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Lutte contre la cybercriminalité dans les administrations publiques : pour une stratégie plus opérationnelle

Réunis à Yaoundé ce 31 janvier 2024, secrétaires généraux et responsables des systèmes d’information des départements ministériels   s’imprègnent à la gestion optimisée des stocks de données.  

 

Constitué d’infrastructures interconnectées relevant des technologies de l’information, notamment Internet, et des données qui y sont traitées, le cyberespace apparaît comme un espace d’opportunité où le principe « risque-efficacité » est particulièrement favorable aux attaquants. Au Cameroun comme dans plusieurs pays, les attaques contre le cyberespace ont favorisé la recrudescence de la délinquance, de la radicalisation de la jeunesse, des pertes financières. « Selon les statistiques produites par l’ANTIC, entre 2019 et 2021, près de 3105 cas de vol de données dus aux attaques de phishing (méthode permettant de dérober des informations confidentielles aux victimes) et de scamming (escroquerie en ligne qui vise à extorquer des fonds aux victimes en leur faisant miroiter une forte somme d’argent) ont été relevés dans notre pays », souligne la ministre des Postes et Télécommunications. « Les autorités camerounaises ont par ailleurs régulièrement été victimes d’usurpation d’identité, dans les réseaux sociaux et dans les réseaux de téléphonie mobile avec le nouveau phénomène d’arnaque par SIM SWAP. Ces deux types de cyberattaque ont favorisé la création de plus de 5124 faux comptes », indique Mme Minette Libom Li Likeng.

Intervenant à Yaoundé, ce 31 janvier 2024, lors de l’ouverture du séminaire de haut niveau à l’intention des secrétaires généraux et des responsables des systèmes d’information des départements ministériels, la Minpostel va plus loin : « Ces actes cybercriminels sont à l’origine des pertes financières importantes au Cameroun, de plus de 6 milliards de FCFA pour plus de 15 000 cas de Scamming et de Fishing et aussi de près de 7 milliards de CFA pour près de 200 cas d’intrusions cybercriminelles dans les systèmes d’information des structures publiques et privées. Les données d’identité volées par les cybercriminels ont servi notamment à la souscription de fausses lignes téléphoniques pour procéder à l’escroquerie des proches des victimes ; à l’ouverture de faux comptes bancaires pour souscrire à des crédits au nom des victimes ; à la pratique de la diffamation, aux cyberharcèlements, au cyberchantage et à l’extorsion ».

Modules

Et parce que le fonctionnement et la modernisation de l’État et des administrations publiques s’appuient sur des infrastructures informatiques, et la dématérialisation des services, pour une plus grande efficacité et l’amélioration des services rendus aux usagers, apparait alors tout le sens du séminaire de ce jour. Il s’agit d’une plateforme d’échanges avec les hauts responsables de l’administration publique, sur les enjeux et les défis de la sécurité des systèmes d’information des administrations et institutions publiques, afin de susciter des solutions idoines permettant de relever le niveau de maturité de la sécurité de leurs systèmes d’information. Aussi, ces assises s’articulent-elles autour de deux panels : le premier, consacré à la question de la sécurisation des systèmes d’information et approche stratégique de mise en œuvre des audits de sécurité au Cameroun. Le deuxième panel s’intéresse à la sensibilisation à l’usurpation d’identité des personnalités de l’Etat dans les réseaux sociaux et les réseaux de téléphonie mobile.

Jean-René Meva’a Amougou

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