Industrialisation du secteur minier : La Cemac cherche une politique commune

Elle était au centre de l’atelier ouvert hier à Yaoundé avec pour principale visée le lancement du projet d’élaboration de l’étude y relative.

Une autre page importante de l’exploitation minière en Afrique centrale s’est ouverte ce 4 avril 2022 à Yaoundé. Le prétexte est la tenue ce lundi d’un atelier sur le lancement du projet d’élaboration de l’étude relative à la politique minière commune en zone Cemac. Les travaux placés sous l’égide de la Commission de la Cemac ont connu la participation active de Shey Jones Yembé, commissaire en charge du département des Infrastructures et du Développement durable, et du Dr Duval Antoine Dembi, directeur du Développement industriel, des Mines et du Tourisme dans ce département. La session s’est également déroulée en présence de la député camerounaise, l’honorable Cécile Marie Épondo Fouda. Elle était présidée par le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt).

«Je voudrais au nom de tous mes collègues ministres en charge des mines de la sous-région Afrique centrale, remercier nos présidents respectifs, et le président de la République du Cameroun qui est président en exercice de la Cemac, de nous avoir permis de nous retrouver dans le cadre de cet atelier et de nous avoir permis de réfléchir sur une politique minière commune dans notre sous-région», a commencé par indiqué Gabriel Dodo Ndoké. Le membre du gouvernement a ensuite laissé entendre que cette réflexion est nécessaire «pour mieux capitaliser et valoriser les ressources qui sont les nôtres, mettre ensemble nos intelligences pour que ce qui se fait ici soit partagé et bien compris, et nous permette ensemble de disposer de la ressource dont nos populations ont besoin».

Articulations

Après le discours de circonstance du Minmidt, les participants ont eu droit avant les débats, à «une présentation de la méthodologie de travail, de l’approche conceptuelle et de l’organisation des missions de terrain et activités subsidiaires». Le président du Conseil permanent des mines de la Cemac, Hervé Ebodé II, a laissé cette présentation à la charge du cabinet SOFRECO et en particulier à Mohammed El Hakkaoui, chef de mission du Projet. Lequel a également participé avec les experts de la Cemac, les partenaires au développement (GIZ, Onudi, Pnud) et les points focaux, «au rappel du déroulement de la mission de collecte de données pour l’élaboration de l’étude relative à la politique minière commune», était-il indiqué.

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Enjeux

Plusieurs expertises parmi lesquelles Gabriel Dodo Ndoké, Minmidt, présentent l’Afrique centrale comme un scandale géologique. Tant son sous-sol regorge en quantité de ressources minières diverses. Seulement, la sous-région ne tire pas encore suffisamment profit de ce potentiel largement sous-exploité. D’où la nécessité pour les chefs d’État de lancer le 17 janvier 2010 à Bangui, le projet d’élaboration d’une politique minière commune. 

«Elle avait été retenue comme pilier de croissance dans le cadre du Programme économique régional (PER), renseigne la Commission de la Cemac. Le double enjeu est «de procéder à la mise en œuvre d’une stratégie de synergie régionale de valorisation des ressources minières et métallurgiques; et de faire des États de la Cemac des acteurs du marché mondial de produits métallurgiques et le premier fournisseur du marché régional de produits métallurgiques finis». Le dernier enjeu est alors celui de «la mise en valeur durable et rationnelle des grands projets miniers transfrontaliers, nationaux ou d’envergure régionale, qui pourraient permettre le développement d’un pôle métallurgique en zone Cemac basé sur la transformation sur place de l’ensemble des minerais exploités dans l’espace communautaire», est-il indiqué.

Pour le président de la Commission de la Cemac, l’avantage d’une politique minière commune réside aussi dans le fait «de disposer d’un cadre législatif et réglementaire sans grandes disparités entre les États de la Communauté de manière à attirer les investissements directs étrangers». Le Pr Daniel Ona Ondo a à cet effet procédé le 30 août 2018, au lancement d’un appel d’offre en vue du recrutement d’un bureau d’études visant donner corps à ce projet. Le cabinet Sofreco retenu à l’issue de la procédure est depuis lors à pied d’œuvre.

Théodore Ayissi Ayissi

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