Nouveaux billets de francs CFA : le plan de l’Anif contre le blanchiment d’argent
Une correspondance du directeur de l’Agence nationale d’investigation financière prescrite depuis le 9 janvier dernier aux établissements de microfinance, vigilance, surveillance et déclaration de toute opération suspecte.
La mise en circulation d’une nouvelle gamme de billets de franc CFA par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a fait naître dans la sous-région « des risques courus de blanchiment d’argent ». Une correspondance datée du 9 janvier dernier et émise par l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) met clairement en lumière cette réalité au Cameroun. Elle est dirigée par Hubert Ndé Sambone, directeur de cette institution publique, aux directeurs généraux des établissements de microfinance. La consigne est de veiller au « renforcement des mesures de vigilance en ce qui concerne les opérations en espèces et l’introduction des fonds dans les circuits économiques formels », peut-on lire.
Vigilance
La correspondance de l’Anif se présente pour l’essentiel sous la forme d’un guide pratique d’actions concrètes à entreprendre de toute urgence. Et au chapitre de ces diligences, on retrouve notamment l’obligation pour ces établissements de microfinance de « prendre en compte le changement de coupures de billets de banque dans le système interne de gestion de risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ; et d’intensifier la vigilance et la surveillance sur les opérations d’échanges des anciennes coupures, en identifiant les clients et l’origine de leurs fonds ». L’intensification de la vigilance et de la surveillance devra également être de mise lors « des opérations en espèces, notamment les versements de montants importants, les fractionnements, les opérations régulières et non justifiées,
Opérations de change
Passée cette première étape, il reviendra enfin aux dirigeants des établissements concernés de veiller à « renforcer la surveillance des opérations de change effectuées par les particuliers et/ou les bureaux de change dont les comptes sont domiciliés dans vos livres ; identifiant l’origine des fonds pour toutes les transactions donnant lieu à des versements en espèces ; et effectuer les déclarations de transactions en espèces ou d’instruments négociables, ainsi que les déclarations d’opérations suspectes conformément à la réglementation en vigueur dans la Cemac», est-il aussi.
Théodore Ayissi Ayissi