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Archives des FCFA - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : FCFA

  • Joseph Owona si proche, si lointain

    Joseph Owona si proche, si lointain

    L’homme entame cette semaine son voyage terminal vers le rocher providentiel d’Akom Bikoue, lieu mythique qui l’a vu venir au monde, voici près de quatre-vingt ans.

     

    Ce voyage sans cahier retour au pays natal, permettra certainement à Owona d’actualiser le mythe de Joseph, cet enfant mal aimé, un moment cédé à l’adversaire et à l’adversité par une méprise familiale teintée de méchanceté, avant que, divine surprise, on le retrouve hissé au panthéon des pouvoirs, d’où, bon prince au cœur généreux, il entreprendra d’organiser la protection de la veuve et de l’orphelin, des vulnérables de toute acabit.
    Puis est arrivé ce 6 janvier 2024, pour le clap de fin. Du monde entier monte un concert d’exaltation, pour saluer tout à la fois l’universitaire, l’intellectuel, le politique, le dignitaire bantou. Dans ce chœur de foi et d’admiration se distingue le meilleur. C’est la voix de la meute grincheuse et prépositionnée, chargée de lapider tout ce qui n’est pas d’une certaine idéologie de l’élection divine. Elle en veut à Joseph Owona, pour avoir été le tout premier à vaincre le régime de terreur ethnofasciste mis en place par cette faune hirsute, pour se hisser au-dessus de la clameur et dénoncer publiquement l’alternative tribaliste pour l’alternance au pouvoir. Crime grave qui a valu à J.O. cette fatwa qui le poursuit jusqu’à la mort. Et pourtant, Galilée comme Owona ont simplement eu torts d’avoir eu raison trop tôt. Aujourd’hui, le paradigme du village élu, des élus et des éligibles, bref du village prédestiné fait recette partout, presque passé au rang de la chose jugée ; C’est désormais le préalable minimum pour qu’un malade se soigne, pour qu’un artiste preste, pour avoir droit de cité dans la cité, à moins d’être du village, ou de montrer patte blanche. Owona l’avait vu et dénoncé à temps, pour mettre les uns et les autres en garde, exactement comme il avait prédit, s’agissant de l’éveil de la Chine. La suite, les suites, on les connaît.

    Joseph Owona et la passion du Cameroun
    1991, il est le fort en thème choisi pour conduire la délégation du RDPC aux délicates négociations de la tripartite, pour sauver le Cameroun, face à une opposition ivre d’exaltation démocratique. C’est le même que l’on retrouve, ouvrier de la première heure, aux avant-postes sur le dossier de Bakassi. À cette fonction stratégique, son rôle a surtout consisté à identifier les profils et compétences, nationaux et étrangers, les plus adaptés pour la conception et l’élaboration du dossier technique du Cameroun. Même démarche quand il libère le Cameroun de la guerre des tranchées, en allant tout seul et le tout premier, d’initiative personnelle, rencontrer à Bamenda, l’épouvante de l’étape, celui que tout le monde redoute en ces années de braise, NI John Fru Ndi. Un nouveau dialogue politique peut enfin commencer au Cameroun. Discret, Owona n’en tire aucune gloire personnelle et pourtant…
    Avec le grand Cameroun vissé à la peau, Owona publie un livre, vite rattrapé par la raillerie de l’absurde, et où propose, en s’inspirant de l’exemple suisse, que le pays se dote d’un mode de dévolution du pouvoir de type rotatif, entre les aires culturelles. Cela contribuerait, pense-t-il, à réduire le délitement du pacte national républicain que suggère le combat à mort que se livrent les entrepreneurs politiques camerounais, tous contre tous… Quelques illuminés mal lunés préfèrent y voir un levier de tribalisation du pouvoir. Sauf que, faute d’arguments, et trop occupés à aboyer, ils se cachent pour vomir des insanités dans le noir, préférant ainsi se dérober au débat républicain. Pour toute alternative, certains préfèrent le raccourci de passer le concours d’être Bulu…

    Joseph Owona, respectueux de l’argent public
    Au moment où il nous quitte, Joseph Owona emporte avec lui dans la tombe le secret de son ascèse, comme champion hors catégorie des reversements au trésor public du trop-perçu. Le jeune chancelier de l’université de Yaoundé, tout verdissant, tout comme le ministre de la République, pendant plus de vingt ans, sont restés particulièrement regardant sur la question de la tenue des dossiers financiers. Il s’y est parfois soumis à l’absurde, comme aux lendemains de cette CAN qu’il est allé gagner haut la main en Afrique de l’Ouest. Alors que tout le pays est bercé par une douce griserie, et qu’il est en droit de revendiquer davantage, Owona Joseph réunit ses collaborateurs dans l’urgence pour clarifier les comptes et aller procéder au reversement des sommes non utilisées. Ahurissant ! Au terme de sa vie, l’ancien PCA de la SNH et ministre à tous les endroits sensibles, n’a jamais eu son nom affiché nulle part sur les questions de fraudes financières. C’est peut-être à cela qu’il devait sa sérénité de mouvement, tout seul, tous les soirs dans les rues de Yaoundé, ivre de liberté…

    Joseph Owona, le frère
    C’est le parfait fils du Cameroun, à la fois chrétien et musulman, moderne et traditionnaliste, chaleureux ouvert et entier. Son premier geste est pour les Bassa’a où il sème une graine savoureuse. Il migre vers l’Afrique de l‘Ouest, à la recherche de la perle rare ; il la trouve et s’y attache toute la vie. Ceci explique peut-être cela, Il arborera ensuite le grand boubou du Nord où il entretient de vielles amitiés sédimentées, avant de faire des yeux de Chimène à l’Ouest. Certains préfèrent ne voir, dans sa relation avec l’Ouest que l’affection portée à un étudiant brillant, Maurice Kamto, oubliant qu’il y a aussi bâti famille… En fait, J.O. sait s’attacher aux hommes, grands ou petits ; sa table du soir est un buffet populaire, où tous se croisent ou se succèdent, les personnels d’appui et les dignitaires. Ils sont nombreux, les enfants du Cameroun qui viennent en pèlerinage à sa porte, pour exprimer gratitude à cet illustre bienfaiteur qui les a aidé sans les connaître. C’est certainement moins prestigieux que les mélanges produits par ses étudiants à son honneur en 2020, pour couronner ses cinquante ans de service à former la relève du Cameroun. Mais ce n’est pas moins touchant pour Owona. Ses enfants biologiques ont bien souvent souffert de cette extrême ouverture de leur géniteur à l’autre, à la veuve autant qu’à l’orphelin…

    L’anecdote
    Avant de mourir, Joseph Owona a réalisé un rêve cher à ses yeux, celui d’aller récupérer et même, de presque restaurer une relique chère à ses yeux, « le camion de papa », les restes du cargo brousse de commerçant de son père, resté à Mbalmayo près de cinquante ans. Il a pu obtenir que ce dernier rejoigne son propriétaire à Akom Bikoué.

    Comme tout être de chair, Joseph Owona a conservé de la vie quelques blessures.
    D’abord, cette étiquette de tribaliste qu’aucun fait objectif n’est venu corroborer, mis à part quelques vomissures manipulées par des officines dédiées, lui qui a fait don de sa vie au Cameroun, à tous les enfants du Cameroun, d’où qu’ils viennent. Sa progéniture éclectique en témoigne amplement, autant que ses liens matrimoniaux, ses amitiés, sa table, lui qui n’a pas hésité à contracter mariage musulman, entre autres…

    Son autre blessure, encore plus absurde, résulte de son passage au comité de normalisation de la Fécafoot. Pas du tout doué pour l’escrime des forbans, J.O. n’a jamais rien compris à ce tango de la FIFA qui commence par lui adresser une lettre officielle et solennelle de félicitation, pour la qualité de ses textes de normalisation, du reste proposé à d’autres pays africains comme modèles types en la matière, avant, soudain, de se voir désavoué du jour au lendemain… Bizarre ! Il en conserve une principale leçon, à savoir que la raison du football n’est pas la raison du Droit.

    Quel privilège enfin que celui de Joseph OWONA, enfant béni par ses ancêtres, qui quitte la vie en seigneur bantou, ayant eu le temps de voir venir et de prévenir son entourage. Il a ainsi pu prolonger le sillon tracé par Ngo Basse sa première épouse, laquelle, après plus de quarante ans de séparation a trouvé la force de se réconcilier avec son époux avant de partir. Réponse du berger à la bergère, J.O. n’a pas trouvé mieux que de la doter entièrement, de nouveau, post-mortem, pour dire combien pour Joseph Owona l’amour a été plus fort que tout. Dernière confirmation, l’hommage solennel à lui rendu par sa belle-famille burkinabe, laquelle perd en Joseph Owona l’enfant prodigue venu du Cameroun, tout voile au vent, dégoulinant de générosité, pour aller fleurir de sa sueur quelques dunes de sable, au point d’explosion du souverain Empire du Mali, à la frontière Mali-Burkina.
    Joseph Owona a tant aimé les Hommes qu’il s’est attaché à tous. En retour, tous lui ont été fidèles, pour la vie, à vie. On en parlera encore !

    Bon repos vaillant guerrier Ekang !

    Mvambodo Ya Ngonwa

  • Cosumaf : une solution à la problématique d’augmentation du capital

    Cosumaf : une solution à la problématique d’augmentation du capital

    La République Gabonaise a accueilli les 29 et 30 janvier 2024 les entreprises du portefeuille de l’Etat éligibles à l’entrée en bourse. C’était à l’occasion de la 4ème édition des journées de l’émetteur, tenues à Libreville. Au cœur de cette rencontre stratégique, se trouvait deux objectifs clés: sensibiliser les acteurs économiques de la région aux avantages du marché financier pour le financement de leur projet d’investissement; ensuite établir un cadre précis d’accompagnement et de suivi pour les entreprises désignées par les Etats en vue de leur admission à la cote de la bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac), favorisant ainsi leur intégration dans le marché financier régional.

    Comme d’habitude, l’introduction en bourse sur le marché est examinée comme solution à la problématique d’augmentation de capital et de revalorisation des fonds propres. Il en est de même de la structuration d’une opération d’appel public à l’épargne et du processus d’introduction en bourse. D’où le thème général de cette 4ème édition: «le marché financier comme levier de performance des entreprises et des projets publics». Le thème est examiné comme outil clé de la vision de développement des économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Cette session a également abordé les critères d’éligibilité pour le recours au marché financier en termes de gouvernance des entreprises, la qualité de l’information financière, les défis pour améliorer la performance et les réformes induites pour soutenir leur stratégie de développement ou encore l’information financière.

    Cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie globale de la Cosumaf, qui s’engage activement à attirer un nombre croissant d’entreprises vers le financement par appel public à l’épargne et la cotation sur le marché secondaire de la Bvmac. En tant que gardien et régulateur du marché financier, la Cosumaf met en avant son engagement en faveur de l’éducation financière et l’accompagnement du développement économique, affirmant ainsi son rôle essentiel dans la promotion de la croissance économique durable au sein de la Cemac.
    Cette 4ème édition des journées de l’émetteur marque donc une étape importante dans les efforts continus de la Cosumaf pour renforcer l’écosystème financier régional, offrant ainsi de nouvelles opportunités de croissance et d’investissement des entreprises de la sous-région.

    Diane Kenfack

  • Discours à la jeunesse : ces actualités qui ont inspiré Paul Biya

    Discours à la jeunesse : ces actualités qui ont inspiré Paul Biya

    Selon des analyses, le chef de l’Etat s’en est servi pour répondre à la colère médiatisée électroniquement par une jeune suite à la hausse des prix du carburant à la pompe.

     

    «Je sais que, comme vos parents, vous êtes préoccupés par la récente augmentation des prix des carburants à la pompe. Vous êtes également, sans doute inquiets, des répercussions qu’elle pourrait avoir sur vos conditions de vie. Je tiens à vous assurer que les efforts nécessaires ont été faits, pour maintenir dans des proportions raisonnables ce réajustement. Afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages, j’ai également donné des instructions pour geler les prix du gaz domestique et du pétrole lampant. Vous devez savoir que cette opération s’est avérée inévitable, en raison des contraintes budgétaires actuelles et de notre souci d’éviter les pénuries. En dehors des différentes mesures d’accompagnement que j’ai décidées, des discussions constructives se poursuivent entre le Gouvernement et ses partenaires sociaux. Elles visent à préserver la viabilité des activités des secteurs concernés et les intérêts des usagers et des consommateurs». Prenons les mots.

    Prenons les phrases. Jouons à les mixer et à les triturer sous l’aiguillon de Paul Biya. Dans son discours à la jeunesse le 10 février 2024, le chef de l’Etat sait que ceux à qui il s’adresse agissent souvent sous couvert de figures paternelles plus cyniques et moins visibles. «C’est du fait des actualités plus récentes faisant état de jeunes qui manifestent leur mécontentement sur les réseaux sociaux que le président de la République a pensé à apporter une réponse», analyse Fabiana Essama. «Autrement dit, enchaine la jeune sémioticienne, la colère générée par la hausse des prix du carburant qui a été médiatisée électroniquement par un jeune, pourrait être le précurseur de mouvements sociaux. C’est à cela que le président a voulu répondre».

    «En procédant de la sorte, Paul Biya a voulu apaiser les «jeunes subversifs potentiels et tous ceux qui aspirent à se servir de la nouvelle tarification du carburant à la pompe comme tremplin. Car, en fin politique, il sait que les jeunes sont des carrefours, des points de connexion entre l’ici et l’ailleurs, entre le même et l’autre, entre les identités propres et un imaginaire national», explique Jean-Marc Bikoko.

    Ongoung Zong Bella

  • Cameroon-European union: business week : l’instant du «diplomatiquement Promote»

    Cameroon-European union: business week : l’instant du «diplomatiquement Promote»

    Dans le cadre des relations entre l’Afrique en miniature et l’Union européenne, plusieurs chefs d’entreprises et autres acteurs de l’économie camerounaise et européenne se réunissent à Yaoundé du 20 au 22 février 2024.

     

    Promouvoir les opportunités commerciales et investissements au Cameroun pour les investisseurs européens et camerounais. Cet objectif est celui visé par l’organisation de la Business Week dénommée «Cameroon-EU Business week». L’évènement prévu du 20 au 22 février prochain à l’Hôtel Hilton et au Palais des Congrès de Yaoundé se déroule en synergies avec la foire internationale multisectorielle Promote. Le thème est: «saisir les opportunités d’investissements et commerciales au Cameroun». Y sont attendus, les investisseurs et décideurs camerounais et des États membres de l’Union Européenne (UE).

    Dialogue public-privé
    L’initiative s’inscrit dans le cadre de la promotion d’un dialogue public-privé privilégié pour soutenir les relations économiques entre l’UE et le Cameroun. Au programme, des conférences-débats, la visite du barrage de Nachtigal, entres autres. À bien comprendre, cette édition va permettre de lancer l’«Initiative Équipe Europe Investir sur les Jeunes pousses en Afrique» en abrégé «TEI-IYBA» et de fournir une plateforme pour le dialogue public-privé en vue de l’amélioration de l’environnement des affaires et du climat des investissements. Les débats entre les parties camerounaises et européennes vont également s’articuler sur les nouvelles règlementations et directives européennes qui impactent le secteur privé (Règlement sur la Déforestation de l’Union européenne (RDUE), Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CS3D). Ce sera également le lieu d’identifier les secteurs dans lesquels engager des investissements. Par ailleurs, un atelier sur les instruments financiers du Fonds Européen de Développement Durable Plus (FEDD) pour le financement du secteur privé au Cameroun est prévu. Question pour les différents acteurs de s’accorder sur un bon nombre de procédures, etc.

    L’UE souhaite ainsi, profiter des nombreuses opportunités qu’offre le milieu des affaires camerounais. Lequel a fait preuve d’une résilience exceptionnelle face aux crises récentes (Covid et Guerre en Ukraine) et qui, dans sa stratégie de développement pour 2030 (SND30), attribue au secteur privé, un rôle essentiel pour la transformation structurelle de son économie. Et parce que le Cameroun est un maillon important dans l’économie de la sous-région Afrique centrale, l’UE est résolue à y soutenir et financer des projets concrets et à fort impact. Elle s’appuie à cet effet sur la stratégie du Global Gateway, axé sur la croissance inclusive et durable via l’accélération de la transition verte, la transformation numérique et la création d’emplois décents. Des investissements qui ne peuvent se concrétiser qu’avec la pleine implication du secteur privé camerounais.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Note d’information aux exposants de Promote 2024

    Note d’information aux exposants de Promote 2024

    CONTENU DU SALON
    * Espace d’Expositions
    * Rendez-Vous d’Affaires (B2B, B2C)
    * Débats Thématiques et Conférences
    * Accueil de Missions Économiques

    I – AMÉNAGEMENT DES STANDS
    * Journées Pays
    * Animations Économiques Et Culturelles
    * Plateaux Télé
    * Expositions Médiatiques
    a) Les Exposants sont invités à aménager leurs stands ou à le faire par leur agence, du Lundi 12 au Vendredi 16 Février 2024; ne pas attendre le dernier moment pour agir.
    Être prêt pour l’ouverture de PROMOTE est un respect que l’on doit aux Autorités, à ses voisins comme à ses visiteurs.
    IMPORTANT: S’agissant des stands Hors Gabarit i.e ceux construits directement par l’Exposant, les travaux de mise en œuvre peuvent démarrer dès le Lundi 12 Février 2024. L’Exposant doit en faire formellement la demande auprès de la direction du site (M. Olivier ESSOMBA, 620 214 308, o.essomba@interprogress.org) en précisant le jour de début des travaux et communiquer, pour des raisons de sécurité, la liste exhaustive de tout le personnel concerné avec noms, prénoms et N°CNI de chaque personne inscrite sur la liste.
    b) Cependant, la priorité pour chaque Exposant à PROMOTE 2024, afin d’être concerné par le point précédent a), est de s’assurer d’avoir :
    • Renseigné, cacheté et signé le Contrat d’Exposition
    • Renseigné le formulaire de présentation de l’entreprise en 400 signes en version papier ou numérique (lien salonpromote.org/account/fr/companies) pour l’insertion dans le Catalogue Officiel du Salon
    • Envoyé son visuel pour les insertions dans nos publications et toute autre forme de visibilité
    •Entièrement régularisé la facture des prestations souscrites
    c) Renseigné, cacheté et signé le Contrat d’Exposition
    d) Renseigné le formulaire de présentation de l’entreprise en 400 signes en version papier ou numérique (lien salonpromote.org/account/fr/companies ) pour l’insertion dans le Catalogue Officiel du Salon
    e) Envoyé son visuel pour les insertions dans nos publications et toute autre forme de visibilité
    f) Entièrement régularisé la facture des prestations souscrites

    II-FORMALITÉS ADMINISTRATIVES
    a) Toutes les formalités administratives se déroulent au Secrétariat de PROMOTE situé sur la partie basse du Palais des Congrès, au bout de l’Allée des Fontaines. Le Secrétariat de PROMOTE est ouvert tous les jours de 08h00 à 19h00 à compter du Lundi 12 Février 2024.
    b) Chaque Exposant délègue une personne pour gérer les formalités administratives d’admission sur le site au Secrétariat de PROMOTE du Lundi 12 au Vendredi 16 Février 2024.
    a) L’Exposant recevra, après vérification de la conformité de son dossier administratif et acquittement entier et complet des prestations souscrites :
    Un Bon d’Entrée qui lui permet d’être conduit et d’accéder aux espaces souscrits
     04 Badges d’identification de son personnel
     Des bracelets d’accès au site
     Un Guide du Visiteur
     Des Offres Promotionnelles de nos Partenaires
     Dix (10) sacs poubelles pour la durée de l’évènement ;
     Un bon de sortie (délivré à partir du 25 Février)
    Il importe de préciser que la personne à qui sera remis ce bon de sortie est le même ayant reçu le bon d’entrée.
    A propos des badges : 1/- Ils sont tous nominatifs 2/- Les badges nominatifs souhaités sont commandés par l’Exposant au niveau du Secrétariat de PROMOTE et payés directement au prix de 2.00 FCFA. 3/- Les badges nominatifs commandés par les Exposants sont livrés 24 heures après leur commande. 4/- Toute personne portant un badge nominatif peut être sujette à un contrôle d’identité et de sécurité.
    IMPORTANT: Les badges nominatifs ne donnent pas accès au site du Salon sans port préalable d’un bracelet de sécurité ou achat d’un ticket d’entrée.
    A propos des Bracelets à accès multiples: Ils sont un élément clé de notre dispositif sécuritaire relativement à l’accès sur le site de l’évènement.
    Ils sont dotés d’un dispositif uni-clip (ils se ferment une seule fois et ne s’enlèvent qu’à la fin du salon.) Tous vos auxiliaires/Commerciaux/personnels d’appui susceptibles d’effectuer des allées et venues doivent être dotés de bracelets pour éviter de payer un ticket à chaque passage aux caisses à l’entrée. Le nombre de bracelets à remettre à chaque exposant se fait selon la surface souscrite :
    • 9m² à 18m² : 04 bracelets
    • 20m² à 90m² : 08 bracelets
    • 90m² et plus : 12 bracelets
    Le Paiement des bracelets donnant accès multiple se fera au Secrétariat et aux caisses d’entrée pour un montant de 2.000 f cfa par bracelet.

    III – VOLS ET ASSURANCES
    Les Organisateurs sont couverts pour le risque Responsabilité Civile Organisateur et Dommages aux Biens les concernant. Chaque exposant assure lui-même ses biens appelés à être exposés à PROMOTE auprès de AXA Assurance à hauteur de 49 000
    Francs CFA TTC. L’exposant qui n’aurait pas assuré ses biens à exposer est vivement encouragé à le faire par des assurances ad hoc. Les Organisateurs ont négocié des conditions favorables avec un assureur partenaire (fiches disponibles dès à présent auprès de notre secrétariat et le seront aussi sur le site auprès du secrétariat de PROMOTE. En aucun cas les organisateurs ne pourront être tenus pour responsables de vols et de dégâts dans le stand d’un exposant, de jour comme de nuit.

    IV – SÉCURITÉ
    La sécurité est assurée par une équipe de vigilance de jour et de nuit.
    Tout exposant désireux d’assurer la sécurité de son stand par son propre agent de sécurité est prié de nous en faire la demande écrite, à laquelle il sera joint la copie de la pièce d’identité de l’agent de sécurité. L’agent de sécurité devra rester aux abords du stand dont il a la charge.

    V – HEURES D’OUVERTURE DE PROMOTE 2024
    a) Ravitaillement des Stands : Il a lieu tous les jours de 06 h 00 à 08 h 00.
    1/- Le ravitaillement se fera exceptionnellement par véhicule motorisé pour les produits lourds ou tout autre matériel encombrant, à l’appréciation du service de sécurité de l’Organisateur appuyé par les Forces de Maintien de l’Ordre. Les voitures et camionnettes autorisées à pénétrer sur le site durant la période stricte du ravitaillement sont interdites de stationner et devront obligatoirement sortir du site, dès livraison des produits, sous peine de contravention par le service de sécurité.

    b) Ouverture des Stands aux Visiteurs: Les Stands d’Exposition sont ouverts au public des Visiteurs de 09 h 00 à 20 h 00.
    IMPORTANT: Dès l’ouverture du site aux Visiteurs, les véhicules ne sont plus autorisés à pénétrer sur le site à l’exception des seuls véhicules de service identifiés par l’Organisateur.
    Un service d’accueil dédié est organisé au seuil de l’entrée du site pour les personnalités et autres VIP qui seront accompagnés à l’intérieur du Salon PROMOTE par le Service du Protocole de l’Organisateur.
    1/ Les Chefs d’entreprises déposés à l’entrée du site par leur chauffeur doivent être annoncés, à l’avance, au Salon VIP de PROMOTE situé à l’entrée su site, par leurs proches collaborateurs, pour la mise en place du protocole d’accueil et leur accompagnement sur le site du Salon.
    2/ S’agissant des personnalités gouvernementales ou institutionnelles venant présider une activité ou intervenir dans le programme général du Salon, les équipes avancées de sécurité procéderont en amont aux formalités d’admission sur le site.
    La seule entrée autorisée est l’entrée principale (grand portail du Palais des Congrès, lieu-dit Carrefour Foire). Des navettes sont mises à la disposition des visiteurs pour leur acheminement vers les esplanades supérieures du Palais des Congrès.

    VI – DISPOSITIONS PARTICULIÈRES
    a) Utilisation des supports de communication: Les outils de communication se doivent d’être installés dans l’espace d’exposition réservé par l’exposant. Aucun support ne sera admis en dehors du stand d’exposition sans l’aval de l’Organisateur. Le service de vigilance de l’Organisateur veille à la bonne application de ce point.
    b) Équipes mobiles: Le stationnement à l’entrée du site et devant le stand des autres exposants est proscrit. Le service de vigilance de l’Organisateur veille à la bonne application de ce point.
    c) Nuisances sonores dans les stands: toute animation sonore est interdite sous peine de confiscation des équipements. Le service de vigilance de l’Organisateur veille à la bonne application de ce point.
    NB : Les Organisateurs se réservent le droit de faire respecter ces dispositions à travers l’intervention de ses brigades mobiles de vigilance sur le site.

    VII – SERVICES A DISPOSITION DES EXPOSANTS
    a) Point d’Information: est un point de repère important pour les visiteurs du Salon qui fournit des informations sur le salon, les exposants, les conférences et les services. Il est le point de départ idéal pour obtenir les informations dont vous avez besoin pour profiter pleinement du salon.
    b) Business center: conception et impression sur site de cartes de visites flyers et autres supports de communication
    c) Guichet de Banque: changes de devises, dépôt et retrait d’argent
    d) 5 points de Restauration: Sur le guide du visiteur, est spécifiée la localisation géographique des points de localisation. Les restaurants proposent divers menus d’origines variées.
    e) 8 véhicules Navettes qui facilite la mobilité entre la partie haute et la partie basse pour exposants et visiteurs ;
    f) Service de Nettoyage: qui est disponible pendant le salon.
    g) Point santé : le plateau technique de l’armée constitué d’une ambulance médicalisée ouvert à tous, avec consultation gratuite ;
    h) Service de pousse: le service de pousse propose un service de pousse qui transporte les produits lourds après la fermeture aux véhicules. Ce service sera disponible pendant tout le salon aux heures d’ouverture. Le prix de la course sont les suivants :
    – Trajet de l’entrée vers la partie basse du palais des congrès, prix unique : 1000 FCFA
    – Trajet de l’entrée vers la partie haute du salon, prix unique : 2000 F CFA à payer directement aux stationnements des pousses.
    i) Guichet de Banque : Point offert par la Régionale Bank, le guichet de banque vous permet de faire vos diverses transactions bancaires ( dépôts, retraits, versement, etc.)
    j) Police : la présence de la police sur le salon pour garantir la sécurité des visiteurs et des exposants. Ils seront présents pour prévenir les crimes et les incidents, pour intervenir en cas d’urgence, pour gérer l’utilisation abusive du parking.
    k) Un parking gratuit et gardé sur le boulevard Jean Paul II.
    l) Un service de vigilance pour combattre les occupations anarchiques des espaces sur le site d’exposition.
    m) Un réseau de 6 d’écran pour vos communications promotionnelles
    n) Les rencontres de Promote (b2b) et les apéros thématiques
    Le Service des Rencontres de PROMOTE offre les services principaux ci – après :
    Les Rendez-Vous d’Affaires
    Organisés en partenariat avec l’Agence de Promotion des Investissements (API), par des professionnels sur la base de demandes exprimées, les rendez-vous sont de deux types:
    – Les B2B qui facilitent l’amorce de partenariats stratégiques, commerciaux, financiers, technologiques et autres, essentiels à la croissance de l’entreprise.
    – Les B2C qui permettent de rencontrer votre clientèle directe.

    Les Apéros Thématiques
    Cinq (05) rencontres thématiques ciblées faites de présentations et d’échanges sur l’actualité économique dans les filières porteuses de croissance en Afrique Centrale sont organisées dans PROMOTE 2024 et animées par des experts et des praticiens. Ces mini-conférences visent en priorité à encourager les échanges bilatéraux entre acteurs du même secteur d’activité, de secteurs connexes ou de secteurs complémentaires.

    Visiteur professionnel
    Venez rencontrer des représentants et leaders des secteurs qui vous intéressent pour vous aider à répondre à vos problématiques; Inscrivez-vous pour bénéficier de l’accueil et des services réservés aux professionnels à 50 000 FCFA par visiteur professionnel.
     Vous aurez un badge VISITEUR PROFESSIONNEL ;
     Vous pourrez avoir un point de chute au salon des rencontres avec connexion internet boisson chaude et eau minérale, selon la disponibilité de cet espace.
     Vous bénéficierez de la préparation de RDV aux mêmes conditions que les exposants.
     Vous pourrez participer à 3 apéros thématiques de votre choix.
     Profitez de votre accès coupe-file

    Les débats dans PROMOTE 2024
    CHAQUE EXPOSANT peut organiser des débats, des conférences ou des rencontres dans les salles du bâtiment principal du Palais des Congrès qui disposent de sept (07) salles de capacités différentes allant de 100 à 1 500 places entièrement équipées (sonorisation, vidéo projection, interprétation simultanée jusqu’à quatre (4) langues.) louables à la journée ou à la demi-journée. Votre conférence est ajoutée au programme du salon largement diffusé et médiatisé et peu bénéficié d’une couverture média.
    Pour toute information complémentaire, contactez le Secrétariat de PROMOTE 677 70 76 79
    APPLICATION MOBILE PROMOTE OPTIMAL
    L’application mobile développée par Blackhole media and Tech mettra à la disposition des utilisateurs Android et IOS, les fonctionnalités suivantes :
     Programme général du salon et calendrier des activités des exposants
     Plan d’exposition du salon et fonctionnalités de géolocalisation et de navigation dans le site (de votre position à l’emplacement du stand que vous voulez visiter)
     Création d’un planning personnalisé de votre visite dans le salon (votre liste d’entreprise, votre liste d’activités ou d’évènement à prendre part, vos rendez-vous d’affaires, etc.)
     PROMOTE après PROMOTE: l’application vous permet d’entamer ou de poursuivre les échanges avec les exposants et/ ou les professionnels de PROMOTE.
    PROMOTE OPTIMAL est téléchargeable sur Playstore et sur Appstore
    PLATEFORME DE PRÉSENTATION DES EXPOSANTS SUR LE SITE WEB DE PROMOTE
    Cette plateforme vous donne l’opportunité inégalée de communiquer sur votre entreprise pendant deux ans jusqu’à la prochaine édition de PROMOTE. C’est une occasion de gagner en visibilité auprès des exposants et des non exposants. Saisir cette opportunité se fait en suivant les étapes ci-après:
    a) Aller sur le site : https://salonpromote.org/account/fr/
    b) Cliquer sur: Faire une réservation
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  • Hydrocarbures : la Sonara a un nouveau Directeur Général*

    Hydrocarbures : la Sonara a un nouveau Directeur Général*

    Harouna Bako a été porté à ce poste ce 9 février à l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire de la Société Nationale de Raffinage tenue à Limbé

    Le Minee  avec le nouveau DG 

    La Société nationale de Raffinage a son nouveau dirigeant. Harouna Bako puisqu’il s’agit de lui  vient d’être porte à la tête de cette entreprise parapublique du secteur des hydrocarbures. L’ancien directeur général de la Cameroon Oil Transportation Company(COTCO), Harouna Bako  a immédiatement été installé par le ministre de l’eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba. Qui dans son propos d’installation a indiqué le rôle important que doit jouer cette entreprise dans le processus de développement du Cameroun. » La responsabilité de cette structure est grande dans le processus qui doit conduire notre pays vers l’émergence à l’horizon 2035″ a t’il rappelé. Une nomination qui intervient dans un contexte marqué par une récente augmentation des prix des carburants à la pompe. « Le Président de la République Paul Biya a instruit le gouvernement de tout mettre en œuvre pour accélérer le processus de reconstruction de cette importante société qui est le gage de notre indépendance énergétique en matière d’approvisionnement en produits pétroliers » a-t-il précisé.

    Ainsi, plusieurs défis attendent le  nouveau directeur général dont le séjour ne sera pas de tout repos. Outre la restructuration de l’entreprise, la reprise des approvisionnements du marché national en produits pétroliers à travers les opérations d’importations, mais aussi et surtout l’accélération du processus de reconstruction de la SONARA afin de raffiner le pétrole brut produit localement.

    Notons que depuis le samedi 04 février 2024, une hausse de 15% sur les produits d’hydrocarbures est en vigueur au Cameroun. Le litre du Super coûte désormais 840 FCFA contre 730 F avant soit une augmentation de 110 FCFA. Pour le gasoil le litre s’établit à 828 FCFA contre 720 soit 108F d’augmentation selon le communiqué du secrétaire général des services du premier ministre.

    Une décision prise au sortir d’une réunion tenue le 03 février dernier. Elle a réuni autour de la table dans la salle de conférence de la Csph( Caisse de stabilisation des prix d’hydrocarbures), plusieurs membres du gouvernement ainsi que des représentants des syndicats et des forces de l’ordre.

     » Nous avons constaté qu’il fallait procéder à ce réajustement afin de diminuer les droits de la subventions » faisait savoir Luc Magloire Mbarga Atangana le ministre du Commerce.

    Dans la même veine son homologue des l’eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba notait que  » l’Etat enregistre un manque à gagner de 25% ceci du fait de la dépendance vers l’extérieur en matière d’importation des produits pétroliers » d’où l’impératif de la remise a flot de la Sonara. Société dont une bonne partie de ces unités avaient été ravagées  par un incendie le 31 mai 2019.

    Joseph Ndzie Effa

  • La Force du franc CFA c’est notre ignorance

    La Force du franc CFA c’est notre ignorance

    Nous savons que le franc CFA appartient à la France. Pourtant, vous allez rencontrer des gens qui vont dire non, cette monnaie appartient à l’Afrique. Mais c’est faux. Cela me fait mal parce que c’est une preuve de l’ignorance des Africains. Et il n’y a rien de plus pénible que d’être dans cette situation. La force du franc CFA c’est l’ignorance dans laquelle on vous maintient. Après avoir découvert la vérité, nous devons faire un choix et nous demander pourquoi Dieu nous a permis de faire cette découverte. Je voudrais par ailleurs rappeler qu’on n’enseigne pas ce qu’il faut en Afrique. J’ai obtenu ma maîtrise en Côte d’Ivoire, mais je n’ai pas pour autant découvert cette vérité.

    La solution face à tout cela est simple, il faut quitter le franc CFA. Depuis que le Maroc a quitté le franc CFA, il se porte bien. C’est d’ailleurs le cas de tout le Maghreb. Il n’y a que nous qui continuons à accepter ce fonctionnement. Et nous voulons qu’on nous respecte? Comment est-ce possible qu’on nous respecte lorsque nous luttons pour aller nettoyer dans des poubelles?

    Le véritable problème de l’Afrique c’est la décision. Nous avons par exemple trois pays africains, dont le Mali, qui ont pris la décision et l’initiative de sortir de la zone Franc. Vous êtes jeunes et vous devez pousser les dirigeants africains à agir dans le bon sens parce que c’est votre vie qui est en danger. Sauf si vous voulez hériter de la pauvreté de vos parents…

    Dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Il arrive que la vie vous impose des directives à suivre. Pour le cas des trois pays africains dont j’ai parlé, il est évident qu’ils doivent créer leur propre monnaie. C’est la conséquence logique de leur combat. Ils ne peuvent pas contester l’autorité de la France et continuer à utiliser le franc CFA. Même si parmi eux, il y a un qui ne veut pas faire la monnaie unique, il sera contraint d’y adhérer. Les pays doivent mutualiser leurs efforts et donc avoir une même monnaie, une même armée, peu importe qu’on continue à fonctionner avec des sous-régions ou pas. On aura donc un président fédéral comme aux États-Unis.

    André Gromyko Balla

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  • Franc CFA: historique d’une monnaie calquée sur le nazisme

    Franc CFA: historique d’une monnaie calquée sur le nazisme

    Dans son exposé ce 13 décembre, le Pr Agbohou est revenu sur les origines de la monnaie utilisée par quelques pays africains.

    On dirait un criminologue reconstituant les faits sur une scène de crime ce 13 décembre 2023. Le Pr Nicolas Agbohou édifie les spectateurs sur l’origine du franc FCFA. À première vue on dit: c’est du déjà vu et du déjà entendu. Mais écouter le spécialiste retracer le chemin de «cette monnaie, fausse monnaie», c’est écouter une histoire, celle qui donne les armes pour comprendre la place de l’Afrique sur l’échiquier mondial.

    Pour l’économiste, tout commence avec Napoléon Ier qui créé en 1853 la Banque du Sénégal, avec un capital de 230 000 F français. L’argent, apprend-on, est une indemnité pour les esclavagistes. «On les a indemnisés le 27 avril 1848, depuis que l’esclavage a été aboli», dit l’enseignant. Il faut trouver un subterfuge pour adopter une nouvelle formule: payer les esclaves. Dans sa démonstration, le Pr Agbohou dévoile la méthode des colons. Laquelle établit que «le rendement de celui qui travaille sous la chicotte est plus faible que celui qui travaille en semi liberté». Sur la base de cela, «les blancs» vont amener les Africains à «travailler pour les cultures d’exportations (Café cacao, banane, caoutchouc)», dixit l’économiste.

    Ancêtre immédiat
    Le Pr Agbohou présente Hermann Goering comme le «grand-père» du franc CFA. Selon, lui, le bras droit d’Adolphe Hitler est le coordonnateur du siphonage des ressources françaises lors de la 2e guerre mondiale en 1935. «L’Allemagne nazie» va installer un système, où elle est présente à la Banque centrale de France (Banque de France). Il révèle alors que sous la contrainte, l’amiral Darlan approuve «l’établissement des commissaires allemands nazis à la Banque de France, aux devises, au commerce extérieur et l’institution d’un contrôle douanier aux frontières». En un mot les nazis sont présents au centre nerveux du système financier de la France.

    À en croire l’Ivoirien, les États-Unis (USA) sont également un inspirateur dans la conception du FCFA. Lors du débarquement de Normandie, dit-il, les USA viennent avec la monnaie française fabriquée aux États-Unis et la baptisent AMIGO (American military government). Ceci dans le but de remplacer les allemands. Mais le général De Gaulle va refuser cette monnaie obsidionale, tout en sonnant l’alarme dans ses mémoires. «Les troupes et les services qui s’apprêtent à débarquer sont munis d’une monnaie française fabriquée à l’étranger et que le gouvernement de la République ne reconnaît pas». Il considère cela comme une atteinte à la souveraineté de son pays.

    André Gromyko Balla

  • Abbas Mahamat Tolli: «Nous continuons à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change»

    Abbas Mahamat Tolli: «Nous continuons à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change»

    Extraits des déclarations du gouverneur de la Beac lors de la 4ème session ordinaire de l’année du Comité de politique monétaire de la Banque centrale ce 12 décembre 2023.

    En quoi vont consister les bons du Trésor que la Beac se prépare à émettre à la demande du Comité de politique monétaire?
    C’est un instrument de politique monétaire pour retrancher les liquidités excédentaires dans le système. Nous jouons sur le volume de liquidités. Soit en injectant et si c’est beaucoup trop, on procède à des ponctions. En relevant les taux, les banques commerciales mettent donc en vente leurs excédents de liquidités. Maintenant, on les encourage aussi à se prêter entre elles lorsqu’on achète la liquidité Banque centrale. En dépit de ces mesures, nous constatons qu’il y a des banques qui ne vont pas au marché interbancaire, c’est-à-dire qu’elles ne prêtent pas aux autres banques sur ce marché. Dans ce cas, le rôle de la Banque centrale, c’est les enchères. Nous demandons justement à la communauté des banques suivant les montants que nous pouvons retirer du système, de nous indiquer le volume d’argent à mettre à la Banque centrale, à quels taux et pour quelle période? Disons par exemple 28 jours. Chacun va faire ensuite ses enchères et in fine, nous aurons donc retenu un taux pour retrancher la liquidité excédentaire qui existe au niveau de ces banques.

    Je pense que c’est très intéressant et c’est un instrument qui n’a pas encore été utilisé. Et je pense que la Banque centrale est une contrepartie sûre. Il n’y a pas de risque. Je pense aussi que les banques ont intérêt à le faire. Et compte tenu des maturités que nous préférons, cela n’entre pas en compétition ou en concurrence avec les États qui viennent aussi souvent sur le marché des valeurs du Trésor.

    Quelles sont les perspectives en matière d’inflation en 2024?
    En 2024, nous avons 3,6% du niveau d’inflation agrégé au niveau communautaire et ce sera suivi en 2025 d’un taux d’inflation de 2,8% et en 2026, on aura éventuellement 2,4%. Ce sont des prévisions. D’ici là, les réalités économiques conjoncturelles auront peut-être changées et on sera peut-être amené à revoir ces prévisions.

    Pourquoi ce niveau encore élevé de l’inflation?
    Je pense que c’est une question d’offre. Nous avons plus de pétrole qu’il n’y a en face des réponses. Surtout en ce qui concerne la consommation des biens que nous importons. Nous importons de la viande alors qu’on en a beaucoup dans la zone. Le Bassin du Congo c’est la deuxième réserve forestière au monde. Notez bien que nous importons tous nos meubles au lieu de les fabriquer localement.

    Nous importons aussi du poisson, du riz, du blé, etc. S’agissant par exemple des meubles, si nous décidons de les transformer localement, plus il y aura de la valeur ajoutée. Et vous allez aussi garder vos emplois. Mais si on exporte des produits bruts, on vend au reste du monde nos essences. On a de bonnes essences dans la Cemac et on achète des meubles fabriqués à partir de la sciure de nos bois. C’est quelque chose qui doit cesser. Nous avons des terres arables, en millions de kilomètres carré. Nous avons des cours d’eau qui irriguent l’ensemble du territoire de l’espace Cemac. Nous avons des ressources hydriques souterraines. Qu’est-ce qui nous empêche de produire ce que nous mangeons. Pourquoi continuer à manger du riz importé (chinois, vietnamien…)

    Au Tchad, nous avons un million de têtes de bétail. Est-ce que ce n’est pas suffisant comme viande, alors que nos pays commandent de la viande surgelée qui vient de l’Europe ou de l’Amérique latine? Est-ce que nos eaux ne sont pas assez poissonneuses? Nous importons des boîtes de conserve. Alors que l’on peut bien produire cela, transformer localement, créer des emplois…

    Pour ce qui est de la viande, le Tchad, la RCA et le Cameroun réunis peuvent satisfaire la demande au-delà de la Cemac. C’est de la viande fraîche et bio. Mais il faut en produire encore plus localement. Il faut aussi l’alimentation du bétail, il faut également des corridors et des chemins de route pour faire transiter cette viande vers les pays ou les endroits où les besoins sont assez importants.

    En transformant localement, on va avoir des produits finis ou semi-finis. Et en termes de revenus, c’est également quelque chose d’extrêmement important pour les finances publiques et pour le système bancaire. Bien évidemment, il faut aussi passer par des investissements importants dans le capital humain, dans les ressources humaines et dans le savoir-faire. C’est quelque chose qui est économiquement absolument important. On voit cela avec les pays qui n’ont pas de ressources naturelles.

    Est-ce aussi la même configuration s’agissant de la dépendance des pays de la Cemac vis-à-vis des hydrocarbures?
    S’agissant d’abord de la situation des réserves de change, nous sommes dans une configuration de détérioration des termes de l’échange que nous avons constatée. On observe que nos pays ont recours à plusieurs exportations. Et lorsque ce que l’on importe est supérieur à ce que l’on exporte, cette situation justifie un repli des réserves de change. Il y a donc cet élément. Il y a aussi que nous observons une baisse des produits pétroliers, même si les prix sont encore un petit peu élevés. Mais je vous objecterais également que nos États ont contracté des prêts antérieurs qu’ils dégageaient sur la vente du pétrole. Et dans beaucoup de cas, nonobstant la hausse du prix de pétrole, ces recettes servent à rembourser les ressources empruntées.

    Il y aussi des éléments de saisonnalité en termes de dépenses, des services de dettes extérieures, consécutives au durcissement des conditions monétaires. Ce qui fait que les pays payent les services de la dette qui a été accordée. C’est donc tous ces éléments combinés qui font que l’on a une baisse des avoirs extérieurs.

    Et nous continuons toujours à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change, et qui tentent de se soustraire de leur obligation de rapatrier les revenus issus des exportations. Voilà en gros ce qui explique que l’on n’ait pas atteint le niveau souhaité. Mais suivant les situations de conjoncture, ça peut aller à la hausse ou baisser. Et pour défendre encore durablement la valeur de notre monnaie, ce taux de change actuel (parité autour de 656 et plus de FCFA pour un euro), il faut avoir un niveau de réserves de change qui soit confortable. On était il y a quelques années à moins d’un mois d’importations. Aujourd’hui, on est à ce niveau. Ça reste quand-même important, mais il n’y a pas péril en la demeure. L’objectif est donc de faire en sorte que la période de couverture soit encore plus large par une reconstitution continue des réserves de change.

    Aujourd’hui aussi, le prix du gaz et du pétrole est descendu à moins de 10% de sa valeur. Plusieurs pays exportateurs de pétrole peuvent déjà vivre et s’en sortir sans les hydrocarbures. Ce n’est pas le cas chez nous. Nous devons également songer à diversifier nos économies et à réduire notre dépendance vis-à-vis des produits pétroliers ou gaziers. En allant vers l’industrialisation, la transformation et en développant les services. De sorte que notre vulnérabilité aux chocs exogènes soit réduite. Il y a quelques années en Europe, vous aviez une forêt de cabines téléphoniques. Aujourd’hui, c’est une forêt de bornes de recharge des véhicules électriques. C’est une réalité palpable.

    Il y a des recherches dans tous les domaines et un jour viendra où la demande du pétrole va baisser. Et si on n’anticipe pas cette échéance dès aujourd’hui, qu’est-ce que l’on fera lorsque les autres n’auront plus besoin du pétrole?

    Comment vous positionnez-vous par rapport à la Zlecaf?
    Pour nous, c’est une très bonne initiative prise par l’Union africaine d’avoir aujourd’hui un dispositif dont les instruments juridiques sont ratifiés par les États membres, et qui permette que nos pays puissent véritablement commercer entre eux, sans entraves et sans barrières. C’est donc une bonne chose qui devra cependant être complété par d’autres mesures. À savoir la facilitation de la mobilité des biens et des personnes. Et de ce point de vue, il y a des efforts importants à faire aussi bien au niveau de la Cemac que dans les autres pays, concomitamment.

    Propos sélectionnés par Théodore Ayissi Ayissi

    Lire aussi: Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

  • Depuis le quartier Nkolmesseng à Yaoundé : rêves burkinabè dans une boutique au Cameroun

    Depuis le quartier Nkolmesseng à Yaoundé : rêves burkinabè dans une boutique au Cameroun

    Bah Mamadou Alpha chérit l’espoir de meilleures conditions de vie dans son pays natal.

    L’homme sait se faire discret dans le quartier Nkolmesseng où il gère la boutique d’un parent. Originaire du village Touma Wendou, dans le Fouta Djallon (Burkina Faso), à 46 ans révolus, il occupe un espace permettant juste d’étendre son corps sur un fin matelas à la nuit tombée. Il explique: «Ici à la boutique, j’ai droit à manger tous les jours. C’est le propriétaire qui supporte les charges de la boutique. Si je pars louer un local, c’est à ma charge. Donc je préfère rester ici, je surveille la boutique, je fais des économies». L’objectif avoué est de réduire au maximum ses dépenses. De fait, ses petits gains sont destinés aux besoins mensuels de sa famille au Burkina Faso et à des économies.

    Bah Mamadou Alpha Il accueille tout le monde avec un sourire et chacune de ses phrases est empreinte de «Monsieur» ou «Madame» à l’égard des nombreux clients qui franchissent au quotidien la porte de sa boutique. Ce visage serein cache cependant le poids d’énormes sacrifices, car Bah Mamadou Alpha se prive de tout confort.

    Peu de revenus, mais grandes actions
    La boutique de Bah Mamadou Alpha dans le cinquième arrondissement de la ville de Yaoundé compte parmi les plus achalandées du coin dénommé «Petit Paris» à Nkolmesseng. Il y fait tourner un capital de plusieurs millions de francs CFA. «Lorsque l’on fait l’inventaire, on retire le capital investi au départ, les charges du loyer et tout. Et là, on se partage le bénéfice ensemble. C’est ce que tu reçois qui constitue ta paye. Donc il faut bien travailler à réduire les dépenses pour gagner beaucoup. Il y a des boutiques qui peuvent avoir un bénéfice de 125 000 FCFA par mois. Ca dépend de beaucoup de choses», indique-t-il. S’il avoue que ses revenus sont en deçà de ses espérances initiales, le Burkinabé se dit hanté par la crainte d’un retour au pays natal les bras vides.

    Bah Mamadou Alpha a une vie communautaire au Cameroun. Elle est meublée principalement de réunions des ressortissants du Burkina Faso et de différentes rencontres avec les autorités consulaires. Bah Mamadou Alpha est en situation régulière au Cameroun. Il se soumet aux obligations pécuniaires de l’association riche de plus de 300 adhérents. En retour, il reçoit assistance en cas de maladie ou de décès. «Le but, c’est de s’entraider. Mais si un compatriote meurt, même s’il ne prenait pas part aux activités de l’association, on a le devoir de s’occuper de son rapatriement et des obsèques», souligne-t-il. Sa plus grande joie est la contribution active au développement des communautés au Burkina Faso. «Nous travaillons pour le développement de nos localités. L’État arrive à faire beaucoup de choses, mais il ne peut pas satisfaire tout le monde. Nous, la diaspora, on contribue à notre façon aux efforts de l’Etat. On construit des forages, on réalise des projets… Chaque mois, on fait des cotisations, 500 FCFA, 1000 FCFA et plus, en fonction de ce que chacun gagne. Vous y ajoutez les contributions de ceux qui sont dans d’autres pays. Dès que le montant est important, on fait quelque chose pour le développement de nos villages», renseigne Bah Mamadou Alpha.

    Sacrifices et renoncement
    Les tourments de cet homme ne sont pas à leur comble. L’absence et la solitude meublent son quotidien. L’impératif de l’épargne l’absout au plaisir de la compagnie de son épouse depuis près de cinq ans. Il faut pourtant s’y faire pour parvenir à accomplir ses ambitions professionnelles: réunir une belle somme pour ouvrir son propre commerce au Burkina Faso. Pour combler le vide, il passe quelques fois de longues heures au téléphone avec les siens. Chacun a droit à son tour de parole et seuls les éclats de rire peuvent témoigner de l’intensité du moment.

    Louise Nsana

  • Gouvernement de la Commission de la Cemac: le point à cinq mois de la fin du mandat

    Gouvernement de la Commission de la Cemac: le point à cinq mois de la fin du mandat

    En ce 15 juin 2022 au siège provisoire de la Commission de la Cémac à Malabo, l’effervescence est perceptible. Pour la première fois de son histoire, la Commission de la Cemac accueille un invité de marque venu du Royaume d’Arabie Saoudite, avec à l’évidence de bonnes nouvelles. Ahmed bin Abdul-Aziz Kattan, Conseiller à la Cour Royale Saoudienne, est reçu en audience par le maitre de céans, Daniel Ona Ondo. Une rencontre aux perspectives prometteuses pour les deux parties, qui n’occulte pas pour autant la fin du bail du patron des lieux et de son équipe en début novembre prochain. L’occasion pour votre journal de vivre l’ambiance de fin de mandat dans les couloirs du Parlement de la Cemac, qui héberge la Commission. Le Pr Daniel Ona Ondo accepte d’éclairer notre lanterne sur les sujets sensibles de la Communauté. Synthèse

    Taxe communautaire d’intégration : ça coince… malgré tout
    Vous parlez d’un problème un peu particulier : la Taxe communautaire d’intégration (TCI). Pour fonctionner, il faut le carburant ; ici, le carburant c’est de l’argent. S’il n y a pas d’argent, on ne fonctionne pas bien. Toutes nos difficultés aujourd’hui, c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment de ressource. C’est vrai qu’il y a plusieurs raisons à cela. Les Etats sont en crise. Il y a moins de ressource. Qu’à cela ne tienne, les chefs d’Etats ont décidé d’attribuer 1% d’importation à la TCI. C’est la principale ressource de la Commission. Nous avons également quelques petites ressources internes, les aides extérieures, etc. Cette TCI n’est pas reversée parce qu’elle est collectée au corridor douanier de chaque Etat-membre de la Communauté ; malheureusement, elle rentre au trésor public. Et une fois au trésor public, elle a du mal à sortir. C’est pourquoi les chefs d’Etats ont demandé à ce qu’on change de process. Qu’on fasse en sorte que la Commission récolte la TCI au corridor. Nous avons commencé au Gabon, ils ont acté cela. Et aujourd’hui, nous avons déjà quelques miettes qui arrivent. Compte-tenu de la situation que je viens de vous décrire, c’est pratiquement devenu comme une faveur de verser la TCI, alors que ça doit être une obligation. Ce qui est gênant, c’est que quand vous regardez l’Uemoa, la TCI est versée à 90%, alors que en zone Cemac on est dans les 30%. C’est dérisoire et ça nous pose problème. Pour le contrôle, nous avons la Cour des comptes qui a fait une descente remarquée et remarquable au sein de la Commission. Nous devons non seulement contrôler, mais éduquer ceux qui ont la charge de gérer les deniers publics. Pour la TCI, ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas exécuter les contraintes de l’heure qui font que ça ne grimpe pas. Nous faisons appel à la bonne volonté et la volonté politique. En tout cas, à la conférence des chefs d’Etat, c’est revenu de façon pratiquement permanente qu’il faut reverser la TCI à la Communauté, car sans elle la Communauté ne peut pas marcher. Mais il faut encore le bien-fondé de la Communauté ; et ça, c’est un travail ; c’est pourquoi je fais appel à vous pour un travail de communication. Je suis convaincu que si l’intégration était mieux assumée, les crises multiformes de la zone Cémac pourraient être mieux résolues. L’intégration sous régionale est la solution à l’essentiel de nos problèmes.

    Libre circulation : le bout du tunnel…
    Il n’y a plus de problème à la libre circulation des biens et personnes dans notre espace communautaire. Il y a un acte additionnel qui confirme la libre circulation des biens et des personnes dans les corridors et l’espace Cemac. Par conséquent, le problème est derrière nous. Il y a eu des difficultés au début parce que nous, Africains, croyons toujours que lorsqu’on va ouvrir les frontières, les autres vont nous envahir. Le Nigeria n’a pas envahi le Cameroun. Chaque citoyen aime rester chez lui. Au niveau de la sensibilisation, il y a un principe juridique qui dit nul n’est censé ignoré la loi. Vous devez savoir et chercher. Maintenant, il y a de petites pesanteurs, mais il faut du temps, l’éducation et la formation des individus pour qu’on arrive à l’optimalisation. Encore l’optimum n’est pas de ce monde. Avant on avait cinq passeports biométriques Cemac, aujourd’hui on en a six. La volonté politique est bel et bien affirmée.

    Projets intégrateurs : mise en œuvre à plusieurs vitesses
    Quand on parle d’intégration, c’est mettre ensemble. Aujourd’hui, nos Etats individuellement sont des pays de petites dimensions économiques, en dehors du Cameroun qui a une dimension trop importante. Le fait d’être intégré fait en sorte qu’on se retrouve avec près de 50 millions d’habitants qui donnent déjà une bonne masse critique. Parce qu’en économie, pour impulser l’industrialisation, il faut être à peu près à 10 millions d’habitants, très peu de pays le font en Afrique centrale. Dans les six pays, il y a cinq qui sont pétroliers et deux pays sont enclavés. Il faut relier les deux pays enclavés aux autres pays. Ça pose le problème des infrastructures économiques et sociales, les routes, les ponts, ça pose le problème des infrastructures de télécommunications. Le problème de projet intégrateur, nous en avons près d’une centaine. Nous nous sommes dits, c’est difficile de trouver des financements pour 100 projets. A Douala, nous avons réuni tous les experts de notre région pour qu’on choisisse les projets les plus urgents, chaque pays a donné son avis et nous avons retenu 13 projets. Nous sommes allés voir les bailleurs de fonds à la demande des Chefs d’Etat. Nous sommes allés à Paris. Nous avons récolté plus que nous avons demandé de financement. Ce sont des promesses de financements. Au retour, nous avons ces dossiers suivis par le Pref-Cemac. Et aujourd’hui, il y a quatre dossiers qui sont entièrement bouclés en financement.

    Les sept autres dossiers non cités ont des promesses de financement, mais il faut complètement boucler le dossier. C’est en cour, ce travail se poursuit. Quand nous avons des investisseurs comme le Royaume d’Arabie Saoudite, c’est de leur poser le problème de financer nos projets intégrateurs.

    Des pétrodollars pour investir
    Aujourd’hui, nous avons bon espoir que les autres sept projets obtiennent entièrement des financements bouclés. C’est un travail d’approche. Les dossiers sont bien tenus en main. Nous avons des projets importants, comme le Projet de développement intégré de la zone des trois frontières. Nous avons une zone des trois frontières qui est florissante pour une raison simple : la Guinée Equatoriale a fait un Port en eaux profondes qui pratiquement n’est pas beaucoup utilisé. Ils ont des voies d’autoroutes. Ils ont un aéroport de classe internationale. Et de l’autre côté de la frontière, vous avez la multinationale Olam. Il y a un projet de Port sec dans la zone des trois frontières, les interconnexions entre Mongomo-Oyem, et Ebibiyim-Bitam. Une étude sur la zone des trois frontières, c’est les différents marchés des appels d’offres. Nous avons d’autres bailleurs de fonds traditionnel qui financent d’autres projets. On n’attend pas. Il n y a pas que la table ronde des bailleurs de fonds.
    Nos amis d’Arabie Saoudite sont venus à leur demande. Vous savez que c’est un pays riche et qui a des institutions de financement de très haut niveau. On peut profiter de cette ouverture. Il faut aussi dire que l’Arabie Saoudite travaille déjà avec beaucoup de nos pays. En matière de coopération, c’est comme dans la vie : pour avoir quelque chose, il faut demander. Notre travail d’approche, c’est d’abord établir le contact et montrer avec les dossiers que nous sommes crédibles. Ils ont l’habitude de financer les Etats, c’est le bilatéral. On leur dit qu’il y a pas que le bilatéral, il y a aussi les Communautés économiques régionales (CER). Ils ont accepté qu’on leur porte nos projets structurants. Et je peux vous dire qu’ils sont prêts au niveau de la Cemac ;

    Réforme du Franc CFA : la Commission et la Béac en eau trouble
    Dans le public on a tendance à croire que les Chef d’Etats ne réfléchissent pas sur la zone Franc, vous avez tort. Ca fait partie de leur préoccupation, je peux vous le dire. Avant d’arriver à la Conférence des chefs d’Etat de Yaoundé, ce dossier était déjà sur la table. J’étais à Ndjamena, le président Deby avait déjà posé ce problème, avait mis déjà en place une commission. A Yaoundé, on a remis la commission sur le chantier en responsabilisant la Beac et la Commission de la Cémac. Nous travaillons sur ce dossier. Je suis en parfaite symbiose avec le gouverneur de la Beac. Nous étions à la rencontre du Trésor et de la Banque de France. On a fait une réunion, il y a un procès-verbal dessus. Le travail se poursuit. Nous avons tous les gens qui font du bruit autour en parlant d’un problème colonial. En Afrique de l’Ouest, ils ont avancé, mais pas tellement que ça. Tout ce qui est arrivé, c’est qu’ils ont retiré leur argent aux comptes d’opération. Lorsque l’argent est au compte d’opération et lorsqu’il est créditeur, il y a les intérêts. Il y a donc un manque à gagner pour les banques centrales. Ils ont accepté, le compte d’opération va être supprimé. Est-ce qu’il y a plus de développement dans ces Etats de l’Afrique de l’Ouest parce que le compte des opérations a été supprimé ? Les gens croient que ça va être un miracle quand on va changer le nom de FCFA. Je crois que cette réflexion ne mérite pas ce populisme, c’est une réflexion sérieuse. La monnaie, c’est un problème de souveraineté. Battre la monnaie, c’est un problème de pouvoir. La Guinée Equatoriale avait sa monnaie, mais elle est revenue au FCFA. S’ils étaient si bien seuls, pourquoi ils sont revenus avec les autres ? Parce qu’unis, vous êtes forts. Seul, vous êtes faible et vous ne pouvez pas tenir. Le compte d’opération est un compte indivis. Tout le monde met ses 50%. Le compte d’opération permet justement à ceux qui n’ont pas de devises de pouvoir importer. Parce qu’ils profitent des devises des autres. La réflexion se poursuit, elle est bien menée. Mais nous avons une clause de confidentialité, je ne peux pas me permettre sans avoir rendu compte au chef de l’Etat, ni moi encore moins le gouverneur, d’en parler et de donner les grandes lignes.

    Des états généraux de la Commission pour clôturer en beauté
    Quand on fait les états généraux, c’est faire le point du présent et se projeter dans l’avenir. Ce n’est pas seulement faire des critiques. Je crois que c’est bien de faire les états généraux à la fin de mandat qu’au début. Parce qu’au début, vous prenez les dossier en main, vous ne connaissez pas les tenants et les aboutissants, ni les problèmes. Lorsque je commençais il y a 4 ans et demi, les gens me roulaient, aujourd’hui ce n’est plus le cas parce que je connais comment fonctionne la machine. Instruit par ça, je dois léguer à la Commission qui arrivera un bon dossier qui soit propre et qui leur permette de bien travailler dans de bonnes conditions. Ce n’est pas seulement la Commission, mais toutes les institutions de la Communauté. Nous avons la Cour des comptes, la Cour de justice, le Parlement communautaire, la Commission et d’autres institutions qui sont présentes dans l’espace communautaire. Il y en a plus de treize et ils vont dire des problèmes qui se posent à eux. Pour essayer de trouver des solutions à ces problèmes. Ainsi, certains dossiers pourraient être soumis au conseil des ministres de l’UEAC pour qu’on avance. Un des problèmes important, c’est le consensus de Fort Lamy qui a été rompu en 2010. La rotation s’est faite par ordre alphabétique, mais il y a des problèmes parce que les gens ne lisent pas les textes. Il ne faut pas un cumul de poste, il faut une bonne gouvernance, un Etat ne doit pas accaparer e tous les postes… Un pays qui accueille pas une institution ne doit pas avoir son représentant à la tête d cette institution. C’est pourquoi le Cameroun ne pourra jamais diriger la Beac, le Congo ne peut pas diriger la BDEAC…

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    De notre envoyé spécial à Malabo, Thierry Ndong Owona

  • Joseph Mbita: «Les chefs d’État ont blanchi la Cemac qui a de sérieux problèmes économiques et politiques»

    Joseph Mbita: «Les chefs d’État ont blanchi la Cemac qui a de sérieux problèmes économiques et politiques»

    Dans l’ouvrage «La refondation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale: gestion des crises et développement durable», l’auteur Joseph Mbita jette un regard critique sur la trajectoire économique et politique de la Cemac et propose des pistes de solutions pour en faire une organisation plus performante.

     Journal Intégration: La cérémonie de dédicace de votre ouvrage, «La refondation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, gestion des crises et développement durable», est prévue pour ce vendredi 27 mai 2022. Mais déjà, comment le qualifieriez-vous?

    Joseph Mbita : Quand je discute avec l’Harmattan, on me dit que normalement c’est un ouvrage scientifique. Et donc on peut considérer que c’est un essai.

    Et pourquoi s’être intéressé à la Cemac?

    Vous voyez que la Cemac en Afrique centrale aujourd’hui, c’est une des communautés les plus anciennes, c’est la plus structurée institutionnellement, donc elle peut être considérée à juste titre pour le moment, comme la Communauté économique sous-régionale pilote. Il est vrai que ses performances sont en demi-teinte, et même à la limite médiocre. Mais ne serait-ce que sur le plan institutionnel, sur le plan des moyens mis en jeu par nos chefs d’État, on peut considérer que c’est une communauté pilote. Et mon intention était de m’intéresser à une communauté pilote et évaluer à travers elle, le processus d’intégration en Afrique centrale.

    Est- ce votre premier fait d’armes?

    Non, en 2015 j’avais déjà écrit toujours avec les éditions l’Harmattan, «L’Afrique face aux Accords de partenariat économique» (APE). C’était au moment où notre pays s’apprêtait à le signer. Je suis l’un des intellectuels à avoir condamné cela avec la dernière énergie. Et comme vous savez, ce n’est pas facile ici au pays, surtout pour nous qui sommes fonctionnaires ou anciens fonctionnaires, de s’opposer à la volonté du gouvernement. J’ai donc préféré travailler avec les éditions l’Harmattan en me disant que ça va paraître et puis les gens pourront avoir ma position. Et vous, voyez, ce n’est pas pour me jeter des fleurs, que la réalité est en train de me donner raison. Parce qu’au moment où j’en parlais, on me disait que j’étais rebelle envers le gouvernement et la société camerounaise. Mais on peut constater tous que les APE nous tiennent à la gorge maintenant. C’est en tout cas une manière de confirmer que les scientifiques ont toujours leur place dans la société. Et c’est à nous qu’il appartient de dire au gouvernement, va dans telle direction. Parce qu’eux ils sont des hommes de terrain, mais nous, on fait la science.

    Parce qu’on peut effectivement se demander pourquoi parler de la refondation de la Cemac. Or c’est tout simplement aussi parce que j’ai été formé dans le domaine du management des organisations internationales. J’ai de ce fait, avec l’intelligence et la formation que Dieu et la nature m’ont donnée, la capacité d’auditer une organisation économiquement et politiquement, parce que voilà les domaines les plus sensibles. Si vous ne pouvez pas faire l’audit économique d’une organisation, alors vous ne pouvez rien faire. Parce qu’on peut également se dire que cela fait un certain temps que nos chef d’État se sont penchés sur la Cemac et ils ont engagé des réformes institutionnelles de 2006 à 2010 pour imprimer une nouvelle dynamique à la Cemac. Cependant, on peut se rendre compte qu’il s’agissait exclusivement de réformes institutionnelles. C’est-à-dire que la Cemac qui n’avait qu’un secrétariat, on va lui donner une Commission, on a désigné un président de la Commission. Mais tout cela, c’est comme mettre de la peinture sur un tombeau blanc. Parce que tant que l’on n’a pas encore fait l’audit économique et politique, et c’est ce que j’essaye de faire à travers mon ouvrage, de façon à évaluer sa capacité à créer des richesses, sa capacité à générer des taux de croissance importants, sa capacité à nous permettre de vaincre définitivement la pauvreté, alors les réformes institutionnelles de nos chefs d’État demeurent un coup d’épée dans l’eau. Ils ont simplement blanchi une organisation qui avait de sérieux problèmes au plan économique et au plan politique.

    J’apporte donc une solution et une réponse à travers mon ouvrage. En même temps, je donne à la Commission de la Cemac et au Copil du Pref-Cemac du travail. Puisqu’ils conduisent les réformes et que ce qui est important pour eux c’est cet audit économique et politique de la Cemac. C’est l’unique moyen de mener à bien leur mission.

    Pour la refondation de la Cemac, vous avez retenu deux principaux axes, la gestion des crises et le développement durable. Pourquoi ce choix?

    Comme on le dit en évaluation des projets, on retient l’indicateur le plus représentatif : la gestion des crises. Et la première grande crise économique de la Cemac c’est vers la fin des années 80, ce qui nous a obligé à dévaluer le franc CFA. Donc, j’étudie dans mon ouvrage, comment on a géré cette crise et comment on découvre finalement que la montagne a accouché d’une souris, compte tenu de ce que la Cemac avait de sérieux problèmes; et que la France et nos chefs d’État ont pensé que la solution miracle c’était la dévaluation du franc CFA de 50%. Et ce qui était prévu après cette dévaluation, c’était que non seulement nous allions nous industrialiser, équilibrer nos balances commerciale et de paiements, avoir des taux de croissance vont augmenter, parvenir à faire reculer la pauvreté. Or c’est plutôt l’inverse, c’est même le contraire que l’on a vécu. Un peu comme ce qu’on vit avec le Covid-19. Puisque tout devient cher et comme on ne produit pas grand-chose, les gens sont en train de s’appauvrir.

    Je prends donc ces points de mire, la gestion de la crise des années 80 et la débâcle de la dévaluation du FCFA, je prends également comme témoin, la crise actuelle qui part de 2013 (depuis bientôt 10 ans, on est en crise). On peut tous constater qu’en moins de cinq ans, ils ont déjà convoqué pas moins de cinq sommets extraordinaires, ce qui dans l’histoire de la Cemac ne s’est jamais vu. Cela veut dire, même s’ils ne nous parlent pas, que les faits parlent d’eux-mêmes. La Cemac est en train de vivre une crise profonde. On peut même dire qu’elle est à la croisée des chemins. Il y a donc quelque chose qui ne va pas. Et je leur propose alors l’audit économique et politique de la Cemac assorti de propositions.

    Dans ce projet de refondation, quelle est la place que le chef d’État camerounais, Paul Biya, occupe?

    Le président Paul Biya et le Cameroun ont un rôle fondamental à jouer. J’ai prié le Seigneur pour que cet ouvrage sorte pendant que notre chef d’État assure encore la présidence de la Cemac. Parce que dans mon esprit, chaque fois qu’un pays assure la présidence d’une organisation régionale ou sous-régionale, il doit apporter une contribution majeure. C’est ce qui se passe par exemple en France. Dès que le président Macron a pris au début de cette année la présidence de l’Union européenne, lui-même d’abord a commencé à secouer le cocotier en réclamant la souveraineté stratégique de l’Europe par rapport aux États-Unis.

    Je suis de ceux qui pensent que les mandats que nos chefs d’État exercent auprès des organisations internationales doivent être des opportunités idoines et fondamentales, pour que chaque pays contribue de manière fondamentale à l’amélioration de la gouvernance de nos organisations régionales.

    Ceci est encore cent fois plus vrai pour le Cameroun. Parce que non seulement, notre chef d’État assure la présidence de la Cemac, mais il est certainement aussi le doyen de la Cemac, y compris en termes d’âge. Et on le sait, lorsqu’on a lu Pour le libéralisme communautaire», on sait qu’il est un panafricaniste dans son sang. On sent de ce fait qu’il s’intéresse profondément au problème de l’intégration africaine. Cela peut se voir notamment au travers de l’Atlas de l’Afrique qu’il a plusieurs fois préfacé. Le dernier date de 2010.

    C’est à cet égard encore plus vrai pour le Cameroun et pour lui, parce que le Cameroun est le pôle économique fédérateur de la Cemac. En termes de population et en termes de PIB, notre pays c’est près de la moitié de la Cemac. On peut de ce fait dire que si la Cemac ne marche pas, la principale responsabilité revient à notre chef d’État, au Cameroun et aux Camerounais. Il ne faut pas en somme dormir au premier banc.

    C’est toutes ces raisons qui font que je mets la pression sur le chef de l’État et sur les Camerounais, pour leur dire que si le bateau chavire, même l’histoire va nous accuser. Tout le monde nous posera la question : vous les Camerounais, qu’avez-vous fait quand le bateau a commencé à chavirer.

    Et puis, on suit souvent le chef de l’État, comme certains prophètes d’ailleurs, qui n’arrête pas de nous dire que le Cameroun a un rôle fondamental à jouer en Afrique. Qu’on n’essaye pas de faire le contraire.

    S’agissant du président de la République, Paul Biya, au lendemain du coup d’État manqué de 1984 précisément, il a eu un discours très court en disant : un grand destin attend le Cameroun. Mais nous les Camerounais, si on se met à dormir, le destin va partir et nous passer à côté. Tout le monde nous le dit donc, y compris le Saint-Père qui est venu chez-nous à plusieurs reprises. Et vous savez que ces hommes spirituels, ils voient au-delà des capacités du commun des mortels.

    Ils sont en cela soutenus par la position géographique et géostratégique du Cameroun. Deux autres facteurs qui nous donnent un rôle clé pour l’intégration africaine, puisque ce n’est un secret pour personne que le Cameroun est le carrefour entre l’Afrique de l’Ouest et du centre. Le président Paul Biya l’a relevé et je l’ai ressorti dans un des passages de mon ouvrage.

    Je peux également relever pour parler de carrefour et d’intégration en Afrique, que le Cameroun a eu un conflit de 20 ans avec le Nigéria à cause du différend frontalier de Bakassi. Donc, au plan interne, la valeur ajoutée essentielle que nous devons tirer de l’intégration, entre autres, c’est aussi à côté du plan économique, des bénéfices au plan diplomatique et politique. Nous devons étouffer à jamais, le différend frontalier entre le Nigéria et le Cameroun.

    Puisque pour nous, les théoriciens des organisations internationales, des Relations internationales, la seule manière d’étouffer un différend, c’est de mettre les deux peuples dans un même ensemble économique. Cas pratique avec l’Union européenne aujourd’hui emmenée par le duo France-Allemagne. Ces deux pays ont pourtant été les grands belligérants pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiales. Ils sont devenus le couple moteur de l’UE. Qu’est-ce qui empêcherait le Cameroun et le Nigéria de devenir le couple moteur de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale et occidentale que je propose à travers mon ouvrage.

    Il faut croire, il faut rêver. Au lieu de continuer à garder une Cemac qui est pratiquement moribonde. Parce que voilà la réalité. Parce qu’on veut garder la Cemac. Or, pour nous les économistes, le plus important pour une organisation c’est ses performances, sa capacité à relever les défis économiques et politiques qui s’imposent à elle. Nous voulons par exemple que les jeunes aient du travail. Et de ce fait, on juge nos organisations par rapport au taux de croissance. Dans mon ouvrage, je sors les taux de croissance de la Cemac et les statistiques pour mieux convaincre les gens.

    Nos chefs d’État ont mis en place ce qu’ils ont appelé le Programme économique régional (PER) en 2010. Ce PER couvre la période 2010-2027, donc, nous y sommes encore. En tant qu’économiste, j’ai essayé d’évaluer les résultats de ce PER. Et je suis parti de l’objectif cible qui pour nos chefs d’État, était un PIB de plus de 9%. Mais au niveau des réalisations, je constate que de 2011 à 2021, le taux de croissance n’est que de 2,3% du PIB. Il y a donc une différence de 7 points. Et pour nous les évaluateurs des politiques publiques et les projets publics, chaque fois que l’écart est trop important entre l’objectif stratégique visé et l’objectif réalisé, nous les experts, recommandons de refondre totalement le projet. C’est-à-dire, de commencer un nouveau projet. Il ne s’agit donc pas d’apporter des amendements de surface à la Cemac, cela ne va rien donner.

     

    Propos recueillis par Théodore Ayissi Ayissi

     

     

     

  • Souveraineté monétaire:  Abbas Mahamat Tolli  contre Idriss Deby Itno

    Souveraineté monétaire: Abbas Mahamat Tolli contre Idriss Deby Itno

    Lettre ouverte au Gouverneur de la BEAC, qui s’oppose à l’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle à côté du FCFA en République Centrafricaine.

    Cher Gouverneur, j’ai lu, avec beaucoup d’amertume, votre correspondance adressée au ministre centrafricain des Finances et du budget. Vous dites que vous avez «été informé, en même temps que le grand public, de l’adoption par le Parlement centrafricain de la loi mentionnée (sur la crypto-monnaie, NdlR) en objet qui a été signée le 22 avril 2022 et promulguée par le Président de la République». Vous êtes certainement l’un des rares africains indignés par cette décision audacieuse de l’Assemblée nationale, qui l’a votée à l’unanimité.
    J’ai eu du mal à parcourir votre correspondance jusqu’à la fin. Vous rappelez toutes les dispositions qui régissent le fonctionnement du franc CFA en Afrique centrale. Vous dites que l’instauration de la cryptomonnaie comme monnaie officielle en Centrafrique, est «susceptible de concurrencer ou supplanter la monnaie légale en vigueur dans la Cemac et de mettre en péril la stabilité monétaire». Vous êtes sans ignorer que nous appelons cela de tous nos vœux depuis des décennies.
    Sur chaque ligne de votre correspondance, j’ai eu l’impression de lire un Français qui défend son trésor contre l’avenir de tout un peuple, de plusieurs générations.
    Ce déchaînement de votre part pourrait laisser croire que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), présentée comme une banque centrale, ne serait en réalité qu’une succursale de la Banque de France.

    «Endocolon»
    Monsieur le Gouverneur, vous démontrez clairement que vous vous opposez à l’adoption de la cryptomonnaie par le peuple souverain de la République centrafricaine. Qui a l’ambition d’aller vers d’autres opportunités afin de sortir le pays de l’ornière dans laquelle les vrais patrons du franc des colonies françaises d’Afrique (FCFA) l’ont plongée depuis 1945.
    Vous ne semblez éprouver aucune compassion, aucune peine pour ce pays qui explore toutes les voies qui s’offrent à elle pour se redresser. Vous n’ignorez pas qu’elle a été déchirée par des crises pilotées par des mains plus ou moins visibles.
    L’une des sources de nos malheurs en Afrique centrale, c’est la politique monétaire que votre plume défend si bien.
    Monsieur le Gouverneur, vous savez mieux que quiconque que ces billets imprimés à la Chamalières en France nous étouffent. Ils nous étouffent de plus en plus. Nous avons besoin d’explorer d’autres horizons. D’aller vers d’autres opportunités, même contre les intérêts de ceux que les panafricanistes considèrent comme des «endocolons».
    Parce que faisant de nous honteusement une colonie française 62 ans après les «indépendances», cette monnaie de colonie ne nous garantit aucun avenir car aucun colon n’a jamais, dans l’histoire des colonies, favorisé le développement économique d’aucune colonie, d’aucun colonisé !
    À quoi nous sert un «machin» qui est moqué partout dans le monde ? Au Maghreb par exemple, cette «monnaie» est vue comme un simple papier sans valeur. J’en ai fait l’expérience à Casablanca en 2016. Même dans «le marché africain» de cette ville marocaine, j’ai eu du mal à changer 50 000 FCFA en Dirham. Un vrai calvaire !

    La position de Idriss Deby Itno
    Votre correspondance aggrave nos maux et vous contraint à une trahison spectaculaire. Puis-je vous rappeler les mots d’Idriss Deby Itno, votre défunt oncle qui était le grand frère de Haïga Déby Itno qui est votre mère ?
    «Le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires qui nous lient avec la France. Là-dessus, je suis formel. Je ne renie pas pour autant le franc CFA, mais il doit devenir la vraie monnaie souveraine des États qui l’utilisent».
    «La situation actuelle, ou le compte d’opérations des exportations de quatorze pays africains est géré par le Trésor d’un pays européen, fût-il l’ancienne puissance coloniale, ne peut pas perdurer éternellement. Cette période, qui dure depuis soixante-dix ans, est dépassée. Il faut que les autorités françaises acceptent d’examiner avec nous ce qui, dans nos accords, marche ou ne marche pas. Le franc CFA est certes un facteur d’intégration très important, mais là où le bât blesse, c’est que nous n’avons pas la possibilité de placer ne serait-ce qu’une partie de nos ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts. Les sommes en jeu se chiffrent en dizaines de milliards. Soyons lucides : la façon actuelle dont est géré le franc CFA est un frein au développement de nos pays. Réviser nos accords avec la France est absolument nécessaire et incontournable». Ça, c’était la position de votre père, publiée par Jeune Afrique dans son édition en ligne le 6 février 2017.
    Vous savez tout le mal que la jeunesse africaine pense du génocide monétaire, spirituel, culturel, intellectuel des colons en Afrique ! Donc quand l’un des nôtres censé soutenir la rupture totale en cours, joue le gardien du temple du FCFA, notre douleur est inexprimable. Je n’ai pas envie de vous dire à tue-tête, honte à vous.

    Didier Ndengue,
    La Plume de l’Aigle

  • Budget du Cameroun : 4 850 milliards FCFA en 2019

    Budget du Cameroun : 4 850 milliards FCFA en 2019

    Le projet de loi de budget déposé vendredi 16 novembre à l’Assemblée nationale prévoit une augmentation de plus de 161 milliards FCFA par rapport à l’exercice 2018. De nouvelles taxes introduites dès l’année prochaine, notamment les boissons gazeuses importées, les cosmétiques, les articles de friperie, les pneumatiques, les véhicules d’occasion, les logiciels et applications téléchargés par des téléphones ou tablettes. 

    Les parlementaires ont un peu plus de deux semaines pour examiner et adopter la loi de finances déposée par le gouvernement de la République vendredi dernier. Le budget 2019 adossé à cette loi prévoit une enveloppe arrêtée à plus de 4850 milliards FCFA, contre 4689 milliards pour l’année en cours, «soit une augmentation de 161 milliards FCFA en valeur relative et 3,4% en valeur absolue», indique l’exposé des motifs de la loi.

    Pour financer ce budget, l’Etat prévoit de garder inchangé le seuil des emprunts concessionnels à 150 milliards FCFA. Cependant, le gouvernement va déplafonner le seuil des emprunts non concessionnels pour le porter à 500 milliards FCFA, contre 436 milliards FCFA en 2018. Les titres publics que l’État entend émettre en 2019 restent à 260 milliards FCFA. Le budget 2019 compte sur un baril de pétrole à l’international à 63 dollars. Les recettes pétrolières et de gaz s’escomptent dès lors à 450 milliards FCFA, pour des recettes non pétrolières attendues à plus de 3000 milliards FCFA.

    Programme économique et financier
    Sous Programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun va imposer de «nombreuses mesures nouvelles au plan douanier, fiscal et financier», avec pour but : «d’accroitre la mobilisation des recettes internes, par une augmentation du taux de la pression fiscale qui passerait de 13,1% du PIB en 2018 à 13,2 % en 2019 ; de resserrer les dépenses publiques (et) de maîtriser le système de l’endettement».

    Ventilation
    Sur le plan douanier, la loi de finances 2019 prévoit un élargissement du champ d’application du droit d’accises aux boissons gazeuses importées, aux cosmétiques, aux articles de friperie, aux pneumatiques et aux véhicules d’occasion. Il s’agit également de taxer «à un taux forfaitaire» les logiciels et applications téléchargés par des téléphones et tablettes en vue de leur propre exploitation.

    Pour ce qui est de la ventilation de ce budget, comme en 2018, le ministère des Enseignements secondaires va garder la plus grosse enveloppe budgétaire en 2019. Le budget de ce département ministériel s’établit à 393 milliards FCFA (contre 365 milliards en 2018). Il est suivi par le ministère des Travaux publics, qui hérite d’une enveloppe de 361 milliards FCFA. Avant l’adoption de cette loi de finances par le Parlement, les chefs de département ministériel vont défiler devant les membres des commissions de finances et du budget des deux Chambres du Parlement pour défendre leur enveloppe.

    Bobo Ousmanou

  • Padi-Dja : 3 milliards nécessaires pour la phase I

    Padi-Dja : 3 milliards nécessaires pour la phase I

    Le Feicom a remis le document de stratégie pour le développement de la boucle du Dja au gouvernement jeudi 20 septembre 2018 à Yaoundé.

                                                         Remise du Padi-Dja au Minepat délégué

    Plus de 3 milliards FCFA seront nécessaires pour la mise en œuvre de la première phase. Elle doit couvrir la période 2019 -2021 comme l’explique Camille Akoa, directeur général du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom). Le patron du Feicom a officiellement remis le 20 septembre 2018 le document de stratégie au ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Paul Tasong, au cours d’une cérémonie officielle à Yaoundé.

     

    Commande

    Le Padi-Dja a été commandé par le Minepat au Feicom en août 2014. Et au terme de onze sessions, l’institution spécialisée dans la gestion des communes a rendu sa copie. Le constat, selon le Feicom, est que: «comme la plupart des communes camerounaises, celles de la zone (de la Boucle du Dja) font face à un déficit de ressources humaines en qualité et en quantité, ce qui ne leur permet pas de mettre en œuvre leur développement […] la mobilisation des ressources financières n’y est pas optimale et les communes ne disposent pas de moyens suffisants pour mener à bien leurs missions», a établi le DG du Feicom. Camille Akoa note également que «les relations entre les différents acteurs ne sont pas suffisamment structurées pour permettre de trouver des solutions endogènes aux problèmes rencontrés et favoriser l’implication de tous dans la gestion des affaires publiques».

     

    Impératif

    Trois axes stratégiques sont proposés : le développement des capacités organisationnelles et de gestion ; la promotion du développement durable et animation sociale et culturelle ; et la mobilisation et programmation des ressources financières. Ces trois axes sont détaillés en sept autres domaines. À travers le Padi-Dja, le gouvernement ambitionne d’atteindre des objectifs tels que: une augmentation du nombre d’acteurs économiques de 10% par an, l’augmentation des ressources financières de 20% dans 80% des communes; ou encore 80% de document de planification tenus à jour.

    Pour sa part, Paul Tasong, le ministre délégué a rappelé que «la mise en exploitation de nombreux projets miniers dans les régions de l’Est et du Sud-Cameroun va inéluctablement induire d’importants changements sociaux et de nombreux bouleversements de l’écosystème de la zone, réputé sensible. Une anticipation de la mise en place des outils stratégiques d’aménagements […] apparaît comme un impératif».

     

     

    Bobo Ousmanou