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Année : 2022
Autonomisation des femmes et projet Sweed : L’OOAS et le Cameroun sur la même longueur d’onde
L’Organisation Ouest Africaine de la Santé, le Fonds des Nations unies pour la Population et le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minépat) s’engagent pour l’amélioration du bien-être de la femme.
Photo de famille à l’issue des échanges avec le Minepat Le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minépat), Alamine Ousmane Mey, a reçu une forte délégation de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) et la Directrice Régionale du Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. En mission de prise de contact du 18 au 19 février 2022 à Yaoundé, la délégation a eu pour sujet d’échange le rôle élargi de la Cédéao-OOAS avec un accent plus affirmé sur le genre dans la phase 2 du projet Sweed. «L’importance stratégique de la mission est inestimable. En rassemblant les ressources et en tirant parti de leurs avantages comparatifs, nous visons à renforcer notre partenariat et notre plaidoyer pour améliorer l’utilisation des cadres juridiques régionaux dans le but de renforcer l’autonomisation des filles, des adolescentes, et des femmes.
La Phase 2 du projet Sweed se concentre sur une directive régionale et un guide en Santé et droits en matière de sexualité et de reproduction», explique Stanley Okolo, directeur général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé. Et de poursuivre: «nous sommes ici pour une solidarité avec le gouvernement du Cameroun pour le Projet Sweed autonomisation de la femme et dividende démographique. C’est pour échanger les expériences et les idées, mais c’est aussi pour partager avec le Cameroun. Etant donné que nous nous sommes Ouest Africain, et le Cameroun fait partie de l’Afrique Centrale. C’est important d’avoir cette opportunité pour plaider et discuter sur les contours du projet Sweed. Je suis très heureux, je suis très fier parce que le ministre a dit avoir toutes les stratégies pour ce projet. Et c’est un projet pour le développement du capital humain, c’est pour le développement de l’économie».
En plus, Argentina Matavel Piccin, la directrice régionale du Fonds des Nations unies pour la Population, déclare «être venue une fois de plus pour une visite de solidarité. Au regard des efforts que le gouvernement du Cameroun est en train de faire à travers ce projet Sweed qui est pour l’autonomisation de la femme. On met l’accent sur la scolarisation de l’adolescente, la jeune fille pour qu’elle puisse être la femme autonomisée de demain». «Mais aussi, on regarde les questions de santé de la femme. Comment peut-elle être autonomisée sans avoir accès aux produits contraceptifs, pour qu’elle contrôle, le temps, le moment d’avoir ses enfants, il faut qu’elle choisisse, pour qu’elle puisse travailler, pour qu’elle puisse mener d’autres activités, mais pas toujours en train d’être enceinte ou d’allaiter», S’indigne -t-elle.
Eliminer la mortalité maternelle
La patronne du Fonds des Nations unies pour la Population a exprimé sa fierté des avancées faites par le Cameroun dans la lutte pour la réduction de la mortalité maternelle. «Nous sommes également en train de travailler pour réduire, sinon éliminer la mortalité maternelle évitable. Et le Cameroun est un bon exemple parce que la chute de la mortalité maternelle en 2011 était à 700% et en 2018 on était 400 % donc il y a baisse. Maintenant le projet Swzeed va nous aider à baisser la mortalité, on va mette en place et réactiver avec le ministère de la Santé les soins obstétricaux d’urgence néonatal», conclut Argentina Matavel Piccin, la directrice régionale de l’Unfpa.Olivier Mbessité
Charles Réné Koung : «L’éducation est une grande priorité de l’État selon la loi d’orientation de 1998»
Le président du Syndicat national des instituteurs contractuels et maîtres des parents
Les enseignants sont en grève l’amélioration des conditions de travail et on entend parler de chantage. De quoi s’agit-il?
Le droit de grève est un droit constitutionnel bien écrit dans le préambule de la constitution, et dans les conventions internationales ratifiées par le Cameroun, notamment la convention numéro 87 et 89 de l’OIT. On ne saurait appeler ça chantage!Quelles sont les revendications que vous faites?
Nos revendications ont été inscrites dans le préavis de grève adressé au Minedub depuis le 2 février 2022. Les revendications sont nombreuses: les actes d’avancement ne sont pas payés ni remis aux intéressés, plusieurs instituteurs nommés par le Minedub et le Minfopra sont à ce jour sans matricule, sans salaires ni rappels pour certains; de nombreux enseignants accumulent des arriérés de décrets d’intégration, des allocations familiales, des primes de sujétion, des arriérés de vacation au CEP et autres.Face à cette situation, que dit la hiérarchie?
La grève a débuté depuis lundi 14 février dans toutes les écoles. La hiérarchie n’a toujours pas réagi.Qu’est-ce qui empêche selon vous, le traitement des dossiers d’intégration et de reclassement?
C’est les lenteurs administratives qui font traîner les dossiers, ainsi que l’opacité dans la gestion des prises en charge des avancements, allocations familiales, des primes de sujétions, des salaires des nouvelles recrues.Le financement prévu pour tous ces besoins existent-il bel et bien?
Oui. Le Minfi donne une enveloppe budgétaire chaque mois pour apurer ces avancements, mais on ne sait pas où va cet argent. On nous dit que les recrutements d’instituteurs ont été possibles grâce à la Banque mondiale, mais comment cette institution financière peut recruter des gens et ils font quatre ans sans salaire.Face à cette situation quelle sont les esquisses de solutions que vous proposez afin de régler le problème?
Nous proposons que le président de la République octroie une enveloppe conséquente pour apurer tous les avancements accumulés, tous les salaires et rappels non payés jusqu’à ce jour. Que le traitement des dossiers d’immatriculations, des primes de sujétion, de prestations familiales, de prises en charge des arrières d’intégration et bien d’autres soient plus diligent, afin de permettre aux enseignants de se consacrer uniquement aux activités pédagogiques. Qu’une plateforme de dialogue soit désormais instaurée entre le Minedub et les syndicats pour une meilleure synergie dans la résolution des problèmes des enseignants. Car l’éducation est une grande priorité de l’État selon la loi d’orientation de 1998.Interview menée par
Diane KenfackDémarrage de quatre projets : Sous le leadership de la Commission de la Cemac
Impulsion
Jusqu’à quand encore la sous-région Afrique centrale va demeurer la dernière de la classe? Malgré tout son potentiel et le dynamisme de ses populations, elle peine encore à tenir son rang parmi les Communautés économiques régionales (CER). Pour la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), par exemple, l’Afrique centrale est en effet la région du continent la moins intégrée en termes de politiques communes, d’échanges, d’interconnexions et d’initiatives transfrontalières.
La critique a toutefois fini par trouver un écho favorable auprès des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), surtout à l’ère de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf). Ces dirigeants ont impulsé quelques actions de nature à accélérer le processus d’intégration et à changer cette perception. La plus emblématique à date reste aux yeux de plusieurs observateurs le lancement de projets intégrateurs.
Il s’agit de projets infrastructurels d’envergure sous-régionale pour lesquels la recherche des financements et la mise en œuvre se fait à l’échelon de la Cemac et de la CEEAC. Les Commissions des deux institutions communautaires occupent dès lors une place centrale dans le dispositif mis sur pied par les gouvernements. Les progrès observés jusqu’ici sur le terrain dépendent pour beaucoup de l’implication de leurs présidents respectifs. Le Pr Daniel Ona Ondo et Gilberto Da Piedade Verissimo en ont fait des priorités de leurs mandats. Lire notre zoom.
Théodore Ayissi Ayissi
L’institution sous-régionale fait partie du Comité de suivi dont la 5ème réunion est prévue en mars 2022 à Brazzaville. Elle mène actuellement des actions pour qu’à l’horizon 2024, d’autres projets connaissent la même évolution.
Le Pr Daniel Ona ondo (ac) et le reste de la délégation de la Cemac à la table ronde de Paris Le processus d’intégration au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) connaît une évolution appréciable malgré un contexte difficile. Le principal motif de satisfaction est la mise en route de quatre projets intégrateurs. Ceci moins de trois ans seulement après le Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement tenu à Yaoundé le 22 novembre 2019. Ce jour-là «sous la présidence de Son Excellence Monsieur Paul Biya, la Conférence a adopté douze projets intégrateurs qui avaient été sélectionnés par le Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières (Pref-Cemac)». Et à en croire le Pr Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent de l’organe sous-régional, «les chefs d’État ont donné mandat au président du Copil du Pref-Cemac et au président de la Commission de la Cemac de mobiliser les financements requis et d’assurer le suivi de leur mise en œuvre effective».
Le Pr Daniel Ona Ondo est depuis lors impliqué dans toutes les actions décisives ayant conduit au démarrage de plusieurs projets intégrateurs. La Commission de la Cemac va dans la même perspective prendre part à la 5ème réunion du Comité de suivi censée se tenir en mars 2022 à Brazzaville au Congo. L’enjeu des travaux est «de permettre au Copil du Pref-Cemac, avec l’appui déterminant de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), de la Banque mondiale et particulièrement de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), de prendre les mesures idoines en vue d’accélérer le processus de mise en œuvre des quatre projets intégrateurs restants», renseigne une note d’information.
Comité de suivi
La Commission de la Cemac est un maillon essentiel du Comité technique de suivi de la mobilisation des ressources et de la mise en œuvre des projets intégrateurs. Cet organe sous-régional est né de la volonté des chefs d’État et de gouvernement. Quatre premières réunions ont été tenues depuis lors et ont grandement contribué à faire avancer plusieurs projets. C’est le cas «de l’aménagement de la route Kogo-Akurenam pour lequel la BDEAC a effectué début 2022, une mission d’évaluation. À la suite de cette évaluation, le projet sera soumis à l’approbation des organes de décision de la BDEAC», fait savoir le Copil du Pref-Cemac.De même, «l’instruction de deux autres projets sera achevée en début de cette année. Après l’adoption du rapport final d’évaluation par les Conseils d’administration respectifs de la BAD, de la BDEAC et d’Afreximbank, ces deux projets pourront démarrer. II s’agit du projet de construction d’un pont sur le fleuve Ntem, et le projet de construction de la voie expresse Lolabé-Campo entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale», renseigne encore le Comité de suivi.
On sait aussi grâce au Pref-Cemac que les trois institutions qui participent au financement de ces deux projets ont confirmé leurs contributions annoncées à Paris. Elles n’attendent plus que les diligences devant être accomplies par les deux États impliqués dans ces projets. S’agissant d’ailleurs de la construction de la voie expresse Lolabé-Campo entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale, «les Conseils de la Banque ont déjà approuvé le 20 octobre 2021 à l’unanimité, l’octroi d’un prêt BAD d’un montant de 114,336 millions d’euros à la République du Cameroun pour le financement du projet d’aménagement des routes d’accès à la zone industrialo-portuaire de Kribi». L’opération porte pour l’essentiel sur «les travaux routiers portant sur la réhabilitation et la mise à niveau de 110 km du tronçon Edéa-Kribi et sur l’aménagement de 39 km du tronçon Lolabé-Campo-pont transfrontalier avec la Guinée Équatoriale sur le fleuve Ntem dont la phase projet de construction devrait être présentée au Conseil d’administration de la Banque en 2022».
Partenariat public-privé
Sous la supervision de la Commission de la Cemac, trois autres projets intégrateurs sont en voie d’être restructurés en Partenariat public privé (PPP) en vue de leur construction-exploitation en mode Built Operate and Transfer (BOT) au plus tard en 2024. II s’agit tout d’abord «du projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées (Cameroun, Congo, Gabon, RCA), dont l’entreprise adjudicataire a été sélectionnée par les plus hautes autorités du Congo et du Cameroun le 12 avril 2021». Les informations recueillies auprès du Pref-Cemac renseignent en effet que «par lettre de référence N°0179 en date du 15 octobre 2021, le ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique du Congo a confirmé au président du Copil du Pref-Cemac que le Congo et le Cameroun ont désormais accompli toutes les formalités convenues avec les bailleurs lors de la Table ronde de Paris, et qu’il suggérait donc d’entamer et finaliser les négociations avec les partenaires et investisseurs privés concernés, notamment la Banque mondiale et Afreximbank qui avaient annoncé des financements respectifs de 49,5 millions d’euros et de 500 millions d’euros».Des avancées sont en outre enregistrées sur le projet de construction du port sec de Beloko sur le corridor Douala-Bangui. Elles tiennent de ce que «la République Centrafricaine (RCA) a marqué son haut accord pour une restructuration du projet dans une logique de développement en PPP. La RCA a saisi à cet effet la BAD, Afreximbank et la BDEAC en juin 2021».
On peut enfin relever au sujet du projet de construction du port sec de Dolisie au Congo sur le corridor Gabon-Congo, que «le ministre de l’Économie, du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale du Congo a procédé à la saisine de la BAD à travers la Facilité africaine de soutien Juridique en vue de la restructuration de ce projet dans une logique de construction exploitation en PPP, comme proposé par la troisième session du Comité technique de Suivi et entériné par le président du Copil».
Des démarches ont par ailleurs été entreprises auprès de la BDEAC pour obtenir une assistance juridique, technique et financière complémentaire. À en croire le Pref-Cemac, l’institution bancaire sous-régionale a déjà «confirmé son intérêt pour cette opération et travaille avec le Fodec pour l’obtention des financements qui lui permettront, en 2022, d’assister la République du Congo pour le recrutement d’un cabinet dédié à la réalisation de l’étude de restructuration du projet et le suivi de ses prestations».
Table ronde de Paris, le déclic
Le succès de la table ronde des investisseurs était capital pour le démarrage des projets intégrateurs de la Cemac. Initialement prévue à Bruxelles, celle-ci s’est finalement tenue dans la capitale française du 16 au 17 novembre 2020. Elle a réuni tous les investisseurs ayant manifesté leur intérêt pour le financement de ces projets infrastructurels d’envergure sous-régionale. Le président de la Commission de la Cemac était au cœur de cette expédition. Elle était menée sous l’impulsion des présidents Paul Biya et Denis Sassou Nguesso, respectivement président en exercice de la Cemac et président dédié au Pref-Cemac. Et elle a permis «de mobiliser près de 3,8 milliards d’euros pour un montant recherché de 3,3 milliards d’euros. Les financements de huit des 11 projets présentés étaient ainsi bouclés à l’issue de ladite Table ronde», indique le Copil du Pref-Cemac.
Parmi les huit projets de la Cemac dont les financements étaient bouclés à Paris, quatre d’entre eux ont déjà démarré. Il s’agit de l’aménagement de la route Ndende-Dolisie, de l’aménagement du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena, de l’interconnexion des réseaux électriques Cameroun-Tchad et de la construction de l’Université inter-États Congo-Cameroun. Ces deux derniers projets sont d’ailleurs en phase de démarrage depuis avril 2021. «Soit moins d’une année après la tenue de la table ronde de Paris», se félicitait déjà en juillet dernier dans les colonnes du journal Intégration, le Pr Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Pref-Cemac.
TAA
PAGIRN et PDCT-AC : Deux leviers de transformation de la CEEAC
Ils sont le reflet des ambitions d’intégration à l’horizon 2025 des chefs d’État de la sous-région et du président de la Commission. Leur mise en œuvre sous la houlette de Gilberto Da Piedade Verissimo est déjà à un stade avancé.
Les bâtiments déjà visibles du Poste de Contrôle unique frontalier de Ntam
Un atelier régional de restitution et de validation des résultats de la mission d’assistance technique pour l’identification des projets d’infrastructures dans la sous-région s’est récemment tenu à Douala. Outre la Commission de la Cemac et les partenaires au développement, les travaux ont connu la participation de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Ils reposaient sur le Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale (PAGIRN) et visaient globalement «leur financement en mode blending», renseigne une source. «Les participants ont d’ailleurs procédé au partage et à l’appropriation des résultats de la mission d’assistance technique sur l’identification des projets régionaux dans les secteurs des transports terrestres (routier et ferroviaire), du transport fluvial, d’énergie et des technologies de l’information et de la communication». D’après le site d’information Digital Business Africa, «à peu près 180 projets régionaux ont été identifiés (…) et 100 projets éligibles répondent aux besoins des bailleurs de fond».
CEEAC
Tous les projets régionaux identifiés ont une particularité. C’est qu’ils ont pour vocation de faire progresser le processus d’intégration dans l’espace communautaire. Ils s’étendent donc sur au moins deux pays de la sous-région à l’instar des projets de fibre optique entre le Burundi et la République Démocratique du Congo. Certains d’entre eux permettent même de connecter la CEEAC à d’autres CERs d’Afrique. C’est le cas du projet de corridor Bangui-Kampala, ou encore du projet de fibre optique partant du Tchad jusqu’en Algérie en passant par le Niger.Toujours à l’échelle de la sous-région, il est également envisagé sous l’impulsion du président de la Commission, «la mise en œuvre du Livre blanc de la CEEAC et du Document stratégique de politique énergétique régionale (Dsper), et l’établissement avancé d’un marché régional de l’électricité». Ceci, selon nos sources, n’empêche pas l’institution sous-régionale de nourrir de grands projets dans le domaine des transports. Bien au contraire.
PDCT-AC
La Commission de la CEEAC mise en effet gros sur les infrastructures routières pour relever le défi de l’intégration régionale. Pour y arriver, il existe à sa disposition un Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC). Il a été adopté en janvier 2004 par les chefs d’État. Et à en croire la commissaire à l’Aménagement du territoire et Infrastructures, «une étude de mise en priorité réalisée en 2007 a permis de le décliner en programmes d’actions prioritaires à court, moyen et long termes».Thérèse Chantal Mfoula Edjomo précise que «ce programme prioritaire comprend, entre autres, 33 projets routiers qui doivent permettre d’assurer les liaisons inter-capitales des onze pays qui composent la CEEAC». La responsable communautaire a tenu ces propos en décembre dernier. Elle prenait part à l’inauguration du tronçon routier Mintom-Lélé-Ntam-Mbalam long de 210 km et faisant partie du projet transfrontalier d’aménagement de la route Ketta-Djoum situé sur le corridor Brazzaville-Yaoundé. Elle représentait alors à cette cérémonie le président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Verissimo.
PCUF
La prochaine étape pour le chantier de construction du Poste de Contrôle unique frontalier (PCUF) de Ntam est l’achèvement des travaux. La Commission de la CEEAC chargée de la coordination de la mise en œuvre de ce projet intégrateur doit entre autres s’assurer de «l’aménagement de la voirie et des réseaux divers pour compléter les bâtiments déjà construits à la première phase au PCUF de Ntam entre les deux pays; de l’étude de l’accord juridique instituant le PCUF de Ntam et de l’élaboration du manuel des procédures de gestion dudit poste et du manuel de formation des services frontaliers; des études d’harmonisation des procédures douanières; des études de suivi-évaluation des impacts du projet sur la facilitation du transport; de l’équipement en mobiliers et matériels informatiques du PCUF et de la fourniture et installation de deux scanners».L’objectif en définitive est «d’accroître la compétitivité du Corridor Brazzaville-Yaoundé», souligne la commissaire à l’Aménagement du territoire et Infrastructures à la Commission de la CEEAC. Elle en appelle également aux autorités à divers niveaux afin de «veiller à l’application des mesures de facilitation identifiées dans le cadre du projet et à l’opérationnalisation du Comité de gestion du corridor Brazzaville-Yaoundé dont l’étude est terminée en 2019».
Théodore Ayissi Ayissi
Autres projets intégrateurs de la CEEAC
Le président de la Commission les envisage dans plusieurs domaines portant sur l’aménagement du territoire, l’environnement ou sur l’économie
Gilberto Da Piedade Verissimo, président de la Commission de la CEEAC
Le président de la Commission de la CEEAC s’est satisfait dans son message de vœux du nouvel an, d’un certain nombre d’avancées enregistrées en matière d’intégration malgré un contexte difficile. Gilberto Da Piedade Verissimo relève par exemple en matière d’intégration économique et financière, «le début de la mise en œuvre de la décision n0 17/CEEAC/CCEG/XIX/2021 relative à l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange de la CEEAC et de la contribution de l’Afrique centrale à la Zlecaf».
Le dirigeant communautaire se félicite également, en ce qui concerne l’intégration environnementale, d’agriculture et de développement durable, «de la mise en place de l’Unité de démarrage du Centre d’application et prévisions climatologiques d’Afrique centrale (CAPC-AC) basé à Douala au Cameroun; du lancement du processus de reformulation de la Politique agricole commune (PAC) et le PRIASAN; et du lancement du processus pour la mise en place du Centre de gestion de risques et catastrophes de l’Afrique centrale en Guinée Équatoriale».
Le responsable sous-régional évoque en outre plusieurs réalisations se rapportant à l’aménagement du territoire et à l’intégration physique. On retrouve pour l’essentiel «le lancement du projet de construction d’un pont sur la rivière Oubangui, de l’aménagement des chaînons manquants dans les corridors routiers Bangui-Kisangani-Kampala et Kisangani-Bujumbura, et de facilitation des transports du commerce et du transit le long des deux corridors (CD14), avec le soutien de la BAD; ou encore le lancement des études sur la facilitation des transports du corridor Yaoundé-Bata-Libreville, avec le soutien de la BAD».
Sont aussi mentionnés: «le lancement du Projet d’Appui au Développement du Cadre institutionnel et règlementaire de l’électricité en Afrique centrale(PADCRE), avec le soutien de la BAD; et la mobilisation des ressources nécessaires au financement du projet CD 13 pour le bitumage de la section de la route Ouesso-Pokola-MBaiki-Bangui, entre le Congo et la RCA», rapporte la Commission de la CEEAC.
Théodore Ayissi Ayissi
8 milliards FCFA
C’est le montant de la première ligne de crédit en appui aux investissements des entreprises privées au Cameroun. Pendant 7 ans (durée de l’accord de partenariat), la Banque européenne d’investissement et la Commercial Bank Cameroon vont mettre à disposition des entreprises privées locales, notamment des PME, de nouveaux financements. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de l’engagement accru de la BEI en Afrique pour veiller à la reprise des activités post Covid-19, approuvées par les ministres des finances de l’Union européenne en avril 2020. Pour mémoire, la BEI a prêté plus de 8 milliards d’euros à l’appui d’investissements publics et privés sur tout le continent africain. Le dispositif fait partie de l’engagement accru de la BEI dans le cadre du Mécanisme d’intervention rapide Covid-19 en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest.
S.E. Muhammad Tayyab Azam
C’est un général à la retraite. Il est le Haut-Commissaire non-résident de la République islamique du Pakistan au Cameroun. À Yaoundé le 17 février 2022, il a présenté ses lettres de créance au ministre délégué auprès du ministre camerounais des Relations extérieures chargé de la Coopération avec le Commonwealth, S.E. Félix Mbayu. Les deux parties ont convenues de la nécessité d’identifier de nouveaux projets bilatéraux et multilatéraux qui seraient mutuellement bénéfiques, en vue de favoriser les opportunités de coopération futures.
Rebecca Enonchong : «La taxe sur le mobile money est contre l’innovation»
La fondatrice et directrice générale d’AppsTech, s’exprime sur l’importance de l’économie numérique en prenant appui sur le programme de renforcement organisé pendant trois jours par la communauté Afrilabs.
Quel est l’intérêt de ce programme de renforcement?
Nous nous sommes demandé ce que l’on peut faire en tant qu’organisation pour mieux soutenir la communauté Afrilabs, et nous avons donc pensé à ces ateliers qui ont réuni plus d’une trentaine de start-up. Ces ateliers permettent de montrer comment survivre en tant que hub et comment mieux soutenir les start-up pour qu’elles puissent bien lever les fonds et préparer l’investissement. Nous avons aussi montré comment approcher les investisseurs. L’intérêt de ce programme était le soutient aux start-up. Ce qu’Afrilabs fait depuis des années c’est les organismes qui soutiennent les start-up. On les appelle check-up, les centres d’innovation, les incubateurs.C’est quoi Afrilabs?
Afrilabs a 320 membres dans 51 pays, et ses membres soutiennent une communauté de prespu’un million et demi d’entrepreneurs. C’est une force et on voit son impact avec les financements que la communauté a reçu et avec les start-up qui y sont réussies. En 2021 un chiffre record d’investissement des start-up africaines était à 4 milliards de dollars d’investissement. Déjà en 2022, les chiffres sont extraordinaires. On a aussi nos start-up ici au Cameroun que nous avons soutenues et qui réussissent à lever des fonds de l’ordre du million de dollars. Les premières étapes ont été pour soutenir les start-up, soutenir l’écosystème et donc soutenir les meubles qui soutiennent la start-up.Est-ce qu’un à un moment donné on a l’impression que le gouvernement ne comprend pas l’impact de cet économie numérique?
En même temps, on a lancé le développement de cette start-up act qui est un ensemble de lois qui va soutenir l’écosystème et les entrepreneurs numériques. En même temps, on lance la taxe contre l’innovation. Parce que la taxe sur le mobile money c’est une taxe contre l’innovation. On ne peut pas faire les deux. Donc, cela veut dire que nos gouvernants n’ont pas encore compris l’importance de cette économie numérique.Quelle est la plus-value de l’économie numérique?
La création d’emplois, la richesse que l’économie numérique apporte, des millions et des millions d’emplois à travers le continent, une plus-value en termes de croissance économique. Si on a vraiment compris cet impact, on doit traiter l’économie numérique comme une industrie comme toutes les autres. C’est comme des pétroliers, comme des grands agriculteurs, comme tout industriel qui doit être respecté et dont on comprend la problématique. Ce n’est pas parce que c’est des jeunes qui lancent cette entreprise qu’ils ont moins de valeur que ceux qui sont des hommes et des femmes d’affaires connus dans les industries traditionnelles. La start-up c’est quelqu’un qui est là à vouloir que d’autres soient riches. Elle développe le continent pour améliorer la vie des citoyens.Est-ce qu’en Afrique, l’écosystème technologique a des caractéristiques particulières?
Je pense que oui. Je dis souvent que pour être un entrepreneur, il faut être fou, et pour l’être en Afrique, il faut vraiment être un fou. Tout simplement parce que le point de départ est tellement plus loin des besoins de l’entrepreneur que dans les autres sociétés et sur les autres continents.Déjà, l’accès à Internet qui est encore très coûteux sur le continent, n’est pas facile. L’Internet, c’est l’oxygène de l’économie numérique et on doit la rendre plus disponible et moins coûteuse. Il y a aussi un problème culturel que nos dirigeants ne comprennent parce que ce n’est pas palpable. Ils ne savent pas ce que c’est de créer une application qui a des téléchargements dans le monde entier et ne comprend pas encore comment on peut gagner nos vies et contribuer à l’économie à travers cette économie.
Et justement notre devoir est de sensibiliser les parents, nos communautés et les autorités. Le prochain pas est celui sur lequel on travaille le plus en ce moment. C’est la collaboration avec les gouvernants pour essayer de les sensibiliser, qu’ils comprennent réellement quel est le problème que vivent cette communauté, cette start-up, ces entrepreneurs et quels sont les meilleurs moyens de les accompagner.
Interview menée par Diane Kenfack
Ils ont dit
Régine Belinga Eps Ngadjeye
«Nous avons besoin d’un changement»
Ce que nous revendiquons est juste. Depuis 2018, mon dossier d’intégration et de reclassement au Minfopra n’a pas connu d’avancement. Aucune raison ne m’a été donnée pour cette longue attente. Déjà près de 5 ans, les primes de sujétion non payées à cause des 20%. La vie n’est pas facile et ça devient de plus en plus compliqué. On ne sait plus à quel saint se vouer. Le Minedub reste silencieux jusqu’ici. Or, nous avons besoin d’un changement. En tout cas nous croisons juste les doigts pour la prise en compte des propositions de solutions qui ont été formulées. Nous espérons avoir une réponse très vite et surtout en notre faveur.Kisito Leopold Ohandza
«Nous vivons dans la désillusion»
Les instituteurs se plaignent des avancements automatiques qui n’ont pas porté de fruit. C’est un projet qui a échoué car depuis deux ans, aucun instituteur n’a eu son acte de carrière. Les nouveaux recrus vivent dans la précarité, pas de matricule, ni salaires. Ils sont à la merci des parents et vivent comme des mendiants. Les indemnités de non logement ne sont pas automatiques dans les salaires, il faut aller refaire un dossier. Des primes de sujétion et d’allocation familiale sont dans les oubliettes au Minedub. Des arriérés des examens qui ne sont pas payés. L’instituteur ne sait plus à quel saint se vouer. Nous vivons dans une désillusion totale.Anicet Mfomo
«Nous cumulons sept avancements»
La grève qui se passe actuellement au Minedub et dont le mot d’ordre a été déposé depuis le 2 février 2022 vise en général l’amélioration des conditions de travail et de traitement de carrière des enseignants en général et des instituteurs en particulier. Nous demandons des améliorations et on peut noter: les avancements automatiques, prise en charge effective et la notification de ces actes aux intéressés, puisqu’il existe une opacité dans cette gestion. Car depuis pratiquement deux ou trois ans déjà, d’aucuns sinon plusieurs parmi nous cumulons sept avancements. Il y a aussi le rappel des indemnités diverses en cumul depuis des années aujourd’hui. Choses qui stressent les enseignants en poste qui se trouvent souvent victimes des lenteurs administratives qui obligent souvent les enseignants à débourser pour voir leurs dossiers évoluer avec des quotas allant de 10, 15 à 30% aux facilitateurs.Propos recueillis par DK
Sommet Afrique-Europe : attention aux fausses promesses !
L’Afrique devrait être fière d’Assimi Goïta, de Choguel Maïga et d’Abdoulaye Diop N’en déplaise à Emmanuel Macron, à François Hollande et aux militaires français, le départ de la force Barkhane du Mali est un échec, une défaite et une humiliation. Une armée digne rentrerait aussitôt chez elle. Goïta et Maïga ne font que continuer le combat commencé par le peuple malien.
Jean-Claude Djéréké
Sociologue et écrivain ivoirienAu 6e sommet Europe-Afrique (17 et 18 février 2022), les Européens ont beaucoup parlé de “partenariat renouvelé”. Que recouvre cette expression ? Selon la Franco-Grecque Chrysoula Zacharopoulou, membre du groupe centriste et libéral Renew, il s’agit d’un “partenariat centré sur les relations humaines, un espace de paix, de prospérité pour nos populations, un espace géostratégique euro-africain qui pèse de tout son poids sur la scène internationale, un partenariat mutuellement bénéfique et respectueux de chacun”.
Mais le lecteur conviendra avec moi que parler de la sorte, c’est admettre implicitement que l’Europe fit, longtemps, preuve d’inhumanité, que la civilisation qu’elle prétendait apporter fut “barbarie, chosification et exploitation de l’homme noir” (Aimé Césaire dans ‘Discours sur le colonialisme’, Paris, Présence Africaine, 1950), qu’elle fut arrogante et belliqueuse, que le contact entre Africains et Européens ne profita qu’aux seconds. Au moment où elle prononçait son discours, Mme Zacharopoulou avait-elle en tête les atrocités commises entre 1885 et 1908 au Congo par l’administration belge du roi Léopold II et révélées pour la première fois en 1896 par le quotidien français ‘La Cocarde’ ? Se rappelait-elle que les “indigènes” congolais étaient massacrés, torturés et soumis à des châtiments corporels (mains et oreilles coupées) et que leurs villages étaient incendiés ou rasés s’ils tentaient de se soustraire au travail forcé, s’ils ne récoltaient pas assez de caoutchouc ? Se remémorait-elle le cacao, le café, le coton et l’arachide des paysans africains achetés à vil prix et les souffrances endurées par les Africains pendant la construction du chemin de fer Congo-Océan ? Probablement. Sinon, elle n’aurait pas souhaité que l’Europe tourne le dos à la brutalité, à la prédation, au mépris et au néocolonialisme qui ne sont pas, selon elle, “les valeurs de l’Europe du 21e siècle”. La députée européenne a ajouté qu’il appartenait désormais à “l’Afrique de formuler ses demandes, de proposer ses solutions et, surtout, de choisir le modèle de développement qu’elle veut pour sa population”.
Promesses non tenues
La condamnation d’un partenariat asymétrique, l’appel à un comportement nouveau et la préconisation d’une relation plus respectueuse, tout cela n’est pas nouveau. L’Europe a toujours promis de changer de méthode et de narratif à propos de l’Afrique mais a rarement tenu ses promesses. Instruits de la mésaventure de Meka dans ‘Le vieux nègre et la médaille’ de Ferdinand Oyono, comment pouvons-nous croire que ses paroles doucereuses ne sont pas un attrape-nigauds ? Cette Europe coutumière de l’hypocrisie, de la duplicité et des volte-face, nous avons du mal à accorder le moindre crédit à ce qu’elle a dit au cours du dernier sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne car sa parole est à jamais démonétisée. L’Afrique attend, non pas des paroles mielleuses, mais des actes concrets. Elle attend surtout que Barkhane, Takuba et je ne sais quelle autre force nuisible dégagent du continent. Les Européens reviendront quand nous aurons besoin d’eux. Que chacun reste un peu chez lui !Pourquoi les Européens ont-ils dit des choses auxquelles eux-mêmes ne croient point ? Parce que l’arrivée des Chinois et des Russes sur le continent noir leur fait peur, parce que la Russie et la Chine, qui se gardent de donner des leçons de morale aux Africains et qui sont en faveur d’un partenariat gagnant-gagnant sont en train de leur damer le pion. Bref, ce n’est pas tant parce que l’Europe nous veut du bien mais parce que l’influence grandissante de la Chine et de la Russie en Afrique lui est devenue insupportable.
Dans le but de “reconquérir’ l’Afrique, les beaux discours n’étaient pas suffisants à Bruxelles. L’Europe y promit aussi de mettre la main à la poche. Elle compte “faire don” de 150 milliards d’euros sur une période de 5 ans (de 2022 à 2027). Certains Africains ont immédiatement applaudi, conseillant de ne pas faire la fine bouche car cet argent pourrait, d’après eux, servir à doter nos pays d’infrastructures qui leur font cruellement défaut. Or, si l’on partage équitablement cette somme entre les 54 pays africains, chaque pays africain recevrait 2 milliards et 720 millions d’euros en 5 ans. À l’échelle d’un pays, une telle somme est dérisoire parce que, dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le budget de souveraineté, c’est-à-dire l’argent de poche que s’octroie le Prince par an, équivaut à 700 millions d’euros.
Deuxièmement, les 150 milliards d’euros ne sont pas un don mais un crédit à taux exorbitant, ce qui signifie que les pays bénéficiaires devront rembourser plusieurs fois l’argent reçu. C’est ce qu’un ami appelle «le système de l’étranglement permanent».
En 2015, la Chine a effacé les dettes de la Grèce et du Portugal à hauteur de 200 milliards d’euros. Faut-il rappeler que la Grèce et le Portugal réunis comptent 22 millions d’habitants pendant que 1, 2 milliard de personnes vivaient en Afrique en 2017 ?
Je ne voudrais pas m’attarder davantage sur les discours mensongers de l’Europe. Je voudrais m’intéresser aussi à ceux qui ont représenté l’Afrique et parlé en son nom à ce sommet. Commençons par constater que là où les Européens s’unissent pour nous berner et nous dominer, l’Afrique part toujours en rangs dispersés.Les sièges du Mali, du Burkina et de la Guinée au sommet de Bruxelles n’étaient-ils pas vides ? Pourquoi ces pays ne furent-ils pas invités ? N’est-ce pas parce qu’ils sont accusés d’avoir à leur tête des dirigeants n’étant pas issus d’une élection démocratique ? Or en quoi Dramane Ouattara, Sassou NGuesso, Mahamat Déby et les présidents européens qui les soutiennent et protègent leurs régimes sont-ils démocrates ? Qui peut nous convaincre que les droits de l’homme sont respectés en Côte d’Ivoire, au Congo-Brazzaville et au Tchad ? Pourquoi cette tendance chez certains présidents africains à isoler et à combattre ceux d’entre eux que l’Europe trouve “infréquentables” ?
Comment peuvent-ils sanctionner un pays pour déficit de démocratie alors qu’eux-mêmes sont loin d’être exemplaires dans ce domaine ? Pourquoi cherchent-ils toujours à plaire à l’Occident ? Quand comprendront-ils que c’est la solidarité qui rend solides un continent et des peuples ? Ils se réclament de l’Union africaine mais ne sont ni unis, ni malheureux de participer à une rencontre avec l’Union européenne sans le Mali, le Burkina et la Guinée. Aujourd’hui, ces 3 pays sont mis au ban de la fameuse “communauté internationale”, exclus de la Cédéao comme ces lépreux d’Israël obligés de passer loin des villages en criant “impurs, impurs” au temps de Jésus pendant que les Européens se solidarisent, se mettent ensemble, y compris pour nous détruire car tel a toujours été leur objectif.
Bons exemples
Mais il serait erroné de penser que tous les Africains sont à la solde de l’Occident. En demandant à la France de quitter le Mali illico presto, le gouvernement malien a montré qu’on peut être une jeune nation et refuser d’être piétinée. L’Afrique devrait être fière d’Assimi Goïta, de Choguel Maïga et d’Abdoulaye Diop N’en déplaise à Emmanuel Macron, à François Hollande et aux militaires français, le départ de la force Barkhane du Mali est un échec, une défaite et une humiliation. Une armée digne rentrerait aussitôt chez elle. Goïta et Maïga ne font que continuer le combat commencé par le peuple malien.Celui-ci avait pris la rue, des semaines durant, contre Ibrahim Boubacar Keïta dont le régime était accusé d’incompétence et de corruption. Ne nous contentons donc pas de féliciter les Maliens. Nous devons nous soulever contre la France et ses valets dans les autres pays africains. Nous devons agir en même temps que les Maliens. En un mot, c’est de manière concomittante que doit être menée la lutte pour la vraie indépendance. Ousmane Sonko, qui est engagé dans ce combat, n’a pas tardé à remplacer les noms français des rues de Ziguinchor par des noms africains. Ce faisant, le nouveau maire de la capitale casamançaise prouve que l’Afrique peut écrire une nouvelle page de son histoire.
Relance économique : PROMOTE 2022, une plateforme d’opportunités
La cérémonie de coupure du ruban symbolique du Salon international de l’Entreprise, de la Pme et du Partenariat de Yaoundé s’est tenue ce 19 février 2022 au Palais des Congrès de Yaoundé sous la houlette du ministre du Commerce. C’est dans l’optique de permettre aux entreprises d’ici et d’ailleurs d’étaler leur savoir-faire après deux ans d’hibernation.
La coupure du ruban symbolique Le Salon PROMOTE a connu son premier temps fort ce 19 février 2022 au Palais des Congrès de Yaoundé. Le ministre du Commerce Luc Magloire Atangana a procédé à la coupure du ruban symbolique synonyme de l’ouverture de la Plateforme. Les entreprises peuvent depuis lors présenter leur expertise après deux années d’hibernation liée à la pandémie du Covid-19. La 8ème édition du Salon internationale de l’Entreprise, de la Pme et du Partenariat de Yaoundé s’articule autour du thème: «L’industrialisation de l’Afrique, une clé de l’émergence du Continent». Une thématique en phase avec la vision «d’émergence de notre pays, la vision tout simplement du continent. Notamment à travers la Zone de libre-échange continentale Africaine (Zlecaf)», rappelle le ministre du Commerce Luc Magloire Atangana. Pour gagner ce pari, l’on note la présence sur le site des entreprises, des Pme, institutions nationales, ainsi que des entrepreneurs d’ici et d’ailleurs.
Relance
Pour des raisons inhérentes à la pandémie de la Covid-19, il y a eu moins d’engouement à l’ouverture pour les exposants. Signe aussi que l’annulation de PROMOTE depuis deux ans a émoussé leurs ardeurs. Ainsi pour celles qui ont pris part à cette nouvelle édition, le Président de la Fondation Internationale Inter-Progress se gargarise dans ses propos. «Et voici que s’ouvre la 8ème édition du Salon PROMOTE, deux fois reportée en 2021 par cette pandémie qui aura désorganisé le monde comme jamais».Pierre Zumbach, Président de la Fondation Internationale Inter-Progress Et ce faisant, Pierre Zumbach a tenu à remercier les participants. «Merci à tous les exposants, entreprises et institutions, qui viennent participer à ce PROMOTE dans cette période inédite de lente sortie pandémie et qui atteste de leur volonté de rebondir pour relancer le Cameroun dans son développement économique et social et regardant l’émergence du continent». Et d’ajouter: «dans cette course à la relance, nous remercions d’avance tous les visiteurs qui viennent aujourd’hui à PROMOTE pour mieux connaitre leur économie et ses innovations et pour se montrer solidaires et soutenir la relance économique qui pour réussir doit être un acte collectif».
Dans la même veine, Unice Ngozi, Chef Desk PROMOTE a également félicité tous ceux qui se sont mobilisés pour la nouvelle édition du Salon. «PROMOTE a ouvert ses portes aujourd’hui. Malgré la pandémie, les réticences et les doutes, malgré le confinement, nous sommes là. Nous tenons à remercier, à féliciter, et à encourager tous les participants et les parties prenantes, des Pme jusqu’aux grandes entreprises et sponsors, des participants qui viennent de partout et surtout de l’Europe, de l’Amérique, de l’Afrique, de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, et les médias».
Tour du propriétaire du Mincommerce Mise place
La première remarque ce 19 février 2022, est que tous les exposants ne sont pas encore installés. D’ailleurs, ils sont nombreux dont les stands sont en construction. On peut citer dans la fourchette la Cameroon Radiotélévision (CRTV), l’Agence de Promotion des Investissements (Api), sans oublier les médias. Tout ceci s’explique par le fait qu’«en novembre dernier, à trois mois de PROMOTE, seuls 150 exposants s’étaient inscrits formellement. Aujourd’hui ils sont plus de 800. Ce qui demande de l’indulgence pour les derniers travaux sur le site avec tous ses promoteurs qui s’affairent comme vous pouvez le constater», laisse entendre Pierre Zumbach. Selon le président de la Fondation Internationale Inter-Progress, «tous ces participants sont venus présenter leur savoir-faire, leurs produits et leurs services, avec cette volonté d’intéresser les visiteurs professionnels d’ici et d’ailleurs venus chercher des partenariats d’affaires et tous les visiteurs-consommateurs qui sont les arbitres de l’économie».Innovations
Pour ce qui est de l’innovation pour cette année, il faut noter qu’au-delà des expositions, «nous avons des débats, des activités culturelles, des sessions de networking, B2B. Nous avons une palette d’activités. Donc, nous invitons tout le monde à venir découvrir et à prendre part à cette aventure», conclut Unice Ngozi, Chef Desk PROMOTE.Olivier Mbessité
Salon
Les premières heures de Promote 2022
Les hostilités de la 8ème édition du salon de PROMOTE ont débuté le 19 février dernier au palais des Congrès de Yaoundé, juste après la coupure du ruban. Les coulisses des premières heures sont faites de mise en place des stands, de découvertes et d’orientation des visiteurs et des participants.
Aux premières minutes de 8 heures, visiteurs, ouvriers et exposants ont défilé au poste d’enregistrement de PROMOTE 2022. Le parking intérieur affiche complet et celui de l’extérieur n’est pas des moindres. «Oui, où êtes-vous ? Désolé j’ai garé très loin de l’entrée, je ne peux plus venir vous chercher comme prévu», s’indigne un promoteur attendant son équipe. Un organisateur ne sait plus mettre la tête face à la grande demande d’accès au parking. Il est inquiet mais fait de son mieux pour satisfaire tout un chacun. L’entrée pour la grande estrade est payante et les prix varient de 500 FCFA pour le billet d’entrée et 2000 FCFA pour les bracelets.
Ambiance
À l’intérieur, le mouvement de va-et-vient peut vous donner le vertige. Les hôtesses sont vêtues des éléments de branding (t-shirts, casquettes, tissus pagnes et bien d’autres kits, ndlr). Certains participants sont déjà confortablement installés, vérifiant plus ou moins les derniers réglages en attendant les visiteurs.D’autres stands trainent encore le pas. L’on peut voir les ouvriers qui s’attèlent aux dernières retouches. Coups de marteau et de pinceaux par ci et là, chacun employant les meilleures méthodes pour donner fière allure à son stand. «Applique mieux la peinture ici (…). Il faut déjà installer les affiches et les produits. Nous avons des objectifs quotidiens à atteindre», s’exprime un promoteur, spécialisé dans la cosmétique et l’hygiène intime de la femme, à ses hôtesses. Certains stands ne sont pas encore entretenus et ces exposants ne peuvent que patienter.
Les visiteurs sont des catégories diverses à l’instar des élèves, entrepreneurs locaux et étrangers, touristes étrangers et acteurs économiques. Les visiteurs sont heureux d’assister à cette foire commerciale et de découvrir toutes les initiatives locales et étrangères. Ils se retournent des stands avec des flyers, une satisfaction adhérant aux services ou s’offrant les produits de la structure. Toutes les entreprises présentent un registre pour enregistrer les coordonnées des visiteurs et d’élargir leur communautés d’opportunités.
Divers
Il est midi. Les rayons de soleil sont frappants sous une température de 39° Celsius. Au-delà des opportunités économiques qu’offre le salon PROMOTE 2022. C’est aussi les stands de boisson, de cuisine satisfaisant la clientèle dont les choix variés trouvent du goût dans la gastronomie camerounaise. L’on remarque une forte présence au stand de Ongola Cream. Ses glaces sont attirantes et fraîches, jeunes et vieux s’alignent. «Nous avons misé sur le branding pour attirer les clients. Les choix des couleurs, la position du stand et de jolis visages à l’accueil, de quoi assurer une rentabilité sur investissement.Quoi de plus pour atteindre nos objectifs» explique la propriétaire. Des clients sucent leurs glaces avec un plaisir apparent. D’autres clients préfèrent se contenter d’eau minérale et des jus gazeux. La gastronomie n’est pas en reste. Le point alimentaire enregistre peu à peu des commandes. On remarque la présence des plats locaux tels que le ndolé, le mbongo, le eru et d’autres spécialités. Les stands visités présentent des prix presque semblables allant de 1000 FCFA à 3000 FCFA. Les jours suivants, PROMOTE annonce pleines d’innovation, de rencontres et des opportunités à cette foire dans une ambiance conviviale entre entreprises nationales et étrangères et des visiteurs.
Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)
Sommet des chefs d’État de la CEEAC : le service après-vente de la Commission
Plusieurs semaines après sa tenue à Brazzaville le 19 janvier dernier, le 20ème Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) continue de faire parler de lui. Cela notamment grâce à l’action de la Commission de la CEEAC positionnée en véritable relais. Ces derniers jours, en effet, l’institution sous régionale a pris un certain nombre d’initiatives de communication. C’est le cas de la récente rencontre d’échange organisée à Libreville par son président.
Le président de la Commission de la CEEAC entouré des ambassadeurs et des partenaires techniques et financiers L’option prise par Gilberto Da Piedade Verissimo a consisté à réunir au nouveau siège de la CEEAC, «les chefs de mission diplomatique en vue de leur faire l’économie des différentes délibérations qui en ont découlé». L’objectif du dirigeant communautaire est alors «de mettre le corps diplomatique, de manière globale, et surtout tous les ambassadeurs qui ont été accrédités auprès de la Commission de la CEEAC, en particulier, au même niveau d’information sur la vie et le fonctionnement de la CEEAC», a-t-il fait savoir.
Les échanges avec les ambassadeurs des pays amis et les partenaires techniques et financiers de la CEEAC ont porté sur «plusieurs dossiers et décisions prises par les chefs d’État». Il en est ainsi de l’achèvement des travaux du poste frontalier unique entre le Cameroun et le Congo. Gilberto Da Piedade Verissimo a saisi l’opportunité de la rencontre pour solliciter à la suite des dirigeants de la sous-région, «un appui à la dotation au Poste situé dans la localité camerounaise de Ntam, des scanners pour inspecter les marchandises qui vont circuler entre les deux pays».
Le dirigeant communautaire s’est également attardé sur la criminalité transfrontalière, le grand banditisme et sur la piraterie dans le Golfe de Guinée. Sa communication a notamment permis de rappeler la position des chefs d’État et de gouvernement. Lesquels ont décidé de «mettre sur pied un Centre régional d’étude pour mieux traquer les criminels de tout bord». Ceci tout en envisageant de «mettre en place un mécanisme de coopération policière et judiciaire, et de convoquer une conférence sur la sûreté et la sécurité maritime en Afrique centrale en coordination avec la Commission du Golfe de Guinée(CGG)», renseigne un communiqué de l’institution communautaire.
Théodore Ayissi Ayissi
Covid-19 : 88 milliards FCFA pour la riposte communautaire en 2022
Le Plan de riposte communautaire contre le Covid-19 était ces derniers jours au cœur des préoccupations des ministres de la Santé des pays de la Cemac.
Une réunion ad hoc leur a récemment permis d’échanger par visioconférence sur la situation sanitaire au sein de l’espace communautaire. Il ressort des décisions prises à l’issue des travaux qu’«une enveloppe de l’ordre de 8 041 099 710 FCFA (environ 14 millions de dollars) devra être mobilisée en 2022 par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale pour lutter contre le Covid-19», apprend-on ce 12 février 2022 de l’Agence de presse chinoise Xinhua.
Des informations n’ont toutefois encore été communiquées ni sur le mode de mobilisation, ni sur l’origine desdits fonds. Ils pourraient cependant provenir aussi bien des contributions des États eux-mêmes que des partenaires. Le montant arrêté est, dans tous les cas, destiné à couvrir une période précise de 12 mois.
La séance de travail des ministres de la Santé des pays de la Cemac a en outre débouché sur l’adoption «d’un nouveau Plan de prévention et de surveillance de la pandémie». À en croire l’Agence de presse chinoise, celui-ci est «axé notamment sur la coordination, la collaboration, le suivi-évaluation, le renforcement de la veille sanitaire dans les soixante-huit points d’entrée aériens, terrestres, fluviaux et maritimes de l’espace communautaire».
En termes de nombre de morts, l’Afrique centrale demeure encore à date la région du continent la moins touchée par le Covid-19. Il reste cependant que le nouveau variant, Omicron, réputé plus dangereux est en circulation. Il oblige les États à rester en alerte et à garder actives les différentes stratégies de lutte arrêtées à l’échelle nationale et sous-régionale.
Théodore Ayissi Ayissi
Injection de liquidités : l’appétit des banques grandit
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a procédé depuis le début du mois de février au lancement de quatre opérations principales d’injection de liquidités.
Un montant global de 740 milliards FCFA a ainsi été mis à la disposition des établissements de crédit de la sous-région. Et jusqu’ici, la tendance observée sur le marché monétaire est de nature à confirmer une reprise économique en zone Cemac. Les quatre avis d’appel d’offres ont en effet tous enregistré des taux de souscription supérieurs à 100%. Un succès analysé comme la manifestation de l’engouement des banques commerciales pour les liquidités de la Banque centrale. Mais il est également interprété comme la conséquence directe des sollicitations de plus en plus nombreuses des opérateurs économiques.
Dans le détail, l’opération d’injection de 230 milliards FCFA lancée ce 15 février 2022 par le Banque centrale a enregistré deux jours plus tard un taux de souscription de 117,35%. Le montant total des offres exprimées était d’une valeur de 269,902 milliards FCFA. Le taux de participation s’élevait cependant à seulement 23,91%, soit un nombre de participants égal à 11.
Le taux de souscription enregistré le 8 février dernier sur une opération de même nature affichait quant à lui 121,51%. Une fois encore, le montant total des offres exprimées, soit 279,241 milliards FCFA, était largement supérieur au montant de 230 milliards FCFA mis en adjudication par la Beac.
La même tendance a été observée les 7 et 3 février derniers. Puisque répondant à des avis d’appel d’offres, les banques secondaires se sont montrées particulièrement intéressées. Elles ont essayé de capter respectivement 26,5 milliards FCFA et 49,974 milliards FCFA de plus que ce que la Banque centrale mettait à leur disposition.
Théodore Ayissi Ayissi
Hypocrisie
Au palmarès des idées les plus en vogue actuellement au sein de l’Union européenne (UE), on trouve: la réinvention de sa relation avec l’Afrique.
C’est donc avec une telle idée que les Européens comptent lutter contre le sous-développement qui gangrène le continent noir. Depuis peu, l’UE n’a plus que cette douce chanson à la bouche. «L’Afrique est un enjeu déterminant pour l’Europe. C’est un continent très jeune; les moins de 25 ans constituent 60 % de sa population. Il affiche un potentiel économique très élevé (en 2020, il a placé 8 pays dans les 20 plus fortes croissances économiques du monde, selon le FMI). Il regorge de matières premières et de ressources naturelles, notamment des terres rares, cruciales pour les produits de haute technologie du futur».
Le dire (comme l’a encore fait à Bruxelles les 17 et 18 février dernier) est un coup de poignard pas très surprenant de la part de l’UE qui a essentiellement œuvré pour sa petite entreprise personnelle des années durant. Mieux, c’est une hypocrisie, mais une hypocrisie maligne, qui enferme. Elle ne permet pas la coexistence des contradictions mais promeut un discours hégémonique.
Et Moussa Faki Mahamat de situer le débat: «la raréfaction des financements en dépit de leur immense disponibilité potentielle renforce l’obsédante question de la reprise économique. Le fait que notre partenariat n’a pas été capable, jusqu’ici, de réussir, en plénitude, cette mobilisation possible en faveur d’un vrai plan de reconstruction et de modernisation, est franchement désolant. Le nœud ici n’est pas la disponibilité des financements mais encore et toujours le rassemblement des volontés politiques garantissant les meilleures affectations et surtout les systèmes d’une gouvernance mondiale juste et solidaire».
Au vrai, pense le président de la Commission de l’Union africaine, l’octroi massif de moyens, pourtant nécessaires, ne règle aucunement les angoisses africaines. Pire, les intentions louables de l’UE deviennent suspectes. À l’écouter, tout est maintien d’une stratégie qui privilégie les intérêts européens et programmation d’une mort lente de l’Afrique. Car son programme de financement du développement du continent africain, nait l’exclusion. Être le chantre du réformisme, de la clarté, du sérieux dans les choix comme dans la mise en œuvre des mesures promises aux Africains, cette démarche vise-t-elle seulement à remettre une pièce dans la machine? Ne l’espérons pas! Ceux qui en rêvent devraient y réfléchir à deux fois.
Le sujet est loin d’être anecdotique. L’UE a peur. Peur de la diplomatie agressive de la Chine et de la Russie, voire de la Turquie, en Afrique. Et pour faire la guerre à ces pays-là, bienvenue les Africains faire-valoir et bonjour l’intelligentsia européenne. Cette dernière, petite caste de donneurs de leçons déjà insupportable avant la crise économique, devenue indécente au fil du temps en distillant ses analyses de privilégiés hors-sol, elle s’illustre à présent par ses recettes carrément surréalistes. Voilà qu’elle nous abreuve de suggestions économiques, nous recommandant de relire ceci, de revoir cela, s’offusquant des dérives politiques des Africains et de leur addiction au pouvoir.
Jean-René Meva’a Amougou
Contrat Plan État-Communes : Le Minepat sensibilise les maires
Ceux des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest ont eu droit à une session d’informations et d’imprégnation au nouvel outil de pilotage de projet.
Photo de famille à l’issue de l’atelier «Contrat Plan État-Communes». Quatre mots qu’il serait facile de considérer comme anodins ou insignifiants. Pourtant, ils sont absolument révolutionnaires tant ils déclinent un nouveau cadre de mise en œuvre des projets à l’échelle communale. Et parce qu’il est nouveau justement, il appelle une imprégnation des maires. C’est tout le sens de l’atelier d’échanges interrégional de vulgarisation du Contrat Plan État-Communes organisé le 18 février dernier à Bafoussam.
Animés par le Minepat (ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire), les travaux avaient un seul objectif : la vulgarisation cet outil de planification, cadre de collaboration entre l’État et les communes pour la réalisation des objectifs essentiellement adossés sur le plan communal de développement. «Dit autrement, il s’agissait de présenter aux magistrats municipaux des régions du Nord-Ouest et de l’Ouest le processus de contractualisation, de poser les bases de l’identification des projets susceptibles de faire l’objet de Contrat Plan et surtout de partager l’expérience pilote du Contrat Plan État-Commune de Lagdo», a expliqué Esther Mbessa Ayissi, chef de la délégation du Minepat.
Présidant les travaux, Frank Obain Akono Lounou (1er adjoint préfectoral de la Mifi) a indiqué que le Contrat Plan État-Commune arrive dans un contexte particulier marqué par la mise en œuvre de la SND30. «L’une des priorités du Gouvernement étant l’achèvement du processus de décentralisation, pour faire des Collectivités territoriales décentralisées des pôles de croissance et de développement au niveau régional et local. À cet effet, le Contrat Plan État-Commune apparaît comme un levier essentiel pour l’atteinte de cet objectif», a-t-il souligné.
Acquis
Il est à relever que, dans le cadre de ses missions régaliennes, le Minepat a lancé l’expérimentation de cet outil à travers une phase pilote menée dans la commune de Lagdo (département de la Bénoué, région du Nord). Cette phase pilote, apprend-on, a vu la réalisation de deux projets : l’électrification de seize localités, pour un montant de près de 1,7 milliard FCFA et la réhabilitation de la voirie de la ville de Lagdo, pour un montant d’environ 3,4 milliards FCFA.Jean-René Meva’a Amougou
Vie chère : Le point de non-retour
À cause de la persistance du Covid-19, l’augmentation des prix installée et incorporée dans l’espace social semble désormais très difficile à combattre.
Au marché, tout coûte cher Le prix du pain vient, une nouvelle fois, d’être placé sous les feux de l’actualité économique au Cameroun. Il y a quelques mois, le sujet portant sur son augmentation ne se présentait que comme une possibilité théorique évoquée par les meuniers et les boulangers. De manière sournoise, la menace brandie par ces acteurs s’est concrétisée depuis le début de la semaine dernière. Le coût de la baguette a fait un bond spectaculaire. Face à cette situation, le ministère du Commerce (Mincommerce) affiche une confiante tranquillité expliquant que la situation est maitrisée. «Jusqu’à nouvel avis, le prix de la baguette de 200 grammes reste inchangé à 125 FCFA, de même que celui du sac de farine de 50 kg qui continue de coûter 19 000 FCFA au stade du consommateur final», lit-on sur la page Facebook du Mincommerce ce 15 février 2022.
«Prix au piège»
Dans le cadre de la lutte contre les manœuvres spéculatives, les équipes de la Brigade nationale de répression et de contrôle des fraudes du ministère du Commerce veillent au grain. Sur la foi d’une vidéo postée par ABK Radio le 17 février 2022, Barbara Elemva Amana (chef de la BNRCF) a utilisé des éléments de langages forts pour contraindre les boulangers à maintenir le prix du pain à 125 FCFA. Selon l’économiste Paulin André Dadjo, «le consommateur camerounais est en train de faire l’expérience des seuils à partir de l’interprétation des signes qu’émet le nouveau prix du pain au Cameroun». En tentant de mettre en scène le problème, notre interlocuteur évoque le coût du transport sur certains axes routiers du pays. «Partir de Yaoundé pour Mfou (Mefou-et-Afamba, NDLR) revient à 700 FCFA, dans des conditions précaires. Sur ce trajet bitumé et long de 18 km seulement, il n’y a pas de péage. C’est désormais ainsi depuis mars 2020», constate Paulin André Dadjo.De l’avis de ce dernier, «c’est un scandale pour l’esprit; vraiment aux antipodes d’une prétendue gestion de la crise sanitaire». Cela se vit sur les prix du poisson fumé par exemple. «Il faut avoir au moins 1000 FCFA pour acheter un tas qui ressemble à quelque chose, un tas qui sera au moins visible dans la marmite. Alors qu’avant avec 500 FCFA, tu achetais un bon tas de poisson et ça te permettait de faire un repas. Aujourd’hui certains commerçants ne vendent plus le tas de 500 FCFA», raconte Aline. Pour cette commerçante basée à Douala, classer le tas de 500 FCFA serait une grosse perte pour elle. «Je porte le carton des gros poissons qui coûte 23000 FCFA. Lorsque je finis de fumer, j’expose les tas de 2000 FCFA uniquement. Il y a des clients qui ne préfèrent que les tas de 2000 FCFA», explique-t-elle.
Roue difficile à stopper
Pour accompagner ce raisonnement, Daniel Kemayou (enseignant de macroéconomie) pense que beaucoup vendeurs de biens et services se sont servis du contexte de Covid-19 et l’ont articulé selon leurs projets propres. «Il faut bien admettre que le discours de ces acteurs, loin d’être une représentation iconique de la réalité, est enchâssé dans des pratiques des prix qui reproduisent leur façon de voir», postule Daniel Kemayou. Le phénomène est, par exemple, très net pour les tubercules cultivés localement. «Du fait de délais d’ajustement potentiellement longs des coûts du transport, le manioc, le plantain, le haricot, la tomate ont subi des hausses», enchaîne l’universitaire. Et ça devrait durer: «Je n’envisage pas de baisse des prix avant fin 2022; car la roue semble bien difficile à stopper et ce malgré des mesures fiscales mises en place par l’autorité publique», estime Paulin André Dadjo.Diane Kenfack et Jean-René Meva’a Amougou
Offensive diplomatique : La Serbie tournoie en Afrique centrale
Sur fond d’investissements massifs et de dialogue politique renforcé, Belgrade est engagé dans un partenariat durable avec quelques pays de la sous-région.
Echange de cadeaux entre le Minrex et le minitre serbe des Affaires étrangères «Un Serbe se déplace rarement pour rien». La maxime est bien connue dans les rues de Belgrade au point où les milieux diplomatiques locaux en ont fait une ligne de vie. Pour demeurer au diapason de celle-ci, S.E.M. NiKola Selaković était à Yaoundé les 13 et 14 février 2022. À la tête d’une importante délégation, le ministre des Affaires étrangères de la République de Serbie est venu faire le point sur les actions engagées en 2021, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies et du sommet du Mouvement des Non-alignés respectivement à New-York et à Belgrade.
Tournée
En fait, c’est la première visite d’un haut fonctionnaire de Serbie après 38 ans. Les deux pays ont de bonnes traditions d’amitié, mais les possibilités d’une meilleure coopération, notamment dans le domaine économique, ne sont pratiquement pas exploitées. Le but principal de cette visite est d’essayer de rénover nos relations, a déclaré le chef de la diplomatie serbe face au micro de la CRTV-Radio le 13 février dernier. En effet, si l’éclatement de la Yougoslavie et l’isolement dont a fait l’objet la Serbie ont momentanément éloigné les deux pays, l’ouverture progressive de Belgrade augure d’une coopération plus soutenue dans divers domaines (télécommunications, projets immobiliers à forte rentabilité, agriculture et armée notamment). Selon la cellule de communication du ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), il est par exemple envisagé l’ouverture d’une chambre de commerce à Douala ou Yaoundé est également dans le but de faciliter les échanges commerciaux entre Belgrade et Yaoundé.Le 11 février à Libreville, S.E.M. NiKola Selaković était au Palais du bord de mer. «Impressionné par les projets de diversification de l’économie gabonaise impulsés par le président de la République, Monsieur Nikola Selakovic a exprimé la volonté des autorités serbes d’accompagner le Gabon dans son projet de développement, à travers un partage d’expérience et des investissements dans des secteurs porteurs pour nos deux pays», lit-on dans le communiqué de la présidence gabonaise, repris par le journal GabonReview.
On se souvient qu’en 2015 en République Centrafricaine, un contingent serbe avait officié dans des opérations de maintien de la paix coordonnées par la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine). Selon la presse locale, «des pourparlers seraient en cours entre Belgrade et Bangui». Si ces informations s’avèrent exactes dans leur totalité ou partiellement, elles ne feraient que confirmer la volonté de Belgrade de percer en Afrique centrale. En ce sens, les implications géopolitiques sont considérables.
Ongoung Zong Bella
Objectifs du développement durable (ODD) : Construire un avenir meilleur avec la jeunesse
Faire passer les messages de paix et de tolérance au sein des milieux jeunes, c’est l’objectif de l’Association camerounaise pour les Nations unies (Acnu).
La 56ème édition de la Fête nationale de la Jeunesse s’est poursuivie ce 12 février 2022 au Palais des Congrès de Yaoundé. Ils étaient plus 700 meilleurs élèves présentés aux parents et chefs d’établissement. C’était sous la houlette des sénateurs juniors des Nations unies venus prendre part aux assises «de la 13ème session du Parlement africain des Nations-Unies dédiée aux meilleurs élèves», laisse entendre Bertrand Minkoulou Mvondo, sénateur junior du Cameroun pour les Nations-Unies et responsable du programme meilleur élève.
«Cette 13ème session visait à donner aux parents un minimum d’informations sur ce que l’Organisations des Nations unies (Onu), la Fédération mondiale des Associations pour les Nations unies, et la situation qui prévaut pour la Nations unies elles-mêmes, et puis partager avec les parents l’ensemble des programmes qui sont développés au sein de notre organisation, particulièrement le parlement junior du Cameroun pour les Nations unies et donner les informations sur le programme meilleur élève diplomate junior, député junior, ambassadeur junior, et sénateur junior», ajoute François Mbesse Avomo. Selon le président-fondateur de l’Association camerounaise des Nations unies, «nous attendons que les parents fassent converger les enfants vers nos programmes, et que les enfants apprennent tout ce qu’on est en train de leur enseigner sur les idéaux des objectifs des Nations unies, les valeurs républicaines et citoyennes», explique-t-il.
Objectifs
Les objectifs qui constituent la base des députés juniors sont premièrement d’être une plateforme de promotion des idéaux des Nations unies, de vulgarisation des Objectifs du Développement Durable (ODD) consignés dans l’agenda 2030, et de soutien à l’action des Nations unies à travers le monde en général, en Afrique et au Cameroun en particulier. Deuxièmement, être un programme d’éducation citoyen de qualité pour promouvoir les valeurs républicaines en général et qui visent à faire connaître aux jeunes l’institution dénommée Assemblée nationale à travers ses missions, son but et rôle, ses fonctions et sa composition. «Il s’agit aussi d’immerger les jeunes dans le quotidien où la fonction de député en vue de découvrir la réalité, les spécificités et son importance dans le champ politique camerounais», précise Erica Kuissi.Olivier Mbessité
Patrimoine culturel : La chefferie côté cour et côté jardin
L’exposition intitulée «Du visible à l’invisible» est une simulation de ce qui sera présenté à Paris d’avril à juillet 2022.
La culture camerounaise exposée à l’IFC «Pour la première fois, on va vous faire naviguer entre le visible et l’invisible à travers les trésors des chefferies du Cameroun», déclare Sylvain Djache Nzefa, coordonnateur général de la Route des Chefferies. L’exposition multimédia de préfiguration organisée à Yaoundé du 10 janvier au 10 février 2022 à l’Institut français du Cameroun a mis en vitrine les talents culturels et touristiques du Cameroun. Il s’agit d’une représentation simplifiée prévue au Musée du Quai Branly Jacques à Paris du 5 avril à 22 juillet 2022. Dans la capitale française, annonce-t-on, plus de 250 œuvres d’art seront représentées.
Cette initiative intervient dans le cadre du projet de renforcement de l’employabilité de 1500 jeunes dans le domaine du patrimoine et des industries culturelles et créatives (ICC) soutenu par l’Institut français au Cameroun, en partenariat avec le ministère des Arts et de la Culture, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère des petites et moyennes entreprises, la Route des Chefferies (RDC), à travers son Centre de formation-patrimoine et industries culturelles et créatives (CEFOPICC). On retient de cette préfiguration, un appel à manifestation d’intérêt auprès des communes et villes des 10 régions du Cameroun pour le recrutement de 120 stagiaires communaux et le financement de 25 entreprises culturelles sélectionnées sur l’étendue du territoire national.
La route des chefferies
Selon le comité d’organisation, c’est un programme de développement culturel et touristique unique en Afrique subsaharienne, visant à amener les populations à se réapproprier leur patrimoine tout en contribuant à leur développement économique et social. Ses missions sont entre autres la promotion et le soutien des activités de recherche, mettre en valeur le patrimoine culturel du Cameroun, sa contribution à renforcer le dialogue interculturel et le développement du tourisme culturel. Il s’agit d’une association lancée par la diaspora de Nantes et soutenue par les acteurs locaux du Cameroun (chefs, mécènes privés, communes…) et spécialisée dans la muséographie, la recherche scientifique et le tourisme culturel.Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)
Petits métiers : Un secteur informel pourvoyeur d’emploi
Ils sont nombreux les jeunes qui ont fait de la vente des accessoires de véhicules leur business quotidien. Ils proposent des tapis, essuie-glaces et volants pour pallier leurs problèmes existentiels. L’activité n’est cependant pas exempte de difficultés.
La vente des accessoires de véhicule fait recette auprès des jeunes. La vie est un combat dit-on trivialement. Au regard de l’esprit de combativité qui anime les jeunes et adultes camerounais du secteur informel. L’objectif étant de subvenir à leurs besoins existentiels. C’est le cas de ces hommes qui bravent les intempéries climatiques, le soleil et les pluies pour proposer les accessoires des véhicules aux chauffeurs de taxis et les personnels. «Nous proposons les accessoires des voitures comme les tapis de sol, l’habillement des sièges puisque nous avons des tissus pour habiller les sièges, le couvre-volant, les parfums, les essuie-glaces, nous faisons également le fumage des vitres des voitures», fait savoir Gervais Toubé.
Selon le vendeur Ils ont choisi de faire un service de proximité avec nos clients «Généralement nous nous ravitaillons chez les Biafrais. Ce sont nos gros fournisseurs. Ce faisant le service de proximité se justifie premièrement parce qu’on a voulu être à l’air libre et également avoir une très grande visibilité. On s’est dit que comme ce sont des véhicules qui circulent en bordure de la route ici à Warda nous devons leurs proposer ce dont ils ont besoin mettre la voiture à jour. Notre emplacement permet d’écouler la marchandise, par contre si vous avez un magasin il n’est pas évident d’avoir des clients. Il vous faut nouer des contacts et avoir des cartes de visite pour espérer avoir des clients. Il n’est pas aisé pour un responsable de braver les embouteillages pour aller au magasin, alors qu’on peut facilement lui être utile, il suffit juste qu’il demande un service ou renseignement sur nos articles», explique-t-il.
Prix et revenus
Les prix des articles varient selon la qualité de la marchandise. Nous avons les volants qui au prix de gros sont achetés à 1000 FCFA et revendus aux prix de 1500 FCFA voire 2000 FCFA et 3000 FCFA. Pour ce qui est des volants en cuir on l’achète à 5000 FCFA et on le revend à 10000 FCFA, 15000 FCFA et 20000 FCFA. Pour les tapis, ils coûtent 8000 FCFA et sont revendus à 10000 donc «nous avons un bénéfice de 2000 FCFA», lâche un autre vendeur. L’habillement des sièges est fonction du tissu. Il y a le tissu de 15000 FCFA, les tissus de 30000 FCFA et 50000 FCFA. Au regard des prix des articles proposés, on ne peut pas dire qu’on n’a pas de bons revenus dans cette activité. «Si on vous dit que ce métier ne nourrit pas son homme, ce serait vous mentir. Moi qui vous parle, je gagne suffisamment dans ce métier. Même si cela dépend des jours et des semaines. Je parviens à résoudre mes problèmes de fin de mois et ceux de ma famille», Pavoise Bertrand.Difficultés
La vente des accessoires en bordure est considérée par la Communauté urbaine comme étant du désordre. Du coup «nous avons tellement de tracasseries avec ces gens. Imaginez-vous, ils confisquent votre marchandise et ils le brûlent devant vous comment faire en pareille circonstance», s’indigne un autre vendeur. Et de poursuivre: «on se retrouve parfois en train de s’endetter pour la relance de nos activités. Sinon que si la Communauté urbaine ne nous dérangeait pas, l’activité se passe bien, malgré les moments difficiles», regrette un autre vendeur.Olivier Mbessité
Même démarche
Wagner! Voilà un nom qui commence à trop résonner en Afrique. La chronique géopolitique internationale précise que c’est une société d’origine russe.
Mercenaires russes affidés à Poutine «Ce sont des mercenaires russes affidés à Poutine», écrit le Figaro. Après avoir été «repérés» en Libye, ils ont aussi été identifiés entre 2016 et 2021 par le Centre pour les études stratégiques et internationales basé à Washington (CSIS) au Soudan, au Sud Soudan, en République Centrafricaine, à Madagascar et au Mozambique. Mais également dans d’autres pays africains: Botswana, Burundi, Tchad, Comores, République Démocratique du Congo, Congo, Guinée, Guinée Bissau, Nigeria, Zimbabwe. Liste possiblement non exhaustive: d’autres sources parlent d’une vingtaine de pays.
Selon Ouest-France, l’homme d’affaires russe Evguéni Prigojine, réputé proche de Vladimir Poutine et soupçonné d’être lié à ce groupe paramilitaire Wagner, a récemment salué le putsch au Burkina Faso comme le signe d’une «nouvelle ère de décolonisation en Afrique». «Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux», a déclaré Prigojine dans un commentaire publié sur le réseau social russe VK par sa société, Concord. «Il n’est pas surprenant que de nombreux États africains cherchent à se libérer. Cela se produit parce que l’Occident essaie de maintenir la population de ces pays dans un état semi-animal», a-t-il encore assuré.
À en croire l’Obs, «un axe Moscou-Alger-Bamako s’est formé pour bouter la France hors de son pré carré africain». La manœuvre, précise le journal français, est assurée par Wagner. Avec cette organisation visée depuis décembre par des sanctions de l’Union européenne, les autorités russes démentent tout lien. Mais, en Europe, on insiste: c’est Wagner qui fournit des services de maintenance d’équipements militaires et de formation pour le compte du Kremlin là où il ne veut pas apparaître de manière officielle.
Toujours en Europe, l’on balance le bilan de Wagner. «Leur approche de la sécurité est pourtant discutable. De violents abus leur sont attribués en RCA, en Libye et au Mozambique. Dans ce pays, rapporte-t-on, ils ont reculé face au groupe État islamique (EI) avant d’être remplacés par des Sud-Africains. «Ils n’avaient aucune expérience des terrains rencontrés dans le Cabo Delgado (nord), ils ne pouvaient même pas communiquer avec les troupes locales pour des questions de langue et de défiance mutuelle», résume Catrina Doxsee.
Dans cette ambiance, la première victime c’est la vérité. Tant chacun des protagonistes cherche à faire valoir son point de vue, à la fois pour sa propre opinion publique et, de plus en plus, pour l’opinion publique internationale. Même si l’on ne peut les mettre sur le même plan, comme on ne pouvait pas mettre sur le même plan la communication et la propagande des Occidentaux et des Soviétiques durant la guerre froide, les discours étaient tout de même uniformes, avec une diabolisation de la Russie du côté occidental et une diabolisation du monde occidental du côté russe.
On voit donc que les fondamentaux n’ont guère changé. Depuis un bon moment, les mercenaires envoyés par la société russe Wagner se battent dans les sables de Tombouctou et plus loin. Les Russes ne sont pas les seuls à consolider leurs intérêts dans ces vastes parages. La Chine s’occupe du business. Les Européens se disent réalistes et prêts à adapter leur présence.
Jean-René Meva’a Amougou
Le synode convoqué par le pape abordera-t-il les vrais problèmes des Églises d’Afrique ?
Lorsque certains prêtres osent se lâcher, ils ne disent pas seulement comment ils sont piétinés et humiliés (d’anciens curés qui, du jour au lendemain, deviennent vicaires de jeunes qu’ils ont fait entrer au petit séminaire ou se retrouvent sans aucune charge dans la paroisse). Ils parlent aussi d’églises ou de chapelles jamais construites mais dont l’argent donné par Missio ou Misereor (deux organismes catholiques allemands) a été empoché par l’évêque. Les prêtres et laïcs du Gabon, du Burundi, du Cameroun, des deux Congo, de Centrafrique, de Guinée, du Tchad, du Togo, du Bénin, du Sénégal pourraient formuler les mêmes critiques.
Sociologue et écrivain ivoirien.
Jean-Claude Djéréké Un évêque ivoirien, à qui le président de la République avait offert 2 véhicules 4×4 pour lui permettre de visiter les paroisses et fidèles de son vaste diocèse, les emporta avec lui le jour où il rejoignit le diocèse où il fut transféré 5 ans plus tard. Ce nouveau diocèse était pourtant plus riche que le premier. Un autre évêque reçut un jour la visite du même chef de l’État. Celui-ci était accompagné d’un parent. Lorsque le président lui demanda ce qu’il pouvait faire pour son diocèse, l’ordinaire du lieu proposa qu’on construise un centre culturel dans son village.
Le président répondit qu’il allait réfléchir à cette requête. Dans la voiture qui le ramenait dans la capitale, il se confia à celui qui l’accompagnait en ces termes: “Je ne comprends pas les évêques d’aujourd’hui. Je veux apporter une petite aide financière au diocèse parce que beaucoup de prêtres mènent une vie tellement difficile qu’ils sont obligés d’aller en famille quand ils sont malades. L’évêque, à qui nous avons rendu visite hier, je lui demande comment je pourrais aider le diocèse dont il a la charge et tout ce qu’il trouve à me dire, c’est que je construise un centre culturel dans son village qui est situé dans un autre diocèse du pays.
Les missionnaires blancs se comportaient-ils de la sorte quand ils étaient là ? Est-on évêque pour son village ou bien pour l’endroit où on a été affecté ? Si un évêque doit partir avec le matériel du diocèse, de quels moyens son successeur disposera-t-il pour faire son travail ? L’Église peut-elle critiquer l’argent public détourné par les politiciens si ceux qui la dirigent ne sont pas eux-mêmes exemplaires, si leur obsession est de construire dans leur village une maison pour leurs vieux jours avec les maigres ressources du diocèse ?” Son compagnon avait été, lui aussi, choqué par la réaction de “Monseigneur”. I
l se contenta d’ajouter: “Mon frère, on a l’impression que l’épiscopat est devenu un business pour certains prélats qui préfèrent vivre seuls dans un luxueux palais au lieu d’habiter avec leurs prêtres sous le même toit. J’ai appris que, dans certains diocèses, l’évêque est le seul à gérer les finances. Autrement dit, il n’y a pas d’économe diocésain et, quand il y en a un, celui-ci n’a pas toujours l’autorité nécessaire pour s’opposer aux dépenses extravagantes de l’évêque. Je ne crois pas que la génération qui fut nommée dans les années 60 et 70 ait fait mieux car, si le catholique Houphouët fut fort généreux avec les évêques, combien d’entre eux ont-ils laissé une maison de retraite pour les prêtres malades et âgés comme la Maison Marie-Thérèse dans l’archidiocèse de Paris? Combien de prêtres bénéficient-ils d’une assurance-maladie ?”
Eglises et chapelles
Lorsque certains prêtres osent se lâcher, ils ne disent pas seulement comment ils sont piétinés et humiliés (d’anciens curés qui, du jour au lendemain, deviennent vicaires de jeunes qu’ils ont fait entrer au petit séminaire ou se retrouvent sans aucune charge dans la paroisse). Ils parlent aussi d’églises ou de chapelles jamais construites mais dont l’argent donné par Missio ou Misereor (deux organismes catholiques allemands) a été empoché par l’évêque. Les prêtres et laïcs du Gabon, du Burundi, du Cameroun, des deux Congo, de Centrafrique, de Guinée, du Tchad, du Togo, du Bénin, du Sénégal pourraient formuler les mêmes critiques.Tous seraient d’accord pour admettre que les abus et dérives de certains “princes de l’Église” fragilisent et discréditent le Corps du Christ. Mais le fait que ces pratiques peu catholiques ne soient pas nouvelles ne signifie pas que l’on devrait continuer à les tolérer. Le pape François les a résumées en un mot (“cléricalisme”) et les a régulièrement fustigées. Par exemple, pendant son séjour au Mozambique et à Madagascar (début septembre 2019), le successeur de Pierre présente le cléricalisme comme une “véritable perversion dans l’Église, où le pasteur se met toujours devant les fidèles et punit d’excommunication ceux qui s’écartent”. Il ajoute : “Le cléricalisme condamne, sépare, frustre, méprise le peuple de Dieu.”
Le 6 février 2022, le pape argentin revient à la charge, expliquant que le cléricalisme est à la source des “abus sexuels, abus de pouvoir et de conscience”, qu’il “crée la rigidité et que, sous chaque type de rigidité, il y a de la pourriture. Toujours”. Mais d’où vient ce cléricalisme qui n’a rien à voir avec l’Évangile ? Pourquoi certains évêques se permettent-ils toutes sortes de plaisirs tout en étant extrêmement durs avec les autres (prêtres et laïcs) ? Pour le premier pape jésuite, le cléricalisme rigide cache souvent de “graves problèmes, de profonds déséquilibres et des problèmes moraux”. Il ajoute: “Nous nous concentrons sur le sexe et nous ne donnons pas de poids à l’injustice sociale, à la calomnie, aux commérages, aux mensonges. L’Église a aujourd’hui besoin d’une conversion profonde sur cet aspect.”
Conversion
Le synode sur l’Église et la synodalité convoqué par le pape en 2022 pourrait permettre cette conversion, à condition que clercs et laïcs sachent bien de quoi il s’agit quand on parle de synode. Le terme “synode” est composé de “sun” et de “odos”, 2 mots grecs qui signifient “marcher ensemble” ou “faire route ensemble”. La synodalité signifie donc que tous les baptisés (clercs et laïcs) ont un rôle à jouer dans la bonne marche de l’Église parce que “l’Église n’est pas fondée vraiment, elle ne vit pas vraiment, elle n’est pas le signe parfait du Christ parmi les hommes si un laïcat authentique n’existe pas et ne travaille pas avec la hiérarchie” (cf. Ad Gentes, décret sur l’activité missionnaire de l’Église, 7 décembre 1965, n°21), parce que les laïcs “sont coresponsables de l’être et de l’agir de l’Église” (Benoît XVI à l’ouverture du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, le 26 mai 2009), parce que “la visibilité et la sacramentalité de l’Église appartiennent à tout le peuple fidèle de Dieu et pas seulement à quelques personnes élues et éclairées” (Discours du pape François lors de la rencontre avec les évêques chiliens, le 16 janvier 2018).Marche ensemble
Mais clercs et laïcs ne sont pas seuls dans cette “marche ensemble”. Jésus, leur Maître et Seigneur, les précède et les accompagne sur cette route comme jadis il accompagnait les disciples d’Emmaüs abattus et découragés après sa mort. S’ils croient que ce Jésus est la vérité (Jn 14, 6), qu’il est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité (Jn 18, 37) et que la vérité affranchit (Jn 8, 32), alors il faudra qu’ils se parlent en toute franchise dans les mouvements et communautés ecclésiales de base, dans les paroisses et diocèses, que tous les problèmes parmi lesquels “le cléricalisme rigide” soient mis sur la table et qu’on puisse en débattre sans langue de bois, que toute l’Église ait le courage de se remettre en cause, de reconnaître ses erreurs et manquements, de se demander ce qu’elle a fait du prophétisme, de la défense de la veuve et de l’orphelin, etc.Au moment où l’Afrique francophone (Centrafrique, Mali, Burkina Faso, Guinée, etc.) lutte pour s’extirper des griffes de la France, le synode ne peut pas ne pas interroger la part prise par l’Église dans ce combat vital. Le faire, c’est se souvenir que la première expérience que les fils d’Israël font de Dieu est celle de la libération, du passage de l’esclavage à la liberté. C’est plus tard que les Hébreux prennent conscience du Dieu qui a créé le ciel, la terre et tout ce qui s’y trouve. Le synode devra se poser la question : De quoi Dieu libère-t-il l’Afrique aujourd’hui? De quel esclavage nous affranchit-il ?
Tribune conjointe du Président du Sénégal Macky Sall et du Président du Conseil Européen Charles Michel
Les 17 et 18 février prochains, les chefs d’État ou de gouvernement de l’Union africaine et de l’Union européenne se réuniront en sommet à Bruxelles. Le dernier sommet UA-UE s’est tenu il y a plus de quatre ans, en novembre 2017, à Abidjan.
Macky Sall La pandémie est évidemment l’une des raisons qui expliquent le temps qui s’est écoulé depuis notre dernière rencontre. Sa survenue renforce d’autant plus la dimension exceptionnelle que nous voulons, de part et d’autre, donner à ce sommet. L’objectif n’est rien moins que d’établir ensemble les bases d’un partenariat renouvelé entre nos deux continents, un nouvel élan dont l’idée est en gestation depuis un certain temps déjà. La croissance, la prospérité partagée et la stabilité sont les grands objectifs de ce partenariat. Notre sommet reposera sur deux principes fondateurs.
Respect et valeurs
Nos deux continents et leurs peuples partagent une proximité géographique, des langues et des liens humains et économiques. La paix et la sécurité de nos deux continents sont interdépendantes. Voilà pourquoi le premier principe fondateur doit être le respect. Le futur nous demande d’accepter et de respecter nos différences.Le second principe fondateur, ce sont les droits et les valeurs que sont la dignité, la liberté et la solidarité, exercés dans le cadre de l’état de droit et de la bonne gouvernance. Sur ce terrain commun, nous pouvons chaque jour apprendre les uns des autres.
Enfin, notre projet repose sur des intérêts communs. Une Afrique prospère, stable, sûre et durable, en pleine possession de ses moyens pour affronter tous les défis de l’avenir en est le cœur.Un partenariat pour la prospérité
Un partenariat postule l’échange et le partage. Chacun de nos deux continents dispose de possibilités gigantesques à mettre au profit de ce projet commun.L’UE apportera des capacités d’investissements publics et privés, ainsi qu’un savoir-faire en matière d’infrastructures et de technologies vertes, qui sont essentielles pour notre combat commun contre le changement climatique et la transformation des économies africaines.
L’Afrique dispose d’importantes ressources naturelles, d’une population jeune et dynamique qui ne demande qu’à être mobilisée, et de capacités d’innovation et d’inventivité impressionnantes.
Elle a aussi besoin d’un meilleur accès aux ressources, y compris par la réallocation des droits de tirage spéciaux sur une base volontaire, pour financer ses énormes besoins de développement économique et social.
Dans le même esprit, une initiative pour l’allègement de la dette des pays pauvres est souhaitable pour soutenir les efforts de résilience et de relance des pays africains.
Nous lançons également un appel en faveur d’une transition énergétique juste et équitable tenant compte des besoins spécifiques de l’Afrique, notamment pour son industrialisation et l’accès universel à l’électricité. Nous rappelons que plus de 600 millions d’Africains restent encore sans accès à l’électricité.
Un partenariat pour la stabilité
Notre partenariat renforcé mettra aussi la paix et la sécurité au cœur de ses priorités. Les menaces sont de plus en plus transnationales et de plus en plus complexes. Nous y sommes tous confrontés, quelles que soient leurs formes, y compris les cyberattaques et les attaques hybrides.Ces menaces communes nous appellent à continuer à y faire face ensemble, y compris en Afrique, en particulier dans la lutte contre le terrorisme.
Il nous faut poursuivre ensemble la réflexion, sous l’égide de l’Union africaine et de l’Union européenne, pour une meilleure coordination de nos efforts dans cette lutte solidaire contre un ennemi commun. Faire face à ce défi majeur requiert de partir des causes profondes, l’instabilité et la radicalisation, pour aller jusqu’à la résolution durable des crises et à la construction d’une paix réelle et durable.
L’épreuve de la pandémie
La pandémie a mis en évidence nos vulnérabilités communes, notre interdépendance et donc la nécessité d’agir ensemble et de façon concertée pour y faire face et mieux nous préparer aux éventuelles crises sanitaires dans le futur. La lutte contre la COVID-19 reste une priorité immédiate.L’Europe s’est investie depuis le début pour organiser et financer la solidarité internationale en matière de vaccins, en particulier au travers de l’initiative COVAX. L’UE et ses États membres ont à ce jour donné près de 400 millions de doses dans le monde entier, dont plus de 85 % via COVAX.
Charles Michel Avec près de 130 millions de doses livrées en l’Afrique, l’UE est l’un des plus grands donateurs sur le continent. L’UE renforce aussi son soutien pour l’administration des doses, car avec l’augmentation de l’approvisionnement, le plus grand défi sera la mise en place des plans vaccinaux.
Au-delà de la solidarité relative au don de vaccins, le défi que nous devons relever ensemble est aussi celui de la production de vaccins et d’autres produits médicaux et pharmaceutiques en Afrique pour satisfaire les besoins essentiels du continent. Nous saluons et soutenons les projets déjà en cours sur le continent.
L’essentiel est d’adopter une approche concrète: identifier les obstacles, les freins aux livraisons, au stockage et à l’administration des doses, et y remédier; ainsi que, bien sûr, accélérer la mise en place des capacités locales de production des vaccins en Afrique, par l’Afrique et pour l’Afrique.
Enfin, nous sommes convaincus que la solidarité internationale en matière de pandémies et de grandes crises sanitaires doit être organisée de manière globale, multisectorielle et inclusive. Nous avons lancé et activement promu l’idée d’un traité international sur les pandémies. Ces efforts conjoints des Européens et des Africains ont abouti à la décision récente de l’Assemblée mondiale de la Santé d’ouvrir les négociations sur ce projet de traité, dont la conclusion est prévue pour mars 2024.
Un arc de paix
Nous voyons grandir dans notre monde les risques de confrontation entre blocs. Face à cette tendance inquiétante, nous avons la conviction que l’Afrique et l’Europe peuvent travailler ensemble à l’avènement d’un monde meilleur et plus sûr pour tous, en privilégiant le dialogue et la coopération dans le respect mutuel.C’est dans cet esprit et avec ces objectifs que nous nous apprêtons, Africains et Européens, à nous retrousser les manches pour travailler à un avenir commun enthousiasmant.
Farine de blé : L’État au four, les meuniers au moulin
Entre les deux parties, le désaccord devient long comme un jour sans pain.
Ça chauffe entre le ministère du Commerce (Mincommerce) et les meuniers du Cameroun. Le premier est opposé à l’entrée en vigueur à plein de la hausse des prix de la farine. Les seconds quant à eux souhaitent pouvoir ajuster ces prix afin de contrer des hausses trop brutales des cours du blé à l’international. Alors que les deux parties disent être sur la table des négociations, le ton monte. On le sent bien à la lecture de la lettre que Luc Magloire Mbarga Atangana a servie à la direction générale de La Pasta le 8 février dernier.
«Sous réserve de la confirmation de cette information, j’ai l’honneur de vous rappeler les dispositions pertinentes de la loi No 2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun, en son article 75, alinéa c, qui proscrit formellement le fait d’exercer ou tenter d’exercer soit individuellement, soit par réunion ou coalition une action en vue de faire échec à la réglementation des prix, en menaçant de cesser son activité commerciale, industrielle ou artisanale ou en cessant effectivement cette activité », a écrit le Mincommerce, en réaction à une publication du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC). Cette organisation aux destinées de laquelle préside Célestin Tawamba aurait décidé de suspendre («et ce jusqu’à nouvel avis»), toute livraison de farine de blé sur l’étendue du territoire national.
Interrogé le 10 février dernier, un bon connaisseur estime que la «colère» des meuniers camerounais cache «plusieurs mois de malaises qui ressurgissent». En effet, en 2021 le GMIC avait attiré l’attention du gouvernement au sujet non seulement de la hausse des cours du blé sur le marché international, mais aussi celle du fret maritime, lui-même désorganisé par la pandémie du Covid-19. Jusqu’ici, les discussions n’ont pas encore permis de trouver un compromis qui permette de concilier les intérêts des meuniers et ceux des pouvoirs publics.
Ongoung Zong Bella
Marché financier : Le Tchad courtise les banques camerounaises
Tahir Hamid Nguilin, ministre tchadien des Finances et du Budget a échangé avec les banquiers camerounais et des acteurs du marché financier vendredi dernier à Douala où il envisage de lever des fonds pour soutenir la période de transition de son pays.
La délégation tchadienne et les les représentants des banques camerounaises Le ministre tchadien des Finances et du budget était ce 11 février 2022 dans la capitale économique du Cameroun. Tahir Hamid Nguilin a organisé une rencontre à Douala avec les sociétés des bourses, la Cosumaf, les banques, les spécialistes en valeurs du trésor (SVT), les compagnies d’assurance, les investisseurs et autres acteurs du marché financier de la Cemac. Lors de cette rencontre, le membre du gouvernement a invité les banques camerounaises dont il reconnait le dynamisme, à soutenir l’État tchadien dans ses objectifs financiers pour l’année 2022.
«Au Tchad, le financement de la feuille de route liée à la transition est censée venir des partenaires en tout et en partie. Nous attendons un fort soutien de nos partenaires extérieurs, mais nous sommes sereins parce que pouvons compter sur les banques camerounaises. J’invite les banques à soutenir les sociétés de Bourse et les États. Nous avons des relations très étroites avec toutes les banques de la sous-région et particulièrement avec les banques du Cameroun qui ont toujours été d’un accompagnement pour les banques tchadiennes et aux premières loges pour soutenir nos économies», a indiqué Tahir Hamid Nguilin.
État des lieux
Le Tchad va bientôt faire recours au marché financier régional d’après son ministre des Finances et du Budget. Le pays, dit-il, a eu pour objectif l’année dernière de le faire, mais cela n’a pas été possible du fait des troubles survenus dans le pays et ayant occasionné le décès du président de la République à un mois de la déchéance. Le pays doit se lancer cette année sur ce marché pour pouvoir financer sa période de transition.Le membre du gouvernement compte sur les acteurs du marché financier de la sous-région et précisément sur les banquiers camerounais. Il s’est montré rassurant quant à la situation économique de son pays. «Nous avons fait des reformes d’ampleur en termes de système d’information et de gouvernance. Nous avons pu négocier et conclu un programme avec le FMI supérieur de 80% par rapport au dernier programme qui est clos de 570 millions qui est entré en vigueur avec un décaissement immédiat de 80 millions. On note une bonne reprise avec les recettes en hausse et une maîtrise des dépenses budgétaires», a expliqué le ministre.
En face, les banquiers étaient représentés par le président de l’Apeccam, par ailleurs DG d’Afriland First Bank, Alphonse Nanfack. Le président n’a pas manqué d’affirmer son soutien au Tchad et se dit avec ses partenaires prêt à aider le pays. «Nous vous avions promis à votre demande de vous accompagner. Vous accompagnez pour plusieurs raisons, vous avez été vice-gouverneur de la Banque centrale, pendant votre mandat, vous avez marqué le système bancaire.
Vous avez laissé des empruntes positives et indélébiles. À un moment crucial de votre pays, nous avons massivement soutenu le Tchad. Et lors de votre dernière visite, nous avons convié nos confrères à nous suivre. Je me rappelle que nous sommes montés jusqu’à 200 milliards au Tchad. Je peux vous promettre que les banques et les autres partenaires continueront à vous appuyer», a témoigné le président de l’Apeccam.
Le ministre tchadien a particulièrement remercié cette banque et les SVT qui ont aidé le Tchad à surmonter les difficultés financières. Ces fonds avaient notamment été mobilisés pour aider à payer le salaire.
Diane Kenfack
Après la CAN 2021 : Fai Collins couronné «guerrier du football»
La contribution apportée par Fai Collins au sein de l’équipe nationale lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations a ému le Fon (chef de son village Nso) qui vient de lui décerner cette autre distinction.
Fai Collins dans sa nouvelle tunique de » Nformi Bor » et le Fon Sehm Mbinglo II de Nso «Nformi Bor» en langue Nso soit «guerrier du football» en langue de Molière. C’est le titre honorifique que le Fon (Chef supérieur) sa majesté Sehm Mbinglo II vient de décerner au défenseur latéral droit de l’équipe nationale de football. Fai Collins puisqu’il s’agit de lui a reçu cet attribut lundi dernier 7 février 2022, juste 24h après la clôture de la 33e édition de la coupe d’Afrique des nations (CAN) que vient d’organiser le pays du légendaire Albert Roger Milla.
C’est le cadre somptueux de la chefferie délocalisée de Nso à Yaoundé qui a accueilli cette cérémonie sobre et pleine de signification. Fai Collins était allé non seulement rendre une visite de courtoisie mais aussi et surtout rendre hommage au monarque de son village Nso par Kumbo dans la région du Nord-Ouest. C’était aussi l’occasion pour le coéquipier de Vincent Aboubakar de présenter à son chef la médaille de bronze qu’il a remporté de haute lutte avec les siens lors de la dernière CAN.
«Nformi» est un titre traditionnel chez les Nso qui est attribué exclusivement à des personnes qui ont posé un acte remarquable dans la société. Le cas Fai Collins à savoir «Nformi Bor» (guerrier du football) est la résultante de sa contribution dans les différentes victoires des Lions indomptables au cours de la CAN TotalEnergies 2021 qui est rentrée en gare le 6 février 2022 dernier. Qui ne se souvient pas des remontées et centres de Fai Collins qui ont permis à Vincent Aboubakar et Toko Ekambi de crucifier les équipes adverses. Des contributions qui ont porté le pays du char des Dieux à la troisième marche du podium à la dernière fête africaine du football.
Il est à noter que le titre «Nformi» est toujours assorti d’une plume d’oiseau rouge (de l’espèce protégé Banama Toracco qu’on retrouve généralement dans les Grassfield). Il est apposé sur un chapeau traditionnel de couleur noire et symbolise l’autorité.
Le détenteur d’une telle distinction est supposé porter ses attributs dans tous les milieux où se retrouvent les fils et filles Nso. Le joueur de 29 ans a partagé les images de cet attribut sur son compte Facebook. Il reçoit cette couronne au moment où il débute une nouvelle aventure footballistique avec le club AL-Tai en Arabie Saoudite.Faut-il le rappeler, le transfuge de Standard Liège en Belgique est né en 1992. Il débute sa carrière à Bamenda FC avant de prendre la direction de Douala où il évolue au sein des Nassara kamakaï (Union de Douala) jusqu’en 2013. Puis, il va prendre la direction de Limbé où il dépose ses valises à Njalla Quan sports Academy. Il prend la direction de l’hexagone et prête son talent à Dynamo de Bucarest jusqu’en 2016 avant d’atterrir plus tard à Standard de Liège où il évolue pendant six saisons. Il vient de jeter son dévolu chez les pétroliers d’AL-Tai de l’Arabie Saoudite pour une nouvelle aventure.
Zéphirin Fotso Kamga
Conseil national de l’Emploi, Fonds de garantie, Plan triennal spécial-jeunes : Quand passé et présent se répondent
Pour quelques jeunes compatriotes de Paul Biya, ces dispositifs jouent le rôle de la pierre à aiguiser, capable de rendre la lame coupante sans être elle-même apte à couper.
Jeudi 10 février 2022, Paul Biya a encore parlé à ses jeunes compatriotes. À la recherche du mot juste et de la phrase percutante, le chef de l’État s’est servi de la pente de la CAN 2021. Mû par un souci pédagogique et une modestie proclamée, il a distillé une atmosphère positive. «Vous savez aussi que le sport a ses réalités qu’il faut accepter avec dignité et fair-play. Qui plus est, les amoureux du football savent mieux que quiconque, que l’on peut bien jouer et gagner un match, tout comme on peut bien jouer et le perdre», a déclaré le président. On croyait que cette fois, Paul Biya ne chercherait pas à faire la preuve de l’étendue de son intelligence. Que non! Son discours a plus d’une fois tourné à l’autosatisfaction.
Félicités
Parmi les vastes questions soulevées, il y a celle de la «bonne maîtrise de notre économie». Grâce à elle, «nous avons continué la mise en place du Plan triennal spécial-jeunes, qui a permis le financement de 8430 projets, 119 clusters économiques, 132 villages pionniers de seconde génération ainsi que la création de près de 22 000 emplois directs. À cela, il convient d’ajouter, la construction d’une quarantaine de Centres multifonctionnels de promotion des jeunes et la mise en place effective de l’Observatoire national de la Jeunesse. Les premières actions de cette instance sur le terrain, ont permis la production de 50 000 cartes biométriques pour les jeunes, destinées à faciliter leur accès à plusieurs produits et services sociaux de base à des coûts réduits», a dit le président de la République.S’il s’agit ensuite d’aller plus avant pour tenter d’en cerner et d’en définir le sens, on bute alors sur la question de savoir si ce qui a été mis en œuvre dans le passé répond aux aspirations d’une jeunesse luttant quotidiennement contre l’étranglement économique et le déclassement en général. Là encore, Paul Biya est venu simplement rappeler qu’«en matière d’emplois, d’énormes efforts sont consentis chaque année pour en créer et permettre ainsi aux jeunes d’intégrer le monde du travail». «C’est ainsi que, grâce à la politique de promotion de l’emploi des jeunes, inscrite dans le Plan d’Action Prioritaire à l’horizon 2030, il est prévu la création de 600 000 emplois par an, avec l’implication des Collectivités territoriales décentralisées», a-t-il poursuivi.
Flèches
«À l’entendre, non seulement le gouvernement a mené à terme toutes ses réformes, mais encore celles-ci ont amélioré immédiatement le sort des jeunes», observe Jacquinot Fendoung. Pour le jeune sans emploi, «rien ne peut ternir les promesses dont personne ne vérifie jamais la faisabilité». Le tableau ne serait pas complet si d’autres jeunes ne faisaient pas valoir leurs points de vue sur la création annoncée d’autres gadgets: le Conseil national de l’Emploi, le Fonds de garantie en faveur des jeunes entrepreneurs. «Le bilan des anciens instruments n’a pas été salué par de nombreux jeunes; ça c’est pour le passé.Maintenant pour le présent, myriade de nouveaux dispositifs, obéit-elle à une volonté de simplicité ou de lisibilité?», s’interroge Pierre Ngouna, tenancier d’un call-box à Tsinga (Yaoundé II). À côté, il y a des énoncés qui en disent long sur l’échec des anciens instruments. À ce sujet, François-Stéphane Ewodo, jeune entrepreneur, pense que «le volontarisme affiché comme une ligne directrice intangible des Plans jeunes s’est transformé en un processus de la lenteur. Ils ont fini par perdre de leur pertinence».
Jean-René Meva’a Amougou
Atelier : Le patronat en mode Boot Camp
Donner des éléments devant permettre aux chefs d’entreprise d’être plus professionnels dans leur manière d’aborder le quotidien et les éléments à moyen et plus longs termes, c’est tout l’objectif de l’atelier de formation tenu ce jeudi 10 février 2022 à Youpwe dans l’arrondissement de Douala 1er.
Un atelier très couru par les jeunes entrepreneurs Dans un cadre attrayant, au bord de la mer, fondateurs d’entreprise, directeurs généraux, responsables de division, entrepreneurs et porteurs de projet ont répondu présents à ce rendez-vous du donné et du recevoir organisé par le mouvement patronal E-Cam. La thématique du jour s’intitule, «share you vision make more profit». Elle a été choisie dans la mesure où au sein de groupement patronal E-Cam, «nous considérons que le partage de la vision d’un entrepreneur, son talent de communicateur doit être à la disposition de son projet entrepreneurial dans ce sens que plus vous partagez vos convictions, plus vous partagez ce que vous avez comme projet fondamentalement, plus vous partagez cette vision, plus vous avez des gens qui vont adhérer à votre projet», explique Brigitte Moumy, coordonnatrice du Boot camp. Pour la coordonnatrice, cette adhésion inclut toutes les parties prenantes qui vont donc être à l’écoute des chefs d’entreprises, à commencer par le personnel, puis l’environnement économique, ensuite les institutions et prioritairement les banques.
Il est question tout au long de cet échange de faire comprendre aux acteurs économiques que s’agissant de la démarche qui est la leur, «plus elle sera efficace dans sa communication et plus les banquiers seront capables de comprendre où ils veulent aller. Et à ce moment, le dialogue sera plus fluide pour eux. C’est l’occasion pour ces chefs d’entreprise de faire une sorte de diagnostic qui leur permettra tout au long de l’année de faire en sorte que les grandes décisions des étapes à franchir en 2022 soient réalisées», est-il indiqué.
Pour le mouvement patronal, le choix du mode Boot Camp pour la réalisation de ces projets ne s’est pas fait par hasard. «Nous avons choisi de travailler en mode Boot Camp qui est inspiré des méthodes qu’on attribue généralement à celle américaine. Le principe d’un Boot Camp c’est de challenger chacun pour qu’il sorte un peu de sa zone de confort et qu’il aille chercher au fond de son énergie de donner le meilleur de lui-même. L’idée c’est de dynamiser d’entrée de jeu les uns et les autres pour que l’année 2022 soit pleine de succès et qu’ils puissent atteindre leurs objectifs», entreprend Brigitte Moumy.
Paramètres
La création d’une entreprise émane d’une idée maîtresse. C’est pourquoi il faut savoir pourquoi se lancer dans un projet entrepreneurial. «Il faut avoir une idée, une vision, il faut être habité par le feu sacré pour pouvoir transformer les choses. Il faut savoir qu’est ce qui fait de vous ou de votre idée quelque chose d’unique, quelle est la valeur ajoutée que vous apportez à votre business. Si vous n’avez pas réfléchi honnêtement à cela ou n’avez pas fait une introspection nécessaire lors de l’architecture de votre projet entrepreneurial, il y a de forte chance que ça ne marche pas, parce que vous allez vous décourager, vous n’allez pas gagner d’argent au départ, vous allez mettre la clé sous le paillasson alors que peut être qu’il fallait être plus patient, plus résilient, plus déterminé et plus imperméable aux critiques qui ne manquent pas de fuser», rassure Serge Esso, formateur.De plus, «il y’a aussi l’aspect managérial pur, faut avoir la rigueur, faut avoir de la discipline organisationnelle, financière, comptable et stratégique. Avoir la bonne idée ou le bon talent ne suffit pas, il faut l’entourer d’un certain nombre de process. C’est tout un ensemble de process qui doit être bien conçu, bien conceptualisé dès le départ et il faut faire preuve d’honnêteté intellectuelle et d’honnêteté envers soi-même. Ce sont ces fondements qui permettent la pérennité ou pas d’une entreprise», assure le formateur.
Se lancer dans projet entrepreneurial par mimétisme, cela veut dire qu’on n’est pas préparé, on n’a pas bien observé le marché, on n’a pas observé ceux dont les populations, les entreprises, la cible qu’on croit être la sienne, a besoin.
Diane Kenfack
Descriptif du CDIC : Le Centre de contact
Il s’agit d’un centre multi-canal ayant pour rôle de traiter tous les appels entrants et sortants. Il offre tous les services multimédias et réseaux nécessaires lors des campagnes d’appels.
L’immeuble siège du CDIC à Yaoundé • Le job portail
Son rôle principal est de mettre en relation les offreurs et demandeurs d’emploi dans les métiers du numérique.
• La salle blancheIl s’agit d’un véritable data center constitué de Serveurs Cloud et de serveurs applicatifs, tous de haute performance et de dernière génération. Ce data center a pour fonctionnalité d’héberger et de gérer, dans des conditions optimales, les données du CDIC.
• Le laboratoire de prototype 3D
Ce laboratoire est équipé de cinq imprimantes 3D haut de gamme et adaptées aux besoins des startups, pour les problématiques de prototypage, à l’instar de l’imprimante chocolat. Il met à disposition des ateliers de prototypage accessibles, pour la réalisation de projets utilisant différents types de technologie de fabrication numérique, et permet aux startups de travailler sur des maquettes, de réaliser des prototypes, de préparer des moules ou tout autre usage s’inscrivant dans une pratique du design.
• Le studio de montage/création numérique
Il répond aux besoins spécifiques des porteurs de projets en termes de production audiovisuelle pour assurer notamment la création de vidéos. Constitué de caméras professionnelles, de bancs de montage, de tables de mixage de logiciels et kits divers, il offre tout le nécessaire, pour permettre à nos jeunes créateurs, monteurs, réalisateurs et communicants de réaliser leurs contenus multimédias, dans des conditions techniques optimales, leur permettant de rivaliser avec les agences professionnelles dans le domaine de la publicité, de la création graphique, de la presse, de l’audiovisuel et du cinéma.
• Les salles de cours connectées
Le CDIC Dispose de plusieurs salles de cours connectés dont le but est de rendre possible l’accès à des formations et/ou certifications spécialisées. Il s’agit également ici de favoriser l’apprentissage en ligne et/ou autonome.
• Un espace de travail « hot-desking » pour le coworking
• Des salles de conférence et de réunion.
• Une cafeteria
JRMA
Ils ont dit
Pr Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup)
«Un acte fort du gouvernement»
Le CDIC est un centre de formation et de recherche en entrepreneuriat numérique, qui fournira l’écosystème adéquat pour stimuler l’innovation et incuber des projets numériques pour l’émergence d’une industrie des TIC véritablement locale et le développement de solutions et d’applications «Made in Cameroon». Il est conçu pour fournir tous les éléments clés nécessaires à la mise en place d’un environnement favorable aux start-ups, notamment: des lieux de travail peu onéreux, des fonds d’amorçage, l’accès à des investisseurs providentiels et à des sociétés de capital-risque, des services de mentorat, une assistance technique, la gestion de la propriété intellectuelle, une expertise en marketing, des services financiers et comptables, des réseaux et des coûts opérationnels.
La mise en service du CDIC constitue à n’en point douter, un acte fort du gouvernement dans la mise en œuvre concrète, de la politique du Chef de l’État dans le domaine du numérique made in Cameroun. Selon les experts internationaux du numérique, les pays qui profitent pleinement des dividendes numériques sont ceux qui ont mis en place des mécanismes et des initiatives visant à favoriser le développement et la productivité des start-ups. Celles-ci ont la possibilité de devenir véritablement des moteurs de rentabilité non seulement pour les propriétaires, mais aussi pour les employés et les actionnaires, tout en contribuant de manière significative à la situation socio-économique du pays.
Minette Libom Li Likeng, Minpostel
«L´un des rares Centres de cette envergure dans la sous-région»
La construction de la Cameroon Digital Innovation Center témoigne de la sollicitude des pouvoirs publics à l´égard d´une jeunesse dont le gouvernement avait pris soin d´identifier, selon une approche participative, en ces temps où la nouvelle économie s´impose à tous. Phénomène implacable de notre époque, l’économie numérique n’a pas seulement induit une reconfiguration radicale de nos manières. En droite ligne des très hautes prescriptions, et en tenant compte des attentes des jeunes, ce complexe infrastructure, futuriste et arrimé aux normes internationales n´a pas de complexe à se faire. Pour les experts, il est l’un des rares de cette envergure dans la sous-région, voire au-delà.
Nous devons en être fiers. Sur le chantier de l’émergence numérique, le CDIC reste une pierre remarquée, appelée à être remarquable au bout du compte. Il faut en savoir gré à son illustre architecte qu’est le Président de la République Paul Biya. Tel est le premier devoir de la jeunesse camerounaise toute entière, envers l’histoire. Je dois également dire que du 12 au 14 janvier 2022, nous allons ouvrir un séminaire de formation d’On Boarding pour donner la vision globale du CDIC et les actions de chaque pôle (pôle programme et développement, pôle administratif et financier, pôle marketing et communication, pôles destinés à accompagner les startups sur l’ensemble de leurs besoins).
Dr Wilfred Mfuh, conseiller technique au Minpostel
«Une infrastructure de pointe»
Une fois que vous aurez atteint un niveau acceptable, vous pourrez alors, par le biais d’un processus concurrentiel, être admis à la SADC en tant que locataire. Nous avons une incubation en ligne massive pour des milliers de Camerounais. Ceux qui viennent au centre sont ceux qui sont déjà sur le point d’accéder au marché et qui ont un modèle commercial qui fonctionne. Croyez-moi, c’est une infrastructure de pointe.
CDIC : Et le voici opérationnel !
L’ouvrage est à la dimension du projet gouvernemental consistant à booster l’économie numérique au Cameroun.
Coupure du ruban symbolique Quand on raconte son histoire, on peut donner l’impression que sa trajectoire n’est devenue évidente qu’en ce 8 février 2022. «Il ne faut pas tomber sous le coup de cette erreur de narration car le CDIC est un pari le gouvernement, via le Minpostel, a accepté de relever depuis quelques années». En plus de se féliciter du chemin parcouru jusqu’à la cérémonie d’inauguration de ce jour, Dr Wilfred Mfuh parle d’«un grand moment pour le secteur de l’économie numérique au Cameroun». Ce jour, selon Mme Minette Libom Li Likeng, «le CDIC se dresse là, devant nous, imposant, majestueux et fonctionnel».
De façon concrète, c’est un ensemble R+4 composé de bureaux, blocs techniques, salles de réunion, cafétéria, toilettes et parking modernes qui résume le propos du conseiller technique au Minpostel. Dr Wilfred Mfuh explique par ailleurs que «l’incubation en ligne et en présentiel, l’hébergement des données (cloud services, cloud hosting, co-working), le laboratoire numérique et job portail et stratups tous les accompagnements nécessaires (technique, administratif, financier, marketing,…) constituent le la particularité du dispositif».
Démarrés en fin 2020 et exécutés par une expertise tunisienne, les travaux ont englobé des tâches de génie civil et la mise en service du centre. En guise de commentaires, Mme Minette Libom Li Likeng indique que «le CDIC s’impose comme une infrastructure de pointe, autant qu’une institution ambitieuse, fille de son temps, qui s’offre indubitablement comme un précieux adjuvant, à la détection et l’éclosion des talents, c’est-à-dire à la promotion du génie camerounais, dont de nombreuses figures ici présentes, jouissent déjà d’une solide réputation sur la scène internationale de l’innovation».
«Moment»
Et pour une occasion aussi exceptionnelle, pas moins que le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup). En effet, au nom du Premier ministre, chef du gouvernement, Pr Jacques Fame Ndongo inaugure l’infrastructure située au quartier Bastos (Yaoundé 1er). «Nous vivons un moment d’autant plus important que le CDIC se situe en quelque sorte dans le prolongement du projet présidentiel E-National Higher Education Network, porté par mon département ministériel», glisse le Minesup. Il précise que l’ouvrage répond à de multiples besoins: «incubation et l’encadrement des titulaires de projets numériques; facilitation dans les relations entre les startups et les administrations; soutien des startups dans leur financement; assistance dans le lancement de leurs activités; stimulation et la création d’emplois, en particulier pour les diplômés de l’enseignement supérieur et renforcement de la veille technologique et la coopération internationale dans le domaine du numérique».Jean-René Meva’a Amougou
Vision
On entend parfois sous forme de boutade que les ingénieurs développent des solutions qui cherchent un problème à résoudre! Ainsi, la stratégie du gouvernement vise à offrir aux startups innovantes, la possibilité de lancer et de développer leurs idées, de manière à contribuer à la transition digitale du Cameroun. Il est également question de susciter chez les jeunes, l’esprit de créativité afin d’accroître la production et l’offre des contenus numériques. Après avoir défini les principales hypothèses stratégiques et opérationnelles, le gouvernement a porté son attention sur les ressources et les partenaires nécessaires à la mise en œuvre de son projet.
Pris comme tel, le Centre pour le développement de l’économie numérique au Cameroun (CDIC) inauguré le 8 février dernier à Yaoundé, est le miroir de la logique opérationnelle de l’implémentation de l’économie numérique dans le pays. C’est dans ce sens qu’il faut lire la mise sur pied du CDIC. Puisque celle-ci s’intègre à titre pilote dans les processus d’accompagnement des startups. Désormais, ces dernières disposent d’un espace aménagé et équipé d’outils technologiques, de systèmes d’informations et de réseaux de communications électroniques de pointe.
À la clé, une vision déclinée depuis le 18 janvier 2021, en marge de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des services sous tutelle du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel). Rappel: «le CDIC ambitionne sur cinq ans d’accompagner (1 000) projets d’entreprise/startups pour cinq cent milles (500 000) emplois directs créés et au moins cinq millions d’emplois indirects. Il se destine spécifiquement à offrir aux porteurs de projets un cadre propice à l’expression du génie créateur, apporter des solutions aux besoins exprimés par les entreprises camerounaises, impliquer les différents secteurs créateurs de richesses dans les activités menées par le CDIC et apporter des solutions à l’épineuse problématique du financement de la startup, drainer des investissements directs étrangers».
Jean-René Meva’a Amougou
CAN Cameroun 2021 : Le satisfecit du Pr Daniel Ona Ondo
À Yaoundé, au cours d’une conférence de presse donnée le 7 février 2022, le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a relevé les impacts positifs de la compétition sur la libre circulation des personnes et des biens.
Le président de la Commission de la Cemac (ac) pendant la conférence de presse Le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) le Pr Daniel Ona Ondo est revenu sur l’organisation de la CAN 2021 au Cameroun. C’était le 7 février 2022 à Yaoundé, au lendemain de la finale remportée par les Lions de la Téranga. «Nous avons assisté à une finale extraordinaire, le show culturel et sportif était impeccable», a-t-il laissé entendre. Le dirigeant communautaire a tenu à féliciter le parcours exceptionnel des pays de la Cemac. «Nous avons eu trois équipes à savoir le Nzalang Nacional, les Panthères du Gabon et naturellement les Lions indomptables qui ont démontré leur caractère indomptable.
Parce que faire une remontada de trois buts c’est quand-même extraordinaire. Cela prouve qu’avec la volonté, on peut soulever les montagnes et c’est la leçon pour nous-mêmes et la jeunesse. Donc dans l’ensemble, je dis merci aux autorités camerounaises et plus particulièrement à son Excellence le président de la République, Paul Biya pour l’organisation de cette compétition à des standards très élevés», s’est-il réjoui. Avant d’émettre son vœu de voir un quatrième pays de la Cemac organiser une autre CAN: «Nous avons trois pays de la Cemac qui ont déjà organisé la CAN, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Équatoriale, peut-être qu’il y aura un quatrième pays qui va s’inspirer de ce que les autres ont fait».
Le président de la Commission à la tribune présidentielle du Stade d’Olembé lors de la finale Libre circulation
Sur la question de la libre circulation des biens et des personnes dans la sous-région, Pr Daniel Ona Ondo n’a pas hésité à dénoncer «les goulots d’étranglement». Dans ses multiples déplacements, il a constaté avec regret plusieurs postes de contrôle sur le trajet. «On a la police, la gendarmerie, la douane et les eaux et forêts. Alors qu’on peut regrouper tous ces différents corps» pour fluidifier la circulation. À l’en croire, la situation actuelle ne permet pas de gagner en temps. «Vous faites plus de deux heures sur place, vous traversez pour l’autre côté et à votre retour, c’est le même cinéma qui recommence», a fustigé le Pr Daniel Ona Ondo.Selon le président de la Commission de la Cemac, jadis c’étaient la Guinée Équatoriale et le Gabon qui étaient réfractaires à la libre circulation. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. C’est devenu «un problème de personnes». Et de marteler : «il faut que cela cesse dans l’intérêt de nos économies. Avec 4% du commerce intra régional, il faut booster la libre circulation pour l’impact sur nos économies ».
Franck Biya (àg) et le Pr Daniel Ona Ondo côte à côte En dépit des entraves susmentionnées, le président de la Commission de la Cemac, reconnaît cependant que la libre circulation des biens et des personnes a été une réalité durant la CAN. «La CAN a permis aux peuples de se connaître. Les gens se critiquent parce qu’ils ne se connaissent pas. La CAN a donné l’occasion aux Gabonais, aux Congolais, aux Centrafricains de venir au Cameroun et de mieux connaître tous les peuples. Pour la Cemac, c’est important», a-t-il expliqué.
Soucieux de la libre circulation des personnes et des biens dans la sous-région Afrique centrale, le Pr Daniel Ona Ondo entend s’inspirer de la CAN pour organiser «une Coupe de la Cemac dans les mois à venir. Nous n’allons pas faire que du football, les athlètes pourront s’exprimer dans d’autres disciplines comme la natation, le basketball, le tennis».
Olivier Mbessité