sur une enveloppe totale de près 400 milliards de francs CFA destinée au 3e C2D qui court jusqu’à 2025, environ 121 milliards seront utilisés sous forme d’appui budgétaire.

  • Claudy SIAR

    Claudy SIAR

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    Dans une vidéo diffuse le 17 novembre 2017, le célèbre animateur de Radio France internationale (RFI) sensibilise sur l’esclavage des noirs en Libye. « J’ai discuté toute la matinée avec un Camerounais, Valentin, qui a fait la traversée, qui avec lui, a amené sa sœur, adolescente, qui aujourd’hui est emprisonnée en Libye. Ce qu’il m’a raconté de la traversée, je ne pouvais pas l’imaginer, que la barbarie pouvait aller aussi loin, que des gens pouvaient être capables de ce que Valentin m’a raconté», explique Claudy SIAR. Son « collectif contre l’esclavage et les camps de concentration en Libye », créé avec Kemi Seba, a tenu en France samedi 17 novembre 2017 une grosse manifestation fort courue. Le collectif annonce d’autres actions le 20 novembre 2017 à l’ambassade de Libye en France. A sa suite, le president guinéen Alpha Condé, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine, a proposé d’inscrire le sujet à l’ordre du jour du sommet Europe-Afrique prévu le 29 novembre à Abidjan.

  • Modeste Fatoing Mopa

    Modeste Fatoing Mopa

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    Malgré la conjoncture économique difficile, le directeur général des impôts du Cameroun a réussi à dépasser en 2016 les objectifs de mobilisation des recettes fiscales non pétrolières fixés par la loi de finance. Selon son rapport annuel rendu public voici une dizaine de jours, 1615,6 milliards de francs CFA ont été effectivement recouvrés contre une projection de 1 565,0 milliards, soit un taux de réalisation de l’objectif de 103,2%. Ce niveau de mobilisation des recettes fiscales non pétrolières est également en hausse de 1,7% par rapport à 2015 avec des recettes fiscales non pétrolières se situant à 1 588,9 milliards.

    La direction générale des impôts a même maintenu et consolidé son rang de premier poste de mobilisation des ressources publiques avec un montant de 1901,1 milliards collectés à la fois pour le compte de l’Etat central, des collectivités territoriales décentralisées et des établissements publics administratifs. S’agissant des recettes destinées au budget central de l’Etat, l’administration fiscale a globalement mobilisé 1 724,6 milliards, représentant près de 60% des ressources de l’Etat (hors dons et emprunts) contre 56% en 2015.

  • Assiette fiscale: le Cameroun souffle le chaud… et le froid

    Assiette fiscale: le Cameroun souffle le chaud… et le froid

    Le Fonds monétaire international estime que la mobilisation des recettes intérieures reste faible. Le patronat s’oppose à la pression fiscale. 

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    Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) est vent debout contre les réformes fiscales envisagées pour l’année 2018. Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, son président, Célestin Tawamba, indique que le texte «contient des dispositions qui, si elles venaient à être adoptées, imposeraient des contraintes insupportables aux entreprises, remettant ainsi en cause tous les efforts entrepris ces dernières années par le Gouvernement et le Gicam pour créer les conditions de la confiance au sein du secteur privé». Les dispositions et mesures qui justifient les inquiétudes du Gicam se déclinent en trois points principaux : l’augmentation attendue de la pression fiscale, le caractère répressif du projet de loi et l’affaiblissement du dispositif de remboursement des crédits de taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

    Dans le détail «le Gicam souligne la nécessité d’éviter de faire de l’exigence bien comprise pour le gouvernement d’accroître les recettes budgétaires, une source d’affaiblissement des entreprises sur le marché national et les marchés à l’exportation et, partant, d’érosion des recettes budgétaires paradoxalement». De même, pour l’organisation patronale, «la limitation prévue des garanties offertes aux contribuables, et les pouvoirs exorbitants accordés à l’administration ne rassureront pas les investisseurs et feront naître des doutes sur la stabilité et l’attractivité de notre système juridique. C’est le cas, notamment, en matière douanière, avec la possibilité offerte à l’administration de revenir sur les exercices ayant déjà fait l’objet d’une vérification et en principe prescrits, et donc droits non garantis du contribuable et des risques de dérives de la part des agents publics». Enfin, soutient encore le Gicam, «la relecture envisagée aux fins de simplification de la procédure de remboursement des crédits de TVA est de nature à engendrer d’énormes difficultés en pratiques et donc de dissuader les contribuables à solliciter des remboursements de sommes qui leur reviennent pourtant de plein droit».

    30% du PIB non taxés

    Depuis quelques années à chaque loi de finance le patronat crie à la pression fiscale. Pourtant, lors de leur dernière réunion en octobre dernier, les ministres des Finances de la zone Franc ont estimé que la mobilisation des recettes fiscales reste faible en zone Cemac (voir encadré). Le Fonds monétaire international (FMI) est du même avis. «Bien que, dans l’ensemble, les réformes entreprises par le Cameroun ces dix dernières années aient permis des améliorations au niveau fiscal, le pays doit encore pouvoir considérablement accroître ses recettes (hors pétrole) pour refléter le vrai potentiel du pays», peut-on lire dans rapport de juillet 2017 sur le Cameroun. Selon l’institution, « La dernière mission du département des finances publiques sur l’administration des recettes a estimé à 2,5 % du PIB l’écart entre les recettes du Cameroun et son potentiel d’imposition en 2015».

    Estimé à 16,4% du PIB en 2015, le taux de pression fiscale du Cameroun est inférieur à celui de certains pays d’un niveau de développement similaire comme le Rwanda (16,7%) ou le Togo (21,3%). Mais le problème au Cameroun, c’est que la pression s’exerce sur les mêmes contribuables. « Selon une étude publiée par le Fonds monétaire international (FMI) en avril 2017, la contribution du secteur informel dans le PIB du Cameroun avoisine 30%. Quand on sait que l’administration fiscale qui peine à fiscaliser ces 30% du PIB s’adresse toujours aux mêmes contribuables, on comprend aisément pourquoi le patronat a l’impression que les entreprises camerounaises du secteur formel subissent une forte pression fiscale», explique l’inspecteur des impôts Alain Symphorien Ndzana Biloa.

    Aboudi Ottou

    Zone franc: les revenus fiscaux restent faibles

    La mobilisation des recettes fiscales, mesurée par le ratio recettes / produit intérieur brut, a globalement progressé en zone franc depuis le début des années 2000. Leur niveau reste toutefois souvent assez faible et très hétérogène, allant de 4,6% à 27,4% dans la CEMAC (moyenne : 14,8%) et de 11,1% à 22,2% dans l’UEMOA (moyenne : 16%).

    Malgré la prudence qu’il convient d’attacher à ce type d’estimations, le FMI pense que la plupart des Etats de la zone disposent encore d’un «potentiel fiscal» inexploité significatif. En outre, cette fiscalité continue de reposer pour une large part sur les droits de douane, recette dont l’évolution tendancielle est à la baisse, compte tenu du mouvement de libéralisation commerciale. Droits et taxes sur les importations et exportations représentent en moyenne le quart des recettes fiscales dans l’UEMOA (24%), avec toutefois de fortes disparités entre pays. La transition vers un plus fort recours aux prélèvements intérieurs est engagée, mais reste inégale.

    Hormis dans les Etats disposant de ressources pétrolières, les recettes fiscales ont vocation à demeurer la source principale du financement de l’action publique. Renforcer leur mobilisation doit permettre, aux côtés de l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique, d’accroître la qualité et la quantité de l’offre de biens et services publics (éducation, santé, infrastructures, administrations, etc.) et le financement de la croissance.

    Source : rapport sur la mobilisation des ressources intérieures, réunion des ministres de la zone Franc.

  • Hans-Peter Schadek : «Ce financement vient en complémentarité du programme FMI au Cameroun»

    Hans-Peter Schadek : «Ce financement vient en complémentarité du programme FMI au Cameroun»

    Interview

    Le nouvel ambassadeur-chef de délégation de l’Union européenne en République du Cameroun a effectué sa première sortie publique au cours de la cérémonie de signature du Contrat de réformes structurelles. A l’occasion, L’Allemand de 61 ans a accordé une interview à une poignée de médias dont Intégration, pour expliquer les contours de l’appui de la communauté qu’il représente au Cameroun. 

    journal-integration-Hans-Peter-Schadek-

    Ce nouvel appui est destiné au développement du secteur rural au Cameroun. Quelles sont les raisons qui motivent le choix de l’UE en faveur de ce secteur?

    Toute amélioration des conditions de production agricole impactera le taux de croissance du Cameroun et les revenus de la majorité des citoyens camerounais. Le secteur agricole est une porte d’entrée essentielle pour le développement du Cameroun. Premièrement, le Cameroun dispose d’un potentiel agricole important qui constitue un atout majeur pour son développement, mais qui est actuellement sous-exploité. En effet, ce secteur contribue à plus de 20% du PIB et à 40% des exportations du Cameroun (hors secteur pétrolier) et son potentiel de croissance a été estimé à 7% par an. Deuxièmement, le secteur agricole est actuellement dominé par une agriculture de subsistance qui emploie environ 60% de la population active, essentiellement au sein d’exploitations familiales.

    On parle d’augmentation de la productivité des exploitations familiales agricoles. Ça veut dire quoi concrètement?

    Il s’agit de s’attaquer de façon résolue aux défis communs à toutes les filières à savoir le manque d’accès aux facteurs de production et l’enclavement des zones de production.

    Ce financement est-il lié au programme du Cameroun avec le FMI ?

    Ce financement vient en complémentarité du programme FMI au Cameroun. L’UE attache une importance particulière à la stabilité macroéconomique car elle conditionne la bonne mise en œuvre des politiques sectorielles. L’UE suit donc de très près les revues du programme du FMI et conditionne la stabilité macroéconomique à la libération des tranches d’appui budgétaire.

    Pourquoi l’Union européenne abandonne-t-elle l’approche projet?

    L’UE n’abandonne pas l’approche projet. Nous disposons d’un certain nombre d’instruments financiers que nous choisissons en fonction du contexte et des besoins. Au Cameroun, notre portefeuille comprend tant des projets de développement, du blending pour soutenir les projets d’investissement que de l’appui budgétaire. Compte-tenu de l’urgence de mener des réformes structurelles, l’appui budgétaire est particulièrement bien adapté pour appuyer le Gouvernement dans la mise en œuvre de ses réformes.

    Quelle est la différence entre un appui budgétaire et l’approche projet ?

    Avec l’appui budgétaire, l’UE ne finance plus d’activités spécifiques individualisées. Il n’y a donc plus de ciblage, de suivi et de contrôle des fonds décaissés. Il s’agit essentiellement d’une contribution à la mise en œuvre de politique publique de développement dans le respect et l’utilisation des procédures nationales et non celles des bailleurs de fonds. Un accent important de notre appui budgétaire est mis sur les reformes de gouvernance et de politique publique.

    Quelle est la différence entre l’appui budgétaire de l’UE et celui des autres PTF comme par exemple le FMI ou la France?

    L’appui budgétaire de l’UE consiste en des dons et non en des prêts. Nous nous engageons dans une dynamique pluriannuelle de réformes et de progrès avec des conditions visant la pertinence et la crédibilité des réformes et  des indicateurs de performance focalisés sur les résultats.

    Comment allez-vous mesurer le changement ?

    Tout d’abord, notre financement est totalement aligné sur les stratégies de réformes sectorielles qui incorporent les indicateurs de résultat que le gouvernement s’est engagé à atteindre. C’est sur la base des rapports de mise en œuvre des ministères, que l’UE pourra apprécier les progrès, satisfaisants ou non, réalisés. Par ailleurs, la convention de financement comprend des cibles de performance très précises, dont les sources de vérification, que les ministères doivent atteindre pour disposer des tranches variables. Ces cibles proviennent également de la stratégie de réforme des ministères sectoriels.

    Propos recueillis par Rémy Biniou

    Bio-express

    Données personnelles

    Date de naissance : 05/12/1956

    Lieu de naissance : Kiel, Allemagne

    Nationalité : Allemande

    Situation familiale : Marié, 4 enfants

    Langues : Français, Anglais, Allemand

    Etudes universitaires

    1983 : Degré d’ingénieur agronome, option économie rurale, Université Christian-Albrechts, Kiel, Allemagne

    1992 : Doctorat en économie rurale, Université Technique de Berlin, Allemagne

    Parcours professionnel

    ·        De 1983 à 1993, affectations au Togo et au Burundi en tant que conseiller dans des programmes de développement rural pour le compte de la coopération allemande (GTZ) et d’un bureau d’études privé.

    ·        Fonctionnaire de la Commission européenne depuis Août 1993.

    ·        Transfert au Service Européen de l’Action Extérieure (SEAE) le 01/01/2011.

    ·        Postes de Conseiller dans les Délégations de l’UE au Mali (1993-1998) et au Cameroun (1998-2002). Responsable géographique à la Commission européenne, Direction Générale du Développement, en charge du Ghana et de Sierra Leone (2002-2004).

    ·        De 2004 à 2007, Chef des Opérations et Chef de Délégation a.i. à la Délégation de l’UE au Sénégal. Ambassadeur/Chef de Délégation de l’Union européenne au Niger de Janvier 2008 à Septembre 2013.

    ·        Chargé de Mission pour le Sommet EU-Afrique d’Avril 2014. Depuis Septembre 2014, Chef de Division Afrique 3 (Afrique Occidentale) au sein du Service Européen d’Action Extérieure (SEAE); exercice des fonctions de Directeur exécutif adjoint pour l’Afrique (MD Africa) de Janvier 2016 à Mai 2016.

  • Un double défi à relever

    Un double défi à relever

    Décaissement des fonds

    Pour consommer la totalité de l’appui budgétaire de l’Union européenne, le Cameroun devra à la fois bien exécuter son programme d’ajustement avec le FMI et réaliser des réformes structurelles dans le secteur du développement rural.

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    La convention signée jeudi 09 novembre 2017 à Yaoundé entre le Cameroun et l’Union européenne a permis au pays d’engager 63 milliards de francs CFA au titre du 11e Fonds européenne de développement. La grande partie de cet argent (59,04 milliards) devrait directement être versée dans le compte du trésor public suivant un calendrier défini par la convention (voir tableau 1). Si la première tranche, soit environ 20 milliards de francs CFA est acquise, ce n’est pas le cas pour les autres tranches. Pour les décaisser, le pays devrait bien exécuter le programme actuellement mise en œuvre avec l’assistance du Fonds monétaire internationale (FMI) (voir tableau 2). Le Cameroun devra en plus réaliser les réformes contenues dans le Contrat de réformes structurelles (CRS) pour la consommation des tranches variables (voir tableau3).

    journal-integration-calendrier-indicatif-de-decaissement

    journal-integration-indicateur-cible-et-montants-pour-les-tranches-variables

     

  • 63 milliards de francs pour les réformes structurelles

    63 milliards de francs pour les réformes structurelles

    Cameroun – Union européenne

    Le don de Bruxelles, inscrit  dans le cadre du 11e Fed, cible le secteur rural. L’argent sera débloqué par tranche durant les trois années du programme économique et financier que mène Yaoundé pour sortir de la crise économique.

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    Malgré l’ajuste-ment budgétaire, le déficit du Cameroun devrait rester important. Sur la période 2017 – 2020, les besoins de financements supplémentaires se chiffrent à environ 1302 milliards de francs CFA, selon le Fonds monétaire international (FMI). En concluant avec cette institution financière un programme triennal de redressement économique et financier en fin juin dernier, les bailleurs de fonds se sont engagés à apporter au Cameroun cet argent à des conditions concessionnelles: «taux d’intérêt nul avec un différé d’amortissement d’un peu plus de cinq ans et une échéance maximale de dix ans», selon les précisions du ministre camerounais de la Communication données lors d’une conférence de presse sur le sujet le 24 juillet à Yaoundé. Parmi ces bailleurs de fonds, l’Union européenne (UE) met sur la table 63 milliards de francs CFA, soit environ 5% des besoins. Contrairement aux autres institutions financières internationales, l’apport de l’UE est un don. Mais, le décaissement de ces fonds est conditionné. Quelles sont ces conditions ? Comment sera débloqué l’argent ? A quoi va-t-il servir ? Réponses dans ce dossier.

    L’Union européenne (UE) va virer avant la fin de l’année près de 20 milliards de francs CFA dans les caisses du Trésor public camerounais. Première retombée concrète du Contrat de réformes sectorielles (CRS) de l’appui budgétaire de l’Union européenne. Le CRS a été signé le 09 novembre 2017 par Louis Paul Motaze, le ministre camerounais de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) et Hans – Peter Schadek, le nouvel ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun. Ce contrat est une partie du soutien de l’UE à la mise en œuvre du Programme de réformes économiques et financières que mène en ce moment le Cameroun. Son objectif est de sortir le pays de la crise économique qui perturbe la croissance des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale depuis la chute des prix du pétrole en mi-2014. A la fin des trois années de ce programme, le pays aura reçu du contribuable européen 63 milliards de francs CFA, s’il respecte toutes les conditionnalités de décaissements (voir page suivante).

    Accroître la productivité

    Dans le cadre du cycle de coopération 2014 – 2020 avec le Cameroun, l’Union européenne a prévu des dons pour un montant pouvant aller jusqu’à 185 milliards de francs CFA. Les 63 milliards d’appui à la mise en œuvre du programme d’ajustement sont pris dans cette enveloppe appelée 11e Fonds européen de développement (Fed). Ils constituent 34% du montant global du 11e Fed et portent à 63% le taux d’engagement de ce fonds dont la mise en œuvre est rendue à mi-parcours. Un tel volume d’argent a pu être engagé d’un seul coup grâce à l’appui budgétaire. Selon le chef de délégation de l’UE au Cameroun, l’avantage de ce nouvel instrument est qu’il permet la réalisation de l’aide au développement «au travers des mécanismes financiers camerounais».

    Booster la croissance

    Le Contrat de réforme sectorielle signé jeudi de la semaine dernière détaille à quelle utilisation est destinée les 63 milliards de francs CFA. On y lit qu’une partie (59,04 milliards de francs CFA) sera transférée par tranche directement au Trésor public. L’autre partie (3,94 milliards) sera consacrée à l’expertise extérieure, notamment celle de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (voir tableau). Provenant du 11e Fed, l’argent alloué au CRS sera utilisé en conformité avec son Programme indicatif national (PIN). Ce programme a arrêté deux domaines d’intervention: la gouvernance et le développement rural. Il sera donc question dans le cadre du CRS de «faciliter des réformes importantes prévues dans le secteur agricole qui permettront aux bénéficiaires d’accroître leur productivité et donc leurs revenus».

    Concrètement, à la fin du programme, le pays devra se doter d’une nouvelle politique semencière et augmenter de 10% la quantité de semences de pré-base produite par l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad). Dans le sous-secteur des intrants agricoles, il est question d’opérationnaliser la loi du 10 juillet 2003 régissant les activités du sous-secteur engrais et d’adopter un manuel de procédures pour l’octroi des intrants. Dans le domaine de l’élevage, on devra assister à une amélioration de la couverture sanitaire du cheptel, se traduisant par l’installation d’au moins 20 vétérinaires privés dans des zones rurales non pourvues. Pour acheminer la production agricole qui devrait augmenter, le programme prévoit de désenclaver les bassins de production en accompagnant les communes dans la réhabilitation de 300 kilomètres de routes. Un tel résultat étant difficile dans un système en proie à la mauvaise gouvernance, le CRS entent promouvoir les bonnes pratiques en matière de gestion des finances publiques, en rendant notamment effective la budgétisation par programme dans les ministères et institutions intervenant dans le développement rural.

    Selon des études réalisées dans le cadre de la formulation du CRS, «toute amélioration des conditions de production agricole impacte le taux de croissance du Cameroun». En effet, ce secteur contribue à plus de 20% du PIB et à 40% des exportations du Cameroun (hors secteur pétrolier) et son potentiel de croissance est estimé à 7% par an.

    Aboudi Ottou

    Comprendre l’appui budgétaire

    Dans le cadre du partenariat entre le Cameroun et l’Union européenne (UE), le gouvernement a marqué son souhait depuis 2016 de passer de l’approche projet à l’appui budgétaire. Cette dernière option permet au bailleur de fonds de transférer directement les ressources financières au Trésor public. Le gouvernement dispose par conséquent de plus de flexibilité dans la gestion de ces allocations. Il s’engage cependant à poursuivre un dialogue stratégique et à se soumettre à une évaluation des résultats. Pour ce faire, il accepte de renforcer ses capacités. Grâce à l’appui budgétaire, le Cameroun pourra utiliser ces financements sans que l’institution européenne n’interfère dans l’affectation des ressources. Ceci fait du gouvernement le seul responsable de l’atteinte des objectifs de la convention. Mais les décaissements sont conditionnés par l’atteinte des résultats intermédiaires.

    Parmi les valeurs fondamentales de ce mode de financement, on peut citer l’adhésion du gouvernement bénéficiaire aux droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit. Parmi les cinq grands objectifs de l’appui budgétaire, il y a la promotion des droits de l’homme et des principes démocratiques, l’amélioration de la gestion financière et la promotion des réformes sectorielles. Pour pouvoir prétendre à l’appui budgétaire de l’Union européenne, un Etat doit satisfaire aux critères d’éligibilité ci-après : disposer d’une politique et d’une stratégie de réforme ou de développement sectoriel voire national bien définies; avoir un cadre macroéconomique stable et mettre en place une politique de contrôle budgétaire transparente.

    Les négociations du contrat de réformes structurelles au titre de l’appui budgétaire pour la période 2017 – 2019 ont commencé depuis quelques mois. Selon l’Union européenne, le  Cameroun répond aux critères d’éligibilité de cet appui financier. Notamment  grâce à sa stabilité macroéconomique, à l’existence d’une stratégie de développement du secteur rural et à la mise en place d’un plan de modernisation des finances publiques.

    Moïse Nkoumou

  • Dangote lance la distribution du ciment en vrac

    Dangote lance la distribution du ciment en vrac

    Daniel ATE

    Déjà leader sur le marché du ciment au Cameroun, Dangote Cement est sur un autre chantier de construction d’une deuxième usine à Yaoundé. Son directeur marketing et communication était en opération de charme au CIF 2017.

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    Qu’est-ce qui peut justifier la présence de vos équipes au village industriel du Cameroon Business Forum 2017?

    Je suppose que des personnes sont intéressées par notre produit et se proposeraient de s’investir dans la distribution sur le plan national, tout comme dans la zone Cemac. C’est une présence opportune pour nouer des contacts d’affaires, c’est ainsi que nous sommes ici au Forum.

    Est-ce qu’il y a un nouveau produit que Dangote est venu présenter ?

    Dangote propose le ciment de marque 3X, 42.5, qui est un ciment pour un multi usage. En plus de cela, Dangote veut faire découvrir l’offre de ciment en vrac. Dangote vient d’acquérir une flotte importante de camions citernes, pour pouvoir livrer du ciment en vrac dans les grands chantiers. C’est un service sur le terrain, c’est-à-dire les camions vont directement chez le client pour fournir le produit. Donc nous sommes ici dans ce salon pour davantage promouvoir cette offre de ciment en vrac parce que le sac de 50 kilos est plus connu. Dangote a lancé ses activités en mars 2015 et occupe aujourd’hui la place de leader. Notre secret, c’est la qualité du produit tout simplement. C’est une marque reconnue pour sa fiabilité. L’usine Dangote au Cameroun est la plus moderne, c’est vraiment à la pointe de la technologie. Avec son accès au quai qui lui permet d’être livré en matières premières, éléments pour composer ce ciment.

    Ailleurs, Dangote vend le ciment plus moins cher, pourquoi ne pas appliquer les mêmes prix au Cameroun ?

    Vous savez la politique du prix est soumise au regard aussi du gouvernement. Ce n’est pas une décision à prendre par les opérateurs. L’ambition de monsieur Dangote est de mettre à la disposition des populations africaines des produits de première nécessité à un prix très accessible. L’ouverture de l’usine de ciment Dangote au Cameroun devait favoriser une baisse du prix du ciment, ce qui n’a pas été le cas, c’est-à-dire perçu par le consommateur final. Cependant, il y a eu une baisse dans le contexte général. Avec l’entrée de Dangote, le prix du ciment a baissé. Avant son entrée, ce n’était pas ce prix-là. La position de certains opérateurs avait mis le prix à une barre plus haute. Donc il y a eu une baisse, mais pas forcément sous l’impulsion de Dangote.

    Pourquoi une autre usine à Yaoundé alors que vous êtes déjà leader ?

    Le problème sur le marché camerounais, c’est que l’offre est très insuffisante par rapport à la demande. La demande étant constituée des grands projets que nous connaissons, émergence 2035 et autres. Tous les cimentiers aujourd’hui ne peuvent pas satisfaire tous les projets de développement du pays. D’où pour certaines cimenteries, l’ouverture, ou la construction d’autres usines, ou alors l’augmentation de leur capacité actuelle. Donc pour Dangote, avec l’usine de Douala, c’est 1,5 tonne de capacité actuelle de production. Et sur Yaoundé pour la même usine, ce sera la même capacité. Dangote voudrait doubler sa capacité avec la construction de la deuxième usine. Tout ça devrait permettre que le Cameroun soit autosuffisant en matière de disponibilité de ciment.

    Propos recueillis par DN

  • La Fondation MTN au chevet des victimes de guerre

    La Fondation MTN au chevet des victimes de guerre

    Soutien médical

    Cette fondation a offert trois ambulances médicalisées aux autorités camerounaises le 10 novembre 2017. Elle veut ainsi contribuer à la prise en charge des soldats et populations de la région de l’Extrême-Nord affectée par des attaques terroristes.

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    La fondation MTN est au front contre le terrorisme. Elle soutient les ministères de la Défense et de la Santé publique dans la prise en charge des victimes de Boko Haram. Ces deux départements ministériels ont reçu trois ambulances médicalisées de la Fondation MTN le 10 novembre dernier à l’esplanade du quartier général de Yaoundé. Les véhicules ont été remis aux chefs des départements ministériels concernés. «L’une des ambulances est offerte au ministère de la Santé tandis que les deux autres vont au ministère de la Défense», repartit le bienfaiteur, dont le souci est d’améliorer la réponse médicale dans la zone affectée par des attaques terroristes, en facilitant le transport des équipes de premiers secours pour les interventions d’urgence, et la prise en charge immédiate des victimes dès l’accès à bord desdits véhicules. Chacune des ambulances est dotée d’une civière de chargement automatique avec kit de fixation, d’un appareil d’aspiration portable, d’un système d’oxygène (avec régulateur, débitmètre, humidificateur et masque), d’une trousse complète de premiers soins, des matériaux de pansement et de protection, d’un collier cervical, des attelles, et d’autres équipements (ciseaux universels, pince à éclats, lampe de poche, urinoir, brise-verre, sacs…)

    L’ADN de MTN

    Les dons font partie du quotidien de la fondation MTN. La directrice générale de l’opérateur de téléphonie mobile l’a d’ailleurs martelé la semaine dernière à Yaoundé. «La solidarité vis-à-vis des communautés est dans l’ADN de MTN. Nous nous devons d’exprimer notre solidarité aux populations de la région de l’Extrême-Nord et nous devons encourager la bravoure des militaires qui veillent sur elles», a expliqué Philisiwe Sibiya. On a encore en mémoire le don d’un important lot de denrées alimentaires, de médicaments et de fournitures scolaires que la fondation a offertes en septembre 2016 à Maroua. Elle s’est également investie dans la prise en charge de frais de scolarité de 2100 enfants vivant dans le département du Logone et Chari, ainsi que le financement de plusieurs campagnes de santé gratuites dans la partie septentrionale.

    Didier Ndengue

  • Kone Dowogonan : monsieur Jumia au Cameroun

    Kone Dowogonan : monsieur Jumia au Cameroun

    Portrait

    L’ivoirien pilote la filiale Jumia depuis deux mois. Sa mission consiste à booster le taux d’achat en ligne et permettre aux ménages de s’équiper à bas prix.

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    Sa nomination au poste de directeur général de Jumia au Cameroun apparait comme un cadeau de noël en cette veille des fêtes de fin d’année. Kone Dowogonan, âgé de 34 ans, se réjouit de cette marque de confiance de la hiérarchie de Jumia. Ici, il retrouve ses amours de jeunesse. Cet ancien étudiant de l’Université catholique d’Afrique centrale n’est pas un étranger dans le pays des Lions indomptables. Il y a effectué ses premiers stages, avant de s’envoler pour les Etats-Unis d’Amérique poursuivre ses études. Avec un background commercial, marketing et management, Kone Dowogonan totalise douze années d’expériences, notamment en France et en Angleterre pour le compte de certaines multinationales. «J’ai travaillé à Orange à différents postes. Mon dernier poste consistait à piloter des projets dans plusieurs pays d’Afrique». L’Ivoirien aime des défis. Chez l’opérateur de téléphonie mobile français, il a gravi presque tous les échelons. Il intègre la boite d’abord comme chef de projets vers 2004. Après quelques années en Angleterre, il revient en France comme directeur des projets. Quelque temps plus tard, l’Eléphant est promu directeur marketing adjoint de la multinationale. Amoureux du challenge, le trentenaire veut avoir un réel impact sur la vie de ses concitoyens africains. Il quitte Orange pour rejoindre l’aventure Jumia. Où on lui propose le poste de directeur général pour la filiale camerounaise. Il accepte sans hésiter.

    Les ambitions d’un champion

    Il surfe désormais sur une autre fenêtre. Jumia lui donne ainsi l’opportunité d’écrire une nouvelle page de sa vie. Kone se dit à la hauteur. Il a d’ores et déjà peaufiné des stratégies pour atteindre ses objectifs. «J’ai rejoint l’aventure Jumia parce que je voulais avoir beaucoup de challenges en Afrique, et Jumia est un vrai challenge qui a un réel impact sur le marché et sur le Camerounais ». Dans sa deuxième patrie, l’un de ses buts est d’équiper les ménages camerounais, en mettant en place une bonne politique commerciale. A ce propos, il lance une offensive marketing du 17 novembre au 08 décembre 2017. L’Ivoirien va relever son premier défi majeur avec le concept « Black Friday». De concert avec tous ses partenaires, cette campagne promotionnelle de trois semaines, première du genre au Cameroun, permettra aux clients de Jumia d’obtenir des réductions allant jusqu’à 70% sur des articles.

    Cette idée, ramenée des Etats-Unis, permet à tous les clients de pouvoir s’approvisionner à vil prix, en cette période des fêtes de fin d’année. «Nos ambitions au Cameroun : Etre à 100% le meilleur opérateur en terme du e-Commerce et développer toute la filiale. Elle doit avoir toute l’envergure qu’il faut», projette le CEO. Son leitmotiv : changer la vie de ses clients en créant un vrai business. C’est ce rêve qu’il poursuit depuis ses débuts dans les entreprises de téléphonie mobile. Intégrer Jumia est une sorte de continuité. Encore que MTN et Orange sont ses deux principaux partenaires. «Mais la seule différence est de développer un business, et avoir un réel impact sur le marché», défend-il. Pour ce jeune ambitieux, l’Afrique a beaucoup d’avenir dans différents domaines. Le digital en fait partie. Et le Cameroun ne déroge pas à la règle. Ici, les gens sont de plus en plus connectés. Le taux de pénétration Internet est estimé à 21%. Ce secteur en pleine expansion donne l’opportunité aux jeunes de se lancer dans le business du digital en créant des startups, dont certaines ont un réel impact sur la vie des populations. Avant d’être une multinationale, Jumia était également une start-up qui a fait ses preuves jusqu’à devenir leader en Afrique, au point d’embaucher des milliers de jeunes.

    Didier Ndengue

  • L’enjeu de la facilitation des échanges

    L’enjeu de la facilitation des échanges

    Douanes africaines

    La retraite des douanes africaines renforce le dispositif d’intensification des échanges sur le continent africain.

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    L’enjeu de la 9ème du Sous-comité de l’UA aura surtout été la facilitation des échanges. A ce niveau, deux actes majeurs ont hanté les assises : l’Accord de facilitation des échanges (AFE) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Zone de libre-échange continental (ZLEC) de l’UA. La présence de Kunio Mikuriya secrétaire générale de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) atteste de l’intérêt du premier acte. L’AFE de l’OMC est une production conjointe avec l’OMD. Cette dernière en assure au même titre la coordination au vu du rôle considérable des administrations douanières. D’où l’invitation formulée par le sous-comité de l’UA envers la Commission de l’UA et les Communautés économiques régionales (CER) afin d’inciter et d’accompagner les 55 pays africains à ratifier en outre la convention révisée de Kyoto portant simplification et harmonisation du des régimes douaniers. Cet instrument entré en vigueur en 2006, permet une certaine prévisibilité mais ne confère pas la justice commerciale.

    L’efficacité de cette convention pourrait être plus dopée si les pays africains consolidaient des actions stratégiques de facilitations des échanges. La CEEAC implémente à son niveau un projet d’appui institutionnel sur l’AFE de l’OMC. Mais, il faudra désormais aller plus loin. En effet, il était temps de rappeler aux Etats la recommandation qui les invitait à mettre sur pied des comités nationaux de facilitation du commerce.

    Au niveau de la Commission de l’UA, une stratégie de facilitation des échanges est en cours d’élaboration. Selon les termes de référence suggérés, elle pourrait se bâtir sur sept piliers et sept priorités stratégiques à préciser. On peut évoquer comme domaines d’intérêt: les procédures douanières, la coopération douanière, les centres d’échange d’information sur le commerce, la gestion des frontières, les gens d’affaires, les connaissances, les questions de sécurité et la mise en œuvre. Le tout dans un esprit de non concurrence avec les autres dispositifs d’intensification des échanges. Un dernier axe de cette stratégie, que les chefs des douanes d’Afrique ont tenu à inclure, est la vulgarisation de l’AFE de l’OMD auprès d’une palette d’acteurs, notamment le secteur privé, la société civile voire la classe politique. Cette dynamique permettrait aux africains de maitriser le processus de la ZLEC. Au sujet de la ZLEC, les administrations douanières ont demandé à être maintenues comme parties prenantes aux négociations.

    Pour rappel, dans l’architecture de construction, le Sous-comité des douanes est intégré dans le Comité technique des douanes (CTD). Le CTD est le Comité technique de la Conférence conjointe des ministres du Commerce et des Finances de l’Union africaine sur les questions relatives à la facilitation du Commerce intra-africain. À cet égard, il élabore et soumet des propositions à la Conférence conjointe sur des questions telles que les règles d’origine (RO), les réglementations et procédures douanières, les procédures de transit, etc. Elle met en œuvre les décisions des organes politiques de l’UA sur la facilitation des échanges intra-africains. La division des douanes de la Commission de l’UA assure les services de secrétariat de la CTD. En plus des directeurs généraux responsables des administrations douanières dans les États membres de l’UA, l’adhésion au CTD comprend les directeurs/chefs des départements des Douanes/divisions de la Commission de l’UA et les CER. Le CTD intervient en cinquième position après le Comité africain de haut niveau sur le commerce (HATC) présidé par Mohammadou Issoufou (président du Niger), la Conférence des ministres du Commerce de l’UA, la Commission de l’Union africaine et le Conseil africain du commerce.

    ZRM

  • Vers l’inter connectivité numérique du continent

    Vers l’inter connectivité numérique du continent

    Douanes africaines

    Les experts et les directeurs généraux des administrations douanières du continent viennent d’acter la mesure. Objectif : contribuer à la sécurité et à la lutte du commerce illicite.

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    La porosité des frontières est l’un des facteurs déterminants de la régularité du banditisme et du commerce illicite. Elle est le ventre mou d’un phénomène qui met à mal les administrations douanières des pays membres de l’Union africaine (UA). L’Organisation mondiale des douanes (OMD) estime à 5 milliards de dollars (plus de 2700 milliards de francs CFA à la valeur actuelle du dollar) le préjudice causé par le commerce illicite. Pour ce qui est de l’insécurité transfrontalière (banditisme et terrorisme), le Cameroun a une estimation de l’ordre de plusieurs centaines de milliards de dollars. Afin de prévenir des cas de récidives éventuelles, les patrons des administrations douanières de l’UA préconisent l’informatisation des postes douaniers et l’harmonisation puis l’interconnexion de leur système. C’est en somme un réseautage numérique du système de surveillance frontalier.

    Au-delà, « il faudra un partage de bonnes pratiques voire une mise à niveau », ont insisté les directeurs généraux des douanes d’Afrique. Réunis à Yaoundé pour la 9ème réunion du sous-comité des directeurs des douanes de l’UA, il est essentiel pour eux de rapprocher le niveau opérationnel de gestions des comptoirs frontaliers afin d’assurer à la fois la sécurité socio-économique et la fluidité des transits dans leur pays. Pour cela, le projet « Sécurité par collaboration » (SPC++) est déjà lancé par le service nigérian des douanes.

    La Commission de l’UA l’intégrera dans la Stratégie de gouvernance des frontières de l’UA, un instrument élaboré pour être utilisé aux frontières, comme vecteur de promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité à l’intérieur des frontières.

    Régionalisation

    Cette rationalisation du processus frontalier, en somme, est d’un enjeu crucial. Elle un stade déterminant pour la constitution d’un marché plus vaste et plus sécurisé, où circulent librement les personnes et les biens. Il convient donc de dynamiser la coopération avec les Communautés économiques régionales (CER). Cette recommandation des experts des douanes est de nature à respecter les paliers de la constitution continentale. En effet, le traité d’Abuja prévoit la construction des zones de libre-échange dans les CER qui fusionneront pour former une union douanière continentale. A cet effet, les chefs de douanes appellent indubitablement à la constitution d’une plateforme entre les douanes et les CER. Les premiers éléments de cette plateforme, bâtie sur la transparence douanière et le système d’information, ont permis d’évoquer l’harmonisation des législations à l’échelle régionale. Cet instrument juridique, pour les CER et les douanes, doit inclure un protocole encadrant le transit et l’inter – connectivité.

    La recommandation des experts demande aux Etats d’adopter préalablement une législation nationale en matière de transit. Celle-ci, au niveau régional, fera l’objet d’une interconnexion. La CEDEAO dispose déjà d’un instrument commutateur pour l’échange des renseignements entre administrations douanières (Convention AAMI-1982) et sur le Transit routier inter – États (TRIE-1982). Elle travaille actuellement sur un projet de code de douane pour encadrer l’interconnexion des services et systèmes informatiques douaniers et le nouveau système de transit régional informatisé. Cependant, un cadre juridique spécifique est nécessaire pour régir l’inter – connectivité et le transit au niveau régional, ainsi que les systèmes informatisés. Un soutien technique et financier est nécessaire à la lumière du coût associé et de l’expertise nécessaire. In fine, il est attendu une collaboration entre la Commission de l’UA, les CER et les partenaires au développement, pour la formalisation de ce cadre qui intègrera le dédouanement. La Commission de l’UA est chargée d’harmoniser en dernier ressort l’ensemble des plateformes régionales et de fournir les ressources pour l’ensemble du processus.

    Zacharie Roger Mbarga

  • BPCE confirme son désengagement de l’Afrique centrale

    BPCE confirme son désengagement de l’Afrique centrale

    Marchés financiers

    «Après examen des conclusions de notre revue stratégique sur la banque de détail à l’international, le Conseil de surveillance du groupe BPCE a décidé de rechercher un partenaire financier et industriel permettant de développer l’activité de ces banques en Afrique », indique Jean-Pierre Levayer directeur général de Banque populaire – Caisse d’épargne (BPCE) International dans une interview accordée à l’Agence Ecofin.

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    Il y a un mois, le Conseil de surveillance du groupe français «orientait» François Pérol, président du directoire du groupe, vers un désengagement du continent. Cette décision s’inscrit dans le cadre du plan stratégique 2018-2020 de BPCE. Sont concernées : les cinq banques contrôlées par BPCE International sur le continent africain, notamment Bicec (Cameroun) et BCI (Congo-Brazzaville),

    Banque des Mascareignes (Maurice), BMOI (Madagascar), BTK (Tunisie). Un ensemble pesant plus de 1800 milliards de francs CFA d’actifs totaux et employant environ 2 000 personnes.

    « Nous sommes arrivés à la conclusion que pour réussir le développement des banques en Afrique, il était de leur intérêt de s’appuyer sur un partenaire d’expérience, connaissant bien le tissu local, doté d’une solide réputation et d’un fort capital de confiance afin de développer un projet industriel encore plus ambitieux, plus performant, plus conquérant et plus proche des clients», justifie Jean-Pierre Levayer.

    Selon Jeune Afrique Business+, aucun échéancier n’aurait été fixé par le conseil de surveillance ; mais l’opération (menée par BPCE International et le comité de direction de BPCE) devra être bouclée avant la fin du plan stratégique, qui entend donner la priorité au digital et à la modernisation en France. Le confidentiel business du magazine panafricain, ajoute également qu’aucune option n’est à ce stade écartée entre une vente de l’ensemble des parts de BPCE ou une dilution des actifs à la faveur de l’entrée d’un partenaire. La recherche d’un partenaire unique pour l’ensemble des actifs est privilégiée.

    AO

  • Le Rwanda supprime les visas d’entrée sur son territoire

    Le Rwanda supprime les visas d’entrée sur son territoire

    Circulation

    A compter du premier janvier 2018, on n’aura plus besoin de visa pour entrer au Rwanda. Cette décision intervient après celle prise par les autorités de Kigali d’exempter de visa dans le cadre de la réciprocité les ressortissants des Républiques Centrafricaine, du Tchad, du Bénin, du Sénégal, de la Guinée, du Ghana, de l’Indonésie, de Haïti, des Seychelles et de Sao Tomé et Principe.

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    Les ressortissants des pays de la Communauté est-africaine, de la République démocratique du Congo et des Etats de l’Afrique orientale et australe n’auront plus besoin de visa pour séjourner sur le sol rwandais, sur une période ne dépassant pas trois mois.

    Selon un responsable rwandais, les résidents étrangers ne devront présenter aux frontières que leurs cartes de résident, tandis que les binationaux n’auront besoin que de leur carte d’identité. En 2016, selon une source gouvernementale, plus de 10 000 visas de travail ont été délivrés à des Africains, et ils ont été au moins 3 millions à entrer dans le pays la même année.

    Le rapport Africa Visa Openness Report 2016 classait le Rwanda en 9e position parmi les pays africains qui facilitent l’entrée sur leur territoire. Le pays de Paul Kagame est le premier sur le continent à supprimer les visas pour les voyageurs, conformément à une directive inscrite dans l’agenda de l’Union africaine.

    Source : BBC Afrique

  • Booster la réalisation du Nepad

    Booster la réalisation du Nepad

    Indicateurs

    Les agences du système des Nations unies, les Communautés économiques régionales (CER) d’Afrique centrale et leurs partenaires au développement tels que la Banque africaine de développement (Bad) se réuniront du 21 au 22 novembre 2017 à Yaoundé, au Cameroun.

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    C’est à l’occasion de la huitième session du Mécanisme sous – régional de coordination de l’appui du système des Nations unies à la mise en œuvre des programmes de l’Union africaine et du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) en Afrique centrale (MSRC-AC).

    Cette réunion est convoquée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), dans un contexte marqué par la réforme engagée par le secrétaire général des Nations unies afin de rendre le système des Nations unies plus cohérent et plus efficient dans le but de s’attaquer efficacement aux problèmes actuels de développement. De manière spécifique, il s’agira au cours de la réunion de :  faire le bilan définitif des actions menées au titre du deuxième programme commun indicatif (PCI II) couvrant la période 2013 – 2016; sélectionner les projets phares à inscrire dans le 3ème PCI, en tenant compte de la nécessité d’en limiter le nombre pour rendre ce programme plus opérationnel que le précédent ; et  faire des recommandations pour la mobilisation de ressources nécessaires à la mise en œuvre du PCI III.

    Lors de la dernière réunion du MSRC-AC organisée les 06 et 07 décembre 2016 à Libreville au Gabon, le bilan à mi-parcours du PCI II 13 activités étaient considérées comme réalisées, 52 étaient en cours de réalisation et 2 n’avaient pas encore démarré. Au cours des travaux, les partenaires procéderont à la sélection des 12 projets phares qui seront inscrits dans le 3ème PCI 2017-2023, sur la base d’un rapport préparé par la CEA.

    Source CEA

  • Le marché continental en trame de fond

    Le marché continental en trame de fond

    La zone de libre échange voulue par l’Union africaine prend progressivement corps. Non sans susciter des craintes et peurs très souvent fondées. A la faveur de la neuvième réunion des directeurs généraux des douanes de l’UA tenue les 16 et 17 novembre 2017 à Yaoundé,  Albert Muchanga, Commissaire au commerce de l’Union Africaine, s’est transformé en VRP de la zone de libre-échange continentale. Jeux et enjeux de son opération de charge dans la capitale camerounaise.

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    La diplomatie économique de l’UA s’est mise en branle à Yaoundé le 16 novembre 2017. Pendant 48h, Albert Muchanga, commissaire de l’UA pour le commerce et l’industrie, aura non seulement sensibilisé le gouvernement camerounais, mais surtout interpellé l’intérêt du pays. Avec un poids de 3,3% dans le commerce international, 18% de commerce intra-africain et 82% d’échanges avec l’extérieur, l’Afrique demeure à la traine de la compétition mondiale. La nécessité d’une intégration économique à la taille continentale se pose avec plus d’acuité. L’urgence d’une intensification du commerce intra-africain n’est plus à démontrer face à une mondialisation véloce, mais très peu bénéfique pour l’Afrique, au regard du niveau de pauvreté et de richesse du continent. La transformation structurelle de l’Afrique est aujourd’hui le point d’orgue de l’agenda de l’Union Africaine. Mais les réticences de moult états africains, prenant part aux négociations, exigent plus de dynamisme des autorités de l’organisation continentale. Décidée en 2012, négociée depuis 2015 et prévue pour entrer en vigueur en vigueur en 2017, la Zone de libre-échange continentale peine à s’imposer.

    Processus de négociations

    Reçu par les ministres camerounais de l’économie, du commerce et des finances, le commissaire a donné les gages d’un processus maitrisé de la conception de la zone de libre-échange continentale (ZLEC). La 8ème phase de négociations de la ZLEC s’ouvre très bientôt au Nigéria, elle fixera les derniers éléments de l’Accord de libre-échange continental (ALEC) à soumettre aux ministres du commerce pour validation. Elle permettra en outre l’adoption de quatre protocoles au traité d’Abuja : protocole sur les produits agricoles et manufacturiers, protocole sur les services, protocole sur la propriété industrielle et intellectuelle, protocole sur le commerce électronique. Tous ces volets de la ZLEC sont considérés comme des phases de l’ALEC. Ils doivent progressivement entrer en vigueur entre les Etats parties. L’objectif, selon la commission de l’UA, est de faire de l’Afrique « un pays économiquement uni ». L’harmonisation des agrégats économiques et le respect partagé des normes d’échanges ne devraient pas souffrir d’un ʺno mans land juridiqueʺ. Voilà pourquoi la question cruciale de la règle d’origine, encore très imprécise dans son contenu, devrait être tranchée lors du dernier round des négociations. Par la suite, les ministres africains des finances et du commerce devront entériner les dernières dispositions de l’Accord de libre-échange continental, avant de les soumettre aux chefs d’état lors du prochain sommet de l’UA.

    Craintes

    Les enjeux de la ZLEC ne cristallisent pas que de l’enthousiasme. Ce projet intégrateur imposera un démantèlement fiscalo-douanier de l’ordre 90% (format 90 -10 de l’organisation mondiale du commerce). Il nait ainsi une crainte de voir les petites économies se voir avaler par les gros pays du continent. A l’institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), l’émissaire d’Addis-Abeba a rappelé que l’Afrique commerce à 82% avec l’extérieur, et seulement 18% avec elle-même. Et même les pays ne disposant pas de façade maritime sont très impliqués dans ce schéma. Pour lui, les obstacles relevés sont à relativiser. Toutefois, on ne peut pas nier l’incidence de la ZLEC sur les recettes des Etats et partant sur l’équilibre budgétaire de ces derniers. Il suffit d’interroger les résultats de certains postes douaniers frontaliers et de mesurer le manque – à – gagner imposé par le commerce illicite et l’insécurité transfrontalière. Une autre préoccupation majeure, mais davantage liée à l’architecture des négociations, est celle du rôle des Communautés économiques régionales (CER) dans le processus de création de la ZLEC. Étant donné que les CER ont atteint différents niveaux d’intégration, il aurait fallu analyser et identifier les domaines dans lesquels les CER sont avancées en vue d’accélérer le processus. Le Traité d’Abuja portant Communauté économique africaine prévoit que la ZLEC serait l’harmonisation et la fusion des zones de libre-échange mises en place au niveau des CER.

    Il est une autre inquiétude, celle liée aux Accords commerciaux méga-régionaux (ACMR), tels que l’Accord de partenariat économique (APE), l’African growth and opportunity act (Agoa) et bien d’autres. Plusieurs Etats africains, membres de jure de la ZLEC sont des parties contractantes à des accords commerciaux bilatéraux, régionaux et même méga-régionaux. Il semble évident qu’ils ne renonceront pas ainsi à ces accords commerciaux préférentiels. A défaut d’imposer une concurrence d’accords de libre-échange sur le continent, la ZLEC devrait s’efforcer de faire droit à ces intérêts. Plusieurs études sur la question ont démontré que la coordination des politiques commerciales et des positions dans les négociations avec les tiers en plus de l’adoption du principe de la NPF (Nation la plus favorisée) profitera à la ZLEC. Auquel cas, comme le démontre la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique dans son rapport sur le continent (édition 2015), les ACMR auront pour effet de faire chuter l’activité industrielle du continent de l’ordre de 2,7 milliards de dollars en raison de la concurrence féroce et d’une certaine érosion des préférences sur les marchés couverts par les accords commerciaux méga-régionaux.

    Perspectives

    Dans son plan d’action sur l’intensification du commerce intra-africain (BIAT : Boosting intra – african Trade), l’UA fait de la promotion des startups un levier central de la production des biens et services. L’innovation sera l’un des sujets centraux du sommet UE – UA d’Abidjan. Et en janvier 2018, le sommet de l’UA d’Addis-Abeba réfléchira sur la stratégie de promotion des startups. Cette assise permettra en outre d’accentuer le plaidoyer pour la ratification par les Etats des instruments juridiques de la Banque africaine d’investissement, dont le siège est prévu à Abuja. La banque africaine d’import-export (Afreximbank) sera également au cœur des échanges des chefs d’Etat et de gouvernement. Tout ceci pourrait très bientôt s’opérationnaliser sous un pare-feu économique à l’échelle continentale. La réunion des administrations douanières de l’UA a permis d’esquisser quelques éléments de l’union douanière continentale, notamment le Tarif extérieur continental. La 10ème réunion des directeurs généraux des douanes de l’UA programmée aux Comores en novembre 2018 s’y penchera amplement.

    Zacharie Roger Mbarga

    Tableau indicatif des futures échéances

    Dates Lieu Activité Description
    Novembre 2017 Abuja 8ème Forum des négociations de la ZLEC Fin des négociations
    2 Décembre 2017 Niamey Réunion des ministres africains du commerce Finalisation du Draft de l’ALEC
    Réunion des ministres africains des finances Ajustement des tarifs préférentiels
    Janvier 2018 Addis Abeba Sommet des Chefs d’Etat de l’UA Examen/Adoption de l’ALEC
    15 dépôts d’instruments de ratification sont nécessaires pour le lancement de la ZLEC
  • La Bad monte en régime au Cameroun

    La Bad monte en régime au Cameroun

    Financement

    La Banque africaine de développement prévoit d’investir en 5 ans l’équivalent de l’investissement réalisé en terre camerounaise depuis une quarantaine d’années.  

    journal-integration-la-Bad-montre-en-regime-au-Cameroun-

    La coopération entre le Cameroun et la Banque africaine de développement (Bad) prend de l’ampleur. Dans son document de stratégie pays (DSP) couvrant la période 2015 – 2020, l’institution financière africaine prévoit d’investir au Cameroun 2,8 milliards de dollars (1 560,82 milliards de francs CFA à la valeur du dollar au 17 novembre). Ce montant est supérieur aux 2,15 milliards de dollars investis en 44 ans de partenariat (1972-2016). A en croire la banque, avec 22 opérations en cours, équivalant à plus d’un milliard de dollars d’engagements, le Cameroun constitue, à la fin 2016, son portefeuille le plus important en Afrique centrale et compte parmi les 10 pays où elle investit le plus. Parmi ces engagements, 54 % correspondent à de l’appui au secteur public national, 29 % à des projets publics à vocation régionale et 17 % au soutien au secteur privé.

    Pour le DSP 2015 – 2020, la Banque appuie le Cameroun dans les infrastructures et la gouvernance sectorielle. Ainsi, de grands projets d’infrastructures sont prévus tels que le programme routier (phase 3), le projet d’interconnexion électrique Cameroun-Tchad, le projet hydroélectrique de Nachtigal, le projet de développement urbain (phase 1), le projet du chantier naval (phase 2) et le projet de développement des chaînes de valeurs agricoles (phase 2). L’objectif est selon la Bad «de continuer à accompagner le pays sur la voie de l’industrialisation et de la diversification de ses sources de croissance».

    Bilan

    Selon la Revue synthétique des résultats pour la période 2005-2015 publiée le 02 novembre dernier, la Banque estime avoir aidé le Cameroun à faire des «progrès considérables» dans les infrastructures routières et l’aménagement urbain (voir encadré).

    Mais il ressort de cette évaluation que l’efficacité avec laquelle la Bad gère ses opérations au Cameroun est à améliorer. Les délais d’approbation des projets et le taux de décaissement méritent une attention particulière.  «En 2015, notre ratio de décaissement annuel s’est situé globalement à 11,5 % – soit en-dessous de notre moyenne sur le continent, qui était de 21 %», indique l’institution financière africaine. Elle ajoute : «les projets du Cameroun continuent à prendre en moyenne 18 mois entre  l’approbation par le Conseil d’administration et le premier décaissement, contre 12,7 mois pour la Banque en 2015. La lenteur mesurée par cet indicateur de performance opérationnelle, commune à tous les partenaires au développement, s’explique en partie par la durée de la passation des marchés, du lancement de l’appel d’offres à la signature du contrat».

    Aboudi Ottou

  • Cacophonie dans la communication

    Cacophonie dans la communication

    Incendie à l’Assemblée nationale

    Le renforcement de la sécurité au Palais des verres de Ngoa-Ekele, à l’hôtel des députés et dans la ville de Yaoundé, à la suite de cet incendie, est contradictoire avec l’hypothèse d’une cause accidentelle présentée comme probable par le gouvernement.

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    Vendredi 17 novembre 2017, au matin, des policiers armes au point prennent position au niveau des carrefours de la ville de Yaoundé comme au niveau de la Poste centrale. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un incendie a ravagé une bonne partie de l’Assemblée nationale du pays. Ont été réduits en cendres, les cabinets de différents vice-présidents, des secrétaires généraux adjoints, les bureaux du groupe parlementaire SDF, le bureau de la solde et du budget, la direction de l’administration générale et plusieurs bureaux de députés.

    Samedi, une réunion de crise a réuni les responsables de l’institution. A l’issue de cette concertation, Victor Yene Ossomba, le secrétaire général de l’Assemblée nationale, affirme que la session parlementaire en cours va se poursuivre. Les travaux en commission et en plénière vont se dérouler de façon alternative dans l’hémicycle, épargné par les flammes. Il indique surtout que les causes de l’incendie restent à déterminer et que la sécurité va être renforcée à l’Assemblée nationale et à l’hôtel des députés.

    Contradiction

    Le renforcement de la sécurité au Palais des verres de Ngoa-Ekelle, à l’hôtel des députés et dans la ville à la suite de cet incident, suggère qu’il y aurait des raisons de penser que la sécurité des députés est menacée. Ce qui est en contradiction avec le discours du ministre de la Communication. Quelques heures après l’extinction des flammes à l’Assemblée nationale, Issa Tchiroma Bakary, fait une sortie dans les médias pour écarter l’hypothèse criminelle. «Les investigations sont en cours  pour nous dire exactement ce qui s’est passé, mais ce que je peux vous dire, compte tenu de ce que, notre assemblée nationale, tout au long de son histoire, fait l’objet d’une protection par les forces de défense et de sécurité  qui ont reçu la formation nécessaire pour sa protection,  sans risque d’être démenti par les faits, mais les enquêtes nous diront, que  l’origine est accidentelle», assure le porte-parole du gouvernement camerounais. Sous la cendre, la fumée. Affaire à suivre

    Aboudi Ottou

  • Les réponses du Cameroun au phénomène migratoire

    Les réponses du Cameroun au phénomène migratoire

    Sécurité alimentaire et développement rural

    Elles ont été présentées le 16 novembre 2017 à Yaoundé au cours d’un point de presse présidé par le ministre Henri Eyébé Ayissi.

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    La Journée mondiale de l’alimentation 2017 se célèbre sur le thème « Changeons l’avenir des migrations, investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural ». L’appropriation de ce thème par le Cameroun permet d’apprécier les efforts consentis en faveur des migrants en situation de détresse sur l’étendue du territoire national. En effet, le gouvernement de la République et la communauté internationale sont conjointement mobilisés pour apporter une réponse efficiente aux besoins toujours urgents et grandissants des migrants au Cameroun.

    A ce propos, « la coopération entre le Cameroun et le FAO/PAM est au beau fixe », a – t – on appris au cours du point de presse de jeudi dernier au ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader). Selon le Représentant résident du FAO/PAM, sa feuille de route y relative a pour objectif de relever les défis ci-après : l’amélioration de la productivité agricole au moyen du développement des cultures irriguées ; la promotion d’une alimentation de qualité par le renforcement des mesures de contrôle; la transformation des produits agricoles en biens de consommation ; le renforcement de la fiabilité des données statistiques agricoles…

    Le FIDA n’est pas en reste dans la quête d’un mieux être des migrants en terre camerounaise. « Nous sommes en train d’évoluer d’une approche de développement communautaire vers un paradigme de chaine des valeurs qui encourage l’entrepreneuriat agro – pastoral des jeunes », indique le patron du FIDA au Cameroun. A l’en croire, une enveloppe d’un montant de 33 milliards de FCFA est disponible pour accompagner les jeunes dans la promotion du secteur privé local. L’enjeu pour le FIDA est d’apporter une réponse vigoureuse au point de départ des migrations.

    Le Hcr reconnait que les réfugiés sont des migrants forcés. « Ils sont la partie visible de l’iceberg de la population des migrants », confesse – t – on au Bureau Hcr de Yaoundé.  Où l’on évoque l’assistance multiforme apportée aux réfugiés sur la dizaine de camps ouverts au Cameroun : relocalisation, enregistrement, identification, abris d’urgence, assistance alimentaire, éducation et santé, processus de retour au pays natal… Un déploiement tous azimuts qui nécessite de gros moyens financiers. Le Hcr dit investir actuellement par exemple la somme d’un milliard de francs Cfa pour doter en eau potable les populations riveraines aux zones d’influence de Boko Haram dans l’Extrême – Nord du Cameroun.

    Part du Lion

    Le gouvernement camerounais a le leadership des réponses aux problèmes des migrants sur son territoire. Le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) donne d’emblée des chiffres pour illustrer la situation : 2,9 millions de personnes affectées par la crise humanitaire au Cameroun ; et une dizaine de camps de réfugié aménagés et encadrés au Cameroun. « Agir dans l’urgence en s’inscrivant dans la durée», tel est le leitmotiv au Minatd. Ce qui passe par une exigence : « orienter les actions au profit des réfugiés mais également à destination des populations locales ». Dans la foulée, le Minatd octroie des appuis via le Feicom aux communes accueillant les réfugiés.

    Le Minader, quant à lui, mène la bataille contre la famine dans la partie septentrionale du pays. Le ministre Henri Eyebe Ayissi énonce les mesure prises par son département ministériel: reconstitution du capital de production ; dotation aux agriculteurs d’intrants agricoles ; accent mis sur l’irrigation, pour maitriser les problèmes d’eau ; constitution, avec l’Office céréalier, des stocks ; amélioration de la qualité du pâturage ; distribution des tourteaux, etc.

    Le don alimentaire spécial du président de la République du Cameroun, décidé en 2014, a été d’un très grand secours pour réaliser les actions précitées. « Le dernier déblocage des fonds sollicités dans le cadre du don alimentaire spécial du chef de l’Etat permettra de consolider les acquis », plaide le ministre Henri Eyebe Ayissi. Les regards sont tournés vers Etoudi.

    Rémy Biniou

  • Une vision africaine des migrations en construction

    Une vision africaine des migrations en construction

    Union Africaine

    Généralement pointée du doigt pour les mouvements de migrations irrégulières de ses ressortissants, l’Afrique précise sa position commune sur le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » afin de parler d’une seule voix.

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    Jusqu’en janvier 2017, on estimait à 31 millions le nombre d’Africains ayant migré vers les différentes régions du monde y compris de nombreux pays africains. « La crise migratoire européenne, hautement médiatisée, a construit un débat négatif sur la migration contribuant surtout à faire considérer l’africain comme le plus envahissant » affirme Takyiwaa Manuh, Directrice de la Division des politiques du développement social à la Commission économique pour l’Afrique (CEA). La migration clandestine de l’Afrique vers l’Europe reçoit une grande attention, mais en réalité, la migration intra-africaine domine le phénomène. Mme Manuh dit que 80% de ce flux migratoire s’effectue au sein du continent, et seulement 15% à 20%, vers l’Europe.

    Dans ce contexte africain et mondial, le management des problématiques liées aux migrations a fait l’objet de plusieurs critiques. L’Afrique, pour sa part, a tenu une retraite régionale à Skhirat au Maroc du 30 octobre au 1er novembre 2017. Pour entamer les concertations en vue de l’élaboration d’un projet d’Agenda africain pour la migration. Ladite retraite devrait se décliner cet agenda en une feuille de route.

    L’année 2018 connaîtra, pour sa part, beaucoup d’échéances internationales et multilatérales où la question migratoire sera au cœur des débats. Il s’agit du Sommet euro-africain (novembre 2018) et du Dialogue de haut-niveau sur la migration, organisé par les Nations unies en 2018. Il y aura aussi le Forum global sur la Migration et le développement qui tiendra sa prochaine conférence au Maroc (2018). Ces assises internationales devraient déboucher sur l’édification d’un Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, dans le droit fil du Sommet de New York sur les réfugiés et les migrants tenu le 19 septembre 2016. Pour Nacer Bourita, «l’Afrique doit se préparer à ces échéances, en parlant d’une seule voix et en développant sa propre vision». L’Afrique décomplexée est une Afrique qui s’assume, remplit ses obligations envers ses citoyens et ses partenaires, pèse sur les débats et ne se contente plus d’être l’objet de conférences internationales, mais d’en être un véritable acteur.

    A la demande du président en exercice de l’UA et de la Guinée, Alpha Condé, le Roi Mohammed VI avait accepté de coordonner l’action de l’UA sur la thématique « structurante, transversale et très importante de la migration ». La retraite, qui rassemble les Etats africains, permettra de structurer le dialogue avec les Etats et les structures concernées afin de préparer cet agenda. Pour rappel, lors du dernier sommet de l’Union africaine, au mois de juillet dernier à Addis-Abeba, le prince Moulay Rachid a remis une note préliminaire sur la migration intitulée : “Vision pour un Agenda africain pour la Migration”. Ce document insiste notamment sur le fait que la migration « ne doit pas être un instrument de pression« . Il se décline en quatre axes : les politiques nationales et la responsabilité régalienne de chaque pays dans la gestion de la migration illégale, la nécessité d’une coordination sous régionale sans laquelle les politiques nationales de migration seront vaines. Les deux derniers axes mentionnent la coopération à l’échelle continentale et internationale.

    Selon le ministère marocain des Affaires étrangères, président de la retraite de Skhirat, la question de la migration requiert, en effet, « un haut degré de coordination ainsi qu’une réponse globale, intégrée et inclusive». En d’autres termes, la conférence de Skhirat va tenter d’encadrer «une nouvelle gouvernance des migrations en Afrique»

    ZRM

  • L’intercommunalité amorcée en zone Cémac

    L’intercommunalité amorcée en zone Cémac

    Initiative

    L’Association des villes et collectivités d’Afrique centrale (AVCAC) vient d’être portée des fonts baptismaux à Libreville.

    journal-integration-intercommunalite-amorcee-

    C’en est fait. Les villes et collectivités d’Afrique centrale ont leur forum. A la faveur d’une assemblée constitutive, tenue du 25 et 26 octobre 2017 dans la capitale gabonaise, les maires des capitales et des grandes métropoles des Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont acté la création officielle d’un forum corporatiste dédié aux collectivités territoriales dynamiques. Cette initiative s’inscrit inévitablement dans l’optique du Programme économique régionale (PER) de la Cemac.

    Enjeux 

    Association apolitique et à but non lucratif, l’AVCAC aura pour principale mission : l’animation et l’intervention intercommunale dans l’espace Cemac. Elle prend en compte le rôle décisif des collectivités territoriales dans la réalisation de l’agenda 2063 de l’Union africaine. Cette association des exécutifs locaux postule l’érection d’un réseau sous-régional des collectivités territoriales des Etats de la Cemac, en vue de leur permettre de mieux prendre en compte les problématiques de l’aménagement du territoire et du développement urbain. Une plateforme qui entend privilégier les échanges transfrontaliers en la matière, pour hâter le processus de décentralisation dans les Etats de la Cemac. C’est une véritable aubaine pour connecter ce territoire sous – régional vaste de 3 millions de km2 et dense de 45 millions d’habitants.

    « L’opportunité de la création de cette association tient de la volonté des villes et collectivités territoriales d’Afrique centrale de conjuguer, d’une part, leurs ressources humaines, matérielles, financières et intellectuelles, dans un élan de solidarité intercommunale fondé sur un partenariat international efficace, et d’autre part, de mutualiser leurs efforts afin d’assumer leurs missions de promotion du développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif » éclaire le bureau. Des thématiques actuelles telles que la promotion de la gouvernance locale, le déploiement d’une coopération transfrontalière des collectivités locales et des institutions nationales – abordées à Libreville – ont désormais un espace de maturation et de concrétisation. C’est indubitablement un facteur de renforcement de la cohabitation des communautés d’Afrique centrale par le réseautage des décideurs locaux et des agglomérations. Un vecteur essentiel de la fluidité des mouvements des biens, des personnes voire des capitaux entre les centres urbains et ruraux dans la sous-région.

    Structuration

    L’assemblée constitutive des édiles d’Afrique centrale a par ailleurs servi de cadre à l’adoption des statuts, du plan d’action et à l’élection du bureau exécutif. La Maire de Libreville, Madame Rose Christiane Ossouka Raponda, présidente de l’Association des Maires du Gabon, trésorière de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), est élue présidente de l’ACAC. De son point de vue, « aux côtés des organisations inter-gouvernementales, les collectivités locales, se doivent de développer, plus que jamais, une véritable coopération transfrontalière, qui soutiendra et accompagnera les politiques de développement des pouvoirs exécutifs ».

    Les assises de Libreville, organisées avec l’appui de l’Aimf, font en réalité suite aux conclaves organisés à Yaoundé (Cameroun) en janvier 2016 et à Brazzaville (Congo) en mars 2017. Ces rencontres sont les fondations de la création de cette plateforme de dialogue entre les localités de la zone Cemac. Une initiative susceptible de créer une dynamique qui impulserait le bien-être des populations, à travers le renforcement des liens socio-économiques des collectivités. L’AVCAC aura son siège à Douala, capitale économique du Cameroun. Cette dynamique reçoit jusqu’ici le soutien des gouvernements de la sous-région, de la commission de la Cemac, de l’Union européenne et de l’Aimf.

    Zacharie Roger Mbarga

  • « La bourse demeure un dispositif financier dont nous avons besoin dans notre zone »

    « La bourse demeure un dispositif financier dont nous avons besoin dans notre zone »

    Le Camerounais est conseil expert financier près les Cours d’Appel, administrateur fondateur du Cabinet Bureau Gestion, administrateur de Banque et enseignant-associé d’Universités. Il décrypte pour nous les insuffisances structurelles, les possibles épilogues de la décision des chefs d’Etats de la Cemac et les impacts envisageables.

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    Au vu du niveau de cotation dans les deux bourses (Douala et Libreville), y a-t-il un besoin réel de bourse dans la Cemac ?       

    Bien sûr ! La Bourse demeure un dispositif financier dont nous avons besoin dans notre zone. Vous voulez une preuve ou une illustration ? Référez-vous à ce qui se passe dans la zone UEMOA, dont la structuration sur plusieurs plans (culturel, social, économique et financier) est tout à fait semblable à la nôtre. Maintenant, au vu de l’écart qui apparaît en comparaison des deux places financières, et cela est indéniable, la bonne question serait de chercher à en comprendre les causes…

    En tant que principaux clients du marché financier, les entreprises trainent le pas. Quelles difficultés rencontrent-elles ? Sont-elles prêtes ? 

    Pour parler simple et court. La faible adhésion manifestée par la communauté des affaires tient essentiellement à : la faible culture financière des entreprises garantes de la vitalité du marché financier; les conditions d’accès qui restent encore quelque peu «élitistes», eu égard au nombre d’entreprises qui pourraient répondre à ces exigences; le traitement fiscal qui nécessite encore des améliorations sur certains points, en comparaison avec ce qui se pratique dans des marchés semblables; l’asymétrie du marché des capitaux, qui place souvent le marché financier dans une posture de concurrence face aux autres pans (s’agissant notamment des banques).

    À votre avis, quels scénarii techniques sont envisageables pour rapprocher les deux bourses ?

    Il s’agit essentiellement de procéder à l’harmonisation des «pratiques ou processus», s’agissant particulièrement des stratégies et politiques, des règles et procédures. Il ne devrait pas avoir de difficultés particulières au niveau infrastructurel, étant entendu que l’architecture de la Bvmac dispose déjà d’Antennes nationales fonctionnant sur une base commune (organisation, personnel, système d’information, …) Reste à examiner les conditions de rapprochement de la Dsx à ladite infrastructure.

    La concentration de l’infrastructure financière pourrait générer un certain nombre de bénéfices. Quels impacts peuvent en être escomptés ?

    D’emblée, On peut penser que la fusion des deux places de la Cemac offre une meilleure visibilité, et par la suite une certaine crédibilité à la Bourse régionale. En un mot, pour emprunter à l’esthétique, la Bourse devrait apparaître plus attrayante, et j’irai même jusqu’à dire pour parler simple, si vous me le permettez, plus «sexy». Cette appréciation est faite du point de vue de l’Emetteur qui est, comme je l’ai dit auparavant, l’acteur majeur du marché financier en tant que fournisseur de produits susceptibles d’intérêt (au double plan psychologique et financier) pour l’investisseur -acquéreur. Pour finir, il est important de dire que dans le contexte actuel d’internationalisation financière, le challenge pour le marché financier régional, en tant qu’infrastructure essentiellement extravertie, est d’adresser la concurrence qui s’exerce tant au plan national que continental (Nigeria, Afrique du Sud, Ghana, Maroc, Tunisie, Éthiopie …).

    Propos recueilli par ZRM

  • Une fusion et des questions

    Une fusion et des questions

    En attente de l’acte additionnel du président en exercice de la Cemac sur le nouveau format de l’infrastructure financière de la sous-région, nous tentons d’examiner le périmètre de la nouvelle architecture financière de la sous-région.

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    Les deux bourses de l’espace Cémac vont fusionner. Telle est la décision des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale réunis en sommet extraordinaire le 31 octobre dernier à Ndjamena. Les détails de cette décision ont été présentés au cours d’un point de presse donné à Libreville ce vendredi 10 novembre 2017 par le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Les chefs d’Etat de la Cémac ont décidé d’opérer la fusion des deux marchés financiers sous l’autorité d’un seul régulateur (Cosumaf). Bien plus, ils pourraient désigner au moins cinq entreprises publiques en vue de leur introduction en bourse dans un délai de 24 mois. La Commission de la Cemac devrait étudier, en relation avec l’Autorité de régulation du marché financier, les modalités d’une introduction en bourse des entreprises filiales de groupes étrangers exerçant leurs activités dans les secteurs vitaux des économies de la Cemac.

    Impact

    L’étude du cabinet Roland Berger révèle que le marché de la Cemac a une profondeur estimée de 250 milliards de francs CFA en 2015 et pourrait atteindre 2 150 à 2 450 milliards de francs CFA en 2025. Au 31 janvier 2017, le montant des fonds levés sur le Marché financier régional s’établit à 800 milliards de francs CFA. Aujourd’hui, sur les bourses du Cameroun et d’Afrique centrale réunies, la quantité de fonds levés ne représente que 1,4% du PIB. Au Nigéria, les volumes de transactions boursières représentent 40% du PIB, même si on ne prend comme indice que la capitalisation. Au niveau de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le seuil avoisine 20% du PIB. Il y a donc du la pâte sur la planche. L’exemple des Etats-Unis montre bien que le marché est le meilleur moyen de financement. Le pays de l’oncle Sam finance son économie à 80% par l’intermédiaire des marchés financiers et à 20% par les banques. Les pays d’Afrique centrale financent leur économie à 80% par les banques et à peine 0,5% par les marchés financiers.

    Défis

    Le cabinet Roland Berger a identifié sept chantiers pour un réel marché financier intégré. Ces actions garantissent des bénéfices bien précis pour l’ensemble des acteurs (Voir illustration 1, 2 et 3). Le succès du marché des capitaux sous régional repose en premier lieu sur une volonté politique ferme de mener à bout ce projet. Les leviers clés se trouvent dans une législation plus adaptée et une amélioration du cadre réglementaire. Il s’agit donc de mettre en place un cercle vertueux de manière à ce que la tarification du marché financier de la Cemac puisse être à même de refléter la juste valeur des actifs. L’autorisation de ventes à découvert constitue un autre outil majeur afin de rendre le marché plus liquide, ceci devra venir à point en zone Cemac, mais est sans doute un peu anticipé aujourd’hui. Par ailleurs, les incitations fiscales peuvent davantage favoriser le développement des marchés financiers. Des actions s’imposent aussi au niveau de l’offre. Il faut impérativement une plus grande diversité de l’offre de produits financiers, aujourd’hui trop limitée dans l’ensemble de la zone : les Opcvm, les fonds dédiés (aux infrastructures par exemple), le refinancement bancaire pour l’immobilier ou les PME par exemple, l’ensemble avec un rehaussement des multilatéraux ou de la signature publique par exemple.

    Zacharie Roger Mbarga

  • La crise anglophone déborde à Mbouda

    La crise anglophone déborde à Mbouda

    Politique

    Effectifs pléthoriques dans les salles de classes, baisse de l’activité économique… sont, entre autres, les conséquences de tensions socio – politiques des régions du Nord-ouest et du Sud – Ouest sur cette petite ville frontalière à Bamenda.

    journal-integration-la-crise-anglophone-deborde-a-mbouda-

    Sur la route Nationale N°6 reliant les régions du Centre, de l’Ouest et du Nord-ouest, la ville de Mbouda, chef-lieu du département des Bamboutos dans la région de l’Ouest, est située à cinquante kilomètres de Bamenda, la capitale régionale du Nord-ouest et épicentre de la crise anglophone. Elle est par ailleurs limitée au nord par la commune de Wabane (région du Sud-ouest) autre région fortement marquée par la crise anglophone. De ce fait, Mbouda subit de plein fouet les contrecoups de cette sociopolitique qui secouent le pays depuis plus d’un an.

    Pour la rentrée scolaire 2017 – 2018, la ville accueille dans ses écoles des élèves en provenance des régions en crise. «Nous avons été submergés par l’afflux des enfants venus des régions anglophones. La demande en matière d’éducation étant forte, nous avons procédé à un tri par un test pédagogique pour jauger leur niveau, car ces élèves ne possédaient pas de carnet de notes. Si un  enfant sollicitait  une classe supérieure, après le test non concluant, avec l’accord de son parent, il était rétrogradé en classe immédiatement inférieure. C’est ainsi qu’environ une quarantaine a été recruté» confie, monsieur Fokou, le fondateur du Groupe scolaire bilingue privé laïc Le mérite de Mbouda.

    Baisse d’activité

    Au lycée Bilingue  de Mbouda, aux dires du proviseur Jules Akono, dans les deux sections (anglophone et francophone), plus de 200 élèves ont été recrutés. «Le surpeuplement de la population scolaire résultant des pressions d’inscriptions, de part et d’autre,  rend lourd le pilotage des élèves au niveau pédagogique, quand on sait que l’effectif en cette année scolaire est de 4387 élèves» dit-il. Au lycée bilingue de Banock, le proviseur Jackson Yemeli Noupoussi déclare que sur un effectif de 2500 élèves, 130 proviennent des régions anglophones ; 50 % bondent les classes de la section anglophone. Notamment, les classes d’examen (From 5 et Upper Sixth). «Ce qui donne un surcroit de travail aux encadreurs», indique-il.

    Les activités commerciales sont également impactées, en l’occurrence par les journées villes mortes instaurées dans les zones anglophones. «Avant la crise, les commerçants de Bamenda venaient ici s’approvisionner en vivre frais, notamment en piment. Un commerçant pouvait s’offrir 30 sacs à raison de 20 000 francs CFA le sac. Ce qui nous faisait de très bonnes rentrées financières. Aujourd’hui, c’est à peine qu’un commerçant achète 10 sacs»,  se désole Blaise Kuete, vendeur local de vivres. «Avant, un commerçant de Bamenda pouvait acheter 50 à 80 régimes de plantain. Les prix oscillant entre 3000 et 5000 francs CFA. Aujourd’hui, les ventes ont chuté à en moyenne 20 régimes par commerçants et le régime qui valait autrefois 5 000 francs CFA coûte aujourd’hui 2000», renchérit  un autre vendeur.

    Le retour de bonnes affaires n’est pas pour demain. En effet, la contestation prend une tournure inquiétante à Bamenda. La semaine dernière, plusieurs personnes y ont perdu la vie dont quatre éléments des forces de l’ordre. Un couvre-feu est en vigueur dans la ville de 22h à 5 heures du matin.

    Filbert Azap Ndongo à Mbouda

  • Renforcement du système financier: le FMI demande au gouvernement de revoir sa copie

    Renforcement du système financier: le FMI demande au gouvernement de revoir sa copie

    Le Fonds monétaire international vient d’invalider la stratégie gouvernementale de traitement des créances douteuses des banques. L’institution accorde par ailleurs plus de temps aux autorités camerounaises pour la réalisation de l’audit sur les arriérés de paiement dus au secteur privé.

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    Une phrase retient l’attention dans le communiqué qui sanctionne la dernière mission du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun : «tous les repères structurels jusqu’à fin octobre ont été mis en œuvre, à l’exception de deux repères qui ont été modifiés et reprogrammés». Selon un membre de la délégation du FMI qui a séjourné à Yaoundé entre le 24 octobre et le 3 novembre 2017, les deux repères non mis en œuvre sont l’audit des restes à payer dus au secteur privé pour les exercices budgétaires antérieurs à 2017 et l’adoption d’une stratégie pour apurer le portefeuille des créances en souffrance au niveau des banques commerciales. Ces deux mesures doivent désormais être réalisées au courant de la première moitié de 2018. Elles seront évaluées lors de la deuxième revue du programme d’ajustement appuyé par le Fonds.

    Crédibilité

    Selon le mémorandum de politiques économiques et financières (MPE, 2017-2019), joint à la lettre d’intention du gouvernement camerounais adressée au FMI, l’audit des arriérés devrait initialement être réalisé et le rapport envoyé à l’institution de Bretton Woods au plus tard en septembre 2017.

    Mais entretemps, indique-t-on au FMI, «le gouvernement nous a approché pour nous expliquer que si lui-même réalise l’audit, il pourrait y avoir des problèmes de crédibilité. Il serait mieux que cela soit fait par un cabinet indépendant de sorte qu’il ne soit pas accusé d’avoir fait du favoritisme ou reçu un pot de – vin pour valider la créance d’un tel». Bonne intention à priori. «Sauf que cette approche prend plus de temps parce qu’il faut faire des appels d’offre et ce n’était plus possible de le faire en septembre. Nous avons pensés qu’en reprofilant ce repère dans le temps et en faisant un audit externe, ce serait beaucoup plus crédible», ajoute notre source.

    Au ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), où cette information est confirmée, on affirme que l’appel d’offre pour la sélection du cabinet devrait être lancé bientôt. Mais si cette décision est salutaire, elle prolonge le délai d’attente des entreprises. Le plan d’apurement progressif de ces restes à payer, qui devrait être précédemment disponible en décembre 2017, le sera finalement au premier semestre 2018 au plus tôt.

    Réserves

    Contrairement à la première mesure non mise en œuvre, le gouvernement camerounais a bien réalisé la stratégie d’apurement de créances douteuses des banques commerciales, comme prévu dans le MPE. «Mais ce plan nous semblait présenter trop de risques pour les finances publiques. Le traitement de ces créances douteuses allait coûter à l’Etat trop cher. On s’est accordé avec le gouvernement pour qu’il prenne plus de temps, qu’il revoie les dispositions pour le traitement de ces créances douteuses et qu’il propose quelque chose à la Cobac (Commission bancaire d’Afrique centrale) qui minimise les risques pour le budget de l’Etat (fiscaux)» indique le FMI.

    La qualité des actifs bancaires s’est détériorée en 2016. Les prêts en souffrance sont passés de 376,3 à 448,9 milliards de francs CFA en 2016. Le ratio des crédits en souffrance par rapport au total des crédits a ainsi augmenté de 12,5 en 2015 à 14,1 % l’année suivante, freinant l’attribution du crédit au secteur privé. Dans le but de dynamiser le crédit au secteur privé, il est alors question d’apurer ces créances en souffrance. Pour cela, la stratégie envisage «soit des restructurations pour les créances dont les débiteurs offrent des perspectives de solvabilité, soit des recouvrements forcés pour les autres, voire un passage par pertes et profits pour les plus anciennes». Pour le dernier cas de figure, l’Etat prévoit de racheter ces créances et de faire recours à la Société de recouvrement des créances du Cameroun (SRC) pour les recouvrer. A ce sujet, le FMI demande aux autorités camerounaises de mettre à niveau la méthodologie d’évaluation du prix de rachat des actifs douteux. L’institution de Bretton Woods recommande par ailleurs que la stratégie soit accompagnée d’un plan d’action avec des échéances bien déterminées et que le rôle de chacun des acteurs soit bien définis.

    Aboudi Ottou

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