INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Zones économiques spéciales : des anciens aux nouveaux modèles

Selon le directeur de la Commission économique de l’Afrique (CEA) pour la sous-région Afrique centrale, la réussite de l’implémentation de l’import-substitution nécessite de passer des Zones économiques spéciales aux Zones économiques spéciales de nouvelle génération.

 

«import-substitution, zone économique spéciale et contenu local en Afrique centrale : des clés pour accélérer l’industrialisation et la diversification économique par les PME». Le thème a fait l’objet d’une conférence débat le 25 février dernier sur le site du Salon international des affaires de Yaoundé (PROMOTE). Dans sa posture d’économiste, Jean Luc Mastaki a, pendant, quelques heures, entretenu les visiteurs et autres personnes venues s’imprégnées de la situation économique de la sous-région Afrique centrale.

Mesures d’incitation

Selon lui, la politique d’import-substitution doit sortir du carcan des politiciens pour s’élargir aux PME, véritables acteurs de son implémentation.

Dans le même ordre, le directeur de la CEA pour l’Afrique centrale estime que certaines mesures d’incitation à l’investissement dédiées aux PME et aux investisseurs étrangers méritent une plus grande attention. Parmi elles, les Zones économiques spécialisées. À l’en croire, celles-ci présentent des limites. «Les zones économiques spéciales des anciennes générations ont été multisectorielles pour la plupart. Multisectorielles parce que c’est des agglomérations où, sur un espace donné, il y a une diversité de production» explique-t-il. Ainsi, les ZES où la production est diversifiée ne s’inscrivent pas dans la logique des chaines de valeur pourtant capitales pour le développement de la production.

Aussi, estime-t-il «l’avantage d’une Zone spécialisée de nouvelle génération, c’est la complexification des produits. Et lorsque les produits deviennent complexes, nous allons dans la diversification économique verticale. C’est-à-dire, à partir du manioc on a les dérivés de manioc, jusqu’à l’amidon ainsi de suite. Lorsque la zone est spécialisée, on a l’avantage d’avoir des économies de gamme et d’échelle à la fois. C’est-à-dire, sur cette zone on peut produire à partir des seuls points d’entrée beaucoup de produits. Exemple, si vous produisez du pétrole dans la zone économique spéciale vous allez avoir du goudron, vous allez avoir du gaz, vous allez avoir d’autres produits et c’est la diversification économique la plus enrichissante est la plus enregistrée. Nous sommes en train d’encourager les pays africains à aller vers cette spécialisation qui permet d’encourager et de rendre complexe la chaîne de valeurs», fait savoir le directeur de la CEA pour l’Afrique centrale.

Selon le Guide économique sur les Zones économiques spéciales en Afrique, édition de 2021, 89% d’entre elles sont des zones multisectorielles.

 Joseph Julien Ondoua Owona

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