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Cangate, Covidgate, Armée/ Bir : jeu de massacre à Etoudi

Jeu de massacre

Une stratégie bien huilée que celle déroulée la semaine dernière par Ferdinand Ngoh Ngoh et ses obligés. En début de semaine, des articles de presse commandés fleurissent dans certains quotidiens à l’effet de vanter les prouesses des task forces Can et Covid-19. L’observateur averti n’a pas fini de s’interroger sur cette sortie que deux annonces fortes sont publiées par la suite: le retour de Magil sur le chantier inachevé du complexe sportif d’Olembe et une cérémonie de remise des médailles aux task forces. Cet emballement calendaire ne manque pas d’intriguer jusqu’au cabinet civil du président de la République. En effet, certains proches collaborateurs du chef l’Etat n’auraient pas hésité d’attirer l’attention de leur patron sur cet agenda impromptu du SG/PR. C’est quoi l’urgence et l’opportunité d’organiser une cérémonie de médailles au palais pour les task forces? Face à cette question, Paul Biya (himself) aurait vivement suggéré l’ajournement de ladite cérémonie, donnant ainsi avantage aux détracteurs de Ngoh Ngoh. C’était sans compter avec l’entregent du SG/PR, qui réussit dans un retournement de situation à faire sa cérémonie de médailles, avec la bénédiction du couple présidentiel. D’où le discours jubilatoire prononcé urbi et orbi vendredi dernier dans l’une des salles cossue du palais de l’Unité. Pour autant, les problèmes de fond restent entiers: que cache le retour annoncé de Magil sur le chantier d’Olembe? Jusqu’où ira le jeu de massacre entre les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat? Qu’en dit Paul Biya?

 

Tentons de tracer un périmètre. Nous voici au palais de l’Unité. En cet après-midi du 6 octobre 2023, il y a une cérémonie. Les mots qui nomment celle-ci sont précis: «Remise des décorations décernées à titre spécial par le président de la République aux membres des Task Force CAN et Covid-19». Pour étroit qu’il puisse paraître, l’index des heureux récipiendaires affiche 44 noms. Et donc 44 médailles (40 de l’Ordre national de la valeur et 4 médailles de l’Ordre du mérite camerounais). Dans les rangs, quelques figures bien connues: Jean-Claude Ayem Moger (conseiller technique à la présidence de la République), George Alain Etoundi Mballa (directeur de la lutte contre les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique), colonel-médecin Émile Abeng Mbozo’o (directeur de la Santé militaire, au ministère délégué à la présidence de la république, chargé de la défense), Félix Zogo (Secrétaire général du ministère de la communication), entre autres.

Exhibitionnisme
D’entrée de jeu, Ferdinand Ngoh Ngoh, le «maitre de céans» parle d’une «occasion solennelle». Et afin d’en situer précisément la portée, le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR) a le verbe haut. Un exhibitionnisme assumé escorte ses phrases. «La Can féminine 2016 a été un succès éclatant. La Can Total Énergies 2021 est célébrée comme la plus belle Can de tous les temps», balance-t-il. Visiblement, il parle aux récipiendaires en se désidentifiant: «Vous n’avez reçu ni perdiem, ni prime, ni gratification d’aucune sorte». Et Ferdinand Ngoh Ngoh de les convier au butin: «Aujourd’hui, vous avez une plus belle récompense: la reconnaissance du père de la nation. Vous pouvez légitimement être fiers de ce que vous avez accompli».

Se donnant avec ostentation l’air d’un homme en qui bouillonne l’envie de dire vrai sur «ce qui se passe» et sur «ce qui s’est passé» sur le chantier du stade d’Olembe, Ferdinand Ngoh Ngoh pluralise les ressorts explicatifs. «S’agissant de la Can 2021, des modifications récurrentes du cahier de charges avaient conduit à mettre en suspens certains projets ou pans de projets qui n’étaient pas indispensables au déroulement de la compétition. L’exécution de ces projets qui, pour certains, sont financés par le budget de l’État, se poursuit sous la houlette des différents maîtres d’ouvrages et sera finalement mené à bien.

L’accord récemment intervenu entre la société Magil et le ministère des Sports ouvre la voie à l’achèvement des composantes du complexe sportif d’Olembe qui n’était pas indispensables au déroulement de la Can. L’ambition du chef de l’État, s’agissant de ce complexe, prévoit la création d’un véritable village olympique qui permettra à notre pays d’abriter de prestigieuse compétitions». Sur le coup, le SG/PR en vient à présenter le chantier d’Olembe d’une lumière nouvelle: «Il est également prévu de mettre en place à Olembé des espaces sportifs pour des disciplines autres que le football, et de construire des infrastructures administratives telles que les sièges des différentes fédérations sportives, comme cela est le cas dans d’autres pays».

«Communicant»
Soucieux de se faire entendre par des «récepteurs absents», le SG/PR mobilise à la fois le verbal et le paraverbal. Il faut bien, semble-t-il dire, que le sens de son discours soit communiqué non seulement par les mots eux-mêmes et par la voix qui les énonce, mais également par la gestuelle. À l’observation, les phrases ont leurs propres schèmes d’intelligibilité. «Ceux qui aiment polémiquer continueront de polémiquer. Ils continueront de se perdre dans leurs fantasmes, en parlant des choses qui n’existent que dans leur imagination», ironise-t-il.

Bobo Ousmanou

 

Se donnant avec ostentation l’air d’un homme en qui bouillonne l’envie de dire vrai sur «ce qui se passe» et sur «ce qui s’est passé» sur le chantier du stade d’Olembe et autour de la gestion des fonds Covid, Ferdinand Ngoh Ngoh pluralise les ressorts explicatifs.

Tentons de tracer un périmètre. Nous voici au palais de l’Unité. En cet après-midi du 6 octobre 2023, il y a une cérémonie. Les mots qui nomment celle-ci sont précis: «Remise des décorations décernées à titre spécial par le président de la République aux membres des Task Force CAN et Covid-19». Pour étroit qu’il puisse paraître, l’index des heureux récipiendaires affiche 44 noms. Et donc 44 médailles (40 de l’Ordre national de la valeur et 4 médailles de l’Ordre du mérite camerounais). Dans les rangs, quelques figures bien connues: Jean-Claude Ayem Moger (conseiller technique à la présidence de la République), George Alain Etoundi Mballa (directeur de la lutte contre les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique), colonel-médecin Émile Abeng Mbozo’o (directeur de la Santé militaire, au ministère délégué à la présidence de la république, chargé de la défense), Félix Zogo (Secrétaire général du ministère de la communication), entre autres.

Exhibitionnisme
D’entrée de jeu, Ferdinand Ngoh Ngoh, le «maitre de céans» parle d’une «occasion solennelle». Et afin d’en situer précisément la portée, le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR) a le verbe haut. Un exhibitionnisme assumé escorte ses phrases. «La Can féminine 2016 a été un succès éclatant. La Can Total Énergies 2021 est célébrée comme la plus belle Can de tous les temps», balance-t-il. Visiblement, il parle aux récipiendaires en se désidentifiant: «Vous n’avez reçu ni perdiem, ni prime, ni gratification d’aucune sorte». Et Ferdinand Ngoh Ngoh de les convier au butin: «Aujourd’hui, vous avez une plus belle récompense: la reconnaissance du père de la nation. Vous pouvez légitimement être fiers de ce que vous avez accompli».
Se donnant avec ostentation l’air d’un homme en qui bouillonne l’envie de dire vrai sur «ce qui se passe» et sur «ce qui s’est passé» sur le chantier du stade d’Olembe, Ferdinand Ngoh Ngoh pluralise les ressorts explicatifs. «S’agissant de la Can 2021, des modifications récurrentes du cahier de charges avaient conduit à mettre en suspens certains projets ou pans de projets qui n’étaient pas indispensables au déroulement de la compétition. L’exécution de ces projets qui, pour certains, sont financés par le budget de l’État, se poursuit sous la houlette des différents maîtres d’ouvrages et sera finalement mené à bien.
L’accord récemment intervenu entre la société Magil et le ministère des Sports ouvre la voie à l’achèvement des composantes du complexe sportif d’Olembe qui n’était pas indispensables au déroulement de la Can. L’ambition du chef de l’État, s’agissant de ce complexe, prévoit la création d’un véritable village olympique qui permettra à notre pays d’abriter de prestigieuse compétitions». Sur le coup, le SG/PR en vient à présenter le chantier d’Olembe d’une lumière nouvelle: «Il est également prévu de mettre en place à Olembé des espaces sportifs pour des disciplines autres que le football, et de construire des infrastructures administratives telles que les sièges des différentes fédérations sportives, comme cela est le cas dans d’autres pays».

«Communicant»
Soucieux de se faire entendre par des «récepteurs absents», le SG/PR mobilise à la fois le verbal et le paraverbal. Il faut bien, semble-t-il dire, que le sens de son discours soit communiqué non seulement par les mots eux-mêmes et par la voix qui les énonce, mais également par la gestuelle. À l’observation, les phrases ont leurs propres schèmes d’intelligibilité. «Ceux qui aiment polémiquer continueront de polémiquer. Ils continueront de se perdre dans leurs fantasmes, en parlant des choses qui n’existent que dans leur imagination», ironise-t-il.

 

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