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Asecna : Dans l’entrain d’un nouveau statut

Grâce à un dispositif plus actualisé, l’aiguilleur du ciel africain bénéficie désormais davantage de reconnaissance et de légitimité à travers le continent.

Domnole Eloi Iya Boulou expliquant le nouveau statut diplomatique de l’Asecna

Créée le 12 décembre 1959 à Saint-Louis (Sénégal), l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) fête ses 60 ans cette année. Pour une célébration qu’on annonce dans toutes les représentations à travers le continent, l’institution a misé sur son nouveau statut. «Dans sa configuration, celui-ci ouvre, par des aspects particuliers, une dimension nouvelle de pratiques et d’enjeux diplomatiques liés à nos missions; c’est le couronnement d’un travail de dur labeur entrepris depuis juillet 2006 à Bamako», confie Domnole Eloi Iya Boulou au terme de la conférence diplomatique tenue ce 14 novembre 2019 à Yaoundé. Si, pour le représentant de l’Asecna au Cameroun l’histoire de la présence de cet organisme panafricain est plutôt celle d’un succès, le nouveau statut conféré à celui-ci met surtout en exergue quelques ruptures stratégiques et administratives qui s’opèrent dans sa relation avec chaque pays membre. Domnole Eloi Iya Boulou explique que la véritable nouveauté introduite réside dans la définition de nouvelles hiérarchies fonctionnelles entre les représentations et les pays d’accueil.

Pour tout comprendre à la lumière du propos du représentant de l’Asecna au Cameroun, il faut retourner à la Convention de Libreville. Signé le 28 avril 2010, cet instrument n’est autre qu’une révision de la convention de Dakar et ses annexes. «Le nouveau statut corrige les insuffisances liées à la désuétude des dispositions relatives à l’utilisation gratuite des installations et service de l’Asecna; à l’incertitude sur l’étendue de l’espace aérien confié à l’agence et au vide juridique relatif au risque aviaire, la sûreté; la lutte contre l’incendie; la recherche et le sauvetage», dévoile Domnole Eloi Iya. «Si tout ce travail d’adaptation n’était pas fait, l’Afrique courrait le risque d’être marginalisée. (…) les prémisses de cette marginalisation sont déjà là, avec l’inscription par l’Europe de certaines compagnies africaines sur la liste noire du transport aérien», a-t-il ajouté.

Pour mémoire, l’Asecna regroupe 18 membres, dont la France. Elle a pour missions d’assurer les services qui garantissent la sécurité des vols dans l’espace aérien à sa charge et à gérer ou entretenir toute exploitation d’utilité aéronautique ou météorologique. Elle est également chargée de concourir dans les conditions définies par des conventions conclues entre tout État ou organisme bénéficiaire, à l’exécution d’opérations d’aide et de coopération technique en matière aéronautique ou météorologique; de passer des contrats avec les États membres qui seraient désireux d’utiliser ses services.

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