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Archives des CEA - Page 2 sur 2 - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : CEA

  • Planification : Le Cameroun à l’école de la redevabilité

    Planification : Le Cameroun à l’école de la redevabilité

    Jusqu’au 18 octobre 2019 à Yaoundé, des statisticiens et acteurs du secteur de la planification prennent part à un atelier de renforcement des capacités sur l’amélioration des systèmes de programmation du développement national.

     

    Intégrer la redevabilité dans le processus de planification du développement au Cameroun, tel est l’objectif escompté par la formation qui regroupe une trentaine de statisticiens, de planificateurs et autres, depuis le 7 octobre 2019 à Yaoundé. Placé sous la houlette du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), l’événement est coordonné par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), institution des Nations unies. L’atelier, qui va durer deux semaines (du 7 au 11 et du 14 au 18 octobre), s’inscrit dans le cadre du projet intitulé “Renforcement des capacités des gouvernements africains à intégrer la redevabilité dans le développement national”.

    Selon le Pr Sylvain Boko, conseiller général principal à la CEA, chargé de la planification, il est plus qu’urgent d’introduire la redevabilité dans les systèmes de la planification du développement, pour obtenir un bon rendement au Cameroun. Parce que, a-t-il expliqué, elle permet à la haute hiérarchie gouvernementale de faire le suivi-évaluation des projets de développement. “La redevabilité est la composante de la révision des comptes.

    C’est-à-dire que ceux-là qui sont chargés de gérer les ressources publiques doivent sentir l’obligation de rendre compte de l’utilisation qu’ils auront faite de ces ressources”. Ce n’est pas tout. “Il y a aussi la composante de la participation des populations non seulement dans l’élaboration des politiques publiques, mais aussi dans la mise en œuvre de ces politiques. Et ces participations doivent se faire de façon systématique, où la population doit sentir la liberté de demander le compte-rendu à leurs dirigeants”, ajoute le coordonnateur de l’atelier de Yaoundé.

    Pour y parvenir, la CEA recommande plus de collaboration entre planificateurs et statisticiens. Pour l’expert de cette institution, “la conception d’un plan doit reposer sur les données fiables qui reflètent les conditions de vie des citoyens”. Par ailleurs, il faut “instaurer un dialogue permanent entre les experts qui se chargent de la planification dans nos pays africains et ceux qui se chargent de la statistique”, poursuit-il.

    Objectifs
    Ainsi, l’atelier de formation de Yaoundé devra permettre aux participants de “compiler, produire et utiliser des données pour suivre et évaluer l’intégration des cadres de redevabilité et de l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes dans les processus de planification ‘, précise la note conceptuelle de la session.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

  • Et demain des investissements dans l’innovation et l’agriculture en Afrique

    Et demain des investissements dans l’innovation et l’agriculture en Afrique

    La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’OCP S.A. (anciennement l’Office chérifien des phosphates) ont signé un Protocole d’accord visant à renforcer la collaboration en matière d’innovations et d’investissements dans l’agriculture faisant appel à la science et aux technologies. L’accord comprend un appui à l’Accord de libre-échange continental africain – ALECA et à l’autonomisation économique des femmes en Afrique.
    Vera Songwe

    Le Protocole d’accord a été signé par Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, et le Président et PDG de OCP S.A., Mostafa Terrab, à New York, en marge du Forum politique de haut niveau, qui se tiendra dimanche 14 juillet.

    L’accord reconnaît que la CEA et OCP ont une vision commune de la transformation et de la prospérité de l’Afrique. Le Protocole d’accord prévoit la poursuite et le renforcement du partenariat entre la CEA et l’OCP en vue de promouvoir l’ensemble des écosystèmes agricoles et commerciaux en Afrique et d’apporter une contribution plus importante à la réalisation du développement durable sur le continent.

    En tant que leader mondial des produits à base de phosphate, l’OCP est un acteur clé du développement durable de l’Afrique. Il est soutenu par l’écosystème africain dans son ensemble grâce à l’aide apportée aux pays africains et aux agriculteurs. L’organisation soutient des mécanismes novateurs visant à créer une productivité agricole résiliente et durable, à développer des chaînes de valeur industrielles et à améliorer les écosystèmes commerciaux sur le continent. Elle soutient également des programmes novateurs sur mesure et réalise des investissements substantiels dans les infrastructures économiques et sociales au profit de diverses communautés et secteurs en Afrique.

    En tant qu’institution africaine du savoir, la CEA s’emploie à promouvoir un développement inclusif et durable en vue d’accélérer la diversification économique et la transformation structurelle du continent, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à l’Agenda 2063 de l’Union africaine : elle y parvient en générant des connaissances de qualité et une recherche appliquée sur les politiques, ainsi que la mise en œuvre de solutions novatrices dans des domaines clés tels que l’agriculture, la numérisation, l’industrialisation, le commerce, l’égalité des sexes et les finances.

  • Vera Songwe : Cahier d’une visite officielle au pays natal

    Vera Songwe : Cahier d’une visite officielle au pays natal

    La secrétaire générale adjointe de l’Onu et secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) va séjourner au Cameroun, du 17 au 19 avril 2019.

    Vera Songwe et le Premier ministre Dion Ngute le 9 février 2019 à Addis-Abeba

    Vingt mois après sa prise de service à la tête de la CEA, Vera Songwe revient sur la terre de ses ancêtres, pour un séjour de travail chargé de symboles. En effet, «la secrétaire Exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Mme Vera Songwe, effectue une visite officielle en République du Cameroun, du 17 au 19 avril 2019. Cette visite lui permettra de renforcer les relations de coopération de la Commission avec le Cameroun, particulièrement en appui à ses efforts en faveur du développement inclusif et durable, de la transformation structurelle, de la diversification économique, de l’intégration régionale et du commerce, ainsi que de l’économie numérique».

    L’originaire du Cameroun, selon une note interne à la CEA, apporte à son institution «une réputation de longue date en matière de fourniture de conseils politiques sur le développement, une expérience riche en ce qui concerne la production de résultats de développement pour l’Afrique et une vision stratégique affichée forte et claire pour le continent». Son programme en terre camerounaise annonce des audiences avec les autorités camerounaises. La patronne de la CEA est également attendue au forum de la Zone de libre échange continentale africaine, pour prononcer le discours de clôture.

    Dans la matinée du 19 avril 2019, à l’Institut des relations internationales du Cameroun, elle donne un cours magistral sur «L’Intégration Régionale et l’Économie numérique». Le même jour, une conférence de presse, donnée à l’hôtel Hilton, marquera la fin de la visite officielle de l’enfant prodige dans son pays natal. Quarantenaire accomplie, Vera Songwe est une source d’inspiration pour les jeunes de son pays d’origine. Elle est l’exemple de réussite qui force le respect. Tous ses faits et gestes seront scrupuleusement suivis par cette jeunesse camerounaise pleine de talent, mais très souvent en mal de débouchés et d’opportunités à saisir.

    Rémy Biniou

    Vera Songwe, la fierté du Cameroun

    Portrait de la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique.

    Vera Songwe a pris ses fonctions de secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) le 3 août 2017 au niveau de secrétaire générale adjointe. Elle apporte à la CEA et au poste de secrétaire exécutive son expérience dans la fourniture de conseils en matière de développement et dans la fourniture de résultats sur le développement pour l’Afrique; ainsi qu’une vision stratégique forte et claire pour le continent.

    Avant de rejoindre la CEA, elle était directrice régionale de la Société financière internationale, couvrant l’Afrique occidentale et centrale. En outre, elle continue à être membre principale non-résidente de l’Initiative pour la croissance en Afrique de la Brookings Institution. Elle a également été membre de l’équipe de réforme institutionnelle de l’Union africaine, sous la direction du président du Rwanda, Paul Kagame, et membre du conseil d’administration de African Leadership Network et de la Fondation Mo Ibrahim.

    Auparavant, elle était directrice de pays à la Banque mondiale, couvrant le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. Elle a également été conseillère auprès du directeur général de la Banque mondiale pour l’Afrique, l’Europe et l’Asie centrale et méridionale; et coordinatrice sectorielle par pays pour l’organisation. Elle avait auparavant exercé les fonctions d’économiste principale de la Banque mondiale aux Philippines.

    Avant de rejoindre la Banque mondiale, elle était chercheuse invitée à la Réserve fédérale du Minnesota et à l’Université de Californie du Sud.

    Elle est titulaire d’un doctorat en économie mathématique du Centre de recherche opérationnelle et d’économétrie, d’une maîtrise ès arts en droit et économie et d’un diplôme d’études approfondies en sciences économiques et politiques de l’Université catholique de Louvain en Belgique. Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts en économie et en sciences politiques de l’Université du Michigan et est diplômée du Collège Notre-Dame de Lourdes au Cameroun. Mme Songwe a publié de nombreux ouvrages sur le développement et les questions économiques.

    Source: CEA

    ZLECAF: opération de charme à Yaoundé

    Un atelier national de sensibilisation sur la Zone de libre-échange se tient du 16 au 17avril 2019 à Yaoundé, dans la foulée de la visite officielle de la secrétaire générale adjointe des Nations unies.

     

    L’initiative est de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec l’Union européenne. Pendant deuxjours, plusieurs experts sur les questions d’intégration vont se pencher sur le sujet de la Zone de libre-échange continental africaine. Le panel des intervenants est riche et diversifié: la représentation de la délégation de l’UE auprès de la République du Cameroun; la CEEAC; la CEA et la Cemac; la société civile camerounaise; le ministère du Commerce; les directions générales des douanes et des impôts; le ministère de l’Économie, les universitaires, etc.

    Au menu des travaux: la présentation générale de l’Accord sur la ZLECAf: le commerce des services; la présentation générale de l’Accord sur la ZLECAf: les règles et procédures relatives au règlement des différends; la ZLECAf et intégration sous-régionale: perspectives communautaires; les perspectives des négociations de la Deuxième phase pour le Cameroun; la préparation de la stratégie de mise en œuvre de la ZLECAf pour le Cameroun…

    Les activités se déroulent selon un ordre préétabli. Après l’enregistrement des participants, les travaux démarrent avec la session introductive diligentée par la Commission économique pour l’Afrique. L’atelier sera clôturé par la patronne de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies.

  • Zone de libre-échange africaine :  La CEA pousse le Cameroun vers la ratification

    Zone de libre-échange africaine : La CEA pousse le Cameroun vers la ratification

    L’organisme onusien envisage de tenir un forum national pour sensibiliser sur la nécessité d’accélérer la ratification et la mise en œuvre de l’accord dans le pays.

    CEA et Mincommerce en phase sur les défis à relever

    Après avoir signé l’adhésion à l’accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) en mars 2018 à Kigali (Rwanda), Yaoundé se presse lentement de le ratifier. L’avant-projet de loi portant ratification de cet accord serait toujours à la présidence de la République. Au bureau Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), on est sceptique sur la probabilité de voir le projet de loi arriver au parlement au cours de cette session. Si le lancement de la mise en œuvre de la Zlec, envisagé pour le mois de juillet 2019, doit se faire avec le Cameroun, il faut que la ratification se fasse lors de la session parlementaire du mois de juin.

    La CEA multiplie de ce fait les initiatives pour persuader les autorités camerounaises. Le 11 mars dernier, le directeur du bureau Afrique centrale de la CEA, Antonio Pedro, a rendu visite au ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Aujourd’hui, il est question d’organiser un forum national sur la Zlec. Selon la note conceptuelle de cet évènement, son objectif est de «sensibiliser les parties prenantes à la nécessité d’accélérer la ratification et la mise en œuvre de l’accord au Cameroun».

    Participants
    L’évènement qui devrait se tenir en ce début du mois d’avril, réunira à Douala, trois groupes d’acteurs : les départements ministériels concernés par la Zlec; les syndicats patronaux; les chambres de commerce; d’industrie; d’agriculture et des métiers; les associations des consommateurs et les femmes entrepreneurs ; les experts spécialisés dans le commerce international.

    Cette plateforme d’échange vise à impliquer l’ensemble des parties prenantes, pour une insertion concertée du Cameroun dans le marché unique africain. De ce fait, le forum national servira de base à la formulation d’une stratégie nationale et inclusive de mise en œuvre de la Zlec. Il s’agira ainsi, à travers des informations de fournir des outils d’appropriation aux représentants des diverses agences gouvernementales, du secteur privé, de la société civile et du monde académique.

    Ces informations porteront notamment sur le corpus juridique de la Zlec, les effets attendus et les orientations stratégiques envisagées par le gouvernement pour l’implémentation. La CEA indique qu’elle sera très attentive aux attentes et remarques concernant la marche à suivre pour la préparation d’une stratégie nationale. Après le Togo, c’est au tour du Cameroun de recevoir la pédagogie de la CEA. Cette une activité qu’elle supporte à hauteur de 15 000 USD (soit environ 8,5 millions de francs CFA).

    Opportunités
    La Zlec représente un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs aujourd’hui, et près de 2,5 milliards en 2050. Dans la mise en œuvre du projet « Boosting IntraAfrican Trade (BIAT) », la Zlec devrait contribuer de manière significative à booster les exportations et le développement industriel des pays africains. Avec son potentiel industriel, «le Cameroun doit adopter une démarche proactive et définir une stratégie pragmatique qui lui permettrait d’optimiser les bénéfices à tirer de cette nouvelle opportunité qui s’ouvre à l’Afrique», prévient la CEA.

     

    Évaluation de l’intégration

    Un nouvel indice en gestation

    Dès le prochain sommet, il devrait remplacer celui lancé en 2016. Objectif : améliorer la préparation des rapports de l’Union africaine et la formulation des politiques et projets intégrateurs.

     

    « Améliorer la conception des projets intégrateurs», c’est le but assigné au nouvel indice de l’intégration régionale. Dénommé Indice multidimensionnel d’intégration régionale africaine (Imira), il a été présenté lors du 3e comité technique spécialisé de l’UA sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration. L’Imira envisage d’offrir une nouvelle formule pour la perception et l’évaluation de l’intégration. C’est de cette évaluation que partira une meilleure conception des politiques et projets intégrateurs en Afrique.

    Le système d’évaluation de l’Imira est bâti sur 7 dimensions et 39 indicateurs. Les dimensions de l’indice sont : l’intégration sociale (libre circulation des personnes, genre, affaires humanitaires) ; l’intégration productive (agriculture, industrie, mines, investissement, etc.) ; l’intégration commerciale (tarif extérieur commun, valeurs des échanges intracommunautaires de biens et services) ; l’intégration physique (interconnexion électrique, routière, et aérienne, le roaming) ; l’intégration monétaire et financière (nombre de monnaie, normes prudentielles, bourse régionale et système de compensation) ; l’intégration environnementale (stratégie environnementale, taxe carbone régionale, stratégie régionale des ressources en eau) ; l’intégration politique et institutionnelle (parlement, justice, armée, banque centrale, université).

    Mutations
    Par rapport à l’Indice de l’intégration régionale africaine (Iira) adopté en 2016 par la Commission de l’Union africaine (UA), il y a deux indices en plus. Mais globalement toutes les dimensions ont été renforcées. Des domaines tels que l’environnement, la migration, le changement climatique, la culture, la gouvernance, la paix et la sécurité ont été intégrés. Dans la méthodologie, l’Imira va moins prioriser la comparaison entre les communautés économiques régionales (Cer) comme l’Iira, pour mettre l’accent sur l’évaluation du processus d’intégration.

    Les dimensions et les indicateurs ont été extraits de l’Agenda 2063 et du Traité d’Abuja. La sélection a impliqué les experts des Cer, de l’Association des banques centrales africaines (Abca), les directions générales des instituts nationaux de statistiques, ainsi que ceux relevant des organisations partenaires de la Commission de l’UA (ACBF, CEA, Bad). La coordination a été réalisée par le département des affaires économiques de la Commission de l’UA. Dans le cadre de sa réforme, l’UA tiendra des conférences de coordination avec les Cer. C’est dans ce cadre que l’indice favorisera un meilleur ajustement des programmes d’intégration.

    Zacharie Roger Mbarga

     

    Comores

    L’appel à la retenue d’Addis-Abeba

    Alors que la contestation de la réélection du président Azali Assoumani se généralise, Moussa Faki Mahamat invite l’ensemble des parties prenantes à faire preuve de la plus grande retenue.

     

    La situation politique et sécuritaire aux Comores préoccupe l’Union africaine (UA). Face à la remise en cause systématique du scrutin présidentiel tenu le 24 mars dernier, le pouvoir a radicalisé son ton. En effet, l’opposition s’est organisée en Conseil national de transition. Selon ses fondateurs, il a pour mission de « régler la crise postélectorale, d’assurer une transition pacifique, de préserver la paix, la stabilité ainsi que la cohésion nationale ». Ces derniers estiment que « la démocratie a été piétinée » par « des individus sans conscience, sans cœur, sans âme, sans foi ni loi ». Ils dénoncent « une dérive dictatoriale et despotique ». De ce fait, ils exigent l’invalidation des résultats de cette élection avant le 3 avril 2019, sinon, dès le 4 avril 2019, la désobéissance civile prendra le relais.

    En représailles, Mohamed Soilihi, arrivé 4e selon les chiffres du CNT, a été interpellé dans sa maison et écroué. Le 28 mars dernier, trois de ses partisans ont trouvé la mort dans une bousculade avec les forces armées. Cette situation a conduit certaines missions diplomatiques à l’instar des États-Unis à retirer leur personnel.

    Systématisation
    Au-delà de l’opposition, c’est l’ensemble des observateurs internationaux, y compris ceux de l’UA, qui ont relevé de « multiples incidents survenus le jour du scrutin. Ces problèmes ont interrompu le vote et les opérations de dépouillement dans plusieurs bureaux de vote, tout en privant de nombreux électeurs d’exercer leurs droits civiques dans la sérénité». Le président de la Commission de l’UA rappelle que « toute contestation des résultats des élections doit se faire exclusivement par le recours aux voies légales ».

     

    Zacharie Roger Mbarga 

     

  • CEA : 60 bougies sous le combat de la diversification économique

    CEA : 60 bougies sous le combat de la diversification économique

    La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et ses bureaux régionaux vont célébrer les 60 ans de l’institution onusienne sur le continent noir.

    Le thème central de cette commémoration est la diversification économique en Afrique. Un combat ancien que mène cette institution depuis des décennies.

    La CEA est connue pour ses nombreuses publications et conseils aux gouvernements africains. La verticalité et l’étroitesse des structures des économies africaines exposent bien de pays à des chocs exogènes souvent causes d’endettement boulimique et d’instabilité sociale. Après la conjoncture des programmes d’ajustements structurels des années 80, la dépréciation des cours des produits de bases en 2014 a remis au goût du jour l’impérieuse nécessité de la multiplication des supports/leviers des économies africaines.

    Contexte géographique
    En Afrique centrale, la préoccupation est restée constante. Elle est d’ailleurs devenue pesante. La dernière publication du bureau sous-régional de la CEA est le Consensus de Douala pour la diversification des économies, adopté au 33e Comité des experts en 2017. L’organisation onusienne a invité les pays de la sous-région à passer «du cercle vicieux au cercle vertueux».

    Afin de promouvoir le made in central Africa, la CEA suggère la transformation des produits de bases, et met un point d’honneur sur l’agro-industrie, une option qui permettrait une optimisation inclusive du développement économique. Toute chose qui occasionnerait la transformation structurelle des sociétés africaines, le nouveau paradigme actuellement promu par l’organisation.

     

    Zacharie Roger Mbarga

  • Libre échange : la RDC se prépare à l’ouverture

    Libre échange : la RDC se prépare à l’ouverture

    Les opérateurs économiques publics et privés de la République démocratique du Congo (RDC) viennent de suivre une formation sur les règles d’origine de la zone de libre-échange unique CEEAC-Cemac.

    Ils étaient au total 49 dirigeants des secteurs public et privé de la RDC à avoir été entretenus, deux jours durant, aux procédures et règles appropriées pour l’éligibilité des produits industriels nationaux au tarifaire préférentiel harmonisé CEEAC-Cemac.

    Cette activité, animée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a été rendue possible grâce à un accord de contribution (financement) signé par l’Union européenne (UE). Ceci s’est fait dans l’objectif de la poursuite de l’harmonisation des instruments de politique commerciale de la CEEAC et de la Cemac.

    Bon à savoir
    Malgré l’existence des textes communautaires encadrant la mobilité préférentielle des produits, la situation sur le terrain est tout autre. Plusieurs entrepreneurs camerounais ont notamment vu leurs marchandises refoulées en RDC. «Dans la sous-région, les traités liés à la libre circulation des biens et des personnes sont effectifs. Mais sur le terrain, les difficultés se font ressentir», confiait, il y a quelques mois, Paul Tchengang, directeur administratif et financier des laboratoires Biopharma.

    Tidiane Chetima, du Bureau sous régional de la CEA pour l’Afrique centrale, évoque d’autres raisons. «Il y a aussi la peur de la compétition. Le secteur privé aimerait que leur marché soit protégé et qu’il soit le seul à pouvoir fournir des produits dans la sous-région. Or, nous sommes à l’époque de la mondialisation. Le commerce est libre dans toutes les régions du monde. L’Afrique ne peut pas y échapper. La solution pour nos entreprises et nos industries c’est de se réveiller et d’être compétitives en matière de qualité et de prix», indique-t-il.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Parlement panafricain : Kofi Annan for ever!

    Parlement panafricain : Kofi Annan for ever!

    L’organe consultatif de l’Union africaine veut des commémorations annuelles en l’honneur du Ghanéen. Une résolution est déjà transmise pour examen lors de la session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État de l’Union africaine (UA), prévue à Addis-Abeba en janvier prochain.

    L’Afrique comme asymptote, voilà le cordon ombilical entre l’UA et le Parlement panafricain

    C’est une des résolutions de la cinquième législature du Parlement panafricain (PAP). À Kigali (Rwanda), lors de la clôture de la première session ordinaire, Roger Nkodo Dang a annoncé l’adoption d’une résolution prévoyant des commémorations annuelles en reconnaissance aux contributions apportées par feu Kofi Annan. Le président du PAP a précisé que cette résolution serait transmise, pour approbation, l’année prochaine à l’Assemblée de l’UA en Éthiopie. Une fois adoptée, ladite résolution légitimera les commémorations annuelles mettant en valeur l’héritage diplomatique de l’ancien secrétaire général des Nations unies (ONU), a indiqué Roger Nkodo Dang.

    Valeurs ajoutées
    À travers cette initiative, le Parlement panafricain veut contribuer à la création des valeurs et des repères nouveaux pour la jeunesse du continent. «Kofi Annan restera une source d’inspiration et d’encouragement. Grâce à ses nombreuses réalisations, il a été une source de fierté pour l’Afrique», scande Moussa Fakir Mahamat, le président de la Commission de l’UA.

    Pour Michèle Alliot Marie, ancienne ministre française de la Défense et des Affaires étrangères, Kofi Annan avait « une vision extrêmement équilibrée de ce que devait être le monde ». Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, dit de lui qu’il «connaissait les rapports de force entre les États, le jeu des intérêts, mais ne s’en satisfaisait pas. Il était certainement le meilleur secrétaire général de l’ONU».

    Autres
    Durant cette session, le Parlement, exceptionnellement réuni à Kigali au Rwanda, a également adopté d’autres résolutions. L’une d’entre elles porte sur l’harmonisation des lois protégeant les personnes souffrant de handicaps en Afrique. Une autre résolution se situe dans le prolongement du thème de l’année 2018 en Afrique à savoir : «Remporter le combat contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l’Afrique». Cette résolution appelle les pays à adopter des législations strictes pour lutter contre la corruption et les crimes associés.

    Les parlementaires ont également discuté de paix et de sécurité en Afrique, du rôle et de l’impact des missions d’observation des élections de l’UA. Des résolutions y afférentes sont produites à l’attention du Chef et seront examinés à titre consultatif.

    Zacharie Roger Mbarga

    Réforme de l’Union africaine 

    La bataille finale ?

    L’organisation continentale veut échapper à ses propres contradictions. C’est la dynamisation ou la perpétuation !

    Le comité des représentants permanents de l’Union africaine (UA) a achevé sa session extraordinaire le 8 novembre. Le Conseil exécutif prendra le relai les 14 et 15 novembre prochains. Les ministres des Affaires étrangères vont arbitrer les travaux des représentants permanents et préparer les dossiers des chefs d’État.
    Le sommet extraordinaire de l’UA se tient les 17 et 18 novembre prochains. Les réformes de l’organisation continentale portent sur la sélection et la structure du gouvernement continental, la souveraineté financière, la division du travail, les mutations organiques et les échanges de vues sur les propositions de rénovation des organes.

    De manière précise, le sommet extraordinaire d’Addis-Abeba aura pour sujets : la structure et les portefeuilles des hauts responsables de la Commission, la sélection des hauts responsables de la Commission. En matière de souveraineté budgétaire, l’on envisage, entre autres, des négociations sur les réformes administratives et financières/budgétaires. La transformation du NEPAD en Agence de développement de l’UA (AUDA), la répartition du travail entre l’UA, les CER, les organisations continentales et les États membres, le renforcement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), le renforcement du Conseil de paix et de sécurité (CPS) sont aussi à l’ordre du jour.
    Au sujet des organes, les chefs d’État vont échanger les vues sur les propositions de réforme du Parlement panafricain, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

    Contradictions
    Encore une fois, l’Afrique est face à ses propres dissensions. Si la nécessité d’une réforme fait l’unanimité, les conditions et les termes de cette réforme créent de vives oppositions. Entre les petits États contraints de plafonner leurs contributions et les grands États qui voient exploser leurs contributions.

    Il en est de même du nouveau régime de sanctions devant frapper les insolvables. Désormais, avec un an cumulé d’impayé, le pays peut perdre le soutien de l’UA pour un poste international. Il peut être suspendu à des postes au sein des organes de l’UA, il peut en outre perdre le siège de certaines institutions spécialisées.

    Tout ceci rend ce sommet de l’UA très sulfureux ! L’Union est à rude épreuve!

    ZRM

    Planification du développement

    Le Cameroun à l’école de l’approche inclusive

    Pour mieux atteindre les objectifs fixés, réaliser les attentes des populations et réduire la pauvreté, le gouvernement a été initié à l’introduction de la reddition des comptes dans la définition des politiques publiques et les interventions de l’État.

    Le bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Communauté économique des nations unies pour l’Afrique (CEA) propose au gouvernement camerounais un nouvel outil. Il servira à rendre ses politiques publiques plus efficientes, et nettement orientées vers la réalisation des attentes des populations à la base, avec la participation de celles-ci.

    Face à l’aggravation des inégalités, il est normal pour la CEA de rendre les politiques publiques plus responsables et redevables de leur résultat. Comment faire correspondre l’investissement public aux besoins réels des populations ?

    Sylvain Boko, conseiller principal régional et chargé de la planification et de la statistique au bureau régional de la CEA, dit qu’il s’agira pour le gouvernement camerounais «de prôner une approche participative dans la planification du développement. Cette action se fera à travers l’inclusion des couches non étatiques : le secteur privé, la société civile, les organisations culturelles, les femmes, les jeunes…»

    Modus operandi
    L’approche participative de la planification repose sur deux aspects essentiels. Il s’agit de la double dévolution des acteurs (de l’État vers les citoyens et des organisations vers l’État) et la qualité des statistiques sur les besoins exprimés. Cette approche magnifie pleinement la gestion axée sur les résultats. En effet, elle aide à définir des «données démocratiques», notamment les résultats escomptés, les cibles, les indicateurs d’appréciation, tout ceci avec la contribution des bénéficiaires finaux.

    Sylvain Boko de la CEA explique que «l’obligation de rendre compte n’est pas un concept négatif. C’est de pouvoir aller vers ceux qui sont les bénéficiaires des projets et programmes de la planification et leur expliquer les résultats de l’action (en cas d’atteinte ou de non-réalisation des objectifs). L’implication des couches non étatiques dans la gestion des ressources du pays est plus une question de sécurité et d’amélioration de la gouvernance».

    Pour l’expert, «il ne suffit pas de construire puis inaugurer des centres de santé ou des salles de classe. C’est certes des indicateurs, mais il s’agit de résultats partiels. Avec la redevabilité, le gouvernement réduit le risque de l’approximatif. En effet, elle permet de répondre aux données récoltées sur le terrain, notamment sur l’intérêt des infrastructures et les conditions de leur utilisation optimale par les populations».

    ZRM

  • Développement : le salut de l’Afrique centrale passe par l’industrialisation

    Développement : le salut de l’Afrique centrale passe par l’industrialisation

    C’est la conviction d’Antonio Pedro et de Julian Slotman. Ils sont respectivement directeur et économiste au Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Ils publient une tribune libre à quelques jours de la 34e session du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) pour l’Afrique centrale qui se tient à N’Djamena (Tchad) sous le thème « Financement de l’industrialisation en Afrique centrale ». Intégration vous propose l’intégralité de cette tribune.

     

     

     

    Tribune : cinq piliers pour l’industrialisation de l’Afrique centrale

    Par: Antonio Pedro* et Julian Slotman**, Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale

    Quatre ans après la fin du boom pétrolier et le revirement brutal de la courbe de croissance du début des années 2000 dans les pays d’Afrique centrale, la surproduction de pétrole et la chute des prix des matières premières ont laissé un goût amer dans la bouche de nombreuses populations de la région, en raison de leur dépendance excessive vis-à-vis du pétrole et d’autres industries extractives. Les défis sont réels car, malheureusement, les pays d’Afrique centrale, producteurs de matières premières non transformées, sont constamment exposés à des chocs extérieurs et demeurent bloqués aux niveaux inférieurs des chaînes de valeur mondiales, car nombre d’activités à plus forte valeur ajoutées sont menées ailleurs. Les industries extractives de la sous-région opèrent généralement en vase clos et ne sont pas suffisamment liés à l’économie locale. L’instabilité de la macroéconomie est devenue une réalité. En attendant, l’Afrique centrale doit s’attaquer à plusieurs autres problèmes urgents, tels que le chômage et les inégalités, pour ne citer que ces quelques exemples. Il n’est donc pas surprenant que la plupart des pays d’Afrique centrale reçoivent ou sollicitent actuellement un appui budgétaire du FMI, parfois appelé «prêteur en dernier ressort». Avec ces mesures d’assistance, nos États membres devront prendre des décisions difficiles afin de remettre les économies d’Afrique centrale sur pied.

    Certains prétendent que la solution consiste simplement à imposer une discipline budgétaire, réduire les dépenses, remédier aux échecs des politiques, réduire les lourdeurs administratives, lutter contre la corruption et éliminer les dysfonctionnements du marché. Nous ne contestons pas ces mesures de stabilisation. En fait, nous pourrions y ajouter notre grain de sel en proposant notamment la nécessité de combler les lacunes des contrats existants, d’améliorer l’administration fiscale et élargir l’assiette fiscale, de lutter contre les flux financiers illicites et d’utiliser judicieusement les mesures incitatives. Mais toutes ces mesures n’occulteraient pas le fait qu’il faut dégager une marge budgétaire suffisante pour permettre aux investissements à haut rendement et à plus long terme de stimuler les capacités de production, renforcer la compétitivité des économies locales et favoriser la transformation structurelle. On peut certes comprendre l’accent mis actuellement sur les mesures à court terme pour rétablir la stabilité macroéconomique, mais il est tout aussi important de continuer à investir dans la croissance durable et la transformation structurelle afin de permettre à la sous-région de briser le cycle des croissances et récessions, ainsi que de réduire leur vulnérabilité et leur exposition aux fluctuations des prix des matières premières.

    La bonne nouvelle c’est que de nos jours, personne ne conteste que la transformation structurelle est la solution. La diversification de l’économie en général et l’industrialisation en particulier se sont révélées être des formules gagnantes pour de nombreux pays tels que la Corée du Sud, la Thaïlande, le Qatar, l’Irlande, l’Estonie et pratiquement tous les pays qui ont réussi à transformer leur économie et offrir un niveau de développement et une qualité de vie appréciables à leurs populations. Il existe de nombreuses opportunités d’investissement pour l’industrialisation. En Afrique centrale, ces opportunités sont énormes car la sous-région est non seulement dotée de richesses naturelles exceptionnelles, mais également d’une main-d’œuvre jeune et hautement qualifiée. La mauvaise nouvelle, cependant, c’est que les pays sont confrontés à un problème épineux: la dette pèse lourd mais les niveaux d’investissement actuels en Afrique centrale sont loin d’être suffisants pour permettre une industrialisation significative et une croissance durable. Alors, qui va combler ces lacunes? Quelles solutions pour la région? Nous offrons cinq Piliers pour résoudre le problème.

     

    Pilier 1: Créer des emplois, encore des emplois, toujours des emplois !!!

    L’investissement dans l’industrialisation (et, par extension, la diversification  de l’économie) crée de nombreux emplois, de bons emplois surtout! À une époque où le taux de chômage des jeunes a atteint des niveaux records (un jeune sur cinq en Angola ou au Congo et même plus d’un jeune sur trois au Gabon), il est urgent d’investir dans des domaines aussi variés que les infrastructures, l’éducation, la santé et l’aide public à des secteurs tels que les services financiers, les transports, le tourisme, les TIC et les industries intelligentes, qui pourraient favoriser une croissance tirée par le secteur privé. Les emplois de qualité qui seront créés grâce à cet investissement aideront la population jeune et ambitieuse d’Afrique centrale à se développer et à contribuer à la croissance future.

     

    Pilier 2: Tirer parti du pouvoir de la vie dans les grandes villes

    Les villes d’Afrique centrale se développent à un rythme phénoménal, car de plus en plus de personnes quittent leurs villages pour s’installer dans des centres urbains déjà surpeuplés, dans l’espoir de trouver un emploi décent et une meilleure qualité de vie. Cette urbanisation rapide comporte certes de nombreux défis, tels que la saturation des infrastructures, les pressions sociétales et le vieillissement démographique dans les zones rurales, mais elle offre également des possibilités uniques de diffusion des connaissances, car les nouveaux arrivants apprennent de ceux trouvés sur place et vice versa. L’urbanisation offre également un excellent terrain d’essai pour les jeunes entrepreneurs. Ce n’est certainement pas un hasard si en général, les start-up innovantes et les industries créatives ont tendance à se trouver à proximité des grands centres urbains, où le dynamisme de la vie urbaine offre à la fois un vivier constant de talents et un flux ininterrompu d’idées et d’inspiration. En outre, avec la baisse induite de la concurrence, les agriculteurs restants dans les zones rurales peuvent avoir davantage d’espace, ce qui pourrait leur permettre de développer et d’orienter leur activité vers des niches à haut rendement (comme les produits agricoles biologiques). L’investissement public et privé dans l’industrialisation peut encadrer ce processus qui serait autrement indépendant, tout en gérant les conséquences négatives.

    Pilier 3: Promouvoir l’intégration de l’Afrique

    On peut voir l’intégration continue de l’Afrique partout. Pas seulement dans les journaux, comme lors d’événements de grande envergure tels que la récente signature des instruments de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) à Kigali qui ont fait la une des journaux, mais aussi dans nos vies quotidiennes, lorsque nous communiquons avec nos familles et nos amis partout sur le continent. L’intégration régionale se présente sous de nombreuses formes et l’industrialisation sera considérablement stimulée du fait de la connectivité accrue et des ouvertures pour le commerce de biens produits industriellement et de services de haut niveau. Pensez aux voyages sans visa, au roaming gratuite, aux études à l’étranger et aux relations d’affaires avec d’autres personnes partout en Afrique aussi facilement que vous le feriez chez vous. Il appartient maintenant aux décideurs des pays d’Afrique centrale d’aligner rapidement leurs visions nationales sur les instruments d’intégration régionale, en commençant par une mise en œuvre complète du tarif préférentiel harmonisé CEEAC-CEMAC, puis sur les instruments d’intégration continentale. Davantage de pays d’Afrique centrale devraient imiter le Tchad et ratifier la ZLECA.

    Sur le plan commercial, cela présente un avantage énorme car tout projet qui veut s’installer en Afrique centrale verrait ses bases se renforcer avec la perspective d’un marché de 1,2 milliard de personnes et de 2,5 milliards en 2050. C’est la Chine et l’Inde réunies! Ces chiffres ne commenceront à faire une réelle différence que lorsqu’il existera un environnement propice pour exploiter tout le potentiel créatif de l’ensemble du continent africain et la croissance axée sur le consommateur qu’il peut soutenir.

    Pilier 4: Penser vert

    Nous sommes l’Afrique centrale. Nous abritons une biodiversité unique et des richesses naturelles incroyables! Celles-ci doivent être protégées. Par conséquent, dans notre marche vers l’industrialisation, nous devons penser vert. Ainsi, l’industrialisation et la diversification de l’économie créeront non seulement des emplois de qualité et contribueront à l’urbanisation et à l’intégration régionale, mais aussi réduiront la dépendance des économies de la sous-région au pétrole et autres industries extractives, contribuant ainsi à une croissance plus verte. Les décideurs politiques doivent identifier les secteurs les plus susceptibles de créer des emplois et de promouvoir la compétitivité de leurs économies, tout en limitant la pression exercée sur les précieuses richesses humaines et naturelles de la sous-région. Il convient de noter au passage que ce serait un choix judicieux, car les investisseurs socialement responsables, en particulier les investisseurs dits éthiques, à impact social et/ou positifs, y compris les fonds de pension, les fonds communs de placement, les organisations confessionnelles et autres investisseurs institutionnels se tournent de plus en plus vers des projets écologiques.

    Pilier 5: Élargir nos horizons

    Devrions-nous nous réjouir des annonces faites à Beijing concernant les 60 milliards de dollars américains disponibles pour investissement en Afrique au cours des trois prochaines années? Devrions-nous espérer que le nouveau plan d’investissement extérieur de l’UE et son objectif de promouvoir l’industrialisation de l’Afrique constituent un moyen de créer plus d’emplois pour nos jeunes? Oui et non! Bien sûr, ce sont des opportunités à ne pas manquer et nous ne devons ménager aucun effort afin d’en tirer le maximum. Mais nos besoins financiers vont au-delà de ce que nous pourrions éventuellement obtenir de ces grands investisseurs extérieurs. Bien que les investissements étrangers dans les infrastructures et les autres besoins pour l’industrialisation soient effectivement les bienvenus, les niveaux actuels d’investissement sont encore loin d’être suffisants pour permettre à nos économies de réaliser pleinement leur potentiel. Le déficit de financement des infrastructures en Afrique à lui seul a déjà été évalué à 130 à 170 milliards de dollars par an!

    On nous dit que le monde dispose de suffisamment d’argent pour financer le développement. En effet, les investisseurs institutionnels (y compris les fonds de pension) et les banques commerciales gèrent plus de 100 000 milliards de dollars américains, dont une partie constituée de fonds qui n’attendent que des opportunités d’investissement à long terme et à haut rendement. Nous devons pouvoir accéder à ces ressources le plus rapidement possible. Et partir sur de bonnes bases: de bons projets crédibles et bancables sont nécessaires pour attirer des financements.

    Nous devons également améliorer la mobilisation des ressources nationales et encourager nos citoyens de l’intérieur et de la diaspora à orienter leurs économies vers des investissements productifs. Nos marchés financiers doivent se développer et nous devons pouvoir offrir à nos citoyens d’autres produits financiers simples et attrayants. C’est un avenir que nous devons construire. Le niveau de souscription du premier emprunt obligataire pour le financement d’un projet d’infrastructure au Kenya montre que c’est une option faisable. Nous pouvons aussi y arriver en Afrique centrale!

    La 34ème session du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) pour l’Afrique centrale se tient sous le thème «Financement de l’industrialisation en Afrique centrale». Elle est organisée à N’Djamena (Tchad) du 18 au 21 septembre 2018 par le Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale.

     

    *Antonio Pedro Directeur du Bureau Sous-régional pour lAfrique Centrale de la Commission Economique des Nations Unies pour lAfrique (CEA)

    Directeur au Bureau Sous-Régional de la CEA pour l’Afrique centrale à Yaoundé au Cameroun, Antonio M. A. Pedro est géologue en exploration minière jouissant de plus 30 années d’expérience riche et variée en matière de développement et de gestion à l’échelon national, régional et continental à travers l’Afrique et au-delà.  Au-delà de sa contribution dans le cadre de la politique des industries extractives en Afrique, il a profité de sa carrière à la CEA pour impulser la transformation structurelle et l’intégration régionale du continent. Au niveau global il est membre du Conseil de direction du réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN) et du Panel international des ressources et exerce au Conseil consultatif du Columbia Center on Sustainable Investment (CCSI) et du Conseil consultatif de rédaction de la revue scientifique internationale Mineral Economics.

     

    **Julian Slotman travaille en tant que économiste au Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Avant de rejoindre la CEA en 2016, Julian avait travaillé au ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et au Bureau néerlandais d’analyse des politiques économiques. Julian est titulaire d’une licence en économétrie et en recherche opérationnelle et d’un master en économie et politique publique et développement humain de l’Université de Maastricht / UNU-MERIT.

  • Un roaming moins cher pour booster les échanges dans la sous-région

    Un roaming moins cher pour booster les échanges dans la sous-région

    Selon les chiffres du bureau Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le coût moyen d’un appel sortant en itinérance (roaming) dans la sous-région est de 689 francs CFA la minute, soit environ 1,33 dollars.

    Les couts peuvent atteindre 6 000 francs CFA soit environ 14 dollars. Dans une interview à TIC Mag parue en début du mois de juillet, son directeur affirme que techniquement, cette tarification ne se justifie pas. Mais en plus, soutient Antonio Pedro, «[Elle] rend quasi impossible la facilitation du commerce et d’autres échanges sous régionaux».

    Dans leur Index d’intégration régionale africaine 2016, la CEA, la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement soulignent déjà que les coûts élevés du roaming en Afrique centrale augmentent les innombrables entraves à la fluidité des échanges. En fait, pour ces institutions, l’itinérance constitue l’un des 16 indicateurs d’évaluation de l’intégration régionale.

    Réforme
    La mise en œuvre de la zone de libre-échange Cemac/ CEEAC et le démarrage harmonieux de la zone de libre-échange continentale exigent donc une itinérance à taux très réduit pour bénéficier aux acteurs des échanges. Pour ce faire, la CEA encourage les régulateurs des télécommunications à imposer aux compagnies de téléphonie un mémorandum d’entente tarifaire sous régional pour la réduction des tarifs de roaming.

    Les acteurs de la téléphonie mobile de la sous-région peuvent prendre exemple sur l’Afrique de l’est. La Communauté d’Afrique de l’est a mis sur pied en 2014 un réseau unique sous régional (One Network Area) qui a réduit à 10 centimes de dollar par minute les appels sortants ou rentrants en itinérance. En retour, les appels en roaming ont augmenté de 100% en trois jours. Au bout de trois mois, ils avaient accru de presque 1000%. Avec les économies d’échelle, cela signifie plus de recettes pour les sociétés de téléphonie mobile et l’Etat, mais moins de dépenses pour l’utilisateur final.

    Zacharie Roger Mbarga

  • En finir avec le tout pétrole en Guinée Equatoriale

    En finir avec le tout pétrole en Guinée Equatoriale

    Lorsque la chute du prix du Brent est enclenchée en mi-2014, la Guinée Equatoriale est le pays de la Cemac le plus dépendant du pétrole.

    Remise du consensus de Douala au Ministre délégué des Affaires étrangères de la Guinée Équatoriale par le Directeur sous régional de la CEA.

    Selon les chiffres de la Banque mondiale, ce minerai représente 98% des exportations du pays. L’or noir pèse en plus 93% des recettes totales et 23% du PIB. La crise actuelle frappe de plein fouet Malabo. Depuis 2015, le pays est en récession. Les taux de croissances enregistrés depuis lors sont négatifs: -9,5 en 2015 ; -8,9 en 2016 et -2,6 en 2017. Cette situation aurait fait entendre raison aux autorités équatoguinéenes qui viennent de s’engager à diversifier l’économie du pays.

    Le 12 juillet dernier, un dialogue de haut niveau, entre les membres du gouvernement, technocrates publics, acteurs du secteur privé et acteurs non étatiques sous l’encadrement de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a eu lieu à Malabo. A l’occasion, les parties prenantes ont convenu que les difficultés macroéconomiques liées à la chute des cours du pétrole doivent inspirer l’industrialisation et la diversification de sa base de production comme alternatives sûres pour le développement durable du pays.

    Approches
    «J’ai dit à mes collaborateurs que le Consensus de Douala doit être la base de notre plan d’action industriel, car il couvre tout ce dont nous avons besoin» déclare Cesar Hinestrosa Gomez, secrétaire d’Etat à l’industrie et à l’énergie. De son évaluation, la faible coordination et cohérence des politiques entre les différents départements ministériels constitue l’une des difficultés de la Guinée Equatoriale. Plusieurs chantiers sont déjà en maturation dans le pays. On cite notamment, le rajeunissement et le renforcement des capacités de la main d’œuvre agricole, l’amélioration des produits agricoles organiques ainsi que leur accessibilité, la capitalisation de la couverture optimale de la fibre optique.

    Pour la CEA, le succès d’une politique industrielle requiert une approche pragmatique du développement, avec un solide pôle de coordination de l’industrialisation et de la diversification, contrôlé par les plus hautes autorités de l’État. Deux illustrations ont été proposées aux membres du gouvernement équato-guinéen : l’Éthiopie (succès dans les secteurs manufacturiers du cuir, textile et vêtements, fleurs et ciment) et le Rwanda (boom de ses services basés sur les TIC et le développement de son secteur touristique).

    Zacharie Roger Mbarga

  • Développement : Le Cameroun a mal à ses outils de planification

    Développement : Le Cameroun a mal à ses outils de planification

    Une réflexion s’est tenue la semaine dernière à Yaoundé entend remédier à la situation, afin de ne pas hypothéquer les objectifs d’émergence du pays.

    Le Cameroun est à la recherche de nouveaux outils (modèle) de simulation économique. Ce 22 mai, le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a organisé, en collaboration avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), un atelier sur la question. La méthodologie actuelle, basée à la fois sur le long et le court terme, ne permet pas de faire de bonnes prévisions. Isaac Tamba ne le cache pas.

    «Les outils de planification (court terme et long terme) utilisés dans le cadre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) sont désuets», confesse le directeur général de l’Economie et de la Programmation des Investissements Publics au Minepat, lors de l’atelier. Du fait de cette situation, les partenaires financiers du Cameroun (FMI, Banque mondiale) émettent des réserves sur l’efficacité des dépenses publiques et des investissements publics en particulier. Ce qui influe indubitablement sur un ensemble de programmes communs liés à l’équilibre macroéconomique du Cameroun.

    Le bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la CEA propose de moderniser ces outils et leur méthodologie. «Des outils modernes de modélisation économique, le Cameroun réussira son objectif de stabilité macroéconomique et fiscale», justifie Bartholomew Armah, chef de la section Renouveau de la planification à la CEA. «L’un de nos soucis majeurs est que les besoins d’ajustement budgétaires de court terme, qui du reste sont indispensables, pour maintenir la confiance des investisseurs et relancer la croissance économique, ne compromettent pas les objectifs de long terme aussi important que la transformation structurelle et l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD).

    C’est pour cela que nous pensons que nos Etats doivent se doter des meilleurs outils qui leur permettent de préserver la marge de manœuvre budgétaire nécessaire à la promotion de ces objectifs de long terme», ajoute Antonio Pedro, directeur du bureau sous régional de la CEA. Mama Keita, chef du centre des données au bureau sous régional de la CEA, précise que «les Etats ont besoin d’outils modernes pour définir leurs objectifs prioritaires sur le long terme. Ceci pour atteindre les impacts sociaux, environnementaux et économiques pour lesquels les politiques publiques sont prises».

    Diversification

    La crise qui sévit dans la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) est avant tout une crise de devises. La diversification économique est de ce fait un impératif pour les pays de la sous-région. «Les Etats de la sous-région ont une croissance basée sur un secteur primaire peu moderne et des services qui sont parfois peu modernes eux aussi. Nous prônons une accélération de la transformation structurelle de ces économies à travers la diversification économique. La juste planification a un rôle très importantI», rappelle à juste titre Mama Keita.

    Au Cameroun, les secteurs de croissance sont certes diversifiés, mais les produits sont peu élaborés. Exportés à l’Etat brut, sans valeur ajoutée, ils rapportent très peu de devises à l’économie. Pour adresser cette préoccupation, trois options sont mises en œuvre: la diversification verticale et horizontale (augmentation des secteurs de croissance et transformation en produits manufacturiers), la politique des champions nationaux (appui aux entreprises industrielles pour la création d’un label Cameroun) et le patriotisme économique (promotion de la priorité à la consommation du made in Cameroun).

    Zacharie Roger Mbarga

  • Echanges interafricains : La CEA appelle à la libération fiscale

    Echanges interafricains : La CEA appelle à la libération fiscale

    Ce qu’il faut retenir de la 51ème session de la réunion des ministres de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).

    Le Premier ministre éthiopien, la CEA et les ministres africains de l’économie.

    La création d’un véritable marché commun africain exige la prise de «mesures audacieuses sur plusieurs fronts». C’est la conviction de Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA. Les accords commerciaux comportent des obligations qui peuvent exiger que les pays changent leurs pratiques intérieures, mettent en route des réformes ou créent de nouvelles entités, notamment par le remaniement des opérations douanières, la mise en place d’institutions domestiques et la création de mécanismes pour la facilitation du commerce.

    Fiscalité

    Afin de rentabiliser la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), la CEA recommande aux gouvernements africains de revoir les politiques macroéconomiques, en particulier, les mesures fiscales. Cet axe est essentiel pour l’attrait des investissements. Au-delà des pertes de recettes douanières, la CEA invite les pays africains à la pratique d’une fiscalité avantageuse. L’objectif visé est la facilitation de la production et de la consommation. Mais c’est surtout un levier nécessaire pour la diversification économique.

    Cette option regorge un risque énorme de perte de ressources budgétaires pour les Etats. Mais l’intensification de l’activité dont elle augure est susceptible de minorer les impacts. Toutefois, la CEA ne s’avance pas sur un scénario précis. La secrétaire exécutive pense d’ailleurs que la création d’un «espace fiscal homogène» est une action importante et urgente pour une meilleure diversification économique en vue de créer des emplois.

    La libéralisation fiscale prônée par la CEA devrait être rattrapée par l’augmentation de la productivité et surtout par des actions de sécurisation des ressources. D’où l’expression de Vera Songwe: «nous devons accroître les recettes fiscales, améliorer l’efficacité de la gestion des dépenses publiques, lutter contre les flux financiers illicites et développer les financements privés pour les projets publics».

    À la base de toute zone de libre-échange, il y a une réduction des tarifs et, par conséquence, des recettes fiscales. Il s’agit d’un coût supporté par les gouvernements, mais qui touche les ménages et les entreprises bénéficiaires des dépenses publiques.

    Dans la configuration actuelle des échanges intra-africains, les pertes de recettes fiscales seront vraisemblablement faibles, car s’élevant à 8% en moyenne des recettes fiscales totales. Cela s’explique également par le fait que ces coûts sont déjà couverts par les zones de libre-échange des communautés économiques régionales.

    Interconnexion

    Un autre plaidoyer porte sur les mesures incitatives susceptibles de décloisonner le commerce intra-africain. La CEA évoque des régimes simplifiés pour les commerçants transfrontaliers informels et la modernisation des infrastructures continentales pour aider les entreprises souhaitant pénétrer sur de nouveaux marchés.

    Le secteur privé doit jouer un rôle central dans la réalisation de ce projet, afin de bâtir un continent plus autonome et plus inclusif. Il est également essentiel que les entreprises s’associent aux gouvernements pour développer des solutions de financement novatrices afin de relever les défis en matière de santé, éducation, infrastructures et environnement.

    La mise sur pied d’une fiscalité avantageuse ne devrait pas éluder la viabilité budgétaire. Certes, les inquiétudes sur les pertes de recettes douanières sont légitimes. Mais, les répercussions de la ZLEC sur les taxes appliquées aux biens importés et exportés seront «faibles et progressives». Pour la CEA, «les revenus supplémentaires liés à la croissance générée par la ZLEC devraient l’emporter sur les pertes de recettes douanières».

    Zacharie Roger Mbarga

  • Partenariat: La CEA envisage une collaboration avec le secteur privé

    Partenariat: La CEA envisage une collaboration avec le secteur privé

    Sa secrétaire exécutive l’a indiqué la semaine dernière. L’objectif est de stimuler la croissance en Afrique.

    Vera Songwe

    La Commission économique pour l’Afrique (CEA) va s’associer au secteur privé pour faire en sorte que celui-ci joue un rôle dans la croissance et la prospérité en Afrique. Lors d’une réunion avec le cinquième Comité, une instance de l’assemblée générale des Nations unies chargée des questions administratives et budgétaires, à Addis-Abeba, la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, a déclaré que le secteur privé a un rôle crucial à jouer, en tant que moteur de la croissance économique en Afrique.

    «Nous travaillerons beaucoup plus avec le secteur privé pour réaliser certains des buts et objectifs de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030. Le secteur privé a un rôle à jouer pour apporter la croissance et la prospérité sur le continent mais il ne peut y parvenir seul», dit-elle. Madame Songwe a fait part au comité de son aperçu stratégique du travail de la CEA, des efforts en cours pour restructurer l’organisation, y compris ses bureaux sous régionaux et autres questions connexes.

    Elle met en exergue les questions d’actualité sur l’orientation de la CEA, notamment son appui aux États membres dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et le Programme de développement de l’Union africaine sur 50 ans, l’Agenda 2063 ; après les négociations de l’accord post Cotonou; la migration ; le changement climatique ; le genre ; l’agriculture ; l’énergie ; le commerce et l’intégration régionale, en particulier à la suite de la signature récente de l’Accord de libre-échange continental africain à Kigali, au Rwanda, par 44 pays.

    La secrétaire exécutive fait également allusion à la collaboration avec d’autres entités des Nations unies, notamment le Mécanisme de coordination régionale et les mécanismes des équipes de pays et institutions des Nations unies, ainsi que d’autres institutions panafricaines telles que l’Union africaine. De plus, elle souligne également le travail de l’Institut africain pour le développement économique et la planification, ajoutant que celui-ci serait bientôt partenaire avec les compagnies d’assurance et les universités pour dispenser des cours qui contribueront à stimuler la croissance sur le continent.

    Réformes

    Vera Songwe ajoute cependant qu’il faut un budget robuste et durable au fil du temps pour assurer le succès sur le terrain. «Soixante ans plus tard, nous devons produire de meilleurs résultats et plus simples. Comme le dit le secrétaire général, nous devons être en mesure d’atteindre nos objectifs et nous sommes sur la bonne voie, et nous espérons pouvoir vous faire rapport très bientôt.

    Nous sommes en train de finaliser le processus de restructuration et de réalignement de la CEA pour que celle fasse des résultats», déclare-t-elle en référence aux 60 années d’existence de la Commission cette année. «Nous examinons la structure de la CEA pour voir comment nous pouvons la rendre plus efficace et plus réactive, mais de manière plus efficace pour voir comment nous pouvons utiliser encore mieux ou même plus les compétences du personnel que nous avons en interne et je pense que nous avons été en mesure de trouver un bon nombre d’activités où il y a besoin de quelques ajustements et d’une certaine efficacité et nous espérons que dans les prochains mois nous allons pouvoir mener à bien certaines de ces activités».

    Madame Songwe et le comité ont discuté du rôle de la CEA en tant que groupe de réflexion produisant des connaissances qui influencent les politiques aux niveaux mondial et régional ; le pouvoir de mobilisation de la CEA sur le continent et son travail de plaidoyer. Le comité a ensuite visité l’imprimerie primée de la CEA, l’emblématique Africa Hall qui est en cours de rénovation pour une meilleure utilisation de ce symbole célèbre. Africa Hall est le berceau de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), aujourd’hui Union africaine, qui a été construite il y a un demi-siècle pour représenter l’histoire, l’unité et la culture de l’Afrique.

     

    Source CEA