Résilience et réduction de la pauvreté : l’apport de l’intégration régionale

L’expérience de la République Centrafricaine et l’apport de la CEA en Afrique Centrale à sortir des répercussions des chocs exogènes ont démontré que les approches de régionalisation sont de moteurs de transformation structurelle articulées autour de la convergence économique, diversification économique, l’industrialisation, les chaines de valeurs et le commerce intrarégional.

 L’intégration régionale est levier puissant de résilience et de transformation. La table ronde de haut-niveau dédiée aux politiques et interventions visant à favoriser la résilience et à réduire la pauvreté et les inégalités dans un contexte de chocs mondiaux l’a très bien démontré.

Le Ministre Hervé Ndoba de la République Centrafricaine et le Secrétaire Exécutif  de la CEA, Antonio Pedro ont partagé l’expérience des actions entreprises en Afrique Centrale.

 

RCA

Pays enclavé sans littoral, n‘étant pas dépendant du pétrolier, la République Centrafricaine souffre depuis plusieurs décennies d’un cycle de violence et d’instabilités qui restreignent ses capacités à asseoir une dynamique de développement économique. Le pays enchaine les crises humanitaires.

La crise liée à la pandémie de COVID19 et les hausses inflationnistes engendrées par le conflit Russo-Ukrainien ont exacerbé les fragilités de ce pays. L’essentiel des solutions de la RCA ont été trouvées au niveau sous-régional avec la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Pour élargir le cadre budgétaire, le pays met en œuvre les réformes économiques et financières communautaires dans le cadre du PREF CEMAC. Ces mesures lui permettent de s’engager dans l’import-substitution des produits du cru. Cette stratégie communautaire des pas de la CEMAC vise à atténuer la dépendance aux importations par la production locale en privilégiant le marché sous-régional.

Pays enclavé, comme nous le disions, la RCA est dépendance des entrées maritimes de son voisin Camerounais, (port de Douala). Les barrières et obstacles au commerce sr le corridor Douala-Bangui ont obligé le pays à mettre en application les mesures de la CEMAC en matière de facilitation des échanges. La RCA a engagé la diversification de ses points d’entrée en se connectant aux ports du Congo, son voisin par le sud. En lien avec les projets intégrateurs de la CEMAC, il a entamé la construction des ports secs à l’effet d’augmenter sa capacité d’importation mais aussi d’exportation. En effet, en lien avec l’import-substitution, le pays s’engage dans une production agricole intensive avec des financements de la Banque Africaine de Développement. L’objectif est de sortir 2 millions de personnes de la famine.

Le pays regorge des atouts et veut les mettre en valeurs : 5 millions de terres arables, un taux de pression fiscale de 7% alors que la moyenne communautaire est de 14%. Le climat des affaires est en constante évaluation. Le secteur privé est systématiquement associé pour prendre le lead, indique Hervé Ndoba.

Approche systémique de la CEA

Antonio Pedro, le Secrétaire Exécutif de la CEA, panéliste à cette table ronde, a renforcé ce message sr l’importance de l’approche régionale dans la recherche de la résilience et de la transformation structurelle.

Les économies de la CEMAC bénéficient des idées de la théorie du changement pour sortir des crises multiformes successives. Depuis 2014 et la chute des cours des matières premières, elles sont engluées dans un cycle d’endettement et d’érosion des devises du fait de leur dépendance à l’exportation des matières premières et aux importations des biens. Cette situation restreint les cadres budgétaires et rend les pays vulnérables.

Le Bureau Sous Régional Afrique Centrale sous le leadership de Antonio Pedro a adopté en 2017 le consensus de Douala pour la diversification économique et l’industrialisation en Afrique Centrale sous un label intitulé « Made In Central Africa : du cercle vicieux au cercle vertueux ».

La CEA a ensuite apporté un appui conseil à la sous-région sur des sujets tels que l’investissement et les compétences adéquates en matière d’industrialisation. En 2020, il y a eu l’instauration de la décennie de la diversification économique en Afrique Centrale. Aujourd’hui, la CEA implémente le Plan Directeur d’Industrialisation et de Diversification Economique en Afrique Centrale (PDIDE AC) qui met un accent sur la vision partagée du futur, les chaines de valeurs régionales, les Zones Economiques Spéciales et la Spécialisation. Pour le Secrétaire Exécutif de la CEA, Antonio Pedro, « chaque dollar dépensé par les Etats doit engendrer des gains d’efficience ».

Zacharie Roger Mbarga

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