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Étiquette : Sud-Ouest
Crise anglophone: 3655 déplacés internes à fin juillet 2023
Ces personnes ont quitté leurs localités d’origine du fait de l’insécurité en cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Les vagues de déplacements se poursuivent dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Selon des statistiques publiées le 8 septembre 2023 par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), 3655 personnes ont fui leurs localités d’origine pour rallier des brousses et villes voisines au mois de juillet 2023. 87 228 personnes étaient réfugiées au Nigéria à la même période. Les départements de la Meme, du Manyu et du Fako dans le sud-ouest, de la Mezam et du Bui dans le nord-ouest sont les plus touchés par ces mouvements humains.
Les affrontements armés, les activités des groupes séparatistes et les opérations militaires en cours dans cette partie du pays constituent la principale cause de ces mouvements humains, révèle l’institution. Toutes choses qui entrainent une restriction des mouvements des populations, la destruction des infrastructures de l’éducation et de la santé. «Il en résulte des besoins humanitaires. Malgré le challenge, les partenaires humanitaires continuent de fournir une assistance aux plus vulnérables», souligne le Bureau.
La crise dite des anglophones a plongé 1, 7 millions de personnes environ dans le besoin, selon l’aperçu des besoins humanitaires 2023. L’Ocha a conséquemment présenté un plan de réponse chiffré à 2,7 millions de dollars pour l’année en cour. Tandis que sur l’ensemble du territoire national, 4,7 millions de personnes demandent assistance ; et les sommes requis pour cette cause sont évaluées à 407,3 millions de dollars.
Sur le site Neptune sourit aux audacieux, une initiative pour former et transformer
Louise Nsana
Variole du singe: alerte dans le Sud-Ouest du Cameroun
Des cas de variole du singe ont été détectés aux environs de Kumba.
Le délégué régional de la Santé du Sud-Ouest a confirmé lundi l’apparition des cas de variole du singe dans les districts de Kumba et Mbonge. Dans une correspondance adressée aux responsables des districts de santé, Dr Filbert Eko Eko revèle que ces cas ont préalablement été documentés par le Centre Pasteur du Cameroun. Sans en dévoiler le nombre, il appelle ces derniers à prendre toutes les mesures d’urgence nécessaires pour fournir une réponse adéquate.
La variole du singe gagne ainsi de nouveaux champs au Cameroun. Cette zoonose qui semblait avoir été oublié dans le pays a refait son apparition en 2020 dans la localité d’Ayos dans la région du Centre, causant la mort d’une personne. En dehors d’Ayos, les localités de Mbinang dans le Centre, de Belabo et de Diang à l’Est sont les zones à risque du pays.
La variole du singe se caractérise par une éruption cutanée pustuleuse, de la fièvre et des troubles respiratoires. Sans soins, le malade peut être exposé à la mort. Au 7 mai dernier, 1392 cas suspectés et 44 confirmés ont été signalés dans sept pays africains dont le Cameroun. Ces données sont de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lire aussi : les cas de variole du singe passent à 1400: le Cameroun touché
Louise Nsana
Rentrée scolaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest: l’immonde parfait
Face à la montée inquiétante de la déscolarisation dans les deux régions, les autorités s’activent à la détection et à la fermeture des établissements parallèles créés par des séparatistes.
Il y a ceux qui attendent ce jour de rentrée avec impatience et ceux qui auraient bien poursuivi leurs vacances. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’ambiance est tantôt à l’excitation, tantôt à l’inquiétude. Excitation d’abord. Selon les autorités locales, cette rentrée ne se ferait pas dans des conditions optimales, mais dans des conditions convenables. Elles sont d’autant plus convenables que, dans une sortie sur les ondes de la CRTV-Radio le 2 septembre 2022, Laurent Serge Etoundi Ngoa a annoncé la mort des «écoles communautaires mises sur pied par les sécessionnistes». «Le phénomène a été pratiquement éradiqué», a assuré le ministre de l’Éducation de base (Minedub).
Si l’on s’en tient aux chiffres énoncés le 8 juillet 2022 par Balungeli Confiance Ebune (lors de la 4e session du comité de pilotage du Plan présidentiel de reconstruction et du développement des régions du Nord-Ouedt et du Sud-Ouest), «près de 20 centres et 30 écoles et réhabilitées accueillant plus de 7 000 élèves». En effet, d’après le ministre, directeur de cabinet du Premier ministre, «la rentrée 2022/2023 peut s’envisager avec sérénité».
Et puis, il y a de l’inquiétude. Dans un reportage diffusé par Deutsche Welle (DW) le 3 septembre dernier, Tumenta Kennedy, membre de la société civile dans le Nord-Ouest du pays, rappelle qu’ «il y a eu une réunion de sécurité durant laquelle il a été décidé que les forces de l’ordre devaient être déployées pour sécuriser les écoles publiques et privées». La DW signale même que la rentrée scolaire est marquée par l’incendie de plus de 200 écoles et de menaces proférées contre des enseignants. «Ces attaques sont inacceptables», a déclaré dans un communiqué Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, «Les écoles sont des lieux d’apprentissage où les enfants doivent se sentir en sécurité et protégés». Toujours selon l’organisation de protection de l’enfance, il y a eu 35 attaques d’écoles dans cette région instable en 2019, 17 en 2020.
Jean René Meva’a Amougou
Consommation de stupéfiants: Festival de came en zones de crise
Selon le ministère de la Santé publique (Minsanté), l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et Sud-Ouest affichent des niveaux d’addiction très alarmants.
«Même la mère au foyer s’y met!», constate un leader politique basé à Bamenda. L’homme qui requiert fortement l’anonymat parle de l’évolution des habitudes de consommation du «banga» (appellation locale du cannabis) dans la capitale régionale du Nord-Ouest et ses environs. «Avec la crise sécuritaire, l’usage de drogue est simplifié, souple et adapté», dit-il. La description n’a rien d’exagéré; eu égard à un marché local alimenté par d’énormes stocks de cannabis accumulés à la suite des récoltes record de 2020. «Avec l’insécurité, le niveau de consommation du banga a donc évolué», affirme l’homme politique. Dans la foulée, le nombre d’admissions de drogués dans des centres de traitement a crû de façon spectaculaire. «De 15,8% entre 2019 et 2020, on est passé à près de 55% en 2021», atteste Nkemfie Tani Elvis, chef de district de santé publique de Bamenda 3e, joint au téléphone par Intégration.
Situation
Comme dans le Nord-Ouest, la situation est alarmante dans deux autres régions en proie à une crise sécuritaire: le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord. Au cours d’un point de presse qu’il anime ce 6 juillet 2022 à Yaoundé, Manaouda Malachie dégage des chiffres relatifs aux patients demandeurs de soins dans les trois régions de conflits (Extrême-Nord, Nord-Ouest, Sud-Ouest). Selon le Minsanté, dans ces 3 régions, on est passé de 22% en 2019 à 43% en 2021. Dans un commentaire, Pascal Oyié (secrétaire exécutif de l’Ong «Stop Drugs»), indique qu’il y a beaucoup de choses à dire sur ces chiffres, non pour les contester, mais pour en comprendre les enjeux. «Ce qu’ils disent et ce qu’ils ne disent pas». «Globalement, ces données proposent un éclairage sociologique; ils rendent compte d’une structure et d’une problématique de santé publique en relation avec les drogues dans le contexte sécuritaire qu’on connaît dans ces 3 régions où circulent d’importantes quantités de tramol et autres substances hallucinogènes génératrices des niveaux de violence et d’insécurité publique sans précédent. Il s’agit de toxicomanie chronicisée qui met en scène des sujets qui manifestent des retentissements cliniques», explique Pascal Oyié.Jean René Meva’a Amougou
Cameroun : plus de 30 morts dans un conflit intercommunautaire
Le modérateur de l’Eglise presbytérienne camerounaise (EPC) dans la région anglophone du Sud-Ouest, Fonki Samuel Forba, a signalé lundi la mort de plus de 30 personnes dans un conflit intercommunautaire dans la localité d’Akwaya du département de Manyu de la région.
Dans un communiqué, il a exprimé sa plus grande indignation à la suite de ce bain de sang ayant opposé samedi et dimanche le peuple d’Oliti au peuple de Messaga Ekol, lors d’une cérémonie funéraire.
A l’origine de la bataille, ce pasteur a fait état d’un conflit foncier remontant à fin avril dernier lorsque les premiers ont attaqué et assassiné certains de ce clan voisin, puis à nouveau sollicité du renfort et revenus à la charge.
Les attaques ont conduit à l’incendie de maisons, certaines victimes ayant été brûlées dans leurs maisons dont des enfants et personnes âgées parfois décapités, parmi eux se trouvaient 5 ressortissants nigérians.
« Cela nous fait honte en tant que peuple de la même communauté. Je condamne avec véhémence les auteurs de ces actes honteux et inhumains sur les enfants de Dieu, et prie pour que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais dans notre communauté« , a indiqué le pasteur.
Craignant une escalade de la tension, au moment où on déplore également de nombreux blessés, Fonki Samuel Forba a appelé les autorités politiques et traditionnelles de la localité à agir dans l’urgence pour éviter de nouveaux affrontements entre Oliti et Messaga Ekol.
Xinhua
Choléra: l’Ocha octroie 750 millions FCFA pour le Littoral et le Sud-Ouest
Cette allocation survient alors que 8241 cas de contamination ont été enregistrés au Cameroun en huit mois.
Les statistiques sont révélatrices de l’ampleur du mal. 8 241 cas de choléra pour 151 décès répertoriés depuis la résurgence de l’épidémie en octobre 2021, a rappelé lundi le Bureau de coordination de l’action humanitaire de l’Onu (Ocha), reprenant les dernières statistiques officielles du ministère de la Santé.
C’est fort de cette situation que l’Ocha met à la disposition du Fond des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) une enveloppe de 1,7 millions de dollars (750 millions de FCFA environs) en vue de «soutenir la réponse d’urgence à l’épidémie de choléra au Cameroun». Le financement provenant du Fonds central d’intervention d’urgence (Cerf) sont dédiés aux régions du Littoral et du Sud-Ouest. « Ces projets fourniront une assistance d’urgence dans la gestion des cas, de l’eau, de l’hygiène et l’assainissement aux communautés touchées par l’épidémie de choléra », fait savoir l’institution.
Selon les données, sept régions camerounaises sur dix sont touchées par l’épidémie dont le Centre, l’Extrême-Nord, le Nord, le Littoral, le Sud, le Sud-Ouest et l’Ouest. Cependant, les régions du Littoral et du Sud-Ouest ont concentré à elles seules la majorité des cas. 5 628 cas et 90 décès ont été enregistrés dans le Sud-Ouest tandis qu’au Littoral, les chiffres pointent 2 208 cas et 58 décès.
Crise anglophone: des regrets et remugles
Face à l’enlisement de la situation sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, quelques intellectuels s’élèvent pour dénoncer l’attentisme et le laxisme du Gouvernement.Dimanche 5 juin 2022, Pr Edmond Biloa était l’invité de la chaîne de télévision privée Équinoxe, émettant à partir de Douala. Membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), l’universitaire s’est servi du plateau de l’émission » Droit de réponse » pour exprimer son regret par rapport à la disparition du cardinal Christian Tumi. Selon Pr Edmond Biloa, l’illustre prélat mort le 3 avril 2021 à Douala, » était parmi les personnalités mieux outillées pour canaliser les émotions de nos frères anglophones ». « On aurait pu lui permettre d’aller au bout de son rêve d’organiser une conférence anglophone », a déploré l’enseignant émérite.Relativement à la crise anglophone, Moki Stephen et Kingsley Ngangue ( tous enseignants de journalisme à l’université de Buea) ont été interpellés en milieu de semaine dernière dans la capitale régionale du Sud-ouest. D’après des sources concordantes au sein de l’appareil sécuritaire local, ils sont soupçonnés d’avoir rédigé conjointement un article pamphlétaire susceptible de prolonger durablement le conflit. Pour l’instant, l’on ignore tout des arguments de défense déployés par les deux enseignants.Jean René Mevaa AmougouCameroun : Médecins sans frontière suspend ses activités en zone anglophone
Par cette interruption, l’ONG humanitaire espère faire pression sur le gouvernement camerounais afin d’obtenir la remise en liberté des membres de son personnel placé en détention depuis trois mois.
«Nous restons disponibles pour poursuivre le dialogue avec les autorités afin de résoudre ce problème dans les meilleurs délais, et de reprendre nos activités dans un environnement sûr et sécurisé». Le tweet datant du mardi 5 avril 2022 est de Médecins sans frontières (MSF). Et pour cause, L’organisation internationale a suspendu ses activités dans la région en crise du Sud-Ouest depuis le 29 mars dernier, consécutivement à la détention de son personnel, depuis trois mois, par la gendarmerie nationale.
Il s’agit de deux membres des équipes déployées pour lutter contre le paludisme et porter une assistance d’urgence aux populations en détresse dans le Sud-Ouest. Précisément Ashu Dabinash Godlove, médecin, et Mewouo Marguerite Gerzande, infirmière urgentiste. Toutes deux ont été arrêtées le 27 décembre 2021 après avoir référé un patient blessé par balle, selon l’Ong. Elles sont accusées par la justice camerounaise de «complicité de sécessionnisme» et sont depuis lors gardées à Buéa.
«Bien que nous ayons suivi les procédures de notification humanitaire convenues avec les autorités, ces membres ont été arrêtés et restent en prison», clame MSF qui appelle à la libération «immédiate» des membres de son staff.
Silence des autorités camerounaises
Pour l’heure, aucune réaction officielle du Cameroun n’a encore été enregistrée en lien avec cette affaire. Dans un rapport rendu public courant janvier, l’Ong Mandela Center, mandaté par les autorités militaires nationales pour mener une enquête indépendante, révèle que le patient en question est un chef combattant séparatiste. Le nommé Mbu Princely Tabe agissait sous les pseudonymes «general moving star» et «Ndip Ben». «En tant que combattant blessé hors combat, il avait pleinement le droit à la protection humanitaire», conclut Mandela Center qui qualifie l’arrestation de Ashu Dabinash Godlove et Mewouo Marguerite Gerzande «d’arbitraire».
Précédent et bilan
Ce n’est pas la première fois que de telles accusations sont portées contre les équipes de Médecins sans frontières. En fin 2020, le gouvernement camerounais avait déjà suspendu les opérations de MSF dans le Nord-Ouest, l’autre région anglophone du pays également en proie à une crise sécuritaire. Il l’accusait de collusion et de complicité avec les groupes armés sécessionnistes. À ce jour par contre, le déploiement de MSF dans la région de l’Extrême-Nord n’a été éclaboussé d’aucun scandale. L’organisation enregistre à date 221 600 consultations ambulatoires, 83 200 cas de paludisme traités, 6046 interventions chirurgicales menées 3540 personnes prises en charge à la suite de violences physiques intentionnelles.
Louise Nsana
Élections régionales au Cameroun : Les séparatistes anglophones manœuvrent contre le scrutin
Ils instituent deux jours de villes mortes cette fin de semaine et brandissent des représailles à tous les contrevenants à l’interdiction de voter.
Urnes transparentes pour élections régionales controversées au Noso Le conseil du gouvernement ambazonien, par l’entremise de Emmanuel Ndong alias Capo Daniel, un des leaders de la branche armées ADF (ambazonia defense forces) de la république virtuelle d’Ambazonie, résidant à l’étranger, a déclaré sur les réseaux sociaux, deux journées de villes mortes dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest. Soit du 6 au 7 décembre 2020. Déjà mercredi dernier, 25 novembre 2020, Chris Anu, secrétaire à la communication du gouvernement intérimaire de la république fantôme d’Ambazonie ne s’est pas seulement arrêté sur le week-end prochain.
Il a surtout prohibé le déroulement de la campagne pour les régionales. Dans un voice sur les réseaux sociaux, Chris Anu annonçait des «villes mortes totales» dans les régions anglophones le week-end du 5 au 7 décembre 2020. Par la même occasion, il instruit la milice «restauration forces» sur le terrain «à veiller au respect de cette mesure». Sans remords, Chris Anu demande à cette milice «d’exécuter» ceux qui vont battre campagne ou prendre part aux élections régionales du 6 décembre prochain dans ces régions.
Cette sortie de ces porte-paroles a pour seul but d’empêcher la tenue de ce scrutin dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du pays. Les observateurs avertis s’interrogent sur l’opportunité d’un tel appel à la désobéissance civile. Et pour cause, avance Mbah Jude, «ils avaient annoncé les villes mortes lors de la présidentielle et du double scrutin sur les législatives et municipales, mais ces consultations électorales se sont déroulées et les résultats validés. Je trouve inopportun ces villes mortes du 6 au 7 décembre 2020».
Plaidoyer
Tangwa Paulinus abonde dans le même sens: «le collège électoral est constitué essentiellement des conseillers municipaux. Presque tous les conseillers municipaux, excepté ceux de l’unique commune de Bamenda III, sont du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), donc majoritaires. Il suffit qu’ils soient encadrés par les forces de l’ordre, ils vont voter. Bien plus, aucun autre parti politique ne s’oppose au Rdpc durant ce scrutin dans ces régions.Par conséquent, même si les seuls conseillers municipaux Rdpc votent, c’est le parti au pouvoir qui va remporter ces élections et gérer les premiers conseils régionaux dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Par conséquent, les séparatistes feraient mieux de changer de paradigme, car ce énième appel aux villes mortes pour contrecarrer la tenue des régionales est contre-productif». Au demeurant, il ne fait point de doute que l’État va déployer des moyens sécuritaires pour encadrer respectivement les 1063 conseils municipaux de la région du Nord-ouest et les 851 de la région du Sud-ouest vers les bureaux de vote dimanche prochain.
On se souvient que lors des sénatoriales de 2013, certains conseillers municipaux avaient été « mise en cage » deux jours avant les élections dans un hôtel de la ville de Bamenda. Le jour des élections, ils avaient été convoyés par bus aux bureaux de vote. Après le vote, ils étaient retournés par les mêmes moyens à l’hôtel. L’histoire pourrait se répéter cette fois-ci pour les régionales du dimanche 6 décembre 2020. La majorité des 1044 chefs qui constituent le collège électoral de la House of Chief sont acquis au Rdpc, seul parti en course pour les régionales dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.
Zéphirin Fotso Kamga
Paul Biya : le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République
- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
- Monsieur le Premier Vice-Président du Sénat,
- Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
- Monsieur le Premier Président de la Cour Suprême,
- Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
- Mesdames et Messieurs les Députés,
- Mesdames, Messieurs,
- Chers compatriotes,
Qu’il me soit tout d’abord permis de remercier Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale pour ses paroles de bienvenue et ses encouragements au début de ce nouveau mandat.
Je tiens à exprimer une fois encore devant vous ma reconnaissance au peuple camerounais de m’avoir renouvelé sa confiance. Celle-ci sera pour moi un soutien indispensable dans l’exercice des hautes responsabilités que j’aurai à assumer au cours des prochaines années.
Le serment que je viens de prêter « devant le peuple », selon les termes de l’article 7 de notre Constitution, en présence de ses représentants, revêt une haute valeur symbolique à un double titre :
- il implique une fidélité absolue aux institutions de la République, à laquelle je ne saurais déroger ;
- il a d’autre part valeur d’engagement personnel irrévocable à se conformer aux obligations qui sont celles du Chef de l’Etat, telles qu’elles sont définies par notre loi
Comme par le passé, ce sont ces principes qui guideront mon action au service du peuple camerounais au cours du septennat des « Grandes Opportunités » qui s’ouvre aujourd’hui.
- Mesdames, Messieurs,
Avant d’en évoquer les perspectives, je souhaiterais que nous jetions ensemble un rapide regard en arrière, ce qui nous permettra de faire le point sur la situation présente.
Le septennat qui vient de s’achever ne s’est pas écoulé comme un
« long fleuve tranquille ».
Au plan de la sécurité, nous avons d’abord été confrontés aux attaques répétées du groupe terroriste Boko Haram, qui a semé la terreur et la désolation dans l’extrême-nord de notre pays. Nous avons fait face, de concert avec nos voisins et avec l’aide de nos partenaires traditionnels. Nos forces de défense et de sécurité, auxquelles je tiens ici à rendre, à nouveau, hommage, ont repoussé l’ennemi hors de nos frontières. Aujourd’hui, la situation est stabilisée mais nous restons vigilants et déterminés.
Par la suite, dans nos régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des forces négatives ont cru pouvoir profiter de revendications d’ordre corporatiste pour essayer de mettre en œuvre un projet de sécession. Il s’en est suivi une succession d’actes de violence terroriste auxquels le gouvernement a répondu en prenant des mesures nécessaires pour préserver l’ordre public, ainsi que la sécurité des citoyens et de leurs biens.
Il va sans dire que l’objectif des sécessionnistes porte atteinte à notre Constitution, qui consacre le caractère « indivisible » de notre République.
En revanche, le désir maintes fois exprimé, de nos populations d’être mieux associées à la gestion de leurs affaires locales, nous a conduits à prendre des mesures nécessaires pour accélérer le processus de décentralisation.
Ces tâches prioritaires ne nous ont pas détournés de la nécessité d’œuvrer à l’amélioration de notre économie, affectée par les effets de la crise économique et financière mondiale, ainsi que par la baisse des cours des matières premières.
Dans ce but, nous avons poursuivi la mise en œuvre de nos réformes structurelles et pris des mesures pour redresser notre situation budgétaire. Notre « résilience » a été saluée par le FMI avec lequel nous avons conclu, en 2017, un programme économique et financier appuyé sur une « facilité élargie de crédit ». Nos efforts expliquent sans aucun doute le retour progressif de notre croissance.
Parallèlement, tout en veillant à la soutenabilité de notre dette extérieure, nous avons donné une nouvelle impulsion à nos grands projets d’infrastructures concernant la production d’énergie, la distribution d’eau potable et la construction des routes. De nombreuses réalisations en portent témoignage.
Malgré les difficultés de la conjoncture, de nombreux chantiers ont été ouverts dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux. Il est indéniable que sur ce plan, des avancées notables ont été réalisées.
Nous avons, par ailleurs, continué le parachèvement de notre édifice institutionnel et démocratique, avec la mise en place effective du Sénat et du Conseil Constitutionnel.
Ainsi, contre vents et marées, nous avons maintenu notre cap vers l’émergence.
Ce rapide bilan, qui est loin d’être exhaustif, montre bien que notre pays est en pleine transformation et qu’il avance résolument dans la voie du progrès.
- Mesdames, Messieurs,
D’une façon générale, au cours du septennat qui s’annonce, nous veillerons à consolider nos acquis, tout en explorant les pistes nouvelles, nous permettant de saisir toutes les opportunités d’un monde en constante évolution.
Dans cet esprit, il va de soi que nous allons poursuivre nos réformes structurelles afin de renforcer notre équilibre budgétaire et de conforter la soutenabilité de notre dette. Des finances saines sont en effet la condition de l’attractivité d’une économie et, donc, de son aptitude à accueillir les investissements.
A ce propos, je voudrais appeler votre attention sur les changements qui sont en cours au niveau international et qui ne manqueront pas d’avoir des répercussions sur notre pays.
Les règles qui régissaient la mondialisation des échanges depuis plusieurs décennies sont remises en cause. Les tendances au protectionnisme, voire à l’isolationnisme gagnent du terrain. Il y a là le risque clair d’un effet déstabilisateur pour de nombreux pays, en particulier pour ceux en développement comme le nôtre. Nous allons de plus en plus subir les effets des changements climatiques qui impacteront la vie de nos concitoyens, notamment ceux du monde rural.
Dans ce contexte, il me semble opportun de nous attacher à développer les secteurs de notre économie qui pourront réduire sensiblement nos importations de biens et services. Cette politique présentera l’avantage de nous permettre de rééquilibrer notre balance commerciale chroniquement déficitaire.
Par ailleurs, nous allons réaliser une véritable « révolution agricole » en modernisant nos moyens de production et en transformant davantage nos produits agricoles. Cela devrait aller de pair avec la mise à disposition de nouveaux équipements, magasins de stockage et routes d’accès. Ainsi pourrait se conforter notre statut de grenier de l’Afrique Centrale.
Une économie moderne ne saurait se concevoir sans l’existence d’un secteur industriel performant. Nous disposons d’un Plan Directeur d’Industrialisation qui définit les contours et le contenu d’un projet d’envergure dans ce domaine. Sa réalisation sera une des tâches prioritaires du septennat.
L’industrie, comme l’agriculture, exigent un apport d’énergie stable et suffisant. Nous avons entrepris des efforts importants dans ce secteur depuis un certain temps déjà. Les barrages et les centrales hydroélectriques que nous avons construits devraient nous permettre, à plus ou moins brève échéance, de répondre pleinement aux exigences de notre économie et aux préoccupations de nos populations en la matière.
Mais nous ne nous arrêterons pas là. Nous continuerons d’exploiter tous les sites et cours d’eau disponibles afin de faire du Cameroun un grand producteur d’électricité dans notre continent. Nous ne délaisserons pas pour autant les zones rurales en les dotant progressivement de centrales solaires.
De la même façon, nous continuerons à développer nos infrastructures de transport (routes, ports, aéroports) au bénéfice de notre économie, mais aussi pour faciliter les communications avec nos voisins.
D’autre part, conscients que la finalité de la démocratie est d’apporter au plus grand nombre des conditions de vie aussi bonnes que possible et une véritable égalité des chances, je persisterai à consacrer tous mes efforts :
- à favoriser la relance de la croissance économique, créatrice d’emplois, notamment pour les jeunes, et susceptible d’améliorer le pouvoir d’achat ;
- à promouvoir le rôle des femmes dans notre société ;
- à faciliter l’intégration sociale des jeunes en développant encore davantage notre système éducatif, à tous les niveaux, et en mettant l’accent sur la professionnalisation ;
- à lutter contre l’exclusion, notamment par une meilleure protection des personnes vivant avec un handicap ;
- à améliorer l’accès aux services publics de l’eau potable et de l’électricité ;
- à renforcer notre système de santé, en ouvrant de nouveaux hôpitaux et en finalisant un dispositif de sécurité sociale efficace ;
- à mettre en valeur une politique d’habitat social digne de ce nom ;
- à valoriser notre patrimoine culturel ;
- et enfin à apporter au secteur sportif le soutien qu’il mérite, pour que les efforts que nous avons consentis pour accueillir la CAN 2019 reçoivent leur juste récompense.
- Mesdames, Messieurs,
Les grands défis que nécessite l’accès à l’émergence de notre économie, que j’ai rappelés, et les engagements que j’ai pris pour améliorer la qualité de la vie des Camerounais, supposent en premier lieu que des conditions adéquates de stabilité et de sécurité soient réunies. Je puis vous donner l’assurance que je ferai en sorte que ce soit le cas.
L’objectif de l’émergence doit être érigé en grande cause nationale qui mobilise l’ensemble de nos concitoyens afin de faire du Cameroun un pays moderne et socialement avancé.
Les agents du service public, comme du secteur privé, ont à cet égard un rôle important à jouer. Je connais leurs difficultés. Je prendrai les mesures nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de travail afin de leur permettre de mieux participer au progrès de notre pays.
Avant de conclure, je veux souligner que je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours. Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie.
Quant à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, elle continuera à être mise en œuvre par la commission qui y est dédiée.
Ces actions et d’autres seront prises pour régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps. Nous espérons que cela permettra de rétablir le calme indispensable au retour à des activités économiques et sociales normales. J’ai l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale.
Malheureusement, nombre d’entre eux, en raison de la menace que les sécessionnistes continuent de faire peser sur cette partie de notre pays, n’ont pu exercer leur droit de vote à la récente élection présidentielle et, donc, exprimer leur attachement à notre unité nationale. Je leur demande de ne pas perdre espoir et d’accorder tout le soutien possible à l’action des autorités en vue du rétablissement de la paix. Ils savent mieux que personne ce que serait leur existence sous le joug d’extrémistes qui font régner la terreur et la désolation dans leurs régions depuis quelques mois.
A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République. Fort du soutien du peuple camerounais tout entier et persuadé qu’il existe une issue honorable, dans l’intérêt de tous, je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant.
M’adressant maintenant à mes jeunes compatriotes, je voudrais vous dire de ne pas perdre espoir, j’ai compris votre aspiration profonde à des changements qui vous ouvrent les portes de l’avenir et permettent votre plein épanouissement.
J’ai tout aussi compris votre désir de mieux participer à la prise des décisions qui engagent l’avenir de notre pays. J’en tiendrai compte en ayant à l’esprit que le Cameroun de demain se fera avec vous.
En étant uni, notre pays, fier de ses avancées démocratiques, économiques et sociales, s’engagera avec confiance dans le progrès et la modernité.
C’est pourquoi je demande, ici et maintenant, au peuple camerounais dont je connais le patriotisme, de m’aider à continuer dans la paix l’œuvre de construction nationale.
Vive la République ! Vive le Cameroun !
Version Anglaise
- The President of the National Assembly,
- The First-Vice President of the Senate,
- The President of the Constitutional Council,
- The First President of the Supreme Court,
- Honourable Members of the Senate,
- Honourable Members of the National Assembly,
- Ladies and Gentlemen,
- Dear Compatriots,
Allow me, first of all, to thank the President of the National Assembly for his words of welcome and his encouragement as I begin this new term of office.
I also wish, before you, once again, to thank the Cameroonian people for having renewed their trust in me. Such trust will represent an invaluable support to me in the discharge of the weighty responsibilities awaiting me in the years ahead.
The oath I have just taken “before the people”, in accordance with the provisions of Article 7 of our Constitution, in the presence of their representatives, is of a highly symbolic significance on two counts:
- it is an expression of absolute loyalty to the institutions of the Republic from which I cannot derogate; and
- it is an irrevocable personal commitment to performing the duties of Head of State as set forth in our
As in the past, these principles will guide my action in serving the Cameroonian people during the seven-year term of “Great Opportunities” beginning today.
- Ladies and Gentlemen,
Before outlining our prospects, I would like us to take a quick look back so that we can take stock of the present situation.
The seven-year term that has just ended was not a bed of roses.
Security wise, we first had to deal with repeated attacks by the terrorist group, Boko Haram, which spread terror and desolation in the far-north of our country. Together with our neighbours, and with the help of our traditional partners, we responded strongly. Our defence and security forces, to whom I once more pay tribute, chased the enemy out of our borders. The situation is now stable, but we remain vigilant and determined.
Then, in the North-West and South-West Regions, negative forces thought they could take advantage of socio-professional grievances to try to roll out a secessionist agenda. This was followed by successive acts of terrorist violence to which the Government responded by taking the necessary measures to ensure public law and order, as well the safety of people and their property.
It is obvious that the secessionist ambition undermines our Constitution which establishes the “indivisible” nature of our Republic.
On the other hand, our population’s repeated desire to be more closely involved in the management of their local affairs prompted us to take necessary measures to fast-track the decentralization process.
These priority tasks did not distract us from the need to work towards improving our economy, adversely impacted by the global economic and financial crisis, as well as falling commodity prices.
To that end, we continued implementing our structural reforms and taking measures to improve our fiscal situation. Our “resilience” was hailed by the IMF with which we concluded, in 2017, an economic and financial
programme backed by an “extended credit facility”. It is clear that these efforts account for our progressive return to growth.
At the same time, while ensuring the sustainability of our external debt, we gave a fresh impetus to our major infrastructure projects regarding power generation, drinking water supply and road construction. This is evident in the many achievements recorded.
Despite the adverse economic situation, many projects were initiated in the health, education and social services sectors. Unquestionably, considerable progress has been achieved in this regard.
Furthermore, we pursued efforts to complete the building of our institutional and democratic edifice with the effective setting up of the Senate and the Constitutional Council.
Against all odds, we have, thus, stayed the course towards emergence.
This quick review, which is far from exhaustive, clearly shows that our country is undergoing transformation and that it is resolutely set on the path of progress.
- Ladies and Gentlemen,
Overall, during the seven-year term which is starting, we will strive to consolidate our achievements, while exploring new avenues that will enable us to make use of all the opportunities offered by an ever-changing world.
In this light, we will naturally pursue our structural reforms to consolidate our fiscal balance and bolster our debt sustainability. A healthy financial situation is a sine qua non for economic and, hence, investment attractiveness.
In this regard, I would like to draw your attention to ongoing changes taking place on the world scene and which are bound to have an impact on our country.
The decades-old rules which have governed globalization of trade are being challenged. Indeed, protectionist and even isolationist tendencies are
gaining ground. These trends portray the obvious risk of a destabilizing effect on many countries, particularly developing countries like ours. We will increasingly suffer the effects of climate change which will impact the lives of our fellow citizens, notably rural dwellers.
In this regard, I think it is worthwhile for us to strive to develop the sectors of our economy that could significantly reduce our imports of goods and services. Such policy will have the advantage of enabling us to balance our chronic trade deficit.
Moreover, we will stage a veritable “agricultural revolution” by modernizing our production tools and further processing our agricultural products. This should be accompanied by the acquisition of new equipment and the construction of warehouses and access roads. Our status as breadbasket of Central Africa could thus be consolidated.
There can be no modern economy without an efficient industrial sector. We have an Industrialization Master Plan that presents the outline and content of a major project in this area. Its implementation will be among the priority tasks to be performed during the seven-year term.
Industry and agriculture require stable and sufficient power supply. We have been making significant efforts in this sector for some time now. The hydropower dams and plants that we have constructed should enable us, sooner or later, to fully meet the demands of our economy and our population’s energy needs.
However, we will not stop at that. We will continue to exploit all the available sites and rivers in order to transform Cameroon into a major electricity producer on our continent. We will also pay attention to rural areas by progressively providing them with solar energy plants.
Similarly, we will continue to develop our transport infrastructure (roads, ports, airports) to boost our economy and facilitate communication with our neighbours.
Bearing in mind that the ultimate goal of democracy is to provide the greatest number of people with the best living conditions possible and real equal opportunities, I will continue to devote all my efforts to:
- fostering economic growth that creates jobs, particularly for youths, and which can increase purchasing power;
- promoting the role of women in our society;
- facilitating the social integration of youths by further developing our educational system at all levels and focusing on professionalization;
- fighting against exclusion, notably by providing better protection to persons with disabilities;
- improving access to public drinking water and electricity utilities;
- enhancing our health system by building new hospitals and finalizing an efficient social security system;
- developing a worthwhile social housing policy;
- developing our cultural heritage;
- and, lastly, providing the sports sector with the support that it deserves, in the hope that the efforts that we have made to host AFCON 2019 will be rightly
- Ladies and Gentlemen,
The major challenges that must be met to ensure the emergence of our economy, which I have mentioned, and the commitments that I have made to improve the quality of life for Cameroonians, require, first of all, the creation of conditions conducive to stability and security. Rest assured that I will see to it that it so happens.
The goal of achieving emergence must become a major national cause rallying all our fellow citizens in order transform Cameroon into a modern and socially advanced country.
Public servants and private sector workers have a vital role to play in this regard. I am aware of their difficulties. I will take the necessary measures to improve their working conditions, in order to enable them contribute more to our country’s progress.
Before concluding, I want to stress that I deeply reflected over the frustrations and aspirations of the vast majority of our compatriots in the North-West and South-West Regions. A good number of these concerns and aspirations will be addressed as part of current efforts to accelerate the decentralization process. Measures will be taken as soon as possible to broaden the powers of local authorities in order to provide them with the means for greater autonomy.
Bilingualism and multiculturalism will continue to be promoted by the commission set up to that end.
These actions and others will be undertaken to resolve the many problems that are at the root of the frustrations and dissatisfaction that have been expressed in recent times. It is our hope that this will restore calm that is indispensable for a return to normalcy and usual economic activity. I am deeply convinced that the overwhelming majority of our compatriots in the two regions concerned aspire to a rapid return to peace within the national community.
Unfortunately, as a result of the threats that the secessionists keep brandishing in this part of our country, many of them were unable to exercise their right to vote during the recent presidential election and thereby express their attachment to our national unity. I call on them not to lose hope and to lend all possible support to the action of the authorities aimed at restoring peace. They know, better than anyone, what their life would be like under the yoke of extremists who have been spreading terror and desolation in their regions for some months now.
These war-mongers who are jeopardizing our national unity and preaching secession should know that they will face not only the full force of the law, but also the determination of our defence and security forces. I am calling on them to lay down their arms and get back on the right track. I am appealing particularly to youths who got involved in a futile adventure.
I have no doubt whatsoever that the destiny of our compatriots in the North-West and South-West lies within our Republic. With the support of the Cameroonian people as a whole and convinced that there is an honourable way out in everyone’s interest, I will strive to restore peace and calm in the
two regions concerned, with due respect for the institutions of which I am guarantor.
Turning to my young compatriots now, I would like to ask you not to lose hope. I have understood your deep aspiration for change that will open the door to the future and enable your complete personal fulfilment. I have also understood your desire for greater participation in taking decisions that concern the destiny of our country. I will take this into account bearing in mind that tomorrow’s Cameroon will be built with your input.
By staying united and proud of its democratic, economic and social advances, our country will confidently embrace progress and modernity.
That is why, here and now, I am calling on the Cameroonian people, who I know to be patriotic, to help me to continue the task of nation-building in peace.
Long-live the Republic! Long-live Cameroon!
Caleb Nsalambi : Indépendance, conceptualisation d’un système de domination subliminale
La lecture des rapports Nord-Sud laisse apparaître des symptômes de dépendance, voire d’addiction de l’occident envers ses anciennes colonies
Le diplomate congolais (RDC) est spécialiste de la géopolitique des change-ments climatiques. Il analyse les rapports Nord-Sud à l’aune d’un prisme nouveau.
Le processus de domination dont les tracées de frontières dessine les lignes de fracture entre le Nord et le Sud est une construction mûrement pensée dans l’antichambre des grands palais occidentaux. Comme une idée couvée, il est conçu, conceptualisé de façon savante et policé pour lui donner une légitimité, avant d’être mis en œuvre pour un seul but : dominer. Le concept d’indépendance n’a pas dérogé à la règle.
Indépendance ! Lorsque j’entends ce mot, je me pose la question de savoir : qui dépend de qui ?
À l’aube du XVème, des explorateurs européens débarquent alors en vague déferlante en Afrique pour assurer auprès de ces bons petits sauvages «une mission salvatrice de civilisation» et sortir de l’obscurantisme ces populations qui pataugent dans une ignorance aussi bien essentialiste qu’existentialiste. L’on voudrait par cette pirouette behaviouriste justifier la vision manichéenne du drame de l’humanité le plus cruel : la colonisation. À cette époque, l’Afrique est, selon certaines conceptions un continent en friche, sous développée, en marge de la civilisation et hors de l’histoire, pour ne pas citer Nicolas Sarkozy. Dans les années 1960, un grand nombre d’États africains accèdent à ce que l’on appelle pompeusement « indépendance ». C’est la fin d’un régime paternaliste, où le colonisateur « lègue » à ses colonies la « libre » administration de leurs territoires. Mais force est de constater le système colonial a laissé place à une structure néocolonial destiné à maintenir dans l’asservissement les peuples jadis sous administration étrangère. L’ingéniosité développée et l’acharnement déployé pour maintenir en place ce système de stabilité hégémonique laisse à désirer quant à la pertinence du terme choisi pour désigner la pseudo-décolonisation de l’Afrique.Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, il ne sera pas superflu de faire un détour sémantique du concept indépendance. Nous en définirons l’antithèse pour mieux en cerner le sens profond. Commençons par définir le contraire dont il dérive, à savoir la dépendance. Le Larousse définit la dépendance comme étant le rapport de liaison étroite entre quelque chose et ce qui le conditionne, le régit. Assujettissement à une drogue, à une substance toxicomanogène, se manifestant lors de la suppression de cette dernière par un ensemble de troubles physiques et/ou psychiques.
«Et on se souviendra longtemps de tous ces amoureux de l’Afrique qui ont commis pour seul péché de croire en l’INDÉPENDANCE de leurs nations»
On lui joint le synonyme d’addiction ou d’assuétude, pour ne citer que ceux-là.
La lecture des rapports Nord-Sud à la lumière de ces différentes définitions laisse apparaître des symptômes de dépendance, voire d’addiction de l’occident envers ses anciennes colonies. À l’observation, on se rend compte que les relations nostalgiques des puissants avec leurs espaces de régulation révèlent toutes la signification de la dialectique du maître et de l’esclave. Depuis le cadre multilatéral, jusqu’aux relations bilatérales, tout est fait pour maintenir les équilibres mondiaux.Une légion d’exemples aussi contraignants que lugubres est très éloquente pour illustrer cet état des faits. La Guinée de Sekou Touré paie encore de son audace d’avoir osé refuser d’appartenir à l. Sylvanus Olympio a été sacrifié sur l’autel de la conservation du précarré français en Afrique. Et que dire de Patrice Émery Lumumba martyr congolais qui paie de sa vie ses velléités à prétendre à une autonomie complète de son peuple ? Que dire Thomas Sankara qui a eu le toupet de croire que le « Pays des Hommes Intègres » pouvait prétendre au droit des peuples à disposer de ses richesses, pourtant reconnu par la Communauté Internationale ? Et que dire enfin de Mouammar Kadhafi, dont le sang tâche chaque baril de pétrole extrait du sous-sol libyen ? On n’oublie pas Laurent Gbagbo, et on se souviendra longtemps de tous ces amoureux de l’Afrique qui ont commis pour seul péché de croire en l’INDÉPENDANCE de leurs nations. Comme un toxicomane en manque capable de trucider pour un gramme de son élixir hallucinogène, l’occident est prêt à aller jusqu’au sang pour ne pas perdre l’Afrique dont il est devenu vitalement DÉPENDANT. Le principe d’égalité souveraine des États bat en brèche devant la realpolitik à la base de la géopolitique sanglante du monde.
On se souviendra longtemps de tous ces morts à Beni, ville tristement célèbre de l’Est de la RDC, don le sang est évalué au prix de La «Stratégie du chaos et du mensonge» dénoncé par Patrick Mbeko comme le « Poker menteur en Afrique des Grands Lacs ». Ne soyons pas naïfs pour CROIRE que le génocide rwandais n’avait pour substrat que la haine de deux tribus qui se détestent cordialement. Ayons la lucidité de lire entre les lignes et de chercher à SAVOIR les raisons non avouées de la crise dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest camerounais. Tous ces peuples sacrifiés au nom de la géopolitique mondiale du maître du monde occidental, trop DÉPENDANT de son esclave africain pour le laisser vivre librement son destin.
«Si le noir ne veut pas se tenir debout, qu’on le laisse tomber. Mais tout ce que je demande, c’est qu’on ne l’empêche pas de se tenir debout»
Les pays les plus rétifs sont jetés en pâture aux goulots d’étranglement du linkage. En fait, tout est lié dans le Nouvel Ordre Mondial. En terme simple, vous refusez un avantage au puissant colon, il actionne son levier de puissance par des sanctions onusiennes. Fais-lui valoir ton droit à disposer de tes matières premières au nom de la souveraineté, il met en branle son réseaux d’amis publics (FMI, Banque Mondiale…) et privés pour te refuser les financements à un projet structurel et ainsi asphyxier ta population qui descendra bientôt dans la rue réclamer ta démission.
Rien n’est laissé au hasard. Du point de vue idéologique, la diffusion des valeurs dites universelles sont des vecteurs de la suprématie. Sous le prétexte fallacieux de la démocratie et des Droits de l’Homme, une campagne guerrière abjecte n’a-t-elle pas été menée contre l’Irak de Saddam Hussein, pendant que rien ne motivait les forces alliées plus que l’or noir du Golfe Persique ? À défaut des bruits de bottes dans les rues de ta capitale, le silence des geôles de la Cour Pénale Internationale t’aidera à méditer sur ton sort.
Dès lors, le truisme est perceptible. Le choix du terme indépendance pour désigner ce qui est en fait un simulacre de mise en œuvre du processus de libération du continent africain masque à peine l’intention d’asservissement inauguré à la date macabre du 26 février 1885 à Berlin. Il s’agit en fait de la conceptualisation d’une domination subliminale murement pensée et construite depuis Gobineau jusqu’à Stephen Smith, en passant par Hérodote et par Albert Memmi qui ont consacré l’œuvre de leur vie à dégoupiller la thèse de l’inégalité des humains sur la base de leurs races, l’homme noir étant au bout de la chaîne alimentaire.
Au terme INDÉPENDANCE, je préfère DÉCOLONISATION qui dénote d’un processus plus long que l’Afrique ne pourrait atteindre qu’après avoir pris conscience de l’état de DÉPENDANCE de ses prévaricateurs. Car pour tenir son rang, l’occident dépend des matières premières de l’Afrique. En revanche, l’Afrique n’en est pas à ce niveau de dépendance consubstantielle.
À ce que je sache, l’Afrique, sans vouloir vivre en autarcie, n’en demande pas moins que de vivre librement sa souveraineté, sans interférences paternalistes et ni ingérences. D’aucuns aimeraient voir en l’homme noir, un immature incapable de s’autogérer et sempiternellement soumis à l’imposture d’une «aide fatale» au sens de Dambissa Moyo. Venance Konan dit à ce sujet : « Si le noir ne veut pas se tenir debout, qu’on le laisse tomber. Mais tout ce que je demande, c’est qu’on ne l’empêche pas de se tenir debout.»Celui qui se prend pour le Maître du monde, n’est qu’une émanation de sa DÉPENDANCE pour ceux qu’il CROIT être ses esclaves. C’est là toute l’ironie de « la dialectique du maître et de l’esclave», ce dernier étant devenu si indispensable au premier qu’il n’arrive plus de s’en passer.
Au bout de cette réflexion, on est en droit de s’interroger : Lequel de l’Afrique et de l’occident présentent des signes de manque quant à l’addiction pour l’autre ? En d’autres termes, qui ne supporte mal de vivre sans l’apport de l’autre ? Qui multiplie les efforts et les stratégies pour ne pas perdre les avantages tirés de l’autre ?
Des questions faciles auxquelles l’audace de SAVOIR peut répondre pour se libérer de la naïveté de CROIRE.
Crise anglophone : La facture salée de la guerre
Le Fonds monétaire international estime à 79 milliards de francs CFA les dépenses réalisées en 2017 pour combattre les groupes armés dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.
Le déploiement des militaires dans les régions anglophones a un coût élevé La guerre contre les groupes armés d’inspiration séparatiste dans les régions anglophones fait saigner les caisses de l’Etat. Dans un rapport sur le Cameroun, rendu public le 30 août dernier, le Fonds monétaire international (FMI) estime les dépenses supplémentaires engagées dans le domaine de la sécurité du fait de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017. Avec un PIB évalué l’année dernière à 19 806,3 milliards de francs CFA, ces dépenses se chiffrent à plus de 79 milliards de francs CFA. Soit un coût moyen mensuel de 6,6 milliards.
Pertes fiscales
Selon le FMI, les dépenses dues à la crise anglophone représenteront au moins 0,2 % du PIB en 2018. Soit plus de 41 milliards de francs CFA. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que ce montant soit largement dépassé au regard de la montée des violences observée depuis le début de la rentrée scolaire. En plus, la crainte de voir la situation se dégrader davantage à l’approche de l’élection présidentielle. Les séparatistes ont en effet promis de tout mettre en œuvre pour perturber le scrutin. Il va donc falloir davantage de moyens pour essayer de limiter leurs actions. Afin notamment de revoir à la hausse les prévisions de dépenses de sécurité pour l’année budgétaire en cours, jugées peu réalistes par le FMI, Paul Biya a signé en juin dernier, une ordonnance portant révision du budget de l’Etat.
Tout en saignant les caisses de l’Etat, la crise sociopolitique prive aussi le trésor public d’importantes ressources. «Les recettes fiscales ont diminué de 8-9 % dans les deux régions [anglophones] en 2017 par rapport à 2016, en raison de la baisse de l’activité économique et des difficultés de recouvrement des impôts». Soit une perte sèche pour l’Etat de près de 2 milliards de francs CFA, en considérant les 18,3 milliards mobilisés en 2016 par les centres régionaux des impôts du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Le conflit a également un impact sur l’activité économique. Même «si une quantification rigoureuse est difficile en raison du manque de données appropriées», «des évidences anecdotiques tendent à montrer que la crise anglophone a un impact négatif sur l’économie», estiment les experts du FMI. L’institution de Bretton Woods note par exemple que «les exportations réelles de café et de cacao, qui sont principalement cultivés dans les zones anglophones, ont baissé d’environ 10 % en 2017». «Le volume des exportations de café a encore chuté de 72 % au premier trimestre 2018 (en glissement annuel)», renchérit le rapport. A cela, il faut ajouter les pertes dues aux perturbations d’activités dans les agro-industrielles telles que la CDC, Pamol… et les destructions des biens, les retards dans la conduite des projets de développement et meurtres de personnes.
Aboudi Ottou
Bamenda
La ville coupée du pays
Les séparatistes interrompent le trafic sur la nationale n°6 dans la nuit du 8 au 9 septembre. En creusant une tranchée sur la chaussée et en détruisant de nombreuses voitures.
La chaussée dégradée et véhicules endommagés par les séparatistes Un voyageur relate: «ils nous ont stoppés au environ de 21h 10mn à Akum, en indiquant qu’ils veulent travailler sur la route. Un parmi eux, tenant un fusil, nous a dit qu’ils sont des «Amba boys» [groupe armé séparatiste, Ndlr] et par la suite nous a demandé de descendre de la voiture. Ils ont menacé de nous abattre si nous alertions les forces de l’ordre». Les miliciens feront ensuite usage d’un excavateur pour former une tranchée sur le bitume de la façon à rendre la route impraticable. Par la suite, ils vont abîmer les cartes nationales d’identité des passagers en retirant la partie qui porte le drapeau national.
Au cours de cette attaque, la bande armée détruit également les bus de la compagnie de transport interurbain «Amour Mezam». Avant de fondre dans la nuit, les assaillants mettent le feu à l’excavateur.
Alertées tardivement, les forces de l’ordre arrivent sur lieux. Au petit matin du 09 septembre, les passagers sont escortés dans les agences de voyage respectives. Certains regagnent leur domicile. D’autres s’engagent à reprendre la route pour leur destination initiale (Douala, Yaoundé ou Buea).
Quelques jours plutôt, l’on apprend la libération du Fon de Oku après une dizaine de jours de captivité. Fon Sentieh II Martin Yosimbom Ngum, chef du village du Premier ministre Philemon Yang a pu regagner sa chefferie. La veille, le proviseur du lycée de Mankon, André Gabiassi, est kidnappé par des individus armés alors qu’il s’apprête à tenir une réunion avec son staff.
A la suite de ces évènements, le gouverneur de la région du Nord-ouest renforce le couvre-feu. Désormais, les mouvements des personnes et des biens sont réduits entre 18h et 6h. Exception faite pour les véhicules des autorités administratives et ceux des forces de défense et de sécurité. Le gouverneur Adolphe Lele Lafrique Tchoffo suspend également les voyages de nuit jusqu’à nouvel ordre.Zéphirin Fotso Kamga