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Archives des Beac - Page 2 sur 9 - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Beac

  • Ces banques africaines à la solde de la France

    Ces banques africaines à la solde de la France

    Au-delà des simples bâtisses logées sur le continent noir, ces institutions ne servent qu’à pérenniser l’impérialisme économique.

    Le but de chaque dirigeant est de trouver les voies et moyens d’améliorer la vie de ses concitoyens. La France, après la Deuxième Guerre mondiale, est économiquement exsangue. Son leader d’alors, le général De Gaulle doit trouver très rapidement une solution pour garder le statut de grande puissance dont jouit le pays à l’époque. «Il agit en tant que patriote», reconnaît l’enseignant ivoirien.

    Dans cette lancée, le général français s’inspire à la fois du système monétaire établi par les Allemands dans son pays et celui de leurs libérateurs américains. Il déclare alors, «en relations internationales, il n’y a pas d’amis, seuls les intérêts». Et c’est au nom de cette maxime que l’homme s’engage contre l’Afrique qui lui aura pourtant tendu la main pendant la guerre. La France se retourne vers ses anciennes colonies en pénétrant au cœur du système monétaire. Cette fois, il est convaincu d’une chose, précise l’économiste panafricain, Pr Agbohou : «celui qui contrôle la monnaie, contrôle le pays».

    Sous-directions de la Banque de France
    À l’époque, la Banque centrale de France est le bien d’une famille. Et après avoir collaboré avec les nazis, elle n’avait plus de place auprès des Français. Ainsi, De Gaulle demande à René Pléven, ministre de l’Économie et des Finances, de préparer une loi pour la nationalisation de ladite banque. La proposition de loi sera votée à 93,70%, le 2 décembre 1945.

    Pour le cas de l’Afrique, le général De Gaulle, alors chef du gouvernement, va tout simplement signer un décret de loi préparé par René Pléven et Jacques Soustelle, ministre des colonies. Le document porte création du franc des colonies françaises d’Afrique. Contrairement au premier texte, il n’a pas besoin de faire passer le projet à l’Assemblée nationale», lance le chercheur ivoirien d’un ton ironique.

    Le Pr Agbohou fait comprendre qu’au niveau institutionnel, les banques centrales des sous-régions, notamment la Banque centrale des Comores (BCC), la Banque des États d’Afrique centrale (Beac), la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sont de simples sous-directions de la Banque de France.

    Principes
    Selon le chercheur africain, le franc CFA fonctionne sur la base de quatre principes. Le premier est celui des comptes d’opérations. Le deuxième est celui de la libre convertibilité. Le troisième est celui de la fixité des parités. Le dernier est celui de la libre transférabilité des capitaux de la zone CFA vers la France. Ainsi, précise le chercheur, «ces principes conçus à l’époque coloniale par et pour les colons français sont maintenus jusqu’à l’heure où nous parlons. Cela voudrait simplement dire que nous acceptons tout simplement la colonisation», conclut l’économiste ivoirien.

    André Gromyko Balla

    Sur le même zoom :

    Franc CFA : Historique d’une monnaie calquée sur le nazisme

     

  • Profession d’avocat: Ouf de soulagement pour les jeunes postulants

    Profession d’avocat: Ouf de soulagement pour les jeunes postulants

    Le 23 mars 2024 aura lieu le concours d’entrée au barreau du Cameroun. Un examen qui intervient 10 ans après la session de février 2014.

    Le lundi 18 décembre dernier, le ministre de la justice garde des sceaux, Laurent Esso, a signé un arrêté fixant les conditions d’aptitude au stage d’avocat. Une nouvelle, qui tombe comme un couperet pour des milliers de jeunes avocats camerounais.

    Certains parmi eux ont passé près de sept d’attente ou encore un peu plus. C’est le cas de Maryline Ebah, jeune postulante dans la profession d’avocat, qui accueille chaleureusement cette nouvelle. «Depuis lundi dernier nous sommes dans l’euphorie. Dans nos différents forums sur en parle. Dans les palais de justice aussi. Tout le monde est très content parce que ça fait longtemps qu’on attend. Et puis nous sommes contents qu’enfin que tous nos cris ont été entendus» mentionné-t-elle.

    Selon cet arrêté fixant les conditions d’organisation de cet examen, la session 2024 sera organisée le 24 mars 2024. Plus que trois mois pour les postulants, pour réactualiser leur logiciel. Le temps de préparation est donc court, il faut sortir plus vite de l’euphorie et engager le plus important. «Il faut se remettre aux révisions, préparer le dossier de candidature et s’assurer que tout soit prêt avant le délai. C’est vrai qu’il y avait déjà des rumeurs d’un éventuel lancement. C’est tout le monde qui attendait que l’arrêté soit publié pour se rendre véritablement compte» conseil Maryline Ebah.

    Nombre de ces jeunes avocats parcourent des cabinets et subissent des frustrations des salles d’audience. Aujourd’hui, ils disent avoir retrouvé l’envie de rêver. C’est le cas d’Ambroise reconverti en moniteur d’auto-école que nous rencontrons au quartier Nkoldongo. «L’attente fut tellement longue. C’est un soulagement de voir que ce concours est finalement lancé. Et surtout la réalisation c’est le début de des rêves d’un enfant. Je vais profiter pour dire merci au ministre d’État, ministre de la justice garde des sceaux d’avoir pensé à nous et tous ceux qui se sont battus d’arrache pieds pour cela se concrétise».

    Conditions d’examen

    Selon l’arrêté signé par le ministre de la justice, garde des sceaux le ministre d’État Laurent Esso le 18 décembre 2023, seuls les candidats qui obtiendront la note de 12 sur 20 seront admis pour un stage de deux ans. À l’issue de ces deux années de stage, ils vont passer un examen de sortie de stage pour passer de stagiaire à avocat. Le même arrêté indique qu’il faut être âgé de 21 ans au moins et être titulaire d’une licence en droit ou d’un diplôme équivalent. Pour ce cas, les candidats doivent présenter une lettre de parrainage d’un avocat.

    Il est également important de noter que, faute d’un examen régulier, plusieurs jeunes camerounais se ruent vers les écoles du système anglophone en Tanzanie, au Nigeria et surtout au Rwanda.

    Joseph Ndzie Effa

  • Lutte contre la cybercriminalité: Rester net sur Internet

    Lutte contre la cybercriminalité: Rester net sur Internet

    C’est l’enjeu de la séance de sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux, menée ce 13 décembre à Yaoundé par le ministère des Postes et Télécommunications.

    Un lieu symbolique, l’école publique bilingue de Biyem-Assi Sic, complexe scolaire qui regroupe en son sein pas moins de 1300 élèves du primaire des deux sous-systèmes (anglophone et francophone). Des bambins qui sont, comme le reste de la société, surabondamment exposés à Internet et souvent pour la plupart connectés dès le bas-âge aux plateformes numériques (Facebook, WhatsApp, Tik-Tok et Instagram). Par leur propre Smartphone ou celui des parents, ils sont exposés aux dangers des réseaux sociaux: prolifération des fake news; montée en puissance des discours de haine, entre autres. Afin de sensibiliser cette jeunesse scolaire, la caravane de la campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité doublée de la sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux du Minpostel a marqué ce temps d’arrêt dans cet établissement scolaire. Objectif: présenter les dangers sur ces autoroutes de l’information et de la communication, mais aussi montrer les bonnes attitudes pour éviter d’en être victimes.

    «Nous croyons que le message est passé. Nous avons eu des enfants à huit ans qui confirment avoir des comptes Facebook. Quand on sait qu’il faut avoir 18 ans, parce qu’ils savent comment cacher l’âge et ils s’exposent à des dangers. Nous sommes venus les encourager à aimer leur pays, à croire en leur talent», souligne Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel).

    Des messages qui ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds. «J’ai retenu que nous devons utiliser les réseaux sociaux de façon responsable. Nous ne devons pas les utiliser pour insulter les gens», livre Ruth Acha, élève en classe de 6e B au Complexe scolaire de Biyem-Assi Sic.

    Conseils pratiques
    Outre la causerie éducative avec les enfants sous la houlette de deux ambassadeurs de bonne volonté de la jeunesse, cette journée a également été marquée par un atelier à l’intention des encadreurs. «Il était question de montrer aux personnels enseignants comment opérer le fact-checking, une technique de vérification des informations utilisées en ligne. J’ai indiqué que le premier outil relève de la vue. Lorsqu’on a une image, il faut la scruter de prêt. Passé cette étape, si vous n’êtes pas convaincu, utiliser les outils de vérification en ligne comme le logiciel (Yandex)», préconise Arouna Mfenjou, expert des médias et de l’information.

    L’on a enfin eu droit à la pose et remise officielle des affiches aux différents responsables du ministère de l’Éducation de base et aux autorités administratives. Afin de poursuivre la sensibilisation et de porter ainsi le message du gouvernement sur les bonnes pratiques à adopter en ligne.

    Joseph Ndzie Effa (stagiaire)

  • Abbas Mahamat Tolli: «Nous continuons à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change»

    Abbas Mahamat Tolli: «Nous continuons à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change»

    Extraits des déclarations du gouverneur de la Beac lors de la 4ème session ordinaire de l’année du Comité de politique monétaire de la Banque centrale ce 12 décembre 2023.

    En quoi vont consister les bons du Trésor que la Beac se prépare à émettre à la demande du Comité de politique monétaire?
    C’est un instrument de politique monétaire pour retrancher les liquidités excédentaires dans le système. Nous jouons sur le volume de liquidités. Soit en injectant et si c’est beaucoup trop, on procède à des ponctions. En relevant les taux, les banques commerciales mettent donc en vente leurs excédents de liquidités. Maintenant, on les encourage aussi à se prêter entre elles lorsqu’on achète la liquidité Banque centrale. En dépit de ces mesures, nous constatons qu’il y a des banques qui ne vont pas au marché interbancaire, c’est-à-dire qu’elles ne prêtent pas aux autres banques sur ce marché. Dans ce cas, le rôle de la Banque centrale, c’est les enchères. Nous demandons justement à la communauté des banques suivant les montants que nous pouvons retirer du système, de nous indiquer le volume d’argent à mettre à la Banque centrale, à quels taux et pour quelle période? Disons par exemple 28 jours. Chacun va faire ensuite ses enchères et in fine, nous aurons donc retenu un taux pour retrancher la liquidité excédentaire qui existe au niveau de ces banques.

    Je pense que c’est très intéressant et c’est un instrument qui n’a pas encore été utilisé. Et je pense que la Banque centrale est une contrepartie sûre. Il n’y a pas de risque. Je pense aussi que les banques ont intérêt à le faire. Et compte tenu des maturités que nous préférons, cela n’entre pas en compétition ou en concurrence avec les États qui viennent aussi souvent sur le marché des valeurs du Trésor.

    Quelles sont les perspectives en matière d’inflation en 2024?
    En 2024, nous avons 3,6% du niveau d’inflation agrégé au niveau communautaire et ce sera suivi en 2025 d’un taux d’inflation de 2,8% et en 2026, on aura éventuellement 2,4%. Ce sont des prévisions. D’ici là, les réalités économiques conjoncturelles auront peut-être changées et on sera peut-être amené à revoir ces prévisions.

    Pourquoi ce niveau encore élevé de l’inflation?
    Je pense que c’est une question d’offre. Nous avons plus de pétrole qu’il n’y a en face des réponses. Surtout en ce qui concerne la consommation des biens que nous importons. Nous importons de la viande alors qu’on en a beaucoup dans la zone. Le Bassin du Congo c’est la deuxième réserve forestière au monde. Notez bien que nous importons tous nos meubles au lieu de les fabriquer localement.

    Nous importons aussi du poisson, du riz, du blé, etc. S’agissant par exemple des meubles, si nous décidons de les transformer localement, plus il y aura de la valeur ajoutée. Et vous allez aussi garder vos emplois. Mais si on exporte des produits bruts, on vend au reste du monde nos essences. On a de bonnes essences dans la Cemac et on achète des meubles fabriqués à partir de la sciure de nos bois. C’est quelque chose qui doit cesser. Nous avons des terres arables, en millions de kilomètres carré. Nous avons des cours d’eau qui irriguent l’ensemble du territoire de l’espace Cemac. Nous avons des ressources hydriques souterraines. Qu’est-ce qui nous empêche de produire ce que nous mangeons. Pourquoi continuer à manger du riz importé (chinois, vietnamien…)

    Au Tchad, nous avons un million de têtes de bétail. Est-ce que ce n’est pas suffisant comme viande, alors que nos pays commandent de la viande surgelée qui vient de l’Europe ou de l’Amérique latine? Est-ce que nos eaux ne sont pas assez poissonneuses? Nous importons des boîtes de conserve. Alors que l’on peut bien produire cela, transformer localement, créer des emplois…

    Pour ce qui est de la viande, le Tchad, la RCA et le Cameroun réunis peuvent satisfaire la demande au-delà de la Cemac. C’est de la viande fraîche et bio. Mais il faut en produire encore plus localement. Il faut aussi l’alimentation du bétail, il faut également des corridors et des chemins de route pour faire transiter cette viande vers les pays ou les endroits où les besoins sont assez importants.

    En transformant localement, on va avoir des produits finis ou semi-finis. Et en termes de revenus, c’est également quelque chose d’extrêmement important pour les finances publiques et pour le système bancaire. Bien évidemment, il faut aussi passer par des investissements importants dans le capital humain, dans les ressources humaines et dans le savoir-faire. C’est quelque chose qui est économiquement absolument important. On voit cela avec les pays qui n’ont pas de ressources naturelles.

    Est-ce aussi la même configuration s’agissant de la dépendance des pays de la Cemac vis-à-vis des hydrocarbures?
    S’agissant d’abord de la situation des réserves de change, nous sommes dans une configuration de détérioration des termes de l’échange que nous avons constatée. On observe que nos pays ont recours à plusieurs exportations. Et lorsque ce que l’on importe est supérieur à ce que l’on exporte, cette situation justifie un repli des réserves de change. Il y a donc cet élément. Il y a aussi que nous observons une baisse des produits pétroliers, même si les prix sont encore un petit peu élevés. Mais je vous objecterais également que nos États ont contracté des prêts antérieurs qu’ils dégageaient sur la vente du pétrole. Et dans beaucoup de cas, nonobstant la hausse du prix de pétrole, ces recettes servent à rembourser les ressources empruntées.

    Il y aussi des éléments de saisonnalité en termes de dépenses, des services de dettes extérieures, consécutives au durcissement des conditions monétaires. Ce qui fait que les pays payent les services de la dette qui a été accordée. C’est donc tous ces éléments combinés qui font que l’on a une baisse des avoirs extérieurs.

    Et nous continuons toujours à faire la chasse aux opérateurs économiques qui ne se conforment pas à la réglementation de change, et qui tentent de se soustraire de leur obligation de rapatrier les revenus issus des exportations. Voilà en gros ce qui explique que l’on n’ait pas atteint le niveau souhaité. Mais suivant les situations de conjoncture, ça peut aller à la hausse ou baisser. Et pour défendre encore durablement la valeur de notre monnaie, ce taux de change actuel (parité autour de 656 et plus de FCFA pour un euro), il faut avoir un niveau de réserves de change qui soit confortable. On était il y a quelques années à moins d’un mois d’importations. Aujourd’hui, on est à ce niveau. Ça reste quand-même important, mais il n’y a pas péril en la demeure. L’objectif est donc de faire en sorte que la période de couverture soit encore plus large par une reconstitution continue des réserves de change.

    Aujourd’hui aussi, le prix du gaz et du pétrole est descendu à moins de 10% de sa valeur. Plusieurs pays exportateurs de pétrole peuvent déjà vivre et s’en sortir sans les hydrocarbures. Ce n’est pas le cas chez nous. Nous devons également songer à diversifier nos économies et à réduire notre dépendance vis-à-vis des produits pétroliers ou gaziers. En allant vers l’industrialisation, la transformation et en développant les services. De sorte que notre vulnérabilité aux chocs exogènes soit réduite. Il y a quelques années en Europe, vous aviez une forêt de cabines téléphoniques. Aujourd’hui, c’est une forêt de bornes de recharge des véhicules électriques. C’est une réalité palpable.

    Il y a des recherches dans tous les domaines et un jour viendra où la demande du pétrole va baisser. Et si on n’anticipe pas cette échéance dès aujourd’hui, qu’est-ce que l’on fera lorsque les autres n’auront plus besoin du pétrole?

    Comment vous positionnez-vous par rapport à la Zlecaf?
    Pour nous, c’est une très bonne initiative prise par l’Union africaine d’avoir aujourd’hui un dispositif dont les instruments juridiques sont ratifiés par les États membres, et qui permette que nos pays puissent véritablement commercer entre eux, sans entraves et sans barrières. C’est donc une bonne chose qui devra cependant être complété par d’autres mesures. À savoir la facilitation de la mobilité des biens et des personnes. Et de ce point de vue, il y a des efforts importants à faire aussi bien au niveau de la Cemac que dans les autres pays, concomitamment.

    Propos sélectionnés par Théodore Ayissi Ayissi

    Lire aussi: Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

  • Financements de la Banque mondiale: le genre contre de l’argent

    Financements de la Banque mondiale: le genre contre de l’argent

    Des appuis supplémentaires sont promis aux pays promouvant l’égalité pour tous.

    Le Groupe de la Banque mondiale inaugure prochainement sa nouvelle stratégie en matière de genre de 2024 à 2030. Celle-ci engage l’institution de Bretton Woods à soutenir les innovations et l’action collective en faveur «des groupes dont le genre est corrélé à d’autres caractéristiques», les «minorités sexuelles et de genre» et les «groupes marginalisés en raison de leur convergence entre genres et d’autres caractéristiques. Ces objectifs sont sous-tendus par des actions permettant d’en finir avec les violences basées sur le genre (VBG), ainsi que celles favorisant l’extension des services de soins, mobilité et de numérique et le leadership féminin, entre autres.

    C’est à ce titre que le Groupe de la Banque mondiale active d’ores et déjà des leviers de financement et de partenariat en faveur des secteurs publics et privés. Lesquels constituent la cible de la nouvelle stratégie. «La Banque mondiale a renforcé ses capacités et soutenu ses clients dans la production de données et de preuves sur le genre, et dans l’amélioration de la conception et de la mise en œuvre de politiques et programmes visant à combler les disparités spécifiques entre les genres». L’institution est engagée plus que jamais à aider «les décideurs politiques et les clients du secteur privé à renforcer leurs analyses de genre et à intégrer les dimensions du genre dans les politiques, les pratiques et les réformes institutionnelles. Elle aidera également les gouvernements à améliorer la prise en compte de la question du genre dans les systèmes budgétaires et les systèmes de passation des marchés». Elle encourage aussi la production de données et de preuves ainsi que l’analyse comportementale. Avec un accent mis sur la lutte contre les préjugés, les stéréotypes et d’autres facteurs sociaux, psychologiques et économiques qui influencent ce que les gens pensent et font. «Ces approches feront l’objet d’évaluations et bénéficieront d’un appui pendant la mise en œuvre», peut-on lire.

    Quiproquo
    Le Cameroun, comme bon nombre de ses voisins, pourrait tirer profit de ce nouveau levier de financement. En effet l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale cumulent à elles seules les deux tiers des décès maternels à l’échelle mondiale. Par ailleurs, les filles y sont moins nombreuses que les garçons à achever leurs études secondaires, apprend-on. Seulement, la loi camerounaise interdit les relations sexuelles entre personnes de même genre. Tout comme elle n’accorde pas de reconnaissance au transgénérisme. Un des points forts de la nouvelle stratégie de la Banque mondiale. «La Banque mondiale promeut l’égalité des genres et l’inclusion sociale, et s’est engagée, à ce titre, dans une démarche d’intégration globale des questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre dans l’ensemble de ses travaux d’analyse et activités opérationnelles», avertit-elle en 2017, dans une note intitulée «orientation sexuelle et identité de genre» toujours disponible sur son site Internet.

    La question du genre vient enrichir la palette des critères auxquels doivent répondre les projets et programmes soumis au financement de la Banque mondiale. Les autres sont centrés sur la résilience au changement climatique et à l’amélioration de la gouvernance.

    Louise Nsana

  • Cameroun: Eneo et les populations de Yaoundé s’étripent

    Cameroun: Eneo et les populations de Yaoundé s’étripent

    À la veille des fêtes du 25 décembre et du 1er janvier, des personnes se présentant comme agents du distributeur de courant électrique enlèvent les fils sans se présenter. Ce qui irrite les populations.

    Les journées du sud de la capitale en ce mois de fête sont rythmées actuellement par les échauffourées entre les populations et les agents d’Eneo. Querelles, insultes, et menaces sont observées à Odza, Meyo ou encore à la barrière (Yaoundé 3e). «vous venez couper le courant à la veille des fêtes sans ordre de mission ou encore un préavis», s’insurgé Essono, victime de coupure à Meyo. «nous avons une liste des clients insolvable et nous faisons notre travail», réagi le doyen de l’équipe.

    Colère 

    Cette explication est inadmissible pour madame Zambo. Elle a pour seul forces les insulte et les malédictions qu’elle profère. Les agents Eneo sont venus accompagnés de plusieurs gendarmes venus d’Odza, apprend-on. Le reproche des populations est dû à la condescendance des agents. Selon leurs explications, ces derniers non seulement ne se présentent pas, mais demandent de l’argent pour ne pas procéder aux coupures. «Sans présenter le moindre document les mettant en mission, sans avis de coupure vous enlever les fils pourquoi», s’interroge Henri une autre victime à borne 10 Odza.

    André Balla

  • Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

    Gestion de l’inflation et des devises: Abbas Mahamat Tolli versus Beac

    La vision et les options détaillées par le gouverneur de la Banque centrale laissent transparaître une réelle volonté d’aller au-delà des décisions du Comité de politique monétaire réuni le 12 décembre dernier en sa 4ème session ordinaire de l’année.

    L a Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a rendu public le 12 décembre dernier, le bulletin de santé de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Et deux paramètres vitaux parmi tant d’autres retiennent surtout l’attention. «Les tensions inflationnistes persistantes à 5,6% en moyenne annuelle comme en 2022 et un recul des réserves de change qui reviendrait de 4,95 mois d’importations des biens et services en 2022 à 4,12 mois en 2023». À en croire Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque centrale, la baisse du niveau des devises de la Cemac «est en effet de 5,7%. Leur valeur s’établit alors à 6463,7 milliards FCFA à fin décembre 2023. Pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui passerait de 73,1% en 2022 à 71,1% en 2023». Deux pistes essentiellement sont privilégiées par le Comité de politique monétaire (CPM) pour faire face à la situa-
    tion. Le spectre des possibilités semble par contre plus large pour Abbas Mahamat Tolli.

    CPM
    Le CPM a pris deux décisions le 12 décembre dernier au cours de sa 4ème session ordinaire de l’année 2023. Il s’est montré constant dans son option de «maintenir inchangés le Taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00%; le Taux de facilité de prêt marginal à 6,75%; le Taux de la facilité de dépôt à 0,00% et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% pour les exigibilités à terme». Il a en outre engagé le gouverneur de la Banque centrale à «émettre des Bons du Trésor sur
    des maturités comprises entre 14 et 28 jours». Cette dernière action, est-il expliqué, est destinée à «accélérer la résorption de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme et mieux monitorer son évolution». Au vu notamment de la conjoncture, mais aussi des perspectives économiques mondiales et sous-régionales.

    Tolli et l’import-substitution
    «Nous subissons les contrecoups de quasiment tout ce qui se passe à l’extérieur. Ensuite nous ne sommes pas des économies diversifiées. Nous ne transformons pas ce que nous produisons. Et quasiment tout ce que nous avons, nous l’importons». Pour le gouverneur de la Beac, cela vaut aussi pour l’inflation et cet état de choses a évidemment des conséquences sur l’érosion des réserves de change de la Cemac. D’où sa volonté clairement affichée d’aller plus loin que le CPM en interpellant aussi la
    Cemac et ses États membres. «Pour inverser la situation, il faut mettre en place des politiques d’import-
    substitution. Je pense que les politiques de cette nature peuvent permettre de diversifier, et plus que ça, d’avoir une offre suffisante des produits qui seront consommés localement». Lorsque ce sera fait, à en croire Abbas Mahamat Tolli, «il y aura une pression exercée sur les prix qui vont baisser. Donc, la question de la cherté de la vie peut être aussi résolue de cette façon». Mais, reconnaît le président statutaire du CPM, «ce n’est pas le rôle de la Banque centrale d’élaborer des politiques économiques. C’est davantage celui des États». Et justement, le patron de la Beac attend également les membres de la Cemac au tournant des exigences «d’une bonne gestion des finances publiques et de meilleures politiques en termes de dépenses publiques. Des choses qui créent des emplois et donnent des opportunités, en se mettant en rapport avec le secteur privé»

    Projets intégrateurs
    La boîte à suggestions du gouverneur de la Beac fait également la part belle à la libre circulation et aux projets intégrateurs routiers. Abbas Mahamat Tolli parle notamment de «la mobilité des biens et des
    personnes, et de la nécessité de construire des infrastructures pour circuler d’un pays à l’autre. Le commerce intracommunautaire étant à date de moins de 5%». Et le responsable communautaire d’indiquer alors que «nous attendons que la nouvelle équipe au niveau de la Commission de la Cemac s’investisse davantage pour faciliter le transport. Entre Douala et Ndjamena, il y a une centaine de barrières, entre Douala et Bangui il y a 108 barrières». Toutes choses qui ont un impact sur le coût final des produits importés et consommés en zone Cemac.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Cop28: l’Afrique et ses besoins d’investissements sur le climat

    Cop28: l’Afrique et ses besoins d’investissements sur le climat

     Le continent a saisi l’occasion de la conférence mondiale pour remettre sur la table ses besoins d’accompagnement vers la résilience aux chocs climatiques.

    L’Afrique demande davantage de financements adéquats pour lutter contre les effets du changement climatique et renforcer sa résilience et son adaptation à ce phénomène; avec effet escompté sur la lutte contre l’insécurité alimentaire et la dégradation de l’environnement. Besoin en a été présenté tout au long de la 28e Conférence des parties des Nations unies (Cop28). Celui-ci se décline autour de six axes prioritaires: le financement climatique, le bilan mondial, le renforcement des actions d’adaptation, la transition énergétique. A cela s’ajoute l’opérationnalisation du Fonds des pertes et dommages. Lequel a glané à lui seul des promesses de financement de l’ordre de 400 dollars. Ledit Fonds a vocation à indemniser les pays les plus vulnérables touchés par des pertes humaines, des coûts monétaires liés à la destruction des infrastructures, des bâtiments, des cultures et d’autres biens, la perte d’écosystèmes et de cultures.

    Les cas des Comores, de la Guinée Bissau et São Tomé et Principe, du Cap-Vert, de Maurice et des Seychelles illustrent à suffisance la nécessité d’une action urgente contre les aléas climatiques. Ces derniers en subissent les conséquences avec une vulnérabilité aiguë aux chocs météorologiques, sismiques et océanographiques. Toutes choses qui impactent à des degrés différents ces économies centrées principalement sur le tourisme et la pêche.

    Le Bassin du Lac Tchad (Cameroun, le Niger, le Tchad, le Nigeria, la Lybie, la République centrafricaine) connait aussi son lot de souffrances, du fait de la diminution du lit de ce cours d’eau. Et avec lui la réduction des moyens de subsistance et de survie de quelques 30 millions d’habitants (selon des données de 2019 de l’Union internationale pour la conservation de la nature, UICN). 5n1 millions de personnes y souffrent de la faim et quelques 400 000 enfants y étaient en situation de malnutrition en 2021, toujours selon cette source.

    Louise Nsana

    Vu sur le site: Durcissement de l’immigration en France: place à la marginalisation

  • Afrique centrale : dernier Comité de politique monétaire de la Beac : statu quo et ponctions, les mots-clés

    Afrique centrale : dernier Comité de politique monétaire de la Beac : statu quo et ponctions, les mots-clés

    L’un concerne les principaux taux directeurs de la Banque centrale et l’autre va viser la réduction de l’excès de liquidité en circulation en zone Cemac. Des décision prises le 12 décembre dernier lors de la 4ème session ordinaire de l’année 2023.

     

    Exit donc la quatrième session ordinaire de l’année 2023 du Comité de politique monétaire (CPM) présidée ce 12 décembre par Abbas Mahamat Tolli. Place désormais pour la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) aux décisions déclinées en deux principaux points. À savoir d’une part, «maintenir inchangés le Taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00% ; le Taux de facilité de prêt marginal à 6,75%; le Taux de la facilité de dépôt à 0,00% et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% pour les exigibilités à terme». Et d’autre part, précisera le gouverneur, «émettre les Bons du Trésor sur des maturités comprises entre 14 et 28 jours». Cette dernière action, est-il expliqué, est destinée à «accélérer la résorption de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme et mieux monitorer son évolution». Au vu notamment de la conjoncture, mais aussi des perspectives économiques mondiales et sous-régionales.

    Perspectives

    S’agissant des évolutions économiques et financières, le CPM parle encore «au niveau international des incertitudes fortes; et au niveau sous-régional, des réalisations macroéconomiques plutôt favorables, d’une position extérieure confortable et d’une inflation en recul depuis le troisième trimestre 2023, mais toujours persistante».

    Dans le détail, le gouverneur Abbas Mahamat Tolli, annonce entre autres, «une croissance économique qui reviendrait de 2,8% en 2022 à 2,2% en 2023, grevée principalement par un recul plus important de l’activité pétrolière (-2,7% en 2023, contre -0,7% en 2022». Un point d’inquiétude, malgré une évolution dans le bon sens, demeure «les tensions inflationnistes persistantes à 5,6% en moyenne annuelle en 2023 comme en 2022».

    Le CPM envisage par ailleurs «un excédent du solde budgétaire, base engagement hors dons, en repli de 2 ?4% du PIB en 2022 à 1,7% en  2023; une dégradation du solde du compte courant, dons officiels compris, qui reviendrait d’une situation excédentaire à 5,9% du PIB en 2022 à une position déficitaire à -0,2% en 2023».

    On annonce enfin «une augmentation de la masse monétaire de 9,2% en 2023 contre 13,5% en 2022; un recul des réserves de change qui reviendrait de 4,95 mois d’importations des biens et services en 2022 à 4,12 mois en 2023 et un taux de couverture extérieure de la monnaie qui passerait de 73,1% en 2022 à 71,1% en 2023».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • «La monnaie électronique occupe une place prépondérante en zone Cemac»

    «La monnaie électronique occupe une place prépondérante en zone Cemac»

    De manière comptable, il ya ce qu’on appelle séparation des comptes de l’établissement et des comptes des clients. Ce qui fait donc que les comptes des clients sont clairement distincts des comptes de l’établissement. Juridiquement, la banque ne peut pas utiliser l’argent du client même décédé. Par conséquent, en cas de décès, on attend le jugement d’hérédité. Si cela entraîne sur cinq ans ou dix ans cet argent va retourner au trésor public et les multiples contrôles de la Beac et Cobac permettent qu’il n’y ait pas d’abus à ce niveau. Si la famille se manifeste, l’argent revient à l’héritier.

    L’expert, arbitre et médiateur en droit financier estime que les États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) devraient créer leur propre monnaie électronique.

     

    La monnaie électronique a connu une explosion dans les mœurs des populations. Quelle est l’image en Afrique centrale aujourd’hui ?
    En zone Cemac, on assiste aujourd’hui à une place prépondérante de la monnaie électronique dans les transactions, dans les échanges, aussi bien à titre commercial qu’à titre non commercial. Et on a pu remarquer que cette ascension de la monnaie électronique dans les échanges et dans les flux est liée par le fait que la plupart des personnes qui ne sont pas prises en compte par le système bancaire et qui disposent d’un téléphone portable androïde ou non se sont retrouvés avec la création des comptes de paiement de monnaie électronique. C’est pour cette raison qu’on peut justifier et comprendre pourquoi il y a une telle ampleur de l’usage de la monnaie électronique en compétition avec la monnaie classique appelée la monnaie fiduciaire.

    Quel atout pour la monnaie électronique en Afrique centrale, au regard de la concurrence infligée à la monnaie classique ?
    L’atout de la monnaie électronique repose sur l’inclusion, c’est-à-dire, la possibilité pour les exclus du système financier conventionnel de se faire intégrer. Et lorsque je le dis, je veux souligner le fait qu’il est autorisé aux établissements de monnaie électronique d’accorder des micro-crédits à hauteur de 100 000 FCFA le plafond. On se rend compte que le système bancaire n’aurait pas atteint cette cible, puisque les microfinances sont difficilement accessibles par rapport à la banque. Sous ce prisme, le premier levier c’est l’accès des populations défavorisées à ce système financier.

    Quel est le taux de pénétration de la monnaie électronique dans les six pays de la Cemac ?
    Le Cameroun est la plaque tournante de l’activité financière dans la sous-région. Selon le dernier classement de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) de 2022, les pays qui se démarquent en matière d’utilisation de la monnaie électronique, sont le Cameroun et le Gabon. Donc les autres pays comme la Guinée Équatoriale, la République Centrafricaine et le Tchad sont en retard. Dans ces pays, on constate un manque de la culture financière. Au Tchad par exemple, les populations continuent d’utiliser les unités d’appels de crédit téléphonique comme monnaie électronique, alors que la Beac, dans son rôle de régulation, a interdit de telles pratiques. Celles-ci diminuent la percée de la monnaie électronique dans les activités, faute de la culture financière, de l’éducation financière des masses. On peut donc comprendre que le Cameroun et le Gabon qui sont habitués aux banques, systèmes bancaires et au système financier en général, soient en avance, contrairement aux autres pays.

    Les chiffres de transactions sont très élevés en zone Cemac, contrairement au budget de l’État. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
    Évidemment, il ressort des études et sources fiables que la masse de la monnaie électronique qui a circulé en 2022 dans l’espace Cemac représentait trois fois et demi le budget du Cameroun. Vous comprenez qu’il y a une évolution significative, et qu’il faut prendre très au sérieux le mouvement en hausse de l’utilisation de la monnaie électronique, si les budgets des États sont absorbés par le volume de transactions électroniques. Il faut que les États tiennent compte de cette niche et qu’ils puissent entreprendre des démarches afin de créer leur propre monnaie électronique. Par analogie à l’Afrique de l’Ouest où la Banque centrale a par exemple permis aux États, via le ministère des finances de créer les monnaies électroniques pour payer les salaires. Ce qui induit que les commissions et les frais prélevés par les opérateurs étrangers peuvent revenir dans les caisses de l’État, et l’État n’aura pas à faire certaines dépenses publiques en créant sa propre monnaie électronique, et en gardant une certaine souveraineté. financière sur les transactions qui, aujourd’hui, rampent dans tous les secteurs d’activités. Aujourd’hui avec Trésor Pay par exemple, on se rend compte qu’il n’y a pas seulement les recettes fiscales qui peuvent être sécurisées par la dématérialisation. Il y a également les recettes du secteur sanitaire, les certificats médicaux qu’on paie aujourd’hui par la monnaie électronique.

    Quelle différence faire entre la monnaie électronique et la monnaie virtuelle ?
    Selon la conception retenue en zone Cemac, par les textes (de la Beac, Cobac, ceux des conseils des ministres) la monnaie électronique doit être entendue comme une valeur monétaire stockée dans un support qui peut être le téléphone, la puce (Mobile Money) ou une carte de paiement qui est émise en contrepartie des fonds déposés dans un compte réel. La monnaie électronique, présentée ainsi, est une monnaie représentative de la véritable monnaie, qui est la monnaie fiduciaire. On se rend compte que cette monnaie électronique est différente de la monnaie physique parce qu’on la touche, elle est différente de la monnaie scripturale, c’est-à-dire les écritures comptables dans les comptes bancaires. Pour ce qui est de la cryptomonnaie, on ne sait pas s’il s’agit d’une monnaie au sens des caractéristiques d’une monnaie. Puisqu’il n’y a pas de bases d’économie réelle, l’émission de la cryptomonnaie ne repose pas clairement sur une valeur réelle, matérielle ; c’est une cryptographie faite en ligne par des mineurs qui, au gré des calculs mathématiques, finissent par générer une donnée considérée comme de la monnaie.
    Autre élément, la cryptomonnaie ne repose pas sur une banque centrale, alors que la monnaie électronique est contrôlée par la Beac. Il faut dire que les autorités surveillent ensemble l’activité de la monnaie électronique parce que le ministère des Finances reçoit les agréments des établissements; la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) examine les dossiers et la Beac donne un avis technique. Tous les trois ensemble en assurent la régulation et le contrôle : soit un contrôle de proximité pour les ministères, un contrôle juridique pour la Cobac, un contrôle financier et technique de la Banque centrale de la sous-région. Et il me semble que les autorités encouragent beaucoup le recours à la monnaie électronique. Cela a été plus galvanisé pendant la crise sanitaire de la Covid-19. L’on s’est rendu compte que le confinement a restreint la mobilité humaine, néanmoins les populations peuvent faire le commerce électronique et les paiements en ligne. La Covid-19 a beaucoup contribué à l’essor de la monnaie électronique et aux autorités au premier rang comprenant, la Beac, s’en sont rendues compte et ont encouragé le mouvement. Entre 2005 et 2023, la monnaie électronique a explosé parce que les dirigeants ont encouragé le mouvement, en offrant des facilités d’usage ; je pense à l’interopérabilité qui permet à une personne de retirer son argent d’un compte mobile money pour un compte bancaire. Tout ceci, parce qu’il y a eu la création des plateformes qui permettent la création de l’unité monétaire sur les supports électroniques et bancaires. Et cela n’aura pas été possible sans la mobilisation des autorités monétaires.

    Au regard de l’essor de la monnaie électronique, quel avenir pour les banques classiques ?
    Je pense que la banque n’est pas prête de disparaitre, puisque, les banques sont autorisées dans notre zone Cemac à créer de la monnaie électronique. En d’autres termes, les banques contrôlent les marchés de la monnaie électronique. Et même lorsqu’un établissement crée de la monnaie électronique et qu’il n’ait pas une banque, il a obligation d’être sous contrat avec un établissement bancaire d’une manière ou d’une autre. Donc, la banque n’est pas près de disparaître, au contraire, elle va se transformer et s’adapter aux évolutions du moment.

    Protection d’un compte électronique en cas de décès, qu’en est-il des dispositions juridiques ?
    Le cas de décès d’un titulaire d’un compte électronique inquiète les usagers de la monnaie électronique. Ce qu’il faut comprendre c’est que juridiquement, les établissements de monnaie électronique, ont l’obligation de relancer le propriétaire d’un compte électronique après cinq mois pour comprendre pourquoi le compte n’est pas actif.
    De manière comptable, il ya ce qu’on appelle séparation des comptes de l’établissement et des comptes des clients. Ce qui fait donc que les comptes des clients sont clairement distincts des comptes de l’établissement. Juridiquement, la banque ne peut pas utiliser l’argent du client même décédé. Par conséquent, en cas de décès, on attend le jugement d’hérédité. Si cela entraîne sur cinq ans ou dix ans cet argent va retourner au trésor public et les multiples contrôles de la Beac et Cobac permettent qu’il n’y ait pas d’abus à ce niveau. Si la famille se manifeste, l’argent revient à l’héritier.

    Interview menée par Olivier Mbessité

  • Monnaie électronique : taux d’utilisation en hausse en zone Cemac

    Monnaie électronique : taux d’utilisation en hausse en zone Cemac

    Selon le rapport de la Beac, la sous-région Afrique centrale fait des progrès dans le recours à ce moyen de paiement. Tous les 5 indicateurs sont au vert.

     

    Le rapport 2022 de la Beac montre que l’activité des services adossés à la monnaie électronique progresse. Le lien en avant a été déclenché en 2021 lors de l’apparition de la pandémie à coronavirus. Cette percée des monnaies électroniques est perceptible tant sur les plans nationaux, qu’à l’échelle sous-régionale. Cela est dû à la hausse des principaux indicateurs relatifs à l’accès et à l’utilisation de ce mode de paiement par les populations. Et le Cameroun étant la principale place financière de la Cemac, la monnaie électronique et booste cette activité. Pour comprendre cette évolution, la Beac fait une comparaison sur 2 années. Elle va de 2021 à 2022. Cinq indicateurs sont mis en avant.

    Indicateurs
    Le premier concerne l’évolution de l’activité. Dans le rapport, au soir du 31 décembre, l’on dénombre 329 911 distributeurs Mobile Money au sein de la zone Cemac. Alors qu’en 2021 on comptait 24 576 distributeurs à la même période. On enregistre une progression de +34,15%. Celle-ci découle de la suppression de l’exclusivité des points de distribution et à la vulgarisation des distributeurs de proximité lit-on dans le rapport. En termes de transactions, la zone Cemac a effectué 2,3 milliards de transactions à travers le système de paiement par monnaie électronique en 2022. En termes de pourcentage, l’on enregistre une évolution de 20,66% différemment à l’année 2021. En termes de valeur, on passe de 20 596 milliards FCFA en 2021 à 23 332 milliards FCFA en 2022.

    S’agissant de l’évolution des comptes de souscripteurs aux produits de monnaie électronique, la Cemac connaît aussi une grande. L’on compte 35 millions en décembre 2021. Alors qu’en fin 2022, l’on enregistre 37 millions de comptes. Soit une augmentation de 6,74%. Cette année-là est qualifiée par les experts de la Beac d’année de la maturité parce que le taux d’actifs est resté constant autour de 40% entre 2021 et 2020.

    Recharges de portemonnaie électronique
    Selon le rapport de l’institution bancaire, les recharges de portemonnaie électronique plus connues sous l’appellation des dépôts en espèces, ont atteint 8 015 milliards FCFA. Alors qu’ils sont de l’ordre de 7 419 milliards en 2021, soit une hausse de 8,03%. Au même moment, la valeur moyenne de l’opération de la monnaie électronique dans la Cemac passe de 10 817 FCFA en 2021 à 9 685 FCFA en 2022. Cette baisse «est une conséquence de la massification numérique et de l’inclusion financière», apprend-on.

    Quant au paiement par monnaie électronique, l’on enregistre une forte augmentation en 2022. Le mode de paiement a en effet permis aux citoyens de la Cemac de payer leurs biens et services. Soit 2172 milliards FCFA, contre 1480 milliards en 2021. Deux facteurs justifient cette évolution. Il s’agit de l’abandon progressif du crédit téléphonique comme moyen de paiement et de la multiplication des points de distribution.

    D’après le rapport, l’interopérabilité de la Gimac (Groupe interbancaire monétique de l’Afrique centrale) a traité plus de 7,303 millions de transaction de monnaie électronique en 2022. Soit un montant dépassant 224,199 milliards FCFA. Cette transaction est plus accrue entre le Cameroun et le Gabon, avec 60,5%.

    André Gromyko Balla

     

    Rapport sur les surveillances de paiement dans la zone Cemac en 2022

    Rappel des dispositifs juridiques

    Dans son rapport, la Banque des États de l’Afrique centrale fait une mise aux points pour les acteurs de son système financier.

    «Nul n’est censé ignorer la loi». Un dicton que la Beac reprend à son compte dans son rapport. Le but est de rappeler aux États membres qu’il existe certaines dispositions légales. Elle profite aussi de l’occasion pour s’arrimer aux standards de la finance internationale. Elle rappelle alors qu’elle dispose d’une série de loi permettant de ne pas être en marge de ses homologues. Pour plus de précision, le rapport fait état de cinq règlements et deux instructions.

    Règlements
    Le rapport de 2022 dénombre sept lois. Parmi ces dernières, on compte la loi sur le Règlement N03/16/CEMAC/UMAC/CM du 21 décembre 2016 relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement. Cette dernière définit le moyen comme un «instrument qui permet à toute personne de transférer des fonds en inscrivant le montant réglé au début d’un compte ouvert dans les livres d’un établissement assujetti». Le rapport va plus loin lorsqu’il précise les moyens de payement de la zone Cemac. On a, entre autres, le chèque, la lettre de changes, le billet d’ordre, le virement, le prélèvement, la carte de paiement et la monnaie électronique. L’article 1 définit également les différents moyens de paiement dans le texte.

    Le deuxième règlement est relatif aux services de paiement dans la Cemac. Il s’agit du règlement N04/18/CEMAC/COBAC du 21 décembre 20218. Ce dernier définit les activités entrant dans ce qu’elle appelle «service de paiement», sans oublier la typologie des ordres de paiement.
    Le rapporté évoque également l’adoption d’un règlement sur la protection des consommateurs des produits et services bancaires de la Cemac. On parle du règlement N01/20/CEMAC/UMAC/COBAC du 03 juillet 2020. Pour cela trois types d’établissements sont identifiés comme «prestataires de service de paiement». On a: les établissements de crédit; les établissements de microcrédit et les établissements de paiement qui sont des personnes morales prestataires de services de paiement autre qu’un établissement de crédit. À en croire le rapport, ces établissements de paiement sont «soumis aux mêmes réglementations que les établissements financiers».

    Le quatrième règlement est relatif à l’agrément et aux modifications de situation des prestataires de services de paiement. On parle de Règlement COBAC R-2019/01. Il est question ici de responsabiliser les opérateurs de télécommunications, «en les incitants d’une part à créer des filiales dédiées aux services de paiement et opérer par-là, une scission entre leurs activités de télécommunication et leurs activités financières».

    Le dernier règlement est relatif aux normes prudentielles applicables aux établissements de paiements. On parle de Règlement COBACR-2019/02. Ici, le numéro de téléphone portable fonctionne comme un compte de dépôt ou un compte de paiement.

    Instructions
    Deux instructions récemment introduites figurent dans le rapport. Il s’agit précisément de l’instruction N 001/GR/2018 du 10 août 2018. Cette dernière est relative à la «définition de l’étendue de l’interopérabilité et de l’interbancarité des systèmes et moyens de paiement en zone Cemac. La dernière instruction quant à elle date du 12 mai 2021. Cette dernière est relative à la normalisation et fonctionnements des comptes de paiement et du compte de cantonnement. Il s’agit de l’instruction N 002/GR/2021.

    AGB

     

    Explosion du potentiel énergétique de la CEEAC: l’étincelle de Luanda

    Le destin énergétique de la sous-région Afrique centrale s’est peut-être joué la semaine dernière à Luanda en Angola. À s’en tenir à l’objectif poursuivi par la Commission de la CEEAC bien représentée et à l’initiative de la première rencontre des organes de gouvernance du Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de l’Afrique centrale (CEREEAC) . Car pour Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épse Mfoula Edjomo, «le défi majeur reste en effet l’accès aux formes modernes de l’énergie, alors que paradoxalement, la région est particulièrement bien dotée en ressources énergétiques aussi bien fossiles que renouvelables». Le commissaire de la CEEAC appelle pour cela à considérer que c’est cette « inadéquation entre le potentiel et sa mise en valeur qui explique en partie, le faible accès à l’énergie dans la région Afrique centrale (inférieur à 40% pour l’ électricité), et le faible niveau de développement économique et social, avec une industrialisation encore insignifiante».

    Jean Pierre Ndoutoume, chef de l’Unité de démarrage du CEREEAC, était partie de la délégation. Un attelage dont la mission était en définitive «d’obtenir un consensus sur l’ensemble des textes fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Centre». Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épse Mfoula Edjomo a notamment insisté sur « l’appui et une forte implication de l’Angola qui abrite pour la première fois une institution spécialisée de la CEEAC ». Dans l’intérêt bien compris des populations et des économies de la sous-région. Et compte tenu du «potentiel en énergies renouvelables très appréciable et qui devrait permettre de satisfaire la demande en électricité de la région, voire au-delà», a souligné la responsabilité communautaire.
    Certains indicateurs lui donnent raison. Entre autres, « le gisement solaire qui offre des flux comprend entre 5 et 7,5 kWh/m²/jour ; le gisement éolien qui recèle un potentiel de développement important; et le potentiel hydroélectrique de la région qui représente environ 58% de celui de tout le continent». Son listing mentionne en outre « l’immense forêt du Bassin du Congo qui constitue une source importante de biomasse, qui demeure encore l’énergie utilisée par 80% des ménages dans la région ; et enfin, le potentiel géothermique, qui pourrait également constituer l’un des socles du développement énergétique en Afrique centrale».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Sport-Boxe : Omar Kremlev évoque les défis et les initiatives de l’IBA

    Sport-Boxe : Omar Kremlev évoque les défis et les initiatives de l’IBA

    Le président de l’Association Internationale de Boxe, Omar Kremlev, a tenu une conférence de presse à Paris pour évoquer les enjeux auxquels la boxe est confrontée à travers le monde. L’événement a réuni de nombreux journalistes et boxeurs et a mis en lumière plusieurs problèmes majeurs qui touchent la communauté de la boxe.

    Kremlev a notamment abordé les futurs événements prévus en France, tels que le Tournoi des Champions de 2024 à Paris et Lyon. Il a souligné la beauté et l’histoire immense de la France, en particulier de la capitale, Paris, où les compétitions auront lieu. Le président a également mentionné les discussions en cours avec la Fédération française de boxe concernant l’organisation de l’IBA Boxing Academy et des futurs Championnats du monde de boxe IBA en France.

    Les audiences du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne ont également été évoquées par le président. Il a assuré que l’IBA était plus préoccupée par le bien-être des boxeurs que par ces audiences, et que des avocats compétents travaillaient sur le dossier. Si nécessaire, l’IBA est prête à faire appel à un tribunal supérieur en Suisse pour défendre ses athlètes.

    Kremlev a partagé son passé de boxeur et sa motivation pour s’engager dans le management sportif. Il a expliqué qu’il voulait offrir à tous la possibilité de réaliser leurs rêves de boxe et de garantir des compétitions justes où les décisions des juges ne viennent pas entraver la réussite des athlètes. Il a également souligné son engagement à faire respecter les règles et à protéger les boxeurs contre toute violation.

    Des athlètes présents à la conférence de presse ont également pris la parole pour exprimer leur soutien aux initiatives de l’IBA. Estelle Mosley, championne du monde et olympique, a salué les changements significatifs en termes de récompenses financières, soulignant que cela donnerait aux athlètes plus de temps pour se consacrer à leur sport et obtenir de meilleurs résultats. Sofiane Oumiha, triple champion du monde de l’IBA, a également salué les efforts de l’IBA pour soutenir les athlètes et a exprimé sa volonté de contribuer à la croissance de la boxe en collaboration avec l’association.

  • Lutte contre le travail des enfants : coup d’épée dans l’eau

    Lutte contre le travail des enfants : coup d’épée dans l’eau

    Malgré les multiples actions entreprises contre le phénomène, plusieurs enfants sont astreints au travail au quotidien au Cameroun. C’est le cas d’Amina.

    Loin de l’école à la recherche du pain quotidien

    Le 20 novembre dernier, le Cameroun s’est joint à la communauté internationale pour commémorer la 34e édition de la journée dédiée à l’enfance dans le monde. Thème: «pour chaque enfant tous ses droits». La célébration intervient dans un contexte fortement marqué par le travail des enfants. C’est ce que laisse entendre les statistiques fournies par la section camerounaise de l’Ong Plans international. À l’en croire, près de 60 millions d’enfants de 5 à 17 ans sont toujours astreints au travail au Cameroun. Par «travail des enfants», entendez ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental. Des cas sont légions.

    Vécu
    Âgée d’à peine dix ans, Amina est déjà une grande femme, comparativement aux enfants de son âge. Son challenge quotidien est de ramener suffisamment d’argent pour la ration alimentaire de sa famille. Contrairement à plusieurs autres rencontrées dans la ville de Yaoundé, la petite ne propose ni produits, ni services. Son argent, elle l’obtient en faisant la manche auprès des âmes de bonne volonté aux encablures de la sous-préfecture de Tsinga (Yaoundé II).

    Pour y parvenir, son crédo vis-à-vis des passants et automobilistes à cet endroit est le même. «S’il te plait (tonton ou tantine Ndlr) donne quelque chose pour moi», lance-t-elle d’une petite voix. Dans ses petites mains pleines d’innocence, se trouve une petite assiette de couleur verte en matière plastique. Laquelle, complètement vide, témoigne de sa misère ambiante. Comme si elle n’a jamais perçu le moindre centime de toute sa vie. Rendu à presque 14 heures, Amina a déjà pourtant reçu près de 3000 FCFA, nous confie-t-elle.

    Question: où se trouve cet argent? Aucune réponse. Seul son petit sourire renseigne sur le caractère confidentiel de l’information. Sa méfiance cache des mauvaises expériences. En tout cas, «j’ai déjà suffisamment d’argent pour rentrer», dixit la petite Amina. Mais elle ne cracherait pas sur un don de plus. D’ailleurs, elle n’est pas près de décrocher, après plusieurs heures passées sur les lieux. «Parfois, je gagne moins que cet argent en une journée. Et c’est parce que nous sommes nombreux ici à demander la même chose. Parfois, pour avoir de l’argent, il faut bagarrer. Parce que les plus âgés nous menacent», dixit Amina. Même si elle sait compter les pièces et billets d’argent qu’elle reçoit au quotidien, la fillette aurait voulu aller à l’école comme la plupart des enfants de son âge. Mais si elle y va, elle ne pourra plus contribuer au bien financier de sa famille nombreuse à l’africaine. La petite ne perd pas son sourire pour autant. Elle croit dur comme fer qu’«Allah» lui permettra de devenir «une grande personne», faisant allusion à ceux qui réussissent dans la société. Pour cela, elle a encore du chemin.
    En la regardant, le piètre des devins verraient certainement dans quelle misère vit la petite fille qui ne connaît même plus le nom de son village. Toutefois, son accent linguistique, son accoutrement révèlent son appartenance au septentrion du Cameroun.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Yaoundé : l’âge d’or des aphrodisiaques

    Yaoundé : l’âge d’or des aphrodisiaques

    Ils sont désormais vendus dans tous les coins de la capitale. Davantage traditionnels, ces potions magiques font courir des hommes en quête de sensations libidinale plus fortes. Les vendeurs s’en frottent les mains.

    Aperçu des aphrodisiaques

    «Docteur Mohamou awal», comme il se fait appeler ici, est tradipraticien. Installé au carrefour Nsam (Yaoundé III), c’est un spécialiste incontournable dans la vente des aphrodisiaques traditionnels. Dans son box de fortune, il expose ses différents produits. On peut y voir des bouteilles remplies de différentes décoctions magiques, «solutions à tous vos problèmes». Des poudres jaunâtres sont aussi disposées dans de petites boites. Sont principalement en vedette, celles plus connues sous l’appellation de « démarreurs ». Il s’agit des potions capables de stimuler le désir et surtout la performance sexuelle. «Je reçois ici au moins 40 à 70 personnes par jour. Hommes comme femmes, de tous les âges» confie-t-il.

    L’homme qui se dit au sommet de son art, est à sa 39ème année de pratique du métier hérité de son père. «Nous avons satisfait des générations de personnes. Quand je reçois un client, je lui conseille de prendre ma poudre avec un peu d’eau, éjaculations précoces ou faiblesse sexuelle et Chlamydia au bout de trois jours, on en parle plus. Avec seulement 3000 FCFA le litre et demi de potion», renseigne notre interlocuteur.

    Épargné par la grande opération de répression contre le désordre urbain menée ce jour-là par la Communauté urbaine et qui a touché certains de ses collègues installés à ce carrefour, le «Dr Mohamadou Awal» reste tout autant sollicité. Emmanuel O, visiblement âgé d’une trentaine année accepte de nous parler après ses achats. «Je suis venu acheter des écorces pour booster ma performance au lit. Il est bien vrai que je ne suis pas si vieux que ça, mais j’ai un sérieux problème en bas. Je prends du temps pour démarrer et lorsque j’y parviens, cela ne dure pas. J’ai peur que ma copine aille voir dehors», lance-t-il sans ambages.

    Ekoudou
    Autre lieu, Ekoudou (Briqueterie) dans le 2è arrondissement de la ville de Yaoundé. Ici, se dresse tout un marché entièrement consacré à la vente de ces médicaments. Dans ce coin majoritairement musulman, nous rencontrons un autre tradipraticien. Dr Chouaibou, insiste d’abord pour nous faire voir sa carte du syndicat des tradipraticiens du Cameroun. Il vend, pour sa part, une décoction de «ginseng local qui pousse dans la région de l’Ouest. Ça fait pisser abondamment et, à la fin des mictions, le patient en a pour cinq ans de vigueur sexuelle irréprochable», dit-il.

    Mais c’est un autre extrait de plante qui est son best-seller. Il s’agit du « Nguen ». Il le présente comme «un arbre fruitier qui pousse uniquement en pays Bamoun, à un lieu très précis que mon père m’a montré il y a 27 ans, alors que je n’en avais que sept. C’est vraiment, le stimulant sexuel le plus efficace que je n’ai jamais vu. Après une semaine de traitement, les patients retrouvent une vigueur sexuelle, jamais connue; ça peut même réveiller un mort», conclu le praticien.

    Les victimes
    Principales victimes de ces manœuvres des hommes en quête de sensation libidinale plus forte, les femmes questionnées sur le sujet ne se taisent pas. Exaspérée par ce qu’elle qualifie d’obsession masculine, une dame s’en plaint. «Je voyais seulement monsieur s’administrer des poires d’un liquide blanchâtre tous les jours. Puis, j’ai constaté que le rythme était devenu insoutenable à la maison. Il quittait régulièrement son poste de travail pour venir assouvir un besoin pressant. J’ai même dû le menacer d’un procès pour qu’il arrête avec cette potion», avoue la dame rencontrée à la poste centrale.

    Conseils
    Si les vendeurs de ces produits n’y trouvent aucun inconvénient, la consommation de ces «démarreurs» sexuels n’est pas sans conséquences, qu’ils soient naturels ou pas. Selon les spécialistes, la première conséquence est celle psychologique. En effet, «avant de penser à entretenir des relations sexuelles satisfaisantes avec une partenaire, il faut d’abord être amoureux ou avoir de l’attirance pour la personne. On ne peut pas vouloir satisfaire ou impressionner une personne qu’on n’aime pas. Le meilleur aphrodisiaque, c’est l’imagination. Les produits aphrodisiaques ont juste un effet «placebo» et jouent sur le psychisme des consommateurs. Ce sont plus les facteurs psychologiques que les principes actifs qui fonctionnent. D’ailleurs, beaucoup d’aphrodisiaques jouent sur l’analogie avec le pénis en érection ou le sexe féminin, par exemple l’alcool et le ginseng», explique une source médicale.

    Les populations doivent comprendre que la stimulation sexuelle est d’abord psychologique. Vous pouvez boire tous les philtres d’amour et manger toutes les cornes de rhinocéros que vous voulez, si la tête n’y est pas, le reste ne suivra pas», conclu Dr Akono, médecin généraliste à Yaoundé.

    Joseph Ndzie Effa (stagiaire)

  • Disponibilité des carburants et du pétrole: panne sèche chronique de l’Afrique centrale

    Disponibilité des carburants et du pétrole: panne sèche chronique de l’Afrique centrale

    Réservoir plein, robinet sec! Ainsi pourrait-on titrer la chronique de la pénurie de carburants devenue le lot quotidien de la majorité des pays de l’Afrique centrale, pourtant réputés être producteurs et exportateurs de pétrole. Une situation insupportable pour les ménages et préjudiciable à l’économie, dont l’année 2023 aura beaucoup été le témoin. En termes de stations-service non approvisionnées et de longues files d’attente dans celles où le super, le gasoil et le pétrole lampant peuvent encore s’obtenir, sous certaines conditions. Le tout dans un environnement déjà marqué par la volatilité des prix à la pompe des hydrocarbures, du fait de la réduction par les États (sur ordre du FMI) des subventions. Et dans des pays où l’énergie électrique, la seule véritable alternative objective, n’est toujours pas branchée sur le réseau de la constance.

    Les conséquences sont connues. Les économies de la sous-région, méchamment en quête de performance après les affres toujours persistantes de la pandémie de Covid-19, tournent au ralenti. En lien avec l’incapacité évidente pour les populations et les acteurs économiques à pouvoir mener leurs activités créatrices de richesse.

    Cameroun
    C’est l’exact reflet de la situation vécue ces derniers jours au Cameroun, la locomotive de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Yaoundé et Douala sont en effet en proie à une nouvelle pénurie de super sans plomb et de pétrole lampant. Après avoir connu il y a un peu plus d’un mois, celle du gasoil. Le gouvernement camerounais parle cette fois encore de problèmes «logistiques». Le ministère de l’Eau et de l’Énergie explique que «le bateau devant transporter le carburant a accusé quelques jours de retard, ralentissant la chaîne d’approvisionnement». Sans en donner la cause et sans s’attaquer au problème de fond. En l’occurrence l’anticipation, le raffinage de notre pétrole (achèvement des travaux d’extension et de réhabilitation de la Sonara), la capacité de stockage limitée de la SCDP (Société camerounaise des dépôts pétroliers), la constitution et la gestion des réserves stratégiques.

    Les voyants sont également au rouge dans d’autres pays de la Cemac et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) présentant le même profile. Le cas au Tchad, RDC, Centrafrique, Burundi… qui ont tous connu au cours de ce deuxième semestre 2023 des pannes sèches. Les autres pays (Gabon, Congo, Guinée Équatoriale et Angola) étant également sur le qui-vive. Puisqu’ils ne sont pas structurellement et conjoncturellement à l’abri de la diminution dangereuse des stocks des différents hydrocarbures raffinés qu’ils importent aussi.

    Tchad
    Le Tchad est l’un des plus grands producteurs d’hydrocarbures de la sous-région et ses exportations passent par le Cameroun via le pipeline. Il n’est cependant pas épargné par le phénomène qui tend à se banaliser. À en croire nos confrères de TchadInfos qui rapportent que ce 6 novembre 2023, «de longues files d’attente s’observaient devant de nombreuses stations-service, affectant la vie quotidienne des N’Djamenois». En cause, «divers facteurs, notamment l’augmentation de la demande liée à la reprise économique, les perturbations dans l’approvisionnement en pétrole brut, et aussi, des problèmes logistiques», apprend-on. La solution pour garantir un approvisionnement stable en essence passe selon certaines expertises par «une action concertée de la part des autorités et de la Société nationale de raffinage (SNR)».

    Centrafrique
    Les mois de septembre et octobre 2023 ont été particulièrement difficiles pour les Centrafricains en général et les habitants de Bangui en particulier. La situation s’est un peu normalisée le 24-25 septembre avec l’arrivée «d’une vingtaine de citernes», avant de refaire surface le mois suivant. L’explication gouvernementale relayée le 15 octobre dernier par Corbeaunews tient à «la suspension des activités de Total Centrafrique par la douane, en raison de son non-paiement des frais de fiscalité pétrolière, s’élevant à plus de 2 milliards de francs CFA». Une autre constante est que la RCA est l’un des rares pays de la sous-région totalement dépendant des importations de pétrole raffiné.

    RDC
    «Pour éviter une crise plus profonde, le Groupement professionnel des distributeurs des produits pétroliers (GPDPP) a décidé de mettre en place des mesures urgentes en RDC». La presse locale évoque notamment «un contingentement et une adaptation des heures d’ouverture des stations-service. À partir du mercredi 18 octobre 2023, les stations-service fonctionneront de 7h00 à 17h00 afin de prolonger la disponibilité des produits pétroliers avec les stocks limités actuels». Ceci après avoir alerté le gouvernement sur «la situation critique des stocks dans l’ouest de la RDC», peut-on lire.

    Burundi
    La pénurie de carburant était également au rendez-vous au Burundi. Elle est signalée depuis fin juin-début juillet 2023. Obligeant les consommateurs à se ravitailler au noir en RDC et au Rwanda. Ce contre quoi se battent également les autorités locales.

    Raffinerie sous-régionale
    Cette situation remet au goût du jour le projet porté par la Beac de la mise sur pied d’une raffinerie sous-régionale. Une ambition qui présenterait plusieurs avantages. Puisqu’elle ferait des pays de la Cemac-CEEAC des exportateurs nets de produits pétroliers raffinés; permettrait de réduire l’érosion des réserves de change; et pourrait se conjuguer avec la consolidation des capacités des raffineries nationales. À en croire le rapport dont Intégration avait eu copie.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Révolution verte à la Bdeac: déjà 873 milliards pour l’agro-industrie et les chaînes de valeur

    Révolution verte à la Bdeac: déjà 873 milliards pour l’agro-industrie et les chaînes de valeur

    De nouveaux engagements au profit du secteur agricole et de la création des chaînes de valeur ont récemment été pris par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). L’institution communautaire «entend notamment renforcer ses financements en faveur des projets agro-alimentaires en vue de contribuer à opérer la migration industrielle, ainsi que la création des zones économiques spéciales regroupant plusieurs acteurs de la chaîne de valeur». Son président, Dieudonné Evou Mekou, l’a fait savoir lors du Forum OEACP tenu du 7 au 8 novembre dernier à Malabo en Guinée Équatoriale. L’idée étant de consolider l’«enveloppe de 43 milliards FCFA déjà consentie pour divers projets de transformation agricole et de 830 milliards FCFA engagés dans le financement de projets d’infrastructures visant le désenclavement des bassins de production».
    Il s’agit au final d’un montant global d’investissement dans le secteur de la production agricole évalué à 873 milliards FCFA. Ce que Dieudonné Evou Mekou présente comme «la volonté affichée et assumée de la Bdeac de contribuer chaque jour davantage à la traduction dans les faits de la révolution verte et bleue». Une ambition «parfaitement» alignée sur le thème du Forum de haut niveau. À savoir : « Débloqué le potentiel du développement de l’agro-industrie et des chaînes de valeur en Afrique centrale : une approche de coopération sud-sud ». Et en conformité «avec le Plan stratégique 2023-2027  »Azobé »», est-il aussi relevé. L’institution communautaire annonce enfin dans le même cadre, le renforcement de la collaboration avec l’OEACP.

    TAA

  • Emplois, urgences, astuces

    Emplois, urgences, astuces

    1. Le FNE recherche pour le compte d’une entreprise de la place

    Trois offres d’emploi
    Branche d’activité: secrétariat, administration
    Missions/tâches: une expérience pertinente dans le domaine; des compétences interpersonnelles exceptionnelles; une capacité de résolution de problèmes; une capacité à travailler en équipe; maitrise parfaite de l’outil informatique (Word, Excel); compétence en E-Commerce; maitrise du web
    Nature: plein temps
    Type de contrat: Contrat à durée déterminée
    Salaire mensuel: 80 000 et plus
    Lieu de travail: Douala-Bonamoussadi
    Date d’expiration: 31/12/2023
    Sexe: féminin
    Age: 27 max ans
    Formation initiale: secrétaire comptable
    Formation complémentaire: secrétariat bureautique
    Catégorie socioprofessionnelle: Agent de maîtrise
    Durée de l’expérience professionnelle: 12 mois
    Autres informations: maitrise parfaitement du domaine comptable et fiscal; maitrise parfaite des logiciels Word et Excel; community manager
    Compétences requises: jeune fille présentable et dynamique
    Contact du gestionnaire de l’offre: Liliane Monique Ongono, lmanga@fnecm.org, 233 432 651 – 233 432 660; conseiller Emploi au FNE – Agence de Douala-Bali

    Deux manutentionnaires
    Branche d’activité: commerce, distribution
    Missions/tâches: chargement et déchargement des marchandises
    Salaire mensuel: 60 000 (FCFA)
    Type de contrat: durée indéterminée
    Nature des horaires: plein
    Lieu de travail: Bandjoun
    Date d’expiration: 08/11/2023
    Sexe: masculin
    Catégorie socioprofessionnelle: Agent d’exécution
    Durée de l’expérience professionnelle: 0 mois
    Expérience professionnelle: indispensable
    Langue: français
    Contact du Gestionnaire de l’Offre: Anong Habib, 696506077 conseiller-emploi au FNE à l’agence de Bafoussam

    2- URGENCES MEDICALES
    Yaoundé
    Fondation Chantal Biya, Centre mère et enfant
    Situation: quartier Messa
    Urgences pédiatriques: tél: 222 22 20 00/ 222 22 25 33/ 222 22 50 84/ 222 23 40 20
    Centre des urgences de Yaoundé
    Situation: quartier Messa
    Tél: 222 22 25 25/ 222 22 25 24
    Hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé
    Situation: quartier Ngousso
    Tél: 222 21 24 35
    Centre Hospitalier universitaire (CHU)
    Situation: quartier Melen
    Tél: 222 31 21 03/ 222 31 25 66
    Hôpital de la CNPS
    Situation: quartier essos
    Tél: 222 23 02 25
    Hôpital général
    Situation: quartier Ngousso
    Tél: 222 20 28 02
    Hôpital militaire
    Situation: rue du monument de la réunification
    Tél: 222 22 00 80
    Hôpital central
    Situation: quartier Messa
    Tél: 243 68 03 24/ 243 68 03 25
    Secrétariat administratif
    Tél: 222 22 20 86
    SAMU
    Tél: 119
    Hôpital Jamot
    Situation : quartier Mballa2
    Tél: 222 20 43 90
    Centre pasteur
    Situation: quartier Messa
    Tél: 222 23 18 03

    Douala
    Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala
    Tél: 233 50 43 00
    Hôpital Laquintinie
    Tél: 233 42 23 10/ 33 42 06 94
    Hôpital général
    Tél: 233 37 01 41/ 33 37 01 46
    Samu
    Tél: 233 42 01 10/ 233 42 01 81

    Bafoussam
    Hôpital régional
    Tél: 233 44 06 03/ 233 44 17 23
    Grandes endémies
    Tél: 233 44 18 22

    Garoua
    Hôpital régional
    Tél: 222 27 14 14/ 222 27 13 39
    Centre médico-social
    Tél: 222 27 16 03
    Centre de santé de kollere
    222 27 10 42

    Bertoua
    Hôpital régional
    Tél: 222 24 12 07/ 233 36 24 68

    Maroua
    Hôpital régional
    Tél: 222 29 11 75/ 222 29 28 16
    Ambulance
    Tél: 222 29 10 72

    Ebolowa
    Hôpital régional
    222 28 32 20/ 222 28 34 75

    Bamenda
    Hôpital régional
    233 36 21 21/ 233 36 24 68
    Samu
    233 36 18 19
    Buea
    General hospital
    Tél : 233 32 33 88

    PROTECTION CIVILE
    Direction: 222 21 46 06
    Sdci: 222 21 46 07
    Cep: 222 21 46 05
    Permanence: 677 96 82 10

    SAPEURS POMPIERS
    Tél: 118
    Caserne sapeurs-pompiers Yaoundé- ville, face collège de la Retraite
    Tél: 222 22 99 08
    Mimboman, après carrefour Terminus
    Tél: 222 23 14 79
    Etoudi, à côté du commissariat du 6e arrondissement
    Tél: 222 20 32 68

    ASTUCES SIMPLES ET PRATIQUES
    Réaliser une vinaigrette parfaite
    Faire une vinaigrette maison, ça paraît simple. Mais faire une vinaigrette parfaite comme nos grands-mères n’est pas donné à tout le monde… À moins d’avoir l’astuce, qui n’est rien d’autre que de respecter un ordre précis des ingrédients. Le voici:
    • Commencez d’abord par le sel,
    • Ensuite le poivre,
    • Puis le vinaigre,
    • La moutarde,
    • Et finissez toujours par l’huile d’olive.
    Le vinaigre permet au sel de mieux se dissoudre et donc de donner plus de goût à votre vinaigrette. L’huile d’olive empêche les ingrédients de se mélanger correctement, c’est pourquoi il est important de l’ajouter en dernier

    ANNONCES RADIO INTEGRATION
    La Radio Intégration «la voix des communautés», émettant de Yaoundé au Cameroun, diffuse en ligne depuis ce mois de novembre 2023, espaces publicitaire disponible tel: (+237) 222 232 352 690 02 03 39/ 676 20 37 09 radiointegration@gmail.com; ndongru@yahoo.fr

    Appels d’offres SOPECAM
    Le Directeur Général de la société de presse et d’Éditions du Cameroun communique: Les soumissionnaires intéressés par l’appel d’offres international ouvert n°01/AOIO/SPE/CIPM/2023 du 14 Juillet 2023 pour la fourniture, l’installation et la mise en service d’un nouveau CTP à la SOPECAM, sont informés que le date de remise des offres initialement prévue le 08 novembre 2023 à 12 heures est reportée au 04 décembre 2023 à la même heure. L’ouverture des plis suivra une heure plus tard.

  • Entrepreneuriat : les jeunes africains dans le business

    Entrepreneuriat : les jeunes africains dans le business

    À travers le Camp international des jeunes entrepreneurs africains (CIJEA), ils entendent créer des fédérations et le Conseil panafricain de l’entrepreneuriat jeune pour plus de partage d’expérience.

    La délégation comorienne à l’esplanade du Musée national (Yaoundé)

    L’urgence des jeunes africains à s’autonomiser se ressent au Musée National du Cameroun ces trois jours (16 au 18 novembre 2023) de travaux tenus dans le cadre de la semaine internationale de l’entrepreneuriat. À l’occasion, des délégations d’entrepreneurs lieux de sept pays africains ont participé à Yaoundé au Camp international des jeunes entrepreneurs africains (CIJEA).
    Selon Patrick Nwentiegho, promoteur de l’événement, la présence de ces jeunes se justifie à double titre. «Il est question de créer à coté de toutes les initiatives qui sont mises sur pied une certaine coordination et fédération entre les jeunes entrepreneurs africains. Et aussi de mettre en place un conseil panafricain de l’entrepreneuriat jeunes». Et d’ajouter: «Nous sommes à Yaoundé en présence des sept pays hôtes pour repenser l’entrepreneuriat jeune en Afrique selon une philosophie d’aller collectivement pour gagner individuellement».

    Engouement
    Pour Jemuel Melchi Madebobou, cet évènement intégrateur autour de l’entrepreneuriat jeune est capital. « Ce qui galvanise davantage ma présence ici au Cameroun à l’événement est l’idée qu’il charrie. L’engouement et la volonté des jeunes à se prendre en charge, à s’autonomiser», indique-t-il. Selon son analyse, les pays africains, et de manière globale les jeunes, font face au problème d’insertion professionnelle. «Le taux de chômage est élevé dans les États africains qui se projettent vers l’émergence, et pour y parvenir, nous les jeunes avons décidé de nous réunir en comité pour mieux asseoir l’entrepreneuriat», explique le Secrétaire général adjoint du Conseil des jeunes entrepreneurs centrafricains (CNJECA).

    Et de poursuivre : « l’entrepreneuriat repose sur la formation ; À travers les ateliers organisés, nous partageons et échangeons sur les difficultés quotidiennes, et nos expériences pour pouvoir donner un nouveau cap ou vision à l’Afrique». Jemuel Melchi Madebobou capitalise son séjour au Cameroun. «Avant, j’avais des projets entrepreneurs, ce qui me manquait, c’était l’initiative; ce que je retiens dans les différents panneaux est qu’il faut oser. Il faut se lancer, et avant de se lancer, avoir un projet fiable à la base, ensuite il faut s’informer. C’est-à-dire, faire l’étude du marché pour apporter quelque chose de neuf», dit-il.

    L’ingéniosité
    Les Comores, par la voix de Fazdat Anliqichekh, Secrétaire général du Centre de formation Institut entrepreneurial des Comores (IEC), présente le savoir-faire du pays. «Il y a des entrepreneurs qui ont leur entreprise, et celles qui sont dans les centres de formations qui s’occupent des formations professionnelles et entrepreneuriales. Nous avons des possibilités de faire des formations à court terme et à long terme ; elles vont d’un mois à onze mois au plus», explique-t-elle. Entre autres savoir-faire, les Comoriennes présentent au public des huiles faites à base du clou de girofle, l’huile de noix de coco, les épices à base des matières premières, et les biscuiteries. «On espère qu’à l’issue de cet évènement, nous allons signer des partenariats et avoir des investisseurs qui peuvent nous accompagner», conclut-elle.

    Olivier Mbessité

  • Manipulation des propos de sa cheffe : la Minusca condamne

    Manipulation des propos de sa cheffe : la Minusca condamne

    Depuis le 26 octobre 2023, des extraits de l’allocution de Valentine Rugwabiza (Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en République Centrafricaine et Cheffe de la Minusca), devant le Conseil de sécurité, font l’objet d’une «déformation». Cela a suscité la réaction de Guy Karema, porte-parole de la mission onusienne. Au nom celle-ci, il a «condamné la manipulation grave et dangereuse, par des personnalités centrafricaines, des propos de la représentante spéciale de l’Onu sur le dialogue, et promis d’œuvrer toujours pour la paix en Centrafrique». Par ailleurs, ajoute-t-elle, «la Représentante spéciale n’a évoqué la question du dialogue que dans le cadre des élections locales de 2024 et du processus de paix en cours en RCA».
    Parlant des élections locales, apprend-on, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Valentine Rugwabiza, a plutôt indiqué qu’«il est essentiel que l’engagement des autorités centrafricaines en faveur de solutions politiques se traduise par des efforts visant à préserver l’espace démocratique et à reprendre le dialogue avec l’opposition, dans le but de promouvoir des élections locales inclusives et crédibles».

    Au sujet du processus de paix «les propos de la Représentante spéciale se sont inscrits dans le fait selon lequel l’APPR-RCA est le seul cadre de dialogue sur ces questions comme cela a été rappelé lors de la revue stratégique consacrée à l’évaluation du processus de mutualisation de la Feuille de route de Luanda et de l’APPR-RCA, le 23 octobre 2023, à Bangui», a soutenu Guy Karema. Par ailleurs, la cheffe de la Minusca n’a jamais souhaité voulu causer «préjudice à la souveraineté du gouvernement qui assume la direction stratégique du processus de paix», apprend-on de la communicatrice de la Minusca.

    JJOO

  • Flux financiers illicites (FFI) : la contribution des parlementaires africains

    Flux financiers illicites (FFI) : la contribution des parlementaires africains

    Les législateurs étaient réunis à Kigali en octobre dernier, à l’effet de leur renforcement des capacités quant à la lutte contre ce phénomène financier en Afrique.

     

    Tous contre la fuite des capitaux dans le continent. Voilà la posture des parlementaires africains membres de l’APNIFFT (Réseau parlementaire africain sur les Flux Financiers Illicites et la Fiscalité) depuis quelques années. Ils se sont réunis les 25 et 26 octobre dernier au Rwanda à l’effet de tabler sur ce phénomène qui plombe le développement de l’Afrique. La session est consécutive à celle tenue en 2022 à Luzaka en Zambie.

    L’événement initié par Tax Justice Africa (TJNA) prend appui sur la situation alarmante dans le continent noir. D’après le rapport du Groupe Thabo Mbeki sur les flux financiers illicites, l’Afrique perd entre 50 et 80 milliard de dollars par an du fait des FFI. Des chiffres «ahurissants» et «largement supérieurs» à ceux enregistrés dans d’autres parties du monde. Pour stopper l’hémorragie, l’implication des auxiliaires du pouvoir législatif est capitale. «Cette situation défavorisée fait ressortir l’urgence et la responsabilité qui incombent aux nations africaines, en particulier aux législateurs, de prendre l’initiative pour résoudre ce problème. En tant que élus du peuple, les parlements africains ont pour tâche d’assurer une gouvernance participative et centrée sur le peuple. Ce rôle législatif leur confère en effet une place stratégique pour promouvoir la transparence au sein de l’exécutif à travers un contrôle étayé et la création de cadres juridiques rigoureux de nature à dissuader les FFI et à protéger les ressources du continent», indique le document de TJNA.

    D’où le choix du thème: «le leadership africain dans la lutte contre les flux financiers illicites ». Objectif: «offrir une plateforme propice au dialogue, à l’analyse comparative et au renforcement des capacités des députés africains pour améliorer la collaboration, renforcer les efforts de plaidoyer et favoriser les réformes législatives destinées à lutter contre les FFI et à promouvoir des systèmes financiers plus transparents et plus responsables en Afrique», justifie l’Ong.

    Sujets importants
    Plusieurs sujets sont au cœur des échanges. Notamment, le succès et les défis auxquels sont confrontés les députés africains dans l’élaboration et la supervision de la législation destinée à lutter contre les FFI. Leur difficulté à promouvoir une mobilisation durable des ressources intérieures sur le contient. Les réflexions portent également sur la possibilité pour les députés africains d’acquérir des connaissances et des compétences nécessaires pour mener avec efficacité la lutte contre ce phénomène. Entre autres sujets: les méthodes de développement et de renforcement des partenariats et collaborations pour promouvoir et mobiliser l’action politique; le renforcement des caucus de l’APNIFFT au niveau continental, régional et national afin d’assurer un leadership parlementaire dans la lutte contre les FFI en Afrique.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Renouvellement et entretien de la voie ferrée : Camrail injecte 3,3 milliards de FCFA

    Renouvellement et entretien de la voie ferrée : Camrail injecte 3,3 milliards de FCFA

    D’après le concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, ce montant représente la valeur des nouveaux matériels acquis.

     

    Réceptionné mercredi de la semaine dernière à Douala, le lot de matériels acquis par l’entreprise ferroviaire est constitué de 33.000 mètres linéaires (ml), soit 1835 barres de rail et représentant une masse de 1784 tonnes) de rail et 14 appareils de voie. Tout cela, apprend-on, est destiné à l’entretien de la voie ferrée. «Ces barres de rail vont permettre de conduire les travaux de la maintenance courante du réseau sur les sections de voie ferrée Douala-Yaoundé et Yaoundé-Ngaounderé, en attendant le démarrage des travaux de renouvellement projetés par l’État et les bailleurs de fonds internationaux (AFD, BEI, Banque mondiale)», fait savoir l’entreprise du groupe Africa Global Logistics Cameroun. Par ailleurs, apprend-on, «Les 14 appareils de voies adaptées aux rails de 54Kg vont être déployés sur les voies principales de certaines gares du réseau», précise Camrail.

    Démarche de modernisation
    Le matériel permettra d’améliorer la sécurité et la fluidité de la circulation ferroviaire au Cameroun, avec une réduction notable des incidents. «En 2022 seulement, Camrail avec le soutien de son actionnaire AGL a réalisé d’importants travaux incluant la mise en place de 26000 mètres linéaires de rails de 54 Kg, l’injection de 60000 traverses, ainsi que le bourrage lourd de 150000 mètres linéaires de voie. Nous sommes ainsi engagés dans une démarche de modernisation du réseau ferroviaire camerounais. Nous l’avons démontré aux côtés de l’État, à travers l’introduction de traverses en béton bi-blocs et l’acquisition d’équipements modernes. Dans cette même perspective, nous avons modernisé les ateliers centraux de Bassa, en introduisant de nouveaux espaces de travail et en adoptant les technologies de pointe pour la maintenance ferroviaire», précise Pascal Miny, directeur général de Camrail.

    D’après les responsables de Camrail, la société filiale de AGL (Africa global logistics) investit 12 milliards de FCFA par an. Cette entreprise, concessionnaire du chemin de fer camerounais, continuera ainsi d’apporter sa contribution au développement et à la modernisation des infrastructures ferroviaires, ainsi qu’à l’amélioration de la connectivité du Cameroun et des pays de la sous-région.

    Diane Kenfack

  • Partenariat UE-OAECP : Opportunités pour la SND 30

    Partenariat UE-OAECP : Opportunités pour la SND 30

    Prévu pour expirer le 29 février 2020, l’Accord de Cotonou finalement reconfiguré le 15 novembre dernier regorge une plus-value pour le développement du Cameroun.

     

    Après plusieurs années de coopération régies par l’accord de Cotonou, les pays de l’Union européenne (UE) et ceux de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) viennent de redéfinir leur cadre de collaboration, à Samoa le 15 novembre dernier, à travers la ratification, de commun accord, d’un nouveau cadre juridique.
    A bien comprendre, le nouveau cadre législatif vient abroger et remplacer le deal de Cotonou. Cela va bien au-delà de l’ajustement de simples termes juridiques du partenariat devenu obsolète. Son appellation aussi change. Désormais, on parle d’«Accord de Samoa» pour désigner le partenariat UE-OAECP.

    Contenu
    Il est donc désormais question de mettre sur pied des partenariats politiques renforcés entre les États membres de l’OAECP et de l’UE. Ceci, en vue de leur permettre de faire face aux défis sans cesse croissants dans le monde. L’accord, apprend-on, couvre plusieurs secteurs. Parmi ceux-ci, il y a : la croissance et le développement économique inclusif et durable ; le développement du capital humain.

    Lors des échanges, la voix du Cameroun n’a pas manqué de faire écho. Porteur des pleins pouvoirs du chef de l’État, Alamine Ousmane Mey, Coordonnateur du partenariat Cameroun-Union européenne, s’est prononcé à Samoa : «Nous sommes à une phase de démarrage d’un nouvel élan, avec de nouveaux instruments. Nous sommes vigilants quant à l’efficacité des structures de suivi avec l’implication des acteurs de la société civile dans la perspective de rendre les objectifs de cet accord réalisable et surtout réalisé sur le terrain pour les bénéfices des populations». À en croire le ministre camerounais de l’Économie, du plan et de l’aménagement du territoire, la signature de ce document va contribuer à relever les défis de la Stratégie nationale de développement (SND30) au Cameroun. Notamment, en ce qui concerne l’émergence et le développement du capital humain, rassure Alamine Ousmane Mey.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Enregistrement et impôts au secteur informel : doutes sur les intentions des entrepreneurs camerounais

    Enregistrement et impôts au secteur informel : doutes sur les intentions des entrepreneurs camerounais

    La troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel met à nu la détermination des opérateurs économiques à rester en marge de la légalité.

     

    Les promoteurs d’unités de production informelles (UPI) restent peu enclins à faire enregistrer leurs activités et à payer les impôts. Le constat dressé par l’Institut nationale de la statistique (INS) montre que ces derniers rament à contre-courant du gouvernement; bien décidé à encadrer le secteur informel et à élargir son assiette fiscale. «L’analyse de la disposition des promoteurs à enregistrer leur UPI auprès de l’administration ou à payer les impôts sur leurs activités permet de noter que les chefs des UPI semblent globalement préférer rester loin de l’administration. Il ressort aussi que les promoteurs de 6,1% d’UPI non-enregistrées ne veulent pas collaborer avec l’Etat», souligne l’Institut dans son rapport de l’Enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI3), mené en 2021 et rendu public le 1er novembre 2023.

    En chiffres, cela représente 7,5% de promoteurs prêts à enregistrer leurs structures auprès de l’administration et prêts à payer les impôts contre 54,4% ne manifestant aucune volonté de se soumettre à ces deux exigences. 12,6% d’entre eux sont favorables à une immatriculation seulement et 17,4% se disposent à payer leurs charges fiscales sans autres formalités. Précisément: «95,7% ne possèdent pas de numéro de contribuable, 97,4% ne sont pas inscrits au registre de commerce, 97,5% ne possèdent pas de carte professionnelle et 99,5% ne sont pas affiliées à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale)», lit-on. Et encore, «comparativement à 2010, la proportion des UPI pour lesquelles les promoteurs payent les impôts a connu une baisse de l’ordre de 5,4 points (de 17,9% en 2010 à 12,5% en 2021). De même, la proportion des UPI enregistrées a connu la même tendance, passant de 8,0% en 2010 à 4,1% en 2021».

    Prix et ignorance en avant
    L’enquête menée auprès d’un échantillon de 4576 unités de production, sur les 3,4 millions établies au Cameroun, est ponctuée d’un sondage. Celui-ci a permis, entre autres, d’établir les raisons de l’abstention des entrepreneurs à ces formalités réglementaires. «La principale raison la plus avancée est que l’enregistrement n’est pas obligatoire pour exercer l’activité. La deuxième raison vient de l’ignorance, car pour près d’une UPI sur quatre, le promoteur dit ne pas savoir qu’il faut s’enregistrer. La troisième raison est le coût élevé : les promoteurs de 20,5% d’UPI ont évoqué cette raison pour justifier la non possession d’un numéro de contribuable et de 17,2% pour le registre de commerce», ressort le rapport.

    La précarité exaltée
    La précarité reste le maitre-mot dans un exercice qui consiste à dresser la physionomie du secteur informel. Selon l’Institut national de la statistique, moins d’un dixième des structures répertoriées possèdent un local professionnel. Le pourcentage évoqué en la matière est de 9,2%. 31% d’entre elles sont établies dans des domiciles privés sans aucune installation spécifique. Cela est fait dans une logique de minimisation des dépenses, notamment dans un contexte marqué par l’insuffisance des moyens de 27,4% d’entrepreneurs. Mais pour 39,1% autres, la raison repose sur la non nécessité d’un local.

    Sur un tout autre plan, le secteur informel brille par la précarité des emplois, envenimée par un désintérêt aux questions relatives à l’affiliation des travailleurs au système de sécurité sociale et à une police d’assurance. «1,1% d’UPI ont déclaré avoir affilié au moins l’un de leurs employés à la CNPS. La proportion des UPI pour lesquelles les promoteurs ont souscrit à une police d’assurance auprès d’une société privée pour la couverture des risques de métier est très marginale (1,0%)», révèle l’Institut.

    La pratique porte par ailleurs sur des niveaux de rémunérations et des taux de salarisation bas. En effet, près de 6 travailleurs sur 100 sont salariés, contre 9 personnes sur 100 en 2010. Et les salaires mensuels pour les situer sont en moyenne plafonnés à 83409 FCFA. Le revenu moyen mensuel était de l’ordre de 48400FCFA en 2010 (année de la deuxième Enquête sur l’emploi et le secteur informel). Les primes aussi sont quasi inexistantes dans le secteur informel tandis que la masse des travailleurs se recrutent sans contrat sur la base de liens filiaux.

    Louise Nsana

  • Changement climatique en Afrique centrale: la main tendue de la société civile au secteur privé

    Changement climatique en Afrique centrale: la main tendue de la société civile au secteur privé

    Du 16 au 17 novembre à Yaoundé les acteurs de ce secteur se sont concerté pour trouver de financements en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

     

    L’Afrique centrale connait des changements climatiques. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les activités des populations, notamment dans le secteur agricole. C’est dans l’optique de la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le retour aux politiques basées sur les droits fondamentaux que s’est tenu le Forum régional de la Société civile de l’Afrique centrale organisé par la division de la société civile et engagement communautaire de la Banque africaine de développement (Bad).

    Sous le thème : «Engager la société civile dans la mobilisation des financements du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique». Cette thématique témoigne à suffire de l’importance de la problématique des changements climatiques dans le monde, en raison des droits nouveaux qu’elle crée pour les populations d’Afrique centrale. Et de l’impact très important qu’elle aura sur les emplois.

    Selon Danielle Nlate, représentante de Rober Mabala, Coordinateur régional du Réseau des plateformes nationales d’Ong d’Afrique centrale (REPONGAC), engager la société civile à la mobilisation des financements du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique «devient urgent en Afrique centrale».

    Cela s’explique par le fait que la sous-région reste en proie à plusieurs défis relatifs aux changements climatiques. L’atteinte des résultats des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 est hypothétique. L’évaluation faite au mois de juillet dernier à New York montre que seuls 10% des pays engagés dans le processus sont sur le bon chemin, 40% des pays tâtonnent encore, 40% d’autres où rien ne marche et 10% ne suivent pas ces (ODD).

    Secteur privé

    Face au tableau peu reluisant de l’Afrique centrale dans l’atteinte des ODD, le secteur privé est l’alternative. Le secteur public ayant montré ses limites dans la lutte contre les changements climatiques.

    Ainsi la mobilisation du secteur privé à financer les actions climatiques «exige une confiance totale de nos gouvernements, des institutions internationales, régionales, nationales et locales à subventionner toutes les organisations de la société civile impliquées dans la lutte contre le changement climatique, surtout celles évoluant dans les milieux ruraux vulnérables et marginalisés et très souvent victimes des phénomènes météorologiques devenus de plus en plus pressants», rappelle Danielle Nlate.

    Le secteur privé doit assurer le renforcement des capacités sur la règlementation énergétique, la transparence et la recevabilité afin de rendre ses voix pour soutenir l’Afrique à pousser les pays développés à concrétiser leurs promesses de créer un fond de changement climatique de l’ordre de 100 milliard de dollars.

    Pour ce faire, avec un appui permanent, les organisations de la société civile mèneront « des actions résilientes concrètes, permanentes et efficaces qui vont susciter un intérêt croissant et régulier des investisseurs du secteur privé dans la lutte contre le dérèglement climatique», conclut Danielle Nlate, présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (REFAC).

    Olivier Mbessité

  • Lutte contre les flux financiers illicites :le plaidoyer des parlementaires camerounais

    Lutte contre les flux financiers illicites :le plaidoyer des parlementaires camerounais

    Pour mettre fin à ce phénomène au Cameroun, les membres de APNIFT (Réseau parlementaire africain sur les flux financiers illicites et la fiscalité (Apnifft) réclament une marge d’intervention dans la prise de décisions.

     

    Réunis le 11 novembre dernier à Yaoundé, parlementaires et experts des Organisations de la Société civile (OSC) ont échangé sur les flux financiers illicites. C’était à la faveur du séminaire de renforcement des capacités des députés et sénateurs camerounais sur l’Équité fiscale, les Flux financiers illicites et l’intensification de la campagne Stop the bleeding.

    La plateforme d’échanges est l’initiative du Centre régional africain pour le Développement endogène et communautaire (Cradec). Objectifs, former, sensibiliser et engager 20 parlementaires camerounais membres de l’Apnifft sur les flux financiers illicites, entre autres thématiques.

    Selon le rapport de Global Financial Integrity (GFI) publié en 2020, le Cameroun compte parmi les dix pays africains les plus touchés par les FFI entre 2008 et 2017. D’ailleurs, révèle-t-il, l’État camerounais a perdu 1,35 milliards de dollars chaque année durant la même période. Ces pertes financières sont dues à des activités telles que l’évasion fiscale, la corruption, le blanchiment d’argent, le commerce illicite et d’autres formes de mouvements de capitaux illicites.

    Dispositif défaillant

    Pour contrer le phénomène, le président de la République du Cameroun a signé un décret portant organisation et fonctionnement du Comité de Coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment des capitaux le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Le texte révèle la «volonté politique» des autorités camerounaises, estime Jean Mballa Mballa, directeur exécutif du Cradec.

    Dans le fond, ajoute-t-il, l’édiction dudit texte pourrait ne pas avoir un grand impact sur la lutte contre l’hémorragie financière, d’autant plus qu’il vient s’ajouter à une pile d’autres textes déjà en vigueur. «Dans la pratique, ce décret vient s’ajouter aux différents textes qui ont créé la Conac [Commission nationale anti-corruption Ndlr], qui créent l’Apnifft, qui créent un ensemble d’institutions, y compris le contrôle supérieur de l’État qui a pour mission aussi de juguler ce phénomène. Maintenant on se pose la question de savoir, est-ce que ces différents actes se mettent effectivement en œuvre de manière à pouvoir réduire le risque de blanchiment d’argent de flux financiers illicites», s’interroge-t-il.

    Dans son élan, l’expert sur les questions financières fait allusion aux «failles dans le dispositif actuel». Pour s’en convaincre, le membre de la société civile évoque «une loi qui a été adoptée et dont on attend tout simplement le décret d’application sur la déclaration des biens et des avoirs. Il suffit que le président de la République énonce la composition et désigne la commission de déclaration des biens qu’on pourrait voir véritablement ceux qui s’enrichissent légalement et ceux qui s’enrichissent illégalement. Mais nous constatons que depuis 2008, ce décret n’est pas appliqué.»   

    «Ce n’est pas suffisant», estime le sénateur Pierre Flambeau Ngayap. Pour le président du groupe de parlementaires camerounais engagés dans la lutte contre les FFI, la situation peut être améliorée. À condition qu’on implique plus d’acteurs dont les parlementaires dans la chaine de prise des décisions. «Nous parlementaires aurions souhaité que le rapport que produit ce comité (de l’Anif Ndlr) semestriellement et annuellement puisse également être disponible annuellement afin que nous sachions exactement quelles sont les identifications qui y sont faites au niveau des flux financiers illicites afin de mieux contrôler ce que fait le gouvernement», fait savoir le sénateur Ngayap.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Un débat inutile sur l’Afrique en France

    Un débat inutile sur l’Afrique en France

    Le 21 novembre 2023, était prévu en France un débat parlementaire sur “la stratégie de la France en Afrique et au Sahel”.
    Je ne sais pas si ce débat a eu lieu et s’il a débouché sur des décisions courageuses comme reconnaître les nombreux torts causés aux Africains, fermer toutes les bases militaires françaises installées en Afrique, cesser de fabriquer le franc CFA, etc.
    Mais, entre nous, à quoi sert-il d’organiser 100 ou 1000 débats si on n’est nullement prêt à abandonner l’hypocrisie, la duplicité, le paternalisme, l’arrogance qui ont toujours caractérisé la France dans son rapport aux pays africains? Quelle est l’utilité de débattre si on refuse de reconnaître et de réparer les atrocités commises pendant 6 siècles sur le sol africain?
    À mon avis, seul un débat franc et honnête entre Africains et Français serait plus crédible et plus utile. Un débat où on permettrait aux Africains les plus lucides et les plus critiques de prendre la parole.
    En optant pour un débat entre Français, les autorités françaises apportent une mauvaise solution à un vrai problème.
    Ma proposition : Et si on marquait une pause dans la relation entre la France et ses ex-colonies? Et si chacun restait un peu chez lui? Peut-être verrait-on alors qui aide qui ou bien qui dépend de qui. En tous les cas, le Mali, le Burkina et le Niger ont commencé à faire ce que doit faire un garçon quand il n’est pas d’accord avec la manière dont il est regardé et traité par celui qui prétend être son ami. Et cela me remplit d’une grande joie.
    Jean-Claude Djéréké
  • L’université au cœur de la transformation économique en Afrique centrale

    L’université au cœur de la transformation économique en Afrique centrale

    Universitaires et décideurs viennent de mener (15 – 17 novembre) à Douala une réflexion en vue de mettre sur pied les piliers d’une économie plus diversifiée. En effet, deux années après la mise en place de la phase-pilote de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), sa promotion s’étend désormais dans les universités.

     

    D’après la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique centrale (CEA), cette rencontre avait pour objectif «de faire en sorte que les universités, les centres de recherche, les laboratoires que nous avons aujourd’hui soient placés au cœur de toutes les stratégies que nous menons au niveau de nos pays» à l’effet de diversifier l’économie de la sous-région Afrique centrale.
    Le séminaire de Douala, apprend-on, fait suite à un constat. «L’Afrique centrale est la seule région du continent qui a aujourd’hui le plus besoin de tirer le meilleur profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) parce que nous n’échangeons que 2% de produits manufacturés. C’est l’occasion ou jamais pour les économies de l’Afrique de prendre à bras le corps la question et de mettre en place dans l’urgence les plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique», fait savoir le Dr Adama Coulibaly. À en croire cet économiste de la CEA, l’Afrique centrale n’est pas suffisamment industrialisée pour tirer son épingle du jeu dans l’implémentation de la Zlecaf.

    Diane Kenfack

  • Paludisme chez l’enfant de moins de 5 ans : 8 606 FCFA de dépenses moyennes pour des soins

    Paludisme chez l’enfant de moins de 5 ans : 8 606 FCFA de dépenses moyennes pour des soins

    Le coût du traitement peut par ailleurs varier selon que le patient réside en milieu urbain ou rural.

    Prise en charge de paludisme chez l’enfant
    de moins de 5 ans

    Les populations dépensent en moyenne 8606 FCFA pour des soins de paludisme chez des enfants de moins de 6 à 59 mois au Cameroun. Ce constat est révélé à l’issue de l’Enquête sur les indicateurs du paludisme mené par l’Institut national de la statistique (INS) courant 2022, et dont les résultats ont été publiés le 1er novembre 2023. L’on y apprend par ailleurs que les sommes à débourser ne sont plus importantes dans les villes que dans les villages. Ils sont de l’ordre de 10202 francs CFA pour les milieux urbains, avec 12622 francs CFA à Yaoundé et Douala. Ils sont estimés à 7052 francs CFA pour le milieu rural. «L’achat des médicaments représente la rubrique de dépense la plus importante avec, en moyenne 5837 francs CFA pour l’ensemble des enfants, suivie des frais de tests de diagnostic de la maladie pour laquelle la dépense moyenne de l’ensemble est de 1 487 francs CFA», révèle l’Institut.

    Le taux de prévalence du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans est de 26%. Aux côtés des femmes enceintes, ils représentent les cibles principales des actions gouvernementales en matière de lutte contre la maladie à malaria. Dans ce chapitre, l’on note la gratuité de la prise en charge en leur faveur. Elle est prônée dans le pays depuis 2011 en ce qui concerne le paludisme simple et depuis 2014 pour ce qui est du paludisme grave. Pourtant, révèle l’Institut national de la statistique, bon nombre de malades sont encore obligés de recourir à des circuits de santé parallèles. «Au cours de l’enquête, on a demandé pour quelle raison on ne s’était pas rendu dans une formation sanitaire pour rechercher des conseils ou un traitement pour la fièvre de l’enfant. Les résultats montrent que l’absence de recherche de soins est due en majorité à deux raisons principales: le manque d’argent (47 %) et l’appréciation de l’état de santé de l’enfant qui n’a pas été considéré comme grave (44 %). La distance pour atteindre la formation sanitaire a été évoquée pour 4 % d’enfants pour lesquels aucun conseil ou traitement n’a été recherché auprès d’une formation sanitaire». Et pour illustrer avec des chiffres, le rapport souligne que: «Près de deux enfants sur trois (65 %) ayant de la fièvre ont reçu un traitement ou un médicament sans que l’on ait au préalable consulté un professionnel de santé. Pour 42 % des enfants à qui un médicament ou traitement a été donné sans avoir consulté un professionnel de santé, le médicament ou traitement avait été obtenu dans une pharmacie ou un établissement de santé; pour 25 % des enfants, le médicament ou traitement avait été obtenu dans une boutique ou sur un marché et pour 12 % des enfants, on a utilisé un médicament disponible à la maison; enfin, dans 10 % des cas, les enfants ont été traités avec un médicament obtenu auprès d’un vendeur itinérant de médicaments». Cette situation est davantage vécue dans les villages que dans les villes, avec des pourcentages respectifs de 50 et de 42 %.

    Louise Nsana

  • Banque mondiale / Cameroun : les enjeux de la visite d’Ousmane Diagana

    Banque mondiale / Cameroun : les enjeux de la visite d’Ousmane Diagana

    Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre entame ce lundi une visite de travail centrée sur l’énergie et le nouveau modèle stratégique de développement de l’institution.

    Ousmane Diagana, vice-Président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

    Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, est en terre camerounaise. Il entame ce 20 novembre 2023 une visite de travail, deuxième du genre au Cameroun, pour discuter des engagements de la Banque mondiale à contribuer à l’amélioration de l’accès à l’énergie au Cameroun et en RCA. En République Centrafricaine, il a procédé au courant de la semaine à l’inauguration du nouveau parc solaire de Danzi.

    La mission se poursuit se poursuit au Cameroun, où Ousmane Diagana rencontre des représentants de haut niveau du gouvernement et les partenaires du secteur de l’énergie. L’orientation des échanges sera guidée par la vision et la mission actualisées de la Banque mondiale, ainsi par que la feuille de route pour y parvenir. La dynamique d’innovations de l’institution a été dévoilée le 13 octobre dernier à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Marrakech. Elle engage l’institution de Bretton Wood à réinventer ses partenariats; à mobiliser davantage de ressources financières tout en maximisant leur impact dans le développement des pays; et à simplifier ses procédures.

    Le domaine de l’énergie bénéficiera des changements adoptés par la Banque mondiale. Les perspectives en la matière sont contenues dans l’allocution du président de la Banque mondiale, Ajay Banga, du 13 octobre 2023. «Nous étudions la possibilité de réduire les taux d’intérêt pour inciter les pays à sortir du charbon dans le cadre de transitions énergétiques. Et dans les pays qui ont recours à la fois à l’IDA et à la BIRD, nous cherchons des moyens d’encourager le passage à des énergies de source renouvelable en augmentant la part des financements concessionnels dans le bouquet», a-t-il annoncé à Marrakech.

    Projets énergétiques
    Le programme de travail d’Ousmane Diagana prévoit une visite du projet hydroélectrique de Natchigal, sur le fleuve Sanaga. Celui-ci est mené avec pour objectif d’améliorer l’accès des populations à l’énergie électrique tout en réduisant pour elles le coût de la prestation de service. Le barrage attendu augmentera les capacités installées du pays de 30 % et renforcera l’offre d’énergie verte. Il permettra également au pays de faire des économies de coût production de l’ordre de 100 millions de dollars, selon des données de la Banque mondiale. Le secteur productif national s’en tirera aussi à bon compte du fait de l’importance de cette ressource sur le fonctionnement des entreprises.

    Le portefeuille de projets de la Banque mondiale pour le Cameroun ne se limite cependant pas là. L’organisme a financé plusieurs opérations en relation avec la fourniture de l’énergie dans le pays. Notamment le Projet de développement du secteur de l’énergie (2008), le projet hydroélectrique de Lom Pangar (2012), le projet de réforme du transport électrique (2016), le projet d’assistance technique pour le développement de l’hydroélectricité dans le bassin du fleuve Sanaga (2017).

    Louise Nsana