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Cameroun : les tensions de trésorerie plombent l’investissement public

Faute d’argent, plusieurs projets prévus dans le budget 2017 n’ont pas été réalisés.

Faute d’argent, plusieurs projets prévus dans le budget 2017 n’ont pas été réalisés.

C’est raté ! Le Cameroun n’a pas atteint l’objectif qu’il s’est fixé en termes d’exécution du budget d’investissement public (Bip) en 2017. Loin de la cible de 100%, le taux de réalisation physique du Bip en 2017 est de 91,95 %. Ce chiffre en baisse par rapport à l’exercice 2016 de près de 3% est en plus légèrement en deçà de la moyenne nationale évaluée à 92%. Sur les 1586,9 milliards de francs CFA de projets prévus pour l’année dernière, jusqu’à 127,7 milliards de projets n’ont pas été réalisés au 31 décembre.

Cette contraction est le fait des «retards dans le paiement des décomptes par le Trésor public» et des «mesures exceptionnelles de régulation sur le Bip de l’exercice 2017, avec notamment le report de certains crédits en investissement, pour respecter les critères du programme économique avec le FMI», apprend-on des responsables du Comité national de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public qui tenait sa deuxième et dernière session de l’année 2017 le 05 février dernier à Yaoundé.

Chute de l’investissement

Pour les mêmes raisons, les dépenses en capital subissent une coupe cette année. Elles passent d’une prévision  de 1586,9 milliards de francs CFA l’année dernière à 1291,5% en 2018, soit un recul de près de 300 milliards. Cette coupe fait par ailleurs chuter la part du Bip dans le budget global de 4,6%. De 36,3% en 2017, ce taux descend à 28,6% en 2018 et tombe en deçà du taux de référence du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, la boussole économique du pays jusqu’en 2020, fixé à 30%.

Ce ralentissement de l’investissement public devrait avoir un impact négatif sur la croissance. Car, comme aime à indiquer Isaac Tamba, directeur général de l’Economie et de la Programmation des investissements publics au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), jusqu’ici, «la croissance enregistrée au Cameroun était tirée par l’investissement public». Son ministre, Louis Paul Motaze, dit travailler pour que l’investissement privé prenne le relai. C’est notamment pourquoi le pays table sur une reprise de la croissance, qui devrait passer de 3,7% en 2017 à 4,2% en 2018.

Aboudi Ottou

 

 

 

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