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Promotion de l’entrepreneuriat : le Cameroun dopé à l’expertise espagnole
Le ministre des petites et moyennes Entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III et le directeur général de la Fondation espagnole des Chambres de commerce pour la création et le développement des entreprises (Incyde), Francisco Javier Collado Cortes, ont signé ce mercredi 8 novembre 2023 à Yaoundé un accord-cadre de partenariat.
Bien qu’ayant déjà fait du chemin, le secteur de l’entrepreneuriat a encore beaucoup de progrès à faire au Cameroun. Aussi, le Minpmeesa s’allie à la Fondation espagnole des Chambres de commerce pour la création et le développement des entreprises (Incyde). Cette union a plusieurs visées. Il s’agit de faire la promotion et le développement de l’entrepreneuriat et de l’esprit d’entreprise par le biais de la formation et du conseil du développement d’initiatives d’auto-emploi et de consolidation d’entreprises. La découverte et de la promotion d’initiatives d’entreprises rentrent également en ligne de compte, en vue entre autres de permettre d’améliorer le climat des affaires.
L’accord-cadre porte ainsi sur «la formation des formateurs dans le domaine en vue du développement intégral et qualifié des compétences des professionnels formés; l’accompagnement des structures d’incubation, notamment dans le cadre de l’échange d’expériences à travers des séminaires et stages d’imprégnation dans les incubateurs de haute technologie de la Fondation Incyde; et la participation du ministère comme partenaire stratégique aux forums et sommets internationaux organisés par la Fondation», explique Francisco Javier Collado Cortes, directeur général d’Incyde.
Achille Bassilekin III trouve en ce partenariat une belle initiative à saisir. Pour le Minpmeesa, «cette fondation Incyde à travers les communautés autonomes, va développer un réseau d’incubateurs spécialisés qui peuvent non seulement être utiles pour l’accompagnement de l’entrepreneuriat dans les domaines spécialisés qui ont été identifiés dans la SND-30, mais également pour le développement de l’entrepreneuriat de la haute technologie qui est un domaine de la spécialisation de cette Fondation», affirme le membre du gouvernement. Par ailleurs, le membre du gouvernement précise que «cet accord marque la détermination du gouvernement d’Espagne à accompagner le développement de l’écosystème entrepreneurial camerounais».
Pour un meilleur accomplissement, les parties (camerounaise et espagnole) s’engagent à apporter, après étude, leur soutien aux différentes activités à mener en vertu de l’accord-cadre et des accords spécifiques subséquents; et à contribuer à la mise en œuvre des projets arrêtés d’accord-parties, conformément aux spécifications des cahiers de charge y afférents. Les deux signataires ont également l’obligation de procéder conjointement au suivi et à l’évaluation technique des projets mis en œuvre en vertu de l’accord-cadre et des accords spécifiques; et enfin, de mener toutes autres actions de vulgarisation, de sensibilisation ou de formation favorisant la compétitivité et la croissance des PME, dûment approuvées.La Fondation Incyde est une institution espagnole créée en 1999 à l’initiative des chambres de Commerce. Elle est dédiée à la promotion et à la formation de l’esprit entrepreneurial, à l’amélioration de qualification des entrepreneurs, à la création et à la consolidation des entreprises. Les activités de fondation Incyde s’inscrivent dans les programmes des fonds communautaires FSE (Fonds social européen) et Feder (Fonds européen de développement régional).
Diane Kenfack
Positionnement marketing et commercial : dans la fièvre de la bataille des Coca-Cola
World Cola de Boissons du Cameroun (anciennement SABC), Coca-Cola originel commercialisé par Gracedom Invest et American Cola de Source du Pays revendiquent chacun la prépondérance sur le marché. Souvent au détriment du client pris entre plusieurs offres.
Les Cola en vitrine Les Camerounais sont entre le marteau et l’enclume ces derniers temps. La cause ? La guerre commerciale et sans merci que se livrent trois sociétés nationales. Notamment les Boissons du Cameroun (anciennement Société anonyme des Brasseries du Cameroun) producteur de Word Cola; Source du Pays, fabricant d’Américain Cola ; et la multinationale Coca-Cola elle-même, propriétaire du produit et de la marque originels, représentée au Cameroun par Gracedom invest. Et pour gagner la guerre, chacune des trois marques adopte une tactique qui lui est propre. «Ma structure vent les trois Coca-Cola, vous les voyez dans les rayons. Mais, pour que le client distingue au mieux les trois, nous séparons les marques», confie une gestionnaire d’un grand supermarché de la place.
Distribution
Plus connue sous l’appellation de SABC, la société brassicole Boissons du Cameroun, apprend-on, dispose du plus vaste réseau de distribution. World Cola se retrouve partout à travers les dépôts disséminés dans tous les coins du pays. Il semble alors avoir l’avantage sur ses concurrents. Surtout que sans le vouloir, tout propriétaire de dépôt de boisson se voit livrer World Cola. Même si la commande n’est pas passée, les agents vous proposent de prendre soit des casiers, soit des palettes. «Est-ce que les Brasseries courent? Ils sont comme la chaîne nationale dans le monde médiatique. Tu veux, tu ne veux pas, tu vas prendre les World Cola», évoque AT, propriétaire d’un débit de boisson au lieu-dit Ayéné, dans les environs de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC).
Bien plus, World Cola dispose des prix ne nécessitant pas l’ajout d’une pièce. Il suffit pour un client de disposer de 500 FCFA pour s’offrir la boisson. «La plupart de mes clients ne regardent pas le type de Coca. Ils posent 500 FCFA et prennent le produit», indique Ali, tenancier d’une boutique à Mvog-Mbi.Droit d’aînesse
Pour marquer sa différence avec ses vis-à-vis, le nouvel acteur, en réalité ancien partenaire des Boissons du Cameroun et aîné de tous, mise sur son passé glorieux. Il ne change pas son étiquette. Cette stratégie amène les gens à revoir le Coca-Cola produit depuis des décennies. «Depuis que les anciennes bouteilles sont revenues sur les étals, les gens recommencent à prendre ce coca», renseigne Jules, vendeur dans un supermarché de la place. Jeanne Ngono, mère et fonctionnaire habitant Ahala dans le 3e arrondissement, est amatrice de Coca-Cola. Elle dit avoir retrouvé le vrai goût du Coca-Cola depuis quelques mois. Et pour faire la différence, elle tient son astuce. «Pour faire la distinction lorsque j’envoie l’enfant chez le boutiquier, je lui demande de dire qu’il veut l’ancien coca. Les boutiquiers comprennent», précise la dame. Pour montrer l’originalité, les promoteurs de ce Coca-Cola augmentent le prix. Pour l’avoir dans la majeure partie des enseignes, il faut débourser 600 FCFA.La carte de la religion
En dehors des deux cadors anciennement partenaires, Source du pays, aussi connue sous l’appellation «Planète», ne lâche pas prise. L’entreprise met sur pied sa stratégie pour écouler son American Cola. Son avantage commercial est d’avoir laissé la commercialisation des boissons alcoolisées à ses concurrents pour se concentrer sur celles non alcoolisées. Ainsi, apprend-on, elle distribue facilement ses produits dans les boutiques tenues par des Sénégalais, des Guinéens, bref les détaillants d’obédience musulmane. «Moi je suis musulman et je n’aime pas voir l’alcool. Donc je vends principalement American Cola», affirme un gérant de boutique ouest-africain.Outre des camions et camionnettes de livraison, il y a des équipes de vente mobiles. Il est donc facile de tomber sur des tricycles arpentant les rues des sous-quartiers de la capitale. Olivier sillonne les petits coins de Nkoabang à bord de son tricycle rouge. Il livre les produits de Source du pays à des boutiquiers du lieu-dit Eboual Medzom. «Je viens ici tous les deux jours pour livrer les jus à Hamadou et Seydou. Dans ma cargaison, il y a bien évidemment American cola», indique le vendeur mobile. S’agissant du contenu, Planète bat ses adversaires, ajoute-t-il. Au lieu d’une bouteille de 1 L, il propose une de 1,25 L à 500 FCFA. Et le prix est le même que celui de la marque de Boissons du Cameroun. Et on le trouve dans presque toutes les boutiques».
Quelques points communs tout de même. Tous les trois concurrents vendent ce produit sans sucre appelé Coca Zéro. Et tous les trois distribuent également en petites bouteilles et cannettes.André Gromyko Balla
Un portefeuille de 19 projets pour la sous-région
D’innovations en innovations
La fin prochaine de l’année 2023 ouvre le chantier de l’implémentation du programme budgétaire 2024-2027 de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Celui-ci est fixé à 103 millions d’euros (67 563 571 000 FCFA), en hausse de 21% par rapport au budget 2023. Il doit bénéficier à vingt projets pour l’Afrique, l’Amérique, l’Asie pacifique, les Caraïbes, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Océan indien.
Une innovation ponctue la démarche de l’OIF dans le cadre de cette nouvelle programmation. Il s’agit des concertations menées auprès de ses États-membres. En témoignent des rencontres officielles comme celle tenue le 3 novembre au palais de l’Unité du Cameroun. Le président de la République du Cameroun y a reçu en audience Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’OIF. Les échanges ont porté sur des questions de recapitalisation de l’institution. Ce qui fonde l’organisation à décrire la programmation 2024-2027 comme la manifestation «d’une volonté de co-construction et de mobilisation collective». «Pour la première fois, l’OIF a bâti sa programmation après avoir mené de larges consultations auprès de ses États et gouvernements membres, à qui j’exprime notre gratitude pour leur engagement et leur soutien», peut-elle alors se réjouir à l’apogée de son deuxième mandat.
Pour la quatrième secrétaire générale de l’OIF, ce programme budgétaire se resserre autour des axes structurant de la Francophonie. Lesquels renforcent la présence du français et de la Francophonie dans les secteurs de l’éducation et de la culture, du développement économique, de la démocratie et la paix. «Le résultat se traduit donc par une programmation plus concentrée, resserrée autour de nos axes structurants et de quelques nouvelles thématiques porteuses comme le tourisme durable, les industries culturelles et la découvrabilité des contenus francophones», souligne-t-elle en avant-propos du document de programmation. Celle-ci est la première portée par Louise Mushikiwabo. Lire le zoom.
Louise Nsana
Les interventions de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans la sous-région, dès le 1er janvier 2024, touchent l’éducation, la démocratie et la paix, ainsi que le développement économique.
La Francophonie poursuit sa vision à l’horizon 2030: devenir, un espace solidaire mieux gouverné, inclusif, numérique, innovant, durable et prospère, au profit du mieux-être des populations. Ce postulat fixe les grandes lignes du programme budgétaire de l’OIF adopté à Yaoundé courant novembre, pour la période 2024-2027. L’Afrique centrale y bénéficie de 19 projets sur les 20 qu’entend mener l’Organisation durant la période susmentionnée. Ces derniers se fondent sur trois grands piliers visant à renforcer l’influence de la langue française. Il n’est pas encore possible de donner le montant de l’enveloppe réservée à la sous-région. Elle était toutefois de 17 983 033 euros (environ 11 796 096 378 FCFA) pour la période 2019-2022.
1- La langue française au service des cultures et de l’éducation
La feuille de route de l’OIF en Afrique centrale consiste dans un premier temps à étendre et à valoriser l’usage de la langue française auprès des décideurs nationaux et internationaux, les acteurs de la création artistique et culturelle. Pour une enveloppe collective de 15,55 millions d’euros (10 200 131 350 FCFA). L’instance entend parvenir à une importante augmentation du nombre de décideurs certifiés à la pratique du français; ainsi que des contenus culturels et intellectuels produits dans la langue de Molière, entre autres. Elle procèdera, pour y parvenir, à la collecte et l’analyse de données sur les avancées enregistrées. Elle envisage par ailleurs de conduire des plaidoyers et de sensibiliser en faveur du multilinguisme à l’échelle internationale. Cela tout en apportant un soutien aux artistes et scientifiques.Les visées de l’OIF consistent, dans un second plan, à l’amélioration de la qualité de l’enseignement du français. Au travers de la mise au point d’approches pédagogiques adaptées aux contextes locaux. Les actions répertoriées pour la cause consistent en la mise à disposition d’une plateforme numérique de ressources pédagogiques et de formations en faveur des enseignants; le renforcement des compétences linguistiques et professionnelles des enseignants; le déploiement d’enseignants volontaires au sein de certains établissements scolaires; et le développement de plans d’actions nationaux pour renforcer la place du français dans les systèmes éducatifs. Ce plan d’action est consolidé par la poursuite de l’initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (Ifadem). Celle-ci cible prioritairement les zones rurales au Cameroun, en Centrafrique, au Burundi, au Tchad et en RDC, pour ce qui est de l’Afrique centrale. L’Afrique de l’Ouest, l’Océan Indien, l’Asie-pacifique, les Caraïbes et le Moyen-Orient en bénéficient également.
Les langues nationales ne sont pas laissées en marge des actions de l’institution que dirige Louise Mushikiwabo au Cameroun, au Burundi et en RDC. La deuxième phase du projet dénommé «Ecoles et langues nationales (Elan)» est le garant du respect de la diversité culturelle en matière d’éducation. Grâce aux centres de lectures et d’animation culturelle (Clac).L’OIF dédie une marge de ses actions au développement des industries culturelles pour la période 2024-2027. Elle ambitionne par ailleurs d’étendre les compétences et l’autonomie des acteurs culturels par un soutien à la création, la production, la distribution et la découvrabilité des œuvres et des contenus culturels francophones. Il est également question de faciliter l’accès de ces acteurs aux marchés et réseaux internationaux; tout en accompagnant et en accélérant la diffusion d’innovations et de nouveaux modèles. Un montant de 8,6 millions d’euros (5 641 230 200 FCFA) est de ce fait alloué à l’ensemble de l’espace francophone. Priorité est cependant accordée aux pays d’Asie-Pacifique, d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, d’Afrique du Nord, de l’océan Indien, du Moyen-Orient et des Caraïbes.
Une place est accordée à la découverte des talents sportifs et culturels de la sous-région lors des Jeux de la Francophonie. La 10e édition est prévue en 2027 avec un montant de 2,65 millions d’euros (1 738 286 050 FCFA). Pendant ce temps, la jeunesse tchadienne profitera de l’opportunité de la Radio Sahel pour exprimer son point de vue sur la crise politique qui secoue ce pays.
2- la langue française au service de la démocratie et de la gouvernance
«Alors qu’au sein de l’espace francophone, le principe même de la démocratie est parfois remis en cause et que la recherche de la paix et de la stabilité se heurtent à des obstacles inédits, l’OIF entend utiliser au mieux le potentiel fédérateur de la langue française pour transcender les barrières culturelles et linguistiques et promouvoir, par une culture du dialogue, les valeurs qui la fondent: attachement à la démocratie, au pluralisme, à la bonne gouvernance», souligne l’institution internationale. Elle octroie à la cause un budget de 3,2 millions d’Euros (1 738 286 050 FCFA), dont bénéficiera partiellement l’Afrique centrale, pour l’implémentation du projet «Etat civil». Lequel devrait favoriser la modernisation des systèmes d’Etat civil et l’enregistrement systématique des naissances. Les moyens d’y parvenir portent essentiellement sur la formation, la sensibilisation, les plaidoyers, la production et la vulgarisation des bonnes pratiques. Des activités sont également projetées en vue de la tenue des campagnes d’enregistrement.L’Organisation internationale de la Francophonie est résolue à intervenir pour le maintien de l’État de droit, des droits de l’Homme et de la justice dans les pays frappés par des crises. En l’occurrence, le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun, pour ce qui est de l’Afrique centrale. Un financement de 5,7 millions d’euros (3 738 954 900 FCFA) permettra de renforcer les institutions pour l’adoption des lois et mesures y afférentes. La programmation de l’instance internationale de la francophonie en faveur de la cohésion sociale est enrichie d’un chapitre dédié au «soutien à la paix et à la stabilité».
L’OIF part en lutte contre les «désordres de l’information» pour les quatre années à venir. Son action va s’étendre aussi à la prévention des conflits dans les territoires de son ressort. Ce projet, précise l’organisme, sera implémenté dans les pays en phase de transition politique, ceux faisant face à des crises sécuritaires et au terrorisme. Ce critère a sans aucun doute permis de qualifier la sous-région pour ce financement collectif de 5,35 millions d’euros (3 509 369 950 FCFA). À la condition cependant que le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique, principalement concernés, en fassent la demande officielle auprès de l’OIF.3- La langue française, vecteur de développement durable
Le développement économique des 88 pays réunis au sein de l’OIF est une préoccupation. L’institution dénombre un certain nombre de pesanteurs qui en bloquent l’apogée. On y compte pêle-mêle les changements climatiques, la compétition pour l’accès aux ressources naturelles, la perte de la biodiversité, les inégalités économiques et sociales persistantes. Sept projets sont de ce fait arrêtés pour répondre à ces défis. La démarche dont bénéficie l’Afrique centrale consiste dans un premier temps en la réduction des inégalités et des disparités de genre. Il s’agit de booster l’autonomie économique et sociale des femmes en situation de vulnérabilité. Au travers du Fonds «la Francophonie avec elles», les organisations de la société civile (OSC) engagées pour leur cause reçoivent un soutien financier. Celui-ci devrait permettre de renforcer leurs actions de plaidoyer et d’accompagnement de la cible. Un montant de 4,4 millions d’euros (2 886 210 800 FCFA) est engagé subséquemment en faveur de l’Afrique centrale, de l’Ouest et du Nord, de l’Océan indien, de l’Asie pacifique, du Moyen Orient et du pacifique.L’accomplissement de l’objectif de développement durable numéro 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) vient dans les priorités de l’Organisation internationale pour le prochain cycle quadriennal. Le projet «Innovations et plaidoyers francophones» en fait son cheval de bataille. Il entend accroître l’influence des femmes, des jeunes et des organisations de la société civile lors de l’élaboration des politiques publiques. Budget établi: 4,2 millions d’euros (2 755 019 400 FCFA) en faveur de l’ensemble des États francophones.
4- Le numérique
Un autre volet du portefeuille de projets de l’OIF en Afrique est consacré au renforcement des compétences numériques des populations. Ainsi, le projet «D-CLIC» a pour but d’outiller les femmes et les jeunes pour leur permettre de mieux appréhender les mutations de l’économie. Pour un montant de 6,8 millions d’euros (4 460 507 600 FCFA), l’institution entend «améliorer l’employabilité des jeunes et des femmes dans le domaine du numérique, à travers le développement de formations aux métiers du numérique, ainsi que l’initiation et le renforcement des compétences numériques de base des populations», renseigne le document de programmation. Il est également question de «renforcer les politiques publiques sectorielles en termes de structuration et gouvernance du numérique mondial, ainsi que les dispositifs nationaux favorisant la transformation numérique et le développement de l’emploi dans les filières numériques».
L’Afrique centrale bénéficiera du projet dénommé «Promotion des échanges économiques et commerciaux francophones». Il est arrêté avec l’objectif d’accompagner le développement des entreprises francophones; renforcer l’influence des États et gouvernements francophones sur la scène internationale; contribuer à l’amélioration de l’environnement des affaires. L’enveloppe collective dédiée à cette rubrique est de 6,2 millions d’euros (4 066 933 400 FCFA).5- L’environnement
Les questions environnementales constituent une priorité pour l’OIF. Elle ambitionne d’outiller les acteurs étatiques dans le but d’optimiser la défense de leurs positions lors de négociations internationales. Le projet «Accompagnement des transformations structurelles en matière d’environnement et de climat» est de ce fait au programme. Il devrait aboutir à la mise en place des cadres de concertation francophones sur les enjeux des négociations; des actions de formations à la préparation des sessions de négociations pour les décideurs publics; des plaidoyers pour l’accès à la finance durable; et à la mise à jour des plans nationaux sur la biodiversité, entre autres.
En matière de préservation de l’environnement, le Bassin du Congo fait figure de priorité pour l’OIF. Elle implémentera de fait son projet de «Soutien aux initiatives environnementales dans le Bassin du Congo» au Cameroun, en Centrafricaine, RDC, République du Congo, Guinée Équatoriale et au Gabon. Pour un montant global de 4,775 millions d’euros (3 132 194 675). Ce dernier fonde des actions en faveur de la résilience des écosystèmes et des populations dans la zone concernée. Il est articulé autour de l’appui financier aux initiatives entrepreneuriales agricoles. Ledit projet vise aussi les formations pratiques en agriculture des jeunes et des femmes, le soutien à la mise en œuvre, au transfert et à la valorisation socio-économique d’éco-innovations intégrées, transformatrices, adaptées aux conditions régionales et accessibles aux populations vulnérables.Louise Nsana
Phase répressive dans le transport urbain : le sauve-qui-peut des chauffeurs de taxis
L’intervention musclée de la mairie de la ville a aussi des conséquences sur les Yaoundéens obligés de payer ces derniers jours un lourd tribut du fait de la rareté des véhicules jaunes.
Partir du carrefour Coron pour le carrefour Mvan coûte désormais 200 FCFA ; alors que le tarif habituel jusqu’il y a peu était de 100 FCFA. La politique du ramassage est devenue celle du «plus offrant» à Yaoundé. «Le client chanceux est pris à 200 FCFA. Le prix sur ce tronçon est désormais passé à 300 FCFA», explique un habitué.
Résoudre cette situation nécessite donc de passer par certains exercices humains. Après avoir passé plus de deux heures au carrefour Mvog-Mbi à attendre en vain le taxi, Fritz et Jeanne décident de faire chemin ensemble. Discutant et explorant les voies et moyens d’amitié, ils se souviennent d’un moyen de locomotion vieux comme le monde: la marche à pied. Celle-ci étant également une manière de mieux faire connaissance, ils finissent par s’échanger plusieurs mots et fous rires jusqu’au lieu-dit «Brasseries», où, Dieu exauce enfin leur prière. Sauf que ce n’est pas un taxi, mais une moto pour Mvan à 1000 FCFA. La distance est de moins de 3 km, sachant qu’habituellement, il ne faut débourser que 100 FCFA à moto. C’est à ce prix exorbitant qu’il faut dorénavant rallier le centre-ville de la capitale politique et vice-versa.
La ville de Yaoundé est centripète au niveau administratif. D’où la forte concentration humaine au centre-ville à certaines heures. Entre 15h et 21h, élèves, étudiants, fonctionnaires, commerçants et autres ne parvenaient pas à rejoindre aisément leurs domiciles, du fait des embouteillages au cœur de la cité. Mais, aujourd’hui, la situation semble un peu plus difficile. Avec la rareté des véhicules de couleur jaune, les Yaoundéens ont beaucoup de mal à regagner leurs domiciles. «Depuis plus d’une semaine, j’éprouve des difficultés pour trouver le taxi afin de regagner mon quartier Ngona situé à la limite de la commune de Nkolafamba, donc à plus de 15 km du centre-ville. Je passe plus de 3 heures de temps à la montée SNI pour trouver le taxi qui me dépose à Nkoabang», explique Christian Fouda, cadre au ministère du Tourisme et des Loisirs.
Bonnes affaires
Pourtant, le malaise n’est pas le même chez tous les usagers de la route. De leur côté, automobilistes et policiers poussent un ouf de soulagement. Les conducteurs de taxis en règle s’en frottent les mains. «Depuis la semaine dernière, je fais une recette d’enfer. Il y a moins de taxis et là, le travail est rentable», se satisfait, Ali taximan dans la ville.Cette situation prête à confusion et fait débat. Pour certaines personnes, c’est dame pluie qui en est responsable, alors que pour d’autres, la rareté des taxis est un phénomène normal. À la question de savoir pourquoi cet état de choses, un agent de la mairie sous anonymat s’explique. A l’en croire, cette situation est liée à la répression engagée contre des taxis non conformes par la Communauté urbaine de Yaoundé, appuyée par les mairies d’arrondissements. Cette dernière, précise-t-il, est entrée en croisade contre les taxis ne remplissant pas des normes élémentaires leurs permettant de circuler en toute quiétude. Pour rouler actuellement, ajoute-t-il, il faut montrer patte blanche. C’est-à-dire qu’il faut disposer d’un numéro au niveau des portières, ainsi que de la couleur jaune homologuée, conclut-il.
André Gromyko Balla
Divisions idéologiques, météo…pour le «viseur et pour le tir» au NOSO
Selon des sources dignes de foi, les sécessionnistes s’en servent pour conduire leurs opérations dans la partie anglophone du Cameroun.
Hôpital de Mamfé À s’en tenir aux informations fournies au journal Intégration ce 11 novembre 2023 par le préfet du département de la Manyu (région du Sud-Ouest), «le calme règne à Mamfe et ses environs». Viang Mekala poursuit : «Des mesures draconiennes ont été prises pour qu’il en soit ainsi durablement». Pour l’administrateur civil, «c’est triste!» Dans la forme générale de cette exclamation, l’indignation est le sentiment douloureux qui parcourt l’esprit du préfet de la Manyu. «25 morts, dont 5 femmes et un enfant, 9 blessés graves. Je pense qu’après les 32 civils tués le 25 juin 2022 à Akwaya, le bilan du raid meurtrier perpétré par des sécessionnistes dans la nuit du 5 au 6 novembre dernier à Egbekaw est désormais l’un des tableaux les plus horribles enregistrés dans notre département», fait constater Viang Mekala. Ce dernier, au milieu de la vague de colères incontrôlables et d’indignations impuissantes, toutes portées par des imprécations et malédictions à l’endroit des auteurs de cette ignoble tuerie, Viang Mekala pointe la Manyu Unity Warriors. «C’est cette milice qui a tué ces gens», affirme-t-il, réitérant du même coup les termes du gouvernement. Ce dernier, dans son communiqué rédigé le 9 novembre 2023, a décrit la Manyu Unity Warriors comme «un groupuscule sécessionniste terroriste affilié à la nébuleuse dite Ambazonian Defense Forces (ADF)».
Éclatement
«Si l’idée que cette milice est responsable de la rivière de sang qui a coulé à Egbekaw est supposée être bien connue, évidente même, ce qui l’est moins, c’est que c’est en réaction à un défi lancé par d’autres groupes proches ou qui prêtent allégeance à ADF. Ces derniers sont en désuétude, mais renaissent au gré de nouvelles affiliations de combattants fortement soupçonnées de trahison dans d’autres groupes», souffle un haut-gradé de l’armée camerounaise. Selon des relevés de terrain compilés par les services spéciaux, six groupes armés seraient en activité dans la partie anglophone du Cameroun. Il s’agit des «Tigers of Ambazonia», des «Vipers», de l’«Ambazonia Restoration Army (Ara)», des «Ambaland Forces», de l’«Ambazonia Defense Forces (ADF)» et de la «Southern Cameroons Defence Forces (Socadef)». Parmi ces groupes armés, apprend-on, certains travailleraient à gommer les petites différences pour fixer un cadre commun combinant poids lourds expérimentés et visages neufs dans la pratique de la guérilla. À côté, il y a l’aile inscrite dans un dessein sécessionniste modéré, prônant le recours à la pression politique au travers de concessions progressives. À comprendre qu’entre ces milices, il y a probablement des nuances idéologiques, mais pas de grosses différences opérationnelles.«Timing sécessionniste»
Derrière cet éclatement idéologique, toutes ces milices se servent de la météorologie dans la conduite de leurs opérations. «Ici dans le Sud-Ouest par exemple, la pluviométrie est très élevée. Ici et là, la fréquence des pluies s’apprécie en termes de récurrence et d’abondance entre septembre et fin novembre. En juin, il fait bien frais. Pour exécuter leurs plans mortifères, les fauteurs de troubles tiennent vraisemblablement compte de tout cela», éclaire une source sécuritaire. Une attention portée sur ce détail met en relief une certaine constance dans le «timing sécessionniste». En novembre 2021 à Ekondo-Titi (Ndian), le lycée est attaqué pendant une forte pluie. Bilan officiel: 4 élèves et une enseignante tués. En septembre 2022, sous une fine pluie, un bus transportant 14 personnes en provenance de Douala est la cible de tirs d’hommes armés dans l’arrondissement de Muyuka (Fako), 6 personnes tombent. En juin 2022, sous un froid d’anthologie, l’hôpital de district de Mamfe a été réduit en cendres.Jean-René Meva’a Amougou