Même démarche

Wagner! Voilà un nom qui commence à trop résonner en Afrique. La chronique géopolitique internationale précise que c’est une société d’origine russe.

Mercenaires russes affidés à Poutine

«Ce sont des mercenaires russes affidés à Poutine», écrit le Figaro. Après avoir été «repérés» en Libye, ils ont aussi été identifiés entre 2016 et 2021 par le Centre pour les études stratégiques et internationales basé à Washington (CSIS) au Soudan, au Sud Soudan, en République Centrafricaine, à Madagascar et au Mozambique. Mais également dans d’autres pays africains: Botswana, Burundi, Tchad, Comores, République Démocratique du Congo, Congo, Guinée, Guinée Bissau, Nigeria, Zimbabwe. Liste possiblement non exhaustive: d’autres sources parlent d’une vingtaine de pays.

Selon Ouest-France, l’homme d’affaires russe Evguéni Prigojine, réputé proche de Vladimir Poutine et soupçonné d’être lié à ce groupe paramilitaire Wagner, a récemment salué le putsch au Burkina Faso comme le signe d’une «nouvelle ère de décolonisation en Afrique». «Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux», a déclaré Prigojine dans un commentaire publié sur le réseau social russe VK par sa société, Concord. «Il n’est pas surprenant que de nombreux États africains cherchent à se libérer. Cela se produit parce que l’Occident essaie de maintenir la population de ces pays dans un état semi-animal», a-t-il encore assuré.

À en croire l’Obs, «un axe Moscou-Alger-Bamako s’est formé pour bouter la France hors de son pré carré africain». La manœuvre, précise le journal français, est assurée par Wagner. Avec cette organisation visée depuis décembre par des sanctions de l’Union européenne, les autorités russes démentent tout lien. Mais, en Europe, on insiste: c’est Wagner qui fournit des services de maintenance d’équipements militaires et de formation pour le compte du Kremlin là où il ne veut pas apparaître de manière officielle.

Toujours en Europe, l’on balance le bilan de Wagner. «Leur approche de la sécurité est pourtant discutable. De violents abus leur sont attribués en RCA, en Libye et au Mozambique. Dans ce pays, rapporte-t-on, ils ont reculé face au groupe État islamique (EI) avant d’être remplacés par des Sud-Africains. «Ils n’avaient aucune expérience des terrains rencontrés dans le Cabo Delgado (nord), ils ne pouvaient même pas communiquer avec les troupes locales pour des questions de langue et de défiance mutuelle», résume Catrina Doxsee.

Dans cette ambiance, la première victime c’est la vérité. Tant chacun des protagonistes cherche à faire valoir son point de vue, à la fois pour sa propre opinion publique et, de plus en plus, pour l’opinion publique internationale. Même si l’on ne peut les mettre sur le même plan, comme on ne pouvait pas mettre sur le même plan la communication et la propagande des Occidentaux et des Soviétiques durant la guerre froide, les discours étaient tout de même uniformes, avec une diabolisation de la Russie du côté occidental et une diabolisation du monde occidental du côté russe.

On voit donc que les fondamentaux n’ont guère changé. Depuis un bon moment, les mercenaires envoyés par la société russe Wagner se battent dans les sables de Tombouctou et plus loin. Les Russes ne sont pas les seuls à consolider leurs intérêts dans ces vastes parages. La Chine s’occupe du business. Les Européens se disent réalistes et prêts à adapter leur présence.

 

Jean-René Meva’a Amougou

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