Sommet des chefs d’État, projets intégrateurs… l’impulsion du président de la Commission

Partition
Au cours des trente derniers jours, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a continué à faire face à une multitude de défis. Crise sanitaire et économique, fonctionnement des institutions communautaires, diversification des économies, tensions politiques et sécuritaires, mais aussi consolidation de l’intégration régionale, recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration (TCI), libre circulation, Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), rationalisation des Communautés économiques régionales (CERs), tout y est passé.

Pour relever ces défis et conduire le projet communautaire vers sa destinée, une armature institutionnelle existe. Elle a été mise en place par les chefs d’État avec un rôle central et de percussion confié à la Commission de la Cemac. Depuis 2017, c’est à l’ancien Premier ministre du Gabon, le Pr Daniel Ona Ondo, qu’il revient de mettre en musique les actions de cette institution sous-régionale et d’apporter des réponses efficaces au concert de critiques souvent formulées contre l’Afrique centrale.

Le mois dernier, la partition du président de la Commission de la Cemac était particulièrement attendue. Et elle a consisté à donner le ton et l’impulsion sur certains dossiers prioritaires. Elle a surtout permis au maestro de réveiller l’orchestre et de travailler au succès des échéances à court et moyen termes qui interpellent la Commission. C’est le cas du Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Cemac prévu pour la mi-août. C’est aussi le cas des projets intégrateurs dans la mise en œuvre desquels le haut responsable communautaire s’est personnellement impliqué.

Pour atteindre ses objectifs et éviter toute dissonance, le Pr Daniel Ona Ondo a su rassembler et a notamment travaillé de concert avec d’autres institutions sous-régionales avec lesquelles la Commission doit nécessairement composer. En quelques notes majeures, voici alors retracé tel qu’il l’a réglé lui-même, le mois du président de la Commission de la Cemac.

Théodore Ayissi Ayissi

 

Pr Daniel Ona Ondo : Le chef d’orchestre

Au cours du mois de juillet 2021, le Président de la Commission de la Cemac a multiplié les actions, les cadres de concertation et de prise de décisions pour régler comme sur du papier à musique, les principales articulations de la rencontre au sommet des dirigeants de la sous-région.

Le président de la Commission de la Cemac donnant le tempo des préparatifs.

Le personnel et les responsables de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) vivent ces derniers jours au rythme de la préparation d’une rencontre au sommet des dirigeants de la sous-région. Un Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cemac doit en effet se tenir au plus tard à la mi-août. L’information qui se murmurait déjà dans les couloirs de l’institution sous-régionale, a été confirmée et officialisée pour la première fois par le président de la Commission de la Cemac le 12 juillet dernier. Ce jour-là, le Pr Daniel Ona Ondo a présidé à Malabo en Guinée Équatoriale, une réunion de Cabinet. Au cours de celle-ci, le dirigeant communautaire a alors annoncé à ses proches collaborateurs avoir été «officiellement saisi», et être en attente «d’éléments complémentaires et de la date». Ce faisant, le président de la Commission de la Cemac sonnait du cor et appelait déjà au rassemblement.

Réunion de Cabinet
Tenue le 12 juillet dernier, la réunion de Cabinet de Malabo a permis à l’ensemble des responsables de la Commission de la Cemac d’être au même diapason que le président de l’institution. C’est au cours de cette rencontre que ceux-ci ont notamment été informés de l’ordre du jour du Sommet en préparation, ainsi que de la conduite à tenir jusqu’à l’organisation de l’événement.

S’agissant d’abord des dossiers pressentis pour figurer au menu de la rencontre des chefs d’État, le Pr Daniel Ona Ondo a indiqué qu’ils devraient pour l’essentiel «reposer sur les questions économiques et monétaires». Bien mieux, le haut responsable a précisé qu’en plus de la «forte connotation économique, des mesures fortes sont annoncées».
À l’en croire, les chefs d’État de la sous-région devront procéder à «l’évaluation de la situation macroéconomique de la Cemac en contexte de pandémie de Covid-19 et à l’analyse des mesures de redressement». Ainsi décliné, «l’objectif sera de définir de manière concertée une nouvelle stratégie régionale pour sortir de la crise et maintenir nos États sur la voie du développement durable et inclusif», renseigne un communiqué de la Commission.

Orchestre
Le défis est donc grand et l’enjeu majeur pour l’ensemble de la Communauté. Fort de cela, le Pr Daniel Ona Ondo a pris le taureau par les cornes et remobilisé ses troupes autour de la réussite de l’organisation de l’événement. Cela a impliqué «d’apprêter les différents dossiers» et de «mettre des responsables sur ces différents dossiers, car nous devons être prêts avant la fin du mois», avait prévenu le président de la Commission de la Cemac le 12 juillet dernier. En véritable chef d’orchestre soucieux d’éviter toute fausse note, le dirigeant gabonais va même éviter le solo de la Commission de la Cemac et prescrire d’associer d’autres institutions. Il a notamment exigé de ses équipes «de mettre en place une coordination technique en collaboration avec le Pref-Cemac, la Beac et l’OCEAC, en vue d’une bonne préparation des dossiers».

Conseil des ministres de l’UEAC
Quelques jours auparavant, le 6 juillet 2021 précisément, le Pr Daniel Ona Ondo a présidé «une réunion restreinte qui a réuni les directeurs de cabinets et les responsables des directions supports. L’objectif visé était de préparer l’ensemble des dossiers à soumettre au Conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale (UEAC), dont une session extraordinaire est en vue», a rendu compte la Commission de la Cemac le 7 juillet dernier. Selon ce qu’a confirmé le dirigeant communauaire, le Conseil des ministres de l’UEAC sera une importante étape préparatoire du Sommet des chefs d’État. D’où la nécessité pour le responsable de tout régler et de mettre l’ensemble en musique.

Théodore Ayissi Ayissi

 

Contre les fausses notes… la discipline

En veillant à remobiliser ses troupes autour des objectifs à atteindre, le président de la Commission de la Cemac a sonné le glas de l’absentéisme qui avait déjà tendance à faire son lit au siège provisoire de l’institution à Malabo.

 

La survenue de la pandémie de Covid-19 a donné à relever une fausse note dans l’harmonie que s’emploie à instaurer le président de la Commission de la Cemac. Car, sous le couvert de la distanciation sociale et physique qu’impose la maladie, plusieurs fonctionnaires ont choisi de briller par leur absentéisme. Ce que le président de l’institution sous-régionale a pu constater de ses propres yeux lors d’un retour à Malabo en Guinée Équatoriale.

En effet, le Pr Daniel Ona Ondo avait trouvé «le bâtiment du siège provisoire de la Commission de la Cemac vide», selon son entourage. Et dans les chiffres, il était clairement établi que «sur un effectif de quatre-vingts (80) fonctionnaires, 28 fonctionnaires étaient absents de leur poste soit, 35% des effectifs», rapporte un communiqué du 29 juin dernier. Le dirigeant communautaire avait alors dû sonner la fin de la récréation et procéder à la suspension de solde d’une dizaine de fonctionnaires.

C’est cette réalité qui a été rapportée au Collège des Commissaires dont les travaux avaient débuté le 23 juin dernier. Dans un communiqué de la Commission publié à ce sujet le 30 juin 2021, on a alors appris que l’organe sous-régionale s’est montré solidaire du président de la Commission. Puisqu’il a été demandé au «DRH de tout mettre en œuvre afin que les fonctionnaires absents (…), regagnent leurs postes de travail dans les plus brefs délais, faute de quoi, ils s’exposent aux sanctions telles que prévues par les textes en vigueur».

Entre-temps, trois directeurs ayant fait l’objet d’une suspension avaient saisi le Comité consultatif de discipline. De sources bien introduites, «leur requête a été rejetée pour irrecevabilité sur la forme». Il leur était reproché de n’avoir pas saisi de façon préalable leur supérieur hiérarchique.

De son côté, le président de la Commission est revenu à la charge. Il a présidé une réunion avec les responsables de la direction des ressources humaines et a insisté «pour que le travail reprenne pleinement ses droits à la Commission». Aux responsables de la DRH, le Pr Daniel Ona Ondo a prescrit d’éviter «les injustices». «Vous avez des textes et si vous les appliquez bien, vous n’aurez pas de problèmes, car les statuts vous donnent tous les outils pour gérer convenablement les ressources humaines», a-t-il martelé. Tout en prenant le soin de réaffirmer à l’attention du personnel sa volonté de rechercher l’apaisement du climat social. «Je suis pour la paix et je ne veux pas donner l’impression du contraire», a entonné le président de la Commission.

Théodore Ayissi Ayissi

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