Malgré l’élimination du Nzalang Nacional…les supporters équato-guinéens restent dans la compétition
Sis au quartier Coron (Yaoundé 4e), leur fan zone reste vivant.
A Yaoundé, la CAN semble avoir mis en exergue la force de représentation des équipes nationales. Malgré l’élimination de leur équipe en huitièmes de finale, les supporters équato-guinéens tiennent le coup. Dans ce qu’ils appellent leur « quartier général », l’intensité des matches libère une longue chaîne d’émotions. En ces lieux, le spectacle de l’événement sportif ne cesse d’organiser une forme de partage social. Comme dans un pacte respecté par les uns et les autres, l’ambiance s’articule et fait écho au vivre-ensemble. La preuve, le bière coule à flot. Le vendeur de grillade camerounais (porcs, poulet) du coin voulant déménager se voit sommé par les fans équato-guinéens de ne pas plier bagages. « Henri, c’est notre fanzone. La CAN n’est pas terminée, gars tu dois même acheter plus de poulet. On va vivre jusqu’au 11 février », lance Raymond Edu, le leader de la communauté. Léon Obam appelle le livreur de vin de palme. Il lui demande de préparer 100 litres pour vendredi avec le début des quarts de finale. Les autres s’affairent au nettoyage de la salle. Et Raymond va jusqu’à dire, « cette CAN permet de voir les gens qu’on voit difficilement ».
Pour ces moments féconds et intenses, beaucoup souhaitent même un vécu plus émotif avec des supportrices équato-guinéennes. «« Ouais, nos danseuses sont où. Les filles de Maellé nous manquent avec leur ambiance », regrette Kirikou, le vendeur de soya du coin. Entendus comme tels, ces propos soulignent que la CAN offre à ces supporters un creuset pour une identité équato-guinéenne renforcée, sans ordre ni agenda précis. Selon nos observations et les entretiens réalisés, c’est une forme d’ambiance qui permet d’oublier le but encaissé à la dernière minute face à la Guinée Conakry dimanche dernier. « C’est juste de la malchance », avance Raymond Edu.
André Gromyko Balla
