INTÉGRATION RÉGIONALEZOOM

«Un marché qui n’a pas d’indice n’est pas référencé sur le plan international»

Parce que quand on émet une action, cela veut dire qu’on vient prendre de l’argent gratuitement sur le marché financier. Et lorsqu’une personne achète l’action que vous avez émise, cela veut simplement dire qu’elle vous fait confiance. Si vous gérez mal votre entreprise, l’acheteur s’en ira. Ce qui est totalement différent du cas de la dette parce que vous devez rembourser tout en payant des intérêts. Les actions c’est de l’argent gratuit. Nous voulons que ceux qui s’endettent sur les marchés montrent patte blanche. Nous ne pouvons pas permettre que les épargnants vous donnent leur argent et que vous disparaissiez du jour au lendemain.

Le directeur de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) fait l’état de l’Indice boursier nouvellement mis en place en Afrique centrale lors du jeu de questions-réponses avec les journalistes le 1er décembre 2023.

 

Pensez-vous que le principe du fixing ne va pas être un problème à la représentativité d’économie de cet indice?
Le fixing ne va pas déteindre sur la crédibilité même de l’indicateur que nous sommes en train de mettre en place. La cotation en continue c’est le fixing répété plusieurs fois dans la journée. Puisque nous sommes à cotation au fixing, nous aurons un indice qui va être publié. Par conséquent, les pointes ne seront déterminées qu’à la fin d’une séance de cotation au fixing à 11h. C’est-à-dire que, l’indice, comme il est sous-jacent est calculé sur la base des mouvements qui ont affecté son panier de valeur. L’indice est articulé sur les fluctuations des six titres qui sont actuellement cotés sur le compartiment action. Si nous avions la cotation en continue, il était possible qu’on observe l’évolution des pointes d’indice plusieurs fois dans la journée. Les régulateurs pensent que nous devons aller progressivement avec nos outils, mais également avec la profondeur du marché.
Malheureusement sur la base de ce que nous faisons comme fonctionnement, nous aurons le récapitulatif seulement en fin de semaine. Sur le temps hebdomadaire, nous montrerons l’ensemble des pointes. Parce que chaque jour nous aurons une pointe et on présentera la courbe à la fin de la semaine. On ne cote pas plusieurs fois. Lorsqu’on le fait, l’indice est instable. À ce sujet, le régulateur a indiqué que ce n’était pas une réforme urgente. Nous devons déjà calculer l’indice et le publier correctement. Il interviendra exactement comme les valeurs interviennent. On a un prix d’ouverture et un prix de clôture.

L’implémentation de l’indice est donc un simple désir de modernité…
Un marché qui n’a pas d’indice n’est pas référencé sur le plan international. L’indice peut être parfait ou imparfait. On a un problème de visibilité, de comparabilité, de jauge. Et nous avons besoin d’un thermomètre. Pour une entreprise qui ne distribue pas de dividende, après un certain nombre d’années, risque d’être confronté au fait que, tout le monde veuille vider ses titres. On peut le voir une ou deux fois, mais avec un indice on verra comment les hauts et les bas vont se traduire. Quand ça grimpe, on pourra dire qu’il y a eu de bonnes nouvelles et vice-versa. Lorsqu’une entreprise annonce des résultats trimestriels performants, tout le monde anticipe sur le fait qu’elle va distribuer un gros dividende on commence à acheter. La loi de l’offre et la demande, c’est-à-dire que plus vous demandez à acheter quelque chose, plus les prix ne commencent à grimper jusqu’à ce que le marché se corrige lui-même.

Quels sont les efforts qui vont être fait très prochainement pour faire en sorte qu’il y ait une vraie démocratisation du marché?
À partir d’aujourd’hui la Bvmac va publier un avis qui va annoncer le nom de l’indice, ses modalités de calcul et son nombre de points. Notre indice va démarrer avec 1000 points. Parce que l’indice c’est une valeur qui est cotée, mais elle fonctionne sur la base des titres. Il est présent sur six lignes au niveau du compartiment action aujourd’hui. Chaque fois qu’il aura un élément qui affecte la capitalisation boursière d’une des lignes, elle va se répercuter sur l’indice. L’indice est là comme un baromètre. Nous retenons comme mode de calcul, de faire en sorte que les entreprises soient représentées par leur poids dans le flottant. Donc, c’est une moyenne pondérée du flottant. Si vous avez une capitalisation de 10 dans une capitalisation globale de 100, vous pèserez 10%; si vous disposez d’une de 15, vous pèserez 15%, ainsi de suite et la somme devra donner 100%. Chaque entreprise viendra avec un poids relatif au volume des titres qui sont actuellement en circulation. L’indice sera diffusé à chaque séance de cotation. À la fin de chaque semaine, on va tracer un histogramme qui montre un tout petit peu quelle était la tendance sur la semaine.

Le marché s’analyse sur deux piliers. Pour qu’il y ait marché, il faut qu’il y ait adéquation entre l’offre et la demande. Nous analysons le marché coté investisseurs et coté émetteur ceux qui sont dans le besoin de financement et qui ont des fonds alternatifs qui ne sont pas des prêts bancaires. Nous observons qu’au niveau de la Cemac, le travail que tous ces gens font porte des fruits.

Nous avons décidé de créer un comité scientifique qui va se réunir autant de fois que nécessaire, pour pouvoir définir la périodicité d’incorporation des valeurs nouvelles au niveau de l’indice. Ceci va permettre de préparer la communication nécessaire à l’attention du marché pour que l’effet de base ne surprenne pas les gens. On espère qu’au plus tard le 11 décembre de cette année, l’indice sera publié l’indice. Puisque nous disposons déjà du nom, on va commencer le paramétrage, mais on fera également quelques textes, parce que nous sommes un marché ouvert à l’international.

Pourquoi n’y a-t-il pas d’engouement sur notre marché?
Le marché s’analyse sur deux piliers. Pour qu’il y ait marché, il faut qu’il y ait adéquation entre l’offre et la demande. Nous analysons le marché coté investisseurs et coté émetteur ceux qui sont dans le besoin de financement et qui ont des fonds alternatifs qui ne sont pas des prêts bancaires. Nous observons qu’au niveau de la Cemac, le travail que tous ces gens font porte des fruits. Pour renforcer ce côté, l’inclusion financière reste le principal problème. Le fonctionnement de nos économies avec les cadres règlementaires empêche qu’on puisse accepter l’argent du pousseur ou du moto-taximan. C’est le carcan règlementaire qui limite l’accès du secteur informel à l’épargne.
Pour aborder ce sujet, on a parlé de fractionnement. Parce qu’aujourd’hui son principal socle c’est le marché bancaire. Vous êtes bancarisés, vous avez accès au marché financier. Hors, cela est possible. Avec la financiarisation progressive de l’économie, la Banque centrale est venue faire en sorte que ceux qui ont du wallet (mobile money) puissent aussi être considérés comme le secteur formel. Cela implique l’inclusion des pousseurs, des moto-taximen. Une fois qu’ils sont inclus, on se dit que le wallet peut aussi acheter les actions. Puisqu’on les a sortis du secteur informel, en leur permettant d’avoir du wallet. Vu que dans le wallet, il y a les IOSn il est possible d’acheter des puces sans carte d’identité. Nous vous identifions, mais on limite le montant des transactions que vous pouvez faire. Une fois que c’est fait, on se dit que le prix des actions cotées est trop élevé. Après l’avoir traité, nous pouvons avoir des actions qui valent 1000 FCFA. Cela implique l’intervention de plusieurs acteurs. Et nous sommes dans une marche où nous essayons d’inclure tous les peuples dans la dynamique de gestion, la dynamique d’activité d’un marché financier;

Pourquoi les gens n’émettent-ils pas des actifs financiers puisqu’il en faudrait?
Parce que quand on émet une action, cela veut dire qu’on vient prendre de l’argent gratuitement sur le marché financier. Et lorsqu’une personne achète l’action que vous avez émise, cela veut simplement dire qu’elle vous fait confiance. Si vous gérez mal votre entreprise, l’acheteur s’en ira. Ce qui est totalement différent du cas de la dette parce que vous devez rembourser tout en payant des intérêts. Les actions c’est de l’argent gratuit. Nous voulons que ceux qui s’endettent sur les marchés montrent patte blanche. Nous ne pouvons pas permettre que les épargnants vous donnent leur argent et que vous disparaissiez du jour au lendemain. Raison pour laquelle il y a des critères à la base.

Propos rassemblés par Diane Kenfack

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *