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Cosumaf, Bvmac et investisseurs : Le «capital confiance» en progrès

Le Cameroun et Bange Bank comme tremplin

Au moins deux faits majeurs survenus à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) ont servi de rampe de lancement à la Semaine de l’investisseur de la Cemac tenue du 3 au 9 octobre dernier à Douala. Il y a d’un côté l’emprunt obligataire de l’État du Cameroun, et de l’autre la cotation le 28 septembre dernier de la Banque publique de Guinée Équatoriale. Bange Bank est en effet devenue la première institution bancaire de la sous-région à faire coter une partie de son capital sur la place boursière communautaire. Soit 8,9% du capital porté depuis 2021 à 56 milliards FCFA.

L’entrée en bourse de cette institution publique détenue à 58% par l’État équato-guinéen est également apparue comme une réponse à l’exigence de dynamisation du marché financier de la Cemac. L’opération du 28 septembre dernier a donc également eu pour but d’ouvrir la voie à la cotation prochaine de deux autres entreprises publiques équato-guinéennes. Un exemple à suivre quand on sait que seulement trois États (Congo, Gabon et Guinée Équatoriale) ont déjà franchi le pas. Au premier bilan, 50 000 actions de Bange Bank d’une valeur unitaire de 206 220 FCFA sont désormais cotées à la Bvmac. L’établissement bancaire a notamment pris le soin d’obtenir le quitus préalable de la Beac agissant comme dépositaire central. Conformément à la règlementation en vigueur en la matière.

L’autre fait marquant ayant servi de tremplin à la semaine de l’investisseur concerne la cotation, le même jour à la Bvmac, de l’emprunt obligataire 2022 de l’État du Cameroun. Le titre «ECMR 6,25 net 2022-2029» est dans le circuit depuis le 16 mai dernier. Il s’agissait simplement pour les autorités camerounaises de procéder à son admission au compartiment des obligations de la Bvmac. L’objectif affiché par le Cameroun est de lever par ce moyen 200 milliards FCFA. 20 millions d’obligations ont été mises en vente au prix unitaire de 10 000 FCFA.

Théodore Ayissi Ayissi

 

La Commission de surveillance des marchés financiers en Afrique centrale (Cosumaf) a tenu son pari à Douala. Celui de mieux faire connaître la Bourse unifiée de la Cemac en servant de cadre de rencontre et d’apprentissage à plusieurs investisseurs de la sous-région.

Photo de famille à l’ouverture de l’événement.

Lorsqu’on parle d’investissement, on pense aux actions, aux obligations et à d’autres instruments financiers classiques. Face à l’incertitude croissante dans le monde, les investisseurs recherchent des possibilités d’investir dans des économies durables. Cela signifie à long terme. Ainsi, la résilience et la viabilité des entreprises de l’économie deviennent la préoccupation majeure quotidienne. «On informe le public sur l’existence du marché parce que notre marché est peu connu. Nous cherchons à disséminer auprès du public des particuliers comme des institutionnels la connaissance minimale des règles en matière d’investissement», explique Nagoum Yamassoum, président de la Cosumaf.

Une lueur d’espoir est attendue pendant cette semaine de l’investisseur à Douala. «La semaine qui nous regroupe va peut-être permettre de faire un pas et d’avancer tous ensemble vers cet horizon qui est profitable pour tous, aussi bien sur les membres du personnel de la société, sur l’environnement que sur les différentes économies», souhaite le Dr Andrew Gwodog, directeur général de société commerciale Gabonaise de réassurance (SCG-Ré).

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Les acteurs du secteur financier ont ainsi eu du 3 au 9 octobre en plat de résistance, «la résilience de l’investisseur et la finance durable». «Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins avec des produits non régulés qui malheureusement contribuent à spolier l’épargne des investisseurs. Aux investisseurs qui peuvent avoir des excédents de trésorerie, on leur demande d’être calmes, résilients», affirme Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). La finance durable se définit en quelques pratiques financières qui tiennent compte de trois critères fondamentaux. Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. «Il s’agit de penser l’investissement qui tient compte dorénavant de la durabilité à long terme de notre planète et à ses ressources. Le but de la finance durable est d’aligner nos objectifs sur des objectifs sociaux et environnementaux afin de créer un avenir plus durable pour chacun d’entre nous», souligne le directeur général de SCG-Ré.

Cotation en bourse
Pour être coté en bourse, il faut améliorer la transparence. «Aller à la bourse c’est quelque chose de nouveau pour nous. Nous nous sommes donnés à cet exercice en étant transparent. Nous avons commencé très tôt avant même que le gouvernement gabonais ne choisisse la SCG-Ré comme étant une société faisant partie des trois qui doivent faire leur entrée en bourse. Nous avions déjà cogné à la porte de la Cosumaf, parce qu’on ambitionnait d’appliquer notre plan de développement et en venant rechercher 5 milliards de FCFA. La transparence est une difficulté que nous, en tant que chef d’entreprise, devons pouvoir assez rapidement gérer. Parfois nous ne faisons pas toujours ce pas», confie encore le Dr Andrew Gwodog, directeur général SCG-Ré.

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Cette autre édition de la semaine internationale de l’investisseur est axée sur la promotion de la culture financière et boursière. L’investisseur est ainsi mieux protéger face aux produits et services sur les marchés financiers.

Diane Kenfack

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