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Catégorie : INTÉGRATION NATIONALE
Cameroon Digital Week : déjà le compte à rebours
Le point des préparatifs au 27 septembre 2023.Du 16 au 20 octobre 2023 au Hilton Hotel de Yaoundé, la Commonwealth Télécommunications Organization (CTO) et le gouvernement camerounais organisent la Cameroon Digital Week (CDW). À seulement quelques semaines de l’événement, au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), l’ambiance est celle du compte à rebours. D’où la conférence de presse donnée à Yaoundé, ce 27 septembre 2023 par Mme Minette Libom Li Likeng. Selon la Minpostel, la CDW bénéficie du « Très Haut Patronage du président de la République du Cameroun ». Ces importantes assises sont placées sous le thème « Towards a digital future ». À ce jour, souligne Mme Minette Libom Li Likeng, sur la trentaine de délégations des pays membres du Commonwealth attendues, 20 ont déjà confirmé leur participation. Ces délégations, précise la Minpostel, sont constituées de plusieurs experts en TIC du Commonwealth et de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). « Le gouvernement met tout en œuvre pour la réussite de cet événement aux enjeux et aux bénéfices multiples pour l’État du Cameroun « , insiste Mme Minette Libom Li Likeng. Dans ce cadre, le groupe de travail chargé de la préparation de la CDW a élaboré un agenda dont l’objectif est la mise en valeur des avancées du pays hôte dans le domaine des TIC. À écouter Mme la ministre, la CDW viennent répondre au besoin d’évaluation, d’harmonisation, de formation et de mise en valeur de ce qui est fait en matière de transformation digitale au Cameroun.Jean René Mevaa AmougouLa complémentarité de la contemplation et de l’action
“Il ne suffit pas de dire ‘Dieu est bon, Dieu est amour, Dieu est miséricordieux’ et de se tourner les pouces. Dieu nous veut responsables, nous sommes coresponsables avec Dieu… Notre avenir est entre nos mains, pas dans celles des autres. Si Dieu met à notre disposition son amour, sa miséricorde, sa paternité, son sacrifice, il attend de nous que nous les mettions, nous aussi, au service de l’humanité.”Ces paroles sont de Mgr Isidore de Souza, ancien archevêque de Cotonou décédé le 13 mars 1999 et président de la première conférence nationale souveraine organisée du 19 au 28 février 1990 au Bénin.J’ai toujours dit et je voudrais le répéter ici : Jamais Dieu ne « descendra du Ciel » pour mettre fin à l’oppression, au pillage de nos ressources naturelles, à l’occupation de nos pays et au mépris dont nous sommes victimes depuis 1960.Ce n’est pas Dieu qui nous débarrassera de la France politique et affairiste et de ses odieux suppôts africains (présidents, ministres, universitaires, journalistes, etc.).Autrement dit, la prière, aussi importante soit-elle, n’est pas suffisante si nous voulons gagner le combat pour la vraie indépendance. Sont aussi nécessaires la volonté de briser nos chaînes, une grande détermination et une solidarité entre nous comme celle que le Mali et le Burkina ont manifestée à l’endroit du Niger.La France a reculé au Niger parce que ce pays n’était pas isolé, parce que Niamey avait le ferme soutien de Bamako et de Ouaga. La solidarité des pays voisins est la chose qui manqua le plus entre 2002 et 2011 à Laurent Gbagbo et aux Ivoiriens qui se battaient contre notre ennemi commun.L’Afrique a donc besoin d’hommes et de femmes qui se mettent ensemble pour combattre l’ennemi commun. Il lui faut aussi des hommes et des femmes qui prient et agissent en même temps pour se libérer de ceux qui chaque jour lui prouvent qu’ils n’ont ni foi ni loi.Jean-Claude DJEREKEA propos de la non-exécution de l’injonction de quitter le territoire du Niger par l’Ambassadeur de France à Niamey : un regard juridique.
Le 26 juillet 2023, est survenu au Niger un coup d’État militaire orchestré par un groupe d’officiers à la tête duquel se trouve le Général de Brigade Tchiani, ayant abouti au renversement du Président Mohamed Bazoum.
Ce coup d’Etat a provoqué une forte réprobation sous-régionale et internationale, mais aussi des soutiens notamment de la part des Etats tels le Mali et le Burkina Faso. En dépit de sa longue séquestration, le Président Bazoum bien qu’empêché de gouverner effectivement le pays, n’a pas formellement démissionné de son poste, la situation qui au plan du droit constitutionnel nigérien pose un problème sérieux aux putschistes. La CEDEAO a pris des sanctions sévères contre la junte, suspendue le pays de ses instances, suivie en cela par l’Union Africaine, dont le Conseil de paix et de sécurité a prononcé la suspension du Niger des instances de l’Union, tout en invitant les Etats membres de l’Union à ne pas reconnaître les nouvelles autorités ou à se comporter de manière à laisser croire à une reconnaissance des autorités sur les questions du changement anti constitutionnel de gouvernement. Très rapidement, compte tenu du positionnement particulièrement hostile de la France vis-à-vis du putsch, les relations se sont raidies entre les auteurs du coup d’Etat et ce pays, qui a une présence militaire au Niger dans le cadre de l’ opération antiterroriste Barkhane. C’est dans le contexte de ce raidissement des rapports que les autorités putschistes vont le 25 août 2023 inviter l’ambassadeur de France à Niamey, M. Sylvain Itté, à quitter le Niger sous quarantaine huit heures, celui-ci ayant refusé de déférer à sa convocation par le Ministre des affaires étrangères nommé par les putschistes. La France, L’État accréditant de l’ambassadeur a rejeté cette demande de quitter le territoire du Niger, au motif que seules les autorités légitimes élues de ce pays peuvent exiger le départ des représentants de la France, et que les putschistes n’ont pas autorité pour cela. De fait, à l’expiration du délai imparti par la junte, l’Ambassadeur de France n’avait pas quitté le Niger.
C’est cette situation inédite que l’on entend aborder du point de vue du droit international. Quelles peuvent être les conséquences de la non reconnaissance des nouvelles autorités d’un pays, autorités issues d’une prise de pouvoir en violation des voies prévues par les lois et institutions de ce pays, sur le jeu des règles régissant les rapports diplomatiques entre Etats , en particulier la déclaration de personne non grata adressée à un chef de mission diplomatique assortie d’une invitation à quitter le territoire de l’Etat dans un délai déterminé ?
Il convient de rappeler que la déclaration de persona non grata du chef de mission ou de tout autre membre du personnel diplomatique de la mission vise un individu et ne vise pas l’ensemble de la mission, encore moins l’existence même des relations diplomatiques entre les Etats concernés. La déclaration de persona non gratan’est ni la suspension, ni la rupture des relations diplomatiques. C’est l’expression de ce que la personne visée n’est plus agréable aux yeux des autorités du pays, n’est plus en situation de confiance auprès de ces dernières, lesquelles ne veulent plus la considérer comme un interlocuteur valable et un représentant. acceptable de son Etat d’envoi (Etat accréditant) auprès de l’Etat d’accueil (l’Etat accréditaire). Les autorités émettent du coup d’État, pour donner l’injonction de quitter le territoire sus évoqué, se sont appuyées sur l’article 9 de la Convention du 18 avril 1961. L’alinéa 1 de cette disposition énonce que « l’État l’accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l’Etat accréditant que le chef ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grataou que tout autre membre du personnel de la mission n’est pas acceptable. L’Etat accréditant rappellera alors la personne en cause ou mettra fin à ses fonctions auprès de la mission, selon le cas.(…) ». Les énoncés de cette disposition visent bien les Etats, car les relations diplomatiques sont des relations d’Etat à Etat, comme le rappelle fort clairement l’article 2 de la Convention de 1961, et non des relations liées à des individus. L’État accréditaire est libre de déclarer tout agent diplomatique persona non grata lorsque cela lui paraît opportun, de manière totalement discrétionnaire, encore qu’en la circonstance l’invitation à quitter le territoire avait été motivée explicite, ce qui en droit n’était nullement nécessaire, bien que non prohibé. L’Etat accréditaire est tenu seulement d’en informer l’Etat accréditant. Il est attendu de ce dernier, soit le rappel de son agent, soit un terme mis à ses fonctions selon le cas. Il n’est pas prévu que l’Etat accréditant puisse imposer comme agent diplomatique devant jouir de ce statut dans l’Etat d’accueil, une personne dont cet Etat a clairement dit qu’il n’en voulait plus en tant diplomate en la injecté avec précisionpersonne non grata .
Si l’Etat accréditant, informé par l’Etat accréditaire de ce que son chef de mission diplomatique est déclaré persona non grata, refuser de prendre des dispositions pour son rapatriement dans les délais impartis ou surtout, selon les termes de l’article 9 alinéa 2 « dans un délai raisonnable », « l’Etat accréditaire peut refuser de reconnaître à la personne en cause la qualité de membre de la mission » et, donc , le retrait du bénéfice des privilèges et immunités attachés à cette qualité en vertu de la Convention de 1961 et du droit coutumier. La formule de l’alinéa 2 de l’article 9 de la Convention semble souple : l’Etat accréditaire « peut refuser », ce qui signifie qu’il peut ne pas aller directement, automatiquement, à cette extrémité, compte tenu des données du contexte relationnel entre les deux Etats, de la volonté d’aller vers un apaisement ou du souci de ne pas offrir un casus belli. Mais si cette décision de ne plus reconnaître la personne concernée comme membre de la mission est prise, alors ladite personne se retrouve dans une situation juridique délicate, celle d’un étranger, situation régie désormais par la réglementation sur le statut des étrangers et de l ‘immigration, avec les garanties mais surtout les vulnérabilités qui l’accompagnent. En tout état de cause, suivant les termes de l’article 43 b) de la Convention de 1961, les fonctions d’un agent diplomatique prennent fin, entre autres, « par la notification de l’Etat accréditaire à l’Etat accréditant que , conformément au paragraphe 2 de l’article 9, cet Etat refuse de reconnaître l’agent diplomatique comme membre de la mission ». Comme la France a refusé d’exécuter la déclaration de persona non grataservie à son ambassadeur à Niamey, il appartenait aux autorités nigériennes, si telle était réellement leur volonté, de notifier à la France qu’elles ne considéraient plus M. Sylvain Itté comme membre de la mission diplomatique de la France au Niger. Cette notification est distincte et autonome de la déclaration de persona non grata. Si elle n’était pas faite formellement, le Niger continuait d’être soumis aux obligations qui lui incombent en tant qu’Etat accréditaire vis à vis d’un chef de mission diplomatique étranger. En l’occurrence, les nouvelles autorités ont formellement notifié à la France qu’avec l’expiration du délai impparti à l’ambassadeur Itté pour quitter le territoire nigérien, elles lui retiraient ses visas et immunités, ainsi qu’aux membres de sa famille , ordonnant dans la foulée aux autorités de police de procéder à son expulsion en quelque sorte manu militari .
Si le problème de M. Itté se posait en temps normal, le proposition qui précède suffirait amplement à la compréhension de la situation juridique. On ne peut cependant s’en contenter au regard de l’argument opposé par la France pour ne pas exécuter la déclaration de persona non grataservie à son ambassadeur, à savoir l’illégitimité des autorités issues du putsch ayant renversé un président démocratiquement élu, qui du reste n’a pas démissionné formellement de ses fonctions de Chef d’Etat. En d’autres termes, M. Itté ayant reçu son agrément du gouvernement de M. Bazoum, ayant été accrédité en sa qualité de diplomate de la première classe des diplomates auprès du chef de l’Etat légitimement élu Bazoum, ayant remis ses lettres de créance comme ambassadeur au président constitutionnellement reconnu Bazoum, lequel n’a pas démissionné de ses fonctions malgré le putsch et sa séquestration par les militaires qui ont mis en place une équipe gouvernementale et exercent de fait et en fait l’autorité de l’Etat, forts de leur force militaire, M. Itté ne saurait être déclaré persona non gratapar un pouvoir illégitime qui ne reconnaît pas la France, et ne sait pas quitter sur les injonctions de ce pouvoir ses fonctions d’ambassadeur de France auprès de l’Etat du Niger.
Deux arguments au moins se mêlent ici. D’abord la non démission de M. Bazoum , expression de la continuité formelle d’un pouvoir constitutionnellement et régulièrement octroyé, continuité qui détéindrait selon la France sur les situations rattachées à cette légalité et à cette légitimité constitutionnelles. Autrement dit, si M. Bazoum avait démissionné ou démissionne un de ces jours, cette continuité serait interrompue et il devrait bien continuer à traiter avec ceux qui, bon an mal an, exercent en fait l’autorité de l’Etat du Niger et parlent qu’on le veille ou non en son nom. Ensuite l a non reconnaissance des autorités putschistes par la France comme fondement du refus de leur reconnaître toute légitimité à déclarer persona non grataun diplomate accrédité auprès du président démocratiquement élu Bazoum.
Cet argumentaire à double détente est juridiquement fragile et intenable. Les diplomates sont accrédités comme agents et représentants de leurs Etats auprès des autorités d’autres Etats. Si les fonctions de représentation sont naturellement exercées par des individus, c’est pour le compte des Etats, personnes morales de droit public, institutions qui subsistent par-delà les individus qui passent. La non reconnaissance d’un gouvernement arrivé au pouvoir par un procédé anticonstitutionnel peut se traduire par le rappel de son ambassadeur, la suspension voire la rupture des relations diplomatiques. Elle ne peut juridiquement se traduire par l’imposition d’un ambassadeur, lequel ne pourra en aucune manière remplir dans ces conditions les fonctions des missions diplomatiques énumérées à l’article 3 de la Convention de 1961. De manière générale,quelle que soit la diversité de leurs régimes constitutionnels et sociaux ». S’il est vrai que, dans l’ordre juridique de l’UA, et dans l’ordre juridique sous-régional de la CEDEAO, la question de la légitimité démocratique a pris un essor important en tant que principe juridique obligatoire, il reste que cette démarche ne s’est pas généralisée au niveau des Nations Unies et, en tout état de cause, est absente de l’esprit de la Convention de 1961, laquelle semble s’en tenir à l’effectivité de l’autorité exerçant le pouvoir au sein de l’État, modifiant les aspects de sa légitimité constitutionnelle ou démocratique. Ce serait une situation étrangement chaotique si chaque Etat devait, dans la conduite de ses relations diplomatiques, se permettre de juger discrétionnairement le degré de légitimité démocratique des autorités des Etats auprès desquels ses diplomates sont accrédités. De ce point de vue, le droit diplomatique brille sagement par sa neutralité et son pragmatisme. Il est bon qu’il en soit ainsi, car de même que l’on enseigne que la reconnaissance (d’Etat ou de gouvernement) n’a pas une portée constitutive de la réalité reconnue, laquelle existe déterminant de ladite reconnaissance, de même la non reconnaissance ne peut avoir une portée de réification ou méconnaissance d’une réalité incontestable, même hideuse aux yeux de celui qui refuse de reconnaître. Il y a eu un coup d’Etat au Niger depuis plus d’un mois déjà. La preuve en est précisément que ce fait a retenu des condamnations et des sanctions concrètes, de la part de l’UA et de la CEDEAO. Ces sanctions ne visent pas une abstraction. Une menace militaire est même brandie, comme solution ultime éventuelle pour mettre fin à cette prise (inconstitutionnelle certes) de pouvoir. Le Président Bazoum n’a pas démissionné, mais n’a posé aucun acte d’autorité en tant que chef d’Etat depuis lors. En revanche, des putschistes, arrivés au pouvoir en violation flagrante de la Constitution et des engagements internationaux du Niger, occupent le devant de la scène, nomment des gens qui acceptent ces nominations et qui sont accueillis çà et là pour des concertations et discussions, dénoncent des engagements internationaux, prennent des actes juridiques dont ils imposent l’obéissance et qui impactent les autres pays, etc. Ces putschistes s’adressent même à la France, qui leur répond même si c’est pour les vitupérer. Leur non reconnaissance par la France ne change rien à cette réalité. arrivés au pouvoir en violation flagrante de la Constitution et des engagements internationaux du Niger, occupant le devant de la scène, nomment des gens qui acceptent ces nominations et qui sont accueillis çà et là pour des concertations et discussions, dénoncent des engagements internationaux, prennent des actes juridiques dont ils imposent l’obéissance et qui impactent les autres pays, etc. Ces putschistes s’adressent même à la France, qui leur répond même si c’est pour les vitupérer. Leur non reconnaissance par la France ne change rien à cette réalité. arrivés au pouvoir en violation flagrante de la Constitution et des engagements internationaux du Niger, occupant le devant de la scène, nomment des gens qui acceptent ces nominations et qui sont accueillis çà et là pour des concertations et discussions, dénoncent des engagements internationaux, prennent des actes juridiques dont ils imposent l’obéissance et qui impactent les autres pays, etc. Ces putschistes s’adressent même à la France, qui leur répond même si c’est pour les vitupérer. Leur non reconnaissance par la France ne change rien à cette réalité. prendre des actes juridiques dont ils imposent l’obéissance et qui impactent les autres pays, etc. Ces putschistes s’adressent même à la France, qui leur répond même si c’est pour les vitupérer. Leur non reconnaissance par la France ne change rien à cette réalité. prendre des actes juridiques dont ils imposent l’obéissance et qui impactent les autres pays, etc. Ces putschistes s’adressent même à la France, qui leur répond même si c’est pour les vitupérer. Leur non reconnaissance par la France ne change rien à cette réalité.
Les relations diplomatiques sont certes des rapports normés, mais ce sont des rapports assis sur des réalités politiques étatiques et non sur des souhaits et des abstractions. Si la France ne veut pas cautionner le putsch, il lui est loisible de rappeler son ambassadeur, de suspendre ses relations diplomatiques avec le Niger ou même de les rompre. Elle ne peut à la fois refuser de reconnaître les nouvelles autorités en coopérant d’une quelconque manière avec elles, et maintenir en cette qualité son ambassadeur dans un pays étranger sous contrôle effectif de ces autorités malgré son hostilité déclarée à leur égard. Un tel comportement est incohérent, dangereux pour la sécurité des diplomates. La protection qui leur est due par l’Etat d’accueil est liée à leur statut, lequel ne peut demeurer qu’avec le consentement mutuel des deux Etats, et particulièrement de l’Etat accréditaire sur le territoire duquel se trouve le diplomate accrédité. Hors de cette construction, sur laquelle le consensus des Etats est non équivoque, il ne s’agit plus de droit diplomatique, mais d’une logique capitulaire et de force d’un autre âge. M. Itté est l’otage, la victime et l’instrument d’une bagarre géopolitique, géoéconomique et géostratégique entre la France et le Niger.
Il faut espérer, dans le cas du Niger, que l’éventuelle atteinte imprudente à l’intégrité physique de M. Itté et des membres de sa famille dans la phase d’expulsion manu militari ordonnée ne soit pas le casus belli qui servira de base à un débordement incontrôlable (et peut être recherché) des rapports entre le Niger et la France. La belle construction du droit diplomatique, instrument des relations pacifiques et amicales entre les Etats, ne mérite pas une instrumentalisation aussi amusante.
Jeudi, 31 août 2023 Pr OLINGA Alain Didier/ IRIC/Université de Yaoundé II
Prévention et réponse aux crises sanitaires : l’Onu se prépare contre une prochaine pandémie
L’organisation planétaire compte s’investir dans trois champs d’action multilatérale.
«La réponse mondiale à la Covid-19 a été, à la fois, un exemple d’ingéniosité et d’échec humain». En le déclarant du haut de la tribune de l’Onu ce 20 septembre 2023 à New York, Amina Mohammed s’inspire de deux aspects. «D’un côté, des tests créés à la vitesse de l’éclair et des vaccins développés en un temps record. De l’autre, le manque de préparation qui a touché les plus vulnérables et des vaccins accaparés par les pays riches tandis que les populations de nations plus pauvres en étaient privées», expose la vice-secrétaire générale de l’Onu. Rappelant que ces inégalités persistent à ce jour, Amina Mohammed déplore que la pandémie ait fait dévier davantage les objectifs de développement durable, avec des conséquences graves sur les niveaux de pauvreté, d’endettement des États et d’inégalités sociales. D’où, à ses yeux, la nécessité de ne pas répéter les erreurs du passé lors de l’inévitable prochaine pandémie, en améliorant la surveillance des virus, le renforcement des systèmes de santé et l’accès équitable de tous les pays aux vaccins, aux traitements et aux technologies vitales.
Pour l’avenir…
Selon Onu-infos, Amina Mohammed dessine ainsi les trois principaux champs d’action multilatérale pour la préparation à la prochaine pandémie. En premier lieu, une stimulation des objectifs de développement durable nécessaire au moment où, par exemple, l’Afrique dépense plus pour le service de sa dette que pour les soins de santé. Le coup de pouce financier indispensable aux investissements des pays dans les soins à leur population passe par la hausse du financement à long terme, par la réforme de l’architecture financière et un mécanisme efficace d’allègement de la dette.Ensuite, la préparation contre les pandémies exige une lutte contre la désinformation qui «sape les conseils de experts et alimente le scepticisme envers les vaccins». Sur ce point, la note d’orientation de l’Onu sur l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques propose un cadre pour une réponse internationale à la désinformation et à la haine et nourrira un code de conduite mis en œuvre volontairement par les gouvernements.
Enfin, la stratégie de riposte doit prendre en compte la nouvelle nature des chocs, «de plus en plus internationaux et de plus en plus complexes» qui exige des réponses impliquant un large éventail d’acteurs différents. L’Onu préconise une plate-forme d’urgence pour renforcer la coordination face aux chocs mondiaux et leurs impacts économiques et sociaux, en complément des efforts de santé publique.
Ongoung Zong Bella
Mépris envers les journalistes: comment ça fonctionne au Cameroun
Vous connaissez sans doute les noms des émissions de débat du dimanche sur les chaînes de télévision au Cameroun.
Aujourd’hui, on ne va pas procéder au zapping des émissions au cours desquelles, des invités, à court de mots, s’en prennent aux autres. On ne va pas, non plus exiger à ceux qui officient aux fourneaux des talk-shows de promouvoir uniquement la carte de leurs restaurants. On ne va pas leur rappeler que, parmi ceux qu’ils invitent dans leurs cuisines, il peut y avoir des gens qui ont des allergies ou qui n’aiment pas les sauces pimentées. On ne va pas non plus leur rappeler que si, par exemple, un invité est trop bruyant, cela va créer un malaise à table. Évidemment, avant de déterminer un plat, il faut se renseigner sur les convives, disent ceux qui connaissent ces choses-là.
Pour notre part, intéressons-nous à ces moments de débats télévisés pendant lesquels des présentateurs subissent, de la part des invités, des coups de gueule au style direct. Parmi les images les plus frappantes: l’émission «Club d’élites» du 17 septembre 2023. Diffusé en direct sur la chaîne de télévision privée Vision 4, le programme a vu l’un des invités se lancer dans une véritable raclure de fond de bidet. Séquence ubuesque: le présentateur a été frontalement insulté. Après un recul, l’on se rend bien compte que cet esclandre (qui entre temps, a ému le CNC, Conseil national de la communication) est intelligible en dehors de son contexte. De plus en plus, au Cameroun, des invités sur les plateaux de débat s’interdisent de respecter la dignité des journalistes. Abrupts, ils cherchent à les blesser. En tant qu’auditeur ou téléspectateur, chacun d’entre nous a pu expérimenter que des journalistes sont victimes de violences verbales et de suspicions. Ils souffrent d’un degré particulièrement élevé de mépris. Il y a trois raisons à cela. Premièrement, ces gens qui insultent des journalistes se disent que l’action de ces derniers dans le corps social est faible; alors la nuance, la mesure, l’équilibre, la tolérance sont-ils devenus aux yeux de la plupart, des mots obscènes. Deuxièmement, ceux qui dévalorisent les journalistes sur les plateaux s’ancrent sur leur fantasmatique don de tout savoir sur le métier. Troisièmement, plus il y a de journalistes, moins il y a de journalisme. Car la multiplication des médias et l’explosion des nouvelles technologies aboutissent à faire du journaliste un mendiant. Et lorsque vous vous conformez à cette scénographie, votre posture de journaliste s’exclut alors d’elle-même de la sphère des hommes et femmes respectables et respectés. Et ce n’est pas un hasard si quelques journalistes se sont transformés en porte-plumes au service des dignitaires du pays.Victimes de cette banalisation, les journalistes au Cameroun sont parfois obligés de perpétuer la tradition de déférence à l’égard de tous ceux qui occupent une haute place au sein de la société. À ce sujet, l’expérience montre qu’un questionnement pointu, insistant, est considéré comme agressif, et se retourne contre «l’agresseur», blâmé non sur le fond mais sur la forme. Et pour éviter cela, comment opère le journaliste ? Porté par le fait social qu’il a déclenché, un dignitaire se voit gratifié d’une brève interview (entre 10 et 20 secondes au maximum) diffusée à un moment d’assez faible écoute. Si le sujet prend un peu, le média va alors surfer sur le débat lancé en programmant une émission de débat où l’on invitera un vrai-faux expert ou un commentateur-polémiste jugé apte à déblatérer à tout moment de la journée sur tous les sujets de la terre sans en connaître un précisément. Et pour enrichir ce savant échange, on ajoutera éventuellement un ou deux individus qui chantent le refrain dominant à l’envers, avec en bonus, une passe d’armes plus que musclée, dans une ambiance globale de cacophonie. Entre temps, quand ils le veulent bien, les pouvoirs publics ne se donnent aucun mal à désigner des pipis de chat sous la formule d’»aide publique à la presse privée».
Jean-René Meva’a Amougou
Préinscriptions à l’Université de Yaoundé 1 : les «bleus» de la Cemac à l’épreuve des arnaques
Ils sont Tchadiens, Centrafricains, Congolais et Gabonais. Ils frappent aux portes de la Faculté des Arts des Lettres et Sciences Humaines (FALSH). Et ils ont le secours des associations estudiantines pour les diverses modalités et orientations.
La rentrée académique est programmée le 2 octobre prochain à l’Université de Yaoundé 1. Avant cette échéance cruciale du début des cours, l’heure est aux préinscriptions des nouveaux bacheliers du Cameroun et des pays de la sous-région. Sur le campus de Ngoa Ekelle, c’est le branle- bas dans le rassemblement des pièces exigées pour les préinscriptions. «On leur demande les diplômes à l’instar du baccalauréat, les diplômes requis qu’ils vont certifier dans les sous-préfectures du Cameroun afin d’avoir le matricule qui leur sera décerné après les préinscriptions et leurs actes de naissance», fait savoir Stanislas Guissela, chargé de mission à la présidence, directeur de courriel en Licence 3 Sciences du langage. Quand ils arrivent, on leur présente la fiche des dix-huit filières de l’Université tout en leur présentant les débouchés. «Dans les amphis, nous prenons le soin d’édifier les étudiants étrangers qui viennent au Cameroun, afin qu’après leur parcours, ils puissent être de ceux-là qui vont vanter les enseignements reçus au Cameroun», explique encore Stanislas Guissela.
Arnaque
Les préinscriptions dans les Universités camerounaises sont devenues des périodes d’arnaque des nouveaux étudiants. Ceux-ci ignorant les mécanismes d’enrôlement se font dépouiller de leurs avoirs, soit dans le campus, soit hors du campus universitaire. Pour pallier le problème d’arnaque en milieu universitaire, «nous, les associations d’étudiants, nous déployons les équipes sur le terrain, c’est-à-dire à l’entrée du portail central et à l’entrée de la cité universitaire pour appeler ces étudiants à plus de vigilance. On leur demande de venir se préinscrire au sein du campus, parce qu’à l’extérieur, ils seront arnaqués par les agents du quartier Bonas qui font régulièrement dans le faux des diplômes, fausses signatures et des faux timbres», fait savoir le président de l’association des étudiants. Pour démasquer les arnaqueurs, non seulement de Bonas, mais aussi des collègues, «nous avons mis sur pied le comité d’intégration. C’est-à-dire, nous, les chargés de mission avec le service du comité d’intégration, nous descendons sur le terrain pour toucher du doigt les procédures d’enrôlement des étudiants étrangers. Après constat d’arnaque sur le terrain, nous tenons des assises avec la présidente pour mettre hors d’état de nuire ces arnaqueurs qui ternissent l’image de l’association et de l’Université. Lorsqu’il s’agit d’un collègue qui est dénoncé pour des pratiques d’arnaque, il reçoit un avertissement provisoire. En cas de récidive, il passe au conseil de discipline, et il écope un ou trois ans de suspension des universités d’État», rappelle, Stanislas Guissela directeur du courriel en Licence 3 Sciences du langage.Olivier Mbéssité
Journalisme/communication : cinquantenaire de l’intégration sous-régionale
Des instituts de formation d’Afrique centrale et d’ailleurs sont attendus aux noces d’or de l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).
Une institution de formation au rendez-vous de sa vocation C’est à croire que l’intégration sous-régionale cherche à retrouver une chambre d’écho dans le cinquantenaire de l’Esstic. Comme l’affirme le Pr Alain Assomo ce 21 septembre. D’après le secrétaire général de l’Esstic, et non moins membre du comité d’organisation, cela tient à une raison. « L’Esstic, au départ s’appelait l’ESIJY (Ecole supérieure internationale de journalisme de Yaoundé). Cette école de journalisme est le fruit d’une convention signée en avril 1970 par plusieurs pays de la sous-région dont le Cameroun, le Tchad, le Congo, le Rwanda, le Gabon et la République Centrafricaine», raconte le Pr Alain Assomo. Pour lui, en dehors des pays fondateurs de cette prestigieuse école, plusieurs invités de nationalités étrangères prendront part à l’événement. «On ne peut pas tous les citer ; mais ils seront là» indique l’universitaire.
Pour ce qui est de l’implication des pays dans la réussite du cinquantenaire, il faut souligner qu’elle n’est pas directe. En revanche, elle se situe au niveau de la mobilisation de leurs ressortissants, puisque « l’Esstic accueille chaque année les étudiants de ces pays. Les gouvernements des pays de la sous-région encouragent les étudiants à s’inscrire à l’Esstic dans les différentes filières. Cela était encore perceptible au dernier concours d’entrée en première année de ce mois de septembre qui a connu une forte mobilisation des candidats venant de ces pays», se réjouit encore le Pr Alain Assomo.
Délocalisation
L’amphithéâtre Hervé Bourges de l’Esstic à Ngoa-Ekelle (Yaoundé I) était retenu au départ comme l’espace devant abriter la cérémonie du cinquantenaire. Au regard de son exiguïté, l’événement est délocalisé au Palais polyvalent des sports de Yaoundé, du 18 au 20 octobre 2023. Selon le secrétaire général de l’Esstic, ceci se justifie par le fait que les activités organisées drainaient du monde. Lors des journées des métiers, chaque filière était à l’honneur. Lundi : Journalisme ; mardi : Communication des organisations ; le mercredi : Publicité ; jeudi : Information documentaire ; vendredi : Édition et Art graphique. Le succès de ces journées a permis de prendre les pouls de l’événement et d’imaginer que ce sera une grande cérémonie. «C’est ce qui justifie le rapport de l’événement, ceci en accord avec les hautes autorités du pays qui ont donné leur aval, pour mieux préparer et l’organiser au Palais polyvalent des Sports de Yaoundé (Paposy)», explique le Pr Alain Assomo. «Il s’agit d’ailleurs d’une très grande cérémonie dont l’apothéose est la remise des diplômes aux cinq dernières promotions et c’est près de 1300 diplômes. Si l’on imagine que chaque récipiendaire vienne avec quatre personnes membres de sa famille, l’on aura plus de quatre mille personnes. Pour cela, le Paposy est l’endroit idéal. En marge de cela, l’on aura d’autres activités sur le salon d’exposition des métiers de l’information et de la communication qui va regrouper plusieurs entreprises, annonceurs, plusieurs médias diffuseurs, les régies publicitaires, les agences conseil en publicité ,Olivier Mbessité
Les cruelles vérités du Burkina Faso
“Il est déjà noble de défendre son bien, son honneur et sa religion à la pointe de l’épée… mais il est vil, contraire à la nature et déshonorant de laisser son bien, son honneur et sa religion à la merci des malfaiteurs.” Je me suis souvenu de ces mots puissants de Gandhi en écoutant le discours à la fois musclé et dense du ministre d’État Bassolma Bazié qui parlait au nom du Burkina Faso à la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le Burkina a clairement signifié, ce 23 septembre 2023, qu’il refusait fermement de laisser l’Occident barbare et brutal piller ses ressources naturelles, piétiner son honneur et lui imposer des pratiques abominables comme l’homosexualité.
Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a commencé son propos en réhabilitant nos héros “exécutés de façon violente ou assassinés à travers le feu des prisons et des empoisonnements pour avoir incarné les rêves, les ambitions et l’espoir des peuples meurtris, violés, violentés et pillés”. Ce sont, entre autres, Fidèle Castro de Cuba, Patrice Emery Lumumba du Congo, Kwamé Nkrumah du Ghana, Modibo Keïta du Mali, Ruben Um Nyobé et Félix Moumié du Cameroun, Sylvanus Olympio du Togo, Che Guevara de l’Argentine, Martin Luther King et Malcolm X des États-Unis d’Amérique, Nelson Mandela de l’Afrique du Sud, Jomo Kenyatta du Kenya, Amilcar Cabral de la Guinée Bissau et des Îles du Cap-Vert, Marien Ngouabi du Congo-Brazzaville, Barthélemy Boganda de la République centrafricaine, Samora Machel du Mozambique, Agostino Neto de l’Angola, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara du Burkina Faso, Victor Biaka Boda de Côte d’Ivoire. Ces valeureux combattants de la liberté et de la justice longtemps peints en noir et diabolisés par ceux-là mêmes qui avaient commandité leur mort, il était temps que leur honneur soit lavé. Ils furent éliminés, non parce qu’ils étaient intransigeants ou extrémistes comme le prétend Pierre Messmer, Premier ministre sous Georges Pompidou et haut-commissaire de la France au Cameroun, dans “Après tant de batailles. Mémoires” (Paris, Albin Michel, 1992), mais parce qu’ils réclamaient la vraie indépendance.
Le porte-parole du Burkina a aussi estimé que le peuple libyen n’avait pas besoin de larmes pour la catastrophe diluvienne qui vient de l’endeuiller mais d’excuses pour la destruction de la Libye et la mort de son guide en octobre 2011, qu’il était injuste de priver le Niger de parole à cette Assemblée générale.
Il n’a pas manqué de condamner “la haute hypocrisie et l’absence de conscience, de morale et de justice” de la soi-disant communauté internationale avant de se demander pourquoi tout le continent africain qui compte 1,3 milliards d’habitants n’a aucun siège permanent au sein du Conseil de Sécurité avec un droit de veto si les Occidentaux aiment tant l’Afrique.
Enfin, pour Bazié, les 58 soldats français morts au Sahel ne sont pas plus importants que les 17 000 Maliens ayant perdu la vie pendant les deux guerres mondiales (cf. Bakari Kamian, “Des tranchées de Verdum à l’église Saint-Bernard: 80 000 combattants maliens au secours de la France”, Paris, Karthala, 2001).
L’an dernier, à la même tribune, le Mali parla haut et fort sans que le ciel ne lui tombe dessus. Aujourd’hui, c’est au tour du Togo, de la Guinée et du Burkina de dénoncer sans détour l’arrogance, la duplicité et l’incohérence des Occidentaux. Un signe parmi tant d’autres que “l’Occident qui domine le monde, c’est fini” (Gérard Araud) et que la cause de la libération de l’Afrique progresse?Jean-Claude DJEREKE
Cameroun : Comment éviter un coup d’Etat
Propositions de la section locale de la coalition « Tournons la Page » à la lumière des soubresauts sociopolitiques survenus dans certains pays africains.
Jean-Marc Bikoko «Rien dans le contexte actuel ne peut se mettre en équation et il est donc impossible de prédire ce qui peut survenir au Cameroun à court, moyen et long termes». Si elle n’est pas celle du chaos, l’impression de Jean-Marc Bikoko est celle d’une incertitude permanente. «Le pire serait de nier cette réalité», martèle le point focal de la Coalition Tournons la page (TLP) au Cameroun. En conférence de presse ce 15 septembre 2023 à Yaoundé, Jean-Marc Bikoko profite de la célébration de la Journée internationale de la démocratie pour brosser un état des lieux actuels de l’ambiance sociopolitique du Cameroun. D’après le syndicaliste, ce tableau est sombre : « économie à l’agonie du fait d’une absence de réflexion stratégique, corps social caporalisé, démoralisation profonde, poids excessif de l’exécutif, sous-investissement chronique…» Pour la section camerounaise de la Coalition Tournons la page, rien n’est sûr moins: tout peut se dégrader en violences diverses, virer à la fébrilité, se détériorer en activisme ou en coups d’État comme ailleurs. Et d’après TLP, «la seule issue de sortie qui pourrait mettre le Cameroun à l’abri de tels désagréments, c’est l’engagement urgent de la réforme des institutions de la République, sur la base d’un programme en trois étapes. […] Un : l’organisation des états généraux de la nation. Deux : la mise en place d’un gouvernement de transition. Trois: l’organisation des élections libres et transparentes». «la seule question de sortie qui pourrait mettre le Cameroun à l’abri de tels désagréments, c’est l’engagement urgent de la réforme des institutions de la République, sur la base d’un programme en trois phases. […] Un : l’organisation des états généraux de la nation. Deux : la mise en place d’un gouvernement de transition. Trois: l’organisation des élections libres et transparentes». «la seule question de sortie qui pourrait mettre le Cameroun à l’abri de tels désagréments, c’est l’engagement urgent de la réforme des institutions de la République, sur la base d’un programme en trois phases. […] Un : l’organisation des états généraux de la nation. Deux : la mise en place d’un gouvernement de transition. Trois: l’organisation des élections libres et transparentes».
Explications
En s’attardant longuement sur le deuxième point, TLP-Cameroun explique : « la mise en place d’un gouvernement de transition d’une vingtaine de personnes essentiellement des technocrates issus des différents corps sociaux et désignés par leurs paires selon la configuration suivante : les représentants du gouvernement actuel, les représentants des organisations de la société civile, ceux des partis politiques, des confessions religieuses, de l’autorité traditionnelle, des syndicats, du secteur économique, tous nommés par le président de la République».
En matière d’élections libres et transparentes, le TLP-Cameroun suggère la mise en place d’un cadre capable de nourrir la transparence nécessaire à la participation citoyenne, de renforcer leurs capacités à sélectionner les meilleurs dirigeants qui exercent un pouvoir au sein du gouvernement. , mais aussi pour les sanctionner s’ils n’obtiennent pas les résultats attendus». Seulement, regrette Jean-Marc Bikoko, l’orateur principal, « il y a une arrogance inhérente au fait de supposer que les acteurs extérieurs auront la capacité d’identifier les points d’entrée appropriés et à structurer des réformes dans la bonne direction, tout en résolvant à la fois le problème technique et celui de l’adaptation aux contraintes politiques». En bordant le champ des possibles, en repérant quelques solutions permettant d’agir au plus près du cœur du problème,Jean-René Meva’a Amougou
Affaire Glencore : le silence complice du Gouvernement
Se réclamant membres du Comité ITIE-Cameroun, plusieurs organisations spécialisées dans la lutte contre la corruption et la transparence dans le secteur extractif et minier demandent toute la lumière sur le sujet.
«Il y a des faits et un contexte qui pèsent à plein». Voilà comment cinq organisations de la société civile (Coalition Publish What You Pay, Service national Justice et Paix, Conseil des églises protestantes, Association culturelle islamique, Transparency International-Cameroun) appréhendent l’affaire Glencore ce 12 septembre 2023 à Yaoundé. Selon Maître Njoh Manga Bell (président de Transparency International-Cameroon), le contexte, ce sont les aveux de corruption publiés par le trader anglo-suisse lui-même. Les faits, poursuit Maître Njoh Manga Bell, c’est la connaissance de ce contexte et le silence des autorités. Selon l’avocat, le gouvernement dispose pourtant de matériaux. «Glencore, dit-il, devant les tribunaux américains et britanniques, a admis avoir versé des pots-de-vin à des agents de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) au Cameroun; cela soulève des préoccupations graves quant à l’intégrité de nos institutions publiques et à la gestion des ressources pétrolières du pays». Face à ce qui, aux yeux de la société civile, apparaît comme «un enlisement voulu d’un scandale», le point de presse de ce 12 septembre 2023 a pour objet de dénoncer «le refus de rendre compte au peuple sur les ressorts d’une affaire de corruption dans laquelle sont présumés impliqués des hauts dignitaires de l’État».
Péril
«Le Cameroun doit être évalué par l’ITIE au cours du mois d’octobre 2023. Nous avons échoué à la dernière évaluation. Certainement, ceux qui nous évaluent se posent des questions par rapport à cette affaire. Il est question pour nous de sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité d’instaurer la transparence dans l’exploitation de notre sous-sol. Il est urgent que le Gouvernement s’emploie à préconiser désormais la conclusion de contrats sans clauses de confidentialité et d’anonymat dans les industries extractives et qu’il entreprenne des démarches auprès de Glencore afin de récupérer les compensations et autres dédommagements car, le Cameroun a besoin des ressources pour financer son développement», explique Maître Njoh Manga Bell.JRMA
Aéroport international de Douala : la vérité atterrit après le décollage du mensonge
Selon ADC ( Aéroports du Cameroun), les fuites d’eau enregistrées le 15 septembre dernier à l’aérogare passagers sont à considérer comme un simple incident fortuit.En prenant la parole devant la presse à Douala ce 20 septembre 2023, Dr Fritz Ntone Ntone et Thomas Owona Assoumou ont la mine sereine. En sa qualité de président du conseil d’administration d’ADC, le premier impressionne par sa bonne connaissance de la situation. « Celle qui a alimenté tous les ragots possibles au sein de l’opinion publique nationale et internationale », dénonce-t-il d’emblée.Puisant dans le jargon populaire local, le second précise joue sur le registre de l’aviation. » Ce jour, dit le directeur général de ADC, ADC impose à la vérité d’atterrir sur le tarmac de l’opinion publique nationale et internationale, après le décollage du kongossa depuis le 15 septembre dernier ».Selon Thomas Owona Assoumou, cette vérité tient sur 3 piliers. » Le premier: les fuites d’eau enregistrées pendant de longues heures à l’aérogare passagers de l’aéroport de Douala, restent et demeurent un simple incident. Le second: Actuellement, la situation, toute la situation est sous contrôle. Troisième et dernier pilier : ADC et son partenaire technique sont à pied d’œuvre dans le cadre de la poursuite des travaux d’étanchéité sur les différentes parcelles de dalle de l’aéroport de Douala ».Pour mieux tordre le cou aux ragots, Thomas Owona Assoumou livre ce qu’il appelle » la vraie version des faits ». « ADC, explique-til, a engagé depuis un certain temps, les travaux de réfection séquentielle du complexe d’étanchéité de l’aérogare passagers de l’aéroport international de Douala. Dans le cadre de l’exécution de ces travaux, l’entreprise adjudicataire du marché a procédé au décapage de la zone du hall public à traiter, en vue de préparer la surface à refaire, tout en prenant soin de poser une bâche de protection afin d’éviter les infiltrations d’eau de pluie. Dans la journée du 15 septembre 2023, au moment même où l’entreprise était à pied d’œuvre, une forte pluie s’est abattue dans la ville de Douala, causant des infiltrations d’eau au-dessus du hall public de l’aérogare ». Et pour le dire de manière prosaïque, Dr Fritz Ntone Ntone souligne : » La météo nous a contrariés sur ce coup-là ». Et d’enchaîner : » Nous poursuivons toutefois notre travail de gestion des plateformes aéroportuaires engagé depuis un certain temps, selon un agenda conçu pour les cinq prochaines années ».Jean-René Mevaa AmougouLa rébellion du 19 septembre 2002 fut-elle une bonne chose pour la Côte d’Ivoire?
Venus du Burkina Faso et aidés par des mercenaires recrutés dans la sous-région, Kigbafori Soro et sa clique voulaient tuer l’ivoirité qui, d’après eux, excluait les Nordistes. Or, selon le Forum organisé en mars 1996 à Abidjan par la Cellule universitaire de recherche et de diffusion des idées et actions politiques du président Henri Konan Bédié (Curdiphe), le grand ensemble national n’excluait personne et l’objectif de l’élaboration intellectuelle du concept d’ivoirité n’était point d’éliminer les musulmans et les ressortissants du Nord de la vie nationale (cf. François Gaulme, “L’ivoirité, recette de guerre civile” dans ‘Études’, 2001/3, tome 394, pp. 292 à 304).Était également dénoncée par les pseudo-libérateurs la “dictature” de Laurent Gbagbo. Or ce dernier dépénalisa les délits de presse, ouvrit son premier gouvernement au RDR et n’inquiéta pas Dramane Ouattara qui avait pourtant promis de rendre le pays ingouvernable si sa candidature à la présidentielle était rejetée. Un vrai tyran l’aurait fait arrêter et jeter dans une prison infestée de moustiques et de scorpions, le jour suivant.Ouattara et ses soudards ont donc utilisé des arguments fallacieux pour justifier leur soif de pouvoir et d’argent.21 ans après le déclenchement de la rébellion meurtrière, qu’est-ce qui a changé dans la vie des Nordistes? Ceux-ci sont-ils devenus plus riches et leurs villages plus prospères? Où sont les Zaga Zaga, IB, Wattao, Hamed Bakayoko, Amadou Gon Coulibaly et Amadou Soumahoro alias Cimetière? Plusieurs rebelles ne sont-ils pas en prison? Soro, leur chef, n’est-il pas en exil? Les entreprises ivoiriennes ont-elles accès aux marchés publics? Les planteurs de cacao, de café, d’hévéa et de la noix de cajou gagnent-ils plus d’argent que du temps de Bédié et de Gbagbo? Le pays est-il moins endetté que sous les précédents régimes? Les Ivoiriens peuvent-ils être fiers de leur école? Un pays où, pendant 10 ans, aucune université, publique ou privée, ne figure dans le classement des 200 meilleures universités africaines, peut-il se vanter d’être plus développé que ses voisins? Et puis, si le pays se porte bien, pourquoi les Ivoiriens occupent-ils la seconde place parmi les demandeurs d’asile en France?Les défenseurs du régime aiment citer les ponts, stades et routes bitumées de leur champion. On peut leur répondre que la qualité et la solidité de ces réalisations sont plus que douteuses, que le métro est une vraie arnaque de la France et que des ponts et routes de bonne qualité auraient pu se faire plus tôt si Ouattara et la France avaient laissé Bédié et Gbagbo travailler en paix.La rébellion du 19 septembre 2002 dont les effets continuent de se faire sentir fut un gâchis parce qu’elle fit reculer notre pays de plusieurs années. Non seulement les Ivoiriens ont été appauvris par cette fausse révolution mais les soi-disant libérateurs se regardent désormais en chiens de faïence, chacun ne rêvant que d’en finir avec l’autre.Y avait-il moyen de procéder autrement? Oui car, quand on se dit démocrate, on ne recourt pas aux armes pour réparer une injustice réelle ou supposée. Bien qu’opposé à l’article 7 de l’ancienne Constitution qui faisait de Konan Bédié le successeur d’Houphouët en cas de vacance du pouvoir, Laurent Gbagbo ne prit pas les armes pour contester ledit article. La Loi fondamentale et les institutions d’un pays peuvent ne pas être parfaites mais le démocrate, tout en les critiquant, s’y soumet jusqu’à ce qu’elles soient améliorées ou modifiées. Pour accéder au pouvoir, il n’a besoin ni de faucher des vies humaines, ni de saccager des biens matériels, ni de demander à la France un embargo sur les médicaments ou une fermeture des banques étrangères.Jean-Claude DJEREKE120 milliards de dirhams pour reconstruire des vies et des infrastructures au Maroc
« Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a présidé ce mercredi 20 septembre 2023 au Palais Royal de Rabat, une séance de travail consacrée au programme de reconstruction et de mise à niveau générale des régions sinistrées par le séisme d’Al Haouz.Cette nouvelle séance de travail s’inscrit dans le prolongement des Hautes Directives données par le Souverain lors des réunions du 09 et du 14 septembre, qui ont posé les jalons d’un programme réfléchi, intégré et ambitieux destiné à apporter une réponse forte, cohérente, rapide et volontariste.D’un budget prévisionnel global estimé à 120 milliards de dirhams, sur une période de cinq ans, la première version du programme intégré et multi-sectoriel présenté devant le Souverain, couvre les six provinces et préfecture affectées par le tremblement de terre (Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate), ciblant une population de 4,2 millions d’habitants.Pensé selon une logique de convergence et sur la base d’un diagnostic précis des besoins et d’une analyse des potentialités territoriales et des acteurs locaux, ce programme comprend des projets visant, d’une part, la reconstruction des logements et la mise à niveau des infrastructures touchées, conformément au dispositif d’urgence décidé lors de la réunion du 14 septembre, et d’autre part, le renforcement du développement socio-économique dans les zones ciblées. Il est structuré autour de quatre composantes principales :1- Le relogement des personnes sinistrées, la reconstruction des logements et la réhabilitation des infrastructures ;2- Le désenclavement et la mise à niveau des territoires ;3- L’accélération de la résorption des déficits sociaux, notamment dans les zones montagneuses affectées par le séisme ;4- L’encouragement de l’activité économique et de l’emploi ainsi que la valorisation des initiatives locales.Le programme comprend également, comme ordonné par Sa Majesté le Roi, la mise en place, dans chaque région, d’une grande plate-forme de réserves de première nécessité (tentes, couvertures, lits, médicaments, denrées alimentaires, etc) afin de faire face de façon immédiate aux catastrophes naturelles.Lors de cette séance de travail, Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a invité le gouvernement à décliner la vision présentée au niveau de chacune des provinces et préfecture concernées. Le Souverain a ainsi de nouveau insisté sur l’importance d’être à l’écoute permanente de la population locale afin de lui apporter des solutions adaptées, tout en accordant l’importance nécessaire à la dimension environnementale et en veillant à respecter le patrimoine unique et les traditions et modes de vie de chaque région.Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a également insisté sur l’impératif de faire preuve d’une gouvernance exemplaire. Les mots d’ordre sont rapidité, efficacité, rigueur et résultats probants, afin que ce programme de reconstruction et de mise à niveau générale des régions sinistrées devienne un modèle de développement territorial intégré et équilibré.Le financement de ce grand programme sera assuré à partir de crédits alloués du budget général de l’Etat, de contributions des collectivités territoriales et du Compte spécial de solidarité dédié à la gestion des effets du tremblement de terre, ainsi qu’à travers des dons et la coopération internationale.A cet égard, et dans le cadre des missions du Fonds Hassan II en matière de soutien à la réalisation de programmes et projets ayant des retombées structurantes pour le développement économique et social, Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Instructions pour que le Fonds Hassan II apporte une contribution de 2 milliards de dirhams au financement de ce programme.Ont pris part à cette réunion de travail, le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, le Conseiller de SM le Roi, M. Fouad Ali El Himma, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, la ministre de l’Economie et des Finances, Mme Nadia Fettah, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Mme Fatima Ezzahra El Mansouri, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, M. Faouzi Lekjaa, ainsi que le Général de Corps d’armée, Mohammed Berrid, Inspecteur général des FAR et Commandant la Zone sud ».Communiqué du Cabinet RoyalAfrique: la démocratie aux marges
Cela vous a peut-être échappé, mais vendredi dernier était la Journée internationale de la démocratie. Chaque année depuis 2007, le 15 septembre, nous célébrons la Journée internationale de la démocratie à l’initiative de l’Organisation des Nations unies. Cette journée est l’occasion de réexaminer l’état de la démocratie dans le monde.
En Afrique, nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Sujet d’actualité s’il en est, le chemin de la démocratie souligne le paradoxe actuel du continent. Arrêtons de nous mentir. Pendant que le cirque des élections consacre notre impuissance à changer le cours des choses, le mur de la réalité ne cesse de nous rattraper. En témoigne, le nombre de coups d’État perpétrés en Afrique. Selon nos décomptes, 41 pays à travers le continent ont connu au moins une tentative sérieuse de renversement du pouvoir. Si l’on découpe les périodes par décades, la palme revient aux seventies, avec 34 coups d’État ou tentatives, sous l’effet de la guerre froide. Les années 1960 et 1980 culminent à 25 putschs ou tentatives. Après la décennie 1980, on constate une décrue: 19 dans la décennie 1990, 17 dans les années 2000 et 15 dans les années 2010. Depuis 2020, en seulement trois ans et demi, les coups portés au pouvoir s’élèvent déjà à 10. Avec le putsch de fin août au Gabon, l’Afrique a connu huit coups d’État depuis août 2020, principalement dans des pays francophones. Détail non moins important: au Burkina Faso, deux putschs en 8 mois; au Mali, deux coups d’État en 9 mois. Sur les 486 coups d’État réussis ou ratés depuis 1950, 214 –dont 106 réussis– ont eu lieu en Afrique selon les données de Jonathan Powell et Clayton Thyne exploitées par atlantico.fr le 3 août 2023.
Comment expliquer la fragilité des pays africains? Ousmane Ndiaye, rédacteur en chef Afrique de la chaîne TV5 Monde a sa réponse. «Ce que l’on appelle souvent démocratie en Afrique est en réalité une démocratie de procédure électorale, mettant davantage l’accent sur l’organisation d’élections selon certaines normes plutôt que sur l’inclusion véritable. Donc la légitimité des dirigeants issue des urnes est très faible. Cela se combine avec la désillusion des résultats des grandes conférences nationales. Ces mouvements démocratiques ont permis à certains dirigeants d’accéder au pouvoir, mais leur gestion s’est révélée désastreuse, marquée par l’absence de démocratie, d’inclusion et de transparence dans la gouvernance. Ces échecs ont conduit à la popularité des coups d’État en Afrique, en raison de la faillite des mouvements démocratiques et de leurs leaders», explique-t-il. Dans ce sens, il semble bien plus juste de convenir que les projets démocratiques en Afrique ont manqué d’une vision à long terme. Incarnés par des civils ou des militaires, tous ces projets se sont davantage concentrés sur la conquête du pouvoir, en construisant des appareils politiques et des réseaux, plutôt que sur le développement d’un projet de société, d’un modèle d’État équilibré. Ceux qui, à l’aide des moyens qui ont été ou sont les leurs, sont portés au pouvoir n’ont pas suffisamment réfléchi aux défis qui se posent une fois au palais présidentiels. Ainsi, le discours démocratique qu’ils ont porté semblait plutôt être un instrument de conquête du pouvoir qu’une véritable croyance en un projet démocratique transformateur de la société.
Jean-René Meva’a Amougou
Guillaume Soro se rebellera-t-il une seconde fois?
Beaucoup d’Ivoiriens se rappellent encore cette tragique nuit du 18 au 19 septembre 2002. Alors que le président Laurent Gbagbo était en visite à Rome, attendant d’être reçu par le pape Jean-Paul II, la Côte d’Ivoire était attaquée et endeuillée par des soldats en rupture de ban réfugiés au Burkina Faso.Partis de ce pays voisin et aidés par des mercenaires burkinabè, maliens, libériens et sierra-léonais, Ibrahim Coulibaly dit IB, Tuo Fozié, Chérif Ousmane, Koné Zakaria et d’autres mettaient le pays à feu et à sang. Environ 300 personnes perdirent la vie au cours de cette nuit.Cette attaque était d’autant plus absurde que Alassane Dramane Ouattara (ADO), le patron de la rébellion, avait accepté, quelques semaines plus tôt, de faire partie du gouvernement du Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.La France était-elle derrière cette tentative de coup d’État? Oui et on le sut lorsque Michèle Alliot-Marie parla de guerre ivoiro-ivoirienne pour justifier le refus de son pays d’appliquer l’accord de défense le liant à Abidjan, lorsque Dominique de Villepin afficha une certaine familiarité avec les conjurés lors de sa visite à Bouaké, lorsque les discussions entre l’État ivoirien et les rebelles furent déplacées par le gouvernement français de Lomé à Marcoussis.Plus tard, dans le livre écrit pour lui par le journaliste béninois Serge Daniel, Guillaume Soro expliquera que lui et ses camarades avaient pris les armes parce qu’ils ne supportaient pas l’exclusion d’ADO de l’élection d’octobre 2000, parce que les Nordistes étaient victimes de discrimination, parce qu’il y avait une dictature en Côte d’Ivoire, etc.Mais, ironie du sort, Soro est exclu du jeu politique ivoirien par ADO depuis février 2019 suite à son refus de militer dans le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et les Ivoiriens n’ont jamais été autant discriminés que sous ce régime qui pratique ouvertement le rattrapage ethnique après avoir accusé Konan Bédié et Laurent Gbagbo d’exclure une partie des Ivoiriens. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les noms de ceux et celles qui dirigent les institutions, services et entreprises d’État.Soro, qui devrait maintenant savoir qui pratique vraiment l’exclusion et la dictature, se rebellera-t-il une seconde fois? Lui qui prétend être contre l’injustice et la tyrannie, prendra-t-il ses responsabilités? Si oui, quand le fera-t-il car le pays va à vau-l’eau et la situation devient de plus en plus intenable pour la majorité des Ivoiriens?Jean-Claude DJEREKE
Cette jeunesse que nous voulons pour la nouvelle Afrique
Ce jeudi 14 septembre 2023, l’amphithéâtre de l’université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé abrite une rencontre entre Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et les étudiants de l’École préparatoire aux sciences de la santé.
Il s’agit, pour Diawara, d’annoncer aux étudiants la suppression de leur filière. Quoique le ministre explique pourquoi il prend cette décision, il ne parvient pas à convaincre son auditoire. Que doit-il faire de plus pour faire avaler la pilule? Diawara ne trouve pas d’autre solution que de distribuer des billets de banque aux étudiants. Mal lui en prend, car ces derniers lui répondent immédiatement par des «On veut pas, on veut pas!» Une manière de lui faire savoir qu’ils n’ont pas besoin de son argent, qu’ils ne sont pas achetables.
La réaction des étudiants, que les médias officiels ne jugent pas bon de relayer, mérite pourtant d’être connue et saluée car, dans les villes et villages de la Côte d’Ivoire, on a coutume d’entendre que l’Ivoirien aime trop l’argent et qu’il est prêt à tout pour l’acquérir. En refusant l’argent de leur ministre de tutelle, ces jeunes gens et jeunes filles montrent que tout le monde n’est pas corruptible en Côte d’Ivoire, qu’il y a encore, dans ce pays, des hommes et des femmes dignes et capables de dire «non» à des décisions injustes. Si on essaie d’aller un peu plus loin, on comprendra que ce que veulent ces étudiants, ce n’est pas de fuir un continent qui serait devenu un enfer à cause de l’irresponsabilité et de la mauvaise gouvernance de certains dirigeants, mais de se former sur place en s’armant de sciences jusqu’aux dents, selon le vœu de Cheikh Anta Diop.
C’est cette jeunesse que nous voulons pour la nouvelle Afrique, pas celle qui est friande de stupéfiants et de raccourcis, pas celle qui préfère le gain facile à l’effort, pas celle qui regarde l’Occident comme un Eldorado et qui est prête à utiliser tous les moyens pour s’y rendre, pas celle qui est sous l’emprise de pseudo-influenceurs ou de pseudo-prophètes qui gagneraient d’abord à connaître la douloureuse histoire de l’Afrique, pas celle qui se contente de reproduire ce que lui montrent les médias occidentaux. Bref, les jeunes qui ont rencontré le ministre Diawara, ce sont eux qui donneront un nouveau visage à l’Éburnie s’ils ne changent pas, s’ils ne se comportent pas comme ces Ivoiriens devenus les plus grands défenseurs du régime de Dramane Ouattara alors que, en exil, ils ne rataient aucune occasion pour le clouer au pilori.
Aujourd’hui, je voudrais les féliciter d’avoir résisté à l’argent d’un homme qui constamment devrait être un modèle d’intégrité et savoir que l’achat des consciences n’a jamais construit un pays solide. Une petite pluie a rendu impraticable la pelouse du stade d’Ebimpé, le 12 septembre. Pourtant, la rénovation de cette pelouse aurait coûté 20 milliards de francs CFA. Je parie que cet argent aurait été plus utile à l’École préparatoire aux sciences de la santé.
Jean-Claude DJEREKE
Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) : les derniers réglages de la 44e session ordinaire
Au plus haut niveau, l’on s’active pour la réussite de l’événement.
Visite d’évaluation effectuée par la délégation de l’OIF au palais des Congrès de Yaoundé Le Cameroun accueille les travaux de la 44ème session de la Conférence ministérielle de la Francophonie du 3 au 5 novembre 2023. D’ores et déjà à Yaoundé, c’est dans les préparatifs que l’essentiel se joue. L’exemple le plus évident de l’effervescence observée est la visite d’une délégation de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) dans la capitale camerounaise le 11 septembre dernier. Conduite par Mme Caroline St-Hilaire (administratrice au sein de l’OIF), ladite délégation a visité les salles de conférences du palais des congrès de Yaoundé devant abriter les travaux. Plus précisément, les visiteurs sont venus apprécier l’engagement du gouvernement camerounais à assurer une efficacité cérémonielle à l’événement.
Engouement
Le tout à situer dans la continuité des débats de la 246e réunion de la commission politique de l’OIF tenue le 7 septembre 2023 en format hybride. Au cours de ladite réunion, la délégation camerounaise conduite par S.E André-Magnus Ekoumou (ambassadeur du Cameroun en France) a présenté l’état d’avancement des préparatifs relatifs à la CMF. Le diplomate camerounais a souligné la disponibilité du Cameroun à recevoir toute contribution de la grande famille francophone concourant à la réussite de l’événement.Bien avant, le 4 septembre 2023 exactement, le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex), S.E Mbella Mbella a mené une réunion interne élargie. L’objectif de cette rencontre a été d’évaluer l’état de mise en œuvre du plan d’action de l’organisation de la CMF. D’après une source ayant pris part aux discussions à huis clos, le Minrex a rendu compte de ses échanges du 16 mai 2023 avec des académiciens et experts de l’OIF impliqués dans cet événement.
Bon à savoir: La CMF se tient au Cameroun pour la première fois depuis l’adhésion du pays à l’OIF en 1975. Elle fait partie des trois instances consacrées par la Charte de la Francophonie avec le Sommet et le Conseil permanent de la Francophonie (CPF). Elle est l’instance de la Francophonie chargée du suivi des décisions et engagements pris lors des sommets. Elle est composée des États et gouvernements membres ou observateurs qui y sont représentés par leurs ministres.
Ongoung Zong Bella
Qualification à la CAN 2023 de football : les Rwandais, supporters déçus du Burundi face au Cameroun
Au quartier Meyo (4e arrondissement), sur l’un des échangeurs de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, les riverains et les hommes en armes se sont retrouvés en toute fraternité dans des débits de boisson pour suivre à la télévision la rencontre des Lions indomptables face aux Hirondelles le 12 septembre dernier.
L’affiche alléchante Cameroun-Burundi rassemble ce 12 septembre 2023 et dans les mêmes endroits, les habitants et les forces de défense et de sécurité à Meyo (4e arrondissement de la ville de Yaoundé). Elle relègue au second plan la venue de Faustin Archange Touadéra, président centrafricain arrivé nuitamment dans la capitale camerounaise. Les deux grands bars situés non loin de la chapelle de Meyo, déjà bondés, reçoivent des invités surprises, quelques minutes seulement avant le début du match. Il s’agit des policiers et militaires venus eux aussi supporter l’équipe camerounaise. Les places assises leurs sont trouvées. Ils préviennent toutefois: «Barman, nous ne sommes pas là pour consommer. Nous supportons simplement. La victoire des Lions nous galvanise et elle est aussi notre victoire», lâche un militaire. On note cependant la présence de sentinelles dans certains endroits.
Match
La première mi-temps alimente les disputes de toutes sortes. Certains supporters camerounais sont confiants. «Nous allons nous qualifier, ne vous inquiétez pas», prophétise Thierry Zouga, taximan. D’autres par contre sont anxieux. Le cas d’Angèle, propriétaire du «Repero», bar le plus sollicité. «Si vous ne marquez pas vite, les gens vont mourir», lance-t-elle. Elle n’a même pas le temps d’achever sa mise en garde aux Lions que la délivrance survient, soit 28 secondes seulement après le coup d’envoi de la deuxième mi-temps. Bryan Mbeumo, attaquant camerounais, reçoit un ballon généreux de la défense burundaise et inscrit le premier but de la rencontre.C’est la libération. Un supporter offre trois casiers de bière dont un aux hommes en tenue. Ces derniers saluent le geste, mais déclinent l’offre. «Merci beaucoup, mais nous ne pouvons pas boire parce que nous sommes en plein boulot», disent-ils. La 59e minute rassure encore plus les fans des Lions. Mvogo et ses frères tiennent désormais des discours élogieux envers Vincent Aboubakar et ses coéquipiers. «La CAN sans Cameroun est une sauce sans saveur. Vous êtes les meilleurs!», peut-on suivre.
Certains hommes en treillis sortent pour reprendre leurs postes. Au passage, l’un d’eux, un policier, offre également quatre casiers de bière. Des boissons immédiatement distribuées aux supporters des Lions. Le but du capitaine Vincent Aboubakar, à la fin du match, trouve quasiment tous les fans hors des bars. Les bouteilles en main, leurs esprits sont déjà en Côte d’Ivoire.
Burundi
Les Rwandais tout à côté supportent le Burundi. Mais après le deuxième but, ils ferment les portes de leurs boutiques. Il faut désormais toquer pour passer la commande. «Nous préférons rester à l’intérieur parce que les gens du village viendront nous déranger toute la nuit», prévoit Jules le boutiquier rwandais du coin. Son frère Henri est plus critique envers les fans des Lions. «Ils font trop de bruits, on ne suit pas le reportage», regrette l’homme dans son isolement volontaire.André G Balla
Poliomyélite: 2 millions d’enfants à immuniser au Cameroun
Ils sont la cible d’une campagne de vaccination qui se tiendra du 22 au 24 septembre 2023.
Le Cameroun initie une nouvelle campagne de vaccination contre la Poliomyélite. Celle-ci se tiendra du 22 au 24 septembre 2023 dans six régions du pays, à savoir le Centre, le Littoral, le Nord-Ouest, l’Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. L’objectif de cette opération est «d’arrêter l’épidémie actuelle de poliomyelite dûe au poliovirus variant de type 2 circulant dans la région du Centre», informe le Programme élargi de vaccination (Pev).
2 893 131 enfants âgés de 0 à 5 ans sont ciblés par ces activités des Journées locales de vaccination de riposte à l’épidémie de poliomyélite. Dans le détail, ce sont 1 065 512 enfants qui doivent être immunisés dans le Centre ; 582 436 enfants dans le Littoral, 294 368 dans le Nord-Ouest, 513 703 à l’Ouest, 148 266 dans le Sud et 288 846 dans le Sud-Ouest.
Les écoles, hôpitaux, les ménages et des espaces publics sont retenus pour abriter les activités y afférentes.
Louise Nsana
Aide humanitaire au Cameroun 2023: seul 15% du financement reçu
L’enveloppe des dons reçus se chiffre à 63,9 millions de dollars au 31 juillet 2023.
Le financement de l’aide humanitaire arrêtée pour l’année 2023 reste insuffisant. C’est ce qu’il ressort du tableau de bord du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Cameroun (Ocha) de ce 8 septembre 2023. Lequel renseigne que sur les 407,3 millions de dollars (250,523,968,400 FCFA) requis pour la cause, seuls 63,9 millions de dollars (39,303,907,637 FCFA) ont pu être collectés auprès des donateurs à mi-parcours de l’année.
Les principaux donateurs recensés au 31 juillet sont les Etats-Unis d’Amérique (24, 2 millions dollars), le service de la Commission européenne de l’aide humanitaire et de la protection Civile (11 millions dollars), la Suède (7,7 millions dollars), l’Allemagne (4,9 millions dollars). 4,7 millions de personnes sont dans le besoin d’une assistance humanitaire au Cameroun mais l’aide internationale s’amenuise au fil des ans. Faisant de la crise humanitaire dans le pays l’une des plus sous financée dans le monde. L’équipe humanitaire pays au Cameroun a de ce fait organisé une réunion d’information à l’intention des donateurs le 18 juillet dernier. Objectif, leur «souligner la nécessité de fournir davantage de fonds pour la réponse humanitaire au Cameroun», renseigne une note de L’Ocha sur son site internet. Il y ressort que les fonds collectés à ce jour ont principalement été affectés aux secteurs de la santé (33% du montant requis), des abris et articles ménagers (18%), de la sécurité alimentaire (13%) de la protection (13%) et de la nutrition (12%).
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Louise Nsana
Crise anglophone: 3655 déplacés internes à fin juillet 2023
Ces personnes ont quitté leurs localités d’origine du fait de l’insécurité en cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Les vagues de déplacements se poursuivent dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Selon des statistiques publiées le 8 septembre 2023 par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), 3655 personnes ont fui leurs localités d’origine pour rallier des brousses et villes voisines au mois de juillet 2023. 87 228 personnes étaient réfugiées au Nigéria à la même période. Les départements de la Meme, du Manyu et du Fako dans le sud-ouest, de la Mezam et du Bui dans le nord-ouest sont les plus touchés par ces mouvements humains.
Les affrontements armés, les activités des groupes séparatistes et les opérations militaires en cours dans cette partie du pays constituent la principale cause de ces mouvements humains, révèle l’institution. Toutes choses qui entrainent une restriction des mouvements des populations, la destruction des infrastructures de l’éducation et de la santé. «Il en résulte des besoins humanitaires. Malgré le challenge, les partenaires humanitaires continuent de fournir une assistance aux plus vulnérables», souligne le Bureau.
La crise dite des anglophones a plongé 1, 7 millions de personnes environ dans le besoin, selon l’aperçu des besoins humanitaires 2023. L’Ocha a conséquemment présenté un plan de réponse chiffré à 2,7 millions de dollars pour l’année en cour. Tandis que sur l’ensemble du territoire national, 4,7 millions de personnes demandent assistance ; et les sommes requis pour cette cause sont évaluées à 407,3 millions de dollars.
Sur le site Neptune sourit aux audacieux, une initiative pour former et transformer
Louise Nsana
Match Cameroun-Burundi à Garoua Civils et militaires en phase à Yaoundé
Au quartier Meyo (4e arrondissement) où se trouve l’un des échangeurs de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, les riverains et les hommes en armes se sont retrouvés en toute fraternité dans des débits de boisson pour suivre la rencontre des Lions indomptables face aux Hirondelles.
L’affiche alléchante Cameroun-Burundi rassemble ce 12 septembre 2023 et dans les mêmes endroits, les habitants et les forces de défense et de sécurité à Meyo (4e arrondissement de la ville de Yaoundé). Elle relègue même au second plan la venue de Faustin Archange Touadéra, président centrafricain arrivé nuitamment dans la capitale camerounaise. Les deux grands bars situés non loin de la chapelle de Meyo déjà bondés, voient arriver des invités surprises, quelques minutes seulement avant le début du match. Il s’agit des policiers et militaires venus eux aussi supporter l’équipe camerounaise. Les places assises leurs sont trouvées. Ils préviennent toutefois qu’ils ne sont pas là pour lever le coude. «Barman, nous ne sommes pas là pour consommer. Nous supportons simplement. La victoire des Lions nous galvanise et elle est aussi notre victoire», lâche un militaire. On note cependant la présence de sentinelles dans certains endroits.
Match
La première mi-temps alimente les disputes de toutes formes. Certains sont confiants. «Nous allons nous qualifier, ne vous inquiétez pas», prophétise Thierry Zouga, taximan. D’autres par contre sont anxieux. Le cas d’Angèle, propriétaire du «Repero», bar le plus bondé. «Si vous ne marquez pas vite, les gens vont mourir», lance-t-elle. Elle n’a même pas le temps d’achever sa mise en garde aux Lions que la délivrance survient, soit 28 secondes seulement après le coup d’envoi de la deuxième mi-temps. Bryan Mbeumo, attaquant camerounais reçoit une passe généreuse d’un joueur burundais et inscrit le 1er but de la rencontre.
C’est l’extase partout. Un particulier offre trois casiers de bière dont un aux hommes en tenues. Ces derniers saluent le geste, mais déclinent l’offre. «Merci beaucoup, mais nous ne pouvons pas boire parce que nous sommes en plein boulot», disent-ils. La 59e minute rassure encore plus les fans des Lions. Mvogo et ses frères tiennent désormais des discours élogieux envers Vincent Aboubakar et ses coéquipiers. «La CAN sans Cameroun est une sauce sans saveur. Vous êtes les meilleurs!», peut-on suivre.
Certains hommes en treillis sortent pour reprendre leurs postes. Au passage, l’un d’eux, un policier, offre également quatre casiers de bière. Des boissons immédiatement assaillies par les supporters des Lions. Le but du capitaine Vincent Aboubakar à la fin du match trouve quasiment tous les fans hors des bars. Les bouteilles en main, leurs esprits sont déjà en Côte d’Ivoire.
Burundi
Les Rwandais tout à côté supportent le Burundi. Mais après le deuxième but, ils ferment les portes de leurs boutiques. Il faut désormais toquer pour passer la commande. «Nous préférons rester à l’intérieur parce que les gens du village viendront nous déranger toute la nuit», prévoit Jules le boutiquier Rwandais du coin. Son frère Henri est plus critique envers les fans des lions. «Ils font trop de bruits, on ne suit pas le reportage», regrette l’homme dans son isolement volontaire.
André Gromyko Balla
Après le séisme d’Al Haouz La prise en charge des sinistrés s’intensifie
« Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a présidé ce jour 14 Septembre 2023 au Palais Royal de Rabat, une réunion de travail consacrée à l’activation du programme d’urgence pour le relogement des sinistrés et la prise en charge des catégories les plus affectées par le séisme d’Al Haouz, qui a fait l’objet d’Instructions Royales lors de la séance du travail présidée par le Souverain le 9 septembre 2023.Cette réunion intervient dans le prolongement de la succession de mesures ordonnées par le Souverain, visant à mobiliser tous les moyens, avec la célérité et l’efficacité nécessaires, pour venir en aide aux familles et citoyens sinistrés et notamment pour déployer dans les plus brefs délais les mesures de réhabilitation et de reconstruction, dans les localités touchées par cette catastrophe naturelle d’une ampleur sans précédent.Cette première version du programme de relogement ainsi présentée devant le Souverain, et qui a été préparée par la commission interministérielle mise en place sur Hautes Instructions Royales, porte sur environ 50.000 logements totalement ou partiellement effondrés, au niveau des cinq provinces touchées.Il consiste, d’une part, en des actions d’urgence de relogement provisoire, notamment à travers des formules adaptées d’hébergement sur place et dans des structures conçues pour résister au froid et aux intempéries ; ou dans des sites d’accueil aménagés avec toutes les commodités nécessaires. D’autre part, l’État va octroyer une aide d’urgence de 30.000 dirhams aux ménages concernés.A cet égard, le Souverain a attiré l’attention des autorités compétentes sur le caractère extrêmement prioritaire de l’opération de relogement, qui doit s’effectuer dans les conditions nécessaires d’équité et d’écoute permanente des besoins des populations concernées.Le programme consiste, d’autre part, en des actions immédiates de reconstruction, à déployer après les opérations préalables d’expertise et les travaux de préparation et de stabilisation des terrains. Il est prévu à cet effet, une aide financière directe de 140.000 dirhams pour les logements totalement effondrés et de 80.000 dirhams pour couvrir les travaux de réhabilitation des habitations partiellement effondrées.Aussi, Sa Majesté le Roi a insisté sur la nécessité que l’opération de reconstruction soit menée sur la base d’un cahier des charges et sous une supervision technique et architecturale en harmonie avec le patrimoine de la région et qui respecte ses caractéristiques architecturales uniques.Par ailleurs et au cours de cette même séance de travail, Sa Majesté le Roi a réitéré ses Hautes Instructions pour que la réponse soit forte, rapide et volontariste tout en respectant la dignité des populations, leurs us et coutumes et leur patrimoine. Les mesures devront non seulement œuvrer à réparer les dégâts du séisme, mais également à lancer un programme réfléchi, intégré et ambitieux pour la reconstruction et la mise à niveau générale des régions touchées, aussi bien en termes de renforcement des infrastructures que de rehaussement de la qualité des services publics.Ce programme aux dimensions multiples mobilisera principalement les moyens financiers propres de l’Etat et des organismes publics, et sera également ouvert aux contributions provenant des acteurs privés et associatifs, ainsi que des pays frères et amis qui le souhaiteraient et auxquels Sa Majesté le Roi renouvèle, à cette occasion, les remerciements les plus sincères du Royaume du Maroc.Lors de cette réunion, Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a également évoqué un sujet tout aussi prioritaire et crucial qui est la prise en charge immédiate des enfants orphelins qui se retrouvent aujourd’hui sans famille ni ressources. Le Souverain a demandé à ce que ces enfants soient recensés et octroyés le statut de pupille de la nation.Aussi, afin de les sortir de cette situation de détresse et de les protéger de tous les risques et de toutes les formes de fragilité auxquels ils peuvent être malheureusement exposées après une catastrophe naturelle, Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a ordonné au gouvernement de mettre dans le circuit d’adoption, et dans les plus brefs délais, le projet de loi nécessaire à cet effet.Au travers de la vision et de l’action de son Souverain, le Maroc démontre, encore une fois, la capacité de résilience qui le caractérise et qui lui permet de faire face aux épreuves et aux défis avec force, sagesse et détermination et ce grâce à la force de ses institutions et à la solidarité et à la générosité de son peuple.Ont pris part à cette réunion de travail, le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, le Conseiller de SM le Roi, M. Fouad Ali El Himma, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, la ministre de l’Economie et des Finances, Mme Nadia Fettah, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Mme Fatima Ezzahra El Mansouri, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, M. Faouzi Lekjaa, ainsi que le Général de Corps d’armée, Mohammed Berrid, Inspecteur général des FAR et Commandant la Zone sud ».Communiqué du Cabinet RoyalL’opposition a vocation à s’opposer aux choix et décisions inhumains et non à accompagner le parti au pouvoir
Hier, Alexis Gnagno “dont le cœur penche à gauche” faisait remarquer que se plaindre après est inutile quand on n’a pas été en mesure de mener le combat pour une élection normale. Il ajoutait que le peuple ivoirien se sentait abandonné par l’alliance électorale Pdci/Ppa-ci.
Pour ma part, je ne parlerais pas seulement d’abandon mais de trahison. Une trahison qui commença avec le soutien des députés Pdci et Ppa-ci à Adama Bictogo pour qu’il prenne la tête de l’Assemblée nationale, le 7 juin 2022.
Le régime d’Abidjan est certainement criminel, dictatorial et voleur mais il n’est pas tout-puissant. Il n’est même pas puissant. Ce qui lui donne le sentiment qu’il est fort, c’est à la fois l’inertie, l’incohérence, la cupidité et la peur de l’opposition pourtant majoritaire dans le pays.Ce régime pourrait-il tenir deux jours si les deux partis appelaient leurs militants et le peuple ivoirien à paralyser Abidjan et à boycotter les produits français? J’en doute fort. La force pour chasser Ouattara qui n’a plus ni base arrière ni soutiens dans la sous-région ne manque pas. Ce qui manque, c’est la volonté de le faire partir. Certains opposants refusent d’entreprendre quoi que ce soit pour mettre fin aux souffrances des Ivoiriens parce qu’ils émargeraient la nuit à la présidence.
Une des leçons à tirer de la débâcle du 2 septembre 2023 est qu’on ne fait jamais ami-ami avec le diable. Car, si ce dernier était bon, il n’aurait pas piqué la mairie de Yopougon à la paire Pdci/Ppa-ci après qu’il a été aidé par la même paire à devenir président de notre Assemblée.
Jean-Claude DJEREKE
13 septembre 1958 – 13 septembre 2023 : « RUBEN UM NYOBE ! Présent ! »
65 ans après l’odieux assassinat du «Mpodol», découvrez quelques extraits inédits de son ouvrage «Ce que veut le peuple camerounais». Un condensé de ses sorties devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations unies les 17 et 18 Décembre 1952
I- CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : SOUVENIR D’ÉPREUVES PARTAGÉES. (Page 39)
« … Pour ne citer qu’un exemple, le travail forcé et l’indigénat ont été des épreuves les plus dures et les Camerounais n’en sont pas encore complètement guéris. Une bonne fraction de la population du Cameroun sous administration britannique se compose de réfugiés du travail forcé provenant du Cameroun sous administration française.
S’il ne faut pas considérer comme épreuve que les faits de guerre, les Camerounais remplissaient également les conditions puisque les troupes européennes de la guerre de 1914-1918 ne leur ont épargné aucun ennui, des dégâts en vies humaines et en biens matériels furent infligés au peuple camerounais innocent. Pour la dernière guerre, les Camerounais n’en garde pas seulement le souvenir comme une épreuve « partagée » mais comme un tournant de l’histoire de notre pays, marquant l’époque où notre peuple fut appelé à apporter sa contribution au triomphe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Les Camerounais des deux zones qui ont fait de nombreux champs de bataille au cours de la glaire antihitlérienne ne considèrent pas la victoire de 1945 comme ayant été « gagnée pour eux par les autres », mais comme ayant été leur propre victoire, devant contribuer à la libération de leur pays du joug colonial. Mais le régime colonial lui-même constitue une épreuve et pas l’une des moindres, dont les Camerounais ont et garderont toujours le triste souvenir…»
CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : SOUVENIR D’ÉPREUVES PARTAGÉES. (Extrait : Page 39)
Mémoire et documents annexes relatifs à l’intervention de Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général de l’UPC devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les 17 et 18 décembre 1952.
II – CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : COMMENT JUSTIFIE-T-ON L’INTEGRATION DU CAMEROUN DANS L’EMPIRE FRANÇAIS ? (Extrait : Page 47)
SUR LE PLAN POLITIQUE .
« …L’on dit que le Cameroun bénéficie d’une large représentation au sein des Assemblées parlementaires françaises et que les principes démocratiques de la France sont appliqués au Cameroun sans restriction.
Pour la représentation au sein des assemblées parlementaires métropolitaines, il nous est loisible de montrer que sur les 624 députés que comptent l’Assemblée nationale de Paris, 4 députés sont élus par le Cameroun dont un par les Français du Cameroun et trois par les autochtones. Quelle majorité trois députés peuvent-ils remporter sur 624 votants ? En admettant même que la moitié des députés soit absentes que signifieraient trois voix devant 312 votants ?
Le Sénat français compte 320 membres, 3 sont élus par le Cameroun dont 1 par les Français du Cameroun et 2 par les autochtones. L’Assemblée de l’Union Française est une assemblée de consultation qui n’a aucun pouvoir législatif. Là aussi les autochtones du Cameroun sont représentés par 3 conseillers.
Le Togo bénéficie d’une représentation moindre en raison de sa faible population. Comment les Territoires sous tutelle peuvent-ils donc tirer des avantages propres des assemblées parlementaires françaises ? Il est même à signaler que l’ensemble de ce qu’on appelle les « territoires » d’outre-mer ne constitue guère une majorité au sein des assemblées parlementaires françaises.
Mémoire et documents annexes relatifs à l’intervention de Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général de l’UPC devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les 17 et 18 décembre 1952.
III – CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : CE QUE VEUT L’UPC.
(Page 26)
« – a) Objectifs immédiats :
- Grouper les populations du Cameroun en menant une lutte résolue contre les divisions tribales, contre le racisme, contre toute discrimination basée sur les conceptions religieuses.
- Instruire ces populations sur les libertés et sur les droits qui leur sont reconnus aussi bien par la Constitution française que par les actes internationaux.
- Organisateur les masses, les aider à revendiquer l’application des principes démocratiques résultant des réformes d’après-guerre, les aider également à lutter contre la violation des droits acquis et contre toute tentative de restauration des méthodes d’administrations contraires au principe de la primauté des intérêts des populations autochtones, prévue à l’article 73 de la Charte des Nations Unies.
- b) Revendications nationales.
En premier lieu, l’UPC exige l’application loyale des principes édictés par le régime international de tutelle. Les autorités administratives s’opposent avec acharnement, quelles que soient certaines apparences, au changement radical des méthodes d’administration qu’impose le régime international de tutelle. La meilleure preuve de cette attitude est le désir farouche des autorités françaises et britanniques de maintenir que coûte la division arbitraire du Cameroun, alors que nous considérons la réunification du Cameroun comme conditions indispensables à l’accession de notre pays à son indépendance.
Mais l’UPC ne se borne pas à revendiquer la réunification, elle propose les méthodes d’administration qui peuvent découler de la réunification et proposer les seules étapes utiles à franchir pour parvenir à l’indépendance complète, c’est pourquoi nous exigeons la fixation d’un délai pour l’octroi de cette indépendance.
Enfin, notre mouvement réclame avec une insistance particulière, la suppression de toutes les mesures d’annexion envisagées dans les textes des accords de tutelle défendue par le Docteur Aujoulat en 1946, alors que ce dernier représentait les colons du Cameroun. C’est dans cet ordre d’idée que le deuxième Congrès de l’UPC tenu à Eséka (Cameroun sous administration française) du 28 au 30 septembre de cette année, a tenu à préciser la position de notre mouvement vis-à-vis du problème de l’Union française.
Mémoire et documents annexes relatifs à l’intervention de Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général de l’UPC devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les 17 et 18 décembre 1952. (Extrait Page 26)
IV – CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : POLITIQUE FINANCIERE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS, SOUS LE SIGNE DE L’UNION FRANÇAISE. (Pages 58-59)
Dans les nombreuses tournées qu’il avait consacrées à la propagande en faveur de « l’Union Française » à la veille de la lieu d’une mission de visite de l’ONU, M. Soucadaux, Haut-Commissaire de la République française au Cameroun, a particulièrement insisté sur le fait que le gouvernement métropolitain fournissait une somme de 4 milliards de francs par an au Cameroun au titre du FIDES, (Fonds d’Investissement pour le Développement Économique et Social).
(…) Si l’on regarde de près, l’on verra que ces crédits et ce développement économique et social qui est beaucoup mis en relief s’orientent beaucoup vers le profit des grosses sociétés et entreprises étrangères installées au territoire que vers la primauté des intérêts des populations autochtones, prescrite par l’article 73 de la Charte des Nations Unies. Pour ne citer que quelques exemples, la société d’entreprise et Travaux publics « RAZEL frères » dont le siège social est à Paris, a obtenu un marché de l’administration pour la construction d’un tronçon de route de 80 km pour la somme globale de 700 millions de francs CFA soit 1400 millions de francs français. Au cours de l’exécution des travaux,
Un autre exemple porte sur la société Monod, entièrement gérée par des non-autochtones, celle-ci a obtenu un marché de 150 millions de francs CFA soit 300 millions de francs français pour la construction d’une route devant relier la région de la Sanaga -Maritime à la région du M’bam, le marché a été conclu en 1950 et la société en question on est toujours à la reconnaissance de la route et cette « reconnaissance » employant ingénieurs, géomètres, techniciens, manœuvres se paye, ou, le franc subit une dévaluation de trimestre en trimestre et nous sommes certains qu’au moment où il sera enfin temps de commencer les travaux de construction de la route, le crédit de 300 millions de francs métropolitains aura été entièrement consommé.
Dans toutes ces opérations, les autochtones ne disposent d’aucun pouvoir réel de contrôle. En ce qui concerne cette route, la population des villages desservis par la route a offert de travailler bénévolement, pourvu qu’elles prennent la route chez elles mais elles se heurtent non plus à » leur refus de travailler », mais à l’esprit de sabotage de la société concessionnaire. Pour le budget qui est soumis à l’approbation de l’Assemblée, son mode de préparation est toujours régie par un décret du 30 décembre 1912 sur le régime financier des colonies.
(…). Ainsi donc, les finances du Cameroun sont gérées par l’administration sans un contrôle véritable de la population autochtone. Comment ne peut-on pas appliquer le décret portant réglementation du régime financier des colonies, du moment qu’il est admis au détriment de notre pays que la France administrera le Cameroun « comme partie intégrante » du territoire français ? Le seul moyen de parer à une telle situation consiste à réunifier le Cameroun, à instituer une assemblée camerounaise vraiment souveraine devant se prononcer sans délai sur la mise en place des véritables institutions démocratiques permettant à la population de participer effectivement à la gestion des affaires du pays. .
Mémoire et documents annexes relatifs à l’intervention de Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général de l’UPC devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les 17 et 18 décembre 1952.
V – CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : COMMERCE . (Pages 60-61)
« Le développement des ports et des routes doit essentiellement donner lieu au progrès commercial. Or, le monopole de commerce à l’importation comme à l’exportation est tenu par des non-Camerounais. Un Camerounais ou un groupe de Camerounais ne peuvent être importateurs ou exportateurs qu’à condition de s’inscrire à un groupement d’importateurs ou d’exportateurs où ils sont toujours en minorité et ils finissent ainsi par devenir simples clients des groupements étrangers pour l ‘importation et exportation.
Prenons le cas précis des exploitants forestiers. Tous les exploitants forestiers autochtones sont tenus de vendre leurs billes aux grosses firmes d’exploitations forestières d’origine française ou étrangère. Quand il y a une crise dans le marché de bois comme c’est le cas actuellement, on leur refuse l’achat de leurs billes et ils se trouvent de ce fait paralysés. Ne pouvant plus faire face au frais que leur imposer leur exploitation, ils déclarent faillite ou alors ils intentionnent une procédure d’emprunt auprès du Crédit Camerounais qui ne leur épargne aucune pression pour enfin leur accorder une somme qui ne suffira même pas à les relever.
Le cas des transporteurs est identique. Pendant que les petits transporteurs camerounais fléchissent sous le poids de la concurrence des firmes étrangères, la police routière ne s’acharne que sur eux, ce qui favorise leur suppression du marché. On citera le cas de plusieurs africains disposant de nombreux véhicules notamment dans l’Ouest Cameroun, ou ces gros transporteurs doivent faire face actuellement à la menace que constitue pour la mise en circulation de plusieurs voitures de la Régie Renault.
Nous sommes plus que quiconque, soucieux de l’amélioration des moyens de transport, mais nous précisons que les autochtones ne bénéficient d’aucun encouragement substantiel. On ne donne des crédits qu’aux personnes « politiquement sûres » c’est-à-dire qui acceptent la politique colonialiste de l’administration, mais qui sont pour la plupart des cas, des malhonnêtes qui ne remboursent pas et l’on s ‘en sert pour acculer les braves gens qui veulent participer à l’effort économique de leur pays, mais qui ne peuvent que se heurter à l’opposition de l’administration par le seul fait qu’ils ne partagent pas la politique de cette dernière .
Plusieurs cas concrets ont été signalés dans des pétitions reçues par la mission de visite. L’obtention des brevets et licences qui devraient être facilitées par l’autorité administrative en vue de favoriser le progrès économique des habitants conformément à l’article 2 de l’accord de tutelle, s’entoure de toutes les enquêtes policières destinées à dépister les opinions des postulants qui ne partagent pas la politique du Gouvernement. De nombreux cas de l’espèce ont été signalés dans des pétitions reçues par la mission de visite.
La situation des producteurs autochtones et encore pire. Les statistiques officielles donnent des chiffres d’importation, le gros des produits est fourni par les autochtones qui vendent aux grosses firmes commerciales, (Société Commerciale de l’Ouest africain, Compagnie Française de l’Afrique occidentale, Compagnie Soudanaise, Compagnie John Holt et COR & W. King, PZ etc.) par l’interaction de milliers d’intermédiaires. De ce fait le produit est acheté au marché africain à vil prix, c’est ainsi que la tine de 18 litres d’huile de palme qui était vendue à 1250 francs CFA, soit 2500 francs français en 1951, ne revient plus qu’à un prix variant entre 300 et 500 francs CFA actuellement et le prix de 500 n’a été acquis qu’à la suite des actions de grève de vente exercées dans certains centres par les producteurs. Les autres produits ont baissé dans les mêmes proportions. Pendant ce temps, les prix des produits d’importation et les taxes augmentent dans des conditions inversement proportionnelles à celles dans lesquelles les prix des produits locaux se trouvent baissés.
Cette situation est aggravée par le fait que le Cameroun, quoique le territoire sous tutelle pour lequel les débouchés auraient du être ouverts avec les pays membres de l’ONU, subit le tri du commerce extérieur de la France parce qu’il est administré comme » partie intégrée » du territoire français. »
Mémoire et documents annexes relatifs à l’intervention de Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général de l’UPC devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les 17 et 18 décembre 1952. (Pages 60 – 61)
VI – CE QUE VEUT LE PEUPLE CAMEROUNAIS : LE CAMEROUN ET L’UNION FRANÇAISE. (Pages 44 – 45)
« Ici, je serai bref, cette question reposant sur des considérations d’ordre juridique. Une brève démonstration sur le plan juridique suffit à prouver la duplicité qui entoure nos populations sur l’affaire des relations du Cameroun avec l’Union française.
Analyse de la question.
L’Union française a été fondée avant la conclusion des Accords de tutelles sur le Togo et le Cameroun. La Constitution française définit les parties composantes de l’Union française de la manière suivante dans son article 60 : « L’Union française est formée, d’une part, de la République française qui comprend la France métropolitaine, les départements et territoires d’ outre-mer, d’autre part, des territoires et États associés ».
La Constitution se garde de définir le statut du « territoire associé » et dans tout l’acte constitutionnel il n’est question que de « territoire associé » que dans l’article 60 ici reproduit. Ce qui fait que réellement il n’y a que deux parties composantes de l’Union Française : la République, avec les territoires assimilés qui sont les départements et les territoires d’outre-mer et le Cameroun étant subtilement rangés dans cette dernière catégorie, notre pays se retrouve ainsi incorporée dans la République-la deuxième partie composante constituant les « États associés » dont les relations avec l’Union Française sont posées comme suit à l’article 61 de la Constitution Française :
« La situation des États associés dans l’Union Française résulte pour chacun d’eux de l’acte qui définit ses rapports avec la France ».
Or, il n’y a, jusqu’ici, aucun acte déterminant les rapports du Cameroun avec la France. Un tel acte ne peut d’ailleurs être négocié que par un gouvernement camerounais, soumettant la négociation à la ratification d’une assemblée camerounaise investie des pouvoirs politiques et pour permettre la constitution d’un gouvernement et d’une assemblée camerounaise il faut d’abord la réunification du pays. Si donc la France désire traiter avec le Cameroun sur le problème de l’Union Française, le Gouvernement français doit accepter avant tout la réunification du Cameroun. L’accord de tutelle ne peut pas être considéré comme un acte définissant les rapports du Cameroun avec la France, l’Accord de tutelle est, si l’on veut, un contrat conclu entre le Gouvernement français et l’Organisation des Nations Unies sur l’administration du Cameroun. Il est intéressant de signaler qu’aucune clause de l’Accord de tutelle ne prévoit que le Cameroun sera incorporé dans l’Union Française comme « territoire associé ». Le vocable « territoire associé » n’est qu’un camouflage de l’assimilation ».
Mémoire et documents annexes relatifs à l’intervention de Ruben UM NYOBE, Secrétaire Général de l’UPC devant la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les 17 et 18 décembre 1952. (Pages 44 et 45)
Séisme meurtrier au Maroc : le Roi Mohammed VI supervise les opérations de secours
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, a présidé dans l’après-midi du samedi 9 septembre 2023 au Palais Royal de Rabat, une séance de travail consacrée à l’examen de la situation à la suite du tremblement de terre douloureux survenu le vendredi 8 septembre et qui a occasionné d’importantes pertes humaines et matérielles dans plusieurs régions du Royaume.
Les secours à l’oeuvre au Maroc À cet effet, les responsables présents ont exposé devant Sa Majesté Le Roi que Dieu l’Assiste, les derniers développements que connaissent les préfectures et provinces touchées, notamment au niveau de certaines localités qui étaient inaccessibles au cours de la nuit et dans lesquelles le point de situation et l’intervention des secours n’ont pu être opérés qu’à la levée du jour.
Durant cette séance, les responsables présents ont porté à la Très Haute Attention Royale le détail des mesures qui ont été prises afin de répondre rapidement à cette catastrophe naturelle d’ampleur.
Ces mesures d’urgence, objet d’instructions et de suivi constant par Sa Majesté le Roi que Dieu l’assiste dès les premiers moments qui ont suivi le séisme, et ayant connu l’intervention des Forces Armées Royales, des autorités locales, des services de l’ordre et des équipes de la protection civile, ainsi que des départements ministériels concernés, ont porté principalement sur:– Le renforcement des moyens et des équipes de recherche et de secours à l’effet d’accélérer les opérations de sauvetage et d’évacuation des personnes blessées;
– L’approvisionnement en eau potable des zones touchées;
– La distribution des kits alimentaires, des tentes et des couvertures au profit des sinistrés;
– La reprise rapide des services publics.
Il est rappelé à cet égard que sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’État-major général des Forces Armées Royales, les FAR ont déployé d’urgence des moyens humains et logistiques importants, aériens et terrestres, ainsi que des modules d’intervention spécialisés à base d’équipes de recherche et sauvetage et d’un hôpital médico-chirurgical de campagne.
Dans ce cadre, Sa Majesté Le Roi a donné Ses Très Hautes instructions en vue de poursuivre avec célérité les actions de secours menées sur le terrain, et en vue de:
– Mettre en place immédiatement une commission interministérielle chargée du déploiement d’un programme d’urgence de réhabilitation et d’aide à la reconstruction des logements détruits au niveau des zones sinistrées, dans les meilleurs délais.
– La prise en charge de personnes en détresse, particulièrement les orphelins et les personnes vulnérables.
– La prise en charge immédiate de l’ensemble des personnes qui se retrouvent sans abri du fait du séisme, notamment en termes d’hébergement, d’alimentation et tous autres besoins de base.
– L’encouragement des opérateurs économiques en vue d’une reprise rapide des activités au niveau des zones concernées.
– L’ouverture d’un compte spécial auprès du Trésor et Bank Al Maghrib, en vue de recevoir les contributions volontaires de solidarité des citoyens et des organismes privés et publics.
– La pleine mobilisation de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, dans toutes ses composantes, à l’effet d’apporter soutien et accompagnement aux citoyens dans les zones touchées.
– La constitution de réserves et stocks de première nécessité (médicaments, tentes, lits, aliments …) au niveau de chaque région du Royaume pour parer à tout type de catastrophe.
Il a été également été décidé un deuil national de 3 jours, avec mise en berne des drapeaux sur tous les bâtiments publics.
Par ailleurs, Sa Majesté le Roi Amir Al Mouminine a donné Ses Hautes Instructions au ministre des Habous et des Affaires islamiques pour l’accomplissement de la prière de l’absent (Salat Al Ghaib) dans l’ensemble des mosquées du Royaume, pour le repos de l’âme des victimes.
Le Souverain a également exprimé les remerciements les plus sincères du Royaume du Maroc à l’égard des nombreux pays frères et amis qui ont exprimé leur solidarité avec le peuple marocain dans cette situation difficile et dont plusieurs ont exprimé leur disponibilité à apporter aide et assistance dans ces circonstances particulières.
Ont pris part à cette séance de travail, le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Khalid Ait Taleb, ainsi que le Général de Corps d’armée, Mohammed Berrid, Inspecteur général des FAR et commandant la Zone sud, le Général de Corps d’armée, Mohamed Haramou, Commandant la Gendarmerie Royale, le Médecin-Général de brigade, Mohamed Elabbar, Inspecteur du Service de Santé militaire des FAR, le Colonel-Major Ihssane Lotfi, Directeur Général de la Protection Civile, M. Abdellatif Hammouchi, Directeur général de la Sûreté Nationale, Directeur général de la Surveillance du territoire national, et M. Mohamed El Azami, coordinateur et membre du Conseil d’Administration de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité.
Communiqué du Cabinet Royal*
Josiane Salomé Tchoungui
La banquière camerounaise âgée de 50 ans a été nommée à la tête de la direction générale d’Atlantic Cacao. Elle remplace à ce poste l’Ivoirien Pierre Ouattara et transite ainsi par l’agro-industrie qui la passionne. Cette promotion fait d’elle le premier dirigeant camerounais à prendre la tête d’une entreprise ivoirienne. La nouvelle promue a une maîtrise certaine du secteur, d’autant plus qu’elle a fait partie du projet et aura participé à son financement au moment où elle occupait le poste de directrice générale adjointe dans une banque de la place.
Venant à peine de quitter son poste de directrice générale de la filiale béninoise du groupe bancaire Orabank, la banquière camerounaise éblouit Kone Dossongui, le premier investisseur ivoirien à prendre pied dans la zone industrialo-portuaire de Kribi et présent dans la banque, les assurances, l’agro-industrie, et l’industrie du ciment. Le milliardaire ivoirien s’attache les services de la banquière chevronnée. Elle y aura passé 5 ans, après ses passages à d’importants postes de responsabilité dans les filiales bancaires camerounaises.
Développement local : PNDP, 19 ans déjà!
Le Programme National de Développement Participatif (PNDP) fait son bilan.
Une vue du panel lors de la présentation du rapport «Développement et décentralisation au Cameroun, une analyse de la contribution du PNDP», c’est le titre de l’ouvrage aux allures d’un arrêt sur image des 19 ans d’existence du PNDP au Cameroun. Rédigé par 46 experts aux profils diversifiés, le document est dédicacé à Yaoundé ce 6 septembre 2023. «Ce livre publié aux éditions L’Harmattan mesure et permet de savoir si le PNDP a répondu à des demandes sociales importantes et multiples en matière de décentralisation et de développement local», résume Pr Clovis Miamo Wendji, le directeur du comité scientifique (approché par nos confrères de la CRTV-Radio). Ainsi conçu, «Développement et décentralisation au Cameroun, une analyse de la contribution du PNDP» s’affiche comme un exercice d’autocritique. Et parmi les points mis en exergue, il y a, entre autres, les 6000 microprojets réalisés et tous fonctionnels dans différents domaines (santé, éducation, eau, hygiène et salubrité), la mise sur pied du projet HIMO (Haute intensité de main d’œuvre) dans le cadre de l’insertion socio-professionnelles des jeunes mobilisés pour la réalisation des travaux, la conception et la mise en service du logiciel SIMBA en vue d’optimiser la sécurisation des recettes fiscales dans les 360 communes du Cameroun.
Outils
Selon Pr Clovis Miamo Wendji, la démarche évaluative s’est voulue plus transversale, plus globale, plus institutionnelle et à vocation plus stratégique. En ce sens, le rôle du PNDP est évoqué dans la promotion des outils comme les études préalables, les capitalisations, le suivi-évaluation, l’auto-évaluation, les études d’effets et d’impact. «Nous sommes allés sur le terrain et au contact des populations. Il y a eu un échange qui a permis non seulement de faciliter le processus de décentralisation à la base. Mais il était important de montrer à ces populations la nécessité de prendre en main eux-mêmes ce processus», mentionne le directeur du comité scientifique, au cours de la dédicace.Afin de mettre à égalité les Camerounais dans leur compréhension de l’action du PNDP depuis 2004, Pr David Abouem A Tchoyi reconnait que de nombreux défis restent encore à relever: pour certains en termes d’acceptation et d’appréhension de l’objet, pour d’autres en termes d’innovation. Toutefois, résume l’expert en questions de décentralisation et développement local, «la trace indélébile du PNDP est une marque qui devrait servir d’inspiration dans la conduite du développement local, non seulement du Cameroun, mais partout en Afrique».
Joseph Ndzie Effa (Stagiaire)
Affaire Glencore : la société civile camerounaise ne baisse pas la garde
Se réclamant membres du Comité ITIE-Cameroun, plusieurs organisations spécialisées dans la lutte contre la corruption et la transparence dans le secteur extractif et minier demandent au gouvernement de faire toute la lumière sur le sujet.» Voici une affaire qui tend à s’enliser malgré les aveux publics de Glencore. Et ceux qui nous gouvernent restent muets, attendant des preuves ». Maître Njoh Manga Bell (président de Transparency International) ne s’encombre d’aucune précaution pour dénoncer le silence du gouvernement camerounais par rapport à l’implication de certains citoyens et institutions dans le « scandale Glencore au Cameroun ». Prenant la parole au cours d’un point de presse animé par cinq organisations de la société civile (Coalition Publish What You Pay, Service national Justice et Paix, Conseil des églises protestantes, Association culturelle islamique, Transparency International-Cameroun ) ce 12 septembre 2023 à Yaoundé, Maître Njoh Manga Bell estime que » le gouvernement qui assure lutter contre la corruption gagnerait à fournir des éclairages concernant l’affaire impliquant la société Glencore et ses répercussions sur les parties prenantes camerounaises ». Selon l’avocat , le gouvernement dispose pourtant de matériaux. « Glencore, dit-il , a admis avoir versé des pots-de-vin à des agents de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) au Cameroun, soulève des préoccupations graves quant à l’intégrité de nos institutions publiques et à la gestion des ressources pétrolières du pays ». À en croire Maître Njoh Manga Bell, la déclaration lue ce jour a pour vocation de stimuler le débat public, et d’appeler à des actions concrètes pour garantir la transparence, la responsabilité, et la justice dans le secteur pétrolier et gazier au Cameroun.Jean René Mevaa AmougouIls veulent ruser avec les Africains
Les temps ont-ils changé en France? Certains hommes politiques, journalistes et «intellectuels» français ne se gênent plus pour demander la fin de la relation incestueuse entre leur pays et ses anciennes colonies ou la fermeture des bases militaires françaises illégalement installées en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon, au Tchad et à Djibouti. D’autres admettent l’échec de la lutte que leurs soldats étaient censés mener contre le terrorisme au Sahel. D’autres encore pensent qu’en 1960, année des pseudo-indépendances, la France aurait dû laisser les Africains se prendre en charge, ne plus leur dire comment marcher, ni où aller, qu’elle aurait dû partir vraiment sans regarder en arrière, bref qu’elle aurait dû se comporter comme l’Angleterre, le Portugal ou l’Espagne, qui jamais n’ont cherché à s’immiscer dans les affaires des pays colonisés par eux. Sarkozy est même allé plus loin en avouant que l’Europe, «continent le plus brutal et le plus barbare, est responsable des guerres les plus meurtrières» sur le vieux continent et à l’étranger.
Avant tous ces Français qui ne caressent plus la mère-patrie dans le sens du poil, et avant de tirer sa révérence, Jacques Chirac, président de 1995 à 2007, avait fait la confession suivante: «Nous avons saigné l’Afrique. Une grande partie de l’argent dans nos portefeuilles provient de l’exploitation séculaire de l’Afrique… Nous devons donc faire preuve d’un peu de bon sens, de justice, pour rendre aux Africains ce qui leur a été pris».Ces gens-là ont-ils retrouvé un peu de lucidité ou bien ne sont-ils que de vulgaires opportunistes? Sont-ils sincères ou bien avons-nous affaire à une nouvelle ruse de cet «empire qui ne veut pas mourir»? Non, rien n’a changé en France où Macron continue de faire montre d’arrogance et de mépris en conditionnant le départ de l’armée française du Niger à la réinstallation de Bazoum au pouvoir. Et dire que ce Macron côtoya Paul Ricœur, qui à juste titre faisait remarquer que «l’autre n’est pas seulement en face de moi, il peut devenir mon semblable à condition de voir en lui une personne vis-à-vis de laquelle je m’oblige au respect» («Soi-même comme un autre», Paris, Seuil, 1990)! Ceux qui bavardent en France actuellement n’ont pas cessé de manquer de respect à l’homme noir. Ils gesticulent aujourd’hui parce qu’ils ont peur de ne plus disposer des richesses et privilèges qu’ils ont longtemps eus en Afrique grâce à la Françafrique qui est «un système érigé contre les intérêts des peuples africains avec l’assentiment d’une partie des élites africaines et qui profite toujours aux autocrates africains amis de la France, un système que tous les présidents français ont laissé prospérer en dépit des promesses de rupture». Ils espèrent nous attendrir et se faire pardonner, mais c’est peine perdue car il n’y a aucune sincérité en eux.
Jean-Claude DJEREKE
Cameroun-Rwanda : du grain à moudre
En perspective, une nouvelle dynamique entre Kigali et Yaoundé.
Theoneste Mutsindashyaka avec Lejeune Mbella Mbella (Minrex) Au perron du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex) à Yaoundé, ce 1er septembre 2023, S.E. Theoneste Mutsindashyaka est face à la presse locale. Avec un tonique enthousiasme, l’ambassadeur Ambassadeur de la République du Rwanda au Cameroun, (avec résidence au Congo) s’empare résolument du dossier de la coopération entre Yaoundé et Kigali. Le diplomate revient d’abord sur l’accord signé en 2020 entre les deux parties, puis s’étale sur les modalités de mise en œuvre dudit accord avant de chuter sur la possibilité de signature de nouveaux cadres de coopération. Selon S.E. Theoneste Mutsindashyaka, les relations entre son pays et le Cameroun sont dictées par «des changements de priorités incessants». Il ajoute que Yaoundé et Kigali se veulent porteurs de nouvelles valeurs en Afrique centrale, tout au moins en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens.
Sur ce chapitre, relève S.E. Theoneste Mutsindashyaka, les Camerounais ainsi que tous les autres Africains, citoyens des pays membres du Commonwealth et de la Francophonie, peuvent désormais entrer au Rwanda sans visa. «Le volontarisme affirmé par le gouvernement de mon pays définit une relation à la fois saine et efficace avec Yaoundé», insiste-t-il, allusion faite à l’affaire de la menace de rejet des dossiers de 443 Camerounais engagés dans le processus de candidature à l’examen d’aptitude au stage d’avocat en République du Rwanda. «De commun accord, une solution est en voie d’être trouvée», affirme-t-il.
En rappel…
En rappel, en décembre 2019, le Rwanda et le Cameroun avaient signé un partenariat pour promouvoir et renforcer leurs capacités en matière de chirurgie mini-invasive afin de doter les médecins des deux pays de compétences appropriées dans cette spécialité médicale. En août 2022 à Kigali, le Rwanda et le Cameroun ont élaboré une plateforme en vue de la gestion des déchets urbains dans leurs grandes villes. Comme priorités, ladite plateforme avait retenu l’analyse de la structuration des dispositifs organisationnels mis en œuvre pour réaliser les opérations de la chaine de production des logements en masse et gestion des déchets, allant du nettoyage au traitement en passant par la pré-collecte; et l’identification des forces et des faiblesses des documents de planification urbaine, de la fourniture des logements et de gestion des déchets.Ongoung Zong Bella